Bonsoir vous ! Bon... comme vous l'avez vu j'ai pris du retard. J'avais visiblement besoin de plus de repos que prévus, et de temps aussi. Pour me faire pardonner je vous propose un chapitre assez long. On va essayer de rattraper le retard ce week-end mais je ne vous promets rien ^^.
Bonne lecture !


15 décembre

Devant son écran d'ordinateur, les mains croisées sous son menton, les coudes sur ses genoux en tailleurs, les sourcils froncés, Aomine lit encore le petit encadré sur la page internet qu'il consulte. Dubitatif, il prend ce qui l'a conduit à faire cette recherche et compare les horaires inscris dessus et sur le site. Non, pas de doute… C'est bien ça. Lui qui était certain de l'identité de son père Noël il y a quelques jours, le voilà de nouveau perplexe. Est-ce bien Kagami qui lui a mis ça dans le tiroir numéro quinze ? Si oui, pourquoi ? S'attend-il à ce qu'il lui propose de venir ? Si non… qui d'autre ? Agacé par tant de réflexion forcée de bon matin, il soupir. Vraiment, ce machin est difficile à suivre ! Depuis le tout premier jour, il le fait tourner en bourrique, l'obligeant malgré tout à poursuivre le jeu « devine qui c'est ! », à coup de cadeaux parfaitement choisis. Bon sang, aura-t-il un jour le fin mot de l'histoire ?

En attendant de trouver des réponses à ses questions, il ne sait toujours pas quoi faire de ses deux tickets d'entrée pour le planétarium… Deux places pour la projection de Cosmo Starry Sky Walk, une excursion dans l'univers commentée à la découverte des constellations et les mythes associés. Séance suivie d'une conférence sur : comment utiliser les pouvoirs de l'univers pour réaliser vos rêves, menée par l'auteur de « Power Wish ». D'après le résumé de l'événement disponible sur le site du planétarium Cosmo Shibuya, toujours à l'écran. Pour la partie blablas il n'est pas sûr, ce n'est pas comme s'il croyait à ce genre de chose… Par contre, l'idée de se balader dans le ciel nocturne, confortablement installé au chaud et sans pollution lumineuse pour altérer la beauté de l'univers stellaire, le tente vraiment beaucoup. Il se demande même pourquoi il n'y est jamais allé avant… lui qui passe des heures entières sur les toits de la ville à admirer le ciel, se noyant dans son immensité jusqu'à en oublier sa condition métaphysique d'individu esseulé, préférant se perdre dans l'incommensurable tout.

En y réfléchissant bien, quoi que pas tant que ça en fait, il y a une personne qui lui vient à l'esprit. Il tourne la tête en direction du sapin, toujours silencieux face à ses interrogations, gardant encore quelques secrets. Puis il s'attarde sur le panneau de bois rassemblant tout ce qui fait son petit univers personnel. Finalement… il n'est peut-être pas si seul que ça. Ces gars-là, sur presque chaque souvenir ne font peut-être plus parti de son quotidien comme Satsu, mais ils sont toujours là. Après tout ce temps. Après ce qu'ils ont traversé. Un peu à l'image des astres dans le firmament se dit-il. Parce que si l'immensité du ciel l'a toujours apaisé. C'est la nuit surtout qu'il le rassure, parsemé d'étoiles. De centaines de milliards d'étoiles. Qui lui rappellent que malgré le soleil qui éclipse toutes autres lumières, elles sont toujours là quelque part. À briller aussi de leur propre éclat. Qu'il suffit seulement d'un peu de patience, que les cieux se fassent d'encre noire, pour les apercevoir. À la faveur de la nuit quand l'astre solaire écrasant descend sous l'horizon, elles sont une infinité à se refléter dans son regard fasciné. Ne laissant personne jamais vraiment seul, pour peu qu'on se souvienne de lever le nez pour les admirer.

Et si… et s'ils attendaient eux aussi de leurs côtés qu'il fasse un pas vers eux ? Ce serait tout de même con de s'apercevoir dans vingt ans qu'il a laissé le temps et des non-dits creuser un gouffre infranchissable dont il avait lui-même tracer le premier sillon, sans le vouloir vraiment. Ne serait-il pas temps de commencer à construire un pont ? Malgré sa capacité hors norme à ouvrir sur commande celle de la zone, Daïki a peur de trouver des portes fermées. Qu'on lui les claque au nez, de la manière qu'il suppose le mériter. Pourtant, une petite voix au fond de lui murmure qu'il aura sûrement moins de regrets, s'il essaie de faire sa part du chemin qui les sépare encore. Laisser la chance à ses amis de faire le dernier pas pour le rejoindre, ouvrant sa propre porte à leur intention, les inviter à entrer. Il dégluti pour tenter d'avaler cette boule d'angoisse qui grossit dans sa gorge et fébrilement il attrape son portable gisant un peu plus loin sur son lit. Sans se laisser le temps d'hésiter encore, il pianote sur quelques touches.

- « Aomine ? »

- « Yo Mido ! »

- « Mon horoscope m'avait prévue une surprise aujourd'hui. » Commence son interlocuteur avant de lâcher un soupir résigné : « Aaah ... Bonne ou mauvaise ? À toi de me le dire !? »

- « Oï ! Je suis toujours une bonne surprise Baka ! » Réplique Aomine, outré.

- « ... Donc ? » Demande le shooter peu impressionné.

- « J'ai … je me demandais si t'avais un truc prévu cet aprèm. » Demande t'il en se rappelant le but de cet appel.

- « Rien de spécial... pourquoi ? » Se méfie l'as de Shutoku.

- « J'ai des billets pour le planétarium. Et après la séance il y a une conférence sur comment utiliser les pouvoirs de l'univers ou un truc du genre. »

- « La conférence de Keiko ? »

- « Ouais j'crois bien, tu la connais ? Ça te dit ? »

- « Évidemment nanodayo ! C'est complet depuis des semaines ! Comment as-tu eu ces billets ?! » Questionne l'autre, irrité.

- « On s'en fou ! Alors oui ou non ?! » S'impatiente-t-il à son tour.

- « Non j'aimerais savoir. Tes traquenards à la mort moi l'nœud j'ai assez donné ! Et puis qui d'autre vient ? »

- « Bah super ! Pour la confiance on repassera … Je les ai trouvés si tu veux tout savoir ! Et je n'ai que deux billets. Alors pour la dernière fois avant que je ne change d'avis, tu veux venir avec moi, oui ou merde !? » S'énerve Aomine pour de bon face à tant de réticence.

- « ... »

- « Quatorze heure devant le planétarium ? » Finit-il par demander, plus calmement.

- « Treize heure quarante-cinq. » Confirme enfin son invité.

- « Et bin voilà tu vois, pas la peine de nous chier une pendule ! »

Pour toute réponse, le bip caractéristique lui signale que son interlocuteur a déjà raccroché. Aomine grogne, il se promet qu'un jour… il lui rendra la politesse ! Cette maudite asperge a trop souvent tendance à le laisser parler dans le vide.


Midorima remonte ses lunettes sur son nez puis vérifie sa montre pour la seconde fois en l'espace de trente secondes. Bientôt l'heure du rendez-vous passé de dix minute… Aomine est en retard. Ça ne l'étonne pas plus que ça, mais il est un peu inquiet. Est-il encore tombé dans le panneau ? Quelques souvenirs des blagues orchestrées par Daïki et son ombre blonde sont toujours vifs et cuisants dans son esprit. Notamment celui d'un rendez-vous fictif où il attendrait sûrement encore si Akashi n'avait pas mis fin à ses souffrances en le prévenant de la supercherie. Il faut dire que cet appât est un peu trop beau pour être vrai, mais l'horoscope des cancers est formel aujourd'hui : « Une journée pleine de surprises, laisser vous guider. Concentrez-vous sur le présent pour les apprécier. » Alors non, il ne fait pas totalement confiance à la panthère facétieuse, s'attendant toujours au pire, mais à la prédiction du jour sans aucun doute.


Sur le chemin le menant à son rendez-vous improbable et imprévu, Aomine passe devant des vitrines de boutiques sans vraiment y prendre garde, lorsqu'une attire son attention du coin de l'œil, le poussant à s'arrêter. Il va être en retard s'il entre, mais pas grave… Aujourd'hui il se sent d'humeur à croire aux signes envoyés par l'univers où peut importe qui. Peut-être est-ce la perspective de passer la journée au planétarium, avec Mido-Irma… ou simplement l'envie démangeante de le contrarier. Comme au bon vieux temps. Il ressort quelques minutes plus tard de la petite échoppe, ravi de son achat, et se presse un peu sur le reste du trajet.

Enfin arrivé devant le planétarium, il se fait évidemment houspiller par Midorima. Prévisible... Pour le calmer il lui tend son billet d'entrée, effet immédiat. Il observe le petit morceau de papier avant de remonter le regard dans le sien.

- « Tu les as trouvés où déjà ? »

- « Je ne l'ai pas dit » se renfrogne-t-il, sur la défensive.

- « Hum… »

Il se défait du regard vert, perçant et un peu trop insistant de son invité en se dirigeant vers la salle de projection, sans prendre le temps d'admirer l'exposition qu'ils doivent traverser.

- « Satsuki ne voulait pas venir ? » Questionne Shin en le rattrapant.

- « Hein ? »

- « Personne d'autre n'était disponible pour t'accompagner ? » Insiste-t-il.

- Aomine se gratte la nuque avant de répondre : « J'en sais rien, j'ai appelé personne d'autre. C'est toi qui aimes les étoiles et tous ces trucs non ? »

- « Heu… oui. » Bafouille son compagnon en donnant son billet à l'employer contrôlant l'accès de leur objectif.

Arrivés juste à temps, ils s'installent côte à côte quelques instants avant que les lumières ne s'éteignent. Tout autour d'eux, un gigantesque dôme où se trouve projetée une voie lactée sensationnelle, plus brillante et plus étincelante que toutes celles qu'il a pu admirer jusqu'ici. Comme s'ils avaient été envoyé directement dans l'espace parmi les étoiles. L'immersion est totale, et il oubli très vite son malaise. Une fois toute l'attention du public captivée, le présentateur débute son récit, les accompagnant à la découverte des différentes constellations ayant inspirées des générations et des générations de bien des peuples. À plusieurs reprise, Midorima se penche vers lui pour compléter une information où une anecdote, ne pouvant s'empêcher d'étaler son savoir. Ça le fait sourire plus que ça ne l'agace. Ça le conforte sur le sentiment qu'il a fait le bon choix. Et si son pote passe aussi un bon moment, alors il est content. D'ailleurs il se surprend lui-même à rebondir sur certains commentaires, réalisant que des faits historiques qu'il connait et apprécie ont inspiré les mythes évoqués. Des légendes ayant traversées les âges, où se mêle réalité, imagination, faits et superstitions. Daïki se laisse complètement transporté par ce voyage dans l'espace-temps, profitant de ce moment à part et un peu magique, partageant l'enthousiasme évident de son co-pilote lorsque ce dernier lui montre la constellation du cancer qu'ils viennent juste de traverser.

Il leur faut quelques minutes quand la séance se termine. Déphasé par le retour sur terre et dans la lumière, heureusement tamisée. Il ne sait pas combien de temps elle a durée, mais ça lui semble trop court. L'air absent de son voisin lui confirme que son impression est partagée. Silencieusement, ils se décident à suivre le reste du public hors de la salle. Cette fois ils ont le temps de regarder l'exposition avant la conférence. Aomine pensait qu'ils n'auraient pas grand-chose à se dire. Que le silence entre eux pourrait devenir gênant, embarrassant. Mais il n'en est rien. Et Shin est étonnement loquace. S'extasiant devant la photo de l'immense télescope dernier cri installé au Pérou. Télescope dont il a évidemment entendu parler, puisqu'il suit le compte de la Nasa sur ses réseaux sociaux. Il est devenu accros aux images prise par ce bijou de technologie, capable de photographier des nébuleuses fantasmagoriques à des années lumières de leur position terrestre. Dont quelques-unes font partie de la collection qu'ils admirent.

Finalement, même la conférence qu'il avait redoutée est sympas. En fait, plus que ce qu'il apprend c'est Mido-Irma qui le fait marrer. En effet son acolyte prend des notes et lève la main régulièrement pour poser des questions à l'auteur du livre reposant sur ses genoux. Fascinant. En l'observant, il divague dans des souvenirs. En y repensant, c'est vrai qu'il a rarement partagé des moments avec lui en dehors d'un terrain, puisqu'ils ne sont jamais tombés dans la même classe. Et encore plus rarement seul à seul, toujours entouré des autres membres de l'équipe. Il se demande vaguement pourquoi, puisqu'ils ont l'air d'avoir autre chose que le ballon orange en commun. Pas la superstition, les lois de l'univers d'accords à la limite… mais croire qu'une position de planète définisse sa journée… Mouais ! En revanche, leurs attractions pour le ciel, bien que les raisons soient sûrement différentes, semblent assez similaires. Vraiment, il se félicite de l'avoir emmené lui plutôt qu'un autre. Parce qu'il a l'impression de redécouvrir Shin, et ça lui réchauffe le cœur, faisant fondre un peu de son angoisse persistante lorsqu'il pense à eux, à ce qu'ils avaient été.

De retour devant le planétarium de Shibuya, avant de prendre des chemins différents pour chez eux, Aomine serre la main que son ami lui tend, en y fourrant ce qu'il a acheté plus tôt. Un sourire diabolique au coin des lèvres, d'un coup sec il attire un Midorima trop surpris pour réagir, et lui plante un smack sonore sur la joue avant de lui lancer d'une voie enfantine et enjouée :

- « Moi aussi je t'aime Shin-chan ! »

À cette sordide attaque, Shintaro le repousse violement et sa tronche ahurie le fait hurler de rire. Le rouge de son visage jure atrocement avec ses cheveux, lui donnant des aires de carotte déconfite. Son vieil ami semble vouloir exploser mais rien ne sort de sa bouche, les mâchoires trop contractées par la colère et la rage. Cependant, lorsqu'il ouvre le point pour découvrir son offrande, le rouge indignation laisse place au pourpre embarras. Il le voit ouvrir la bouche mais rester coi encore une fois. Aomine jubile d'avoir carpe coïsé le Shin ! Toujours hilare, il s'éloigne de l'adolescent avant que la tempête faisant rage dans son regard émeraude n'éclate. Gravant son expression dans sa mémoire.

C'est seulement une fois qu'il a fait quelques mètres qu'il l'entend rugir derrière lui. Le sous pape vient de craquer, laissant la vapeur s'échapper de la cocotte-minute en un mugissement sonore.

- « Je ne vois pas de quoi tu parles Nanodayo ! Espèce d'abruti ! Ne refait plus jamais ça tu m'entends ! »

Daïki se retourne et lui adresse un grand signe de main enthousiaste et un large sourire, fier de sa connerie. Bordel… il avait presque oublié combien s'était jouissif de mettre ce tsundere hors de lui. Presque autant que Kagami…

- « RHAAAAA AHOMINE !» Hurle encore Midorima face à sa réponse provocatrice.


Une fois rentré et approximativement calmé, Shintaro en est le premier choqué, mais si l'on oubli cet atroce débordement de la part de cet Aho de malheur, il a passé un après-midi des plus agréables. Et des plus… étonnants. Ça pour une surprise… cet horoscope est d'une justesse effarante. Il n'en revient toujours pas d'avoir été invité par son ancien coéquipier, qui ne l'appelait plus d'ordinaire que pour remuer le couteau dans la plaie de ses défaites fraîchement essuyées. Et bien qu'il ait cru être son dernier choix, la roue de secours de la cinquième roue de son carrosse, Aomine l'avait vite dérouté à nouveau. Il avait soi-disant pensé à lui en premier. Lui qui se croyait trop jeune pour ce genre de sentiment, la nostalgie l'étreint de sa douce chaleur à cette idée. Il ne peut pas vraiment dire que la relation qu'il a ou qu'il a pu avoir avec la panthère de Too soit des plus intimes, mais il le porte en haute estime depuis longtemps maintenant. Ce qui venant de sa part, est déjà énorme. Mais à son plus grand désarroi, avoir une preuve tangible de la réciprocité de ce sentiment d'affection (autres que ces châtiments douteux évidemment) l'émeu particulièrement. Plus qu'il ne l'aurait souhaité. Tch ! Comme s'il avait besoin de la sympathie de Daïki dans sa vie ! Ou de son amitié tiens !

À cet instant, s'il pouvait voir son reflet déformé par l'esquisse d'un début de sourire, Shintaro ne se croirait pas lui-même… Les faits sont là : indéniables, irréfutables. Ce personnage aussi exaspérant qu'incompréhensible qu'incarne Daïki Aomine, lui avait manifestement manqué. En témoigne le petit chat rose qu'il garde au fond de sa poche depuis qu'ils se sont quittés.


Et voilà ! J'espère que ça vous a plus ^^
Êtes-vous déjà allé dans un planétarium ? Moi une fois, et même si c'était il y a super longtemps, l'impression que j'en garde est "wouha !"
Je vous dis à plus tard pour la suite :)