Disclaimer : Tout l'univers et les personnages de Twilight appartiennent à Stephenie Meyer !


La Push !

« Maman, papa, je vous présente Angela Weber, mon imprégnée. »

Embry sentait sa compagne légèrement stressée, mais il lui serra la main pour la rassurer. Il voudrait pouvoir lui parler par la pensée et lui dire que tout allait bien se passer. Le jeune homme tirait sa carrure de son père, et il avait les mêmes cheveux noirs et les mêmes yeux marrons. Sa mère, par contre, était un peu plus petite que Angela, mais la force qu'elle mit dans l'étreinte qu'elle quémanda à la jeune fille la dérouta.

« Sois la bienvenue, Angela. » Mrs. Call s'écarta pour mieux observer sa belle-fille. « Ce que tu es ravissante. » Elle regarda son fils. « Elle a du caractère, j'espère ? »

« Oh elle en a de plus en plus depuis qu'elle traîne avec Kim et Bella. » répondit-il.

« Tant mieux. » dit sa mère, avant de rajouter pour Angela : « Ne te laisse pas faire. »

Angela serra la main de son beau-père, ce qui lui fit drôle de penser qu'en quelques jours à peine, elle avait déjà gagné des beaux-parents. D'habitude, on ne les rencontrait pas avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois de relation, mais ce n'était pas une situation habituelle.

« Je vais aller me changer. » dit Embry.

« Oui, le dîner sera prêt d'ici vingt minutes. » lui dit sa mère.

« Parfait ! » dit-il avant d'embrasser sa mère sur la joue.

Ne voulant pas laisser Angela livrée à elle-même, il lui prit la main et l'emmena dans sa chambre.

« Respire, ma belle ! » lui dit-il une fois dans la chambre, gardant pour lui son amusement.

« Ne va pas croire que je ne sais pas que ça tu trouves ça drôle. » marmonna-t-elle en allant s'asseoir sur le lit.

« Mais non, je ne trouve pas ça drôle. » dit-il en allant s'asseoir à côté d'elle. « Ok, peut-être un tout petit peu, mais c'est juste parce que tu te prends la tête pour rien. Mes parents ne vont pas te poser de questions embarrassantes, ni nous demander si je t'ai marqué et où on en est du rituel. Ils connaissent les étapes, mais ils ne s'en mêleront pas. Je te le promets. La seule chose que ma mère va vouloir c'est en savoir un petit peu plus sur ta famille, c'est tout. Je le saurais si ça te gêne, et je lui dirais d'arrêter. Elle n'est pas du genre à insister. »

« Je vais me calmer. » dit Angela, prenant une grande respiration. « Ta mère a l'air plus cool que la mienne, en tout cas. »

« C'est la meilleure. » sourit Embry. « Et c'est vrai que je ne connais pas vraiment la tienne, mais avec ce que tu m'en as dit, ma mère ne risque pas de beaucoup l'apprécier. »

« On évitera de les présenter alors. » dit Angela. « Du moins, le plus longtemps possible. »

Secouant la tête, Embry prit le menton de sa compagne entre ses doigts et l'embrassa.

« Je vais vite me changer. »

Il se leva, prit des vêtements dans sa commode et alla dans la salle de bain. Seule, Angela en profita pour observer la chambre de son petit ami. Elle était de taille normale, et très bien rangé. Embry avait le sens de l'ordre et de la propreté. Il n'y avait aucun caleçon sale qui traînait par terre, et la chambre était aérée grâce à la fenêtre à moitié ouverte. Elle était très peu meublée par contre, juste le strict nécessaire. Un lit, un bureau, une large commode, une table de chevet et une panière pour le linge sale près de la porte.

« Ma chambre est à ton goût ? »

Elle sourit et se tourna vers Embry. Il avait troqué ses vêtements de la veille contre un short en jean et un t-shirt noir.

« Ouais, j'aime bien. C'est sobre, comme toi. » dit-elle. « Je vois que t'as remis tes chaussures. »

« Tu voudrais que je me balade pieds nus ? » arqua-t-il. « Non ma belle, d'autant plus qu'on va dîner, et ma mère m'a bien élevé. On ne va pas nu-pied dans la cuisine au moment du repas. »

« C'est ta mère qui a aéré la chambre ? » demanda-t-elle.

« Oui, et elle a même changé mes draps, mais sans que je le lui demande. » précisa Embry. « Elle a su que tu dormirais ici alors, elle a voulu que tout soit parfait. »

Il lui tendit les mains, qu'elle prit et elle se mit sur ses jambes.

« T'es prête à descendre, et à dîner avec mes parents ? »

« Oui, mais avant… » Elle se faufila contre son corps et noua ses doigts derrière sa nuque. « … embrasse-moi. »

« Avec plaisir ! »

Ils durent faire un gros effort pour ne pas se laisser emporter, le souvenir de leur moment sensuel dans le labo photo toujours en surface.

« On continuera plus tard. » dit Embry, manifestement troublé par le baiser. « Allons dîner. »

Chaque fois qu'il embrassait Angela, c'était tout son corps qui s'enflammait. Il devait prendre sur lui. De toute façon, il n'avait pas le choix. Elle allait le faire attendre aussi longtemps qu'elle le désirait, et il allait s'en accommoder, sans pour autant rester sage non plus.

« Hum maman, ça sent super bon. » dit-il en entrant dans la cuisine.

La table était dressée pour quatre. Mrs. Call avait mis les petits plats dans les grands en couvrant la table d'une belle nappe bordeaux.

« Vous n'étiez pas obligé d'en faire… autant. » dit Angela, avant de grimacer. « Désolée, c'est magnifique je… »

« Détends-toi, Angela ! » Embry l'embrassa sur le front. « Ma mère fait ça à chaque fois que quelqu'un vient dîner chez nous. Elle est comme ça. »

« Excusez-moi je… »

« Balivernes ! » dit calmement Mrs. Call en balayant l'excuse d'Angela d'un revers de la main. « Tu dis ce que tu penses, et je respecte ça. Asseyez-vous ! J'espère que tu aimes l'osso-buco, Angela. »

« Oh euh, oui, comme tout le monde ! » dit Angela.

Les assiettes remplies et servit, les verres d'eau posés devant chaque personne attablée, Angela fut surprise de voir que personne ne récite les grâces. Dans sa famille, sa mère insistait pour le faire à chaque repas du soir. En même temps, son père était Révérend donc… Mais qu'elle était bête, les Quileute avaient leur propre tradition. La main d'Embry sur sa cuisse la sortie de sa rêverie. Elle croisa son regard et se détendit.

« Parlez-nous un peu de vous, Angela. » demanda Mr. Call. « On voit rarement Embry depuis que vous vous êtes imprégnés, qu'on ne sait rien du tout. »

« Oh euh, et bien, mon père est le révérend de Forks. » dit Angela. « Je suis fille unique et, euh… »

« Elle n'aime pas trop parler d'elle. » leur confia Embry.

« Nous voyons ça. » s'amusa Mrs. Call. « Si nos questions te mettent mal à l'aise, dis-le-nous. »

« Vous cherchez à me connaître, c'est normal. » dit Angela, en souriant. « Ma mère ne travaille pas, mais elle aide mon père à la paroisse. Ils sont à Portland pour quelques semaines encore, ma grand-mère s'est blessée et ils s'occupent d'elle. »

« Rien de grave, j'espère ? » demanda Mrs. Call.

« Non, elle se remet bien. » répondit Angela. « J'ai passé une partie de mes vacances là-bas, mais je ne voulais pas y rester tout l'été alors mon père m'a ramené et, j'ai rencontré Embry quelques jours après. »

« Et on en est très heureux. » dit Mrs. Call, en posant la main sur celle de son mari. « Bienvenue dans la famille, Angela, et je veux que tu saches que tu y seras toujours accueilli à bras ouverts, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. »

Angela déglutit. Elle ne s'était visiblement pas attendue à cela, mais plaqua un sourire sur ses lèvres. Le dîner – qui était délicieux – se poursuivit et au moment du dessert, composé d'une tarte aux pommes, Mrs. Call demanda :

« Dis-nous Angela, sais-tu ce que tu aimerais faire après le lycée ? »

« Eh bien, oui mais, je crains que ce ne soit un peu compliqué. » dit-elle.

« Pourquoi cela ? » demanda Mr. Call. « Est-ce irréalisable ? »

« Non, du tout, c'est juste que, euh, et bien ma mère et moi avons une opinion divergente sur le sujet. » répondit Angela.

« Angela adore la photo, et elle veut en faire son métier mais sa mère refuse et veut qu'elle aille dans une grande fac à la place. » expliqua Embry à sa place. « Ce qui, bien sûr, n'est pas à elle de décider mais à toi. »

Il prit la main d'Angela dans la sienne et la porta à ses lèvres.

« Je suis bien d'accord. » dit Mrs. Call. « Y a-t-il des écoles, pour cela ? »

« Oui, il y en a une très prestigieuse à Seattle, mais c'est très dur d'y entrer. » dit Angela. « Mais il n'y en a une autre à Portland, plus abordable. Je ne sais pas encore dans laquelle j'irais. Si j'y vais. »

« Tu iras. » lui promit Embry.

« As-tu le soutien de ta famille, à part ta mère ? » demanda Mr. Call.

« Mon père et ma grand-mère sont pour que je réalise mon rêve. » acquiesça Angela.

« Alors c'est réglé. » dit Mrs. Call. « Si ta mère a un problème avec ça, tu n'as qu'à me laisser seule cinq minutes avec elle que je lui dise le fond de ma pensée. »

Embry s'étouffa avec sa bouchée de tarte. Il toussait et riait en même temps. Il but une longue rasade d'eau pour faire passer tout ça. Il se sentit mieux, et échangea un regard amusé avec son père. Ouais, sa mère n'avait pas sa langue dans sa poche, et n'hésitait jamais à dire ce qu'elle pensait.

Après avoir partagé un thé avec sa belle-mère, qui lui avait montré des albums de famille, et plus précisément des photos de bébés d'Embry, Angela alla à la salle de bain pour se préparer pour la nuit. Son sac l'attendait sagement sur une chaise près du lavabo. Elle se démaquilla et se passa de l'eau sur le visage, se brossa les dents, et vida sa vessie. Son pyjama se composa d'un shorty moulant noir et de la brassière assortie. Elle gagna vite la chambre d'Embry, ne voulant risquer de tomber sur ses beaux-parents dans cette tenue, et le jeune homme, allongé sur son lit, grogna de désir en la voyant.

« Y a un verrou, sur cette porte ? » demanda-t-elle en fermant la porte derrière elle.

« Non, mais ma mère ne rentre jamais sans ma permission alors, on ne risque rien. » dit-il. « Approche un peu. »

Elle lâcha son sac par terre, et répliqua :

« Et si je ne veux pas ? »

Oh, elle voulait jouer ? Se mordant la lèvre, elle se rapprocha du bureau très bien rangé, et laissa ses doigts glisser sur le bois, avant de se hisser dessus. Embry se leva du lit en deux temps trois mouvements, et rejoignit sa belle, s'immisçant entre ses jambes.

« T'as décidé de me rendre dingue, hum ? »

« Hum… possible ! » sourit-elle. « N'oublie pas que je mène la danse. »

« Et toi, n'oublie pas de ne pas trop jouer avec le feu, tu risquerais de te brûler. » lui dit-il.

« C'est peut-être ce que je veux ? »

« Ma belle, il est trop tard pour me chercher des noises. » Il l'embrassa. « Allez, au lit. »

Vendredi 25 juillet 2008 !

La Push !

Dans une maison à la charpente rouge, et dont on pouvait y accéder grâce à une rampe en béton, un jeune garçon était épuisé. Son corps changeait, aussi. Il avait pris en masse musculaire, à tel point que c'en était déroutant. Il savait que son temps approchait, et ça se sentait avec les changements qui s'opéraient en lui. Ce n'était plus qu'une question de temps. Qu'est-ce qu'il avait chaud ! Et faim, aussi. Ah, la nourriture ! Il savait que son appétit allait s'accroître, mais pas autant que le jour où il deviendrait un loup-garou. Heureusement que sa transformation tenait lieu durant les vacances d'étés, mais elle allait le tenir éloigné de Leah. Leah ! Le coude sur la table, la tête appuyée contre sa main et le regard perdu dans son bol de céréales à moitié vide, Jacob visionna le doux visage de Leah Clearwater. Elle avait un an de plus que lui, et il en était dingue. Ils étaient amis, mais il espérait tellement plus. Elle lui rendait son intérêt, il en avait la certitude et elle ne s'en cachait pas, mais il ne pouvait rien faire. Il n'était pas encore un loup, et il ne voulait pas la blesser si jamais… Non, ne pense pas à ça. Au fond de toi, tu sais qu'elle est faite pour toi. Ça a marché pour Jared. Il a toujours été fou amoureux de Kim, et regarde maintenant. Il s'en est imprégné et son très heureux. Moi aussi je veux connaître ça, mais avec Leah. Je ne veux personne d'autre.

« Oh, Jacob ! »

D'un sursaut sur sa chaise, Jacob revint à la réalité et fixa son père, assis de l'autre côté de la table.

« Quoi ? »

« C'est plutôt à moi de te poser la question. » dit Billy. « Qu'est-ce qui te tracasse ? »

« Rien, je suis fatigué, c'est tout. » dit Jacob. Ce n'était pas entièrement la vérité, mais ce n'était pas non plus un mensonge. « La transformation approche, et les changements de mon corps m'épuisent. »

« Ça ne sera plus très long. » lui promit Billy.

« Ouais ! » soupira le jeune garçon.

Il débarrassa la table du petit-déjeuner, avant d'aller s'isoler dans le garage. La mécanique l'aidait à se calmer et à se recentrer, encore plus ces derniers temps. Penché au-dessus du capot ouvert de la voiture qu'il retapait pour lui-même, il se vida la tête et se perdit dans la mécanique. Il ne saurait dire combien de temps passa, lorsqu'on deux petits coups furent frappés à la porte du garage. Elle était venue le voir bricoler tellement de fois qu'il reconnaissait parfaitement son visiteur. Ou plutôt sa visiteuse. La porte du garage s'ouvrit, et la douce voix de Leah Clearwater se fit entendre.

« Jake, je peux entrer ? » demanda-t-elle. « Ton père m'a dit que tu étais là. »

« Oui, entre, je t'en prie. »

Fermant les yeux, il respira un bon coup. Il devait toujours prendre sur lui pour ne pas lui sauter dessus chaque fois qu'ils se voyaient. Plutôt chaque fois qu'ils se retrouvaient seuls. Jared, Paul et Embry avaient réussis à ne sortir avec personne avant leur transformation, Jake en était capable aussi. Enfin, Paul et Embry n'avaient pas passé des années à désirer la même fille. Détends-toi Jake. Ce ne sera plus très long avant que tu ne sois fixé. Rouvrant les yeux, il se tourna vers Leah. Elle était si belle. Ce jour-là, elle portait un jean qui lui collait au corps. Des bottes plates, et un bustier violet sous un gilet noir. Wow !

« Salut ! » souffla-t-il. Il secoua la tête et se reprit. « Qu'est-ce que tu fais-là ? »

« J'avais envie de te voir. » avoua-t-elle en haussant les épaules comme si c'était une évidence. « Mais, si je te dérange… »

« Non, ça va. Mais je ne suis pas sûr d'être d'une très bonne compagnie, aujourd'hui. » dit-il. « Je suis un peu fatigué, c'est tout. »

« Tu es malade ? » demanda-t-elle, visiblement inquiète. Elle s'approcha de lui et posa le dos de sa main sur son front. « Jake, tu es brûlant ! »

Quel scoop !

« Je vais bien, Leah. » la rassura-t-il, en lui prenant la main qui était posé sur son front. « Ne t'en fais pas pour moi. »

De son autre main, elle toucha ses longs cheveux noirs et y glissa ses doigts. Quand il la vit se mordre la lèvre, il sut ce qui risquait de se produire, mais il ne fallait pas.

« Jacob… » souffla-t-elle.

« Leah, s'il te plaît. On ne peut pas. »

Ces mots lui brûlaient la gorge. Doucement, il s'écarta de Leah et s'obligea à mettre de la distance entre eux. Qu'est-ce que c'était dur !

« Pourquoi ? » demanda Leah. « Jake, tu me plais, et je te plais aussi alors, pourquoi on ne pourrait pas ? »

« C'est compliqué. » répondit-il. « Si je pouvais t'en parler, crois-moi je le ferais sans hésiter. »

« Qu'est-ce qui t'en empêche ? » voulut-elle savoir. Devant l'absence de réponse, elle dit d'elle-même : « C'est compliqué, c'est ça ? »

Il hocha la tête. Quand il vit une larme rouler sur sa joue, il jura entre ses dents. Il ferma la distance entre eux et alla la prendre dans ses bras. Tant pis si ça devait le tuer de l'intérieur. Leah ne pleura pas, mais enroula ses bras autour de sa taille. Jacob l'embrassa… sur la tempe, et lui murmura :

« Je te promets que le moment venu, je te dirais tout. »

Après le départ de Leah, Jacob quitta le garage, et après avoir pris une douche pour ôter toutes les traces de cambouis qu'il avait sur les mains et ailleurs, il courut jusque chez Sam. Il n'était pas encore un loup, mais Sam saurait le rassurer et le conseiller. Le moment venu, Jacob deviendrait l'Alpha, mais le plus tard serait le mieux. Il n'était encore qu'un gamin.

« Jacob ? Qu'est-ce qui se passe ? » demanda Sam, quand il ouvrit la porte.

« Je sais que Leah n'est pas censé savoir la vérité, mais je ne sais pas si je vais pouvoir tenir encore longtemps à lui mentir. »