Dans ce chapitre s'est glissée une spéciale dédicace à Setsuna et à sa fiction que j'aime appeler: "Quand mon meilleur ami et accessoirement mon ex essaye de me caser avec un gars qu'il aurait bien aimé pécho" ou plus sobrement : "Coup de foudre dans 3m²". Si vous ne l'avez pas encore lu, elle joue à cache cache entre les chapitres de son writober, que je vous conseil vivement :)
Je vous laisse donc découvrir le cadeau numéro 3, avec un peu de retard, et l'avancée de l'enquête de notre Aho.
Bonne lecture !


3 décembre

Bon… Ils sont presque arrivés à l'académie de Too. S'il veut lui demander c'est maintenant ou jamais. Depuis qu'ils sont partis de leur immeuble, Daïki rumine et tourne sa question dans sa tête, sans réussir à la poser. Non mais comprenez le aussi ! Si jamais la réponse est oui, ce n'est pas qu'il sera déçu… Il aime Satsuki. Et découvrir chaque jour un rappel de son affection réciproque sera un bonheur. Mais… ne serait-ce pas trop évident ? N'y a-t-il donc qu'elle pour lui témoigner de tels sentiments ? A-t-il réellement fait fuir tous les autres ? Alors même s'il se trouve ingrat de le penser, oui, il préférerait que ce ne soit pas elle. Et puis, sa meilleure amie en fait déjà tellement pour lui… D'un autre côté cependant, si ce n'est pas elle, alors qui ?

La veille, l'allégresse de sa trouvaille passé, la réflexion de son père l'a tourmenté. Il a passé le reste de la journée à se faire des films, imaginer les pires scénarios dont son esprit était capable pour donner un sens à tout ça. Et il avait réussi à se faire peur. Au point d'ouvrir la case numéro trois ce matin avec plus d'appréhension que d'excitation. Loin de le rassurer, ou de le mettre sur une quelconque piste valable, le mystère c'est épaissi. Aujourd'hui il a eu le droit à une boule à neige. Cet objet de décoration un peu kitch imitant plus ou moins bien la magie de la chute des flocons de neige, pour peu qu'on la secoue. Mais la sienne il ne la trouvait ni nulle, ni ridicule, ni moche. Il l'avait adoré en fait. Au point de l'exposer sur une des étagères de sa chambre. Parce que dans sa boule à neige à lui, au centre de la tempêtes de coton pailleté, il y avait une paire de chaussures. Non, il n'est pas fétichiste ! Et non sa passion pour les baskets n'est pas étrange. C'est son premier outils pour pratiquer son sport, sa première passion, normal qu'il s'y intéresse ! Et son Santa mystère semble le savoir et même le comprendre... Sauf qu'il est de notoriété public qu'il voue un culte à ses godasses, se tenant informé des dernières sorties et technologies d'amélioration de performances pédestres. Pas franchement de quoi réduire sa liste de suspects. Liste qui n'existe même pas.

Pourtant, hormis le fait qu'elle soit sa partenaire de shoping et connaisse donc tout de ses préférences, ce qui l'avait mis sur la piste de Satsuki, c'était un détail. Parce qu'à y regarder de plus près, ce n'était pas n'importe quelles baskets. Mais une paire de la marque Jordan's. Et de tous, son modèle préféré. Celui qu'il rachetait dès que les siennes était trop usées. Un modèle que dans une autre vie, il aurait pu inventer, tellement il était parfait. Alliant technique, beauté et confort : le summum de la prouesse et du style en une seule paire. Qu'un jour il avait possédé en double exemplaire. Enfin… jusqu'à ce que sa meilleure amie l'en déleste d'un... Pour le donner à Bakagami ! À ce moment-là il avait d'ailleurs fortement remis en cause ce statu auto proclamé de la jeune femme. Alors peut être que ce n'est qu'une coïncidence. Ou alors un véritable indice. Peut-être que lui offrir cette paire inusable, immortelle, éternelle, est un moyen pour Satsuki de se faire pardonner sa trahison. Déloyauté qu'il ne manquait jamais de lui rappeler régulièrement, quand il avait besoin de l'attendrir ou de lui demander un service. En avait-elle assez de lui être redevable ? Allait il devoir trouver un autre argument pour obtenir d'elle ce qu'il voulait ? Des questions, encore des questions ! Ce qui fait déjà beaucoup trop de réflexion de bon matin ; il doit en avoir le cœur net. Mais ne sachant toujours pas comment aborder le sujet sans en dévoiler trop, il sort son téléphone, le cœur battant un peu plus vite. Avant de le tendre sous le nez de la rose, il cherche dans sa pellicule la photo de son nouveau bibelot.

- « Oh c'est kawaï ! Où l'as-tu trouvé ? » S'exclame Satsuki en se saisissant de son portable.

- Il l'a regarde un instant avant de répondre, cherchant à décrypter son expression : « Tu n'en as aucune idée ? »

- « Hum non… Je devrais ? Un magasin que je connais ? »

- Suspicieux, il plisse les yeux quand elle détourne les siens pour agrandir l'image. Mais n'est pas Tetsu qui veut… « Nan… Un truc que j'ai reçu. » Marmonne-t-il.

- « De la part de quiiii ? » Demande t'elle, curieuse.

- « Aucune idée. » Déclare t'il en récupérant son bien, laissant un coin de sa bouche se rebeller en une esquisse de sourire.

- « Vraiment ? » Insiste son amie.

- « Peut être la marque qui envoie des cadeaux à leurs plus fidèles consommateurs. » Propose-t-il en enfilant bien vite son masque d'impassibilité.

- Au tour de Satsu de le scanner, dubitative. « Mouais… ça serait crédible si t'étais célèbre Daï-chan. »

- « Ou alors, ils savent reconnaître les futurs stars. » Conclu t'il dans un sourire narquois.

- « Haha si tu le dis ! Je demande à voir. » Le défie-t-elle en pouffant.

- « Et tu verras ! » Lui lance Daïki en la menaçant de son index.

Satsuki rit encore en balayant sa main d'un revers de la sienne. À moins qu'elle ne soit une graine d'actrice, elle semblait vraiment surprise de son cadeau. Ça ne doit être qu'une coïncidence dans ce cas… Ou alors son mystérieux expéditeur aura remarqué qu'il les portait souvent, voilà tout ! Pas du tout flippant, ni dérangeant comme théorie… Parce que si ça ne vient pas de Satsuki, il reste Tetsu, présent en ce jour maudit de la disparition de son précieux. Non parce que, soyons sérieux, ça ne peut quand même pas venir de Bakagami !? Cette simple pensée le fait rire. Un rire qui dépasse sa réflexion et passe la frontière de ses lèvres. Satsuki lève sur lui un regard surpris:

- « Bah !? Qu'est ce qui t'amuse autant ? »

- « Hahah non rien… Je crois que je perds la boule Satsu, c'est tout. »

L'esprit un peu plus léger, moins torturé pour l'instant, il enroule un bras autour du cou de son amie et termine le chemin qui leur reste en bavardant du tournoi à venir.


Momoï se laisse entraîner, appréciant le bras autour d'elle. Un poids qu'elle est heureuse de porter, synonyme du bonheur de son ami. Lorsqu'il avait perdu ce geste, ces élans démonstratifs d'affection, c'est un tout autre fardeau qui alourdissait alors ses épaules. Une époque sombre et… elle ose enfin le croire : révolue. Mais même s'il va mieux, elle note cependant qu'il lui cache encore des choses. Oui, même si elle a attendu tout le week-end, impatiente qu'il l'appelle au secours ou bien pour l'accuser d'être son père Noël anonyme tueur de grasse matinée. Elle ne peut pas lui en vouloir. Parce qu'elle avait omis un léger détail dans l'équation : la détermination sans borne et la fierté à toute épreuve de son Daï-chan. Le fauve qu'il est se fait certainement un devoir de découvrir l'expéditeur par lui-même, prenant ce simple témoignage pour un challenge, un défis à relever, une compétition à gagner. Un sourire tendre habille ses lèvres gercées par l'hiver à cette idée. Vraiment, elle a hâte. Peut être même plus que lui…


Et voilà ! Comment évoquer Noël sans placer une boule à neige quelque part... c'était inenvisageable pour moi ^^
Notre loustic est encore loin de trouver son père Noël, mais il peut d'ores et déjà rayer un nom de sa liste, non ?
À demain !