27/11/2015

Heeey... Désolée de l'heure tardive de parution, mais vous devez être habitué(e)s depuis !

Blabla de l'auteure : OMG c'est horrible ce qui arrive dans les derniers chapitres… C'est génial hein, mais un peu horrible T_T Il reste une semaine pour tuer Koro-sensei du coup c'est bientôt la fin je pense (quoi qu'un arc peut durer longtemps : cf l'arc Takaoka qui dans le manga durait 3 jours, et qui pourtant a occupé plusieurs chapitres).
Et hier, j'ai appris pourquoi « vinaigre » : du vin qui est devenu aigre. Vin-aigre. Je me sens légèrement stupide.
Chanson du moment : The lost one weeping - Rin

Réponses aux reviews en baaas ;3

IMPORTANT : En fait, là je suis bloquée par deux trois petits trucs :
- Je n'ai plus de chapitres d'avances.
- J'ai un peu peur de vous spoiler le manga.
Pour ce qui est des chapitres d'avance, c'est entièrement de ma faute hein, j'ai pris du retard, parce que je faisais des chapitres plus longs sur lesquels je m'applique.
Et pour ce qui est du spoil... Je sais que certains d'entre vous n'en sont qu'à l'anime, et donc, puisque que je ne peux pas faire que des "Hors-séries", je ne peux pas non plus trop vous spoiler... ^^'
Du coup, je ne sais pas exactement ce que je vais faire au prochain chapitre.

DU COUP :
choix n°1 - Tu te démerdes et tu gardes ton rythme de publication.
choix n°2 - Je t'autorise à poster toutes les deux semaines le temps que l'anime sorte.
choix n°3 - Proposez, c'est pas moi qui vais tout faire non plus X3

Merci de me le dire, c'est important !

Sinon, bon chapitre !

PS : Merci à DangerJacky de m'avoir prévenu de ma petite boulette : j'avais reposté le HS d'Halloween. M'enfin, ce n'est pas la première fois que ça arrive x3


Chapitre 14 : Leçon de franchise

Home, sweet home.

Eve regarda avec un regard écœuré la date affichée sur son téléphone portable.
Samedi 30 Août.

C'était bientôt le retour de l'école, les examens, le temps de rien faire…
Le temps de rien faire.
Le message d'Aura.

En se jetant littéralement sur ses messages, elle revit le long pavé que lui avait envoyé sa meilleure amie.
Super, maintenant elle devait avoir perdu la seule personne qui tenait à elle en Angleterre.
En vérifiant l'heure, elle appuya sur le bouton vert. Stressée, elle retint son souffle jusqu'à la quatrième sonnerie, où un léger craquement caractéristique indiqua qu'Aura avait répondu à son appel.

— Allo ? Allo, Aura ? appela Eve.
— … Eve ? C'est toi ? répondit-elle un peu grinçante.
— Oui, oui Aura. Il fallait qu'on parle, déclara l'étudiante de la classe E.
— Eve, c'est pas maintenant que j'ai besoin de parler, et mon message date de plus d'une semaine, sans que tu n'y répondes. Admet que j'ai le droit de faire la gueule.
— Écoute, c'est assez compliqué ici. Le collège où je suis, c'est juste un truc de fou.
— Tout le Japon est fou, Eve.

Après cette pique ironique, Eve sourit elle avait un peu retrouvé sa meilleure amie.

— Qu'est-ce qu'il y a de plus dans ton collège ? interrogea son amie curieuse.
— Je croyais que tu faisais la gueule.
— C'est le cas, j'essaie de voir si j'ai raison ou pas.
— C'est compliqué, répondit Eve en pensant à Koro-sensei et sa mission d'assassinat.
— C'est compliqué pour moi aussi tu sais, et pourtant, je prends le temps de te parler, MOI.
— Aura… je peux pas te raconter, expliqua la brunette à mi-voix.
— Ben moi je peux pas te répondre, tchuss.

Un bip sonore se fit entendre à plusieurs reprises.

— P'tin le caractère de brin ! éructa Eve.

En jetant son portable contre le canapé, la jeune fille entendit un voix grave lui dire :
— Ton portable ! Après tu vas en demander un nouveau parce que tu l'auras cassé !

En se retournant, elle croisa les yeux sévères de son père. Oh, elle avait oublié qu'il était revenu. Soudain elle se rappela : sa mère ne l'avait pas prévenu de son changement de classe.

— Oh Eve ma chérie, tu avais quelque chose d'important à dire à ton père non ? apostropha sa mère en la regardant fixement.

Oh la lâche.

— Ah, euh… essaya la fille.
— Ta classe, encouragea la génitrice traîtresse.
— Je… Je suis passée dans la classe E, prononça très rapidement l'adolescente.
— Ah. Et alors ? répondit le père en croquant une biscotte.
— C'est la pire classe du collège, chéri, indiqua la femme.

Léger silence. Eve sent sa mort planer au-dessus d'elle.
Son père avait dû oublier le principe des classes par niveau, dommage pour elle que ça n'ait pas duré.

— Pourquoi a-t-elle changé de classe ? demanda alors l'homme de la maison un peu plus durement.
— Je l'ai plus ou moins choisi, avoua Eve. Mais j'ai de bien meilleures notes, j'ai des amis dans ma nouvelle classe et je travaille plus qu'avant !
— C'est vrai ce mensonge ?

William Bell regardait sa fille avec un regard dur. Lorsqu'elle leva le regard, Eve vit les cheveux poivre-et-sel, et les yeux clairs de son père la regarder. Que pouvait-elle dire ?
Doucement, elle répondit :
— C'est vrai, je ne te mens vraiment pas.
— Alors, c'est rien.

Ne comprenant pas, la jeune fille observa l'expression de son père. Il ne disait rien ? Pas de punition, de privation de portable, ordinateur, sorties ? Pas de condamnations à vie de travailler chez elle ?
Était-ce une feinte ?

Depuis son entrée dans la classe E, et donc son entrée dans le monde de l'assassinat, Eve était devenu beaucoup moins crédule. Beaucoup plus paranoïaque.

— Tu sais, dans ma jeunesse, j'ai fait pire mais tu vois où j'en suis maintenant ? Tant que tu avances dans le bon chemin et que ça n'entrave pas ton futur, tu peux bien aller où tu veux, rigola-t-il.
— Mais chéri, la classe E ! Elle ne pourra pas aller dans le lycée affilié au lycée sans passer un test ! La classe E est remplie de cas qui ne veulent pas travailler ! Comment veux-tu qu'elle aille dans le droit chemin !

Une dispute de bon matin de bonheur, il ne manquait plus que ça. Malgré tout, Eve savait qui gagnerait la partie, comme souvent.

— Eh bien, je décide de faire un peu confiance à ma fille, sourit-il. Si à son prochain examen, elle n'est pas au moins dans le top 50, on fera un changement de classe.

Le top 50 ?
Ok, elle pouvait d'ores et déjà creuser sa tombe.

— Qu'en dis-tu Eve, tu t'en crois capable ?

Un léger silence, quelques secondes de réflexion…

— Oui.
— Bon, alors, le problème est réglé ! annonça alors William.
— Merci papa, souffla l'adolescente encore sous le choc.
— Je te fais confiance Eve, répéta le géniteur en embrassant sur le front sa fille.

Soulagée, Eve remonta dans sa chambre, et réessaya de rappeler sa meilleure amie.
Trois sonneries plus tard, Aura répondait :
— Une explication à donner ?
— Je veux juste te dire que j'étais très occupée et…
— Moi aussi j'étais occupée, répondit Aura.
— Mais j'avais beaucoup de travail… ajouta Eve.
— Moi aussi j'avais beaucoup de travail, répliqua l'entêtée.
— Mais…
— Si c'est tout, je suis occupée.

Fin de l'appel.
Bon sang cette fille était une tête de mule !

Alors elle alla sur un site où elle était déjà allée avec sa meilleure amie. C'était peut-être ridicule, mais au moins elle pouvait parler à quelqu'un.
Sur l'écran on pouvait lire :
Moi : Aura je suis désolée tu sais.
Cleverbot : Je ne suis pas un robot.

Bien sûr que non, ce n'était pas Aura. Oui, ce n'était qu'un site où un robot répondait, mais ça pouvait aider comme situation.

Moi : Je ne sais pas quoi faire.
Cleverbot : Tu t'appelles comment ?
Moi : Tu comprends rien ?
Cleverbot : Je ne parle pas espagnol.
Moi : Non mais je me suis disputée… C'est chiant.
Cleverbot : Je n'aime pas les carottes.
Moi : On peut pas parler avec toi.
Cleverbot : Si.
Moi : Non.
Cleverbot : Si.
Moi : NON.

Léger agacement chez Eve.

Cleverbot : SI !
Moi : Tu n'es qu'un robot, tu sers à rien !
Cleverbot : C'est toi qui es bête !

Fermeture de la page internet. Ça va bien cinq minutes.
Eve envoya un nouveau message à sa meilleure amie. Pas de réponse.

— Quelqu'un peut me dire pourquoi ma meilleure amie est aussi insupportable ?! demanda la brunette à sa chambre.
— Parce qu'elle te ressemble.

Tournant la tête si rapidement qu'elle aurait pu se faire un torticolis, Eve aperçut un gros ballon jaune au sourire effrayant collé à sa fenêtre.
Koro-sensei, le stalkeur le retour.

— Bon sang ! Mais arrêtez de faire votre screamer ça devient fatigant ! s'exclama l'élève lasse.
— Tu as un problème ? demanda le poulpe.
— Oui, si on veut.
— Ce n'est pas sur internet que tu vas trouver des réponses, conseilla le professeur.
— Alors où ? demanda-t-elle.

Un sourire s'étira sur le visage du poulpe le plus recherché du monde.

— Dis à tes parents que tu sors. Tu fais confiance à sensei ?
— Je vous dois bien ça je crois, dit-elle en faisant référence au discours agressif du voyage.

Eve s'exécuta, et dehors devant la rue, elle n'eut pas le temps de cligner des yeux qu'elle se retrouva dans le ciel de Tôkyô.

— OH MY GOD. OH MY GOD, hurla-t-elle en voyant l'océan sous elle.
— Je vais doucement aller jusqu'au Mach, pas de soucis Eve-san.

Attends, elle allait où là ? Mach ? On n'était pas déjà à Mach 234 là ?
En effet, elle se sentit un peu bizarre lorsqu'elle vit, ou plutôt entendit qu'elle avait dépassé le mur du son.
Malgré la vitesse hallucinante, Eve n'avait pas mal aux yeux, et il n'y avait pas tant de vent que ça, et elle n'avait pas froid. Lorsqu'elle avait pris l'avion, elle avait pourtant vu qu'en altitude la pression et la température étaient bien différent que sur la terre ferme.
Sûrement un des mystères de Koro-sensei.

— On va où au juste là ? Au cinéma comme Karma et Nagisa ? interrogea la brunette.
— Eh bien, la solution à tes problèmes n'est pas sur internet, mais à Londres, fit Koro-sensei en étirant son sourire.
— Vous m'emmenez à Londres ?!
— Si tu as des problèmes il faut en parler à des amis, pas à un robot. De plus, bientôt nous reprenons les cours, si tu n'es pas concentrée, tu n'auras pas de bonnes notes, continua-t-il.
— Moui, concéda vaguement l'élève.
— En revanche, je n'amène pas les gens à l'autre bout de la planète gratuitement, précisa le poulpe volant.
— Ça m'aurait étonné, dit-elle en pensant aux fins de mois serrées du professeur.
— Demain, j'organise une fête avec les gens de la classe, annonça-t-il le visage heureux. Tu viendras ?
— Je vous le dois bien, je suppose, fit-elle en soupirant.

De toute façon, Eve aimait sortir. Si Koro-sensei lui avait proposé cette sortie en compagnie des autres élèves de la classe, elle aurait accepté quand bien même il ne l'aurait pas emmené à Londres.

— Parfait ! s'extasia-t-il le visage rosé de joie.

En regardant vers le sol, Eve s'aperçut qu'il y avait toujours de l'eau sous elle. Pourtant, elle avait bien dû passer un continent non ?

— Combien de temps le voyage va durer ? demanda Eve.
— Environ quarante minutes, répondit le professeur principale de la classe E.
— Punaise c'est long, soupira la brunette.
— Pas pour un Londres-Tokyo, Eve, remarqua-t-il.
— C'est vrai que le bus Kunugigaoka-Shibuya met presque ce temps-là pour faire le trajet lorsqu'il y a des bouchons, admit-elle.

Alors, elle sortit son portable elle eut la surprise de constater qu'elle n'avait pas le réseau. Bon, en réalité elle s'en doutait, mais c'était pourtant dommage de ne pas pouvoir poster un snap avec comme vitesse Mach 20.
Alors, elle commença à jouer à Candy Crush.
Non pas pour imiter Karma pendant les cours, non merci. Elle avait déjà ce jeu sur son portable et y jouait tellement peu souvent qu'elle n'était même pas au niveau trente.

— Tu devrais admirer le paysage, conseilla l'adulte-poulpe.

C'est vrai. Elle jouait à un jeu connu sur portable alors qu'elle pouvait profiter d'un paysage –défilant à Mach 20, certes- extraordinaire.
Elle vit un continent sous elle, et essaya de deviner lequel. Bah, elle devait sûrement être en train de survoler l'Asie.
Il y avait beaucoup de montagnes, puis de champs, des plaines, et rebelote des montagnes. Après quelques minutes, la jeune fille arrêta de regarder le sol : c'était fatigant à force d'essayer de voir tout le panorama à une telle vitesse.

Après presque trente-huit minutes de paysages différents, l'anglaise put apercevoir son pays natif. Enfin, d'abord elle dut traverser les nuages.

— Vous pouvez rester dans les nuages, juste quelques instants ? souffla Eve.
— Bien sûr.

Comprenant sûrement l'idée de son élève, Koro-sensei descendit un peu plus bas que les nimbus, de façon à ce qu'ils soient à portée.
Alors, elle sortit un de ses bras des vêtements du professeur –la situation était vraiment étrange vue comme ça, mais avec Koro-sensei, rien d'anormal–, et caressa doucement les nuages. Les yeux tout pétillants, elle vit sa main traverser la vapeur.

Toute petite, elle imaginait de la barbe à papa, sucrée à souhait. Puis elle avait appris que les nuages n'étaient qu'en fait composés d'eau. Et pourtant en cet instant, où la vitesse avait nettement diminuée, Eve touchait doucement un nuage. C'était beau. Ce n'était pourtant que de la vapeur, un peu comme après une douche chaude ou lorsqu'il y avait du brouillard.
Alors pourquoi, était-ce comme un rêve ?

Lorsqu'elle rebaissa la main, Koro-sensei redescendit vers le sol.

— Ah au fait, j'habitais à Oxford, pensa-t-elle bon de préciser seulement lorsqu'ils étaient arrivés à Londres.

Le poulpe, sans dire un mot continua sa route quelques minutes de plus sans rien dire. Il n'était pas Eve, et donc ne s'énervait pas pour un rien, lui.

Arrivés cette fois à destination, l'anglaise se posa sur la terre ferme et mit quelques secondes pour s'y retrouver. Mine de rien, Oxford c'était grand.
Le poulpe avait mis son ''déguisement'', mais le duo n'était pas vraiment très discret.

Cherchant une route qui pourrait s'apparenter à celle que l'élève empruntait pour rentrer chez elle, Eve évitait les regards suspects des anglais.
Ils devaient la prendre pour une grosse folle.
Mais n'était-ce pas ce qu'elle était ?

Une fois avoir trouvé la route pour aller chez Aura, elle resta immobile devant la maison de cette dernière.

— Allez, courage Eve.
— Merci, vous en avez déjà fait beaucoup, je vais y arriver seule, remercia la jeune fille sincèrement.

Alors, envoya un SMS à Aura, lui demandant si ses parents étaient là. Réponse négative de sa part, quelques minutes plus tard. Alors, elle toqua.
La meilleure amie de l'élève de la classe E ouvrit la porte, et mis quelques secondes à regarder la personne située devant l'entrée.

La bouche pendante, les cheveux courts et roux emmêlés, les yeux noisette la considérant fixement, Eve dut se retenir d'éclater de rire en voyant une mine si étonnante de la part de son amie.

— E-Eve ? balbutia la rousse au paroxysme de l'étonnement.
— C'est moiii, gloussa la brunette le sourire aux lèvres.
— J-je. Que. Mais. WHATS ?
— C'est compliqué, commença Eve. Je peux entrer ?

Toujours bouche bée, Aura laissa passer sa meilleure amie dans le salon, où elle s'assit sur un des fauteuils sans aucune gêne.

— Donc, c'est compliqué, reprit l'étudiante japonaise.
— Mais. Je comprends pas, bafouilla Aura. Tu étais bien au Japon y'a pas deux heures ?
— Oui.
— Et là, t'es là, continua l'anglaise toujours aussi perdue.
— Oui, confirma une nouvelle fois Eve.

Les yeux perdus dans le vague, Aura s'exclama :
— Mais c'est bordélement pas scientifiquement possible ça !
— Déjà ''bordélement'' ça existe pas, et je suis là, donc ça l'est, répliqua l'élève de la classe E.
— Tant que personne ne me le prouve, ce mot existe. Ils t'ont nourrie au LSD et la meth à la cantine ou ça se passe comment ? Tu peux pas faire du Tôkyô-Oxford en moins d'une heure Eve !

Pourquoi avait-elle eu l'idée de suivre Koro-sensei ? Il était complétement impossible qu'elle puisse prouver ça, sans expliquer le secret relié à la classe E.

— À la vitesse Mach 20, c'est possible.

Oh non.
S'il-vous-plaît Dieu, dites-moi qu'il n'a pas fait ça.
Pitié non.

— Eve, s'il-te-plaît dis-moi que tu le connais et que c'est pas un malade mental qui veut nous violer et nous manger après, supplia la rouquine en fixant le poulpe derrière Eve.
— Bon sang, Koro-sensei vous êtes un secret d'état ! Vous ne pouvez pas vous montrer à n'importe qui comme ça ! s'écria-t-elle en se retournant.
— Sensei ? Genre comme dans les films d'actions là ? Genre c'est ton prof ? murmura doucement l'anglaise qui ne comprenait absolument rien à la scène.

Alors Aura, se posa doucement sur un canapé, posa sa tête entre ses mains, et prit l'air de réfléchir. Très profondément.

— Ok Aura, tu es droguée ou malade. Tu vois des choses qui n'existent pas. Calme.
— Tu étais comme ça Eve après être allée dans la classe E ? interrogea Koro-sensei.
— À peu près pareil oui, soupira l'intéressée. C'est assez éprouvant.

La brune s'approcha de son amie, lui prit la main lentement et tenta de lui expliquer calmement l'histoire. Toute l'histoire.
De son départ de la classe D jusqu'à l'histoire avec Takaoka, en passant par les examens, les rires, les déprimes, le travail, les sorties, tout.

L'auditrice ne disait rien, et se contentait d'écouter, et de hocher la tête de temps à autre.

Quelques dizaines de minutes plus tard elle avoua :
— En effet, c'est compliqué ton histoire. Et je réitère : le japon est complétement tarré, Eve.
— Tu t'y plairais bien pourtant, gloussa cette dernière.
— Matt' est au courant ?

Grosse douche froide.
Gros silence.
Elle toisa glacialement son amie sans même s'en rendre compte. Puis, elle remarqua le visage étonné Aura et elle répondit simplement :
— Non, tu es la seule au courant. Et je ne comptais pas le voir aujourd'hui.

Après cet instant de silence, la brunette se releva pour sourire tendrement à son amie.

— Je dois y aller, j'espère qu'on se reverra bientôt.
— Déjà ? Mais tu n'es pas restée longtemps ! On pourrait mater une série ! Genre Gossip Girl, The Walking dead ou même Game of thrones ! proposa la rouquine en essayant de gagner du temps.
— Je dois y aller, je suis vraiment désolée, s'excusa-t-elle.

Alors, un grand câlin, beaucoup d'au revoir, et c'est les yeux humides que les deux amies se quittèrent.
Oui la scène était clichée, raison pour laquelle Aura glissa une vanne zoophile à l'oreille d'Eve pour dédramatiser.

— À plus, Carotte, siffla joyeusement Eve.
— T'es reloue avec ce surnom, va chercher Adam ou Wall-E, après on verra, répliqua Aura avec le sourire.
— Ouais, ouais t'inquiète pas, va.

Quand le duo japonais fut prêt à partir, la rouquine s'exclama :
— Oublie pas de m'envoyer des nouvelles de temps en temps !
— Promis cette fois !

À ce moment, Koro-sensei décolla et on put voir comme une étoile qui s'envolait au loin.
Aura contempla le poulpe et sa meilleure amie partir. Avec un peu d'amertume, elle dut bien admettre qu'Eve avait bien meilleure mine que lorsqu'elle était partie. Elle n'avait pas rencontré toute sa classe, mais en tout cas, un professeur qui fait plus de neuf mille kilomètres pour une élève, ça ne courrait pas les rues.
Elle rentra chez elle, le sourire aux lèvres.

— Ça ne vous fatigue pas trop de voler à Mach 20 ? demanda Eve.
— Mes fréquents allers-retours autour du monde m'ont permis d'avoir assez d'endurance, mais je ne ferais pas le Tokyo-Londres souvent.
— Je me doute, souffla l'adolescente. Et sinon, merci.
— Ce n'est rien, et puis sensei a eu le temps de prendre des sucreries anglaises, gloussa-t-il en montrant des sachets remplis de bonbons de toutes sortes.
— Vous ne changerez pas, décidément. Sinon, on pourrait s'arrêter rapidement en France pour acheter des croissants ?

…xX*Xx…

Aujourd'hui, c'était dimanche trente-et-un Août. Bientôt tous les élèves devraient reprendre le chemin de l'école, et Dieu que c'était ennuyant.
Sauf si vous êtes dans une classe d'assassinat.

— Maman, Papa, il y a une fête à dix-neuf heures avec des amis de la classe, je peux y aller ?
— Tant que tu ne rentres pas trop tard, déclara le père Bell, pas de problème.
— Super, merci papa !

Il est vrai que la présence de son père chez elle l'avait manqué. Sa mère n'était pas insupportable mais parfois, elle comprenait mieux son père et en plus, il lui laissait plus de libertés.

Elle prépara son yukata tout neuf pour la soirée un kimono tout léger qu'elle trouvait vraiment beau. Elle avait demandé à Kayano si elle en mettrait un aussi et grâce à une réponse positive de cette dernière, Eve put se dire qu'elle ne serait pas la seule dans cette tenue.

Profitant de son temps libre pour finir la dernière saison d'une série, et regarder quelques épisodes d'un animé, l'anglaise attendait patiemment que le temps passe.

Dès qu'il faut dix-huit heures, la britannique se prépara pour arriver pile à dix-neuf heures à la gare de Kunugigaoka.
Alors que le soleil commençait doucement à décliner, Eve reconnut des visages familiers. D'abord trois têtes aux couleurs capillaires déjantés : verte, bleue et rouge.

— Coucou tout le monde, salua l'anglaise en s'approchant du trio multicolore.
— Salut Eve-chan ! Ça te va bien le yukata, remarqua Kayano.
— Salut, répondirent simplement les deux garçons.
— Merci, toi aussi tu sais, fit la brunette en souriant.

Ils attendirent Koro-sensei et les autres élèves, et partirent à la fête, qui ressemblait beaucoup aux fêtes foraines qu'Eve connaissait.

— Oh, un stand de tir, remarqua Rinka.
— Tu devrais tenter le coup avec Chiba, je suis sûre que vous gagneriez facilement des trucs, conseilla Eve.
— Pourquoi pas, fit le sniper de la classe en s'approchant du stand.

D'abord, c'est Eve qui commença. Elle attrapa la carabine, la cala comme elle l'avait appris et visa un des ballons coincés dans une espèce de cage à air.
Elle tira et le ballon avait éclaté.

Pfff, trop facile.

Même pour elle, qui était sans doute une des pires tireuses de la classe après ses trois essais, elle avait touchés les trois premiers ballons. Le plus dur c'était les deux derniers, qui eux, bougeaient vraiment beaucoup.

— Allez Eve, tu peux le faire encouragea Rinka.

La meilleure tireuse ne donna pas de conseils chacun sa technique.
Elle fixa alors l'anglaise qui n'avait jamais été aussi concentrée de sa vie pour ce qui tenait du tir.
Un ballon éclata.

— OUAAAIIIIIIIIS ! s'écria Eve en levant les bras, toujours avec la carabine en mains.

Le forain rappela à l'ordre la folle, qui répondit un ''hai hai'' très je-m'en-foutiste.
Alors, elle tendit les mains vers le sniper de la classe, qui la jaugea derrière sa frange.

— Tu peux tirer sur le dernier ballon ? S'il-te-plaît, j'ai vraiment envie de gagner une peluche !

Chiba, en toute gentillesse accepta, et en moins de cinq secondes il fit éclater le dernier ballon.

En attrapant sa peluche Miku Hatsune Eve gloussa :
— Merkiiii !

Elle laissa ensuite les deux tireurs entre eux, en miaulant à l'oreille de Rinka quelque chose qui la fit rougir.

L'européenne retourna vers le groupe Nagisa-Karma-Kayano. Karma avait dans les mains une boite de console de jeux, et un air satisfait trônait sur son visage.

— M-mais comment t'as réussi à avoir la console ? s'exclama Eve. Ça ne m'arrive jamais à moi !
— Parce que tu es trop naïve, fit Karma en affichant un sourire carnassier.
— La ferme ! répliqua-t-elle en lui jetant la peluche Hatsune Miku.

Bien sûr, le garçon à la crinière écarlate attrapa la pauvre Miku qui n'avait rien demandé, et Eve le harcela pour la récupérer ensuite.
Lassée de cette course-poursuite dont Karma s'amusait, elle s'arrêta pour reprendre son souffle. Ey quand elle leva de nouveau les yeux, le rouquin n'avait plus la Diva dans les mains.

— Tu l'as mise où ?
— Je l'ai cachéééé, s'amusa Karma.
— Où ? répéta Eve passablement agacée.

Voyant qu'il ne répondait pas, Eve grogna dans sa barbe et partit vers le sens inverse de la foire.

— Tu refroidis, précisa le démon.

La jeune fille se retourna, et sceptique avança de deux pas.

— Tu te réchauffes.

Et se penchant vers la gauche, le regard de Karma lui indiqua le côté inverse. Elle tourna la tête, et avança, tout en regardant la direction indiquée par les iris du jumeau diabolique d'Asano. Alors qu'elle fit trois fois le tour d'une attraction, sous le regard suspicieux du forain, elle grogna un :
— Tu as fini de me faire tourner en rond ?!
— Non. Tu es vraiment drôle, on dirait un poisson rouge.
— Mais rend-la moi ! Je l'ai vraiment méritée ! ordonna la brunette.
— Quoi, tu vas le dire à ta maman ? railla-t-il.
— Grave, c'est Big-mama ma mère, elle va t'écraser sous ses bourrelets tu vas rien comprendre à ta vie, ironisa Eve.
— Tu parles bien de ta mère toi dis donc. Pour la peine, tu as pensé à lever les yeux de ton nombril pour chercher ?

En langage Karmatien, cela signifiait « C'est en haut. ». Alors, Eve leva les yeux, pour voir la vocaloid aux couettes bleues pendue à une branche. Si elle avait était en tenue de sport, elle n'aurait pas eu de mal, mais là, en Yukata, elle ne pouvait pas faire le singe.

— T'es un pervers qui veut voir ma culotte ou ça se passe comment ? siffla-t-elle.
— Voir ta culotte de gamine de primaire m'intéresse autant que de mater la poitrine inexistante de Kayano.

Eve eut une pensée compatissante à la pauvre Kayano, qui heureusement n'avait pas entendu la conversation.

— Alors, pourquoi tu m'emmerdes alors que je veux juste passer un bon moment ! T'es juste lourd là.
— Moi là, je passe un bon moment, admit Karma, toujours un sourire malicieux aux lèvres.
— T'as quel âge pour t'amuser à piquer une poupée à une fille ?
— Roh, t'es plus drôle là.

Alors, il fit volte-face, et repartit.

— Karma ! Mais remonte à cet arbre ! Et rend-moi Miku ! s'égosilla la fillette.

Pas de réponse.
Il continua de s'éloigner, et Eve se retrouva seule près de l'arbre.
L'anglaise essaya de sautiller et d'attraper la branche. Malheureusement, sa petite taille ne jouait pas en sa faveur. Alors, complètement dépitée, elle assit contre l'arbre en contempla la chanteuse virtuelle toujours pendue à la branche.

— Tu y tiens tant que ça, à ta peluche ?

Elle tourna la tête, et revit l'alter-ego d'Asano. Il se rapprochait une nouvelle fois. Eve ne répondit pas tout de suite, et préféra continuer de bouder un peu.
Si elle attendait ici, contre cet arbre, bien sûr qu'elle y tenait un peu. Et elle savait que Karma n'était pas assez stupide pour ne pas s'en douter.

Si lui revenait ici, c'était soit pour la narguer, juste gratuitement, ou sinon, il comptait lui rendre. Et vu le génie machiavélique de ce dernier, aucune des hypothèses n'étaient à exclure.

Un léger craquement attira son attention : l'adolescent avait grimpé à l'arbre et tenait Miku entre ses mains. D'un regard, Eve lui supplia de lui rendre. ENFIN.

— Pourquoi tu y tiens autant ? demanda-t-il en descendant de sa branche.
— Parce que je l'ai gagnée seule, et que c'est le premier truc que j'ai acheté au Japon, avec ma classe, expliqua la jeune fille en caressant une des couettes en coton de sa peluche.

Karma soupira mentalement en voyant la niaiserie de cette fille. Toutes les adolescentes étaient-elles aussi sentimentales ?

— À ta place, je ne serais pas aussi sensible, ça te jouera des tours, conseilla le rouquin sans mauvaises attentions.
— Merci, Captain Obvious. Je suis au courant.
— Ok, si quand je suis sympa, c'est-à-dire, une fois toutes les vingt-six pleines lunes, tu l'es pas, je vais redevenir insupportable, ricana l'adolescent.
— Vas-y, vas-y, c'est pas comme si on était pas habitués, souffla Eve dans un air faussement dramatique.
— Tu devrais me détester alors, assura le rouquin.
— Si je t'aimais pas un minimum, je t'aurais frappé depuis longtemps, lâcha Eve en partant en sens inverse.

Alors Karma resta à l'arbre de l'ex-pendue. Sans trop comprendre ce qu'elle venait de dire. Venant d'Eve ça pouvait tout et rien dire. Une blague, ou un message important.
Au pire, il s'en foutait.

L'anglaise allait rejoindre Kayano et Nagisa lorsqu'elle vit les feux d'artifices éclater dans le ciel, formant des dizaines de petites étoiles multicolores.
Avec un regard étrangement dégoûté Eve songea :
— On dirait la fin de Boku no Pico.


Voulaaaa finiiii !
J'espère que a vous avez quand même apprécié :3

Réponses aux reviews :

#Zarlia : Perso je me cogne un peu trop souvent l'orteil, du coup, je me suis dit "pourquoi ça n'arriverait qu'à moi ?". Eve en chiot, oui c'est ça l'idée XD
Koro-sensei est le meilleur prof au monde, heureuse de voir que son discours t'a plu et qu'il t'a parut crédible :)
Karasuma doit FORCEMENT avoir un lien de parenté avec Superman, je soutiens l'idée ! *hoche la tête*
Oooh, Koro est sympa ! Il veut juste mettre un peu d'amour dans ce monde de brutes ! Enfin d'assassin quoi.

Oui, Eve a la poisse. Et un peu trop d'orgueil : elle ne se serait pas perdue si elle avait demandé son chemin à Karma. C'est le dur dilemme x3 C'est un peu comme l'humour noir : tu ne devrais pas rire, mais tu le fais quand même !
Eve EST une perverse. Cf sa dernière pensée.
Je suis désolée, mais je m'en sentais obligée !

Oui, j'essaie de satisfaire un peu tout le monde, en faisant comme je peux ^^ C'est gentil de comprendre en tout cas :)
Pour ce qui est de PDV, je ne sais pas trop, je verrais bien :p
Bisous et à la prochaine !

#Laulann : Oui, mais des fois trop long devient rasoir... c'est pour ça que ça me stresse un peu ^^
Moi, la martyriser ? Nooooooon... je n'oserais pas enfin !
Ahah oki :p
A la prochaine !