20/02/2016 (en vrai le 19/02 mais bon)
Bonjour tout le moooonde... Moi en retard ? N-non... Enfin... Si on se met à l'heure d'Honolulu, je n'ai que 5 heures de retard ! Donc, je trouve ça plutôt respectable. D'autant plus que je me suis couchée à 3hdu matin pour essayer de finir un maximum ce chapitre u_u #PlaignezMoi
AU FAIT : Si vous voulez me suivre sur twitter : DiamlyLaLicorne
Le lien est sur mon profil sinon. Vous aurez des nouvelles sur l'avancée des chapitres, des bonus ridiculement inutiles... :')
Mot de l'auteure : J'ai re-regardé Wall-E il y a peu, et Eve (dans Wall-E j'entends) a des réactions très rigolotes, que j'ai presque trouvé similaires à mon personnage (au départ, elle s'énerve au quart de tour… C'est d'autant plus dangereux quand on est un robot avec des armes o_o). Sinon, j'espère que vos vacances se passent bien :3
Chanson du moment : (eh oui, elle est de retour !) Smoke and Mirrors - Sainte Séïa ou Lollia. A écouter si vous êtes une yandere et/ou une psychopathe.
Réponses aux reviews :
Zarlia : Oh tu es de retour mon amouuuur~ :')
Tu n'as pas posté de review par flemme ? Ok je boude :c *vois le plateau de cookies* Oui bon, faute avouée, si cookies pardonnée.
Pour les fautes très pauvres, j'en ai déjà fait deux au début de ma réponse… J'ai déjà honte :'(
Ahhh, je te jure qu'un jour le parapluie vert refera son apparition, mais puisqu'en ce moment il ne pleut pas… Enfin, ça arrivera : actuellement ils sont en Octobre, donc la pluie refera bientôt son apparition :)Eve derrière ses airs de chieuses est malgré tout un peu intelligente. Et surtout flemmarde. Mais une flemmarde intelligente. Mais si, tu vois de quoi je parle. Koro-sensei est super sentimental, si elle peut gagner une soirée en ayant moins de devoirs…
J'adore écrire les scènes avec les Asano… C'est mes chéris aussi *w* Souvent ; ça vient tout seul en plus. Bref, je les adore.
Pour le coup, le Directeur a un peu flippé. Pas beaucoup, puisqu'il est assez intelligent pour se sortir de cette situation, mais ça n'allait pas trop l'arranger.
Les européennes c'est les meilleures, ouais ;)
Aura est folle. Je l'adore quand même et j'aimerais bien la retrouver plus souvent… Ça viendra va !
Pour ton trio amoureux… Je t'annonce que rien n'est perdu. Pas au sein de la fiction, là c'est mort, mort, et re-mort. Mais pour le chapitre bonus (je prévois loin des fois t'as vu), tu m'as donné une idée. J'ai prévu d'écrire des scènes bonus et, avouons-le un peu (BEAUCOUP) fan-service. En clair, je pourrais écrire un extrait où dans une dimension parallèle, il y aurait effectivement ton petit trio amoureux. Ça sera dans la rubrique « Et si… ».
Noooon, reviens de désintox ! Je les aime tes rimes moa ! Que vais-je faire si je suis la seule à faire des rimes pourries ? :c
Merci pour la review :D
LanternJoyful : Je comprends tout à fait. Tu as tout mon soutien. Les déménagements, c'est horrible… u_u
Pour l'annecdote, ça va faire un an que j'ai déménagé, et il reste un carton dans ma chambre :')
Eh oui, Girl Power. Il faut bien qu'elle ait la classe de temps en temps vu comment elle prend cher la plupart du temps x)
Ahah ! Tu n'es pas la seule à penser qu'Asano aurait des sentiments pour notre anglaise… Pourtant, ce n'était pas l'effet recherché :')
Merci pour la review, bon courage pour les cartons !
Chouchoupette : Bienvenue ! Merci pour ce que tu dis ça fait toujours très plaisir 'w'
Concernant les couples, ça ne sera pas pour tout de suite, mais heureuse que ça te plaise pour le moment x)
Merci pour la review !
Zoyou : Helloooo !
Pas de soucis, je peux comprendre ! En plus, tu as postée ta review, donc il n'y a plus de problème ^^
Oh merci pour les compliments sur Eve ^^ J'ai une phobie monstre des Mary Sue (j'ai lu teeeeeellement de fic où les OC était Mary Sue que ça me hante)… Du coup, j'ai plus tendance à la faire devenir insupportable (peut-être même pour le lecteur) que douce, gentille, forte, qui fait tomber tous les mecs et beuuuurk.
Ravie de savoir que je ne fais pas dans l'OOC (une de mes grandes trouilles aussi u_u). Pour ce qui est du Karma x Eve… C'est sûr qu'ils s'entendent « bien » (dans le sens où s'entendre parfaitement avec Karma c'est un poil compliqué XD).
Eve n'a pas vraiment envie de tuer Koro-sensei… C'est dit lors de quelques chapitres, et elle évoque la chose pendant la pyjama party qu'elle organise, où elle demande clairement pourquoi ils veulent tous le tuer (« Il veut quand même détruire la Terre. » Abawi.) J'essaierai de lui faire faire plus d'introspections à ce sujet alors x)
Merci, et merci pour la review !
Myu : P-pleurer ? Ah mais euh il faut paaaas ! (Pas là en tout cas, c'était pas le but :'3). Enfin, je suis fière de moi d'un côté mais bon /sbaf/
Comme tu dis, sous ses airs de chieuse, elle a quand même un cerveau. Et c'est tant mieux parce que dans la classe E, il vaut mieux avoir un peu de jugeote o_o
Moi je viens JUSTE de lire le 176… Et « Ômondieu »…. Je pense que je vais devoir le relire, parce… WOAAAAAAH… TT_TT
Tu peux garder espoir en effet ^^
Merci pour la review et à la prochaine !
Chapitre 19 : Les enfants donnent des leçons
Eve était encore sous le choc.
Asano était le pire manipulateur au monde, ça maintenant, elle n'en doutait plus. Lorsqu'elle avait rejoint Isogai alias l'Ikemen-délégué-trop-chou, elle lui avait tout raconté. Lui aussi était bouche bée.
— Il voulait peut-être encore se servir du fait que j'ai un petit boulot pour me faire chanter…
L'Anglaise eut pitié pour lui : il était intelligent, sans problème, adorable et son seul problème était d'être pauvre. Elle fut presque heureuse d'être passée en première. Au moins, Asano était bien piégé et Isogai n'avait pas dû choisir d'être viré. Car elle le savait : Isogai était trop loyal pour révéler le secret de la classe E.
De retour en cours, Koro-sensei leur avait demandé ce qu'était le motif de la lettre. Isogai et Eve, d'un accord visuel commun déclarent un « Rien de spécial, ils s'étaient trompé pour les factures, c'est réglé pour tout le monde maintenant. ».
Ce n'était pas la peine de crier au scandale à cause d'une énième crasse d'Asano.
En allant s'installer à sa place tout au fond de la salle, Eve fut tout de suite interrompue par Karma :
— Une erreur de facture, vraiment ? T'as rien trouvé de plus crédible ?
— Si tu tiens VRAIMENT à savoir ce qu'il s'est passé, ça attendra la pause, chuchota l'anglaise en sortant ses cahiers.
Au tableau, cette fois Koro-sensei enseignait l'histoire. Bon dieu que c'était compliqué. Certes, intéressant mais compliqué. Surtout pour une petite étrangère pour elle.
— L'ère Taishô, commence à l'an 1912 du calendrier Grégorien et se terminera à l'an 1926. Pour tout ce chapitre, nous nous concentrerons sur cette ère, puis nous passerons à l'ère Shôwa où nous aborderons le rôle du Japon durant la seconde guerre mondiale, expliqua le poulpe en inscrivant des mots clés et des dates au tableau.
— On verra comment vos potes nous ont éclaté des bombes à la gueule, chuchota Karma avec un léger sourire.
Comment pouvait-il rire de ça ? C'est vrai que c'était il y a ''longtemps'', que c'était de l'humour noir comme il aimait le faire, mais tout de même !
— Je te signale qu'à la base, c'était pas trop nos potes les américains, siffla l'anglaise en essayant de rester concentrée sur le cours.
— Vous étiez alliés quand même.
— Vous et Hitler c'était mieux peut-être ? rétorqua la brunette toujours en chuchotant.
— Tu marques un point. N'empêche que quand on y repense c'était un peu ridicule comme guerre, remarqua le rouquin.
— Tu l'as dit. On n'a pas idée de faire ça.
— Les adultes ont leurs raisons qui sont tout à fait ridicules, soupira le meilleur élève de la classe.
— Pour le coup, je suis d'accord Karma, approuva Itona qui s'était incrusté dans la conversation.
— Vous avez fini avec votre syndrome de Peter Pan* là ? Y'en a qui veulent bosser ! réprimanda la seule fille humaine du dernier rang.
Au final, elle put finir cette leçon sur l'ère Taishô, où elle était encore bien perdue. Elle pourrait toujours demander de l'aide à Koro-sensei ou à Isogai pour les révisions… Certes, Isogai n'était pas le seul bon élève en histoire mais à part lui ou Karma personne n'avait un assez bon niveau ET pour réussir à expliquer à une novice comme elle ET pour lui traduire. Et Karma était largement trop fainéant et égoïste pour perdre du temps à expliquer une leçon d'histoire à une ''idiote'' comme elle.
À la fin de la pause déjeuner et du cours d'anglais, Koro-sensei rappela un évènement qu'avait complètement oublié l'anglaise :
— Les examens de fin du second trimestre arrivent à grand pas ! Il ne vous reste que deux semaines !
Ah mer- mince. Les examens.
C'était assez stressant.
Il ne restait que deux semaines pour se préparer à écraser la classe A.
À la fin de la journée, c'est épuisés que les élèves sortirent de classe.
— On va encore devoir se taper toute la route à pied… soupira une des élèves.
— C'est sûr que ça nous ferait gagner du temps de pouvoir voler comme Koro-sensei, admit Eve.
— Le problème, c'est qu'on est à cinq mois de la date limite… On ne devrait pas plutôt aiguiser nos capacités d'assassins ? remarqua Yada Tôka, alias mis queue-de-cheval.
— Pour ça, laissez-moi faire… fit Taiga Okajima alias le gros pervers de la classe. J'ai une idée.
Sans en dire plus, il mena la classe vers un versant de la montagne où se trouvait leur bâtiment en ruine. De là où ils se trouvaient, ils pouvaient observer tout le quartier de Kunugigaoka.
— Au lieu de faire tout le tour et de perdre du temps, on peut utiliser le Parkour que nous a enseigné Karasuma-sensei. On gagne du temps et on aiguise nos talents d'assassins ! L'idéal de Koro-sensei ! s'exclama le pervers de la classe.
— C'est pas un peu dangereux ? demanda Hinamo, qui n'avait pas l'air enchantée à l'idée de tomber la tête la première d'un bâtiment.
— Franchement non ! J'ai essayé et il n'y a pas une zone difficile comparé à l'entraînement ! rassura Okajima.
— Bon alors…
Un petit groupe tenta d'abord les premiers sauts, et la fin de la classe suivit. Enfin, presque. Certaines filles restèrent de côté et préférèrent prendre leur route habituelle.
— Tu y vas toi ? demanda Eve à Nagisa.
— Oui, ça peut être drôle… répondit-il.
— Allez, venez vous deux ! Ça va être drôle ! gloussa Rio en leur tirant le bras.
Ils commencèrent l'itinéraire choisi par Okajima, et se rendirent rapidement compte que c'était bien plus facile que l'entraînement de Karasuma.
— Franchement, c'est simple ! s'extasia Rio.
— Même pour moi ! rigola la brune.
Même si à une ou deux reprises, elle avait eu un peu peur de perdre l'équilibre, Okajima avait bien planifié sa route. À l'arrivée, le groupe Eve-Rio-Nagisa remarqua la classe autour d'un homme qui venait visiblement de faire une chute de vélo. Le vieillard gémissait en tenant sa jambe.
— Vous avez essayé de la tuer ? s'étouffa l'anglaise en désignant le vieil homme.
— Non ! On a sauté et il passait au même moment en dessous ! se justifia le pervers de la classe devenu blême.
— Un fleuriste a appelé une ambulance, rassura Yada en tremblottant.
L'alarme de l'ambulance raisonnait entre tous les bâtiments du quartier de Kunugigaoka : les ennuis venaient tout juste de commencer.
…xX*Xx…
Su-per.
À cause de ce vieux et de sa fracture au fémur –mais qu'elle idée a-t-il eu de passer dans une rue aussi déserte !– toute la classe E avait interdiction de réviser avant les examens.
Bon sang ils n'étaient qu'à deux semaines des tests et ils ne pourraient pas travailler ? C'était clair et net : la classe A allait les humilier.
En plus, Koro-sensei les avait carrément baffé.
KORO-SENSEI LEUR AVAIT DONNÉ UNE BAFFE.
Le poulpe le moins violent du monde avait levé la main –tentacule– sur eux !
Bon, certes, ils avaient blessé un vieillard, mais tout ce qu'ils voulaient c'était s'entraîner ! Faute de quoi, ils avaient fait pire que mieux. Ils avaient même déçu leurs professeurs.
C'était un sentiment bien étrange de voir qu'on avait déçu quelqu'un. Le genre de sentiment qu'on ne veut plus ressentir.
Leur punition ? Parce que oui, en plus de ne pas pouvoir étudier, ils avaient une punition. Celle-ci était d'aller travailler à l'endroit où le papi exerçait normalement son métier. C'était une espèce de crèche avec des enfants, d'après ce qu'on leur avait expliqué.
Eve soupira de dépit. Des gamins ? Elle ? S'occuper de gamins ? Déjà qu'elle avait du mal à communiquer à des personnes qui détenaient un minimum de maturité et de sens commun, alors des organismes grouillants de bactéries qui possédaient le Q.I. d'un écureuil sous LSD, ça n'allait pas trop le faire.
Elle fut vite arrivée à l'adresse qui avait été notée sur un papier. Le bâtiment était entouré de repère plutôt visuels, l'endroit était donc facile à trouver. Même si l'européenne préférait les ''adresses'' d'Angleterre.*²
Elle vit rapidement ses autres compagnons de classe, qui avaient l'air aussi enchantés qu'elle de devoirs travailler ici. Surtout les filles qui n'avaient pas voulu suivre le groupe (formé majoritairement de garçons) à faire le Parkour. Comme quoi, elles avaient eu raison.
On leur expliqua leur mission : surveiller les enfants, les aider à faire leurs devoirs, faire le ménage, éventuellement préparer à manger…
Que des tâches ingrates ! rouspéta l'anglaise pour elle-même.
— Eve, tu veux t'occuper de quoi ? demanda Meg la déléguée qui voulait que chaque corvée soit bien distribuée.
— Je veux bien m'occuper du ménage, répondit platement l'anglaise.
— Du ménage ? fit la déléguée un peu surprise. Enfin, ne te gêne pas, personne ne veut faire ça.
— Ça ne me gêne pas de faire ça, bien au contraire, sourit Eve.
Elle reçut donc les instructions d'une des dames qui travaillait ici. Lorsqu'elle montra les outils de nettoyages que la garderie possédait, Eve devint désespérée. Un seau, une serpillère moisie, un balai préhistorique, des vieux produits qui devaient dater d'au moins la première guerre mondiale et un chiffon qui était le casse-croute des mites constituaient l'ensemble des ressources de la garderie.
— Bon je te laisse, si tu as des questions je serais au bureau de l'administration, expliqua une des employées en partant.
Elle ne pouvait décemment pas faire le ménage avec ça. Maintenant, la propreté un peu limite s'expliquait.
Bon… elle n'avait pas le choix.
À : Koro-sensei
De : Eve
Est-ce que vous pourriez passer chez moi pour prendre quelques produits ménagers et l'aspirateur s'il-vous-plaît ? Impossible de nettoyer avec le matériel présent :s
Je vous ai posé mes clés juste devant la garderie.
Merci d'avance 3
Elle attendit donc patiemment, et lorsqu'elle vit apparaître devant la porte lesdits produits et l'aspirateur, l'anglaise fut bien d'accord sur un point : avoir un professeur qui se déplaçait plus vite que le son avait beaucoup d'avantages.
Elle commença donc par passer l'aspirateur, ce qui fut bien compliqué car tous les mômes se plaignaient du bruit et de devoir bouger à chaque fois qu'elle voulait nettoyer à l'endroit où ils se trouvaient.
S'ils n'étaient pas contents, ils n'avaient qu'à le faire eux-mêmes !
Après passé sa matinée à nettoyer les carreaux et à passer l'aspirateur, l'européenne s'autorisa un peu de repos et alla déposer son matériel dans le placard.
Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle sursauta en voyant une paire d'yeux qui la fixaient.
— Ouah ! geignit-elle. Mais qu'est-ce que tu fais là ?!
Le garçon n'avait pas l'air de bien comprendre l'anglais. Super.
— I hide me (Je me cache), bredouilla-t-il.
Ah bah si.
— Pourquoi tu ne joues pas avec les autres ?
— Pas envie, répondit l'enfant.
— Tu ne les aimes pas ? demanda-t-elle.
— Ils sont bêtes et embêtants.
Ça vous fait un peu en commun, remarqua la conscience de l'anglaise.
— Tu devrais essayer de jouer avec eux quand même, insista Eve.
— Moui.
— Je connais quelqu'un qui pourra t'aider à t'intégrer si tu veux, sourit l'élève de la classe E en essayant de garder patience.
— Mais je suis bien ici, répliqua doucement le garçon.
— Je dois ranger mes affaires, déclara Eve qui soudainement avait perdu patience en montrant ses mains chargées.
Alors, le petit s'exécuta en traînant les pieds.
Ça, c'était fait.
Lorsqu'elle se retourna, elle vit que le gamin la fixait toujours de ses petits yeux en amandes. Elle le jaugea elle aussi, d'un regard qu'elle voulut assez agressif pour dissuader le petit de rester.
Raté pour elle, il restait aussi immobile qu'un pigeon qui attendrait la vente en avant-première du dernier Iphone.
— Qu'est-ce que tu veux ? grinça la plus âgée en japonais cette fois.
— Je m'ennuie.
— Je suis occupée. Viens, je vais te montrer quelqu'un, déclara la jeune anglaise en tendant la main au garçon.
Il attrapa la main et suivi son aînée jusqu'à la salle de jeu où régnait déjà un boucan fou. Au centre de la salle, Kayano jouait la princesse en détresse, Terasaka le monstre dans un costume étrange, et Karma le chevalier. Qui donc avait réussi à convaincre les deux garçons de se déguiser ainsi ET de jouer la pièce ?
Sa seule idée sur le moment fut de filmer la scène, afin de la ressortir à un autre moment. Le petit vit Eve enregistrer le spectacle et garda le silence. Malheureusement, ils étaient arrivés à la fin, et la vidéo ne dura que quelques secondes.
Elle ricana discrètement et rangea son portable dans sa poche avant de s'avancer vers la princesse aux cheveux verts.
— Eh Kayano, tu pourrais le faire intégrer au reste du groupe ? Il était planqué dans le placard à balais, expliqua Eve en désignant le môme du doigt.
— Bien sûr ! sourit-elle en s'abaissant à la hauteur de l'enfant. Comment t'appelles-tu ?
— Yoru, bredouilla-t-il en fixant le sol.
— Bien ! Allons jouer avec les autres maintenant ! s'exclama la jeune fille en attirant Yoru vers les autres enfants.
L'enfant regardait la brunette en la fusillant.
Lâchant son fameux soupir, Eve se dirigea vers son sac et son délicieux bentô, car il devait bien être une heure de l'après-midi, et elle n'avait toujours pas mangé.
— Eve ! l'apostropha Meg. Pour le ménage tu en es où ?
— Je t'explique tout ça devant mon bentô : je pourrais manger un des gosses tellement j'ai faim, expliqua l'anglaise en cherchant son déjeuner d'une main tremblotante.
Meg observa l'anglaise l'air exaspéré.
En s'asseyant le plus loin possible des cris des enfants qui jouaient, la brunette se laissa tomber sur un tabouret abîmé par le temps. Toujours en tremblotant légèrement, elle piocha de sa main droite un des morceaux d'œufs que contenait son repas.
Ce n'était pas au point de s'évanouir, mais elle sentait que l'hypoglycémie avait commencé. Elle avala donc presque sans mâcher le quart de son bentô, avant de se calmer et de manger le reste plus calmement.
— Hm, pou' le ménach' ch'en chuis p'echque à la fin, indiqua Eve la bouche pleine.
— Hein ? Je ne comprends rien, reprocha la déléguée.
— Laich' moi fini' de mancher, mima l'anglaise en désignant son repas à moitié entamé.
— Okay, okay j'attendrais, s'avoua vaincue Meg en s'éloignant.
L'anglaise ouvrit un paquet de chips, et dévora ces derniers sans distinction aucune. Après tout, tous ses camarades étaient occupés.
— Tu manges comme un porc.
Cette pique, qu'Eve aurait attribuée à un certain rouquin si la voix n'avait pas été différente surprit l'européenne.
— De quoi j'me mêle ? demanda-t-elle en fourrant une nouvelle poignée de chips dans sa bouche.
— C'est pas vraiment un exemple pour nous, fit remarquer Yoru.
Décidément, cet enfant ne pouvait pas rester avec des gens de son âge. Ils les fuyaient comme la peste, en fait. Yoru secoua la tête pour chasser des mèches châtain de son visage. Puis il toisa l'européenne de ses yeux en amandes pour la juger du haut de son mètre vingt à tout casser.
Elle, elle le dominait visuellement. En mâchant de nouvelles chips, elle attendait qu'il se décourage et qu'il parte en prétextant qu'elle était ennuyante.
Mais ils restèrent ainsi, à se fixer pendant de longues minutes, en silence.
— Pourquoi tu me fixes ? se fatigua alors l'adolescente.
— Je sais pas. J'ai rien d'autre à faire.
— T'es bizarre comme gosse, critiqua la collégienne.
— Maman aussi dit ça.
Ouch.
— Elle dit que tu es… bizarre ? s'étonna-t-elle.
— Elle me dit pas « Tu es bizarre ». Elle me le fait comprendre.
Visiblement, Yoru n'était pas aussi stupide qu'Eve le pensait. Elle se sentait presque mal de lui avoir dit une chose pareille. Il était possible que tout ce que demande cet enfant, c'était de l'amour, de l'attention…
S'en suivit un autre échange de regards où Eve essaya de deviner ce qu'il passait dans la tête de l'enfant. Rien : son regard était complètement stérile.
La jeune fille tendit son paquet de chips quasiment terminé à Yoru, en proposant doucement :
— Si tu veux, je te laisse retourner dans le placard à balais et je ne dis rien à Kayano.
— Merci, baragouina-t-il seulement en attrapant le reste du paquet.
— J'ai pas fini, avertit-elle.
— Quoi ?
— Demain, tu essaieras de jouer avec les autres, au moins un petit peu.
— Si tu veux, marmonna le petit en partant vers sa cachette favorite.
Toute la fin de l'après-midi, Eve fut aidée de Hinamo-la-rouquine pour terminer le ménage. Finalement, la garderie n'était pas si grande et en une journée le travail était terminé. Cependant, les élèves de la 3E avaient décidé de rénover l'endroit grâce aux compétences d'architectes d'un des subordonnés de Karasuma. En clair, dès qu'ils auraient fini les travaux, ça allait être la course pour tout nettoyer encore une fois.
Le lendemain, puisque le ménage entier était fait la priorité était de s'occuper des enfants. Eve s'occupait du soutien pour l'anglais mais aussi pour les sciences. Bien qu'elle n'ait pas le niveau d'Okuda, elle n'en restait pas moins mauvaise. Pendant la matinée, elle n'eut pas de nouvelles de Yoru et préféra s'occuper de la petite Rina.
À sa pause de midi, pendant que les enfants étaient censés manger, l'anglaise partit chercher Yoru car elle le savait, il n'y avait pas d'autres endroits où il pouvait se cacher. Elle ouvrit donc le placard, où deux onyx la fixèrent avec une pointe d'agressivité.
— Tu es là depuis quand ? interrogea Eve dépitée.
— Ce matin.
Pourquoi s'éloignait-il autant des gens ? Comment arrivait-il à s'isoler autant ? Tout le monde, et surtout un enfant a besoin de parler, communiquer, se sentir entouré. Alors pourquoi faisait-il l'exact opposé ?
— Allez viens.
Il s'exécuta. Parce qu'il n'avait rien à faire ? Parce qu'il savait qu'elle n'allait pas lâcher l'affaire ? Sûrement. Comme elle l'avait déjà remarqué, Yoru n'était aussi ignorant et naïf que les enfants de son âge. C'était un bien pour un mal.
— Tu veux faire quoi ?
— Je sais pas, baragouina le petit.
— Jouer avec les autres ? Un puzzle ? La cuisine ? Dessiner ? Regarder un des autres spectacles ? énuméra-t-elle à toute vitesse.
— Comme tu veux.
— Le spectacle alors, décida la plus âgée en allant s'assoir parmi les autres enfants.
Cette fois la représentation était effectuée par Hinamo, toujours Kayano, Kirara et bizarrement Itona. L'anglaise laissa Yoru avec le public et alla chercher son déjeuner avant de se rassoir aux côté du petit japonais.
Vu le quatuor présent, Eve se demanda franchement de quoi allait parler la pièce.
Hinamo entra la première sur la scène, avec comme costume des oreilles de chats et un collier à grelots.
— J'ai faiiiim, s'écria la rouquine aux oreilles de chat.
Kayano, elle jouait visiblement le rôle de la personne qui devrait sauver le chat. Après une demi-heure, la fin était proche. Hinamo était en fait un chat qu'étudiait la CIA afin d'en faire un agent secret, Kirara et Itona des agents de la fameuse organisation.
Kayano ne voulait pas abandonner Hinamo-le-chat entre des mains aussi peu convenables, et se battait donc pour offrir au félin sa liberté.
Itona avait fabriqué un robot qu'il commanda devant les yeux médusés des enfants, et la rouquine fut attrapée grâce à un des pièges de l'engin.
L'adolescente aux cheveux verts libéra la rousse avant d'être arrêtée par Kirara. D'un coup, le « Chat » se retourna contre ses agresseurs et sauva Kayano.
Ils purent s'enfuir avant que les deux agents ne les rattrapent. Fin de l'histoire.
Après un tonnerre d'applaudissement de la part de l'assemblée, Yoru piqua une nouvelle chips dans le paquet de son aînée. Eve elle, contemplait la fin du spectacle où Hinamo et Kayano étaient deux et se promettaient de ne jamais s'abandonner.
— C'était bien non ? gloussa l'européenne.
— Bizarre, répliqua sèchement le plus jeune.
— Mais bien ! ronchonna Eve.
— Moui.
Un sourire éclaira le visage de la collégienne avant de tirer Yoru vers les acteurs. Elle poussa le plus petit vers les acteurs, avec un air qui disait « Aller, dis-leur ce que tu en as pensé ! ».
— Il est cool ton robot, prononça doucement Yoru.
— Merci. Tu veux l'essayer ? proposa Itona naturellement.
Les yeux en amandes du petit brillèrent d'excitation. Eve se sentit fière de l'avoir fait sortir de son placard. Itona donna les instructions à l'enfant, qui écoutait avec attention. L'élève de la classe E donna la télécommande à Yoru, et indiqua une dernière fois :
— Le bouton ici, c'est pour faire sortir des billes.
— Vraiment ? interrogea le plus jeune.
— Oui. Mais ne vise pas les autres enfants et surtout les yeux, prévint l'adolescent à la crinière blanche.
— Promis, jura Yoru.
Pour la première fois depuis qu'elle était arrivée, Eve aperçut un sourire sur les lèvres du petit asocial. Elle vit l'engin avancer, reculer, se braquer à gauche puis à droite, faire un cercle… Pour soudain foncer à pleine vitesse vers elle.
— YORU ARRÊTE ÇA BON SANG ! s'écria la brunette en échappant au robot.
Elle vit que Yoru avait parfaitement compris la façon de tirer les billes, car sur son épaule et son dos elle les avait senties la toucher. Elle tourna rapidement à droite, et se rendit compte que trop d'enfants étaient dans la salle. Si elle restait, une balle perdue risquait de les toucher.
Elle fit donc demi-tour aussi rapidement que lui permettait son corps de faible, et reçu une nouvelle rafale de billes.
Kayano, qui était assise près d'Itona demanda à ce dernier si c'était bien son robot qui tirait sur l'anglaise de la classe. Il répondit par l'affirmative, tout en félicitant Yoru qui avait réussi à toucher la poitrine de sa victime.*³
En fonçant droit sur le robot, Eve sauta in extremis au-dessus de lui pour se ruer vers le propriétaire de la télécommande. D'un coup presque digne d'un ninja, elle lui arracha la télécommande des mains et sourit d'un air carnassier.
— T'as voulu jouer à quoi là ? demanda-t-elle toujours essoufflée.
— Lui il a dit que je ne devais pas tirer sur les enfants ni viser les yeux. Puis tu m'embêtes, rétorqua-t-il en fixant l'anglaise droit dans les yeux.
— Comment ça je t'embête ?! Je te sors d'un placard miteux, et je t'embête ? s'insurgea l'adolescente.
— Tu es le genre de personne qui croit que tout ce qu'elle fait est bien. En fait tu es un peu égoïste. Tu voudrais que tout le monde t'aime. Si j'ai envie de rester tout seul, ça te fait quoi ? Ce n'est pas parce que TU ne veux pas rester seule que JE ne veux pas rester seul.
Puisque Yoru parlait en japonais, Eve n'avait pas tout compris. Mais au vu du visage indigné de Kayano, elle comprit qu'en effet ce qu'il avait dit n'était pas vraiment bon à entendre.
— Bah pars si tu veux ! grinça Eve en faisant demi-tour.
Elle ne regarda même pas le petit aller rejoindre sa cachette.
Comment un gosse pouvait-il se permettre de la juger comme ça ? Elle serra les mâchoires en repensant à ce qu'elle avait pu comprendre. Elle égoïste ? Besoin de se faire aimer ?
Un sourire amer naquit sur les lèvres de l'européenne.
Le pire était encore que ce gamin avait raison.
…xX*Xx…
Voilà presque deux semaines que les élèves de la classe E aidaient cette garderie. Cette journée était la dernière de la longue torture d'Eve qui ne supportait plus cet endroit.
En vérité, ce n'était pas vraiment qu'elle ne le supportait plus : c'était que les enfants étaient trop envahissants.
Elle n'était plus occupée par Yoru qui passait ses journées soit caché dans le placard à balais, ou dans une de ses autres cachettes lorsque Kayano ou une employée le trouvait. Depuis ce jour, elle s'occupait de Rina et d'une de ses amies qui étaient encore à l'école élémentaire.
Finalement, elle s'entendait mieux avec les enfants que ce qu'elle pensait. Bien sûr, elle les trouvait toujours aussi idiots qu'un pigeon qui ne voit pas les fenêtres, mais n'avait-elle pas été dans ce cas également lorsqu'elle avait eu leur âge ? De ce fait, elle était beaucoup moins exigeante et réussissait même à s'amuser avec eux.
Rina se leva d'un coup pour montrer son cahier d'exercices. En corrigeant rapidement les quelques erreurs, elle remit le cahier à sa propriétaire.
— Bien, tu t'es améliorée ! félicita Eve dans sa langue maternelle.
— Me-ru-ci, prononça Rina avec un accent à couper à la tronçonneuse.
— Il faudra travailler la prononciation, rigola Eve.
La pause de midi ayant sonné, les enfants allèrent se mettre à table pour manger le repas qu'avait préparé la déléguée. Bon sang que ça sentait bon. Eve eut presque envie de s'enrouler une corde autour du cou quand elle se rappela de son menu à elle : une omelette à moitié cuite, du riz et un paquet de chips. Vive les repas diététiques.
Après son déjeuner, elle décida malgré tout d'aller jeter un œil au placard à balais. Alors qu'elle allait ouvrir la porte, cette dernière s'ouvrit d'elle-même en laissant voir Yoru.
Celui-ci ne dit pas un mot et laissa les regards parler d'eux-mêmes.
— Écoute, je suis désolée si je t'ai trop forcé la main pour aller voir les autres… Mais c'est pas bon de rester tout seul tout le temps, s'excusa Eve.
— Si tu veux des excuses de ma part aussi c'est raté.
— Je n'en demanderais pas : parce que tu n'as pas vraiment tort, admit-t-elle en baissant les yeux.
— Tu n'as pas faux non plus.
Eve leva les yeux un peu abasourdie. Puis se reprit en main, en étirant ses lèvres dans un sourire malicieux.
— Tu n'aimes pas être seul, hein ? Tu le fais parce que tu as déjà été déçu, ou que tu as peur de t'attacher… Ou peut-être est-ce qu'il y a des personnes ici qui te gênent ? Un peu de tout peut-être ?
Cette fois, les yeux de Yoru devinrent humides.
Elle avait touché un point sensible.
— J'ai déménagé. Dans mon ancienne école, les autres me trouvaient bizarre. Je ne sais même pas pourquoi. J'avais des amis, mais ils m'ont tous abandonné après qu'Akio ait dit à tout le monde pleins de mensonges sur moi… Comme quoi je mangeais des criquets et des araignées, des choses comme ça.
L'anglaise fut estomaquée.
Le récit était bref. Nul doute qu'il y avait dû avoir d'autres histoires dont elle ignorait l'existence. Elle venait de se rappeler une des autres raisons pour lesquelles elle n'aimait pas (vraiment) les enfants : ils sont d'une cruauté qu'on ne peut imaginer.
Pourtant, les enfants ici n'étaient, ou en tout cas ne paraissaient pas méchants. Il faudrait qu'il réussisse à reprendre confiance envers les gens, au lieu de rester enfermé dans sa Misanthropie.
—- Est-ce que tu me fais confiance ? demanda Eve avec une douceur dont elle ne serait pas cru capable.
— Non, répliqua-t-il rapidement.
— Ah. Bon, je peux comprendre, mais je voudrais essayer quelque chose. Tu n'as rien à perdre, alors pourquoi ne pas essayer ?
Eve tendit sa main à l'enfant, comme elle l'avait fait le premier jour. Et il l'attrapa pour suivre la britannique.
Arrivés dans la salle principale, elle s'approcha de Rina et son amie.
— Ça vous dérangerez de rester un peu avec lui ? demanda Eve avec un sourire.
Rina jaugea d'abord Yoru, avant de relever le regard vers Eve.
Cette dernière reconnut ce regard : ce fameux regard, lorsque un adulte demande à un groupe d'enfants d'en inclure un autre. Cet autre n'est pas vraiment amusant, plutôt lourd même. Mais si l'on répond à l'adulte qu'on ne veut pas, on se fait disputer parce qu'on n'est pas assez ouvert.
— Je sais qu'il a l'air plutôt chia-ennuyant. Il l'est sûrement en fait. Mais il a aussi pleins de bons côtés et il est moins bête que les garçons de votre âge, et ça, c'est un argument en béton, argumenta Eve.
Rina n'avait toujours pas l'air convaincue.
— Bon, Yoru, qu'est-ce-que tu aimes faire ?
— Hm… Réfléchir, les puzzles, dessiner… énuméra-t-il mollement.
— Et vous les filles ? fit l'adolescente en se tournant vers les Rina et son amie.
— Parler, les jeux de société, les animaux… J'essaie de les dessiner mais mes chats ressemblent à des patates, se plaignit Rina en replaçant une mèche noire comme l'encre derrière son oreille.
— Je peux essayer de t'apprendre, proposa Yoru avec toute la sympathie dont il était capable.
— D'accord, accepta la fillette avec un sourire.
Eve installa tous les enfants à une table et amena des feuilles et des crayons. Tous examinèrent la façon dont Yoru dessinait son chat. Le résultat était vraiment bon. Ce n'était pas un chat de type réaliste, mais plus dans le genre qu'on pouvait trouver dans un manga sans pour autant être trop déformé.
L'anglaise tenta de faire de même. Elle ne dessinait pas souvent, à part pour griffonner des bêtises et des caricatures.
— Ton chat est pire que le mien, réalisa soudainement Rina en observant la masse informe qu'était le dessin de l'européenne.
— On voit que c'est un chat juste grâce à la queue et aux oreilles, approuva Yoru.
— C'était un premier essai ! Je dessine mieux d'habitude ! grogna Eve avec honte.
Les enfants rirent en chœur en se moquant du chat raté de leur aînée.
Elle essaya encore. Cette fois, on arrivait à distinguer à tête du félin, avec des moustaches, mais des yeux terriblement effrayants.
— Ton chat veut voler ton âme et manger ton cadavre après, ricana une voix derrière l'anglaise.
— Karma t'es dégueu. En plus je suis sûre que tu ne saurais pas faire mieux que mon chat-voleur-d'âme, riposta la brunette en tendant une feuille et un crayon au rouquin.
Avec son sourire narquois habituel, Karma accepta le défi et s'assit à côté de Yoru qui le regardait comme s'il était un alien extrêmement toxique.
Après quelques minutes où Eve s'appliquait à redessiner un chat correct, Karma leva sa feuille pour laisser la table contempler son œuvre.
— Les collégiens sont nuls pour dessiner, critiqua Rina en observant les deux élèves de la classe E exhiber leurs chefs-d'œuvre.
— Ils sont arrogants comme gamins, siffla Karma.
— On dirait le Chat du Cheshire, mais avec une tête de gros violeur, se moqua Eve en pointant le dessin du rouquin.
— On voit que c'est un chat le mien, au moins, répliqua Karma.
— Moi aussi figure-toi ! Sauf que le mien ne viole pas les gens visuellement, répliqua l'anglaise avec un gloussement.
— Vous vous disputez vraiment pour un dessin ? demanda Yoru en affichant un air moqueur.
— C'est une conversation de grands Yoru, ironisa Eve. Tu comprendras plus tard.
En voyant le regard dépité de l'enfant, l'anglaise rigola et déclara :
— Oh c'est bon je blague !
Yoru tourna le regard vers Rina qui essayait tant bien que mal à dessiner un chat plus réussi que ceux que les adolescents avaient réalisés. Le garçon donna des conseils à Rina et son amie, et après quelques tentatives, le résultat n'était pas mauvais du tout.
C'est avec détresse que Karma et Eve réalisèrent que leurs représentations étaient vraiment hideuses.
— Tiens, je t'offre mon chat-voleur-d'âme-et-mangeur-de-cadavres, fit la britannique en tendant la feuille où le matou au regard angoissant figurait.
— Je ne peux accepter ce présent, se moqua Karma en repoussant l'offre.
— Ce n'est rien enfin ! Allez, je suis sûre que tu en meurs d'envie !
— Prends le mien alors, tu feras de beaux rêves grâce à lui, dit le roux en jetant son dessin au visage de la brune.
— Marché conclu !
L'après-midi, contrairement à celles des autres jours, passa à une vitesse incroyable. Yoru donnait des conseils à toute la table pour dessiner, tous pouvaient maintenant se vanter de pouvoir dessiner un arbre correct.
Eve présenta Sugaya, l'artiste de la classe à Yoru et ils purent passer du temps à parler technique et dessins… Enfin, toute une conversation impossible de comprendre pour un non-dessinateur.
Le papi revint en fin d'après-midi. Il n'eut rien à dire : le bâtiment avait été complètement rénové et les enfants étaient contents comme tout. Nagisa avait particulièrement été efficace avec Sakura, qui avait des difficultés scolaires. Et grâce à lui, elle avait pu retourner temporairement à l'école pour passer des tests.
— Ibuuuu ! (Eve) Tient, c'est un cadeau de nous ! cria Rina avec une feuille de papier dans les mains.
— Oh, mais c'est vos chats entourés d'arbres ! s'exclama l'adolescente en admirant le présent. Merci beaucoup !
Malgré tout ce qu'elle avait pu penser, ils allaient lui manquer ces gosses.
C'est dans un paysage cliché, soit le Soleil qui se couchait en formant un magnifique crépuscule que les élèves de la classe E quittèrent définitivement la garderie où ils avaient travaillé deux semaines.
En rentrant chez elle, Eve afficha les deux dessins qu'elle avait obtenus au-dessus de son bureau. Elle examina le dessin des enfants : les arbres étaient tous différents. On devinait facilement lesquels Yoru, Rina ou Nami (l'amie de Rina) avait fait. Au centre, trois chats avaient l'air de jouer ensemble. L'adolescente remarqua que chaque chat ressemblait un peu à son propriétaire.
Elle continua d'admirer le cadeau, qu'elle considérait comme précieux, bien qu'elle ne l'ait pas montré.
Son regard se tourna vers l'autre feuille. Celle-là était un peu froissée, et les traits indiquaient que le dessinateur ne s'était pas réellement appliqué. En observant une nouvelle fois le fauve au sourire inquiétant, elle repensa à ces deux semaines, qui n'avaient pas été inutiles dans son cas.
*Syndrome de Peter Pan : En gros selon wikipédia c'est le fait qu'une personne soit angoissée de devenir adulte, et qu' elle préférerait rester un enfant. En GROS GROS. Sinon, je vous invite à consulter Wikipédia.
*² Les adresses d'Angleterre : Au japon les rues n'ont pas de nom ! Mis à part quelques grandes routes du centre-ville, les rues normales ne possèdent pas de nom. De ce fait, l'adresse est noté à l'aide d'un plan, où l'on note les croisements, repères visuels… (ex : après la Pharmacie de Monsalut, tournez à gauche au prochain croisement en allant vers la chapelle).
*³ Itona qui félicite Yoru : Pour rappel, Itona est un peu pervers. Donc, rien d'anormal qu'il félicite Yoru parce qu'il a réussi à toucher la poitrine de notre anglaise… Non pas qu'il soit fou d'elle ! Il avait quand même fabriqué un robot qui –à l'aide des garçons de la classe– était devenu un robot qui filmait ce qu'il y avait sous les jupes des filles…
A dans deux semaines si tout se passe bien :)
Vous pouvez commenter pour décider quel chat est le mieux dessiné, ou pour la survie des hippocampes jaunes des coraux visqueux du Pacifique Sud !
Bisous et à la prochaine !
Diamly ~~~
PS : Je pense dessiner les chats de Karma et Eve... Si quelqu'un veut les voir, je les mettrais sur mon profil et/ou Twitter ^^
