15/01/2016
HELLO ! I'M DE RETOUUUUR !
Mot de l'auteure :
J'ai beaucoup galéré à écrire ce chapitre. Déjà à cause du sujet. Puis après, je sais pas. Je l'écrivais que le soir. Bizarrement, j'écrivais beaucoup plus vite quand il était 3h du mat' et que j'étais crevée de fou.
Nique la logique.
Enfin, j'ai réussi à l'écrire… En espérant que ça vous plaise !
LE PETIT JEU : END.
Maari : 15 n'est pas un chiffre pair :') Mais tu as trouvé l'anniversaire d'une de mes meilleures amies ! Bien joué !
Laulann : 7 n'est pas un chiffre pair :') Mais tu as trouvé mon âge ! Bien joué !
Zarlia : 13 n'est pas un- Ah merde tu t'es reprise toute seule. 6 n'est pas le jour de mon anniv', mais tu as trouvé l'anniversaire d'une autre de mes meilleures amies, bien joué !
La réponse était : J'ai eu 16 ans le 4 Janvier 2000, plus précisément à 10h13 !
Puisque vous avez toutes les trois trouvé quelque chose, vous pouvez toutes les trois avoir un cadeau ! Au choix, vous demandez dans les comm' *pas d'idées*
Réponses aux reviews :
Maari : Hihihi ! J'attendais justement CE commentaire le « Pitié mais pourquoi tu coupes là ! ». Tu n'imagines pas à quel point c'est gratifiant pour moi.
Punaise, mais TOUT LE MONDE l'a vu ce PS.
Oh merki pour le comm' sur le papa d'Eve ! C'est un personnage que j'aime bien, mais que j'ai un peu de mal à « construire »…
Tu verras si ta supposition est bonne dans ce chapitre ! (qui est bien long d'ailleurs !)
Pour lé fote, OMG chui désoler, je verré sa + tar. (je ne paierais pas la note de chez l'ophtalmo pour ce massacre oculaire).
« Winter is coming » est la devise des Stark dans Game of Thrones (série bourrée de violence, hémoglobine, et de sexe. Mais plutôt sympa). Eve regarde la série, donc voilà ;3
Je suis une fille d'internet ! Alors je ne connais PAS tout le monde, mais je commence à avoir mes repères sur YT ahah.
OMG OUI IL ETAIT GENIAL CET EPISODE BLBLBLBL. WTC 3
Bisous à la prochaine !
Laulann : Bonne année aussi ! Sympa, sympa… Bon, c'était pas chiant, mais j'avais connu mieux niveau « ambiance fête ». Sinon, c'était cool de revoir mes amies J
Ouch, en effet, dormir le soir de nouvel an c'est moyen ^^' Je compatis !
Ce chapitre est LE BIGGEST THAT J'AI NEVER FAIT. (+1 cookie si tu comprends cette phrase).
Le Parapluie Vert c'est la vie. Il reviendra souvent ce piti bebey :3
TOUT LE MONDE a vu ce PS. Ca sert à quoi que je le mette à la fin hein ?
Bisous à la prochaine !
Zarlia : Bonne année ! Pas grave pour la flemingite ! Je suis mal placée pour te juger !
Les Asano je les love trop trop ! Ravie qu'ils te plaisent aussi :3
« Parapluie Vert c'est un nom de code qui gère ! » Te mettrais-tu aux vers ? Si tel est le cas, tu gères la fougère ! (L'industrie du poème va me coller un procès pour les rimes que je viens de faire)
Eh oui, eh oui… J'avais envie de la faire gagner quelque chose. POUR UNE FOIS !
Je mets beaucoup de majuscules dans mes réponses aux commentaires…
Tout le monde a deviné pour Matt' ! Faut dire, j'avais laissé pas mal d'indices… Enfin, ça montre que vous n'êtes pas stupide, et ça, c'est cool x3
Toi aussi tu avais vu ce PS… *alone*
Bisous !
Remerciements : Beaucoup de follow/favo/review ! Je suis comblée ! Merki tout le monde, et pour la peine : COOKIE. Ou madeleines, c'est au choix.
BON CHAPITRE ! (et désolée s'il y a des fautes, j'ai pourtant bien relu ce chapitre... Mais c'est qu'il est long q.q)
Chapitre 17 – Leçon du passé
Le petit groupe s'était arrêté, et avaient bien compris que le problème était cet inconnu qui était planté devant eux. Mais qui était-il ?
Eve avait l'air de le connaître, et lui, l'avait appelée par son prénom.
Les adolescents étaient au moins sûrs d'une chose : ce n'était pas un assassin. À présent, ils n'avaient plus vraiment de doutes lorsqu'ils en croisaient un. C'était comme pour tout : quand on voit souvent quelque chose, on a plus tendance à le reconnaître ensuite.
Ce garçon en face d'eux ne paraissait nullement être un tueur assoiffé de sang. Bien au contraire : ses cheveux bruns bien coiffés, sa chemise blanche repassée qui dépassait sur un jean de marque volontairement déchiré et des chaussures à la mode avaient plutôt l'air d'être le signe d'un enfant trop gâté.
En replaçant ses lunettes de Soleil, elles aussi d'une grande marque connue, le garçon continua :
— Eve ! You look so different! It's been long time no see you! (Eve ! Tu as l'air tellement différente ! Ça fait un moment qu'on s'est pas vu !)
Les élèves avec qui Eve s'entendait le mieux étaient pour la plupart bon en anglais. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle s'était rapprochée d'eux en premier temps, au moins, la barrière de la langue y était plus fine. De ce fait, ils comprenaient ce que l'étranger disait.
— You've became mute in Japan ? (T'es devenue muette au Japon ?), rigola-t-il.
Eve était toujours silencieuse.
Elle n'avait pas l'air de comprendre pourquoi il était là, ni particulièrement heureuse d'ailleurs.
— Why don't you answer my SMS's ? demanda-t-il en ignorant les autres. Puis il reprit, apparemment fier de lui. It's a good surprise, isn't it ? (Pourquoi tu réponds pas à mes messages ? C'est une bonne surprise, hein ?)
Alors la brunette prit conscience de ce qui lui arrivait. Il était vraiment là, ce n'était pas un rêve.
— Matt… Je n'ai aucune idée de ce que tu fais ici… Je… prononça-t-elle seulement sans le regarder directement.
— Oh, tu sais c'est bon mes parents ont en-fin divorcés. Tout va bien maintenant, sourit-il.
Rio regardait son amie sans intervenir tout de suite. Mais qui était ce gars bon sang ?
Il l'agaçait déjà avec ses manières de petit bourge trop sûr de lui. Sale gosse pourri-gâté.
— Tu sais, t'es vraiment la seule personne avec qui je m'entendais bien à Oxford. Mes potes sont cool, mais tu me manques. Je t'aime vraiment tu sais, avoua-t-il en lui prenant la main.
Dès que les mains dudit Matt la touchèrent, Eve ressentit comme une décharge électrique envahir ses doigts et se propager jusque dans son cœur, qui rata un battement.
Elle retira ses mains rapidement, et ses sourcils se froncèrent.
— Non Matthew. Je ne veux pas. Je ne veux plus.. Je… Va-t'en.
— Eve… essaya-t-il.
— Non, répéta-t-elle sans le regarder.
— Si tu savais comme je suis désolé… s'excusa-t-il avec un regard à en faire pleurer un chaton.
— À chaque fois tu l'étais. Va-t' en, ordonna l'anglaise une nouvelle fois.
— Je te jure Eve que…
— VA-T'EN.
Le haussement de ton fit se retourner plusieurs collégiens. Surtout lorsqu'ils virent une élève de la classe E crier sur un adolescent sans uniforme.
Des rumeurs étaient déjà lancées qu'il ne s'était rien passé. Après tout, quoi de mieux qu'un adolescent sous pression pour d'imaginer des rumeurs et des sales histoires pour se sentir un peu mieux ?
— Elle t'a dit de dégager, j'crois, fit Karma en anglais.
Matthew changea alors de regard. Du petit chaton au cœur brisé, ses iris bleutés se teintèrent d'éclairs violents, et regardèrent le rouquin avec une lueur meurtrière.
Karma, bien sûr ne bougea pas d'un poil. Ce n'était pas un petit anglais de son genre qui allait lui faire peur, bien qu'il dû admettre que son regard était assez impressionnant.
Matt prononça juste un : « Je reviendrais, Eve. » avant de se retourner et de partir en direction du centre-ville de Tôkyô.
— Merci, prononça juste Eve à l'attention de Karma.
— Il devenait un peu relou, et les autres commençaient à nous regarder, se justifia-t-il.
Rio, qui jusque-là avait été simple spectatrice, demanda avec un peu de colère :
— C'est qui ça ?
— … Mon ex, répondit-elle doucement.
— Tu m'expliques pourquoi ton ex est ici au Japon ? interrogea-t-elle
— J'ai l'air de le savoir ? ironisa la brunette. J'ai pas demandé à ce qu'il vienne, il aurait pu disparaître dans le triangle des Bermudes, j'aurais été très bien.
— Il a l'air de t'aimer quand même, remarqua Kayano sans mauvaises intentions.
L'anglaise eut un regard glacial.
Lui, l'aimer elle ? La bonne blague.
— Laisse-moi rire, l'amour pour lui ça ne veut plus rien dire du tout.
La pauvre Kayano ne savait plus où se mettre.
Et là, ils venaient de remarquer une chose.
Depuis qu'Eve était dans leur classe, elle avait suivi ce schéma : d'abord, l'espèce de rebelle insupportable, puis la fille un peu soûlante. Pendant le voyage scolaire elle était devenue une hystérique insupportable. Ensuite, elle s'était un quelque peu adoucie. Elle possédait toujours un caractère un peu fort, mais elle était beaucoup moins agaçante. On pourrait même dire qu'elle était même devenue plutôt agréable à côtoyer.
De nouveau, elle avait ce même regard que lorsqu'elle était arrivée dans la classe E.
— Eve, c'est quoi le problème ? demanda Rio cette fois un peu plus doucement.
L'anglaise regarda le petit groupe qui la fixait. La blondinette leur jeta un regard, et tous compréhensifs, ils la saluèrent et partirent chez eux. Après tout, ce n'était pas leurs affaires, et si Eve pouvait se confier à quelqu'un…
— Ça te dit qu'on aille chez moi ? proposa Rio-Google-Traduction.
Eve, sûrement encore secouée ne répondit pas tout de suite. Elle semblait réfléchir profondément.
— Logiquement, il n'y aura personne. Ce ne serait pas très pour longtemps, et au pire on fera nos devoirs ensemble. Ça ira, conclut-elle en souriant.
L'anglaise lâcha un léger « Okay. » puis suivit la blondinette pour aller chez elle. La route fut un peu longue, d'abord parce que la maison de Rio se situait légèrement plus loin du collège que celle d'Eve, mais aussi parce que cette dernière ne faisait rien pour avoir une conversation.
Quand elles arrivèrent à destination, Rio entra la première et demanda s'il y avait quelqu'un. Personne ne répondit elle fit un léger sourire à son amie.
La blondinette attrapa quelques paquets de bonbons, et se dirigea, suivie par Eve dans sa chambre.
Toujours en silence, la japonaise s'assit sur son lit et invita son amie à en faire de même. Une fois assises, Rio ouvra la discussion avec un doux mais néanmoins légèrement ferme :
— Il faudrait que tu en parles, Eve.
— J'en ai pas trop envie, répondit-elle en fixant un des paquets de bonbons.
Rio vit que son amie fixait les friandises. Tout en parlant, elle ouvrit un sachet qui semblait enfermer des sucreries semblables à des Dragibus :
— Ça a l'air d'être important. S'il-te-plaît.
— Je… Je sais pas quoi dire. Je sais pas par où commencer, prononça l'anglaise en fixant un bonbon de couleur verte.
— Par le début, je suppose.
Après un léger rire nerveux, Eve commença son histoire.
— Tu es au courant pour ma cousine. J'étais pas très en forme après, en deuil quoi. Je m'entendais bien avec un gars de ma classe. Il m'a demandé de sortir avec moi, j'étais pas en forme, j'ai accepté en disant que je ne pouvais de toute façon pas me sentir pire, expliqua Eve, toujours on observant le bonbon vert sous toutes ses coutures.
Il y eut un léger silence.
— Au début, c'était pas si mal. J'ai même commencé à tomber amoureuse, avoua-t-elle.
Eve avala le bonbon.
— Et c'est là que ça a commencé à mal tourner…
Gros silence.
Rio n'osait pas prononcer le moindre mot, de peur que la coquille que son amie avait commencée à ouvrir ne se referme subitement.
Eve se tortillait les mains, et mordillait les petites peaux de sa lèvre inférieure tout en fixant de loin un bonbon rose qui était sorti du paquet.
— Et… ? risqua tout de même la japonaise.
— C'est… Compliqué, souffla l'anglaise.
— Il avait l'air content que ses parents aient enfin divorcés… Ça a un lien ? essaya Rio.
— Indirectement. (elle laissa un petit vide entre ses deux phrases) Avant qu'on soit en couple, ils s'étaient déjà disputé une ou deux fois. Rien de bien méchant à première vue, c'était même normal. Après, sa mère a demandé le divorce. Son père n'était pas d'accord. Ils se disputaient souvent. Tu as déjà eu des parents qui divorcent ? Moi non, mais c'est déjà été le cas d'amis. Dans ce genre de situation, le plus souvent ça se passe moyen au début. Tes parents s'engueulent constamment et sont d'humeur exécrable. Quand tu es gamin, ça passe. Si tu es plus grand, ils se défoulent sur toi aussi. Pour n'importe quelle raison.
Une nouvelle fois, Eve marqua un léger silence, comme pour montrer le passage à un autre paragraphe.
— C'était bien sûr le cas pour lui. Déjà qu'en temps normal, ses parents le grondaient à cause de certaines notes, des mots des profs… Alors pendant le divorce c'était pire. Et forcément, il a fallu que ce soit pendant cette période qu'ils apprennent qu'il fume.
L'anglaise s'arrêta lorsqu'elle vit Rio approcher sa main du petit bonbon rose. Puis elle reprit tout de même :
— Je peux te dire qu'il a pris cher ce jour-là. La pire soufflante de sa vie, sûrement. Il s'en ait pris des claques. Chaque mot qu'il disait, son père lui en foutait une, d'après ce qu'il m'a dit. Il n'est pas retourné à l'école pendant deux jours, plus le week-end. Puis il m'a revue.
Eve attrapa la petite dragée rose que la blondinette n'avait finalement pas prit. Elle la considéra et la mangea.
— J'ai essayé de le réconforter comme j'ai pu. Tu sais, mes parents étaient encore ensemble, j'avais de bons résultats, des amis et il n'était pas au courant pour ma cousine… Après tout, elle n'était pas de ma ''famille proche''. Pour lui, j'étais insupportable rien que de vue, j'avais une vie ''toute rose et sans problèmes''. Selon lui, je ne pouvais pas comprendre. Quand je lui ai assuré que je le pouvais…
Ses yeux devinrent humides, et elle eut un léger raclement de gorge.
Elle fixa un nouveau bonbon vert, et l'attrapa tout en le regardant avec la même intensité que pour le premier. Eve n'avait pas l'air de savoir comment finir sa phrase.
Rio elle, ne savait quoi dire. Insister ou plutôt attendre qu'elle ne le dise d'elle-même ?
Les deux avaient un risque finalement.
— Eve… Je.
— C'est juste que je n'en ai jamais parlé, fit-elle en contemplant toujours le même bonbon. Et… Je ne veux pas qu'il y ait de problèmes.
Sa voix se brisa légèrement à la fin de sa phrase.
— C'est pas si grave, tu sais. On dirait pas comme ça, hein, tenta-t-elle avec une espèce de rire mi-forcé, mi-nerveux.
— Explique-moi, je ne dirais rien, dit Rio avec toute la diplomatie dont elle était capable.
Eve mangea le bonbon avec une espèce de grimace, comme s'il été désagréable. Rio ne comprit pas : ils avaient tous bon goût et n'étaient pas pourris.
— Tout à l'heure, je t'ai dit que les parents divorcés passaient leurs nerfs sur leurs enfants. Inconsciemment, bien sûr. Et ledit enfant, à ton avis, il passe ses nerfs sur qui ?
Cette fois, et depuis un petit moment Eve leva les yeux des bonbons et dévisagea son amie. La japonaise, elle, avait peur de comprendre. Pour l'instant, elle afficha un visage neutre.
En recentrant son attention sur les sucreries, l'anglaise tripota des bonbons bleus, jaunes et un seul qui était rose.
— Soit il se plaint à ses amis peu proches, qui, ne sachant pas ce qu'il lui arrive, l'excluent petit à petit. Il faut les comprendre, ce même mec râle toujours sur ses parents, mais ne leur raconte pas tout, du coup il est insupportable. Soit, il se plaint à quelqu'un de vraiment proche.
Rio vit Eve rouler un Dragibus rose entre son pouce et son index.
— En l'occurrence, c'était moi cette personne. Je n'ai toujours pas compris pourquoi il n'en a pas parlé à ses autres amis. On a commencé à sortir ensemble parce qu'on s'entendait bien, et personnellement je savais que je ne ferais pas ma vie avec lui. Alors, pourquoi il s'est confié à quelqu'un qui ne le connaissait pas, ou très peu ?
La japonaise ne savait plus trop quoi dire. À chaque nouvelle explication de son amie, elle avait l'impression qu'elle cachait un lourd secret, qu'elle essayait d'alléger par des sourires nerveux. Et puis, sincèrement, ça devenait presque effrayant cette fixation avec les bonbons.
Attendant toujours la suite, la blondinette reprit la parole.
— Et lui, il a passé ses nerfs sur toi, supposa-t-elle.
— Plutôt. Mais je le répète, c'est beaucoup moins grave que ce dont on a l'impression, répéta la brunette en écrasant progressivement la sucrerie entre ses doigts, néanmoins avec un léger sourire aux lèvres.
Rio commençait presque à être lassée. Si elle comprenait bien que cette histoire avait été compliquée, elle aurait bien voulu aller un peu plus à l'essentiel. Cependant, puisque l'anglaise, son amie qui pourtant lui en faisait voir des vertes et des pas mûres, se sentait mal, elle n'avait d'autre choix que d'attendre et d'écouter en silence.
Et surtout, le temps, ô combien long qu'Eve mettait à raconter son amourette cachait forcément quelque chose. En temps normal, l'européenne ne passait pas par quatre chemins pour raconter ce qu'elle avait besoin de dire. Puis surtout, elle était inquiète.
— Tu vois, quand je lui ai dit que je pouvais comprendre ce qu'il ressentait, c'est lui qui m'a mis une claque. Au début, bien sûr que je ne me suis pas laissée faire. Mais tu voulais quoi ? Une fille et un garçon, déjà, en temps normal l'issue est presque décidée. Matt', enfin Matthew, faisait en plus de ça un sport de combat. Genre Karaté ou quelque chose comme ça. Et puis…
Il y eut une hésitation.
Mentir à ce stade ne serait pas un peu idiot ?
Commencer à cacher la vérité lorsqu'elle était presque totalement exposée était un quelque peu dérisoire. Même complètement inutile.
— Cette fois, je ne vais pas exposer les détails, reprit Eve en croquant le Dragibus qu'elle écrasait depuis un moment. Simplement, ce genre de scènes s'est reproduit. Jamais ça n'a été grave. Mais maintenant que je suis partie, je ne veux plus le revoir.
Eve leva le regard et rencontra celui de son amie qui la fixait avec un mélange de pitié, d'incompréhension et une lueur de colère.
— Et tu n'en avais jamais parlé à personne ? interrogea Rio.
— Jamais.
N'importe qui de normal aurait trouvé le fait de ne rien dire à personne complètement stupide. C'est vrai, si elle en avait parlé, l'affaire aurait été réglée et Matthew aurait été puni ! La blondinette ne comprit pas son amie.
Rester dans le silence n'était pas une bonne idée.
— Eve, c'est grave ce qu'il a fait, commença Rio.
— Pas tant que ça, coupa Eve. Je t'assure que ça ne l'est pas tant que ça. C'est vrai quoi, c'est de ma faute aussi.
— Mais non, répliqua la Nippone avec douceur.
— Tu n'en sais rien, Rio. Je n'ai rien fait pour que ça aille mieux ! Et puis, il s'en voulait à chaque fois.
— Mais c'est toi la victime dans tout ça ! Enfin Eve, tu n'y es pour rien ! Réfléchis !
La britannique se leva d'un coup et toisa cruellement la blonde.
— Tu ne comprends rien. Vraiment rien. Je m'en vais.
Elle fit le chemin inverse qu'à aller et enfila ses Converse alors que Rio lui demandait de rester.
— Je m'en vais point, réitéra Eve en ouvrant la porte.
Elle claqua la porte et, du coin de l'œil vit son amie à travers une fenêtre la regarder partir.
Au moins, elle avait compris qu'il ne servait à rien de la rattraper dans ce genre de situation.
Eve se mordilla la langue. Non mais quelle connerie ! Elle savait qu'elle n'aurait jamais dû en parler. Si seulement cet enfoiré de Matthew était resté à Oxford, à fumer en cachette, à essayer de draguer de nouvelles filles et à mentir à ses parents. Ah, ça ! Elle en aurait évité des problèmes.
Mais quelle idiote !
Elle pensait vraiment que Nakamura Rio aurait pu comprendre. Vraiment. Au lieu de ça, c'était des remarques. Elle avait eu besoin de se confier, et c'était pire maintenant.
Ma naïveté me perdra.
Eve passa la soirée dans son lit. Ses parents n'étaient pas au courant du retour de Matthew, et ne savait pas ce qu'elle avait raconté à Rio. Si tel avait été le cas, jamais Matt ne serait revenu, jamais Eve ne sortirait seule… Enfin, la situation était très bien avant que d'autres personnes commencent à être au courant.
C'est décidé, demain, elle n'irait pas au collège.
…xX*Xx…
— Eve n'est pas là ?
Kayano hocha négativement la tête.
Devant le mythique trio (toujours Karma-Nagisa-Kayano), Rio se sentit mal. N'avait-elle pas été trop loin la veille ?
Peut-être aurait-elle dû essayer de comprendre son amie ? Mais pourtant, ce qu'elle avait dit, ce qu'elle avait fait, ce n'était pas par égoïsme ! Seulement pour Eve.
— Alors…. ? demanda Nagisa.
— C'est assez compliqué, en fait. Eve ne m'a pas tout dit hier, mais j'en ai assez entendu pour dire que ce Matt devrait dégager aussi sec qu'il est arrivé.
Le ton assez sec de Rio surprit Nagisa et Kayano. La blondinette était plus souvent joyeuse, malicieuse, un poil cynique mais actuellement, elle paraissait plus sérieuse qu'autre chose. Il y avait de quoi se poser des questions : Eve qui ne venait pas aux cours, Rio qui avait l'air de savoir quelque chose d'important…
— Tu comptes nous expliquer ou tu préfères ne pas nous spoiler ? ironisa Karma.
Si Rio lui avait jeté un regard dur, elle souffla en asseyant près d'eux ensuite. Ils étaient un peu en avance, et de toute façon, c'était Bitch-sensei qui commençait les cours aujourd'hui : elle serait en retard, comme à chaque fois. Ils avaient au moins dix bonnes minutes avant que leur professeure d'anglais ne daigne arriver.
— Je n'ai que sa version. Je pense qu'elle a essayé de dédramatiser la chose, mais je vais essayer de vous raconter au mieux, prévint la blonde toujours avec son petit côté diplomate.
Elle commença donc à conter l'après-midi chez elle. D'abord, l'histoire que lui avait racontée Eve. Les détails, puis ses réactions, et même son étrange obsession pour les bonbons. Bien qu'en tant qu'amie, Rio avait survolé la fixation sur les sucreries, ayant peur qu'ils prennent l'anglaise pour une folle –ce qu'elle était peut-être au fond, mais ce point pouvait ne pas être abordé ce jour.
— C'est pas vrai, souffla l'adolescente aux cheveux verts lorsque Rio eut fini de parler.
Les garçons, eux, ne dirent pas un mot. Même Karma demeurait grave. C'est pour dire que la situation était importante.
— Je ne pense pas qu'elle voudrait que je vous en parle, mais je ne peux pas résoudre cette situation seule, admit Rio en baissant les yeux.
Nagisa regarda son amie se tordre les mains d'un air inquiet. N'importe qui aurait été dépassé par une histoire de ce genre. De plus, quand la personne concernée est une amie, il y a toujours un dilemme : respecter la volonté de la victime, ou alors faire ce qu'on pense être juste.
— On ne sait pas exactement ce qu'il lui a fait, remarqua Karma.
Us n'est pas coutume, Karma paraissait vraiment réfléchi, pas seulement en apparence. Après tout, il était rare qu'il fasse l'idiot pendant des moments sérieux. Sauf quand il savait qu'il avait la situation en main. Or, là, ladite situation était sûrement un peu trop tendue pour qu'il se permette de faire l'imbécile.
— On connait le principal, répliqua Rio.
— Je pense qu'on devrait en parler à Koro-sensei, proposa Nagisa avec sagesse, il saura quoi faire.
Il est vrai que Koro-sensei était le poulpe le plus prévoyant du monde, bien qu'il faille admettre que les poulpes en général étaient immergés, et ne volaient pas à Mach 20. Mais même en tant que professeur, Koro était bien plus prudent que n'importe qui.
Peut-être même avait-il déjà pensé à cette situation –sûrement dans un de ses guides énormes pour les voyages scolaires.
— Salut les mioches ! Dis donc vous êtes en avance, s'étonna Bitch-sensei qui arrivait avec seulement une dizaine de minutes de retard. Tout le monde est là ?
Elle jeta un bref regard circulaire à la classe.
La professeure remarqua l'absence d'Eve, mais soupira un « De toute façon, elle faisait du japonais pendant ce cours. » avant de commencer sa leçon par une compréhension orale, avec à l'appui un enregistrement téléphonique d'un couple qui se disputait au sujet d'un adultère.
…xX*Xx…
Enroulée dans ses couvertures, Eve végétait en regardant les épisodes d'un shôjo rempli de démons sexy*. Une histoire bien éloignée de la sienne, malheureusement.
Raaaah, il est beau quand il chante lui…
Toc toc toc.
Eve tourna la tête vers l'endroit d'où provenait le bruit. Du jaune. Collé sur la fenêtre. Avec un grand sourire effrayant à souhait.
L'adolescente eut un sursaut tel qu'elle faillit tomber de son lit.
— Koro-sensei ! Vous avez mon numéro ! Appelez-moi au lieu de toujours faire votre screamer ! s'étrangla-t-elle en ouvrant la fenêtre.
Le poulpe entra et posa ses tentacules sur le plancher couverts de cours, de magazines et autres déchets non-identifiables. En clair, il ne pouvait même pas toucher le parquet. Heureusement que les parents d'Eve n'étaient pas encore rentrés : entre le chantier de sa chambre qui aurait pu être causé par l'explosion d'Hiroshima et son cri dû à l'arrivée du professeur-poulpe, il y avait de quoi se poser des questions.
Le poulpe examina l'état de son élève : ce n'était pas la forme, comme l'indiquaient les deux emballages de tablettes de chocolat au lait qui gisaient juste à côté d'un pot de glace à la vanille. Son portable, au-dessus d'une pile de livre, clignotait à cause de nombreux messages non-lus. Eve regardait un animé romantique, ce qui n'était clairement pas son genre.
— Eve-san, commença Koro-sensei.
C'est bon je vais avoir des ennuis.
— Je suppose que Rio vous a tout dit, avança Eve en se rasseyant entre ses couvertures.
— En effet, admit le poulpe.
Il y eut un petit silence, comblé par l'opening d'un épisode qui démarrait. Eve mit une pause, et dévisagea Koro-sensei.
— Et donc ? Qu'est-ce-que vous allez me dire ? Comme Rio je suppose…dit-elle en s'entourant encore plus de sa couette préférée.
— Plus ou moins… Mais sensei a une autre idée.
Eve leva un sourcil, étonnée.
Ah bon, une autre idée ? Attends Eve, c'est Koro-sensei quand même…
Forcément ça cachait quelque chose.
Puis, cet air qu'il affichait laissait clairement sous-entendre que son projet n'allait pas être très orthodoxe. En même temps, on parlait du poulpe dont la tête était mise à prix. Un prix intolérable d'ailleurs. Quoique, il ne devait pas faire exploser la Terre ?
Soudain, un coup de vent bien trop fort pour être naturel –puis, du vent les fenêtres fermées, il faut admettre que ce serait étrange–, réveilla l'anglaise de sa torpeur. Le retour de la vitesse inimaginable de Koro-sensei.
Je me disais bien que ça puait comme plan.
Koro-sensei était affublé d'une perruque bien trop petite pour lui, d'une veste comparable à celle que les jeunes portaient actuellement, et des lunettes de soleil tendances.
Mais bon sang, à quoi il jouait ?
— Il faut que tu parles à Matthew, déclara Koro-sensei. Du coup, je serais lui, et toi, tu seras toi !
Eve regardait d'un air las le poulpe jaune qui se tenait fier devant elle.
Mais quelle blague.
— J'ai pas envie de rigoler, soupira Eve.
— Ce n'est pas une blague ! s'indigna Koro-sensei avec les yeux presque humides. Je me suis donné beaucoup de mal à ressembler à Matthew !
— C'était Matt' ?! s'exclama l'adolescente. Mais vous ressemblez à moine chrétien du Moyen-Age !
— Sensei est vexé. Sensei est vraiment triste, geignit-il en se roulant en boule dans le coin où étaient entassées toutes les poubelles d'Eve, qui n'avaient pas été sorties depuis les précédentes vacances. Soit celles d'été.
La jeune fille eut presque pitié pour ce pauvre mollusque, collé à des déchets qui moisissaient depuis un bon moment. Enfin, ça ne puait pas, c'était surtout des papiers d'emballages et des feuilles de toute façon.
Avec un soupir qui, selon des légendes aurait provoqué une tornade, Eve sortit de son cocon de couvertures et se positionna devant le poulpe jaune qui pleurnichait.
« Point faible de Koro-sensei numéro chai-pu-combien :
Il se sent triste quand on ne reconnait pas son cosplay. »
Penser à demander à Nagisa d'ajouter ce nouveau point faible.
— Vous voulez que je lui dise quoi, au juste ? demanda-t-elle en tendant la main à son professeur.
Le poulpe se retourna, les yeux toujours humides.
Il en était presque touchant, si l'on omettait qu'en Mars il devait détruire la Terre.
— Il faut que tu lui dises ce que tu penses. Qu'il comprenne que ce qu'il a fait n'est pas bien, que de revenir comme il le fait en s'excusant n'est pas une solution. Qu'il se souvienne toute sa vie son erreur, afin qu'il ne la reproduise plus, expliqua-t-il en se relevant.
Eve toisait Koro-sensei avec dépit.
C'est vrai qu'il avait souvent raison. Bien trop souvent, d'ailleurs. Mais elle n'avait aucune envie de revoir Matthew pour lui dire ses quatre vérités.
— Je ne veux pas le revoir. Les choses sont très bien comme elles sont. Pas besoin de vouloir les changer, déclara l'anglaise.
— Eve, tu ne dois pas avoir peur de changer certaines choses. Tu ne pourras pas toujours fuir. Il faut combattre les difficultés, comme vous le faites chaque jour dans cette classe d'assassinat. Vous n'étiez que des adolescents normaux, mais vous avez su devenir des assassins, tout en remontant vos notes, égalant celles du bâtiment principal. Tout ça, vous l'avez fait en dépassant tous les obstacles qui vous barraient la route. Tu combats la difficulté au quotidien, alors pourquoi pas cette fois-ci ?
— Je ne veux plus le voir, répéta l'adolescente bornée.
Toujours avec son sourire un poil effrayant, le poulpe réfléchissait à ce qu'il pourrait répondre pour apaiser son élève.
— Ne rien faire n'en est pas pour autant une bonne solution. Un jour ou l'autre il faudra bien que tu règles le problème. Plus tôt ce sera fait, plus vite tu seras tranquille.
— Mais il n'y a pas de problème ! s'insurgea la brune.
— Il ne faut plus que tu aies peur de lui, ordonna doucement le poulpe le plus recherché du monde.
— Je n'ai pas peur de lui !
Elle s'était exclamée d'une voie incertaine, comme teintée de mensonge. Elle n'avait pas peur de lui, n'est-ce-pas ?
Une partie d'elle lui confirmait avec certitude que non, l'autre lui hurlait que si.
Bon sang, elle savait se battre maintenant ! Elle savait quasiment tirer, se battre au couteau, et au corps-à-corps. Elle ne devait plus avoir peur de lui !
Et pourtant… La part qui lui hurlait que ce pauvre anglais lambda l'effrayait toujours ne pouvait pas vraiment s'expliquer.
— Certaines personnes ont peur des araignées. Pourtant, la majeure partie de ces personnes se trouvent des lieux où aucune araignée n'est mortelle. Au final, elles ne peuvent que piquer, comme les moustiques, pourtant presque personne n'a peur des moustiques non ? expliqua Koro-sensei. C'est l'image qu'on donne aux araignées : certaines sont mortelles, donc l'araignée en général fait peur. Pourtant, comme je l'ai dit, la plupart sont totalement inoffensives. C'est une peur un peu irrationnelle.
Il fit une pause dans son ''cours'', comme pour laisser du temps à son élève de comprendre toutes les explications.
— Matthew t'a déjà fait peur une fois. Dans ton inconscient, il te fait toujours peur. Mais tu n'as plus à avoir peur de lui. Tu sais te protéger. Et même si tu n'y arrivais pas, tu as d'autres gens qui peuvent le faire pour toi, rassura Koro-sensei.
Eve partit se rassoir dans son armure suprême : ses couvertures.
— J'en ai marre, je veux tout oublier moi…
— Tu ne pourras pas toujours fuir à l'autre bout du monde pour résoudre tes problèmes. D'autant plus que tu te sens coupable, continua le poulpe.
— Mais je me sens pas coupable, je SUIS coupable ! s'écria-t-elle.
— De quoi ? demanda le professeur comme pour comprendre.
— Je n'ai rien pour tout arrêter, je n'ai rien fait pour l'aider ! Alors, je le sais, je ne suis pas étrangère à tout ce qui m'est arrivé, riposta-t-elle.
— C'est ce que tu penses, ou ce que Matthew t'a dit ?
Gros silence.
C'est vrai tiens, tu penses quoi toi ? se moqua une voix dans la tête d'Eve. Tu es incapable de penser par toi-même, ou tu as encore trop peur de lui pour réfléchir seule ?
— Je… je… bafouilla l'anglaise en quête d'une réponse valable à donner.
— Tu n'es en aucun cas fautive Eve. Ce garçon n'est sûrement pas mauvais, mais il t'a fait du mal. Maintenant, il faut que tu brises ces chaînes.
— Je ne voulais pas être seule, souffla-t-elle comme pour se justifier. Si je le quittais, il disait qu'il allait raconter pleins de rumeurs sur moi. Il disait qu'il ferait ça parce qu'il m'aime. Mon cul oui ! grogna-t-elle avec rancœur.
Le professeur ne dit rien : il était habitué à voir une Eve plus vulgaire. Il la laissa continuer.
— Je ne sais pas pourquoi il ne voulait pas que je le quitte. Je le snobais presque comme si je ne le connaissais pas, et à cause de ça, il y avait déjà des rumeurs sur notre couple. Je m'en foutais : j'avais encore mes amies, enfin, surtout Aura. Elle, elle restait toujours avec moi et se foutait des rumeurs presque plus que moi. Mais je ne voulais pas la perdre elle aussi. Je ne voulais pas être seule. Si on avait été dans un manga, la fille –moi– serait devenue solitaire en ne faisant confiance à personne. Vers la fin, elle se serait fait des amis qui tiennent à elle plus que tout, et le beau mec de l'histoire serait amoureux d'elle.
Léger silence, puis elle continua.
— Moi, je n'avais pas la force de le quitter, de subir les rumeurs, seule. Ou bien d'expliquer le problème à Aura. Si elle l'avait su, Matthew n'aurait plus de truc entre les jambes à l'heure où je parle. Mais la moitié de cette planète aurait été au courant. Au final, je ne peux pas dire que j'étais heureuse, mais je n'en étais pas malheureuse pour autant. Il ne m'a jamais blessée à mort, non plus. Quelques bleus, à peine. Je crois que je lui en veux, mais je ne suis même plus sûre… Il m'a dit… Il m'a dit que je ne l'aidais pas, que je me foutais de lui. Que s'il se suicidait, ça serait de ma faute… Il y avait une grande pression chez lui, ou il avait perdu son petit cocon douillet ? Je ne le sais toujours pas.
Elle termina son monologue les mains crispées sur sa couverture.
Depuis combien de temps aurait-elle voulu tout dire à quelqu'un ? Le fait de s'être confiée à Rio, puis Koro-sensei l'avait un peu comme… Soulagée.
Comme si son cœur était un peu moins lourd.
Koro-sensei lui, avait baissé la tête. Même d'où elle était, Eve pouvait apercevoir son visage des ''mauvais moments''. Cette figure noire qu'elle avait déjà aperçue. À ce moment-là, le petit poulpe n'avait plus rien de mignon, ni de comique.
Koro-sensei n'aimait pas qu'on touche à ses élèves. Sous. Aucun. Prétexte.
Il était pire qu'un papa-poule.
Forcément, après toutes les révélations qu'il venait d'entendre, il ne devait avoir qu'une envie : aller voir Matthew.
Seulement, ce ne serait pas aider son élève. Il fallait qu'elle se batte seule. Elle n'apprendrait rien lui était allé ramener Matthew à Oxford ni vu, ni connu.
La couleur encre disparut peu à peu, et Koro-sensei releva la tête.
Ça n'avait duré qu'une dizaine de secondes, et pourtant, le silence pesait tant qu'on pourrait croire qu'il était présent depuis plus longtemps.
— Tu n'es coupable de rien, reprit-il doucement. Tu as essayé de l'aider, il n'a pas voulu de ton aide. Pire, il t'a fait du mal. Tu ne peux pas t'en vouloir pour tes choix. Maintenant qu'ils sont faits, il faut te délier de tes regrets. Tu ne pourras pas fuir, mais tu peux combattre. Je te l'ai déjà dit, tu es humaine, Eve. Si tu as des problèmes, il ne faut plus d'enfermer sur toi-même et garder ce lourd secret. Il y a aura toujours quelqu'un à qui tu peux te confier.
Eve était fatiguée de toute cette douceur qui émanait autour d'elle. Certes, depuis qu'elle était en 3°3, elle était moins présente. Maintenant que tout avait éclaté, elle se sentait vidée, comme si on lui avait bourré le crâne de coton tout doux.
C'était de la légèreté pure.
— Tu ne pourras jamais être totalement seule. Tu auras toujours au moins une personne qui pourra t'épauler dans les moments durs. Cette société n'est pas mauvaise, mais elle peut être méchante. Il faut aller au-delà de ça. Vois plus loin, vis sans regretter tes choix, ou sinon tu finiras enchaînée à tes regrets. Tu n'es ni coupable, ni seule, tu étais juste une enfant perdue, mais tu as grandi.
« Tu n'es pas coupable. », « Tu n'es pas seule. »
Combien de fois aurait-elle rêvé d'entendre ses foutus mots ? Combien de fois son inconscient avait-il eu envie de se prouver qu'elle n'était pas coupable ? Qu'elle n'avait rien fait de mal ? Combien de fois aurait-elle voulu se convaincre que c'était plutôt à elle d'être en colère ?
La gorge nouée, les yeux tout brillants d'émotion, Eve ne sut pas quoi dire.
Les larmes coulèrent d'elle-même, indépendantes de la volonté de l'anglaise qui se voulait être « un bonhomme, ça pleure pas ! ». Le flot de perles salées se mélangea à des larmes de soulagement.
Depuis combien de temps attendait-elle un Miracle ?
VOUALAAAAAAAA !
J'espère que ce chapitre ne vous a pas déçu... ^^
Vous pouvez commentez pour moi, et ce chapitre ou pour la survie des iguanes à griffes en formica fushia du Yemen.
Juste une petite demande : Ce serait possible de répondre à ce piti questionnaire ci-dessous :
PETIT QUESTIONNAIRE !
1- Votre/vos chapitre(s) préféré(s) si vous en avez (si vous ne connaissez plus le numéro, dites juste ce qu'il se passe dedans, moi non plus je les connais pas t'façon) :
2- Ce que vous préférez lire dialogues/descriptions :
3- La taille des chapitres : Trop court ! Fainéante ! / PARFAITE ! / Trop long, c'est même relou
4- Les personnages que vous aimeriez apparaître plus souvent (si possible pourquoi ?) :
5- Les personnages qui apparaissent selon vous un peu trop souvent (même Eve si vous voulez ! XD) :
6- Temps maximum de parution entre les chapitres :
7- Autre, à vous de préciser… :)
A la semaine prochaine, peut-être ?
