1er septembre 1989

« Serdaigle ! » s'écria le Choixpeau après plusieurs longues, très longues secondes de silence.

Altaïr déposa l'artéfact magique dans les mains de McGonagall et se dirigea vers la table qui l'applaudissait poliment. Il remarqua quelques Sang-Purs assis là et qui lui souriaient hypocritement. Cependant Altaïr voyait bien qu'ils semblaient seulement se demander ce qu'ils avaient bien pu faire à la Magie pour hériter de la folie des Black dans leur maison.

Altaïr était satisfait, cela faisait déjà plusieurs mois que Remus et Thomas parlait de lui comme un futur Gryffondor tandis que Pollux le voyait déjà à Serpentard. Et si le Choixpeau avait eu son mot à dire, il aurait été réparti dans l'une de ses deux maisons, il en était certain. Cependant le jeune Black s'y était préparé et avait crié mentalement le plus fort qu'il le puisse afin de capter l'attention du chapeau magique. Ainsi il avait pu négocier sa répartition, lui expliquant les raisons qui le poussait à ne pas atterrir chez les rouges et ors ou les verts et argents.

Tout d'abord, il tenait particulièrement à donner des cheveux blancs à son parrain et il s'agissait également d'une petite vengeance envers son père, pour lui prouver qu'il pouvait très bien s'en sortir par lui-même, qu'il ne représentait plus rien pour lui. Au départ, il avait voulu pousser le vice jusqu'à prier pour aller chez les Serpentards, cependant il ne tenait pas non plus à satisfaire entièrement son arrière-grand-père.

Rejoindre une maison était quelque chose de définitif, il ne pourrait plus faire marche arrière par la suite, d'autant plus qu'avec sa situation familiale particulière, il aurait été la victime parfaite pour tous les aristocrates des années supérieures. Au moins à Serdaigle il pourrait espérer être tranquille sur ce point, même si la maison ne lui correspondait pas vraiment. Certes il avait toujours été bon élève mais pas non plus un rat de bibliothèque, ou en tout cas pas par choix.

Et même s'il avait un tempérament de Gryffondor, c'est-à-dire d'agir et de réfléchir ensuite par moment, il ne pouvait pas se permettre en tant que Black d'atterrir dans cette maison. Car si cela avait été le cas, il aurait perdu tous les liens qui unissaient sa famille avec de nombreux Sang-Purs et aurait dû recommencer à zéro son carnet d'adresses auprès de famille dite de la « Lumière » et qui se méfiaient des Black depuis des dizaines voire centaines d'années.

Lorsqu'il s'assit à côté d'un deuxième année blond qui lui faisait signe de s'asseoir à ses côtés, Altaïr put enfin se détendre. Ici au moins la différence de taille avec les autres élèves ne se voyait plus vraiment. Il s'était vraiment senti gêné face au regard apeuré d'une petite première année qui faisait plus d'une tête et demie de moins que lui. C'est dans ces moments-là qu'il haïssait ses héritages lycanthropes. La répartition se poursuivit sans encombre, huit autres premières années rejoignirent la maison des bleus et bronzes, dont deux garçons et six filles.

« Enchanté, moi c'est Altaïr Black. » se présenta-t-il poliment en abandonnant les longues formules de politesse que lui avait enseigné les Black et James.

Après tout, la plupart des enfants réunis autour de lui n'étaient que des Nés-Moldus ou des Sangs-Mêlés et ne comprendrait donc pas pourquoi il se présente comme héritier ou ces histoires de noble et ancienne famille. De plus, on utilisait les longues formules qu'au moment de présentation en face à face généralement et non lors d'une présentation groupée.

« Moi c'est Mike Belby et là-bas c'est mon grand-frère Jordan, il est en quatrième année et il est poursuiveur et capitaine de notre équipe de Quidditch. » s'exclama le garçon en face de lui.

« Je m'appelle Caspar Flint. » continua les présentations le second et dernier garçon du groupe d'un air snob.

Altaïr le reconnut aisément. Ils s'étaient vu deux ans plus tôt à la réception organisée par Cygnus. C'était le garçon qui l'avait espionné pendant qu'il était aux toilettes. Il avait bien changé, désormais Caspar ne le regardait plus d'un air terrorisé mais le dévisageait avec arrogance et provocation. Altaïr lui rendit son regard, refusant de détourner le regard devant un garçon bien moins puissant que lui, aussi bien physiquement que socialement.

Mike les fixa quelques instants, ne semblant pas trop savoir comment réagir face au regard peu aimable que s'échangeaient les deux garçons. En tant que Sang-Mêlé né de deux Nés-Moldus, il ne comprenait pas vraiment la situation, alors il décida de laisser ces deux-là à leur querelle incompréhensible et se tourna plutôt vers les deuxièmes années et les filles qui parlaient joyeusement tous ensemble.

Il n'avait vraiment pas de chance d'atterrir dans cette maison avec ces deux-là pour camarades, heureusement que les autres enfants semblaient plus aimables. Mike espérait seulement de pas tomber dans leurs dortoirs.

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3 septembre 1989

Altaïr assistait aujourd'hui à son premier cours de potions de l'année. Le professeur était particulièrement effrayant et lui rappelait d'une certaine façon certains de ses tuteurs. Il avait l'impression qu'à la moindre erreur ce dernier allait se jeter sur lui et lui donner des coups de livres sur la tête. Voir pire, le jeter dans son chaudron.

Pour le premier cours, il comptait simplement leur apprendre à couper certains ingrédients ou encore quel était la taille standard des cubes d'ingrédients cités dans les recettes. Pour lui, cette leçon était des plus ennuyeuses puisqu'Arcturus et Miller lui avait déjà appris cela. Pour la cinquième fois depuis le début du cours, Rogue les fit stopper leurs mouvements pour observer une nouvelle démonstration pour leur expliquer comment hacher des limaces à furoncles correctement.

En réalité, Altaïr s'ennuyait dans chacun de ses cours. Il avait pris tellement d'avance depuis le plus jeune âge qu'il se demandait quel était son niveau réel par rapport aux autres étudiants. Après tout, depuis ses six ans, il n'avait jamais réellement pu se conduire comme un enfant. Soit parce que son tuteur lui l'interdisait, soit tout simplement pas ennui. Après tout, il était difficile de s'occuper dans un manoir dont la seule distraction sont des elfes de maisons débordés ou bien une ou un vieux sorcier. Alors Altaïr s'était toujours tourné vers la bibliothèque, seule distraction dans sa vie.

Il fut soudainement sorti de ses pensées par la voix doucereuse de son professeur juste derrière lui. Apparemment il avait fini ses explications depuis un moment déjà et observait les étudiants copier ses mouvements.

« Mr Black, puis-je connaître la raison qui vous fait penser que vous êtes exempté de faire l'exercice.

- Je … réfléchissais. »

Rogue sembla ne pas du tout le croire, ce qu'il avait raison de faire puisqu'Altaïr ne réfléchissait pas du tout. Il se plaignait simplement mentalement du niveau scolaire des autres étudiants.

« La fénéantise ne sera pas accepter dans ma classe Mr Black, vous serez puni pour cela.

- Je suis désolé professeur. » s'excusa-t-il en tendant ses mains vers l'avant.

Le professeur le regarda d'un air interloqué quelques instants. Puis, son expression devint encore plus colérique, comme s'il pensait qu'il se moquait de lui. Altaïr baissa alors le regard, il était vrai qu'habituellement les adultes n'aimaient pas être fixé dans les yeux lorsqu'il grondait quelqu'un.

« Je peux savoir à quoi vous jouer ?

- Eh bien, vous avez dit que je serai puni. Si ce n'est pas des coups de règles, qu'elle sera ma punition ?

- Je pensais à une heure de retenu et cinq points en moins pour Serdaigle, Mr Black.

- Je vois, désolé pour mon irrespect. »

Il semblait à Altaïr qu'il avait lu dans l'histoire de Poudlard que les châtiments physiques étaient encore pratiqués à Poudlard. Cependant l'air abasourdi de son professeur et de ses camarades indiquaient le contraire. Peut-être que sa version de 1915 du livre se trouvant dans la bibliothèque Black avait besoin d'être remplacé par une version plus récente.

Ne voulant pas se perdre une nouvelle fois dans ses pensées, Altaïr attrapa enfin sa limace pour la hacher. Il dut retenir une grimace de dégout lorsque le mucus de la répugnante créature s'étala sur ses doigts. Répugnant.

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10 octobre 1989

Comme il s'y attendait, Altaïr eu un peu de mal à s'intégrer à la vie estudiantine de Poudlard. Il partageait la plupart de ses cours avec les Gryffondors, sauf les cours de vol et botanique qui étaient en commun avec les Serpentards et de défense contre les forces du mal, aussi appelée DCFM, avec les Poufsouffles. Dès le premier jour de classe, il s'était retrouvé côte à côte avec Caspar à presque toutes ses leçons étant donné que les lions et les blaireaux restaient la plupart du temps entre eux et les autres Serdaigle n'avaient pas l'air de vouloir les approcher. Après tout, leurs familles avaient de sinistre réputation et Altaïr comprenait que cela puisse tenir les autres enfants éloignés d'eux.

Bien qu'il soit toujours ensemble en cours, Caspar et lui n'arrivait toujours pas à s'entendre en dehors des classes. Altaïr passait donc le plus clair de son temps à travailler dans la bibliothèque ou à flâner dans les couloirs sombres du château avec pour seule compagnie lui-même. Ce petit exercice lui permit de pouvoir s'orienter bien plus rapidement que ses camarades dans le château si bien qu'en seulement un mois, il ne se perdait plus sur les chemins les plus simples.

C'est au détour d'un des sombres couloirs des cachots qu'il fit d'ailleurs une étrange rencontre. Agenouillés l'un à côté de l'autre se tenaient devant lui les jumeaux Weasley. Bien que cela ne faisait qu'un peu plus de trois mois qu'ils étaient arrivés à Poudlard, les deux roux étaient déjà célèbres à travers tout le château pour leurs terribles frasques.

Heureusement pour lui, ils étaient de dos et bien trop occupés à se disputer pour le remarquer en train de s'approcher d'eux. Ce fut seulement lorsqu'il chuchota « bouh » à leurs oreilles qu'ils le remarquèrent en se retournant brusquement vers lui.

« Oh Black, enchantés de te rencontrer. Mais qu'est-ce que tu fais ici alors qu'il fait si beau dehors ? » s'exclama celui de droite.

« Il pleut. » Se contenta de hausser les épaules Altaïr. « Et vous, vous n'êtes pas censé être avec Rusard ? » demanda-t-il innocemment.

Les jumeaux pâlir quelque peu, ils avaient en effet semblé oublier qu'ils avaient été punis le matin même par leur directrice de maison à passer tout l'après-midi avec le concierge. Satisfait de son petit effet, Altaïr laissa tomber ses airs de Sang-Pur guindé pour aborder une attitude bien plus Gryffondoresque.

D'un air nonchalant, il jeta son sac à côté des leurs et s'accroupit en face d'eux. Il fixa le parchemin vierge sur lequel les deux chenapans semblaient comploter. Mal à l'aise, les deux rouquins n'osèrent pas bouger, attendant qu'Altaïr leur demande une faveur ou quoi que ce soit d'autre en échange de son silence sur l'objet volé dans le bureau de Rusard.

Après plusieurs longues minutes de silence, Altaïr sembla finalement prendre une décision. Il se pencha en avant et posa le bout de sa baguette magique sur le parchemin en prononçant juste assez fort pour que les jumeaux l'entendent « Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises ». Aussitôt des arabesques commencèrent à apparaître sur le papier auparavant vierge jusqu'à former une carte complexe du château.

« Je veux simplement que vous me la prêtiez quand j'en aurai besoin pour surveiller mon petit frère lorsqu'il arrivera à Poudlard. » exigea Altaïr en se relevant pour reprendre sa petite ronde. « Et aussi, je veux l'immunité contre vos farces, interdit de me viser. »

« Merci Black, on te revaudra ça. Au fait …

- …moi c'est Fred et lui c'est George ! » s'exclamèrent les deux jumeaux en complétant mutuellement leurs paroles.

Altaïr disparut au coin du couloir en leur faisant un signe de la main pour leur signifier qu'il avait compris le message.

« Au fait les gars, vous devriez mieux surveiller vos arrières ! » les mis en garde Altaïr en pointant du doigt deux armures un peu plus loin.

Bien qu'à cette distance, les jumeaux ne verraient rien, lui avait parfaitement aperçu la paire de jambes dépassant de derrière les soldats.

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5 novembre 1989

Altaïr travaillait tranquillement à l'une des tables de la salle commune des Serdaigles lorsqu'une autre élève s'installa en face de lui. Ce genre de comportement était plutôt rare à son égard, le seul étudiant osant l'approcher dans leur maison étant Caspar Flint. Cet évènement sortait d'autant plus de l'ordinaire puisqu'ils étaient les deux seuls présents dans la pièce à cette heure tardive. Il y avait d'autres tables de libres.

Altaïr observa quelques instants la sorcière face à lui avant de réussir à mettre un nom sur son visage. Il s'agissait de Venus Lovegood, une cinquième année. Elle avait donc quatre ans de plus que lui. Ne comprenant pas vraiment ce qu'elle pouvait lui vouloir, le garçon décida d'attendre patiemment qu'elle lui adresse la parole en première.

Cependant Lovegood ne semblait pas prête à parler, préférant plonger son regard pâle dans le sien pendant de longues minutes. Elle sembla satisfaite que de ce qu'elle vit au fond de ses yeux puisqu'elle finit par hocher de la tête et partir aussi silencieusement qu'elle n'était venue.

Quelque peu troublé par son étrange comportement, Altair la suivit du regard jusqu'à ce qu'elle atteigne les escaliers menant aux dortoirs. Cependant elle s'arrêta sur la première marche pour se tourner une dernière fois vers lui.

« Tu ne devrais pas porter ce glamour, tes yeux sont très beaux. » lui sourit-elle tendrement avant de définitivement disparaître dans les escaliers en colimaçon.

Perturbé par ses propos, Altair invoqua un miroir et s'y dévisagea rapidement. Son glamour était bien en place alors pourquoi est-ce que cette élève avait pu savoir son regard carmin caché sous son glamour anthracite. Il avait décidé suite aux évènements du Chemin de Traverse lorsqu'il vivait encore chez Cygnus. Après tout, un sorcier avait réussi à déduire qu'il était lycanthrope rien qu'à ses yeux rouges et même si cela n'avait pas été le cas, alors il l'aurait pris pour un vampire. Il valait donc mieux pour Altaïr de cacher ses yeux carmin sous un glamour. Il avait choisi une teinte grise puisqu'avant cela, ces iris étaient anthracite, comme celles de nombreux Black.

Altaïr était intrigué plus qu'inquiet vis-à-vis de Lovegood. Il avait envie de partager une conversation avec elle, elle avait l'air intéressante.

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18 novembre 1989

Altaïr fixait du regard son matériel de potion depuis cinq bonnes minutes et cela commençait à inquiéter Caspar. S'il ne se décidait pas à l'aider à préparer leur potion bientôt, Rogue allait se rendre compte de son inactivité et surtout, Flint n'arriverait pas à tout faire tout seul. Cette potion était faite pour être effectuer à deux, surtout à leur niveau.

« Tu comptes te bouger bientôt ? » lui chuchota-t-il.

Cela sembla enfin réveiller Altaïr qui posa son regard sur lui, comme s'il venait de réaliser qu'il n'était pas seul derrière sa table. Il sortit ses mains de ses poches et les dirigea vers un couteau et des racines de dictame. Cependant Caspar comprit bien vite le souci auquel Altaïr faisait face : ses mains tremblaient terriblement.

Il avait déjà remarqué que par moment, les doigts de son ami tapotaient frénétiquement une table ou sa cuisse ou que ses notes étaient moins bien écrites qu'à l'accoutumée comme s'il avait eu du mal à écrire. Mais c'était bien la première fois que Caspar le voyait avoir autant de mal à contrôler le tremblement de ces derniers. Altaïr tenta de hacher l'ingrédient, mais la découpe était irrégulière et cela se répercuterait sur sa potion.

« Arrête, je ferai la potion aujourd'hui. » le stoppa Caspar en lui attrapant le poignet.

Altaïr n'aimait pas être touché, il le savait et ne tarda donc pas à le lâcher.

« C'est impossible et tu le sais aussi. Si je ne t'aide pas, tu ne finiras jamais la potion.

- Nous n'avons qu'à dire à Rogue que tu ne te sens pas bien.

- Je me sens bien, ce sont juste mes mains qui font de la merde. »

Caspar claqua se langue contre son palais. Il n'aimait pas lorsqu'Altaïr se mettait à jurer. Cependant Altaïr n'avait pas tort, jamais leur professeur ne les croiraient s'ils disaient simplement qu'Altaïr n'était pas dans son assiette.

« J'ai une idée, je compte sur toi pour pousser ton plus beau cri de détresse. » lui conseilla Altaïr.

Avant même qu'il ne puisse comprendre ce don il parlait, Caspar vit son ami hacher rapidement quelques racines puis raffermir sa prise sur son couteau et prendre un peu plus d'élan que précédemment. Caspar n'eut pas le temps de réagir, déjà le couteau se planta dans le dos de la main d'Altaïr et aussitôt, du sang commença à s'écouler de la plaie en s'étalant sur leur table, les ingrédients et les manches d'Altaïr.

Le cri qui lui échappa n'était pas joué. Caspar était vraiment horrifié par l'acte de son camarade. Son cri attira les regards de ses camarades et quelques exclamations leur échappèrent également. Lisa Ravera, la Serdaigle juste assise devant eux, s'était même évanouie en apercevant tout ce sang.

Rogue fut rapidement à leurs côtés et pour la première fois depuis le début de l'année, Caspar découvrit une autre émotion que la colère sur son visage : l'inquiétude. Le professeur prit rapidement les choses en main en faisant disparaître d'un simple coup de baguette le contenu des chaudrons ainsi que les ingrédients présents sur les paillasses. Il ne manquerait plus qu'un élève fasse exploser son chaudron à ce moment-là

Le professeur s'approcha d'Altaïr afin d'inspecter rapidement la plaie. Il retira ensuit le couteau et lança les premiers sorts de soin à son élève. Ce dernier l'observa calmement faire et semblait presque contrarié mais cela, seul Caspar sembla le remarquer. Certainement qu'Altaïr avait peur qu'après ces soins, le professeur ne veuille plus le laisser à l'infirmerie et qu'il devrait trouver une autre excuse pour ne pas assister au cours.

Cependant Rogue ne fit pas cela. Il demanda à Caspar d'emmener son binôme et la jeune Lisa à l'infirmerie en lançant un sortilège sur la seconde pour qu'elle lévite à leurs côtés jusqu'à destination. A peine furent-ils sortis de la classe que Caspar se tourna vivement vers Altaïr, son air horrifié toujours collé au visage.

« Mais tu es fou ! Pourquoi t'as fait ça ?

- Tu avais une autre idée ? » se défendit Altaïr.

« Oui ! On aurait pu faire exploser notre chaudron, ou bien faire avec des ingrédients mal préparés. Cela n'aurait pas été si grave que ça au final.

- Et avoir une mauvaise note, hors de question ! »

Caspar eu du mal à répondre tant il était choqué. Alors comme ça selon Altaïr il valait mieux se planter un couteau dans la main plutôt qu'un T dans son bulletin. (Nda : T=troll, ce qui équivaut à un 0/20 en gros)

- Maudit Serdaigle. » Soupira finalement Caspar. « … mais c'est vrai que je préfère aussi ça, je crois. » avoua-t-il d'un air gêné.

Après tout il venait de faire la morale à son camarade, ce n'était pas pour le féliciter ensuite. Un léger pouffement à sa droite le fit se tourner vivement vers Altaïr mais son expression était aussi stoïque qu'à l'accoutumé. Cependant Caspar était sûr de ce qu'il avait entendu, Altaïr avait rigolé et même si cela n'avait duré qu'une fraction de seconde, c'était bien la première fois que cela lui arrivait.

Finalement, ils arrivaient plutôt bien à s'entendre tous les deux.

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2 décembre 1989

Au fil des semaines, Altaïr avait fini par passer de plus en plus de temps avec les jumeaux bien que cela se fasse toujours en cachette. Après tout il aurait été mal vu qu'un Black traîne d'un peu trop près avec des Weasley, cela pourrait rappeler la trahison de Cedrella Black quelques dizaines d'années plus tôt. Il comptait toujours se rapprocher de la future aristocratie anglaise, bien que cela restait un échec pour l'instant. C'est ainsi qu'il se retrouvait encore avec un carnet d'adresse vide alors que le mois de décembre venait de commencer.

En effet, ce qu'avait oublié Altaïr, c'était qu'il était vraiment mauvais en relation humaine. Cela s'était donc avéré particulièrement difficile d'approcher les autres étudiants de son âge, de plus son allure jugée effrayante n'aidait en rien. Même Noah Zabini qui l'avait pourtant collé quelques fois lors de réception n'était pas venu lui parler. Le garçon se contentait de le fixer pendant certains repas ou de lui lancer des sourires énigmatiques lorsque leurs regards se croisaient.

Altaïr fut cependant sauvé par un élève de troisième année de cette énième humiliation infligée par une première année de Serpentard s'étant enfuie en le voyant arriver depuis l'autre côté du couloir.

Bien qu'ils aient deux ans d'écart, les deux garçons faisaient à peu près la même taille. Altaïr était même soulagé de faire deux ou trois centimètres de moins que quelqu'un pour une fois. Lorsqu'il vivait encore avec sa famille, cela ne l'avait jamais dérangé d'être anormalement grand pour son âge étant donné que Remus et Pollux était toujours aussi gigantesque par rapport à lui et qu'il était normal que Thomas soit plus petit étant donné qu'ils avaient deux ans d'écart. Mais depuis qu'il était à Poudlard et qu'il passait le plus clair de son temps dans une classe d'enfants faisant une tête de moins que lui, cela le complexait de plus en plus.

« Bacchus Nott, nous nous sommes déjà vus lors de certaines réceptions. » se présenta-t-il en lui tendant sa main. Black la saisit sans aucune hésitation.

« Altaïr Black, oui je me souviens de toi bien que cela remonte à quelques temps. »

Les deux nouveaux camarades se dirigèrent vers la bibliothèque d'un pas tranquille, n'abordant pour l'instant aucun sujets épineux ou politiques.

En réalité, malgré son expression froide, Bacchus parlait vraiment beaucoup, si bien qu'en à peine deux heures en sa compagnie. Altaïr avait appris qu'il avait trois chats chez lui, que son cousin était de quatre ans son cadet et était le futur héritier, qu'il ne s'entendait pas vraiment avec Adrian Pucey, un premier année trop prétentieux pour ce qu'il est réellement selon Nott.

De plus, les Serpentards étaient apparemment de véritables commères, encore plus que les Poufsouffles ce qui faisait qu'il avait eu le droit à tous les derniers ragots. Après réflexion, cela n'avait pas vraiment été un mal puisque désormais, il voyait plus ou moins avec qui cela valait la peine de devenir amis ou de faire des affaires et au contraire les personnes à éviter.

Après son rapprochement avec Nott, Altaïr avait pu se rapprocher de quelques Serpentards du même âge que ce dernier notamment pendant des séances d'études à la bibliothèque. Bien qu'il ne parle toujours pas vraiment aux enfants de son âge, il avait un peu moins de mal à s'entendre avec les plus âgés. Finalement ses seuls amis en première année comme lui étaient les jumeaux Weasley, Lee Jordan qui traînait toujours avec eux et Caspar Flint avec qui il continuait d'échanger de temps en temps. Il nota cependant qu'ils arrivaient de mieux en mieux à communiquer sans s'échanger des regards assassins, si bien qu'ils avaient même étudier un soir ensemble dans la salle commune pour un travail de groupe.

Le seul point noir à sa scolarité était son niveau scolaire. Non pas qu'il fasse honte à la maison de l'intelligence et de la sagesse, bien au contraire. Ce qui l'embêtait était qu'il était bien plus en avance sur le programme par rapport à ses camarades de classe. Tout cela était la faute de James Potter et Cygnus Black qui l'avaient forcé pendant des mois à étudier bien au-dessus de son niveau. Une mauvaise habitude qu'il avait gardée même après son aménagement avec Pollux.

Finalement, il s'était retrouvé la plupart du temps à finir ses devoirs en moins d'une heure et zieuter sur ceux de ses aînés en attendant qu'ils terminent les leurs ou bien à lire un énième livre de l'immense bibliothèque de l'école. Heureusement pour lui, les vacances de Noël arrivait rapidement et il pourrait bientôt revoir Pollux, Remus et Thomas afin de se changer les idées.

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Altaïr sortit du bureau de son directeur de maison dans une colère noire mais aussi très inquiet. Il venait d'apprendre qu'il ne pourrait pas prendre le Poudlard Express trois jours plus tard car Pollux était en déplacement en Allemagne pour signer un accord financier avec une famille sorcière germanique.

Le vieil homme ne quittait plus vraiment son manoir ces derniers temps et Altaïr avait peur qu'il ne soit pas assez fort physiquement pour résister à ce long voyage. Il avait ensuite voulu négocier pour passer son Noël avec Remus, mais ce dernier n'était presque jamais chez lui à cause de ses deux boulots et avait refusé de le laisser presque seul pendant deux semaines au sein même de son appartement.

Comme bien souvent chez lui, la colère prit bientôt le pas sur toute autre émotion. Lui qui se réjouissait de pouvoir retrouver sa famille était désormais bloquer là pendant les deux prochaines semaines. Rapidement, l'envie de crier et de frapper envahit tout son être. Il fouilla ses poches d'une main tremblante jusqu'à en sortir un petit flacon et d'en retirer un comprimé qu'il avala rapidement. Il resta debout dans ce couloir encore quelques minutes en attendant que ses médicaments fassent effet sur son organisme et son mental.

Lorsqu'il eut enfin retrouvé partiellement son calme, il prit tranquillement la direction de la bibliothèque où l'attendaient Nott et ses amis, sans remarquer qu'il avait été observé. Il prit au passage deux ouvrages sur les sortilèges de transfert et finit par s'installer à la droite de Bacchus. Il n'adressa pas un seul mot ou regard à ses amis et se plongea immédiatement dans la lecture du premier livre. Peut-être qu'au final, la colère n'avait pas encore entièrement quitté son visage puisque même Bacchus n'osa pas fourrer son nez dans ses affaires.

Lorsqu'il sortit enfin la tête de ses parchemins, ce fut uniquement pour remarquer que la bibliothécaire semblait l'appeler depuis un petit moment et semblait même être agacé de se faire ainsi ignorer, que ses amis n'étaient plus à côté de lui depuis un moment et qu'il venait de terminer près d'un mètre cinquante de parchemin, soit un peu plus du quintuple de ce qui lui avait été demandé par Mrs McGonagall. Lorsqu'il jeta un regard à sa montre, il remarqua avec surprise qu'il était déjà 20h15 et que si Pince était en ce moment face à lui, c'était parce qu'elle attendait qu'il quitte son antre pour pouvoir la fermer.

« Désolé Mrs Pince, je n'avais pas vu le temps passer. Je m'en vais de ce pas. » s'excusa Altaïr en fourrant rapidement ses affaires dans son sac.

Il irait manger dans les cuisines aujourd'hui, il ne voulait pas être confronté au brouhaha de la Grande Salle et des discussions sur Noël qu'il risquait d'y entendre.

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25 décembre 1989

Lorsqu'Altaïr se réveilla au matin de Noël, il fut surpris de remarquer que Caspar semblait l'attendre dans la salle commune. Chez les Serdaigles, ils n'étaient plus que quatre élèves à rester à Poudlard pour les vacances et Flint en faisait partie.

« Je me suis dit que tu voudrais peut-être ouvrir tes cadeaux avec mon frère et moi. Il va certainement passer tout son temps à parler avec sa petite amie alors je vais m'ennuyer. Du coup tu veux venir avec moi ? » se justifia-t-il comme il le pouvait.

« Oui, merci de l'invitation. » accepta simplement Altaïr en glissant dans sa poche deux des paquets qui lui étaient adressés et assez petits pour y rentrer tandis qu'il plaçait le dernier sous son bras. Caspar quant à lui dut utiliser un sortilège de lévitation qu'ils avaient appris plus tôt dans l'année pour transporter ses affaires jusqu'à la salle commune des Serpentards tant sa pile était grande. Apparemment les Flint n'étaient pas aussi désargentés que ce que les rumeurs disaient.

Les deux Serdaigles atteignirent les cachots en seulement dix minutes, c'est qu'ils étaient plutôt pressés d'ouvrir leurs cadeaux. Une fois devant la porte de la salle commune des verts et argents, ils eurent simplement à toquer au pan de mur qui cachait leur destination pour que celle-ci s'ouvre sur un Marcus Flint encore en pyjama et à l'air endormi. Il les laissa s'installer sur le tapis près du feu sans même protester contre la présence indésirable d'Altaïr.

Sa copine quant à elle s'assit sur le canapé en face d'eux et appela un elfe de maison du château pour qu'il leur prépare un petit déjeuner ici. Après tout cela était autorisé pendant les vacances scolaires.

« Anastasia Mimosa, enchantée de te rencontrer Black, Caspar parle beaucoup de toi.

- Ah bon ? J'en rougirai presque. » se moqua Altaïr de son camarade de classe qui semblait soudainement très gêné.

La conversation se poursuivit tranquillement jusqu'à ce que Marcus réapparaisse enfin dans la salle commune, habillé et présentable cette fois-ci. Les quatre adolescents n'attendirent pas plus longtemps pour ouvrir leurs cadeaux.

Altaïr commença par le plus gros et découvrit avec amusement qu'il s'agissait d'un kit de potions et autres substances étranges préparées par Remus et Thomas afin qu'il puisse lui aussi faire des blagues à ces jumeaux de Gryffondors dont il parlait souvent dans ses lettres. Quelques sucreries et un livre de la part de Remus accompagnaient le cadeau.

Le second paquet était une petite boîte pas plus grande que sa paume et provenait de son frère. Lorsqu'il l'ouvrit, il y découvrit une bague en acier noir parsemé de petits saphirs donnant des reflets bleutés au bijou. Un petit mot dans la boîte lui indiqua que la couleur de bague avait été choisi pour s'associer aux couleurs de son uniforme. Même si les matériaux n'étaient pas très précieux, l'intention qu'avait mis son petit-frère dans le cadeau lui réchauffait déjà énormément le cœur. Il aurait tellement aimé pouvoir le serrer dans ses bras.

Une fois sa bague enfilée à son majeur sur la main opposée à celle qui portait sa chevalière, Altaïr attrapa son troisième et dernier paquet. Une étiquette sur ce dernier le prévint que le vrai cadeau de Pollux arriverait après le repas et que celui-ci était celui qu'Aquila lui avait demandé de lui transmettre. Il n'en revenait pas, sa mère avait pensé à lui depuis le trou de sa cellule. C'était la première fois qu'elle se manifestait. Ce fut avec des doigts tremblants et beaucoup d'émotions qu'Altaïr découvrit un écrin dans lequel était installé un médaillon en platine, heureusement pour sa lycanthropie il ne s'agissait pas d'argent.

Sur le dessus du médaillon était inscrit la devise des Black « Toujours Pur » ainsi que le blason familial, un corbeau prenant son envol et transportant dans ses serres un sablier à moitié consumé. Lorsqu'il l'ouvrit, il découvrit sur l'une des faces la date du 25/12/1977, soit celle de son premier Noël et certainement aussi celle de la prise du cliché insérer dans l'autre face du médaillon. Sur la photo, il reconnut immédiatement Remus qui n'avait pas vraiment changé depuis ses dix-huit ans à part qu'il avait désormais quelques rides et cheveux blancs.

Son parrain avait passé son bras par-dessus les épaules d'une femme qui semblait plus âgée que lui de quelques années. Il ne fallut que quelques secondes à Altaïr pour comprendre qu'il s'agissait de sa mère. Elle était vraiment belle, ses cheveux noirs et bouclés étaient retenus en un chignon lâche, permettant ainsi à quelques mèches de s'en échapper. Son regard était métallique comme celui de tous les autres Black, bien qu'ils semblaient un peu plus clair que celui de Pollux. Sa peau était semblable à de la porcelaine, ses traits étaient fins et ses formes féminines mises en valeur par sa robe marine et son dos-nu. Peut-être qu'Altaïr n'était pas vraiment objectif étant donné qu'il s'agissait de sa mère, mais il était presque certain que n'importe quel homme pourrait être envouté par sa beauté.

Sur son autre épaule était appuyé la main de son frère, Sirius Black. Altaïr n'avait vu qu'une seule photo de l'homme jusqu'alors sur une vieille photo de famille trainant dans le bureau de Pollux. L'homme avait un sourire s'étirant jusqu'à ses oreilles, ce qui détonnait particulièrement avec les expressions neutres de ses parents qui se trouvaient juste derrière lui. Walburga et Orion, qu'Altaïr n'avait jamais connu, se tenaient droit dans une posture digne et pleine de suffisance. Cependant un léger sourire échappait à Orion tandis que le regard de Walburga pétillait d'une lueur affectueuse.

Derrière Remus se tenait Fleamont et Euphemia Potter dans des postures légèrement plus détendues, bien qu'ils ne semblaient pas aussi relâchés que les trois jeunes adultes. Leurs regards ne quittèrent pas un seul instant le petit bébé que tenait leur belle fille. Ils semblaient si heureux de pouvoir partager cette fête en compagnie de leur précieux petit fils malgré la guerre qui pointait déjà le bout de son nez en Grande-Bretagne depuis quelques temps.

Altaïr ne comprenait pas vraiment pourquoi ces six personnes s'étaient réunies pour fêter Noël ensemble à l'époque, mais il était heureux qu'ils aient mis leurs différents de côté pour ce jour spécial. Pollux et Walburga lui avait déjà raconté à quelques reprises qu'il lui rendait parfois visites à lui et sa mère avant qu'elle ne soit emprisonnée. Cependant il n'avait jamais évoqué la présence des Potter à leurs côtés, bien qu'il lui semblât que Remus en avait quant à lui déjà parlé.

Mais ce qui réchauffait le plus le cœur du petit Serdaigle, était l'amour qui brillait dans les yeux de ces personnes, et cet amour était entièrement tourné vers lui, le bébé de seulement deux mois qu'Aquila tenait délicatement dans ses bras fins. Ne voulant pas afficher ses sentiments devant témoin, Altaïr demanda d'une voix étranglée où se trouvait les toilettes. Anastasia fut la première à remarquer le trouble du garçon et lui indiqua une porte au fond de la salle commune. Quelques secondes plus tard, Altaïr s'y engouffra et referma la porte derrière lui pour ensuite s'effondrer dos à celle-ci.

Le Serdaigle enfouit son visage contre ses genoux et enserra ces derniers de ses bras. Il ne fallut pas longtemps pour qu'une première larme dévale sa joue suivit rapidement par une myriade de jumelles. C'était la première fois qu'il voyait le visage de sa mère et cela le bouleversait bien plus qu'il ne l'aurait imaginé. Pour la première fois de sa courte vie, il réalisa que sa mère lui manquait réellement et qu'il aurait vraiment aimé la connaître.

Pollux était si cruel, le narguer ainsi était horrible. Mais d'un autre côté, il lui était reconnaissant de lui permettre d'enfin mettre un visage, une expression sur ce concept vague qu'était l'amour maternel. Malgré qu'Aquila ait préféré aller au combat cette nuit-là plutôt que de rester à ses côtés, il avait aujourd'hui la preuve qu'elle l'avait sincèrement aimé, bien plus que toute autre personne, même Remus.

Une fois ses larmes taries, il se passa un peu d'eau sur le visage et pris quelques secondes de plus afin de remettre en place son expression aristocratique. Maintenant que le choc était retombé, il avait un peu honte de s'être montré aussi faible face à ses sentiments devant témoins. Heureusement pour sa fierté, les autres étudiants firent comme si rien n'était arrivé et décidèrent de changer de sujet afin de ne pas le mettre mal à l'aise.

Enfin, tous sauf Caspar qui mit les pieds en plein dans le plat. Il n'avait véritablement aucune notion de tact et Altaïr était persuadé qu'un jour ou l'autre, cela allait lui causer des ennuis. Au moins, il ne semblait présenter aucun jugement envers lui, mais une simple curiosité.

« Qu'est-ce que c'est ?

- Une photo de ma famille. »

Altaïr avait hésité à répondre. C'était très personnel comme sujet, cependant il était aussi conscient qu'il devrait un peu s'ouvrir aux autres s'il voulait un jour pouvoir réellement lier une amitié solide avec Caspar.

« C'est tout ?

- Je n'avais jamais vu le visage de ma mère. Mon parrain n'avait plus les photos, tout a brûlé pendant la guerre quand des Mangemorts ont mis le feu à son appartement. Et les Black n'ont jamais accepté son emprisonnement à Azkaban. Dans la famille, ils font tous comme si elle n'avait pas vraiment existé, ils préfèrent ne pas penser à la douleur de sa perte.

- Est-ce que tu… hum… tu pourrais nous dire qui sont tes parents ? »

Altaïr fut quelques instants surpris. Il pensait que tout le monde savait. Il ignorait que Pollux et les autres Black avaient gardé le mystère depuis aussi longtemps sur ses origines. Cependant il leur en était reconnaissant. Ainsi, il avait pu commencer sa scolarité sans devoir subir la réputation de sa mère.

« Aquila Black. C'est ma mère. J'ai pris son nom suite à certaines circonstances. »

Il s'en moquait de savoir si cette phrase pouvait faire penser qu'il était un bâtard ou bien que son père était un Né-Moldu. Tout ce qui importait à Altaïr, était de ne pas être associé aux Potter. Il préférait mille fois être le fils d'une Mangemorte que le fils de cet homme. D'autant plus que depuis le reniement, il n'avait en réalité plus aucun lien avec cette famille. Sur le papier, il n'avait même pas de père.

Comprenant qu'il ne souhaitait pas vraiment s'étendre davantage sur le sujet, Mimosa se chargea de détourner l'attention de Caspar qui semblait prêt à lui poser encore mille et une questions. Le reste de la matinée se déroula sans encombre, les quatre étudiants s'échangeant des friandises et parlant de tous et de rien. Les elfes avaient même dû les prévenir que les autres élèves et professeurs les attendaient dans la Grande Salle pour le repas de Noël.

Cependant cela ne freina pas leur amitié naissante puisque les quatre adolescents s'installèrent ensemble à table. Même après avoir terminé leur dessert, ils étaient encore si concentrés sur le débat qu'ils menaient pour savoir qui était la meilleure équipe de Quidditch de la ligue européenne qu'ils n'entendirent même pas le nouvel invité qui venait de pénétrer la Grande Salle en compagnie du directeur. L'invité dut finalement se racler la gorge derrière eux pour qu'enfin les quatre enfants lèvent leurs yeux vers lui.

« Et ben alors gamin, tu dis même plus bonjour à ton arrière-grand-père ?

- Pollux, qu'est-ce que tu fais-là, tu ne devais pas être en déplacement ? »

- Eh bien en fait je me suis absenté il y a une heure mais personne ne remarquera rien. Mr Schwäche est allé se souler hier soir avec de jolies jeunes femmes alors il doit encore être en train de décuver ! Le temps de prendre un portoloin, d'arriver à Poudlard, de traverser son jardin trois fois trop grand et de parcourir tout le château à ta recherche et me voici ! Il nous reste deux ou trois heures pour profiter de ma surprise. » s'exclama fièrement Pollux tout en ne quittant pas son expression froide, le contraste entre sa voix et son visage était par ailleurs plutôt étrange à observer.

Les camarades d'Altaïr comprirent quant à eux d'où venait l'expression indéchiffrable que portait constamment le garçon. Apparemment cela devait être de famille. Il ne s'agissait pas d'un masque hautain comme la plupart des grandes familles, juste une indifférence infinie. Comme si rien ne pouvait les atteindre, comme si rien ne les concernait.

Pollux refusa de donner des indices à Altaïr sur sa surprise, préférant à la place l'entraîner à l'extérieur du château. Une fois hors de l'enceinte des protections de l'école, le vieux sorcier sorti un Portoloin qu'il tendit à Altaïr. Le garçon, qui haïssait toujours autant ce moyen de transport, attrapa la fourchette avec réluctance. Au moins cette dernière était en or et non en argent à son plus grand soulagement.

Il ferma les yeux avec force et ne les rouvrit qu'au moment où il sentit le sol sous ses pieds. Son petit déjeuner faillit lui échapper, cependant il arriva à se reprendre à temps. C'est alors qu'il réalisa où il se trouvait. Altaïr n'en avait vu que des photos dans des grimoires, cependant il reconnut sans peine Azkaban. La prison sorcière était perdue au milieu de la Manche, les vagues s'écrasaient avec force sur ses murs de pierres et les nuages semblaient ne jamais pouvoir en quitter le ciel. Quelques Détraqueurs volaient loin au-dessus de leurs têtes, trop loin pour qu'il n'en ressente réellement les effets.

« Aujourd'hui, nous allons rendre visite à ta mère.

- Comment est-ce possible. Les condamnés à vie n'ont pas le droit aux visites.

- J'ai simplement trouvé un arrangement autour d'une tasse de thé avec notre ministre de la Justice Magique. »

Il fallait donc comprendre par là qu'il avait versé un pot de vin tellement alléchant que le stupide ministre n'avait pas osé s'opposer à sa demande.

« Alors c'est vrai ? Je vais enfin rencontrer maman ?

- Bien sûr que oui, elle t'attend déjà avec impatience. » le rassura Pollux en l'attrapant par la main afin de le guider vers le poste de garde installée à l'entrée de la prison. Des Aurors affectés ici les attendaient déjà.