Elsa & Anna
La Reine des Neiges/Une fête givrée (films d'animation)
Grande sœur-petite sœur
On pourrait croire qu'il fallait plus que quelques mois pour réparer une sororité malmenée, écrasée et déchirée par les difficultés qu'avait connues Elsa depuis qu'elle avait accidentellement blessé sa jeune sœur en jouant. Après tout, les deux princesses ne s'étaient plus fréquentées depuis ce jour-là, depuis une période où elles étaient encore enfants. Tout aurait pu se mettre à les séparer en grandissant, malgré tout ce qu'elles avaient partagé dans leur enfance. Pourtant, Anna ne s'était jamais découragée une seule fois à chercher la compagnie de sa sœur. Leur lien n'était pas quelque chose de ténu et fragile qui avait besoin qu'on l'entretienne pour continuer à vivre. C'était une petite flamme vive et sincère, aimante, qui demeurait dans leurs cœurs et qui souffrait de l'absence de l'autre, depuis qu'Elsa avait l'interdiction quasi-systématique de sortir de sa chambre et de voir sa cadette. L'amour avait été mis en sourdine, mais il ne s'était jamais tu.
Et, malgré les années qui s'étaient entassées sur elles, il ne s'était pas rompu. Quand Elsa et Anna s'étaient enfin revues vraiment pour le couronnement de l'aînée, ça avait été comme si rien, ni les années, ni les habitudes différentes, ni l'absence ne les avaient séparées. Les sourires complices, les petits rires, la tendresse et la joie de se revoir, ils avaient été les mêmes. Et, une fois que toutes les péripéties qui avaient suivi s'étaient achevées, les choses n'avaient pas été étranges, embrouillées ou maladroites entre elles. Elles avaient toujours été sœurs. Pourquoi cesseraient-elles de l'être maintenant ?
"Elsa, ce n'est vraiment pas prudent. Tu devrais rentrer te reposer, s'inquiéta Anna devant les éternuements de plus en plus nombreux de sa sœur.
-Mais non, ça ira, rétorqua la reine en continuant de la guider le long du château, où elle avait caché des présents pour son anniversaire.
-Elsa..."
Bien sûr qu'Elsa était malade, mais ça faisait si longtemps qu'elle n'avait pas gâté sa petite sœur, cette fête était censée être un jour merveilleux, une preuve d'amour ! Elle ne pouvait pas laisser un rhume la gâcher ! Enfin, jusqu'à ce qu'elle ne tienne vraiment plus debout et qu'Anna parvienne à la tirer par le col jusqu'à son lit. Là, elle lui donna de la soupe à la petite cuillère et la borda. Elle défit sa tresse blonde, puis la refit pour y rassembler toutes les mèches hirsutes qui en dépassaient. Puis elle mit de l'eau à côté de son lit et lui fit un bisou sur le front. De tous les cadeaux qui lui avaient été faits dans la vie, le plus beau, c'était d'avoir enfin de nouveau sa sœur à ses côtés.
