13/11/2015
J'EN PEUX PLUS Q.Q
Je veux les vacances T.T
Blabla de l'auteure : Que dire ? Cette semaine, vos review m'ont fait très plaisir, je les ai relues tellement de fois /
Ah, et personne ne m'a proposé de musiques T.T
Chanson du moment : UN Owen was her - Orchestra version
- Pensez à en proposez, je suis en manque XD
Réponse aux reviews :
Puisque vous n'avez pas répondu, je me dis que vous ne les avez peut-être pas reçues...
Je les mets à la fin, mes réponses sont un peu longues XD
IMPORTANT & Niveau de spoil : On arrive vers la fin de l'anime, les deux derniers épisodes. Et on est entre le tome 8 et 9 du manga.
Bientôt, on dépassera l'anime, de ce fait, je vous encourage vivement à lire le manga. (Vous pouvez le lire sur Japscan par exemple, mais achetez le manga quand même o.o)
Voilà Bisouuuus :3
Bon chapitre !
Chapitre douze : Leçon de sang froid
En reprenant leur ascension, la classe rencontra un nouvel obstacle.
La porte menant à l'étage supérieur était bloquée, et ne s'ouvrait que de l'intérieur.
— Il vous faudra faire le tour vers cette salle, et l'ouvrir de l'intérieur, pour pouvoir accéder à l'escalier qui mène à l'étage 7F, expliqua Ritsu. Il y a actuellement une fête, il faudra vous faire passer pour des invités.
— On doit faire y aller des filles, les gardes sont toujours plus cools avec elles, proposa Sugino.
— Mais il doit y avoir des gens dangereux ici ! dit Karasuma. On ne peut pas y laisser aller que des filles.
— Et pourquoi pas ? demanda Meg, la déléguée. Après tout, on a reçu la même formation que les garçons.
— Je suis d'accord avec Karasuma-sensei, raisonna Isogai. Les gens ici peuvent être dangereux, et pas seulement s'il y a des assassins.
— Alors, il faut qu'un garçon y aille déguisé en fille, dit Karma, en jetant un regard à un certain garçon de la classe.
Nagisa, au milieu du groupe fut le centre d'attention du groupe.
Avant de comprendre, il refusa :
— Non, non, non, je ne veux pas me travestir !
— Alleeeer, je suis sûr que tu seras très mignonne, ricanna Karma.
— Nagisa-kun, pense à la mission, demanda le professeur de sport.
…xX*Xx…
— Allez Nagisa-kun, tu es un homme, tu dois marcher devant !
Habillé d'une jupe assez courte, de collants noirs assortis avec son haut, agrémenté d'un ruban rose, l'adolescent travesti avança, tout gêné.
Le pire dans tout ça, c'est qu'il ressemblait vraiment à une fille et était vraiment « mignonne ».
— Nagisa, tu sais que tu pourrais grave te faire passer pour une fille tout le temps ? rigola Eve.
— Mais je suis un garçon ! rétorqua-t-il écarlate.
De la musique électro résonnait fortement dans toute la salle, donnant l'impression de se trouver dans une boîte de nuit. L'odeur de cigarette, drogue et alcool enfumaient l'endroit. Et, étrangement, si l'on passait à certains endroits, on pouvait sentir un léger fumé d'urine, ou encore des relents de vomi. La puanteur de la dépravation et de l'argent étaient aussi fortes que les autres, donnant des vertiges à l'anglaise.
Les lumières de toutes les couleurs bougeaient et clignotaient comme des guirlandes psychédéliques d'un sapin de noël, qui donnerait à un épileptique des envies de suicide.
— Eh, où allez-vous ? apostropha une voix inconnue.
Toutes les filles –et Nagisa– se retournèrent vers la personne les ayant appelés ; c'était un garçon d'à peu près leur âge, une casquette ayant l'air couteuse, des vêtements de marques, les yeux rougis et l'haleine puant la cigarette.
— J'ai de l'argent vous savez, je pourrais vous payer des boissons et tout ce que vous voulez, proposa-t-il.
Kataoka, la déléguée toisa alors l'adolescent puis poussa Nagisa :
— Très bien, tiens-lui compagnie alors.
Laissant alors Nagisa non-consentant en plan, les filles continuèrent leur route.
Eve suivaient de loin les premières du groupe.
Les adolescentes se firent encore accoster, mais grâce à Yada, une brune à la queue de cheval, ils repartirent aussi sec.
N'étant qu'à la moitié du parcours, on attrapa le bras de l'anglaise.
Un japonais, d'au moins vingt ans, la tenait fermement. Il avait une cicatrice sur la joue droite, des cheveux teints en un blond flash, et un regard un peu trop lubrique.
Inquiétée, elle essaya de se débattre. L'homme, accompagné de trois amis de son âge lui dit des mots qu'elle ne comprit pas, sûrement à cause de son accent et de la musique trop forte.
— Sorry, I'm english ! cria-t-elle au-dessus de la musique, en enlevant la main du blond.
En essayant de rejoindre son groupe, qu'elle avait déjà perdu de vue, le japonais l'avait déjà rattrapée.
— Ehh, pars pas tout de suite ! Avec mes potes on voudrait s'éclater un peu ! répondit-il dans un mauvais anglais.
— Lâchez-moi !
— Allez, les européennes sont beaucoup plus dociles d'habitude !
À la limite de vomir, la brunette essaya une nouvelle fois de se détacher d'eux.
— Si t'es habillée comme ça, c'est bien qu'tu cherches quelque chose nan ? dit un des amis dans un anglais un peu plus correct.
C'est vrai que Karasuma-sensei leur avait demandé de s'habiller avec des vêtements assez classes, mais peut-être qu'Eve en avait fait un peu trop.
Vêtue d'un short en jean court sans être vulgaire, accompagné d'une maille pêche très légère –elle avait bien sûr un top sous le pull–, elle avait pour seul bijou le collier en argent qu'elle avait l'habitude de mettre. Ses cheveux étaient détachés, un poil emmêlés, et rapidement avant de partir, elle s'était fait un léger coup de crayon au-dessus des yeux.
Habillée et maquillée comme elle l'était, l'anglaise ne faisait pas son âge.
Mais de là à l'accoster comme si elle avait dix-huit ans, non, on voyait très bien qu'elle était mineure.
— Lâchez-moi, ou j'hurle, menaça la jeune fille au bord de la crise de nerf.
— Tu as un problème ?
Eve se tourna vers un autre jeune homme. Chemise blanche, cheveux noirs pas trop longs, un jean, il ne s'était pas foulé pour sa tenue. Néanmoins, il ne ressemblait pas à un yankee lui au moins. Il avait même l'air de quelqu'un de plutôt bien.
Du moins en apparence.
— On était là les premiers, grogna le blond du début, en japonais.
— Je crois que cette jeune fille n'a pas l'air très conciliante à rester avec vous, n'est-ce-pas ?
— Je-je suis anglaise, bredouilla l'adolescente, qui encore une fois ne comprenait pas l'échange.
— Come (Venez), proposa-t-il.
Elle avait le choix entre les violeurs ou alors un jeune homme à l'air respectable.
L'anglaise partit vers la direction que prenait l'inconnu.
La brune le suivait, et pendant ce court laps de temps, elle réfléchit : Et si cet homme était un assassin et qu'il avait repéré mon groupe ? Il essaierait de se débarrasser de moi en toute discrétion pour ensuite s'attaquer au reste des filles !
Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas l'arrêt de son sauveur, et le percuta. L'inconnu la rattrapa, en lui évitant une chute.
— Que fait une jeune fille seule dans ce coin, il y a des gens pas très fréquentables ici, demanda le japonais dans la langue de Shakespeare.
— Je… J'ai perdu mes amies, mais je devrais les retrouver maintenant, rassura-t-elle avec un sourire de façade.
— Il ne vaudrait mieux pas que tu te balades seule ici, je vais t'aider.
— Je vous assure que ça va ! répéta-t-elle une nouvelle fois en reculant.
Merde, merde, merde.
Ce mec avait l'air bizarre maintenant, pourquoi insistait-il autant pour l'accompagner ? Il était vraiment inquiet ou juste psychopathe ?
Il fallait qu'elle retrouve son groupe, et vite. Seulement, il y avait tant de bruit et tant de monde ! C'était retrouver une aiguille dans une botte de foin. Heureusement, les filles devaient s'être rendues compte de sa disparition.
— Tu sais, j'ai une petite sœur de ton âge, je n'aimerais pas qu'elle soit seule dans un endroit comme celui-là, expliqua l'inconnu. Tiens, tu veux une boisson ?
Elle fixa le liquide dans le verre. Malgré sa couleur attirante rouge-rosée, il pouvait très bien avoir de la drogue ou des somnifères. Malgré sa soif énorme, elle voulait refuser.
Seulement, si elle buvait une goutte ou deux, ça ne lui ferait rien non… ?
— J-je n'ai pas soif. Mais, euh, je vais appeler mes amies en fait.
— D'accord, j'attends alors.
Allant alors rapidement sur son téléphone, elle remarqua que Rinka, la sniper de la classe l'avait appelée trois fois. Elle appuya sur le bouton vert, et attendit la réponse de cette dernière.
— Eve-chan c'est toi ? Les filles elle répond ! adressa-t-elle au groupe. T'es où ?
— À côté du comptoir, vers la scène, du côté où les spots sont violets, euh bleus et là blancs et-
— Tu es seule ? la coupa-t-elle.
Eve tourna le regard vers le japonais, qu'elle avait délaissé. Un peu agacée, elle continua de le regarder du coin de l'œil. Il aurait eu le temps de lui injecter une drogue, ou lui faire n'importe quoi pendant ce court moment d'inattention.
— Non, mais je t'expliquerais.
— Attends, je crois qu'on te voit, on arrive !
Raccrochant alors, elle se tourna complètement vers le jeune homme.
— Eh bien, merci, je vais voir mes amies.
— Fais attention à toi, conseilla l'homme avec une voix mielleuse.
En rejoignant le groupe, Eve souffla :
— Ne me laissez plus jamais seule, ja-mais.
— Il s'est passé quoi ? demanda Meg, inquiète.
— Rien, mais c'est pas passé loin.
— Entre temps, on a finalisé le plan, on doit aller chercher Nagisa, annonça Kayano.
En se retournant, Eve se rendit compte que son ''sauveur'' la regardait toujours.
Paranoïa quand tu nous tiens…
En se mélangeant à la foule, la silhouette se fit lointaine et effacée ; il avait disparu.
L'adolescent aux cheveux bleus eut un visage soulagé lorsqu'il aperçut les filles de sa classe approcher de sa table. Le brun qui était avec Nagisa le suivit, n'ayant pas l'air de vouloir perdre son coup.
— Eh, regardez !
Il se mit à danser étrangement, pour probablement garder l'attention sur lui.
Le boulet…, pensèrent en chœur les filles.
En ayant un grand mouvement de bras, il percuta le verre d'un autre invité de la fête. Le contenu du verra se reversa sur la veste de ce dernier, qui demanda alors remboursement au gamin.
Profitant du litige, Hinata donna un énorme coup de pied à la mâchoire de l'adulte, qui tomba raide.
L'adolescente à la queue de cheval alla chercher le garde, qui bougea le corps endormi de l'invité.
L'unité de filles –et Nagisa–, ouvrit la porte au groupe qui attendait.
— Au final ça servait à quoi que je sois déguisé !
— Juste parce que c'était drôle, Nagisa, dit Karma en prenant une photo du travesti.
— Ohh, tu me l'enverras, demandèrent Eve et Kayano en chœur.
— Karma nooon !
— Cessez de faire du bruit, on va se faire repérer, gronda Karasuma.
À partir de ce point, la classe accédait à l'étage VIP. Il fallait qu'ils soient discrets.
Deux vigiles montaient la garde.
— Terasaka, les armes que tu as amenées seraient parfaites pour mettre ces deux-là hors d'état de nuire, non ? dit Koro-sensei.
— Vous avez des rayons-X à la place des yeux ou quoi ? grogna-t-il.
Après un temps, le plus grand de la classe s'adressa à Kimura, un garçon aux cheveux noirs coupés très courts :
— Fais diversion, quand ils te verront, il ne verront pas d'abord un ennemi.
— Mais qu'est-ce-que je devrais dire ?
— Essaie ça… chuchota Karma, le regard sadique.
Alors, le groupe attendit que le plan se mette en marche.
Quand les deux vigiles se mirent à courir, Terasaka et Yoshida sortirent leurs armes et pointèrent le cou des hommes.
Les tasers émirent une décharge électrique qui assomma les gardes.
Lorsqu'Eve arriva près des deux corps, Terasaka avait dans sa main un pistolet.
Oh mon dieu…
— Hayami-san, Chiba-kun, c'est vous qui allez les prendre, intima le poulpe. Karasuma-sensei n'est pas encore en forme pour tirer précisément.
Après quelques protestations de la part des meilleurs tireurs, ils acceptèrent les armes et l'équipe put repartir.
Ils montèrent jusqu'au huitième étage.
C'est dans une salle de concert qu'ils pénétrèrent. Et en entendant un bruit, tous se cachèrent derrière un siège.
La personne entra, et se positionna sur la scène. Elle devrait bientôt partir. De toute façon, la salle était silencieuse et obscure ; une personne normale ne penserait pas que quelqu'un s'y cacherait.
— Quatorze… Non, quinze ? Il y a donc vraiment des gens qui veulent se faire tuer ici ?
Étouffant un hoquet de surprise de sa main, l'anglaise se cala et essaya de faire le moins de bruit possible.
Si l'ambiance n'avait pas été si tendue, elle se serait rappelée de ses cours de danse, et du spectacle annuel en fin d'année. Alors qu'elle n'avait pas le droit d'assister aux répétitions des autres groupes, elle et son amie Aura se cachaient entre les sièges pour regarder les chorégraphies. Elles se sentaient un peu rebelles, et puis, c'était amusant.
PAN. PAN. PAN.
Comme pour la sortir de ses pensées, trois coups de feu retentirent dans la pièce.
Encore une fois, la jeune anglaise retint un cri.
— Cette pièce est insonorisée, et ce pistolet est un vrai, prouva l'homme. Vous n'êtes pas prêts à être à tuer pas vrai ? Il ne reste qu'à se mettre à genoux devant mon boss.
Seulement, là, c'était un assassin qui parlait, pas de doute.
Le stress noua la gorge et l'estomac de l'européenne.
PAN.
Un nouveau coup de feu, mais cette fois, il venait du camp des collégiens.
Il avait raté le professionnel du meurtre, mais au moins, ça l'avait fait reculer.
De là où elle était, Eve pouvait apercevoir Rinka, qui regardait par l'interstice que lui offraient les sièges.
PAN.
Une balle vient se loger juste au-dessus de l'endroit où se situait le visage de la meilleure tireuse, qui pâle, se recula.
— Hayami, calme-toi ! Chiba, c'est bien de ne pas avoir agi, il ne connait pas ta position ! cria Koro-sensei. Je vais tous vous diriger.
Sursautant lorsque l'assassin vida son chargeur sur l'ultime défense de leur professeur-poulpe, Eve tenta de rester calme.
Ça va le faire… Ça va le faire…
— Kimura-kun avance vite de cinq rangs vers la gauche ! Kayano avance de deux rangs ! Terasaka et Yoshida bougez de trois rangs !
Le poulpe donnait des instructions en citant les noms de tous les élèves, quelle était sa stratégie ? L'assassin allait tous les connaître !
L'assassin n'avait pas bougé d'un poil, et s'était contenté de les laisser bouger à leur guise.
— Siège n°14 bouge de deux rangs vers la droite ! Sièges n°4 et 6, enregistrez la scène grâce à Ritsu !
Je comprends, pensa Eve, qui suivait les instructions du mollusque lorsqu'elles lui étaient destinées. De toute façon, elle n'avait pas le choix, même si bouger était peut-être synonyme de mort, le plan de poulpe jaune était le seul dont ils disposaient.
— La personne qui est récemment allée dans un Maid café et qui en est presque devenu accro et la pas-douée au parapluie faites un maximum de bruit !
— La ferme ! Comment vous savez que j'y suis allé ! cria Terasaka en frappant sur son siège.
— Mais je vous emmerde bordel ! fit de même Eve.
— Maintenant, ça va être à Chiba-kun de tirer, Hayami, tu le suivras après… D'accord ? Calmez-vous et tirez comme vous le voulez. Si vous vous ratez, ce n'est rien, vous passerez votre arme à quelqu'un d'autre, apaisa le professeur.
Après un cours silence, Koro-sensei lança le signal :
— Siège n°12, lève-toi et tire !
Le professionnel des armes tira alors instantanément sur celui qui venait de se lever.
Avant de pousser un cri, Eve réalisa quelque chose, que comprit l'assassin en même temps qu'elle : c'était un mannequin !
Alors, Chiba Ryūnosuke se leva, et tira.
L'homme au costard qui se tenait debout sur scène eut un petit rire, en remarquant qu'il n'était blessé nulle part.
— Héhé, tu m'as raté tu vois je ne suis pas ble-
Il fut coupé lorsque les lampes le percutèrent de plein fouet.
Alors qu'il s'apprêtait à tirer une nouvelle fois, Hayami visa son arme, et la toucha. Cette dernière tomba à terre, laissant l'assassin sans défense.
Les autres élèves allèrent enrouler l'assassin de scotch.
Une fois immobilisé, les élèves purent être soulagés.
— Rinka, Ryūnosuke, vous avez été supers punaise ! J'aimerais trop savoir tirer comme vous ! gloussa Eve rassurée.
— Je croyais que ça allait mieux depuis l'entraînement avec Lovro-sensei, rigola doucement la rousse.
— Laisse tomber, si ça avait moi qui avait tiré, j'aurais été capable de toucher un élève, ou encore moi-même, alors…
— Ne dis pas ça, oh !
En sortant de la salle, Ritsu leur annonça qu'elle avait piraté la webcam de l'ordinateur du dernier étage : on ne voyait pas grand-chose, si ce n'est la silhouette d'un homme dans la pénombre.
Cet homme observait les élèves malades restés à l'hôtel… Il les regardait souffrir ?
Ce fou était un danger public, et il donnait des frisons à toute la classe.
C'était la dernière ligne droite.
L'ennemi se trouvait au dernier étage, il ne fallait que monter un escalier.
Allaient-ils pouvoir les sauver ? Récupérer l'antidote ?
Le cœur plein de doutes, les élèves gravirent les marches des escaliers.
Grâce à la carte magnétique dérobée au dernier vigile, l'unité put entrer dans la salle où se trouvait le boss.
Jamais Eve n'eut aussi peur que lorsqu'elle vit de ses propres yeux le Mal incarné, devant son ordinateur, à contempler la douleur de ses camarades.
À proximité de l'homme se trouvait une valise, tout ce qu'il y avait de plus standard. Seulement il y avait d'accroché sur une des faces une espèce de petit paquet, sûrement des explosifs.
Au moment où le plan allait démarrer, commandé par Karasuma-sensei, une voix étrangement familière résonna :
— Ça me dérange. Y penser me dérange. Mais je me demande pourquoi. Parce que mes blessures sont toujours à vif, mes sens sont encore affûtés.
D'un coup, il lança en l'air plus d'une trentaine de télécommandes.
— J'ai assez de télécommandes pour faire exploser l'antidote, quelle que soit la situation, ricana la voix.
Non… Cette voix…
C'est bon, l'anglaise l'avait reconnue.
Bien que le timbre soit plus sombre, elle restait identique.
Le choc se lisant sur les visages, les autres aussi avaient compris.
L'homme tourna son siège, ce qui confirma l'intuition des élèves.
— Takaoka ?! s'exclamèrent les élèves.
Son visage était rempli de griffures diverses et ses yeux étaient emplis d'une folie furieuse incontrôlable. Son apparence avait elle aussi changée : ses cheveux, anciennement bien plaqués, étaient hérissés, et une légère barbe avait poussée, lui donnant un air mal soigné.
— Et si nous allions sur le toit… ? J'ai préparé une réception pour mes élèves adorés. Vous viendrez n'est-ce-pas ? Après tout, il serait dommage qu'il arrive quelque chose aux autres élèves… ! rigola Takaoka.
Arrivés sur le toit, où était diffusée une lumière verdâtre, donnant une étrange émotion à la scène, les élèves frissonnaient.
Pas seulement à cause du vent, pas seulement à cause du froid, mais surtout à cause de ce monstre qui revenait les hanter.
— Si vous aviez suivi mon plan, ç'aurait été bien plus simple ! Cette fille, là, Kayano ou je ne sais plus quoi, j'étais censé me servir d'elle. J'ai rempli une baignoire de billes anti-sensei, elle serait entrée dedans avec la tête du poulpe. Je l'aurais alors recouverte avec du ciment, afin de retrouver sa forme originelle sans toucher les matériaux anti-sensei, il aurait dû produire une explosion qui aurait touché la gamine. Bien sûr, il ne ferait jamais ça à ses élèves adorés, j'en ai déduit qu'il se laisserait fondre gentiment.
Située près de Kayano, Eve attrapa le bras de cette dernière.
Ce qu'il avait prévu de lui faire était horrible, inhumain.
L'adolescente était aussi pâle que de la poudreuse qui viendrait de tomber, et elle tremblait de peur.
— Je vais faire honneur à ma mauvaise réputation, je vais retourner au centuple l'humiliation dont j'ai été confronté. En particulier contre toi, Shiota Nagisa, je ne te pardonnerais jamais d'avoir pourri mon avenir ! cria-t-il en pointant l'adolescent du doigt.
Cette rancœur était complétement injustifiée, et comme le disait Terasaka, de toute façon, avec ou sans sa défaite, la classe entière aurait tout de même détesté Takaoka.
L'ancien militaire était rongé par la honte, la rancœur et la folie, il était complétement fou à lier maintenant.
— Hé Gamin, viens par ici, seul, menaça-t-il en tenant la valise et la télécommande permettant de faire sauter les explosifs, tout en montant sur l'escalier.
— Nagisa n'y va pas, implora Kayano.
— Je n'en ai pas envie, mais je dois y aller. Je vais essayer de le raisonner, rassura l'élève avec le sourire.
Nagisa monta une à une les marches de l'escalier, sans que personne ne puisse l'arrêter ; ils n'avaient pas le choix.
L'adolescent, ayant posé un pied sur l'héliport, se sentit petit.
Le vent soufflait fort, et les lumières étaient beaucoup plus intenses.
Takaoka fit tomber l'échelle qui permettait à quiconque d'accéder à l'héliport, puis, il fixa un des deux couteaux posés à terre.
— Tu sais ce que signifie le couteau à tes pieds, n'est-ce-pas ? C'est le match retour de la dernière fois, dit Takaoka avec un sourire glauque.
— S'il-vous-plaît Takaoka-sensei, je ne suis pas venu ici pour me battre, prononça doucement le bleu.
— Je ne me ferais pas avoir deux fois. Aujourd'hui, c'est mon tour de te battre. Mais tu sais, ce n'est pas drôle si je termine ça maintenant, je ne me sentirais pas mieux. Tu vas faire ce que je te dis : excuse-toi. Prosterne-toi.
Nagisa, calmement, s'exécuta. Il posa un genou à terre, puis l'autre. En baissant la tête, il commença à demander pardon, avant que le militaire fou ne lui ordonne de mieux le faire.
Alors, il plaqua son front contre le sol, en répétant ce que voulait Takaoka.
Les élèves se sentaient impuissants. Une colère immense bouillait en eux.
Alors que certains essayèrent de monter sur l'héliport, ils furent arrêtés par Karasuma-sensei ; Takaoka les avait vu du coin de l'œil, ce qui avait dissuadé le professeur de sport de tenter d'aider Nagisa.
Eve en faisait partie. Elle faisait partie de ceux qui ne pouvaient tout bonnement pas se contenter de regarder la scène, tout simplement.
Tout en grognant des mots incompréhensibles pour l'anglaise, le boss appuya son pied contre la tête de Nagisa, au sol, lui hurlant de répéter encore une fois des excuses, ou quelque chose comme ça.
Affichant un sourire satisfait, Takaoka se retourna et s'approcha de la valise, tout en continuant de parler.
Ne comprenant pas ses paroles, Eve demanda précipitamment à Karma :
— Qu'est-ce qu'il dit ?
Sans quitter des yeux la scène, les sourcils froncés, le rouquin répondit seulement :
— Quelque chose qui sent pas bon.
L'ancien militaire lança en l'air la valise contenant l'antidote.
Comme en apesanteur pendant quelques secondes, les élèves virent la scène au ralenti : la valise qui doucement redescendait, attirée par la gravité, le militaire fou qui ricanait et son pouce qui se rapprochait inexorablement du bouton rouge.
— NON !
La mallette explosa en morceaux.
Des éclats de verres brisés, de plastiques fondus s'étalèrent sur l'héliport.
Doucement, le verre tombait, tout en produisant une mélodie presque effrayante.
Un rire sombre et machiavélique éclata.
C'était horrible.
L'horreur se lisait sur les visages de tous. D'abord la peur, puis l'horreur, et ensuite la colère. Une colère noire, noire comme de l'encre et ardente comme le magma en fusion d'un volcan.
Les larmes aux yeux, Eve fixa la scène, l'esprit vide.
Alors, tous ceux qui étaient malades allaient mourir ? Rio, Yukiko, Sugino, Maehara, Kurahashi, Okajima, Hazama, Hara et Muramatsu ?
Ils étaient donc condamnés ?
La gorge nouée, elle ne savait plus quoi faire.
Que pouvait-elle faire ?
En relevant les yeux, elle remarqua Nagisa, qui avait attrapé un couteau. Il prononça des mots en chuchotant d'abord, puis augmenta progressivement le volume :
— Je vais te tuer… JE VAIS TE TUER.
— Vas-y, viens me tuer Nagisa-kun ! AHAHAHAHHA !
Prise d'une fièvre colérique, Eve s'approcha de quelques pas de l'héliport.
— TUE-LE NAGISA ! TUE-LE ! hurla-t-elle.
— Eve ! dit Kayano. Arrête enfin !
— Il faut que cet enfoiré meure !
— Eve la ferme ! grogna Terasaka.
Avant qu'elle ne put finir sa phrase, l'européenne reçut une énorme baffe qu'elle n'avait pas vu venir. C'était tellement violant qu'elle en eut mal au cou ; la claque la plus magistrale de sa vie.
— La ferme Eve. Nagisa a pas besoin d'encouragements pour ça. Nous aussi on a envie de buter cet enfoiré, mais c'est pas toi qui iras en taule pour homicide, dit sèchement Karma.
Alors, elle se calma. Elle s'était rendue compte, qu'en effet, c'était stupide. Elle était stupide.
Elle colla sa main à sa joue brûlante, en regardant le haut de l'héliport.
Nagisa avait reçu un des tasers de Terasaka, et l'avait coincé dans sa ceinture.
Toujours sous les lumières émeraude que diffusaient les lampes, l'adolescent s'approcha de Takaoka.
Celui-ci, avant même que ne commence à attaquer, reçut un coup de tibia dans le ventre. Le bleu, agenouillé, crachait à cause du coup.
L'élève réessaya encore et encore d'attaquer, même s'il se prenait des coups il se relevait, chose qu'un enfant de son âge n'aurait pas réussi à faire en temps normal.
Encore et encore, brûlait une flamme qui lui permettait de se battre. Bien sûr, cette flamme était animée par la vengeance, mais bien plus par ses amis. Il faisait ça pour eux.
Après un énième coup, Nagisa se releva.
Takaoka montrait un couteau. Allait-il s'en servir contre le bleu ? Il pourrait le tuer !
Eve, après la claque de tout à l'heure n'osait plus rien dire.
Une habitude peut-être.
Karasuma-sensei s'apprêtait à tirer ; jamais ils ne s'étaient retrouvés dans une telle position. La vie de plusieurs élèves était en jeu actuellement.
Visiblement, c'était leur tour d'être tués.
Alors, qu'ils se tenaient immobiles, le garçon aux cheveux bleus s'avança vers son adversaire, un léger sourire aux lèvres.
Il n'était plus qu'à quelques mètres du fou, et il fit quelque chose qui en étonna plus d'un : il lâcha doucement son couteau, qui tomba au sol dans un tintement métallique.
À ce moment, Nagisa claqua fort des mains. Surpris au plus haut point, Takaoka recula de peur. L'adolescent profita de ce court moment pour dégainer sa seconde arme ; le taser.
Il envoya une première décharge dans les côtes du militaire fou, qui s'écroula sur les genoux.
Les rayons de la Lune se mélangèrent à ceux des lampes vertes, illuminant la scène : Takaoka à genoux, en fixant le visage de son opposant, apeuré, et Nagisa debout essoufflée, en position de force, regardant de haut l'ancien militaire. Le taser posé sur le cou de l'homme, un sourire étira lentement les lèvres du meilleur assassin de la classe E.
Il électrocuta le militaire.
Lorsque Takaoka s'écroula, face contre terre, le soulagement envahi tous les élèves.
— Ouais, on a battu le boss ! s'exclama un des élèves.
Immobile, Eve restait à sa place, ne prenant pas part à la joie de ses camarades.
— Qu'est-ce que qu'on va faire ? souffla l'européenne coupant l'élan de gaieté de la classe. On a pas assez d'antidote pour tout le monde…
Les restes des ampoules étaient éparpillées au sol, l'antidote lui gisait sur le béton.
— Je vais appeler l'expert des poisons, et j'ai appelé un hélicoptère, déclara Karasuma.
— Takaoka a dit qu'il fallait un mois pour faire un antidote et une semaine pour que le virus soit fatal ! On ne peut rien faire ! s'écria l'anglaise sur les nerfs.
— Eve t'as fini de nous casser les pieds ? fit Karma, las. On est au courant que pour l'instant la situation la plus probable est celle que seuls trois des malades survivent. T'es pas obligée de remuer le couteau dans la plaie en rappelant des évidences.
— Bell-san, on va trouver une solution, rassura Koro-sensei. Si l'expert des poisons nous livre ses secrets, on pourra sauver les autres. Je trouverais ma forme dans moins de vingt-quatre heures et je pourrais réunir les meilleurs scientifiques le plus rapidement possible.
En reniflant, l'européenne se tourna vers la boule translucide où se trouvait le professeur.
— Vous la ferme ! Vous faites toujours l'intéressant : ''Je suis un putain de poulpe jaune qui vole à Mach 20, essayez de me tuer petits déchets de la classe des épaves !''.
— Bell-san, essaya le mollusque.
— Non y'a pas de Bell-san ou de quoi que ce soit ! À cause de vous on a failli crever un nombre incalculable de fois ! Si vous êtes vraiment l'adulte responsable que vous prétendez, jamais on aurait dû se retrouver dans une telle situation ! Vous vous vantez sur votre force, votre vitesse et le fait que personne sur cette foutue planète soit capable de vous buter, et ben c'est pas notre cas ! Trois putains d'assassins qui ont essayé de nous tuer, trois ! Et puis l'autre fou qui fait éclater les antidotes, trop, c'est trop ! Si vous voulez vraiment notre bien et qu'on reste en vie, crevez dans votre coin tout seul mais laissez-nous vivre ! sanglota Eve.
Un silence mort pesa. Seuls le vent, les reniflements et les sanglots étouffés de la brunette brisaient le calme.
Koro-sensei, lui ne répondit pas.
On l'avait déjà traité de monstre, de poulpe, d'idiot, mais jamais un des élèves de lui avait craché des mots aussi tranchants.
S'il n'avait pas la confiance de ses élèves que pouvait-il bien faire ?
L'hélicoptère arriva, Eve partit en contre-sens.
Karasuma-sensei attrapa le bras de l'anglaise :
— Où vas-tu ?
— J'ai besoin d'être seule, rétorqua l'européenne en reniflant une nouvelle fois.
— Eve, tu prends l'hélicoptère comme tout le monde.
— Qu'est-ce que ça fait si je rentre seule maintenant ? ricanna-t-elle. Risquer le viol ou la mort une fois de plus, ou une fois de moins, je suis plus à ça près.
Sur ces mots, elle fit volte-face et s'en alla vers la porte.
En commençant à trembloter, des larmes coulèrent sur ses joues brûlantes.
Je suis fatiguée, j'en peux plus, je veux que ça s'arrête…
Elle sentit qu'on lui portait un gros coup à la nuque, et elle s'écroula. Avant de sombrer dans les ténèbres de la nuit, Eve sentit qu'on l'avait retenue.
Sans opposer plus de résistance, l'anglaise ferma les yeux.
— Akabane, je crois que tu y es allé un peu fort, remarqua Isogai qui avait ramassé la jeune fille avant qu'elle s'écroule.
— On a pas de temps à perdre, et elle commençait à faire son ado rebelle, c'était chiant.
Le groupe prit l'hélicoptère pour rentrer à l'hôtel.
BISOUS ET A LA PROCHAIIIIIINE !
Reeeeeviiiiiiiiiiiiii...Ew ?
Réponses aux reviews :
#Maari Blue : Helloooooow
En vrai oui. C'est très glauque.
Ah bon ? Je le trouvais pas si réussi moi en fait... ^^' Mais je l'ai posté quand même parce que ça m'aurait saoulé de l'avoir écrit "pour rien" (surtout qu'il m'a fait prendre du retard...).
Je trouvais la fin assez simplette, mais tant mieux si ça fait rire x3
Pas de problèmes ! Je peux comprendre même si je dois admettre que tes reviews me manquaient XDD
Il y aura toujours un peu à redire sur mes chapitres, parce qu'ils ne sont pas parfaits, mais ça me fait plaisir que tu me dises ça ^^
Owww c'est gentil, au chapitre douez alors ^^ (en plus c'est un des plus longs, et il se passe des choses -selon moi- ^^).
Bisous !
#Zarlia : Hellooooooow ^^
OOOOOOWW ! Tu aurais dû voir ma tête quand j'ai vu une review d'une "nouvelle" lectrice ! (tu avais déjà follow/favo ma fiction). J'étais trop contente !
Donc, déjà merci !Oh, tu relis mes chapitres ? Mais quel honneur /
Tu aimes ma fic et mon OC ? */*
"Encore écris un superbe chapitre" ? Tu veux me tuer ? XDDDD
A la base, moi j'aurais imaginé Okuda comme Sorcière, puisque Rinka/chiba (=meilleurs tireurs) étaient Chasseurs, Nagisa (apparence feminine) = Petite fille... x)
Pour la fin, ça c'était prévu du début. Okuda est pas le genre de fille qu'on croit coupable. Du coup je trouvais ça drôle qu'elle le soit ! x3
En effet, je sens bien Eve pouvoir crier assez haut dans les aigus pour lui péter les tympans ouais XD
Un jour, dans les chapitres qui viennent je ferais du fan-service pour deux de mes lectrices, et je ferais ré-apparaître ce gentil parapluie vert.
Tu peux m'en faire autant de review dans ce genre, j'en raffole x3
Elle est bien française, mais pour moi elle l'a genre quittée quand elle avait 4-5 ans. Du coup elle parle trèèèès peu français, surtout qu'elle ne le pratique quasiment pas, donc elle doit se souvenir de quelques mots et phrases-types.
Chez elle, ils parlent tous anglais (et parfois japonais pour s'habituer), même la mère d'Eve qui est française. (si je me trompe pas, il est tard il est possible que j'interchange).
Merci et à vendredi !
