Après le gros cadeaux d'hier, que se cache-t-il dans le tiroir numéro 6 ? Je vous laisse le découvrir ^^
Stella: moi vous torturer ? Tu crois ?! xD Merci pour ton message ;)
6 décembre
Daïki est affalé sur son bureau. Le regard perdu à l'extérieur, cherchant à deviner des formes dans les lourds nuages gris plombant le ciel et son moral. Le cours d'histoire a beau être son préféré, là tout de suite, il aimerait être ailleurs. Sur un terrain de street par exemple. La Winter Cup approche à grands pas et avec l'équipe il s'entraîne presque tous les jours. Enfin... Il est censé s'entraîner tous les jours. Mais ce n'est pas tout à fait la même chose. Il y a un petit moment maintenant qu'il n'a pas joué pour le fun. Juste... Pour le plaisir. Sans avoir à bosser une stratégie ou des combinaisons avec ses partenaires. Pour parer diverses éventualités qui ne se réaliseront peut-être même pas. Son jeu à lui est basé sur l'instinct, rien à voir avec tous ces schémas tactiques qu'on lui demandé d'apprendre par cœur. Et quand il a besoin de ça, juste de ça, son basket, il n'a qu'une touche de son téléphone à presser. Malheureusement son rival est aussi occupé que lui. Puisque Seirin c'est qualifié. Encore. On ne peut plus vraiment dire que leur victoire il y a deux ans n'était qu'un coup de chance. Même si lui n'y avait jamais cru. Parce que pour lui la chance, ou son absence, n'était qu'une excuse pour ceux qui n'ont pas su la provoquer. Non, Seirin l'avait emporté au mérite, à la régulière. Il soupir. Il voudrait déjà y être. Arf… et puis de toute façon vu la couleur du ciel, d'ici la fin des cours, tout Tokyo sera détrempé. Et même si ça leur est déjà arrivé de jouer sous à peu près n'importe quel temps... Tomber malade avant la compétition n'est pas vraiment dans ses plans.
Un raclement de gorge agacé suivi de son nom le sort de ses pensées moroses. Le prof essaye visiblement de communiquer avec lui.
- "Aomine pouvez-vous répéter ce que je viens de dire ?"
Il ne prend même pas la peine de répondre à la question rhétorique, se contentant d'hausser les épaules. Son sensei souffle de désespoir et de frustration par ses narines dilatées, vent de colère faisant virevolter son unique mèche capillaire, affreusement plaquée sur son front. Tentative vaine de camouflage de calvitie. Évidemment, ses camarades s'en amusent et gloussent quand ladite mèche se repositionne à sa place naturelle, dénudant un peu plus le crâne du pauvre professeur. Ce qui a le don de l'énerver un peu plus. Il demande à la classe de se calmer et respire profondément pour retrouver son sang-froid, en plaquant sa mèche d'un geste nerveux dicté par l'habitude.
À sa gauche, Satsuki lui adresse un regard réprobateur mais son rictus ne ment pas. La jeune femme n'est pas du genre à se moquer d'autrui, mais rester impassible face à ce spectacle est tout bonnement impossible. Même pour les âmes les plus pures. Alors pour lui... Il se pince les lèvres pour retenir un rire qui lui vaudrait certainement une belle heure de retenue. Peut-être même deux…
- "Bien... Je m'apprêtais à vous assigner un binôme et votre sujet pour l'exposer que j'attends à la rentrée."
À ces mots il grimace. Comme chaque fois qu'un prof leur donne un devoir à faire à plusieurs, la moitié des filles de la classe se dandine sur leurs chaises, se contorsionne pour gagner quelque millimètre, à celle qui lèvera la main le plus haut. Au départ il en était flatté. Mais à force d'essuyer les échecs, maintenant il sait qu'elles ne se préoccupent que des apparences. Cherchant plus à frimer de l'avoir côtoyé, si tant est qu'il ait daigné se pointer à la bibliothèque ou tout autres lieux de rendez-vous, plutôt qu'à le connaître un peu ou à fleurter pour de vrai. S'attendant donc au pire, il se laisse tomber sur son dossier en soupirant, enfonçant ses mains dans ses poches. Dans celle de droite, il joue nerveusement avec ce qu'il a trouvé plus tôt ce matin dans son calendrier. Et la sentence tombe.
"Vous serez donc avec Sakuraï. Je crois savoir que vous êtes dans la même équipe de basket. J'attends donc de votre part une vrai collaboration." Déclare l'instit', fier de sa vanne.
Incrédule, Daïki tourne la tête à sa droite. Son coéquipier lui adresse un sourire crispé. Auquel il répond franchement. Autant pour le rassurer sur son état d'esprit quant à faire équipe avec lui sur ce terrain-là aussi, que parce qu'il trouve la nouvelle géniale. Il n'aura pas à faire semblant de sociabiliser, Sakuraï le connaît depuis plus de deux ans maintenant. Et même s'il a toujours l'air effrayé quand il lui adresse la parole, le shooter n'attendra pas de lui l'impossible. Et sera peut-être même plus enclin que Satsuki à en faire un peu plus, voir tout le boulot. Entre ses doigts agiles, il fait encore tourner sa surprise du jour le temps que leur professeur choisisse un sujet :
"Hum… Oui voilà, vous travaillerez ensemble sur l'époque des samouraïs. Du 13ème au 16ème siècle, pour tenter de comprendre comment leur mode de vie a impacté notre culture."
Alors là... Il regarde le prof, stupéfait. Il tente de déceler une quelconque trace de moquerie, de mesquinerie dans son visage ridé. Mais rien. Il va réellement faire un devoir sur son époque préférée, avec un mec qu'il a appris à apprécier et qui avait su gagner son respect ?
Un peu sous le choc d'avoir une chance pareille, il sort de sa poche le petit chat du bonheur qu'il triturait. Il l'observe intensément, en plissant les yeux. Comme si la bestiole de céramique pouvait répondre à ses interrogations par télépathie.
Ce matin dans le tiroir numéro six, il avait trouvé trois Maneki-Neko. Ces petites statuettes de chat, censées porter chance. Sa mère qui était entrée dans sa chambre pour lui apporter son linge propre, au moment où il les rangeait sur une étagère, s'était approchée pour les admirer. Elle s'en était amusé. Pensant qu'elle se moquait de lui ou d'un potentiel superstitisme de sa part, il avait demandé un peut grincheux ce qui la faisait rire. Elle lui avait donc expliqué qu'elle trouvait le choix de leur couleur très approprié pour lui. En effet, il se trouve que la couleur des chats indiquait dans quel domaine il apportait chance à son propriétaire. Le plus gros des trois, d'un noir de geai, était censé éloigner les mauvais esprits, les ondes néfastes et les pensées négatives. Le vert de jade, qu'il tenait en ce moment entre ses doigts, apportait la réussite scolaire et était souvent offert aux étudiants, l'année d'un examen important par exemple. Quant au plus petit des trois, le rose sakura, signifiait que l'amitié ou l'amour de celui à qui on l'offre nous est précieuse.
Ce n'est pas son genre de croire en ces trucs là, mais il doit bien admettre que la coïncidence est troublante. En embarquant le chat vert avec lui au lycée, il ne s'était attendu à rien du tout. Il l'avait simplement pris, un petit rappel de ces moments de joie matinaux. Au cas où ils s'estomperaient dans la journée. En reportant son attention sur le ciel gris, un début de sourire au coin des lèvres, il décide de simplement ce réjouir de cet heureux hasard. Sans pour une fois, trop chercher à comprendre. Remerciant silencieusement le petit Neko rejoignant précieusement sa poche, et son père Noël anonyme.
C'est tout pour aujourd'hui !
Aloooors ? À votre avis, anonyme notre père Noël du jour ? Des statuettes porte bonheur traditionnelles... Qui a pu avoir cette idée, je me demande !
À demain pour la suite ! ^^
