23/10/2015

WHOUUUU c'est bon les vacances hein ? Enfin, pour ceux qui en ont (même si je pense que c'est le cas de la majorité qui me lit).
Bon sang, je suis au chapitre 11 quand même, ça me choque un peu d'un côté.

Blabla de l'auteure : Vu que y'a des gens qui le lisent, je continue. Vouala. Cette semaine, la meilleure amie de ma soeur (dont je suis assez proche quand même) est venue passer les vacances chez nous. Cette folle m'a offert le tome 5-6-7 de Assassination Classroom *w* Donc je suis contente ^^
J'ai aussi fait du baby-sitting, ça s'est bien passé donc c'est cool :3
Chanson du moment : Genealogy of red, white and black - Rin et Len Kagamine & Lily

Pas de review pour dernier chapitre, je ne sais pas si c'est parce que vous n'avez pas aimé, mais bon soit XD

Réponse à la review :
#Etoile Bleue : Je ne pensais pas que tu allais commenter ! C'est cool si tu aimes :3 Et ne t'inquiète pas mon chaton c'est pas grave si ta review est petite, dis-toi que l'autre fainéante n'en a pas encore fait :p Bisous quand tu verras la réponse (puisque que t'es au chapitre 3 XD).

*Clin d'oeil à Laulann : J'ai goûté des Pocky cette semaine ! Je les avais acheté à l'animasia (espèce demini Japan Expo mais à Bordeaux), et j'ai pensé à toi :3 Alors, grosso modo, c'est quasiment le même goût que les Mikado XD
*Et un petit coucou vite-fait à Fullby qui a jeté un oeil à cette fic :3 (et qui me rappelle que je délaisse l'autre T.T).

IMPORTANT: La semaine, ce ne sera pas un chapitre normal (et donc la suite), mais un hors-série spécial Halloween, qui ne sera pas en rapport avec la trame originale.

Niveau de spoil : Juste avant le départ de la classe pour le deuxième voyage. Chai pu quel épisode/scan c'est mais si vous suivez l'histoire, vous devez vous doutez de si vous l'avez vu ou non. :)

Bisous et bon chapitre !


Chapitre onze : Leçon d'assassinat

— Chérie, dépêche-toi tu vas être en retard !

Encore une fois, la ponctualité approximative d'Eve lui jouait des tours. Heureusement qu'elle ne partait que trois jours et deux nuits ! Le jour même de son départ, son sac n'était même pas fini ! Elle y mit une petite chemise, un short, y fourra un pyjama et sa trousse de toilette en vitesse. Bon, elle avait déjà fourré deux trois fringues, mais rien de très organisé.

— Oui, oui, j'arrive ! Mais je trouve pas mon maillot de bain ! cria la plus jeune.
— Sous ton bureau, à côté de ton tabouret avec le smiley, sous une pile de livres ! répondit la mère en criant du bas des escaliers.

En cherchant dans ledit lieu, et trouva effectivement son maillot de bain, qu'elle enfonça dans son sac presque plein.

— Culottes, pyjama, changes, brosse à dent ? demanda la maman en cochant mentalement la check-list de sa fille.
— Oui, oui, j'ai tout ça ! répondit la fillette en attrapant sa veste au vol.
— Quel dommage que ton voyage soit aujourd'hui ! Et dire que ton père rentre le même jour, dans deux heures en plus ! se lamenta la quadragénaire.
— Trop bête oui. Ce n'est pas comme si j'allais le voir dans trois jours, ironisa Eve.

La maman gronda affectueusement sa fille, et les deux femmes montèrent rapidement dans la voiture.
En regardant avec appréhension l'heure, la plus jeune harcelait sa génitrice pour que cette dernière accélère.

— Mais bouge ta caisse débile ! cria Eve.
— Eve calme-toi ! On sera à l'heure, rassura la femme.
— Pas si cet idiot bouge pas son tas de ferraille ! rétorqua la plus jeune.

Finalement, la voiture put se dégager et approcher du lieu de rendez-vous.
Elle arriva tout juste au port, où elle embrassa en vitesse sa mère pour courir sur le quai.

— Ah, Eve-san ! J'ai cru que je devrais te chercher ! plaisanta Koro-sensei.
— Pour le coup...J'aurais… Bien… Voulu, souffla l'élève entre quelques respirations.
— Comme par hasard, c'est Eve qu'on attend, se moqua gentiment Nakamura.

Ils embarquèrent tous, et dès que le dernier passager fut monté, le moteur gronda ; le bateau quittait le port.
Les élèves profitèrent du lever du Soleil qui rayonnait sur l'océan, tout en étendant sa lumière dans le ciel, qui virait timidement au bleu clair.

Positionnée à la proue du bateau, Eve profitait de l'air marin et du vent qui soufflait sur ses cheveux. Elle ressentit une présence derrière elle, mais fut néanmoins surprise lorsqu'elle sentit une pression sur ses côtes, qui la soulevèrent un peu.
En se retournant, elle aperçut une tête blonde malicieuse lui sourire.

Alors, elle mit ses pieds sur la première barre des barrières de sécurités, et portée par Rio elle s'écria :
— Oh Jack ! Je vole !

Le vent souffla sur les cheveux longs de la brunette, qui écarta les bras pour profiter du souffle salé.

Mais sans plus attendre la réplique romantique suivante, Koro-sensei attrapa l'anglaise qui était en équilibre, et la posa un peu plus loin, en grondant gentiment les élèves :
— C'est dangereux imaginez si le bateau s'était arrêté ! Ou qu'Eve serait tombée !
— Ou même ! Rencontré un iceberg ! ricanna Rio.
— On aurait été dans le thème, gloussa Eve.
— Interdiction de vous approcher du bord toutes les deux, prohiba le poulpe avec son visage violet recouvert d'une croix de la même couleur.

En rigolant les jeunes filles s'éloignèrent vers leurs camarades.

Pendant de longues heures, les élèves jouèrent aux cartes le pouilleux ou le président étaient le peu de jeux dont Eve connaissait les règles.

— Ahahah ! C'est encore Eve le pouilleux ! se moqua Rio.
— Rohh, c'est bon c'est juste que je comprends pas quand vous parlez ! se justifia l'anglaise dans sa langue.
— Roh la belle excuse, je suis sûr que c'est pas vrai, narga Karma.
— Mouais, bouda Eve.

Pendant que la brune regardait ailleurs, Hinano, la rousse aux bouclettes annonça qu'on pouvait apercevoir l'île.

C'est pas trop tôt ! s'exclama mentalement Eve. Six heures que j'attends sur ce truc flottant, encore un peu et j'aurais presque espéré qu'on coule !

Heureuse de rejoindre la terre ferme, l'anglaise apprécia de ne plus sentir les remous intempestifs du bateau. Elle n'avait pas le mal de mer, mais c'était quand même assez long et à force, elle commençait à sentir aussi mal que son professeur.

Arrivés à l'hôtel, tous les élèves s'assirent aux tables. Fatiguée, l'anglaise s'affala disgracieusement sur les chaises.
Un serveur à l'air étrange apporta des cocktails. Il avait une face assez aplatie, et un gros nez. En outre, il ne devait pas avoir beaucoup de succès avec la gent féminine.

Beuuuh… Ce truc est sûrement comme leurs sodas à la crevette ou un truc dégueu du genre… pensa Eve.

Pourtant, le cocktail avait l'air appétissant. Ses jolies couleurs orangées faisaient plus penser à un mélange d'agrumes exotiques.
Elle prit le verre dans sa main, le porta à ses lèvres mais fut interrompue :
— Eeeeeeve ! Grouille grouille Nagisa vient de se faire attaquer par un crabe sur la plage ! s'exclama Kayano.
— J'arrive !

Précipitamment, Eve posa la boisson. À cause de sa maladresse, le verre se renversa sur la table. En poussant un juron, la brunette partit quand même ; elle nettoierait plus tard.
Le liquide coulait vers le sol, non bu.

…xX*Xx…

Tout l'après-midi Eve et son groupe s'étaient occupés de divertir Koro-sensei et de finaliser les préparatifs de l'assassinat. Après le dîner sur le bateau, c'était le moment d'assassiner le professeur.
Après une heure de film racontant toutes les hontes de leur professeur (Eve avait eu un peu pitié de lui, mine de rien), le plan était prêt.

En regardant sa montre, Eve compta le nombre de secondes.

Dans trois, deux, un…

Un grand craquement éclata, et les murs de l'espèce de cabane volèrent en éclats.
La hutte étant arrachée. L'anglaise démarra son ''skate aquatique'' *, et accompagnée des autres élèves responsable de cette mission, forma la cage d'eau qui devait retenir leur professeur.

Accrochées aux autres, la brune essayait de rester en équilibre, tout en observant la réaction de leur professeur : ah ça ! Il ne l'avait pas vu venir !

Ritsu et les autres commencèrent à envoyer leur salve de balles anti-sensei. À ce moment-là, les deux meilleurs tireurs de la classe sortirent des eaux sombres, armes en main.
Rinka Hayami et Ryūnosuke Chiba appuyèrent simultanément sur la gâchette, et les balles approchaient de Koro-sensei.

Dans toute l'agitation, personne n'avait vu approcher les deux balles de la tête sphérique du professeur-poulpe, qui s'était retourné, effrayé de voir les projectiles s'approcher autant.
Il était fait.

Soudain, une grande lumière éclaira toute la baie où se déroulait l'assassinat, et explosa, soufflant tous les élèves qui formaient la cage d'eau.

Sous le souffle brûlant, Eve tomba violemment dans l'eau. Elle tenta de remonter à la surface, mais le lourd matériel l'en empêcha d'abord. Prise de panique, elle détacha l'équipement de ses bras, et essaya de remonter à la surface.
Sans réfléchir, elle ouvrit les yeux. Grave erreur, le sel de la mer lui brula instantanément les yeux. À cause de l'obscurité de la nuit, elle ignorait où se situait la surface. Les courants l'emportaient dans des directions contradictoires, mais elle essaya de de suivre son instinct et de nager vers la surface. Elle fut soulagée lorsqu'elle sentit l'air sur sa peau. Elle respira par saccades affolées. Meg Kataoka en voyant le trouble dans lequel nageait Eve, attrapa cette dernière et l'aida à rester immergée, malgré les jérémiades apeurées de l'anglaise.

Puis, calmée, la brunette trembla dans l'eau fraîche de la mer.

— Faites attention, il peut se régénérer ! rappela Karasuma-sensei.

Tous cherchaient le cadavre de leur professeur.
Puis, on aperçut des bulles remonter à la surface, et d'un coup, apparut une espèce de balle translucide.
À l'intérieur se trouvait son visage.
Un silence lourd pesait.

— C'est ma forme de défense ultime ! annonça alors Koro-sensei, fier de lui.

Forme de défense ultime ? Il est en vie ? comprit Eve.

Elle ne savait pas s'il fallait être heureux ou pas. C'était vide dans sa tête.
Ses yeux la brulèrent encore plus, et pour le sel et pour ce quelque chose qui n'allait pas.

Toute la classe avait fait tant d'efforts… Ce plan était parfait ! Et pourtant, cela restait un échec.

Tandis que Karma s'amusait à torturer le professeur immobile, les élèves restaient dans l'eau, déprimés.

— Cependant, vous pouvez être fier. Même les forces militaires n'ont pas pu me coincer à ce point. C'est grâce à ce splendide plan élaboré en commun, félicita Koro-sensei.

Emmené par Karasuma-sensei, le départ du poulpe vers l'hôtel sonnait la fin de l'assassinat. Découragés, la classe commença à sortir de la mer.

Grelottante dans son petit maillot de bain, l'anglaise était rafraîchie par un vent glacial. En regardant le ciel étoilé, l'européenne se sentit vraiment étrange. Pieds nus sur le ponton, elle s'assit pour se mettre en boule, avec en tête l'idée de se réchauffer un peu en attendant Rio.

Puis, elle remarqua la Lune, qui éclairait timidement dans un halo de lumière. Le joli croissant était réfléchi dans l'immensité aquatique. L'astre détruit lui rappela la défaite cuisante qu'elle et sa classe venaient de recevoir.

Silencieuse, elle se sentit vide. Comme si l'eau, le sel et le vent avait fait disparaitre tout sentiment en elle : elle ne ressentait ni haine, ni colère, ni déception, ni joie, ni tristesse.
Juste un vide.

Peut-être percevait-elle une pointe de nostalgie, mais c'était tout.

— Eve, on y va, intima son amie blonde dans un soupir las.

Alors, elle se releva en se frottant vigoureusement les épaules, en jetant un dernier coup d'œil au magnifique océan, au ciel étoilé et la Lune qui s'y reflétaient.

Elle rentra accompagnée de Rio, qui semblait bien plus fatiguée qu'elle.

Ayant mis son pyjama –soit seulement un short et un débardeur–, l'adolescente enfila seulement un gros sweat pour revenir à la terrasse où toute la 3E était encore réunie.

Elle attendait assise avec Nagisa, que Rio, Okuda arrivent. Certains adolescents ne s'étaient pas changés, et étaient encore en tenue d'assassinat ; en maillot de bain.
Lorgnant discrètement les muscles de certains garçons de la classe, la jeune fille sirotait un thermos de thé froid.

Rahh, c'est pas bien ce que je fais…
Et pourtant, même si ce n'était que des collégiens, il fallait dire que certains n'étaient pas comme on dit « mal foutus ». Et puis, ça lui faisait oublier sa presque noyade.

— Dit Bell-chan… commença le bleu.
— Hmm..
— Tu n'es pas déçue pour l'assassinat .. ?
— Hmm… répondit-elle toujours dans sa contemplation.

En se tournant vers où Eve regardait, Nagisa ne comprit pas.

— Tu regardes quoi au juste, tu m'écoutes ? demanda-t-il gêné.
— Ah ? Euh ? souffla-t-elle en sortant de ses rêveries. L'assassinat… Bien sûr que je suis déçue.
— Oui, moi aussi… répondit-il dans la langue de Shakespeare.

La blonde, qui arrivait vers elle, tomba au niveau de Nagisa.

— Nakamura-san, mais tu es brûlante ! s'exclama le garçon.
— Rio ! s'inquiéta Eve en se ruant vers son amie.

En touchant la blondinette, elle se rendit compte qu'en effet, elle avait beaucoup de fièvre.
Assistant en désastre aux côtés du bleu, l'européenne vit la moitié de la classe s'écrouler sur leur table, impuissants.

Karasuma-sensei, inquiet demanda au réceptionniste l'hôpital où se trouvait l'hôpital de l'île, qui lui répondit qu'il n'y en avait pas. Suite à cela, il reçut un appel d'un contact inconnu.
Il paraissait aussi inquiet qu'énervé, ce qui supposait que le mystérieux individu était le responsable de ce qu'il arrivait.

— Qui était-ce ? demanda la jeune fille dès qu'elle avait vu son professeur poser son portable.
— Eh bien…

Il expliqua tout. Sans rien cacher, sans rien omettre, sans mentir une seule seconde.
L'homme à l'autre bout du fil était un malade mental qui avait empoisonné les élèves d'un virus artificiel, dont lui seul possédait l'antidote. Il fallait que les deux élèves les plus faibles lui apportent Koro-sensei, et à ce moment-là, ils récupéreraient l'antidote.
Bien sûr, ils n'étaient pas stupides, ils avaient déjà vu des séries policières : si jamais ils venaient à arriver en retard, ou prévenir une aide extérieur, le mystérieux ennemi ferait sauter l'antidote.

— Voilà, termina-t-il.
— Karasuma-san ! apostropha une jeune femme en courant. J'ai essayé d'obtenir des info' mais rien. Tout ce que j'ai appris, c'est que l'hôtel en haut de la falaise est célèbre pour la mafia qui y a des relations. Ils discuteraient d'affaires illégales, et lanceraient des fêtes ou circulerait de la drogue…

Mais bon sang dans quel pétrin on est tombé encore ? Plus poisseux que ça tu meurs… grogna Eve.

Et pourtant, en regardant tous ses camarades malades, elle se rendit compte que sa précédente image était bien plus vraie qu'elle ne le pensait.

Il ne leur restait que moins d'une heure pour effectuer l'échange… Que pouvaient-ils faire ?

— J'ai une meilleure option ! annonça Koro-sensei. On dirait que Ritsu-san a terminé les préparatifs que je lui avais demandés. Est-ce que toutes les personnes saines pourraient venir ici ?

…xX*Xx..

Arrivés devant une falaise, où l'on pouvait apercevoir l'hôtel, la classe –du moins ce qu'il en restait– attendait patiemment les directives de Ritsu.

— La cible est au sommet de l'hôtel. Les entrées principales sont surveillées, seulement, ce n'est pas le cas de l'entrée indiquée sur vos portables… À cause du relief, cette entrée n'est pas surveillée. Si nous entrons par-là, nous accéderont au bâtiment sans aucun soucis, expliqua la machine.
— Mais c'est impossible ! riposta Bitch-sensei. Il y a d'abord cette falaise ! Vous tomberez raides mort avant d'avoir atteint l'hôtel.

Le professeur de sport, réfléchissant à la meilleure façon de faire le moins de blessés, ne vit pas ses élèves partir.

— Nagisa, Kayano, je suis désolé mais…
— Ce n'est qu'une falaise, décréta Sugino, l'amoureux de base-ball.
— Ce n'est rien comparé à nos entraînements habituels, renchérit Hinata, la gymnaste de la classe.

Les adolescents, s'arrêtant à une prise stables attendirent.

— Ça sera compliqué, mais on a besoin de vous Karasuma-sensei, dit Isogai le délégué.

Réfléchissant quelques secondes, Kasasuma s'exclama ensuite :
— Votre attention ! La mission comporte une infiltration puis une attaque surprise ! Notre objectif est le dernier étage de l'hôtel en haut de cette montagne ! En guise de signaux et de coordination, nous utiliserons les mêmes qu'à l'entraînement !

Puis, après un court silence, il continua :
— La seule différence est notre cible ! Vous avez trois minutes pour vous graver la carte dans la tête ! Début des opérations à dix-neuf heures cinquante !
— OUAIS ! répondit la classe en chœur.

En observant la carte, chacun la mémorisa au mieux, sûrement dans le cas où ils se perdraient ou auraient à se séparer.

Les trois minutes écoulées, l'unité reprit son ascension vers l'entrée.
Après une montée difficile, surtout pour l'ancien militaire qui devait porter Bitch-sensei, tous arrivèrent devant la porte, où Ritsu indiqua l'itinéraire à prendre.

Devant le grand vestibule, un problème se posa : il y avait beaucoup plus de gardes que prévu. Il y avait trop de risques de se faire repérer, qui sait ce qui pourrait leur arriver ?

Tandis que chacun réfléchissait à un moyen pour passer, la pouffe du groupe déclara comme si de rien n'était :
— Eh bien, il suffit de passer naturellement !

Habillée d'une robe moulante pourpre, elle avança une flûte vide à la main, en titubant légèrement. Elle se frotta à l'un des gardes, feignant l'ivresse.

— Oh, excusez-moi… Je suis pianiste et je dois jouer ici dans une semaine. Pendant que j'essaie de me dégriser, je voudrais voir si le piano est accordé…Est-ce-que ça vous va si je vous joue un petit morceau ? demanda-t-elle innocemment.

Avant qu'un des hommes aillent voir la réception, elle le rattrapa à la manche, et dit dans un souffle :
— J'aimerais vraiment que vous me regardiez jouer, et que vous me donniez votre avis…

Alors, Irina commença à jouer. La mélodie était magnifique, et incroyablement bien interprétée.
Sans en faire trop, elle envoutait tous ceux qui avait écouté ne serait-ce qu'une note.

Profitant de la diversion offerte par leur professeur de langue, les enfants passèrent à la salle suivante.
En montant les escaliers, les assassins étaient arrivés au second étage, il restait à en gravir huit.

— Si je vous ai demandé de venir habillés comme ça, c'est pour une bonne raison : vous faire passer pour des clients lambda, expliqua le professeur de sport.
— Mais que viendraient faire des collégiens dans cet hôtel où la mafia règne ? demanda Sôsuke, l'artiste de la classe.
— L'hôtel abrite des enfants de stars ou d'hommes fortunés, en clair il faudra agir comme eux.
— Conduisez-vous comme si le monde n'était que de la vermine ! encouragea le poulpe.

L'unité continua sa route dans un couloir, sans même se préoccuper des autres clients qui les évitaient du regard c'était presque trop facile.

Arrivés au grand hall du troisième étage, Terasaka lança :
— Eh c'est trop facile, accélérons le mouvement, on a pas le temps.

Un homme qui approchait dans leur direction rappela quelque chose à Eve. Elle chuchota à sa voisine la plus proche Fuwa :
— Eh, mais c'est pas le serveur du premier jour ça ?

En venant de réaliser quelque chose, cette dernière s'exclama :
— Terasaka-kun attention !

L'individu couvrit rapidement d'un masque son nez et sa bouche, avant d'expulser un gaz, que Karasuma respira pour éviter ses élèves de faire de même.

— Comment as-tu su ? demanda l'inconnu. Je tue sans dégager la moindre soif de sang pourtant.

Fuwa, replaçant une mèche de son carré noir en place, déclara :
— Vous êtes celui qui nous a offert les boissons dès notre arrivée à l'hôtel.
— Et alors ? Le virus aurait eu de multiples chances de vous être infectés, rétorqua-t-il.
— Selon Takebayashi-kun, le virus aurait été transmis grâce aux boissons ou de la nourriture… Seulement, les seules choses que toute la classe a consommé étaient le dîner du soir, et les boissons. Or, Mimura-kun et Okajima-kun qui n'ont pas mangé ce soir-là, sont eux aussi malades… Donc c'est forcément vous le coupable ! accusa la jeune fille.
— J'aurais pas dit mieux, dit Karma à voix basse, sûrement pour ne pas couper le monologue de sa camarade.

D'un coup, Karasuma s'écroula.

— Karasuma-sensei !
— Ah oui, ce gaz était une de mes petites spécialités : un poison anesthésiant. Même un éléphant pourrait être immobilisé, expliqua l'empoisonneur.

L'homme enveloppé, en jetant un dernier regard à la salle se retourna et annonça :
— Puisque l'échange semble être annulé, je vais de ce pas avertir mon boss.

Pourtant, au moment où il s'en allait il remarqua que toutes les issues étaient bloquées. Chaque élève s'était mis en travers des sorties, armés d'un objet quelconque.
Eve, comme Ryūnosuke Chiba, le sniper de la classe avait attrapé une lance qui initialement était décorative.

— Ils ont simplement exécuté les ordres. Vous auriez dû nous signaler plutôt que de nous attaquer.
— Je suis étonné que vous puissiez encore parler.

L'empoisonneur s'approcha de l'ex-militaire, il avait dit que si Karasuma mourrait, il n'y aurait plus personne pour commander la mission. On pouvait clairement voir qu'il sous-estimait toute l'équipe, autant le professeur que les élèves.

L'officier d'élite trembla un peu l'anesthésiant était puissant, et même s'il était un ancien militaire et possédait un corps puissant, il était difficile d'y résister. Bien plus difficile que de résister aux avances d'Irina.

Pourtant, quand le petit gros sortit un nouveau gaz, le soldat d'élite envoya un coup de pied si rapide qu'Eve ne le vit pas. Il désarma son adversaire, et lui donna un coup de genoux magistral à la tête.
Assommé, l'inconnu tomba lourdement, imité par Karasuma-sensei.

Tous les élèves se ruèrent vers leur professeur, et Isogai l'aida à se relever.

— Il faut le ligoter !

Alors, sûrement sorti d'un sac d'un élève, le professionnel des poisons fut attaché, et caché sous une table.

— Isogai, t'as besoin d'aide ? demanda Eve.
— Non, ça va aller, répondit-il gentiment.
— Tu es sûr ? Karasuma a l'air de peser son poids quand même, insista-t-elle sans mauvaise intention.
— Je t'entends Eve, je suis presque paralysé mais pas sourd.
— Désolée mais c'est que le muscle, eh, c'est lourd quoi ! répliqua-t-elle un peu gênée.
— T'inquiète Eve, ça va aller, répéta le brun une nouvelle fois.

Juste avant de partir, Fuwa arrêta Eve :
— Merci, je n'avais pas fait attention qu'il s'agissait du serveur… Grâce à toi, j'ai pu faire le lien assez rapidement.
— Oh… Bah….
— Quoi ?
— Je pensais juste que c'était son frère jumeau. Ou un mec qui lui ressemblait, j'allais te dire que c'était triste d'avoir la même tronche que ce mec.

Avec un rire un peu désespéré, et Eve qui se cachait légèrement, honteuse, les deux filles continuèrent leur route.

Finalement, ils n'étaient qu'au troisième étage et leurs deux plus grands atouts étaient déjà hors combat. S'il restait sept étages, comment allaient-ils faire ? Pouvaient-ils réussir à surmonter tous les obstacles qu'ils rencontreraient ?
Ils n'étaient que des collégiens, il ne fallait pas l'oublier.

En traversant un couloir panoramique, on pouvait observer l'île en contrebas. Des petites lumières étaient disséminées aléatoirement sur toute la terre, et dans le ciel, les étoiles brillaient faiblement, à la manière des maisons de l'île.
La Lune éclairait toujours, cachée par intermittences par quelques légers nuages.

Tandis que le groupe avançait, le premier de file s'arrêta d'un coup, ce qui fit stopper brusquement le reste.

— Il y a quelqu'un, chuchota Sugino.

Un homme blond, les cheveux mi-long ondulés, était adossé sur une vitre et semblait attendre quelque chose. Le regard dans le vague et dur, il possédait une aura meurtrière, ça on ne pouvait pas le nier.

— Ce mec est bien un assassin, confirma la déléguée.

D'un coup, l'assassin brisa la fenêtre avec l'aide seule de son poing.

Oh mon dieu mais sur quel fou furieux on est tombé…

— Je devais pouvoir me battre contre un militaire-euh, mais apparemment il s'est fait avoir contre le gaz de Smog-euh. Montrez-vous-euh, ordonna l'homme.

Le premier homme, professionnel en poisons s'appelait donc Smog…
C'était un assassin, il était effrayant, il pouvait éclater une vitre avec son poing, mais son tic de langage…

— Vous dites beaucoup ''euh'' hein le vieux ? s'exclama Karma, avec son franc-parler habituel.

Oh merci Karma ! Pensa la classe au complet.

— J'ai entendu dire que les samouraïs parlaient comme ça, je trouve ça cool-euh, alors j'ai essayé.

Outre son tic assez stressant, il était réellement effrayant.
Comment un groupe de collégien pouvait se battre en égal contre un tel individu ? C'était impensable.

— Je voulais me battre avec le millitaire-euh, mais si je ne peux pas, je vais appeler mon boss-euh. Je ne vais pas tuer un avorton-euh, déclara-t-il en sortant son téléphone portable.

Avant même que l'assassin n'appelle son correspondant, Karma, à l'aide d'une plante verte et de son pot, écrasa l'appareil juste au-dessus de la première fissure.
La machine s'écrasa en morceaux, provoquant un soulagement dans le groupe d'élèves.

— Eh, le vieux-euh, vous avez peur d'affronter un collégien ? provoqua Karma.
— Karma ! Mais t'es fou ou quoi ? s'écria Eve.
— Arrête d'être aussi imprudent, continua Karasuma-sensei toujours soutenu par le délégué.
— Arrêtez-vous deux, ordonna Koro-sensei. Son menton pointe vers le bas.

Un silence pesait dans le couloir.
À la question silencieuse de la classe, le poulpe expliqua :
— Il a toujours levé la tête lorsqu'il provoquait il prenait son adversaire de haut. Actuellement, il regarde son adversaire dans les yeux, il est méfiant.

Toujours son ficus dans la main, Karma fixait son adversaire avec son sourire malicieux.
D'un coup, d'assassin attrapa l'arbre, et le broya d'une seule main.

Le rouquin lâcha sa plante verte, et évita coup par coup toutes les attaques de l'armoire à glace qui l'attaquait.
Comment pouvait-il faire ça ?
C'était les techniques de défense de Karasuma-sensei, qui pourtant ne les avait jamais enseignées à quiconque.

Eve était plus que dépitée : en réalité, il n'avait quasiment rien donné pendant leur précédent combat ?

Puis, l'entraînement –ou plutôt des matchs retour pour l'anglaise– qu'ils avaient eu, là non plus il ne s'était sûrement pas battu au maximum de son potentiel.
Elle, elle avait un peu appris de leurs combats, lui s'était sûrement amusé.

Les deux hommes s'arrêtèrent.

— Si tu n'attaques-euh jamais, tu ne pourras pas aller loin-euh, commença l'assassin.
— Je pensais juste que si je vous gardais occupé, je laisserais le temps aux autres de partir. Mais ne vous inquiétez pas, je me battrais à la loyale, répliqua le génie de la classe E.

Le rouquin était dos à ses camarades, mais sur le visage de ses derniers, on pouvait lire une inquiétude non-dissimulée.

Se rendait-il seulement compte qu'il risquait sa vie ? Que l'homme qu'il affrontait était un assassin, qu'il pouvait le tuer ?
Après tout, ils risquaient tous leur vie : ceux qui étaient au seuil de la mort à cause du virus, mais aussi ceux qui se battaient pour l'antidote.

Le combat reprit sur une offensive de l'adolescent, qui donna un coup de tibia rapide, mais que le blond arrêta.
Le rouge redonna plusieurs coups de poings, et dans un mouvement furtif, frappa la jambe de son adversaire, qui se redonna quelques secondes.
Karma, profitant de ce moment se rua sur son adversaire, avant qu'un gaz se propage juste devant la tête du garçon.

Le gaz de Smog !

La classe fut ahurie.
L'homme attrapa la chevelure écarlate du garçon, qui était dans les vapes.

— L'ordure ! Comment pouvez-vous parlez de loyauté après ce coup ! cracha un ami de Terasaka.
— Je n'ai jamais dit que je n'utiliserais que mes mains-euh, rétorqua l'assassin.
— Vous êtes lâche ! ajouta Nagisa.

Pendant que le baraqué était tourné vers les élèves qui l'insultaient, la main de Karma se leva, pour disperser le même gaz que le blond avait utilisé quelques minutes plus tôt.

— En voilà une coïncidence ! dit le rouge allègre. On pensait à la même chose !
— Putaiiin… souffla le blond en tombant.

L'homme, en tremblotant, passa sa main dans sa chemise, pour en extraire un objet tranchant un couteau. Il fit une fente vers l'élève, qui esquiva presque trop facilement son attaque, pour attraper son bras et le déséquilibrer.

Étalé au sol, l'assassin se fit écraser par les élèves de la classe, venu aider Karma à l'immobiliser.
Alors, comme ils l'avaient pour Smog, le premier assassin, ils ligotèrent fermement l'armoire à glace.

Eve observait la baie de l'île, assise, comme pour se remettre de ses émotions.
Si elle s'était imaginé qu'en venant au Japon, elle vivrait des choses aussi peu réalistes, elle se serait d'elle-même rendue à l'asile le plus proche.

Karma était en train de parler à l'assassin, quand Isogai, méfiant des moindres petits détails vint la voir.

— Ça ne va pas ? demanda-t-il avenant dans sa langue maternelle.
— C'est juste que… Je sais pas, c'est trop bizarre ce qu'on est en train de vivre, récita-t-elle en fixant la Lune qui se reflétait dans la mer.
— C'est sûr que c'est pas ordinaire comme vacances, avoua-t-il en anglais.

Elle tourna les yeux vers le brun, qui lui tendait la main pour se relever. Alors qu'elle s'attendait à reprendre la marche, elle vit le sadique de la classe en train de mener des expériences étranges avec l'assassin.

— Mais, qu'est-ce qu'il fait au juste là… ?
— Il teste sa moutarde, son wasabi et ses piments extra-fort, répondit Nagisa un peu lassé.

Non, mais c'est plus possible ces vacances là… songea l'anglaise en voyant l'assassin se tordre de douleur.

En regardant une nouvelle fois la fenêtre, l'européenne fixa le sol de l'ile.
Il leur restait moins de cinq étages.
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*Dans le manga (scan) ils traduisent ça par « skate volant », je trouvais ça bizarre, du coup j'ai appelé ça ''skate aquatique''… Si quelqu'un a un meilleur terme, qu'il le propose x)

« Meg Kataoka en voyant le trouble dans lequel nageait Eve, attrapa cette dernière et l'aida à rester à la surface, malgré les jérémiades apeurées de l'anglaise. »
''Le trouble dans lequel nageait Eve.'' Nager, eau, mer. Joli jeu de mot hein ? /SBAF/


Voualaaaaaa !

A vendredi prochain pour le hors-série (si tout va bien) !