Vous savez, à force de lire des fanfictions où des OCs changeaient le village pour le meilleur, j'avais oublié la nature sombre et violente des examens du canon, le vrai, le seul. En effet, même les examens chuunin étaient mortels, ceci étant bien précisé par Anko. Mais de manière générale, cet univers était très sombre quand on grattait un peu la surface. Naruto, grâce au destin sans doute, n'avait exploré qu'une version soft dudit univers. Moi, je n'avais pas eu autant de chance.

Vous allez comprendre où je voulais en venir et cela dans quelques minutes à peine.

En effet, dès mon réveil, j'avais appliqué les premiers soins aux blessures les plus importantes, pour la plupart des brûlures au troisième degrés situées de-ci-de-là. Ce ne fut pas joli, ce ne fut pas agréable, mais je parvins à relativement bien me soigner. Ceux qui faisaient l'examen, organisateurs comme autre concurrents, ne se doutaient pas de mes capacités en soins. Remarquez, très peu de personne connaissaient l'étendue de mes efforts, et donc, des dites capacités. Ce qui me rappelait que même Kakashi-sensei ne possédait pas cette information. Espèce de saloperie. Envoyer un genin à peine promu dans un examen de Jônin. Je savais pertinemment que c'était pour tester mes capacités à travailler en équipe, du moins officiellement. Il fallait bien justifier mon passage auprès de l'Hokage. Je comprenais l'objectif de mon sensei, en somme. Il voulait voir si je pouvais travailler en équipe.

Sauf que j'étais une célébrité au village. Tout le monde savait que j'étais devenue genin, alors personne n'allait s'associer avec moi pour résoudre ce mystère.

… bien que, si je changeais d'apparence, je pouvais tenter de m'associer avec quelqu'un. Non. Il découvrirait immédiatement la supercherie.

Tout en marchant, je pris le bout de papier que je devais décodé. Je grimaçais, avant de prendre ma carte que je remplissais au fur et à mesure de mes pauses.

Voyons. Pour l'instant, j'avais réussi à tracer un dixième de cet endroit, grâce aux gens que je repérais. En effet, en fonction de leurs mouvements je parvenais à déterminer le reste.

Je repérais une grande salle dans cinq cent mètres vers la gauche. Il y avait des gens. Inspirant à fond, je décidais de m'y rendre. En grosse partie parce que j'avais perdu Ibiki, je devais penser à un plan B. Et puis, il fallait bien que je survive.

Utilisant ma force, je creusais un trou pour aller à gauche. Les gens commencèrent à s'affoler. Ils me repérèrent assez facilement, car même si je cachais mon chakra, je faisais énormément de bruit.

La force naturelle de Sakura était quand même assez impressionnante.

Je tombais alors sur une scène qui resterait à jamais gravé dans ma mémoire.

Sous mes yeux se trouvaient une infraction aux droits de l'homme des plus basiques. En effet, quand je disais que Naruto avait vu la face la plus lumineuse de son monde, je ne plaisantais pas. Il n'avait jamais vu les traitements qui étaient infligés aux prisonniers confiés au sadisme d'Ibiki. Nous non plus, mais on s'en doutait, le nom de la section s'appelait Torture et Renseignement après tout. Cependant, à cause du ton peu sombre de la série, je ne m' étais pas attendue à ce que, pour une fois, les fanfictions aient raison. Et forcément, voir un mix entre un laboratoire d'Orochimaru et une salle de torture du moyen-âge me choqua légèrement.

Je devais avouer que tomber sur des ninjas de Konoha torturant des gens, bien que très logique par rapport à l'univers, et à la logique de la section, me surprit.

Le pire étant que j'étais déjà au courant. La psychologie à Konoha, c'était du charlatanisme, et je ne vous parlais même pas des techniques qu'on apprenait aux genins pour faire parler des ennemis.

C'était… wow. Juste, wow.

Bien évidemment, j'eus droit à un comité d'accueil. C'étaient principalement des bourreaux et scientifiques, donc pas tellement des menaces. Sans un mot, je décidais de me diriger vers la sortie. Je poussais les malheureux qui tentaient de me barrer la route. J'en étais malade. Il fallait que je sorte immédiatement, sinon, j'allais vomir tripes et boyaux. La cruauté des ninjas n'avait décidément aucunes limites.

Je savais que libérer les captifs, en plus d'être une mauvaise idée, ne les aiderait pas. La plupart étaient trop blessés pour faire un pas, mon expérience de médecin me l'indiquait. Cependant, il était hors de question de rester sans rien faire. Du coup, je décidais quand même de les détacher et d'alléger leurs souffrances grâce à mes soins. Personne ne m'en empêcha. Enfin, si, quelques scientifiques, au début. Mais dès que je les eut assommés, personne ne fit plus rien.

Puis, je relâchais tout ce beau monde vers la sortie. Les prisonniers, silencieux, portèrent leurs camarades qui ne pouvaient pas se déplacer. Ils exécutèrent mes ordres sans rechigner, ni rien demander.

Ce qui me donna une idée.

— Mes amis, nous sommes face à un problème. Nous voulons tous sortir d'ici. Alors va falloir coopérer.

Oui, j'étais consciente que je faisais sans doute la plus grosse erreur de ma vie en libérant ces prisonniers. Ils avaient probablement commis moultes atrocités et détruits de nombreuses vies. Cependant, je me rendais bientôt compte que si je voulais sortir d'ici en un seul morceau, je n'avais pas exactement cinquante choix. Et puis, maintenant, j'avais une armée qui obéissait au moindre de mes gestes.

… Ouais, j'allais définitivement avoir des problèmes avec le Hokage. Mais sur le coup, abandonner le village me semblait être l'option la plus raisonnable et censée au vu de ce à quoi je venais d'assister.

Mon armée était composée d'une dizaine de personnes, la plupart gravement blessées. Je comptais me servir d'eux pour m'échapper mais… je voulais quand même revenir pour qu'ils soient traités correctement.

Nous sortîmes sous les yeux des bourreaux à qui je lançais des regards noirs. Cependant, avant cela, je les fouillais pour récupérer ce qui pourrait être utile. Je tombais sur des médicaments qui pourraient soulager mes douleurs et celles des autres.

Évidemment, pas moins de dix minutes après avoir quitté cet enfer, une sirène d'alarme retentit. Je restais calme, mais je percevais des gens se dirigeant dans notre direction de tous les côtés. Et merde, ils faisaient des barrages. Je dû ordonner aux autres de cacher leur chakra, avant de creuser des tunnels supplémentaires pour éviter les ninjas. Je sens que je venais de créer une panique.

Nous évitâmes la plupart des combats, mais je ne savais pas du tout où j'allais.

— Vous êtes là pour nous libérer ? demanda finalement un prisonnier aux cheveux rouges.

Je me tournais vers lui.

— Chuis pas de Konoha, mentis-je pour gagner sa confiance. Et oui. T'as des infos pour sortir ?

Le concerné acquiesça.

— Il y a une salle où des cartes sont entreposés. J'ignorais qu'on allait nous sauver. Qu'est-ce qui se passe là-haut ?

— Je ne suis pas tenue de répondre. En attendant, appelez-moi Sakura. Vos noms ?

Il eut un silence.

— Je demande pas les vrais, hein.

De nouveau, un silence.

— Bon, dans ce cas, je vais vous nommer moi-même. Hikaru, fis-je au prisonnier aux cheveux rouges, montres-nous la voie. On va devoir éviter les ninjas de Konoha, donc y'a moyen qu'on prenne des détours.

— Tu parviens à les repérer ? s'étonna le concerné.

— Encore une fois, je ne répondrais pas. Maintenant, dépêchez-vous, il faut qu'on sorte d'ici.

Hikaru commença à ouvrir la marche, mais j'entendais des chuchotements derrière moi. Pourquoi j'avais l'impression que je m'étais enfoncée dans une mouise pas possible ?

La salle fut relativement aisée à trouver. Y parvenir fut cependant plus compliqué.

En fait, ce fut tellement compliqué qu'il nous fallut deux jours pour y arriver. Je le savais à cause d'une montre que j'avais prise à l'un des scientifiques.

Je n'appris rien sur mes camarades d'infortune, qui restèrent secrets muets. Nous n'eûmes pas une relation de confiance, et je pense que mes capacités de capteur était la seule raison pour laquelle ils ne m'avaient pas encore écorchée vive.

Fort heureusement, nous parvînmes à voler nourriture et boissons. En chemin, nous libérâmes même d'autres prisonniers. Certains décidèrent de nous rejoindre, d'autres de sortir par leur propre moyen.

Cependant, Konoha n'avait pas dit son dernier mot. Et, au moment où nous nous y attendions le moins, nous fûmes pris en embuscade.

Je n'avais pas vu le coup de venir. Je pense qu'ils avaient compris que je pouvais les repérer au bout d'un moment, alors ils avaient prévu le coup.

Nous étions enfin parvenue à la salle des cartes, et nous la fouillions de long en large pour trouver un moyen de sortir d'ici. Je trouvais des documents sur mon examen, qui me permirent de décoder le message que j'avais dans mon sac. Parfait. Le message était une carte. Je devais me rendre à un certain point de la carte. Il n'y avait aucune autre information. Géant. Je mémorisais aussi l'emplacement de la sortie.

La dernière chose dont je me souviens fut d'être plaquée à terre. Je fus assommée avant même de comprendre ce qui m'arrivait.

Je le saurais plus tard, mais paradoxalement, ce fut ce qui me sauva de l'emprisonnement. Les autres prisonniers s'étaient battus contre les ninjas de Konoha, et avaient été appréhendés pour la plupart. Sauf qu'ayant été des ninjas, ils s'étaient défendus en détruisant tout ce qui se trouvait sur leur passage. A un moment donné, j'étais tombée dans une crevasse dû à une technique. On m'avait crue morte et laissée tranquille.

Cependant, ne le sachant pas à mon réveil, je fus un poil surprise. Juste un poil.

Je me redressais avec l'impression que le monde entier voulait ma peau. On était le quatrième jour, et désormais, je devais me rendre à l'endroit qu'indiquait la carte, en priant pour ne pas être exécutée pour trahison. Ce qui signifiait que je devrais probablement plaider ma cause.

Je me redressais difficilement. J'avais envie d'aller aux toilettes…

Après m'être soulagée dans un coin, je décidais de poursuivre ma route.

Allez. Face à mon destin.

Une demie-journée plus tard, j'étais au point de rendez-vous.

Dire que je fus bien accueillie fut… euh… assez bien reçu pour ce que j'avais fait. En fait, on ne me repéra pas tout de suite. Il y avait déjà trois autres personnes à l'arrivée. Nous étions dans une sorte de salon.

L'un d'eux, que j'avais déjà vu au début de l'examen, me sourit.

— Toi, t'es une sacrée veinarde pour trouver cet endroit par pure chance, déclara t-il.

Je grimaçais. Comme d'habitude, on ne me prenait pas au sérieux.

— Que veux-tu, je suis devenue ninja par chance, claqua ma voix.

— Les chambres sont de ce côté, dit un autre d'une voix agacée. Si tu veux te changer, bien entendu.

Je me levais, et partait dans la direction qu'il m'indiqua. Effectivement, il y avait des chambres. Je décidais de me changer, prendre une douche et puis, après, je revins dans le salon.

Ibiki Morino m'y attendait.

Je crois que de nous deux, il fut le plus surpris. Mais il fallu à peu près une demi-seconde pour qu'il reprenne ses esprits.

— Tu nous as causé bien des ennuis, lâcha t-il.

Intérieurement, je songeais que c'était le moment de mentir à fond. Je ne pouvais pas exactement dire que j'avais libéré des ennemis de Konoha au nom des droits de l'Homme, alors je préférais dire que je l'avais fait pour créer une diversion.

— Je suis une genin. Vous vous attendiez quand même pas à ce que je puisse décoder ça, fis-je avec flegme, tout en montrant la carte. J'ai donc dû le faire avec ma méthode, et trouver des informations malgré mon handicap.

— … tu me prends pour un idiot, n'est-ce pas ?

Je secouais la tête, même si au fond je savais que lui raconter des salades était inutile.

— D'accord. Alors, selon vous, pourquoi j'aurais fait ceci ?

— Je vais bientôt le savoir, dit-il d'une voix menaçante.

Gloups.

— Bonne chance, car j'ai dis la vérité, mentis-je honteusement.

Il eut un grand silence. Puis, Ibiki eut un grand sourire qui me fit froid dans le dos.

— Bravo, tu as passé la première partie de l'épreuve en un temps record.

Pardon ?

— Très peu de genins réussissent à faire ce que tu as fait. Créer des diversions pour que nous ne puissions pas te capturer. Comme tu le sais, l'objectif était simplement de venir ici, tout en survivant. La plupart des rookies ont tendance à mourir. Cependant, tu comprendras que tes actions auront des conséquences.

… oùlà.

— Je vais t'entraîner personnellement, me sourit Ibiki.

C'était moi, où j'allais de Charybde en Scylla ?