16/10/2015
Hello !
Je suis un peu à la bourre, sorry sorry.
Buuuut.. HOLLIDAYS ARE HERE !
Blabla de l'auteure : Aujourd'hui, à la cantine de mon lycée, il y avait un truc bizarre. Non, pas du serpent à midi, pas un poil étrange dans l'assiette... Non, il y avait des cochons. De vrais cochons, je veux dire, vivant tout ça ! Ils étaient vraiment cute.
Chanson du moment : Just be friend / french cover
Réponses aux reviews :
#LoveZeref : Ehhh, ils sont quand même importants dans l'histoire ! Mais je te l'accorde : ils mériteraient bien une bonne claque :')
Merci pour la review ! Super, si tu adores toujours :3
#Maari Blue : Désolée, je ne t'ai pas répondu par PM, je le fait ici !
Ouais, j'étais obligée de le mettre. En fait j'étais pas obligée, mais vouala quoi.
Oh noooon. Heureusement que j'ai prévenu alors ! Ma soeur est insupportable quand elle veut u_u
C'est Eve après, elle a déjà vachement bossé, puis Death Note quoi...
Moi j'avais déjà entendu "trop d'arbres tue les arbres", "Trop de description tue la description" #VictorHugo, mais de toute façon cette expression MARCHE avec TOUT !
Ahhhh ! Ça me fait plaisir que tu me dises tout ça ! Merci, c'est très gratifiant de me dire ça !
Niveau de spoil : AUCUUUUUUN ! :)
BON CHAPITRE ! :3
Youhouuuuu le dixième chapiiiiitre ! Yeahhh :3
Chapitre dix : Leçon pré-assassinat
— Enfin les vacances ! soupira Eve en regardant tranquillement une série allongée sur son canapé.
Vêtue seulement d'une culotte et d'un vieux débardeur passé, l'élève se détendait enfin. Après la pression de l'assassinat, des examens, de tout le monde, elle avait enfin un peu de repos, et un peu de temps pour se prélasser…
Enfin, elle n'aurait pas beaucoup de temps pour ''ne rien faire'' la classe partait en août pendant trois jours tous frais payés grâce au pari avec la classe A.
Un voyage… pensa l'élève en levant les yeux d'un moment inintéressant de son épisode. Il y en aurait des choses à faire, à découvrir sur les uns et les autres. En plus de l'assassinat de leur professeur qui allait être planifié par la classe…
Dans une semaine, l'anglaise devrait reprendre le chemin de l'école, non pas pour étudier, mais pour l'entraînement intensif qui était prévu pour prévenir le meurtre de leur professeur. Après tout, ce voyage préparait la tentative la plus réussie qu'ils n'aient jamais tentée.
Une petite lumière qui clignotait attira son attention. Elle se pencha pour attraper son portable, et lire en diagonale un gros message.
Eve fronça les sourcils ce n'était pas bon signe.
Aura, sa meilleure amie d'Angleterre était une personne au fort caractère. Un peu trop parfois même.
Avec ses examens trop prenants, il est vrai qu'elle l'avait beaucoup délaissée elle répondait peu voire pas du tout, et avec du retard. L'élève de la classe E avait pourtant tenté d'expliquer à Aura son problème mais sans grand succès.
En clair, son dernier message était un énorme pavé expliquant à quel point le manque de messages de la part d'Eve blessait son amie, que toutes ses excuses n'étaient que des prétextes pour éviter la conversation.
Le tout était parsemé de remarques blessantes, de vieux souvenirs qui se consumaient lentement en cendres au fur et à mesure que le message se terminait, et se finissait d'un froid : « J'espère que je ne suis pas aussi insignifiante à tes yeux que tu ne me le montres. Je pense sérieusement à arrêter de t'harceler comme je le fais, de toute façon, tu t'en fous royalement. ».
À la fin du message, Eve grogna violement :
— Non mais elle est sérieuse ? Je lui ai répété quarante douze mille fois que j'étais hyper occupée à cause de mes exams de fous et c'est ELLE qui dit que je me fiche d'elle ? La grosse blague ! Pour la peine je réponds pas !
L'adolescente jeta son portable sur le canapé opposé à celui où elle se trouvait, tout en râlant quelques répliques cinglantes présentes dans le message d'Aura.
Plus qu'agacée, la brune était surtout blessée. Les examens n'étaient pas vraiment la seule raison de ses réponses tardives : l'assassinat de leur professeur était une des autres raisons, mais bien sûr, elle ne pourrait pas lui révéler.
En tournant les yeux vers l'écran de son ordinateur qui continuait de diffuser la série, elle réalisa qu'Aura n'était en soi pas le centre du problème.
Elle avait quitté Oxford et l'Angleterre, maintenant tout était derrière elle. Continuer de parler à son amie anglaise était comme remettre seulement la pointe des pieds dans son ancien monde.
C'est cela, et seulement cela qui gênait la jeune fille.
En regardant son portable qui était sur le fauteuil d'en face, le regard d'Eve dévia sur les enveloppes blanches posées sur la table basse.
Les résultats des examens avaient été renvoyés par courrier.
Pourtant, on les recevait déjà en classe, non ? Alors pourquoi les renvoyer une nouvelle fois ?
Encore le directeur et ses combines étranges, pensa l'anglaise.
Quand sa mère apprendrait ça… Enfin bon, ce n'était pas le moment, elle devait se reposer un peu tant qu'elle en avait l'occasion.
Pour le coup, le directeur avait fait fort. Elle avait eu le vague pressentiment qu'il pouvait tenter quelque chose, mais la britannique ne s'était surtout pas préparée à ce qu'il change ses sujets. Enfin, peut-être qu'elle y avait pensé, mais avait espéré que ce ne soit pas le cas.
Délaissant une nouvelle fois sa série, elle regarda l'heure : 13h14.
Vers seize heures, elle avait rendez-vous.
Avec qui ? Ah ça ! Un secret.
Bon, réellement c'était Maehara-kun qui lui avait proposé une sortie dans un parc d'attraction. Bien sûr, Eve connaissait sa réputation de chaud-lapin grâce à la classe, mais bon, ça ne pouvait jamais être qu'amusant. En plus, il y avait des chances pour que ce soit le jeune homme qui l'invite.
Des yens scintillèrent dans ses yeux.
Aller au parc gratis, manger gratis… Oui, c'est un bon plan, confirma la conscience de la jeune fille.
Un peu avant que l'heure du rendez-vous sonne, Eve enfila une tenue simplette : un short troué et un débardeur noir.
En regardant le soleil qui réchauffait sa fenêtre, elle attacha ses cheveux en une queue-de-cheval haute pour avoir la nuque au frais.
L'anglaise claqua la porte derrière elle, tout en baissant ses lunettes de soleil sur ses prunelles olive.
Arrivée au point de rendez-vous, elle aperçut Maehara qui l'attendait posé contre l'abri bus, essayant de profiter du peu d'ombre qu'offrait celui-ci.
En faisant un grand geste de la main, elle attira le regard du garçon qui enleva ses écouteurs pour sourire à l'anglaise.
— Coucou ! commença Eve. Je ne suis pas en retard au moins ?
— Non, non du tout, c'est moi qui suis en avance, répondit Maehara en gentleman.
La jeune fille consulta sa montre en réalité elle avait une dizaine de minutes de retard.
Le bus passa devant l'arrêt, et les deux adolescents y pénétrèrent évitant la cohue des personnes qui y montait.
— Je n'avais pas imaginé qu'il y aurait autant de monde à cette heure-là, admit le garçon en anglais.
— Moi non plus, répondit Eve en tentant de garder son sérieux en regardant Maehara collé à un obèse qui transpirait énormément.
Ledit homme s'essuyait sans cesse la sueur qui coulait de son front brillant. L'adolescent essayait quant à lui de rester le plus loin de lui, mais les virages et la forte affluence le poussaient toujours plus près de la transpiration nauséabonde.
Eve, qui était non-loin du garçon, sentait de sa place l'odeur fétide de l'homme, et au vu du visage du garçon, l'odeur de près devait être encore plus répugnante car il retenait des haut-le-cœur chaque fois qu'un virage le collait.
Un arrêt plus loin, une mamie se leva pour sortir, et proposa aimablement sa place à l'anglaise, qui accepta avec joie. Le siège n'était pas énormément large, mais si l'on se serrait un peu, on pouvait largement s'assoir à deux.
— Maehara, tu viens ? proposa l'anglo-saxonne.
— OK, dit-il en s'éloignant aussi vite qu'il le pouvait.
La brune se releva et laissa s'assoir le garçon avant elle, pour se coller à côté de lui.
Bon, elle avait une fesse dans le vide, l'autre sur le siège, mais ça ne durerait que quelques arrêts.
— Ça ne te gêne pas qu'on soit aussi collés ? demanda-t-il un peu gêné par cette soudaine proximité.
— Mais non ! Sinon, tu peux retourner à ton ancienne place, je suis sûre que tu en crèves d'envie, gloussa la brunette.
— Ça va aller, je suis mieux entouré ici.
— J'espère bien ! rigola-t-elle. Sinon, merci de l'invitation.
— De rien. J'avais envie de sortir, mais je n'avais personne à qui proposer la sortie. Je me suis dit que ça te ferais un peu visiter, sourit-t-il.
Autrement dit, il n'avait aucune autre fille à qui demander, songea Eve.
Arrivés devant le parc d'attraction, une brise plus fraîche souffla, au grand bonheur des adolescents. Les cheveux châtains du garçon voletèrent doucement sous le vent.
Il était vrai qu'il n'avait pas du succès avec les filles pour rien.
De toute façon, c'est juste une sortie entre camarades, je pense que s'il en avait été autrement, il aurait sorti le grand jeu.
— Ce manège te tente ? demanda le garçon en pointant un grand huit du doigt.
— Oui !
Ils entrèrent tous les deux dans le wagon, et les membres du parc abaissèrent les sécurités. La pression commençait à monter. La jeune fille examina les rails qui se courbaient dans tous les sens. Un peu inquiète la brune demanda :
— Tu n'as pas peur, toi ?
— Pas encore en tout cas, ria-il. Toi oui ?
— Pour l'instant non plus, mentit-elle en l'imitant.
Avant même que le châtain puisse répondre, le manège commença.
Avançant d'abord doucement sur une route droite, le wagon s'arrêta lentement juste avant la première descente, comme pour laisser le temps à ses passagers de commencer à angoisser.
D'un coup sec, les freins lâchèrent prise et le véhicule tomba à toute vitesse pour remonter aussi rapidement dans un virage.
Eve hurla à la mort.
Après quelques petites descentes et quelques virages, le manège s'immobilisa une nouvelle fois juste avant une pente bien plus raide que les autres. Au bout de celle-ci, les rails remontaient une nouvelle fois, mais pour former une boucle. Lorsque le wagon passerait, les passagers auraient la tête à l'envers.
Oh non, non non non, je veux pas faire ça !
— C'est un truc de fou ce machin ! hurla-t-elle en voyant le manège se rapprocher du vide.
— C'est ça qui est drôle !
La chute commença et accompagnée d'autres passagers, l'adolescente hurla à s'en arracher les cordes vocales. En criant, elle se rendit compte qu'elle bavait et que sa salive flottait dans les airs. La gravité oblige, cette dernière atterrit sur le visage d'une personne : son voisin.
Voyant le désastre, elle continua de crier et de faire mine de rien.
Le wagon s'arrêta une ultime fois à l'arrivée, et les passagers pour la plupart déboussolés descendirent.
À la fin du manège, la brune demanda innocemment :
— Tu n'aurais pas reçu un truc liquide sur le visage ? Moi si, je crois que c'est le mec de devant, chuchota-t-elle en accusant un homme aléatoire.
— Si, c'était dégueu d'ailleurs, tu n'aurais pas un mouchoir ?
Elle répondit par l'affirmative en tendant l'objet demandé. Ravie que son manège ait fonctionné, elle se sentit un peu coupable pour ce pauvre innocent qu'elle avait accusé.
— J'ai un peu faim… On pourrait acheter une barbe à papa ? proposa la jeune fille.
— Bonne idée, j'ai faim aussi.
Ils allèrent vers un stand où s'alignaient plusieurs pots de sucres de toutes les couleurs, représentant la saveur de ces derniers. Avec plusieurs minutes de délibérations, Eve choisit le goût fraise, et Maehara au coca.
— Oh mince ! s'exclama l'anglaise, embêtée.
— Quoi ?
— Je pensais avoir pris assez pour l'entrée ET le reste… Mais je ne vais pas pouvoir prendre une barbe-à-papa…
Le jeune homme inspecta son porte-monnaie, et découragé il dit :
— Je n'ai assez que pour une grosse barbe-à-papa, mais pas deux petites…
— Ne t'embête pas, c'est rien, je ne vais rien prendre, soupira-t-elle.
— Une grande barbe à papa s'il-vous-plaît, commanda le garçon.
— Oh mais il ne fallait pas !
Seulement, le garçon avait déjà payé.
Discrètement, Eve compta avec un sourire discret ce qu'il lui restait en argent : largement assez pour deux ou trois barbe-à-papa. De son côté le garçon recomptait sa petite monnaie, tout en cachant le gros billet dans son porte-monnaie.
Ah, s'il savait.
Ah, si elle savait.
Remercié plusieurs fois par Eve, ils allèrent s'assoir sur un banc, juste en face d'un manège. C'était un carrousel enfantin, où s'alternait cheveux noirs, blancs et bruns, décorés de rubans rouges et dorés. Le tout était en plastique bon marché. Néanmoins, cela rappelait de bons souvenirs à la jeune fille.
— Tu en veux un bout ? proposa le garçon en voyant Eve dans les nuages.
— Oui, fit-elle mollement en tournant ses yeux vers la sucrerie.
Elle attrapa un morceau de nuage sucré, et laissa fondre ce dernier sur ses papilles.
Le fait qu'ils n'aient qu'une friandise pour deux obligeait, une fois encore, à une certaine proximité.
Maehara pouvait en toute impunité tester ses nouvelles techniques de dragues –dont certaines venait de Bitch-sensei-, et Eve pouvait sans aucun scrupule profiter de l'argent du garçon pour s'amuser.
— Tu veux faire ce manège ? demanda Maehara en voyant la brunette fixer les cheveux qui tournaient.
Prise d'un soudain réveil, elle sursauta légèrement et en gloussant elle répondit :
— C'est un manège pour enfants !
Puis, en réfléchissant un peu, elle se tourna vers lui. Avec un sourire malicieux, et attrapa son bras et le tira vers le carrousel.
— Attends, Eve ! Je n'ai pas dit que je voulais le faire moi ! protesta-t-il dans un japonais trop bafouillé pour que l'intéressée ne réponde.
L'adolescente grimpa sur un cheval de plastique, et le garçon, un peu forcé, fit de même. Riant aux éclats, Eve photographia Maehara qui s'accrochait à sa monture de manière un peu forcée.
— Eve, si tu publies cette photo, je te jure que je pourrais provoquer un accident qui pourrait bien t'être fatal…
— Je préfère la garder comme moyen de pression, miaula-t-elle.
Les deux firent d'autres manèges un peu moins violents, puis quand le soleil commençait à devenir vermeil, ils décidèrent d'un accord commun de partir.
Ils reprirent tous les deux le bus, et par chance il était cette fois assez vide.
— À la semaine prochaine ! lança gaiement Eve.
— À la semaine prochaine, sourit le garçon aux cheveux châtain.
…xX*Xx…
Profitant encore de la rosée matinale et de sa fraîcheur, la brunette respira une grosse bouffée d'air.
Elle pénétra dans la classe en baillant à s'en décrocher la mâchoire, et salua ses camarades déjà présents.
L'anglaise s'avança vers Okuda qui était assise à côté de Nagisa et Kayano.
— Konnichiwa mina ! (Coucou tout le monde !) commença Eve naturellement.
— Hey, ça va ? s'enquit Kayano.
— Ça va, un peu dur de reprendre le rythme ! avoua la brune.
— Moi je me levais encore tôt, donc je n'ai pas eu de mal, continua Okuda.
— Tu as bien de la chance, dit l'anglaise en baillant une nouvelle fois.
— Je me demande si Karma va venir, questionna Nagisa.
— Il a intérêt ! gloussa Eve dans sa langue natale.
— Ah ben justeme-
— Et vu la dérouillée qu'il s'est prise aux exams il va moins se la jouer rebelle ! continua Eve en coupant le bleu.
Nagisa commença à chuchoter :
— Euh, Eve…
— Hm ? répondit cette dernière, surprise.
— Qui va moins se la jouer rebelle… ? demanda une voix dans laquelle on pouvait déjà sentir de l'ironie.
En se retournant rapidement, la brunette croisa les iris dorés du rouquin.
Oups.
— Attends une seconde, c'est qui qui s'est vraiment pris une grosse dérouillée ? Genre à cause du directeur… ? railla-t-il.
— Au moins, ce n'est pas à cause de ma petite personne que j'ai raté mes examens, n'est-ce-pas Akabane ?
— N'empêche que moi, je reste dans le top 20, rétorqua le garçon.
— Ce n'est pas le temps de parler de vos examens, gronda une voix d'homme.
Karasuma-sensei venait d'arriver, et la jeune fille baissa les yeux. C'est vrai qu'ils avaient autre chose à faire quand même, par exemple un entraînement intensif pour enfin essayer de tuer leur professeur-poulpe.
En regardant sa montre rouge brique, Eve réalisa qu'il n'était que huit heures.
Tous les élèves étaient en tenue de sport (même Karma), et tous commençaient l'échauffement avec zèle.
Puis commencèrent les premiers exercices habituels.
— Eve tu as commencé un sport de combat non ? demanda Karasuma.
— Ah, ça. Enfin, je veux dire oui. Du self-defense, ajouta-t-elle. Je me disais que ce serait peut-être utile pour l'assassinat et dans ma vie de tous les jours.
— Tes mouvements sont plus rapides et plus puissants. Ça ne te fera pas de mal, admit le professeur de sport.
Leur professeur leur apprenait surtout l'attaque, et ses capacités de combats étaient complétées grâce à son nouveau sport. De ce fait, elle savait attaquer, se défendre et aussi riposter. Pas sûr que ça serve contre Koro-sensei, mais dans sa vie future, sûrement.
Après une vingtaine de minutes de course et d'échauffement, suivis des premiers exercices habituels, les élèves commencèrent les entraînements aux couteaux.
Cette fois, Eve passait avec Hinata, la fille aux cheveux courts dotée une souplesse que l'anglaise enviait. En plus d'être une bonne gymnaste, elle était une bonne manieuse de couteau.
— En face de moi, en garde, ordonna le professeur d'éducation physique.
Les deux adolescentes se tinrent prêtes en position de combat.
D'un signal commun, elles commencèrent les assauts. Au début, Karasuma évitait bien, mais plus les secondes s'écoulaient plus les adolescentes étaient plus proches de le toucher.
La japonaise fit une rondade si rapide qu'elle en déstabilisa autant le professeur que sa coéquipière.
Profitant d'un instant de déséquilibre, Eve faucha la jambe droite de l'adulte qui aidé d'Hinata tomba.
Les élèves touchèrent en même temps leur professeur à la poitrine.
— Ouaiiiiiiis ! s'exclamèrent les filles en se tapant dans la main.
— Bien joué, je note ça, félicita Karasuma en se relevant.
— C'était quand même un sale coup, dit Irina qui se situait à quelques pas de la scène.
— Elles y sont arrivées, c'est déjà énorme, répondit l'homme.
En approchant un peu, Irina tendit le bras vers la tête du professeur qui ne bougea pas. Elle enleva seulement une feuille qui s'était logée dans ses cheveux.
— Juste une feuille, souffla-t-elle en montrant cette dernière.
Karasuma ne répondit pas et regarda ailleurs, avant d'appeler les suivants qui se battraient contre lui.
— Roh, vous y arriverez un jour Bitch-sensei, encouragea Eve en jetant un regard oblique vers leur professeure de langues.
— De quoi tu parles sale môme ! Va retourner t'entraîner avant que je t'étripes ! ragea la blonde.
Qu'est-ce qu'elle pouvait être mignonne, Bitch-sensei, lorsqu'elle ne faisait pas la pouffe ! Elle était même adorable, lorsqu'elle s'approchait maladroitement de Karasuma. Sûrement un des seuls hommes de la terre qui pouvait résister à ses charmes.
Cette fois, ce fut le tour de l'entraînement de tir. Supervisé par Lovro-sensei, le maître d'Irina, les exercices étaient assez rigoureux.
Même si ce n'était pas des vraies, les armes pesaient leur poids, et tirer plus de trente minutes avec un pistolet en bout de bras, c'était assez fatigant.
C'était assez déprimant d'ailleurs. Eve était aussi nulle pour les cibles mobiles que les cibles statiques. Sa précision avait d'ores et déjà étaient prouvée lorsqu'elle lançait des petits mots sur la table d'un certain rouquin.
Pourtant, Lovro ne se décourageait pas.
— Essaie de viser cette cible, intima l'assassin professionnel.
En fermant l'œil gauche, elle s'exécuta.
— Tu es droitière, non ?
— Oui, admit-t-elle, tout en constant qu'elle n'avait pas touché sa cible.
— Ferme l'œil droit et essaie de tenir ton arme avec la main gauche. Assis-toi et contrôle ta respiration. Maintenant, expulse un peu l'air de tes poumons.
La brunette essaya de viser le smiley qui servait de cible. Elle était à cinquante mètres.
— Tire.
Cette fois, la balle était plus proche de la tête dessinée de Koro-sensei.
— Je vois… Certaines personnes préfèrent tirer les deux yeux ouverts, ça demande de l'entraînement, mais c'est possible. Maintenant calme ton rythme et essaie de tirer entre deux battements de cœur.
Une nouvelle fois, l'anglaise visa, et appuya sur la gâchette.
— Oh !
Cette fois, la balle était ancrée à quelques centimètres de l'œil gauche du visage souriant jaune. Un sourire étira ses lèvres.
— J'ai réussi ! s'extasia-t-elle en souriant à l'assassin.
— Si tu t'entraînes tu devrais pouvoir obtenir un niveau convenable.
— Merci !
En rejoignant Nagisa, Kayano et Karma qui étaient décidément toujours ensembles, Eve gloussait en sautillant comme une enfant de quatre ans qui viendrait de recevoir une nouvelle poupée.
— Ehhhh ! J'ai touché ma cible ! se pâma la gamine.
— Ah, c'est cool, encouragea la fille aux cheveux verts.
— Ma foi tu ne devais pas être très douée avant, ricanna Karma.
— Mais la ferme ! Je suis sûre qu'au couteau je t'explose en plus ! rétorqua-t-elle en le regardant de haut, le sourire aux lèvres.
— Tu ne devrais pas parier avec Karma sur des choses comme ça, conseilla Nagisa en attendant la réaction de son ami.
— Bats-toi si tu en es si sûre, défia le roux avec son éternel sourire narquois.
— Si tu veux, rigola la fille en sortant le couteau destiné à tuer Koro-sensei. Le premier qui touche l'autre ?
— Disons, toucher mortellement, corrigea le garçon.
— Ok.
Sans même attendre une seconde, Karma lança son bras armé du couteau vers le visage de l'anglaise, qui l'évita avec un mouvement seulement dû à ses réflexes.
Avant qu'elle ne tente quoi que ce soit pour dévier et attraper son bras, l'adolescent avança son poing rapidement vers son visage.
Elle bloqua le coup grâce à son avant-bras et envoya son poing vers la tête du rouquin.
Plus rapidement qu'elle ne l'imaginait, il arrêta son coup.
Oubliant peut-être le couteau, Eve ne vit pas arriver l'arme vers sa poitrine, elle plaça ses bras en croix pour bloquer le coup au dernier moment.
Le rouquin attrapa de sa main gauche le cou la brune et la poussa en arrière. Juste avant qu'elle ne s'étouffe, il lâcha le cou de l'européenne. Le dos cambrée, maintenue sur ses pieds seulement grâce à la main droite de Karma qui l'avait rattrapée entre le cou et le dos, on aurait pu croire qu'ils dansaient le tango plus qu'ils ne se battaient à mort. Le rebelle de la classe attrapa son couteau de sa main libre.
— M'accorderiez-vous cette danse ? demanda le rouge en appuyant son arme entre les clavicules de la brune.
— Va te faire foutre, grinça l'anglaise en se débattant.
Lâchée, elle tomba sur ses fesses dans un bruit sourd.
— Quoi, je pensais que tu ''m'exploserais'' ? railla l'adolescent.
Les yeux vert forêt foudroyèrent les iris dorés du garçon.
Avant de répliquer n'importe quelle phrase un tant soit peu blessante que Karma aurait aussitôt mise en poussière, Eve se releva, épousseta son jogging maculé de terre et fit volte-face le pas lourd.
— Bah quoi, c'est toi qui a voulu qu'on se batte nan ? provoqua une nouvelle fois le garçon.
— La ferme ! cria seulement la brunette.
— Karma-kun t'as un peu exagéré, dit Nagisa en regardant l'anglaise partir rageuse.
— J'pense pas. J'trouve même avoir été un peu gentil.
Nagisa soupira, les ardeurs sadiques de Karma étaient assurément bien difficiles à contenir. Eve était apparemment une personne assez rigolote lorsqu'elle était énervée, ce qui était, au grand bonheur du rouquin assez souvent le cas.
Putain !
Certes, ça ne faisait pas très longtemps qu'Eve suivait les cours de self-defense et ceux de Karasuma-sensei, mais quand même ! Être battue d'une telle façon… C'était inconcevable ! Son amour-propre en avait pris un coup. Encore une fois.
Y avait-il une chose, rien qu'une seule, dans laquelle elle pourrait montrer ses valeurs ?
Pour l'instant non.
L'anglaise prit le bus pour gagner un peu de temps il ne lui faisait gagner que quelques minutes, car elle ne le prenait que pour deux arrêts.
Soudain, elle reçut un mail d'un contact inconnu.
Elle tenta de lire les kanji du nom, heureusement, il y avait des katakanas*.
— Aka- euh… Ka-ru-ma. Oh.
Karma lui envoyait un mail ? En y réfléchissant bien, au Japon, ce n'était pas anormal d'avoir les adresses mails d'à peu près toutes les personnes de la classe, mais c'était étrange quand même.
Ses sourcils se froncèrent un peu. Nerveuse, elle se demandait si elle allait réussir à lire le message, et fit défiler l'écran le texte était écrit en anglais. Elle souffla de soulagement.
Evidemment, pensa-t-elle en songeant à son niveau de japonais assez médiocre.
Elle renomma tout de suite le contact, et lu ensuite le message.
De : Karma Akabane Mr Grosse tête
À : Eve Bell
Pas trop déçue d'avoir perdu ?
Sérieusement, t'étais pas trop mauvaise, prend pas la mouche, Clochette*² )
Il était sérieux lui ? À faire des jeux de mots avec son nom de famille ? ''Bell'', ''Clochette'', il n'avait rien trouvé de mieux ?
Toutefois, ça fit sourire la brunette, puis en se remémorant sa défaite, et fronça les sourcils.
De : Eve Bell
À : Karma Akabane Mr Grosse tête
T'es vraiment insupportable comme mec.
Pourtant j'ai perdu il me semble.
Clochette t'emmerde.
Elle ne savait pas trop comment répondre, puis se rendit compte qu'en fait, là, tout de suite, elle se fichait de savoir si son message n'était pas assez violent, ou trop, ou si elle avait répondu trop rapidement…
Et quelques secondes plus tard, juste avant d'appuyer sur la touche ''envoi'', elle se demandait si son message pouvait être envoyé tel quel.
C'est qu'un message, quoi. Arrête de stresser bon sang.
Elle appuya sur la touche, et le message s'envoya.
Au moins, elle n'avait pas cogité comme ces filles dans les shôjo, qui mettaient trente ans à répondre au mec qu'elles aimaient, parce que le message est d'un coup trop long, d'un coup trop court, pas assez émotif, trop émotif…
Puis il y avait le fait que plutôt que de l'amour, Eve le trouvait un peu insupportable, du même modèle que Gakushû Asano.
Au moins, la spontanéité de l'anglaise l'avait un peu aidée.
De : Karma Akabane Mr Grosse Tête
À : Eve Bell
On me le dit souvent. )
Sérieux, demain on remet ça et je t'entraîne s'tu veux.
C'est gentil.
Quoi l'entraîner ? Ça puait un peu le piège et pourtant…
Bah, au pire elle ne risquait rien non ?
De : Eve Bell
À : Karma Akabane Mr Grosse Tête
De rien x2
Je ne te force à rien.
Quelques secondes plus tard, elle reçut directement la réponse.
De : Karma Akabane Mr Grosse Tête
À : Eve Bell
Ok.
Ok quoi ? ''OK je t'entraîne'' ou ''OK tu te démerdes seule dans ta nullité absolue ?''.
Roh tant pis on verra demain, pensa-t-elle en rangeant son téléphone dans son sac.
Elle remarqua alors qu'elle était arrivée, et se hâta de sortir du bus. Tout poussant tous les passagers, non sans recevoir des insultes de ces derniers, et réussit à sortir avant que les portes ne se referment.
Émerveillée, elle contempla le soleil qui rougissait le ciel. Elle était tellement sur Terre qu'elle n'avait pas remarqué que la nuit commençait doucement à tomber, apportant les premières brises fraîches du soir.
Il ne restait plus beaucoup de temps avant le voyage sur l'île d'Okinawa…
Eve avait plus que hâte.
_
* Pour rappel les katakanas servent à écrire les mots étrangers (en autres), le prénom de Karma s'écrit lui avec des katakanas. Et c'est bien plus simple à lire parce que c'est un système syllabaire. Genre ce katakana c'est ''ba'', celui-ci ''ka''… C'est nettement moins compliqué à lire que les kanji -_-
*²En anglais la fée Clochette c'est « Tinker Bell », vous aurez reconnu le nom de famille d'Eve. Grosse blague de Karma, vouala. Bien sûr, en français, c'est un peu plus bizarre x)
Prochain chapitre vendredi prochain !
Bisous.
Re-re-viiiiiiew, re-reviiiiiiew s'il-vous-plaît une petite reviiiiiiew ! *sur l'air de Libérééééee, délivréééeeeee*
