12 mai 1990

Altaïr était satisfait. Il avait enfin réussi à se rapprocher de plusieurs futurs aristocrates bien que principalement chez les Serpentards, et aussi de quelques élèves de chaque maison, bien qu'il soit plus proche des deuxièmes, troisièmes et quatrièmes années, il ne se sentait pas encore très à l'aise avec les étudiants trop vieux ou ceux ayant le même âge que lui. Il était par ailleurs l'un des rares élèves à avoir réussi à rentrer dans trois des quatre salles communes présentent dans le château. Il ne lui restait plus qu'à réussir à convaincre Noah Zabini, un Poufsouffle de deuxième année, de le laisser entrer dans la sienne et il aurait alors officiellement accomplie l'un de ses objectifs premiers.

Si cela pouvait paraître aux premiers abord déjà bien assez comme nombre d'amis, ou tout du moins comme nombre de connaissances. Ce n'était pas le cas pour un futur héritier. Si un Né-Moldu pouvait très bien quitter Poudlard même en n'ayant que deux ou trois très bons amis, il n'en était rien pour un Sang-Pur. Tout ce qui se passerait pendant les prochaines années à Poudlard déterminerait son image auprès de ses congénères qui deviendront plus tard eux aussi des politiciens.

De plus, une mauvaise image auprès de ses camarades pourrait aussi influencer négativement son arrière-grand-père puisque les autres enfants raconteraient certainement à quel point il avait été mal élevé. Et même si officiellement, Pollux s'était retiré des cercles politiques, il continuait officieusement à se mêler à quelques dîners ministériels ou en de rares occasion à une séance du Magenmagot.

C'est pourquoi une dizaine de connaissance n'était certainement pas une fierté pour lui. A son âge, James, Sirius, Aquila et certainement des centaines d'autres Sang-Purs avant lui connaissait déjà le nom de chaque membres de sa maison et avait déjà abordé la plupart des héritiers des autres maisons. Même Caspar qui n'était même pas le principal héritier de sa famille, famille en disgrâce qui plus est, connaissait plus de monde que lui.

D'un autre côté, le fait qu'il ne connaissait que peu de monde lui laissait donc pas mal de temps libre. Ainsi, il avait pu explorer de nombreux passages secrets avec Fred et George grâce à la carte des Maraudeurs. Il avait même fini par avouer aux deux petits curieux que son parrain était l'un des quatre Maraudeurs, c'est pourquoi il en connaissait la formule.

Bien sûr il avait fait semblant de n'être au courant de rien pour les trois autres. Ces deux crétins étaient si obnubilés par leur enquête sur ces mystérieux personnages qu'Altaïr n'osait pas leur retirer le plaisir ou la déception de découvrir la vérité sur ces quatre hommes par eux-mêmes. Alors il continuait de simplement leur fournir un sourire en coin comme réponse à chacune de leurs questions sur le sujet.

Ensuite, personne n'avait découvert sa lycanthropie malgré ses disparitions pendant les nuits de pleines lunes. Comme avec Remus Lupin, le directeur lui avait conseillé de se rendre dans la cabane hurlante. Cependant ce que ce dernier ignorait était que bien que deux des sorties étaient bloquées magiquement pour ne laisser passer personne avant le matin, il en existait une troisième qu'il avait lui-même fabriquée pendant sa première semaine à Poudlard.

En effet pendant ses premières nuits au château, il s'était régulièrement absenté pour se rendre sous le Saul Cogneur et se créer un passage pour accéder sans encombre à la Forêt Interdite. De toute façon, même s'il n'était pas certain de pouvoir garder le contrôle en présence d'un humain, Altaïr savait sa volonté assez forte pour réussir à au moins obliger son loup à ne pas sortir du territoire des centaures. Après tout il leur avait demandé si cela les dérangeait et ces derniers lui avait répondu qu'ils préféraient pouvoir garder un œil sur lui et pouvoir intervenir en cas d'incident.

Enfin, ses crises de colères avaient semblé disparaitre avec son arrivée à Poudlard. Cela était un immense soulagement pour lui. Car même s'il prenait depuis plus d'un an des médicaments pour l'aider à gérer au mieux ses troubles du comportement, il lui était encore arrivé de ressentir l'envie de frapper la première personne qu'il voyait ou de briser tous les objets qui l'entouraient lorsqu'il vivait encore dans le manoir Black.

Bien sûr cela n'arrivait que lorsqu'il s'énervait, mais il savait parfaitement que ses réactions étaient disproportionnées. Cependant ce qui l'effrayait le plus était de perdre le contrôle devant ses nouveaux amis. C'était la première fois de sa vie qu'il s'entendait si bien avec des enfants en dehors de Thomas et il refusait de les perdre à cause de quelque chose qu'il ne maîtrisait pas.

La dernière chose qui lui pesait était l'ambiance des dortoirs. Bien qu'il s'entende désormais assez bien avec Caspar, il n'en restait pas moins que Belby ne lui adressait même plus la parole. Il l'ignorait simplement ou le regardait d'un air effrayé de temps en temps. Pourtant Black ne se souvenait pas avoir déjà fait quelque chose de répréhensible devant lui. Ou au moins assez répréhensible pour être ainsi méprisé.

Mais ce n'était toujours pas cela qui gênait Altaïr. Non ce qui l'embêtait c'était le malaise qui l'empêchait de se sentir comme à la maison dans cette pièce. Après tout, les cicatrices liées aux colères de son père ou Cygnus et à ses transformations n'étaient pas discrètes et il voulait à tout prix éviter les questions gênantes.

Pour l'instant cela ne choquait pas vraiment ses camarades de dortoirs de le voir toujours en pull et en pantalon long et d'interdire l'accès à la salle de bain lorsqu'il s'y rendait. Cela risquait de devenir problématique assez rapidement étant donné que le mois de mai arrivait déjà à sa fin et que les chaudes journées arriveraient dans quelques jours ou semaines. Il aurait bien l'air bête en pantalon et pull en plein cagnard. De plus les Serpentards parlaient déjà d'aller se baigner dans le lac noir dès la fin des examens.

Altaïr n'eut cependant pas le temps de se morfondre plus longtemps sur ce sujet puisque le réveil de Caspar venait de retentir dans le dortoir. Il avait été si pris dans ses pensées qu'il n'avait même pas remarqué que son insomnie s'était prolongée jusqu'au matin. C'était bien la première fois que cela lui arrivait, habituellement il était plutôt du genre à compter les minutes défiler. Profitant des difficultés à se réveiller rapidement de ses deux camarades de chambres, Altaïr s'enferma rapidement dans la salle de bain avec ses habits de la journée. Encore une chose étrange avec lui, il était le seul à ne pas se changer dans la chambre.

Il inspecta rapidement son reflet dans le miroir de la salle d'eau et constata avec horreur que des cernes s'étalaient sous ses yeux. Enfin ce n'était pas comme si cela ne lui arrivait jamais, c'était juste qu'il haïssait les questions que cela allait entraîner. Mais il n'y pouvait rien lui s'il était insomniaque, c'était la faute de tout sauf de lui et tout particulièrement celle de ses médicaments et des cauchemars qui hantaient ses nuits.

Une fois sa toilette terminée et son uniforme enfilé, il glissa sa main à la recherche de ses comprimés dans sa trousse de toilette. Cependant même après cinq minutes de recherches et l'avoir renversé à deux reprises par terre, il n'arriva toujours pas à mettre la main dessus. En panique, il retourna l'ensemble de la salle de bain, sortant chaque flacon, serviette et produits de beauté des placards dans lesquels ils étaient rangés. Bientôt, il ne resta plus rien dans les meubles de la salle de bain, pourtant Altaïr n'avait toujours pas réussi à remettre la main dessus.

Ce n'était vraiment pas bon, il ne recevait que vingt-huit comprimés toutes les deux semaines de la part de Ste-Mangouste, soit tout juste deux cachets par jours, un le matin et un en fin d'après-midi. Mais s'il venait à les perdre, alors il devrait se passer des dix cachets qu'il lui restait encore, soit cinq jours sans traitement. Impossible, il était absolument impossible qu'il tienne aussi longtemps sans ses médicaments.

Cette fois-ci, la panique s'empara entièrement de son esprit, si bien qu'il se rua dans le dortoir et commença à retourner chacune de ses affaires. Il fouilla les poches de chaque pantalon, ouvra chaque rangement de sa malle, vida trois fois son sac de cours et défit même son lit pour s'assurer que le flacon de cachets n'était pas emmêlé dans ses couvertures. Cependant il n'arriva ni à trouver ses cachets quotidiens, ni ceux qu'il était censé utiliser en cas de crise et qui était bien plus fort que les premiers.

Soudain, l'évidence se fit dans son esprit, quelqu'un savait qu'il prenait des médicaments et les lui avaient volés. Cependant cela pouvait être n'importe qui puisqu'il gardait ses comprimés constamment sur lui en cas d'urgence, n'importe qui avait pu les voir.

Il devait trouver cette personne, il devait récupérer ses médicaments. Il ne fit même pas attention à ses camarades de dortoirs qui s'insurgeait de tous le bordel qu'il avait mis dans leur chambre. Il ne les entendit pas non plus l'appeler et commencer à lui ordonner de revenir mettre de l'ordre dans son bordel alors qu'il passait en trombe à côté d'eux. Ces deux crétins n'avaient aucune importance à ses yeux, il n'était pas assez mauvais et courageux pour lui voler ses affaires. Mais alors qui, qui pourrait bien vouloir le placer dans une position aussi compromettante.

Soudain la réponse lui sembla aussi limpide que de l'eau de roche, c'était évidemment le Serdaigle de cinquième qui ne cessait de lui chercher des noises depuis le début d'année. D'après sa source, qui n'était autre que Bacchus Nott, la mère de Wilson était morte pendant la guerre contre Voldemort de la main d'Aquila Black.

Même si tous savaient à l'époque que la demoiselle était promise à James Potter. Le fait qu'elle fut emprisonnée seulement quelques semaines après la sortie de Poudlard de James avait simplement fait penser à la population sorcière qu'il n'avait pas eu le temps de se marier et que cela ne serait désormais plus possible. Cette rumeur était d'autant plus crédible que sa naissance n'avait à l'époque été annoncée nulle part étant donné que Fleamont et Orion s'était mis d'accord que cela serait trop dangereux d'annoncer la naissance de l'héritier de deux si puissantes familles en pleine guerre.

Ainsi même onze ans après l'incarcération de sa mère, personne n'avait vraiment fait attention au fait que seulement quelques mois après leur mariage, Lily et James avait déjà un enfant d'un an. D'autant plus que ce dernier avait disparu de la circulation depuis plus de cinq ans maintenant, peut-être était-ce parce qu'il avait vécu presque toute sa vie dans le manoir Potter sans en sortir et que la population préférait se concentrer sur Thomas Potter allias le Survivant. Toujours est-il que la plupart des étudiants devaient le prendre pour le fils illégitime d'un des Black et d'une de ses conquêtes extra-conjugales. Pas étonnant qu'il avait eu du mal à approcher les Sang-Pur en début d'année.

Mais alors, comment est-ce que Wilson avait pu savoir pour sa mère ? Comment avait-il découvert leur lien de parenté ? Ou alors, le garçon avait simplement voulu se venger sur un Black, peu importe quelle était sa relation avec la Mangemorte. Altaïr se dit que ce devait être cette solution, le Sang-Mêlé n'avait pas assez de connaissance sur le monde magique ou de connaissance pour faire le lien entre eux.

Décidé à retrouver la trace de Wilson pour lui faire payer sa petite vengeance médiocre, Altaïr sonda dans un premier temps la salle commune du regard, cependant il n'y avait aucune trace de ce dernier ici. D'une voix glaciale, il demanda à celui qu'il savait être le meilleur ami de ce préfet de pacotille s'il savait où était ce crétin. Le cinquième année se contenta de lui répondre qu'il était rapidement allé à la bibliothèque pour rendre un livre à Mrs Pince.

Sachant désormais où chercher sa proie, Altaïr ouvrit la porte de la salle commune, décidé à partir à la rencontre de Wilson. Une fois qu'il eut descendu les escaliers de la tour Serdaigle, il ne lui resta plus qu'à rejoindre patiemment le sol du quatrième étage malgré les escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête. Lorsqu'enfin il atteignit le couloir menant à la bibliothèque, il fut satisfait de constater qu'il n'avait pas loupé le préfet, ce dernier venant tout juste de fermer les lourdes portes de la bibliothèque.

« Rends-les-moi Wilson. » gronda Altaïr.

« Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles Black.

- Mes médocs connard, rends-les-moi ! » s'agaça-t-il en se rapprochant de l'autre.

« Oh je vois, tu veux parler de ça. » se moqua narquoisement Wilson en sortant un flacon blanc de son poche.

Alors qu'Altaïr serait bientôt assez proche pour lui arracher le flacon des mains, Wilson le décapuchonna et versa son contenu sur le sol. Black ne fut malheureusement pas assez rapide pour l'empêcher d'écraser son pied sur les comprimés, les réduisant ainsi à l'état de poudre.

« Ça c'est pour faire partie de la même famille que cette salope d'Aquila Black. » cracha le préfet avec hargne.

« Salope ? Est-ce que tu viens d'insulter ma mère de salope ? Qu'est-ce qui t'autorise à la traiter de salope ? Ah oui, je me souviens, elle a tué ta faiblarde de maman. » se moqua Altaïr, sentant la colère et la haine envahir son esprit. Il fallut quelques secondes à Wilson avant de pouvoir répondre.

« Ta mère, cette salope est ta mère ? Ce n'est pas étonnant lorsqu'on sait que t'es aussi fou qu'elle. » se moqua ouvertement Wilson en insistant tout spécialement sur l'insulte et en fixant le tas de poussière qui était auparavant les antidépresseurs d'Altaïr.

Ne pouvant plus retenir sa colère, Altaïr donna le premier coup. Malgré que l'autre soit plus grand que lui d'une bonne tête, le poing atterrit tout de même dans son visage dans un magnifique « crac » sonore. Sous le coup de la surprise, Wilson laissa tomber sa baguette au sol afin de pouvoir tenir son visage à deux mains. Inspiré par les précédents actes de son opposant, Altaïr leva son pied d'une dizaine de centimètres du sol avant de l'écraser de toute ses forces sur le morceau de bois.

Lorsqu'il réalisa qu'il n'avait plus de baguette magique désormais, Wilson sut qu'il était fini. Après tous les sorciers se reposait beaucoup sur cette dernière et n'apprenait donc jamais à se battre à main nu. Cela était même vu comme un manque d'éducation ou de la sauvagerie par la plupart des Sang-Purs. Alors pourquoi est-ce que ce gamin savait parfaitement où le frapper pour lui infliger le plus de douleur possible. Et surtout, comment pouvait-il posséder autant de puissance dans ses bras alors qu'il mesurait vingt centimètres de moins que lui ?

Ne supportant pas l'humiliation, Wilson tenta de rendre les coups que lui infligeait ce gamin, mais il était déjà trop sonné pour pouvoir mettre toute la puissance qu'il souhaitait dans ses poings. Seul un coup de pied dans les côtes et une droite au visage put atteindre le visage de ce mioche. Putain, il était terrifié par un gamin de douze ans. Ils avaient trois ans d'écart et pourtant, simplement croiser le regard d'Altaïr le pétrifiait de peur. Il avait sous-estimé la folie des Black. Ce fut la seule chose à laquelle il put penser alors qu'il sombrait dans l'inconscience.

XxXxXxXx

12 mai 1990 (toujours encore, pdv de Fred et George)

Fred et George était dans la mouise jusqu'au cou. Alors qu'ils étaient censés faire leur devoir de potion la veille au soir, ils avaient fini par s'endormir sur leur parchemin. C'est pourquoi ils se trouvaient à courir à travers les longs couloirs du château afin de se rendre le plus rapidement possible à la bibliothèque. Ils avaient une seule petite heure de libre avant leur cours avec Rogue, mais cela ne serait jamais suffisant pour écrire un parchemin de quarante-cinq centimètres. Il ne leur restait donc plus qu'une seule et unique solution, prier Altaïr pour qu'il les laisse copier son travail. Bien qu'ils sachent que ce dernier détestait cela, ils n'avaient vraiment pas d'autres options aujourd'hui.

Cependant en remarquant que ce dernier n'arrivait toujours pas dans la Grande Salle après 7h20 alors qu'il s'y présentait toujours pour 7h tapantes, ils commencèrent à légèrement s'inquiéter. C'est pourquoi ils se dirigèrent d'un pas légèrement pressé vers la table des Serdaigles et demandèrent à leur préfète si elle avait vu Altaïr.

« Black ? Et bien il me semble qu'il cherchait Wilson un peu plus tôt. Il a dû le rejoindre à la bibliothèque. » les renseigna la belle adolescente.

« Merci Mam'zelle ! » s'écrièrent-ils en cœur tout en se précipitant vers les portes de la Grande Salle.

Par chance, les escaliers tournants leur avaient tracé le chemin le plus rapide pour atteindre le quatrième étage. Ne voulant pas perdre cette chance, les deux garnements accélèrent encore d'avantage leur cadence. Ainsi ils arrivèrent en seulement quelques minutes sur le sol du quatrième étage.

Alors qu'il reprenait son souffle assez bruyamment, Fred fut traîner contre un mur par son frère et comme si cela n'était pas assez, il l'empêcha à moitié de respirer en plaquant sa main sur sa bouche. Cependant il comprit rapidement pourquoi George agissait aussi étrangement, ils étaient sur le point d'assister à une dispute entre Altaïr et Wilson.

« Mes médocs connard, rends-les-moi ! »

- Oh je vois, tu veux parler de ça. »

Fred et George échangèrent un regard surpris, ils ignoraient d'Altaïr avait des problèmes de santé. En tout cas il leur avait toujours semblé être en parfaite santé, si ce n'était pour ses cernes qui semblaient plus être naturelles que liées à un réel manque de sommeil. Soudain, un bruit de pied frappant le sol leur fit comprendre que Wilson avait écrasé les médicaments.

« Ça c'est pour faire partie de la même famille que cette salope de Aquila Black.

- Salope ? Est-ce que tu viens d'insulter ma mère de salope ? Qu'est-ce qui t'autorise à la traiter de salope ? Ah oui, je me souviens, elle a tué ta faiblarde de maman. »

Les jumeaux furent terrifiés rien qu'en entendant l'intonation de la voix de Black. Malgré toutes les journées passées ensemble, c'était la première fois qu'ils entendaient Altaïr s'énerver pour de vrai. Certes il les grondait de temps en temps pour qu'ils aillent s'excuser lorsqu'ils allaient trop loin avec leurs blagues ou qu'ils oubliaient de faire leurs devoirs, mais jamais il n'avait élevé la voix comme il était en train de le faire. Pour eux Altaïr avait toujours été semblable à un gros ours, effrayant mais doux comme un agneau.

« Ta mère, cette salope est ta mère ? Ce n'est pas étonnant lorsqu'on sait que t'es aussi fou qu'elle. »

Aïe Aïe Aïe, ça ne s'annonçait vraiment pas bien pour Wilson. Pourquoi est-ce que ce crétin ne pouvait pas fermer sa grande bouche de temps en temps. Décidant qu'il était temps d'intervenir, les deux jumeaux sortirent de leur cachette afin d'interpeller Altaïr. Cependant il était déjà trop tard, le poing de ce dernier avec rencontré le nez de son adversaire. Une seconde plus tard, Wilson n'avait plus de baguette magique et se trouvait à la merci de Black.

Fred se jeta sur Altaïr en tentant de l'éloigner de sa victime en tirant sur son bras, cependant cela ne servit à rien. Altaïr était dans son monde, c'était comme si rien autour de lui ne pouvait l'atteindre. D'un geste brusque, il se dégagea de la prise du rouquin se qui l'envoya au sol un peu plus loin. Fred frotta sa joue maintenant douloureuse et suivit sans broncher son frère lorsque ce dernier le tira en arrière.

Décidant pour une fois de ne pas tenter l'impossible, George préféra faire marche arrière et retourner dans la Grande Salle à toute vitesse afin de chercher de l'aide, traînant toujours son frère derrière lui. Il n'y avait pas besoin d'être un géni pour comprendre qu'ils étaient loin d'être assez costauds pour pouvoir retenir Altaïr. Alors ils firent le chemin en sens inverse encore plus rapidement qu'à l'allée et enfin, ils comprirent pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, les escaliers ne faisaient pas de farces.

Une fois les portes de la Grande Salle devant eux, ils les poussèrent de toutes leurs forces et continuèrent leur course jusqu'à la table des professeurs. Mais lorsqu'ils levèrent les yeux vers cette dernière, les deux garçons constatèrent avec effarement que seul les professeurs Rogue et Chourave étaient déjà présents. Tant pis, ils allaient devoir demander de l'aide à la chauve-souris des cachots puisque l'enseignante en botanique ne semblait pas du tout qualifiée pour s'interposer dans une dispute comme celle-ci.

« Professeur Rogue, c'est Altaïr et Wilson…

- Ils sont en train de se battre au quatrième étage, juste devant la bibliothèque.

- Mais Wilson a sa baguette cassée …

- Du coup il ne peut plus se défendre. » s'exclamèrent les jumeaux en complétant les phrases l'un de l'autre, leur permettant ainsi de pouvoir reprendre leur souffle pendant que l'autre s'exprimait.

« Allez chercher Mrs Pomfresh et expliquez-lui la situation. » leur ordonna Rogue en quittant la Grande Salle. C'est ainsi que les jumeaux débutèrent une nouvelle course effrénée en direction de l'infirmerie cette fois-ci.

Lorsqu'ils arrivèrent sur le lieu du combat avec l'infirmière, Rogue avait réussi à séparer les deux garçons et se tenait au côté du plus vieux qui semblait s'être évanoui sous le coup de la douleur. Altaïr s'était adossé un peu plus loin contre le mur et observait tranquillement le professeur de potion lancer des sortilèges de diagnostique à Wilson. Cependant ce dernier fut rapidement relayé par Pomfresh.

En attendant que Wilson soit transportable jusqu'à l'infirmerie, Severus tenta de s'approcher de Black, pourtant ce dernier s'écarta vivement jusqu'à finir accoler contre le mur. Ses yeux ne quittaient pas la main qui avait tenté de s'approcher de lui et bientôt des tremblements animèrent ses doigts et ses pupilles. S'ils n'étaient pas en train de le détailler de la tête aux pieds, les jumeaux n'auraient certainement pas remarqué cela tant c'était discret.

« Ne me toucher pas. » murmura le garçon, cependant dans le silence du couloir ses mots semblèrent écorcher les oreilles de Rogue.

Comprenant qu'Altaïr n'était pas dans son état normal et que dans son délire, il l'avait identifié comme étant une menace, Rogue préféra se reculer de quelques pas et le laisser reprendre doucement ses esprits. Ne pouvant visiblement pas encore lui crier dessus au sujet de sa stupidité profonde, le sinistre professeur se tourna à la place vers les jumeaux.

« Messieurs Weasley, il me semble que votre petit déjeuner vous attend toujours dans la Grande Salle. » les congédia-t-il.

Comprenant qu'ils n'avaient que le choix de s'éclipser, Fred et George se dirigèrent vers le rez-de-chaussée après un dernier signe de main pour Altaïr, bien que ce dernier ne semblait même pas avoir remarqué leur présence.

Une fois les jumeaux congédiés, l'infirmière lança un sortilège de lévitation à Wilson et attrapa Altaïr par l'épaule afin de s'assurer qu'il ne s'échappe pas elle ne savait où. Derrière eux, Rogue fut surpris que contrairement à sa précédente réaction face à lui, cette fois-ci le garçon ne moufeta pas. Visiblement il était le seul étudiant de cette école à trouver l'infirmière ayant pour surnom « la dragonne » moins effrayant que lui.

Il les suivait silencieusement, bien qu'il ne l'avouerait jamais, ce gamin l'intriguait au plus haut point. Si parfois il lui rappelait Sirius à force de faire constamment des blagues à ses camarades en compagnie des jumeaux Weasley bien que cela se fasse dans l'ombre la plupart du temps. Il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était également bien différent de ce stupide cabot. Jamais Sirius n'aurait copiné avec des Serpentards ou se serait intéressé aux études.

Peut-être qu'il avait pris ces traits-là de ses parents, bien qu'il ignore de qui il s'agissait. Puisqu'il n'était pas le directeur de maison du garçon, il lui était impossible pour lui d'accéder à son dossier médical et découvrir l'identité gardée secrète de ces personnes. Malheureusement pour sa curiosité, il fut rapidement congédié par Poppy.

Altaïr était mal à l'aise, il sentait des dizaines de regards se poser sur lui alors qu'ils se dirigeaient vers l'infirmerie. De plus les chuchotements devenaient de plus en plus nombreux, se répandant comme une traînée de poudre.

« Est-ce que tu penses que c'est lui qui a mis Wilson dans cette état ? »

« Tu as vu ses yeux, tellement effrayant. »

« De toute façon j'ai toujours dit que les Black ne pouvait pas être normaux. » …

Mais le plus douloureux pour lui fut lorsqu'il croisa le regard de ses amis et qu'il y vit de l'incompréhension, de la surprise, le choc mais surtout, une pointe de peur. Peut-être la peur de réaliser que finalement il ne le connaissait pas du tout ou bien encore celle d'avoir vécu aux côtés d'un tel danger pendant si longtemps sans s'en être rendu compte. En fait Altaïr préférait ne pas le savoir. Il était trop effrayé à l'idée que ce soit tout simplement lui, Altaïr Black, qui était l'unique source de cette peur et non ce qu'il pouvait potentiellement représenter.

Juste derrière eux se trouvaient Fred et George, apparemment les deux Gryffondors n'avaient pas su garder leurs langues dans leurs poches. Maintenant tout le monde devait être au courant qu'il n'était qu'un monstre, un dégénéré mental et le fils d'une des plus grandes meurtrières de ce siècle. Agacé par cette ambiance oppressante, il se défit de l'emprise de l'infirmière et accéléra le pas, fusillant du regard toutes les personnes osant croiser le sien.

Il savait qu'une fois dans l'infirmerie il aurait le droit à un interrogatoire et à de nombreuses remontrances, mais cela serait toujours mille fois mieux que de continuer à ressentir cette atmosphère pesante sur son passage.

Pomfresh commença par allonger Wilson sur l'un des lits de l'infirmerie et resta à ses côtés une vingtaine de minutes afin de s'assurer qu'elle n'avait pas oublié de passer du baume cicatrisant sur l'une de ses blessures. Une fois ses soins sur le jeune homme terminés, elle se dirigea auprès d'Altaïr et le fit s'installer sur un autre lit. Elle plaça une chaise face à lui et attrapa sa main droite afin d'y soigner ses écorchures alors qu'il buvait une potion de soin.

« Alors, que s'est-il passé ?

- Il a trouvé mes médicaments et me les a volés. Quand je lui ai demandé de me les rendre il les a écrasés par terre. C'était assez flou dans mon esprit, mais c'était comme si lui faire du mal était devenu une évidence. Ce n'était pas pareil que d'habitude, là je n'étais pas énervé contre le monde entier, il n'y avait que lui qui m'énervait. Crier, pleurer ou frapper un mur, un objet ou quelqu'un d'autre ne m'aurait pas satisfait, je… je voulais vraiment lui faire du mal. » expliqua froidement Altaïr.

Après tout il était déjà suffisamment difficile d'accepter la situation, alors il préférait expliquer les derniers évènements comme s'il n'était pas réellement concerné par la situation.

« Il me hait parce que mère à tuer la sienne pendant la guerre. Je ne peux pas lui en vouloir n'est-ce pas Mrs ? » le silence de la sorcière fut suffisant pour comprendre qu'elle ne prendrait le parti d'aucun des deux. « Je ne pensais pas que ça m'énerverait autant. Mrs Pomfresh, est-ce que ces cachets servent vraiment à quelque chose ?

- Oui, ils sont très utiles. Ça fait plusieurs mois que tu en prends et tes crises ont presque disparues … ce qui est étrange c'est qu'il t'ait suffi de les oublier une seule fois pour ne déjà plus en ressentir les effets. Je vais demander à Filius de t'autoriser une sortie cet après-midi pour aller à Ste-Mangouste. Il t'annoncera ta punition en même temps. »

Pomfresh demanda ensuite à Altaïr de se reposer un petit peu avant que les potions ne fassent entièrement effet sur son organisme pendant qu'elle allait dans son bureau quelques instants.

Une fois dans son bureau, Poppy prit le temps de réfléchir quelques instants à la situation. Devait-elle parler de tout cela à Dumbledore ? Certes la situation n'était pas catastrophique, des disputes de ce genre arrivait plusieurs fois dans l'année entre les Serpentards et les Gryffondors. Cependant il s'agissait ici de dispute interne à une maison et qui concernait des élèves ayant plus de trois ans d'écart dont l'un des protagonistes présentaient des troubles mentaux sévères tandis que le second tentait de se venger pour la mort de sa mère.

Finalement, la sorcière décida de ne rien dire à Dumbledore pour l'instant. Après tout Altaïr avait déjà suffisamment à penser ainsi, pas besoin de lui ajouter un directeur curieux et indiscret sur le dos. Pour l'instant elle devait simplement demander une dispense à Flitwick. Le petit sorcier étant le directeur de maison de Black, il était donc au courant de la situation. Lui au moins ne poserait pas de questions.

XxXxXxXx

Finalement, Altaïr reçu l'autorisation de s'absenter pendant le restant de la journée lui permettant ainsi de se reposer, de réfléchir à la situation et de prendre rendez-vous avec son psychomage.

Une fois dans le bureau de l'homme, Altaïr fut pris par le même sentiment de malaise que lors de ses visites précédentes. La pièce était froide et impersonnelle, pas une seule décoration ou photo n'était accrochée sur ses murs blancs. Le médecin l'invita à s'asseoir sur la chaise inconfortable qui faisait face à son bureau et rentra rapidement dans le vif du sujet, il n'avait pas l'envie de perdre son temps en bavardages inutiles. Alors Altaïr lui raconta les derniers évènements bien qu'il n'entre pas dans les détails. Il lui fit également par de ses doutes quant aux médicaments qu'il lui avait prescrit quelques mois plus tôt.

Comprenant ses doutes, Schneider le rassura simplement en lui expliquant que la baisse de l'efficacité des médicaments devait être dû à sa forte croissance. En effet il avait pris un peu de poids et quelques centimètres depuis la prescription de son traitement, les doses ne devaient tout simplement plus lui convenir. Après un nouvel examen approfondit, Altaïr sortit de Ste Mangouste avec dans sa poche des nouveaux cachets.

Une sorte était pour ses troubles du comportement. Une deuxième pour essayer de soigner les insomnies que lui provoquaient les premiers. Afin de ne pas provoquer de dépendance à la potion de Sommeil-sans-Rêves, les médecins concentraient cette dernière en de faible quantité dans des pilules que le patient pouvait prendre jusqu'à quatre fois par semaine. Cependant au vu de son jeune âge, Schneider brida Altaïr en lui conseillant de ne pas dépasser les deux par semaine. Enfin, les deux dernières pilules lui permettraient de réduire les nombreux saignements de nez et les vomissements qui étaient encore une fois provoqués par les premiers. En effet, augmenter la dose de ses antidépresseurs n'était pas sans risque, cependant ce sacrifice était indispensable selon lui.

Altaïr regarda une dernière fois l'hôpital magique avant de prendre la main de son professeur de sortilège qui les fit transplaner jusqu'à Pré-au-Lard.

Une fois de retour au château, Altaïr se rendit à l'infirmerie afin de demander à Mrs Pomfresh s'il était autorisé à passer la nuit ici. Il n'avait aucune envie de retourner dans son dortoir et de devoir affronter Caspar, il se souvenait encore parfaitement du regard déçu qu'il lui avait lancé le matin même. Il ne voulait pas voir à quel point il n'aurait pas dû s'accrocher à d'autres personnes. Après tout il avait l'habitude d'être abandonné, cela ne devrait plus être aussi douloureux cette fois-ci se dit Altaïr.

Pour se consoler, Altaïr songea à son parrain qui avaient toujours été là pour lui, mais cela l'inquiétait que la seule personne qui l'acceptait était elle aussi atteinte de lycanthropie et n'était donc pas entièrement humaine non plus. En y repensant bien, il se dit que même Thomas n'était plus le même petit garçon insouciant en sa présence. Certes il ne savait pas grand-chose de ses problèmes, mais il devait savoir au fond de lui d'Altaïr était dangereux depuis qu'il savait qu'il était un lycanthrope. Ses crises de colères et la fois où il avait failli lui briser la nuque n'aidaient en rien. Même son précieux petit-frère n'avait pas assez confiance en lui pour rester à ses côtés lorsqu'il s'énervait. Il était vraiment pathétique.

Heureusement pour lui, l'infirmière accepta sans broncher sa demande, pour une fois que quelqu'un pensait à rester chez elle plutôt qu'à s'enfuir elle ne pouvait lui refuser cette faveur. Bien qu'il ne soit que dix-huit heure, Altaïr ferma les rideaux autour de son lit et se déshabilla pour enfiler le pyjama que l'infirmière lui avait préparé. Il n'avait pas envie de dormir, mais il n'avait pas faim non plus. Alors il se contenta de s'allonger dans le lit dont le sommier grinçait horriblement fort pour ses oreilles sensibles. C'était dans ses moments-là qu'il haïssait son ouïe surdéveloppée héritée de sa condition de lycanthrope.

A peine cinq minutes après qu'il se fut allongé, Pomfresh arriva à ses côtés et lui demanda de prendre deux comprimés pour cette nuit, après tout il devait avoir une bonne nuit de sommeil après cette rude journée pleine d'émotions. Il s'exécuta sans broncher sous le regard scrutateur de l'infirmière et cette dernière le veilla jusqu'à ce qu'il s'endorme. Au moins allait-il pouvoir oublier ses problèmes pendant quelques heures.

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Point de vue des évènements des amis d'Altaïr

Lorsque Caspar entendit les jumeaux Weasley appeler de l'aide pour séparer le préfet de Serdaigle et Altaïr, il en fut plus que choqué. Altaïr ne lui avait jamais semblé être une brute ou un gros bagarreur. En fait depuis qu'il le connaissait un peu mieux il le voyait bien plus comme un gros nounours trop timide pour oser parler aux autres élèves que comme une potentielle brute. Caspar irait même jusqu'à dire que son physique était l'opposé même de son caractère. Alors qu'est-ce que Wilson avait bien pu faire pour l'énerver au point qu'il en vienne aux mains.

Le tant qu'il réagisse, Rogue et les jumeaux avaient déjà disparu. Bien sûr, il pourrait se rendre dans le couloir de la bibliothèque mais il pensait d'Altaïr n'aimerait pas cela. Alors il préféra abandonner son petit déjeuner et se diriger vers la table des Serpentards où il rejoignit son frère et ses amis. Apparemment ils étaient aussi perdus que lui, ne comprenant pas vraiment la situation.

Ils terminèrent leur petit déjeuner avec que peu d'entrain en attendant de pouvoir parler à leur ami en espérant le voir passer la porte de la Grande Salle le plus rapidement possible en compagnie de Wilson et sans aucunes égratignures. Cependant lorsque les portes se rouvrirent, ce fut uniquement pour laisser entrer Fred et George. Remarquant leur teint blafard et l'inquiétude qui brillait dans leur regard, les Serpentards (et Caspar) se ruèrent sur eux, agissant pour la première fois depuis bien longtemps comme des adolescents normaux et non pas des membres de l'aristocratie.

« Putain les gars laissez-les respirer. » finit par s'énerver Flint. « Alors, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Altaïr va bien ? »

George semblait encore sous le choc de ce qu'il venait de voir, alors ce fut Fred qui prit la parole, bien que cela les autres sorciers l'ignorèrent puisqu'ils étaient tout simplement incapable de faire la différence.

« On cherchait Altaïr pour qu'il nous aide à faire nos devoirs de potions et on nous a dit qu'il était à la bibliothèque. Mais quand on est arrivé là-bas, il était en train de parler avec le préfet de Serdaigle. Enfin ils étaient plutôt en train de se disputer, on a entendu des trucs qu'on n'aurait pas dû entendre et après Wilson a essayé de lancer un sort mais Altaïr l'a frappé. On est tout de suite venu chercher de l'aide et quand on est arrivé dans le couloir avec l'infirmière, Wilson était évanoui par terre et Rogue avait écarté Altaïr de lui. Et après Mrs Pomfresh nous a renvoyé ici.

- C'est quoi ce truc que vous n'auriez pas dû entendre ? » demanda Nott, toujours aussi curieux.

« On ne sait pas si on a le droit de le dire. Je… je crois que c'est un gros secret. » s'opposa George qui avait enfin retrouvé la voix.

Les amis d'Altaïr se consultèrent rapidement du regard avant de finalement sortir de la Grande Salle pour se diriger vers l'infirmerie en entraînant avec eux les deux jumeaux. Il n'y eut aucun mot prononcé, chacun avait bien trop à réfléchir. Tous d'abord, depuis quand est-ce qu'Altaïr était assez ami avec les Weasley, des Gryffondors, pour qu'il les aide dans leurs devoirs et qu'ils l'appellent par son prénom. A part Caspar qui les voyait discuter ensemble en classe de temps en temps, aucun d'entre eux n'avait ne serait-ce qu'imaginé une amitié entre ces trois-là.

Ensuite, quel pouvait être ce secret qui valait la peine de se dresser contre des Serpentards de deux et trois ans plus âgés qu'eux. Putain ces foutus Gryffondors leur avaient répondu sans même penser un instant qu'ils pourraient obtenir une réponse par un autre moyen un peu plus brutal. De plus pourquoi est-ce d'Altaïr ne leur en avait-il pas parlé ? Ne les considérait-il pas comme ses amis ?

Lorsqu'ils le virent arriver de l'autre côté du couloir menant à l'infirmerie ils voulurent le rejoindre. Mais un seul regard de la part de l'infirmière suffit à leur faire comprendre que ce n'était pas le moment. Ils restèrent donc en retrait, observant calmement Altaïr, son regard fuyant et son poing fermé dont des gouttes de sang s'écoulaient pour s'écraser sur le sol du couloir. Cependant ils la virent pendant une fraction de seconde, la folie et la rage qui brillait au fond de son regard rougeoyant. Effrayant, vraiment effrayant, pourtant aucun d'entre eux ne pensa à briser l'amitié qui les liait à lui.

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Malgré les somnifères qu'il avait utilisés pour s'endormir, Altaïr se réveilla aux alentours de trois heures, il n'était plus habitué à dormir plus de cinq heures d'affilés alors huit heures étaient déjà un bel exploit pour lui. Après réflexion il n'avait peut-être pas été très intelligent de sa part de s'endormir à dix-huit heures seulement. De plus il avait sauté le dîner et maintenant, il mourrait de faim.

Il tenta vainement de s'occuper l'esprit afin de distraire son estomac, cependant ce dernier semblait ne pas être satisfait de ce traitement et commença à se tordre de faim. Ne supportant plus la faim qui lui tiraillait les entrailles, Altaïr sorti de son lit. Il ignora délibérément les chaussons que lui avait donné Mrs Pomfresh, après tout il serait beaucoup plus discret pieds nus, et voulut se diriger vers la sortie de l'infirmerie. Lorsqu'il ne fut plus qu'à quelques pas de la porte de sortie, une voix l'arrêta dans son mouvement.

« Tu me quittes déjà, sale Mangemort ?

- Oh, quelle surprise Wilson, alors tu es déjà réveillé. Je savais que j'aurai dû frapper plus fort. » marmonna dans sa barbe Altaïr.

« Dès que je sortirai d'ici, je ferai en sorte que toute l'école sache qui tu es réellement.

- J'ai entendu dire que tes parents possèdent une animalerie sur le Chemin de Traverse. J'adore aussi les animaux, surtout les chiens.

- Et qu'est-ce que ça peut me foutre Black. » s'agaça le cinquième année.

« Tu ne voudrais pas que ton père se retrouve au chômage n'est-ce pas ?

- Tu me menaces connard ? » s'énerva Wilson en essayant de se relever dans une position assise sous le coup de la colère. Cependant ses côtes douloureuses l'obligèrent à se rallonger. « Et comment voudrais-tu faire ça, t'en es incapable ! »

« Oui je te menace, après tout c'est toi qui as commencé. Et ne t'en fait pas, je trouverai bien une façon de lui retirer son travail. Je pourrai racheter la boutique, engager quelqu'un pour y mettre le feu ou bien faire disparaître ses bêtes. J'ai le pouvoir de faire de ta vie un enfer, alors ne me cherche pas Wilson. » cracha Altaïr en quittant enfin l'infirmerie.

pour ce connard, sa faim était plu Heureusement s forte que son envie de le frapper. Le plus silencieusement possible, il se rendit jusqu'aux cuisines du château. Heureusement qu'il les avait découvertes quelques semaines plus tôt avec les jumeaux et un peu d'aide de la carte des Maraudeurs. Comme toujours les elfes furent ravis de lui servir une assiette bien remplie, équilibrée et délicieuse. Une fois son encas dévoré, Altaïr retourna dans son lit et prit un nouveau somnifère afin de terminer sa nuit de repos et de récupération.