Réponses aux reviews :
Yuedra : Alors, en vrai, j'aime bien Iruka^^ C'est juste qu'avant, comme tu le dis si bien, il était... ouais. C'est un peu aussi l'effet de groupe et le fait que Non-Sakura soit amie avec Naruto qui l'agace profondément. Et Non-Sakura va galérer à mort avec l'apprentissage de manière générale. D'ailleurs, je lui réserve une surprise qu'elle va avoir du mal à digérer. Concernant les Uchiha, la réponse dans ce chapitre et le suivant. Mais ouais, t'attends pas à ce qu'elle défie Itachi en duel quoi. Ah, pour l'hosto... pas forcément. Je veux dire, le souci c'est que contre Itachi, elle est morte, no question asked. Mais bon tu verras o/ Merci pour ta review^^
IceQueen : Merciiiiiiiiiiiiiiii o/ J'ai essayé de la rendre plus fluide, donc c'est cool^^
Assise sur le tabouret du fameux restaurant à nouille de Naruto, je dévorais mon ramen. Le bouillon était délicieux, la garniture exquise et les pâtes, oh, les pâtes…
Nous étions le jour de mon anniversaire, vers l'après-midi. Comme il avait lieu un jour de cours, j'avais prétexté un emploi du temps plus chargé pour passer du temps avec mon ami en devenir.
Pendant que je mangeais, j'essayais de discuter. En effet, j'avais toujours été extrêmement bavarde, bien que peu socialement acceptée. Dès qu'une personne devenait mon ami, il n'y coupait pas : je discutais avec lui pendant des heures et des heures.
Cependant, j'avais un défaut. En effet, je n'appréciais guère les silencieux. J'avais toujours trouvé cela stressant de monologuer. Or actuellement, c'était ce que je faisais. Cela me choquait un peu. Naruto, dans le manga, était sensé être énergétique, bruyant et bourrin. Là, j'avais l'impression de parler à une personne toute stoïque et solennelle, à qui je ne parvenais pas à arracher le moindre sourire, peu importe l'étendu de mes efforts.
Le contraste était tel que j'avais l'impression que quelqu'un s'était transformé en Naruto pour venir me voir. Il n'avait même pas sa tenue orange fluo, c'était pour dire.
A la fin, je décidai de changer de tactique.
Si l'injustice que nous faisait subir Iruka-sensei — mon sujet préféré de conversation — ne pouvait rien pour lui, rien ne pourrait.
— Naruto, dis-je solennellement. Il faut ab-so-lu-ment que je te parle de ce crétin d'Iruka-sensei.
Je sentis le regard de l'avant-dernier de la classe se poser sur moi. Je levais les yeux de mon bouillon pour lui déclarer, après avoir avalé :
— Oui. En effet, je trouve son comportement inacceptable et injuste ! Une tragédie !
Naruto grimaça. A l'expression de son visage, il n'avait nullement envie d'écouter cette conversation.
— Oh si mon bonhomme, tu vas m'écouter, lâchais-je sans le vouloir. Tu ne trouves pas ça honteux ? Genre qu'il te traite comme de la merde en boîte ?
La bouche de mon ami en devenir s'ouvrit, ce que je considérais déjà comme une victoire. Mais ensuite, elle se referma. Et mince.
— C'est dingue ça ! Ne me dit pas que tu vas le défendre. Bon d'accord, tout les deux on est nul. Mais un prof doit t'apprendre des trucs, pas t'ignorer en permanence !
— Je suis pas nul ! protesta Naruto.
Il eut un silence. Une petite partie de moi se sentit satisfaite de l'avoir forcé à prononcer une phrase complète. Mais la majorité haussa un sourcil.
Puis, j'éclatais de rire.
— Frère, t'es l'avant-dernier : on est nuls, on est nuls, c'est…
Il m'interrompit en plein milieu de ma phrase :
— Je te montrerais que…
Je levais la main.
— Je n'en doute pas. Je faisais référence à notre statut actuel, mais rien d'autre. On va leur prouver, à ces crétins.
— "On" ?
— Je ne compte pas exactement rester nulle non plus, souris-je. Les deux ratés qui battent Sasuke grâce à leur dur travail.
Naruto se mit à rire, avant de me proposer de s'entraîner après.
J'acceptais, un peu surprise — il me proposait un entraînement alors que c'était mon anniversaire, avant de me souvenir qu'il avait eu une mauvaise note en théorie. Je lui proposais de l'aider, mais il refusa net. Il n'aimait pas la théorie. Je lui rappelais qu'il n'y avais pas de raccourci dans la vie, mais rien à faire. Tant pis.
— Sakura, changea de sujet le blond. Pourquoi tu n'arrives pas à nous suivre moi et les autres quand on s'entraîne avec Iruka-sensei ?
Mmh.
— J'intellectualise trop, avouais-je. Vous arrivez à mettre du chakra dans vos muscles sans trop difficultés, mais pas moi. J'y pense trop donc je n'y arrive pas.
— Le… le quoi ?
— Le chakra. Tu ne sais pas ce que c'est ?
En vrai, on n'avait pas encore vu cela, mais en même temps… il ne saurait ce qu'est le chakra qu'après l'académie. Je lui expliquais rapidement le principe.
— Je ne sais pas comment vous faites pour renforcer vos muscles. Mais je vais y arriver.
Quelques heures plus tard, nous nous dirigeâmes vers le terrain d'entraînement de l'académie, toujours ouvert. Je commençais mon échauffement. Cela tombait bien parce qu'aujourd'hui, je ne m'étais pas entraînée ce matin. Mes parents m'avaient réveillée assez tôt et m'avaient couvert de cadeaux.
— Euh, Sakura ?
Sortie de mes pensées, je tournais la tête.
— Oui ?
— Tiens.
Naruto m'avait offert… un coupon pour Ichiraku. En même temps, avec son salaire de pauvre, tu m'étonnes. Il me semblait qu'il recevait une pension chaque mois. Je lui fis un grand sourire. J'adorais manger japonais. Les sushis au saumon avec du wasabi étaient un de mes plats préférés. Je fus touchée par son geste. Je récupérais le coupon et le mis délicatement dans ma poche. Tout en le remerciant profusément.
Quelques jours plus tard, mon niveau en perception atteignit enfin le niveau que je souhaitais. J'étais enfin capable de scanner les gens, mais il fallait que les touche et reste immobile un long moment. En fait, toucher la personne me permettait d'envoyer mon propre chakra dans le corps de l'autre et me donnait des information, comme une espèce de nanomachine doté d'une caméra.
Je décidai donc de tester avec différentes personnes. Mes parents, mes camarades de classe, Iruka-sensei et Gai, par ordre de difficulté. Mes parents étaient facile, il suffisaient que je les serre dans mes bras, ce que je fis dès que je rentrais. Je demandais à mes parents directement. Les informations que je retint furent assez… inintéressantes. Première chose, je devais scanner la personne pendant l'effort si je voulais avoir mes informations. Deuxièmement, personne n'acceptait d'être touché lors d'un marathon. Et troisièmement, difficile de rester immobile quand ton partenaire que tu touchais était en plein marathon.
Hé bien, je n'étais pas plus avancée que littéralement deux mois plus tôt.
Et comme si cela ne suffisait pas, Iruka-sensei enfonça le clou un beau matin :
— Vous allez avoir des examens de fin d'année.
Il me fallu quelque secondes pour que l'information monte au cerveau. Puis, j'avais dû passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, car autant en théorie, je m'en sortais plutôt bien. Mais j'allais échouer à la pratique et il fallait être un âne pour ne pas s'en rendre compte.
Et malheureusement, le système de l'académie ressemblait au système japonais. Si je loupais les examens, j'étais bonne pour passer l'été à réviser avec des profs au lieu de mettre à exécution mon plan pour sauver les Uchiha. Enfin, techniquement je l'avais déjà partiellement mis en exécution, mais quand même…
En effet, j'allais publier un livre anonyme qui exposerait Danzo, l'Hokage, tout le monde. Le but étant d'annoncer le massacre de manière spectaculaire. Je m'étais renseignée sur les maisons d'éditions du village et de ce que je savais, ils étaient en pénurie d'œuvres. Le marché n'était donc pas trop saturé. En même temps, à quoi je m'attendais. C'était un village, militaire en plus.
Si tout le monde était au courant du massacre avant qu'il ait lieu, dans ce cas, Itachi devrait trouver une autre solution. Je ne savais pas laquelle mais je n'avais pas exactement le luxe d'attendre. Sasuke aurait son anniversaire dans très peu de temps.
Il fallait donc que j'écrive un manuscrit. Ensuite, il ne me faudrait plus que l'envoyer par la poste en prenant l'apparence de Shusui. De ce fait, il fallait absolument que j'aie du temps pour écrire et j'en aurais certainement pas si jamais je devais passer mon temps à réviser.
J'étais donc face à un choix. Soit je tentais de perfectionner mon taijustu jusqu'à atteindre un niveau normal d'ici les examens et ensuite j'écrivais ce fichu bouquin, soit je commençais à écrire dès ce soir et tant pis pour les notes, les Uchiha valaient mieux que cela.
Je tranchais vite pour la seconde solution. Je ne pouvais pas compter sur ma capacité à remplir un objectif en si peu de temps, il ne fallait pas déconner. Je n'allais pas risquer la vie de qui que ce soit pour ce genre de bêtises.
Mes journées furent bientôt extrêmement chargées. Le matin, je m'entraînais, puis j'allais à l'école. Pendant les pauses, je discutais avec Naruto. L'après-midi, je cherchais un travail dans Konoha, je faisais mes devoirs et écrivait au minimum mille mots. Je n'avais visiblement pas de vie sociale, pour changer de mon précédent monde.
Je continuais ainsi pendant quelques mois, avant que finalement, mon manuscrit soit fini. Je l'appris le même jour où je recevais mes notes de fin de trimestre. En parlant de mes résultats, ils furent formel : j'allais redoubler ma première année. De fait, j'avais eu les meilleurs notes en théorie, mais la pratique m'avait fait défaut. Autant je m'en sortais en lancé de kunai, autant j'étais nulle en combat et en course à obstacle. Mon esprit de plus de trente ans ne m'était d'aucune utilité dans une course où je devais utiliser du chakra pour réussir. Je ne considérais pas cela comme une défaite, en grosse partie parce que je m'y attendais.
Note positive, j'avais enfin trouvé un psychothérapeute sous ma fausse identité. Il m'avait fallu de nombreux essais, mais j'avais fini par trouver une perle rare — qui venait, ironiquement, d'un autre pays que celui du feu —, qui coûtait cher mais qui valait la peine. Bon, certes, je n'avais pas encore de travail. Mais j'étais allée à plein d'interview. L'avantage de Konoha par rapport à mon monde, c'était que le travail était abondant, car le pays n'était pas en crise économique.
Fort heureusement, la première séance chez le psy était gratuite, généralement.
Bon, c'était quand même compliqué. Mais au bout du compte, je pu amasser suffisamment d'argent pour quelques séances. Merci Konoha qui ne taxait pas autant les psys que les professionnels de santé. Par contre, je les remerciais pas de ne pas avoir de sécurité sociale. Tout les médecins étaient privés. Bon, soyons honnête, je ne pouvais pas falsifier un numéro de sécu, donc j'aurais dû, de toute manière, me tourner vers le privé. Mais merde quoi.
La première séance était dans quelques jours et je l'attendais avec joie.
… je commençais aussi à me pencher sur mon cas d'un point de vue médical. Avec toute l'affaire Uchiha, je n'avais pas une seule fois pensé à mon entraînement personnel. Enfin, sauf pour le taijustu, mais c'était plus car le sport permettait de combattre la dépression clinique. Mais cette technique, avec le reste, commençait à ne plus être suffisante et je sentais que je devais prendre des anti-dépresseurs pronto.
Je ne savais toujours pas ce qui clochait avec moi. D'autant que je ne comprenais pas comment mes problèmes d'avant s'étaient transposés dans mon corps. Et pourquoi au fond ?
Pourquoi Naruto existait ? Je savais que c'était une question dont je n'aurais sans doute jamais la réponse. Cependant… je ne pouvais pas m'en empêcher. Un monde imaginaire, réel ? C'était impossible…
Je savais que la plupart des self-insert avaient de grands projets. Et, en un sens, j'en avais, même si c'était plus des espèces de parodies de grand projet. Contrairement à beaucoup de SI, je n'avais pas besoin de devenir ninja pour survivre. C'était pour sauver le peu de péquenauds secondaire qui mourraient que je devenais ninja, pas parce que battre Madara avec un doigt était si important pour le scénario.
En tout, j'avais trois projets. En premier, je souhaitais me battre pour les droits des handicapés dans ce village. En second, défoncer ce cher Uchiha.
Et en troisième, je voudrais savoir pourquoi.
Pourquoi Naruto était-il réel ? Et pourquoi je m'y étais réincarnée, tiens ?
…
Je ne le savais pas encore, mais un jour, j'aurais les réponses à ces questions. Et je regretterais amèrement de le savoir.
En attendant, ce jour-là, le lendemain du jour où j'avais appris que je redoublais, je me contentais d'aller voir Naruto.
Une fois le manuscrit envoyé sous l'identité de Shusui, j'oubliais provisoirement les Uchiha pour me concentrer sur ma santé mentale, mais surtout… mes cours d'été. Arf, la poisse. Forcée de travailler par cette chaleur. Point positif, Naruto était avec moi. Il était outré que je sois la seule à redoubler. Mais bon, c'était ça ou les Uchiha mourraient.
Afin de créer les médicaments pour les divers mal qui me rongeaient, je commençais à voler sous l'une de mes fausses identités la bibliothèque de Konoha. Un jour, je tenterais de voler les parchemins interdits pour les apprendre. En attendant, je me contentais de fouiller les rayons réservés aux genins. J'appris énormément de théorie concernant les médicaments, l'anatomie du cerveau, bien mieux compris que dans mon monde. Le soir-même, je décidai de commencer mon entraînement aux soins médicaux. Première chose à faire : réanimer un poisson. J'étais encore loin de pouvoir tester sur mon propre cerveau des composés chimiques proches de drogues, du coup je préférais commencer par les bases. Mon emploi du temps de ministre ne changea guère, si ce n'était que le matin, je faisais moins de taijustu.
Après un certain temps, je m'apperçu que mon psychothérapeute était bien moins efficace que ceux de mon monde. C'était… terriblement logique, vu que la psychothérapie n'était qu'expérimentale à ce stade. Celle de mon monde avait eu un siècle à minima, tandis que la mienne avait eu quoi, dix ans ? Plus j'en apprenais plus j'étais déçue. Malgré tout, je décidai de continuer les séances. Parler me faisait un bien fou, mine de rien.
Mon train-train quotidien définitivement installé, je commençais à m'épanouir de nouveau. Grâce à toutes les techniques que j'avais apprise pour contrer ma dépression, j'avais réussi à la contenir, mais elle gagnait du terrain année après année. Grâce à la psychothérapie, j'ajoutais une corde à mon arc. Ce bonheur ne serait que provisoire, je le savais d'expérience, mais pour le moment, je pouvais en profiter non ?
Je décidai d'utiliser mon soulagement afin de travailler sur les soins médicaux. Je commençais par apprendre la théorie par cœur, ce qui me sembla être extrêmement dur et compliqué, mais j'étais motivée, pour une fois.
L'année suivante se déroula tranquillement. J'avais cependant une boule au ventre concernant les Uchiha. Je n'avais pas prévu de plan B au cas où mon manuscrit échouerait à empêcher le massacre.
Et au final, ce fut un échec spectaculaire aux conséquences désastreuses, tant sur le long terme que sur le court terme.
