Je saaaaaiiis je suis un peu à la bourre ! Pardon ^^ Mais je ne voyais pas ce chapitre si long... à chaque fois j'oublis que quand j'aborde la relation de ces deux là, je ne sais plus m'arrêter ! Bref, j'espère que ça vous plaira.
Bonne lecture !


8 décembre

Pour un samedi matin, Aomine ne se réveil pas trop tard, pour ne pas dire tôt. Mais il traine encore un peu au lit, geekant sur son téléphone. Du coin de l'œil, il avise son calendrier, lui jetant de temps en temps des regards méfiants. Il faut dire qu'il a encore le cadeau d'hier en travers. Mais il veut bien lui laisser une chance de se rattraper. De lui offrir aujourd'hui quelque chose de mieux pour faire passer l'outrageuse arrogance de blondi. Au bout d'un moment, il arrête donc de le bouder et finit par sortir de sous les couvertures pour le rejoindre. À cet instant, un rayon de soleil clandestin se faufile par l'interstice des volets, pour venir faire chatoyer les détails vernis du sapin, lui donnant étrangement vie, comme s'il était heureux qu'il daigne enfin se préoccuper de lui.

Dans le tiroir numéro huit de taille modeste, il découvre quelque chose qu'il reconnaît, comme la veille : immédiatement. Il saisit délicatement le petit objet entre ses doigts pour l'admirer. Un sourire tendre aux lèvres, les yeux brillants de nostalgie. Loin de la colère d'hier. Il les avait presque oublié... Ces bracelets de fils colorés que confectionnait sa meilleure amie, juste avec des nœuds. Des tas et des tas de nœuds. Chaque été ses parents l'envoyaient dans un camp quelques semaines. Alors qui lui restait là, en ville une bonne partie des vacances, ou chez ses grands-parents, à la montagne. Mais chaque fois qu'elle revenait, qu'ils se retrouvaient, elle lui témoignait combien elle avait pensé à lui avec tous ces petits nœuds. Ils en avaient fait une vraie tradition. Et chaque année, le petit bracelet devenait plus beau, plus élaboré. Plus grand aussi au fur et à mesure qu'ils vieillissaient, plus de liens s'entremêlaient. Et chaque année il se faisait une joie de les arborer. Parce qu'ils étaient jolis, mais avant tout parce que ça avait le don de rendre Satsuki la plus heureuse du monde. Et gamin, il aurait tout fait pour la voir heureuse.

En le passant à son poignet, la poitrine gonflée d'affection, il se demande depuis quand il n'en a pas porté... En fait, il ne sait plus vraiment… Il ne se souvient plus s'il avait cessé d'en mettre parce que devenue trop grande pour aller au camp, Momoï ne lui en avait plus fabriqué. Ou si elle avait arrêté de lui en confectionner, parce qu'il ne les portait plus... En se posant la question, il n'est pas certain de vouloir connaître la réponse... Mais en serrant le fermoir d'une main et de ses dents, avancée technique non négligeable sur ce nouveau chef-d'œuvre, il se rassure en pensant que l'important, c'est d'en avoir un aujourd'hui, et de l'afficher fièrement. Témoin silencieux de leur lien particulier. Indéfectible, contrairement aux nœuds du bijoux de tissus qui finissaient toujours par se rompre. Le leur est indestructible ne s'usant ni ne s'étiolant avec le temps. Bien au contraire... Du bout du doigt, il caresse le jonc tressé avec amour, il le sait, par Satsuki, puis tend son bras devant lui pour mieux apprécier le rendu. Et de nouveau, il sourit. Il les avait presque oublié, mais ça lui avait manqué.

Réconcilier avec son arbre magique, il se rend à la cuisine dans l'optique de se sustenter. Mais arrivé à mi-chemin, de la baie vitrée du salon il remarque ce que ses volets fermés lui ont caché. Absolument tout est blanc. Les toits voisins, la rue, les voitures, le ciel… Il a dû neiger toute la nuit vue l'épaisseur. D'ailleurs, en collant son nez à la vitre, il peut voir tomber encore quelque flocon. Il ne sait pas si c'est seulement cette vision féérique ou si son trésor numéro huit y est aussi pour quelque chose, mais le petit Daïki au fond de lui déboule sans prévenir, écharpe autour du cou et luge à la main. Les souvenirs de son enfance avec Satsuki ravivés par sa découverte, l'envie soudaine d'aller se rouler dans la neige fraîche comme ils le faisaient à l'époque le dévore. Mais… qu'est ce qui l'en empêche au juste ? Ne trouvant aucune réponse recevable à sa question silencieuse, il remonte à l'étage en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et met sa chambre littéralement sens dessus dessous en cherchant la tenue adéquate. Son pantalon de sky lui va un peu au fraise, mais avec les boots qu'il termine de lasser, ça ne dérange pas.

En passant la porte de l'appartement il cri à qui veut l'entendre qu'il sort, enfonce un bonnet sur ses oreilles et rejoint l'arrière du bâtiment. Là, niché au centre des quatre immeubles formant la résidence où il a grandi, il prend un grand bol d'air, soupirant d'extase face au spectacle du petit square habillé de blanc. Ses pas crissent dans la neige fraîche, et le parfum de l'air vif et pure le replonge un peu plus dans l'euphorie de l'enfance. Il traverse le petit bosquet, slalome entre la balançoire et le toboggan et saute sur un banc. De son perchoir, il forme une boule de neige, vise la fenêtre qu'il peut voir de celle de sa chambre, et lance de toute ses forces. Son missile s'écrase sur la vitre dans un « ploc » sonore qui résonne entre les grands murs de béton. Il en lance un second, percutant le verre dans le même bruit sourd. Et avant d'avoir pu jeter la troisième, la fenêtre s'ouvre. Elle est un peu haute, mais il peut voir d'ici l'air étonné de Satsuki remplacer ses sourcils froncés.

- « Oï Satsuki tu viens !? »

- « Daï chan ? »

- « Non la reine des neiges ! » Se moque-t-il. « Allez dépêche ! Avant que tous les gamins ne descendent et saccagent tout. »

- « Ahaha ! Bouge pas j'arrive ! » S'écrit elle en riant avant de refermer la fenêtre.

Quand elle le rejoint, il a encore plus le sentiment de retourner en enfance, il la revoit à cinq ou six ans… sautillant et chantonnant comme ça : « Je voudrais un bonhomme de neiiiiige. » Et aujourd'hui, exceptionnellement en visite chez Peter Pan, il va lui en faire un, si ça peut lui faire plaisir...

Daïki ne sait pas combien de temps ils passent dehors à jouer dans la neige, comme des gosses. Avec ceux qui finissent par les rejoindre, ils font un bonhomme de neige géant. Aidant les plus jeunes à faire rouler les énormes boules pour les faire grossir encore, jusqu'à ce que même lui ne parvienne plus à les faire bouger. Puis, sans savoir ni comment, ni pourquoi elle avait commencé, une bataille de boule de neige générale les avaient opposés à ces monstres ingrats qui les avaient pris pour cible, décrétant sûrement qu'ils étaient bien trop vieux pour rester. De toute façon, il ne sent plus ses doigts, il sait qu'il est l'heure de rentrer quand il voit son amie grelotter malgré sa combinaison. Il y avait longtemps qu'il ne s'était pas autant amusé, en dehors d'un terrain de basket. Et il y avait encore plus longtemps qu'il n'avait pas passé un si bon moment avec Satsu. Ils ont tellement rit, qu'il en a encore mal au ventre. Et c'est toujours en pouffant, bras dessus bras dessous, qu'ils regagnent l'appartement de la rose pour se réchauffer.

Après s'être sécher, la mère de son amie leur a servit les restes du repas qu'ils avaient manqué, trop occupés pour se soucier de leurs estomacs. À présent ils sont tranquillement posés dans la chambre de la jeune femme, avec leurs boissons chaudes, cherchant un truc à regarder qu'ils n'ont pas déjà vu mille fois. Pendant qu'elle fait défiler les propositions sur l'écran, il apporte la tasse à ses lèvres pour boire une gorgée de son chocolat fumant. Dans ce geste, les manches de son pull se dérobent et glissent, dénudant ses avant-bras. Particulièrement attentif à Satsuki aujourd'hui, il peut sentir son regard en coin peser sur lui. Il lui rend, inquisiteur, et remarque son sourire espiègle. Répondant à sa question silencieuse par une autre, elle lance :

- « C'est nouveau ça ? »

Il n'a pas besoin de suivre son regard pour comprendre. Une bulle de gène et d'affection mêlée éclate et réchauffe sa poitrine quand il répond avec un sourire se voulant mystérieux :

- « Oui et non... »

Pour son plus grand soulagement, Satsuki ne dis rien, retournant à sa recherche, l'air satisfaite. Il ne dit rien non plus. Il sait qu'elle sait. Et il sait qu'elle sait qu'il sait qu'elle sait. Alors à quoi bon en parler ?


Et voilà ! J'espère que vous ne l'avez pas trouvé trop mièvre... Je me suis un peu emportée haha. Mais cette amitié là... Je l'aime beaucoup trop !
Petit clin d'œil à mes copines ;) À la relecture je me suis rendue compte que ma conclusion faisait drôlement écho à nos échanges... Parler... Si c'était aussi simple qu'écrire ! ^^
En parlant de clin d'œil, avez vous trouvé celui à FRIENDS ? J'avoue, je suis fan xD
À demain pour la suite !