Les informations d'Ibiki-sensei étaient… compliquées. Très compliquées. J'avais toujours été une lectrice assidue et rapide, mais le niveau des livres de médecine que l'on venait de me donner me forçait à ralentir. Je dû appliquer toute mes stratégies pour ne serait-ce que comprendre de quoi il retournait, et comment l'utiliser pour créer des techniques.
Il me faudrait probablement des années pour appliquer ce que je venais d'apprendre. Par exemple, il y avait une description d'opérations chirurgicales sur le cerveau. C'était utilisé pour "traîter" les enfants violents, et handicapés. Je frissonnais. Il y avait notamment la lobotomisation, quelle horreur…
Enfin bref.
J'eu l'impression d'apprendre une fraction du savoir donné en ces deux semaines. Enfin, je pouvais énoncer les diverses théories mais il ne fallait pas compter sur moi pour les appliquer. Ibiki sembla satisfait, avant de m'ordonner de m'entraîner. La troisième semaine,je dû donc commencer à utiliser mes travaux.
J'inspirais un bon coup avant d'entrer dans la morgue. J'allais massacrer de nombreux corps humains, trifouiller dans leur cerveaux dans le but d'appliquer ce que j'avais appris. Mais, ce qu'Ibiki ne savait pas, c'est que je comptais en faire plus. Une chose m'avait toujours intéressée, c'était le corps des ninjas. Bon, certes, le coup de la dopamine m'avait estomaquée, mais justement, il fallait que je découvre le pourquoi du comment. Il devait bien exister une hormone ayant des fonctions similaires. Ou alors une série d'hormones. Quelque chose.
La plupart des corps mis à ma disposition m'étaient inconnus, mais je repérais au moins quelques civils dans le lot. Cela me rassura grandement. Si j'étais tombée sur les restes des prisonniers torturés, cela m'aurait plombé le moral.
Je vous passerais les détails peu ragoûtants. Cependant, lorsque je sortis de ma première séance, je compris que j'allais devoir travailler dur afin d'accomplir mes divers objectifs dans la médecine.
A savoir, ces objectifs étaient assez compliqués en soi. Je voulais savoir comment autopsier un ninja afin de lui voler ses techniques. Pouvoir lui tirer des informations sans douleur, mort ou vivant. Découvrir comment on créer un kekei genkai. Ce genre de chose qui me prendrait quelques dizaines d'années au moins.
En attendant, je me concentrais sur les cerveaux des morts. En grosse partie parce que j'apprenais encore la théorie concernant le reste. De fait, la troisième semaine, j'avais demandé des livres sur le corps des ninjas. Ibiki-sensei m'en avait fait parvenir, mais j'avais à peine commencé ma lecture.
Je savais qu'à la fin de la semaine j'allais devoir demander au Troisième Hokage un stage à l'hôpital. N'importe quoi, pourvu que j'ai accès à des médecins et des corps. Quoique, si cela se trouvait, je pouvais demander à Kakashi-sensei.
… ouais, non. Même si j'avais grandement appris avec lui, je fulminais toujours.
Lui, j'allais lui demander des comptes. Il allait voir de quel bois je me chauffais.
A la fin du mois, Ibiki-sensei me prit à part.
Et là, il me lâcha la dernière chose à laquelle je m'étais attendue, après tout ce qui s'était passé.
— Reviens quand tu seras Jônin.
Au ton de la voix, c'était une demande à la limite de l'ordre. Ce qui me surpris, mais je ne laissais rien paraître.
Cependant, en sortant de nouveau à l'air libre, je me jurais quelque chose. Un jour, je saurais ce qui s'était passé. Pourquoi Kakashi-sensei m'avait envoyé ici, pourquoi ils réagissaient tous bizarrement, tout.
Et je ne le savais pas encore, mais j'aurais un jour la réponse.
En attendant, l'Anbu me déposa chez moi, avant de disparaître. Je décidais de m'allonger sur mon lit parfaitement bien entretenu — merci maman.
Mon "père" pénétra dans ma chambre quelques secondes plus tard. Je levais la tête. Il m'observa. Je l'observais.
— Tu as l'air d'avoir vécu la guerre, fini-il par lâcher. J'ai failli ne pas te reconnaître. Bienvenue ma chérie.
Puis, fronçant le nez.
— Sors de ce lit, va te doucher et dire bonjour à ta mère.
Je me levais en grognant.
— Moi aussi je t'aime, papa.
Après la douche et l'air interloqué de ma mère quand j'étais descendue dans le salon, je pu enfin manger mon premier vrai repas et m'endormir le ventre plein.
Le lendemain, cependant, je fus réveillée à cinq heures du matin par Kakashi-sensei qui toquait à ma porte.
Je l'ai fusillé du regard, avant de me lever histoire de tirer les rideaux et de retourner dans mon lit. Comprenant mon intention, Kakashi-sensei se mit à parler :
— Yo, on a une mission. Ouvre la fenêtre.
Je me figeai.
Quelques secondes plus tard, Kakashi entrait dans ma chambre. Il allait ouvrir la bouche, quand je m'écriais :
— Pourquoi vous m'avez fait une saloperie pareille, espèce de malade !
Le concerné soupira. Je me lançais dans un grand discours moralisateur, qui dura dix minutes au moins. Dix minutes pendant lesquels Kakashi-sensei tenta d'ouvrir la bouche. Je fini par fondre en larmes, et paradoxalement, ce fut mon mentor qui me calma.
— Le test initial était sensé être bien plus sûr. Sauf que nous n'avions pas prévu que tu tentes d'infiltrer certains tunnels.
— Mais à quoi vous vous attendiez ? Que je reste dans la grande salle ?
— Sakura, il existe deux types de tunnels dans cette section. Ceux où vous vous trouviez possèdent des pièges qui ne se déclenchent que dans certaines conditions. Si tu n'avais pas pu percevoir ton environnement, comme la plupart des ninjas pénétrant cet endroit, tu aurais été tranquille. C'est parce que tu savais où tu allais que ces pièges se sont déclenchés, et je ne parle même pas de ton alliance avec les prisonniers.
Il eut un silence.
— Vous vous foutez de moi. Vous êtes en train de me sortir que le test n'était pas mortel ?
— Il l'aurait été si tu avais été un Jônin. Disons que tu nous as surpris, parfois en bien, comme lors de la première épreuve, parfois en pire, comme lors de la deuxième.
…
— Non, c'est trop gros, décidais-je. Il y a forcément autre chose…
— Libre à toi de le penser. Maintenant, J'aimerais te parler de la mission que l'on a reçu hier…
Si un regard pouvait tuer, Kakashi-sensei aurait été six pieds sous terre. Cela ne l'empêcha pas de continuer :
— Dans deux heures, nous devrons trouver un chat.
…
— Ok, maintenant laissez-moi dormir.
— Tu n'as pas des questions ?
J'inspirais à fond, histoire de ne pas l'emplâtrer.
— Non. Bonne nuit.
