Disclamer/ Reminder : Je n'ai rien contre l'opinion des lecteurs, même s'il diverge du mien. Et je suis en général disponible et ravie de discuter en MP. Mais il y a une façon de dire les choses. N'oubliez pas que derrière ce que vous lisez, il y a un auteur, un être humain qui dépend des mêmes aléas de la vie que vous. Personnellement j'écris avant toute chose pour mon plaisir, ensuite le votre, et certainement pas pour des reviews ou des likes. J'écrivais avant d'en avoir, et j'écrirais encore si je n'en ai plus. Même si ça fait toujours plaisir, lorsqu'ils sont respectueux, bienveillants et constructifs :)
Ceux qui peut-être parmi vous créez, écrivez aussi, vous savez qu'il est parfois difficile de coller à ses propres attentes, alors celles des autres... Je fais de la fin-fiction, pas du fan-service...
Cela étant dit, merci pour votre fidélité chers lecteurs, et merci à ceux qui prennent le temps de donner un avis.
Bonne lecture !
17 décembre
Aomine rentre enfin chez lui. Il est complètement KO. Selon lui les lundis devraient être interdits. C'est invivable. L'entraînement de ce soir était intense. Il n'a pas arrêté de courir une seconde. Même Wakamatsu, l'inépuisable pile électrique monté sur ressort a fini par abandonner. Le laissant seul, dernier sur le terrain à enchaîner les exercices. Un petit jeu sadique auquel l'entraîneur les confrontait parfois. La pyramide de l'enfer qu'ils l'appelaient. Elle consiste à faire une pompe. Un sprint à l'autre bout du terrain. Un abdos. Un sprint. Deux squats. Un sprint. Deux burpees. Un sprint. Trois pompes. Et ainsi de suite. L'enfer ! Et il y a miraculeusement survécu, éliminant tous ses coéquipiers, en explosant son record. Il doit sûrement cet exploit aux visages de ses idoles qui flottaient encore dans son esprit aujourd'hui. Le poussant à se dépasser. Se sortir les doigts du cul comme dirait l'autre. Même rire à sa propre blague pourrit lui fait mal… Aï euh.
Compatissante, Satsuki s'est proposée de porter son sac. Depuis qu'il est revenu des vestiaires elle n'arrête pas de le regarder avec ces grands yeux tout embués et éberlués. À croire qu'elle le découvre pour la première fois… pourtant c'est bien elle la première à avoir décelée ses capacités. M'enfin, pour une fois il veut bien un peu d'aide, parce que ce soir son sac lui semble peser une tonne pour ses bras endoloris. Alors il lui laisse sans rechigner. S'assurant tout de même qu'elle puisse le porter sans mal. Mais sa meilleure amie s'en sort bien, mieux que lui. Le trajet jusqu'à leur résidence commune se fait en silence, parfois comblé par une voiture qui passe, laissant la fraicheur de la nuit tombée les accompagner. Un bras autour de ses épaules pour la réchauffer, son bras mince autour de sa taille pour le soutenir, ils tanguent un peu ainsi soudés, et ça les fait marrer. La fatigue, la dopamine et la retombée d'adrénaline le rendent un peu euphorique. Cocktail mortel. La tête allégée de tout soucis, enrobée d'un simple nuage nébuleux de pensées décousues lui tourne un peu. Mais à part ça, il se sent bien. Vraiment bien.
Arrivé devant l'immeuble de Satsu il récupère son sac toujours suspendu à son épaule. Délestée de son fardeau, elle se hisse sur la pointe des pieds pour lui embrasser la joue. Ce n'est pas la première fois qu'elle fais ça, mais il réalise qu'il y a longtemps qu'elle ne se l'était pas permis. Il se sent rougir. Toute la chaleur de ses muscles après l'effort, pas encore tout à fait dissipée, semble migrer vers son visage. Il lui adresse un sourire timide, pris de court par ce simple geste. Elle lui sourit aussi, et sur un dernier conseil pour éviter les courbatures, elle rentre dans le hall du bâtiment. Daïki la regarde monter dans l'ascenseur et seulement une fois que les portes se sont fermées sur elle, il se décide à traverser le square pour rejoindre son domicile. Vu l'heure, ses parents doivent être devant la télé, ou au lit en train de bouquiner. Pour éviter de les déranger avec l'interphone, il cherche ses clefs dans l'optique de déverrouiller la lourde porte de l'immeuble. Clefs rangées en vrac dans son sac. Avec des gestes aussi lents que désordonnés, n'étant capable de rien d'autre dans son état zombifié, il finit par les attraper. Mais au moment d'enfoncer la bonne clé dans la serrure, il suspend son geste. À oui… c'est vrai. Aux côtés du disque dur miniature, toujours sur lui depuis une semaine, le cadeau numéro dix-sept. Accroché là lui aussi, se dodelinant paisiblement au gré de ses gestes.
Une planche de surf. Une planche de surf en modèle réduit fixé à une petite chaîne, terminée d'un anneau. Un porte-clé. Dont il avait habillé son trousseau immédiatement, dès sa découverte ce matin.
Une fois encore, Daïki se laisse happer par le souvenir de cette journée magique. Tout avait commencé par un foutue paris, lancé par lui ou Kise, il ne sait même plus, sûrement lui. Toujours est il que Kagami l'avait relevé… et remporté. Ce qui leur avait value à tous, les perdants, un cours de surf. Tout fier de lui et visiblement plus qu'heureux de leur inculquer une nouvelle leçon dans un autre domaine que le basket, Tigrou les avait embarqués dans un train direction le Sud de Tokyo. À grand renfort de coup de pieds aux fesses pour les râleurs. Son postérieur s'en souvient encore... Après moins d'une heure ils avaient donc atterris en plein mois de juillet, dans la petite ville balnéaire de Fujisawa. Même blindée de touristes et d'autochtones en vacances, leur petit groupe ne passait pas inaperçu. Avec des planches fraîchement louées, plus grandes qu'eux dépassant déjà la moyenne nationale pour la plupart… À son plus grand soulagement, Kagami les avait conduits à travers le littoral vers une petite crique moins fréquentée de la très prisée plage Kugenuma.
Et là, il en avait perdue toute envie de fulminer, bouder et bougonner. Empruntant le charme envoûtant des rivages des pays nordiques. Loin du clinquant et rutilant sable blanc des plages tropicales, celles de la baie de Sagami possèdent une beauté sauvage, plus sobre, qu'elles doivent au sable volcanique de l'île, noir d'ébène. Face à cette vue, avec non moins que le sacré mont Fuji se détachant sur l'horizon, Daïki était tombé instantanément amoureux. Avec ce paysage à couper le souffle, Kagami lui rappelait une nouvelle fois, d'une manière tout de même plus agréable, que la défaite pouvait avoir du bon.
Un frisson le ramène durement au présent, dans la réalité gelée de l'hiver. Un courant d'air glacé secoue sa carcasse fatiguée. Ça y est, sa température a totalement chutée… À se demander combien de temps il était resté planté là, à rêvasser devant une porte close. S'était-il assoupi debout ?
En ouvrant enfin le battant qui le séparait d'un climat plus douillet, il se demande vaguement si le but de Kagami est là. Machiavélique, diabolique. L'obligeant à penser à lui à chaque fois qu'il utiliserait ses clefs. Genre, comme s'il ne pensait pas déjà assez à lui. Il ricane. Puis gémit aussitôt, ses abdos meurtris se rappelant à son bon souvenir. Ce mec doit être un peu mégalo sur les bords. Et lui un peu beaucoup maso… rien ne l'obligeait à utiliser ce cadeau après tout. Il aurait pu garder ses clefs nues...ses pensées libres de ce sadique se faisant passer pour un saint. Tout en éloignant le sujet beaucoup trop philosophique pour son état et l'heure tardive, il se traine jusqu'à l'ascenseur en bénissant le concierge de l'avoir enfin réparé.
Les bras ballants le long de son corps, la tête appuyée contre la paroi, il se revoit après la séance de surf. Plus ou moins dans le même état de loque en fin de vie. Vide de toute énergie et de toute envie de réfléchir. Ses paupières se ferment et le souvenir de la chaleur de cette journée estivale l'enveloppe comme une douce couverture. Le renvoyant sur sa planche, essayant le plus sérieusement du monde d'appliquer les conseils de son non moins rival que professeur. Mais le ding et la secousse caractéristique signalants la fin de son ascension le retiennent in extremis de la chute dans un sommeil des plus profonds. Son sac gisant à sa suite, il arpente le couloir tapissé de moquette en gémissant. Depuis quand est-il si long ?
Enfin devant la porte de son appartement, il lève le trousseau qui n'a pas quitté sa main et y enfonce la petite clé d'argent. Avant de la tourner, il caresse du bout des doigts la petite planche. Et le visage rayonnant de fierté d'un Kagami aux cheveux flamboyants sous le soleil, le torse ruisselant d'eau de mer en perles miroitantes s'imprime sur ses rétines. Dans un grognement il pousse la porte, et la referme sur cette sensation étrange qui lui chatouille le bide. Préférant la laisser dans le couloir, sur le paillasson. Trop épuisé pour la laisser lui prendre ses dernières forces. Celles dont il a absolument besoin pour rejoindre son lit. Ce qu'il fait à la vitesse d'un paresseux sous prozac. Oubliant de laisser le trousseau dans le vide poche de l'entrée...
Et voilà pour le 17 !
Est ce que ça se voit que j'ai eu froid aujourd'hui ? :p
À (normalement) demain pour la suite !
Setsuna: comme j'aimerais voir ta tête en ce moment ! Haha xD Il y avait bien un porte clé de prévu, mais pas en forme de ballon, et sans clé d'appartement fournie avec ! Allez je te compte quand-même un demi-point pour celui là, bien joué ;)
