29/04/2016

Hello tout le monde ! *se protège derrière un bouclier*
JE SUIS DESOLEEEEE QAQ Presque un mois que je n'ai rien posté... J'ai très très honte.
Je vous implore de m'excuser. q_q

Mot de l'auteure : J'espère que vous avez passé de bonnes vacances, ou que vous les finissez (#PetitsChanceuxDeLaZoneC) bien. La reprise fait toujours mal, mais c'est la dernière ligne droite ! Pis moi je finis en Juin donc ça passe UwU
Et vous savez ? De base la pause c'était un poisson d'Avril. Genre, je me suis dit que vous alliez râler toussa... Mais vous l'avez plutôt bien pris (du coup j'étais frustrée que ma blague marche pas)... Puis j'arrivais plus à écrire. Et vu que je vous avais dit que j'étais en pause, ben j'en ai profité x)

Réponses aux reviews :

Crystalin : WOUI MA CHERIE JE SUIS DESOLEE POUR LE FOUEEEEET Q_Q Et il sera pas dans ce chap non plus. Je réfléchis à comment intégrer ce foutu truc dans l'histoire mais je pense que j'y arriverais peut-être pour le prochain chapitre, soit le 24. ^^
J'ai l'impression que la majorité des perso, ça les gêne pas de tuer quelqu'un. Heu, what's, ok il veut détruire la Terre, mais il en a pas l'air. Je sais pas, mais moi ça me perturberait vraiment.
Des fois Karma aurait besoin de petits recalages ;)
Merci pour la review :D

Mimica3466 : Ahahah, en effet, c'est un peu méchant pour l'autre fiction que tu lisais, mais ça me fait plaisir donc bon XD
Pour la pause, comme je l'ai dit plus haut, à la base c'était un poisson d'Avril. Mais ça s'est transformé en vraie pause... Mais bon, théoriquement je ne devrais pas être (trop) en retard pour le prochain chapitre. Je bosse à fond dessus parce que je dois faire des recherches à droite à gauche donc bon ^^'
Ahahah merci ! J'ai dû relire le chapitre pour voir de quoi tu parlais. En effet, elle parle pas de la même façon à la classe qu'à Koro-sensei parce que malgré tout, elle met comme un masque. C'est toujours elle, elle n'est pas hypocrite mais elle ne dira pas les mêmes choses de la même façon. Et c'est normal.
Tant pis tu sais ^^' Personne n'habite à Bordeaux j'ai l'impression, c'est déprimant XD
Merci pour ta review, en espérant que ce chapitre te plaise aussi ^^

UnSingeEnChoco : "Père Castor ?" XD C'était l'idée oui x)
Je pense que ses boules puantes sentent déjà bien mauvais... Je sais pas si le métro c'est pire. Un jour, dans mon bus (scolaire) ça puait le caca. Mais vraiment fort. C'était une boule puante et je peux te dire que c'est HORRIBLE. Je détaillerais pas l'odeur mais elle reste ancrée dans mes souvenirs q_q
Comme dit plus haut, la pause de base était un poisson d'avril. ^^'
J'adore sa famille XD Mais je me rends compte que malheureusement, sa mère est vraiment en retrait. Son père a un prénom, une description physique... Sa mère on ne sait rien, et j'essaierais de remédier à ça bientôt.
Je pense qu'elle n'est pas très optimiste de base, et elle a eu un coup de blues...
OMG ! Du chocolat zombie avec des paillettes comestible ? Merci pour ce présent, décidément, je ne vous mérite pas QAQ
Merci et bisous !

Saiken-chan : D'habitude, avec toi je te répondais par PM, mais je suis pas sûre que tu l'aies vu ^^'
Tu lis pendant les cours de maaaaath... J'allais dire "c'est pas bien", mais osef on me lit même pendant les cours de math *keur*
Oui les deux Asano sont flippants. Et non, tu n'es pas la seule qui shippe Asano avec Eve... XD
Quand Karma se fait éclabousser *q*
Elle ne connait pas encore tous les noms de tout le monde... Pis comme ça y'a des descriptions en plus ^^
Pour le "Hinamo", je vais modifier... mais il se peut que les chapitres précédents ne soient pas tout de suite modifié x) Merci de l'avoir dit !
Après les cours de Karasuma, elle a commencé le self defense mais en parallèle de l'école. Ce n'est pas Karasuma qui est son prof.
Oui, oui, Kataoka allait être viré, je n'allais pas infliger ça aux élèves, je suis pas un monstre XD (quoique.)
Elle mettra du temps à trouver, mais elle trouvera... Tout vient à point à qui sait attendre, comme on dit !
Merci pour ta grosse review, à la revoyure ! Hâte de recevoir les autres ^^

TheLittleMe/Bruh : Bien vu, le Hors-série vient bien du jeu des loups-garous... J'avais envie de faire un hors-série, mais je ne sais pas si j'en referais à l'avenir parce que c'est LONG punaise. Enfin, je me souviens que j'avais galéré et que ça m'avait fait perdre toute mon avance...
Merci pour les compliments ! C'est sûr que le "une nouvelle élève arrive dans la classe E" est pas très original, mais j'essaie de rendre quelque chose de sympa en fond ^^
Tu sauras quelle est cette surprise dans ce chapitre !
Merci pour la review et à plus !

Hanae7433 : Déjà, bienvenue sur ma fic !
Eve est une petite rebelle quand elle veut oui x)
Merci pour la review !

IMPORTANT MAIS PAS TROP : Puisque vous devenez nombreuses (/nombreux, mais s'il y a des mecs, qu'ils se montrent o_o), je pense que je pourrais répondre à certaines d'entre vous par Message privé (PM). Dites-moi comment vous voulez me répondre dans les reviews ^^
Je rappelle que vous pouvez aussi me dire ce que vous pensez par PM, Twitter (le lien est sur mon profil). :)

Je remercie mes revieweuses (je vous nem /keur/), TheWorldOfManea pour avoir corrigé le chapitre, et Crystalin pour l'aide apporté pour le prochain chapitre (si je le mets pas ajd j'oublierais XD).
Au passage passez lire la fiction de Crystalin : Les élèves de la classe E
On voit un peu plus quelques élèves qu'on ne voit jamais, et elle est cool ! :D

Voilà, bisous et bon chapitre !


Chapitre 23 : La vengeance est une leçon comme une autre

Koro-sensei se tenait droit, juste devant son bureau et un silence régnait dans la salle. Quelle était cette surprise dont il parlait ? Remarque, le connaissant ça pouvait être n'importe quoi, comme d'habitude.

— Karasuma-sensei et moi-même avons décidé –avec l'autorisation du Directeur– d'organiser une nouvelle sortie pour votre classe : un stage de survie de quatre jours et trois nuits près du Mont Fuji, expliqua le poulpe. Mais nous ne reviendrons que dimanche après-midi pour profiter un peu des alentours, récita Koro-sensei avec un visage heureux, sûrement de savoir qu'il pourrait –encore– enseigner, où qu'ils soient.

Eve commença à sourire : une sortie ! Le petit souci était que dans « stage de survie », il y avait « survie ». Pendant quatre jours. Plus de douches, plus de wi-fi, plus de portable… ? Noooon, c'était un peu trop radical ! Quoique, l'ex-militaire en serait parfaitement capable…

Koro-sensei laissa quelques secondes pour laisser réagir ses élèves, puis repris en étirant son sourire :
— Bien entendu, vous serez toujours autorisés à me tuer, continua Koro-sensei. Enfin… Si vous y arrivez.

Sa grosse tête jaune se stria de vert : il se foutait encore d'eux. À cette époque de l'année, c'était un peu lourd non ?

— Vous avez encore des doutes sur ça ? se moqua Rio.
— Vous pensez vraiiiment qu'on n'en est pas capable ? rajouta Eve en donnant un coup de coude à Hinano qui était à côté d'elle.
— C'est vexant Koro-sensei, fit Hinano.
— Il est déjà arrivé qu'on vous mette dans une position délicate, rappela Isogai.
— Nous sommes au courant de votre défense ultime maintenant, dit Okajima.

À présent, tous les élèves se coupaient la parole pour contredire leur professeur. Il allait comprendre que maintenant, il ne pourrait plus se moquer d'eux.

— Calmez-vous ! Sensei est désolééééééééé ! s'excusa-t-il en évitant les rafales de balles qu'envoyaient les adolescents.

Une des innombrables faiblesses de Koro-sensei était que lorsqu'il voulait paraître cool, il finissait toujours par faire quelque chose de ridicule, ou il lui arrivait quelque chose de mal. Enfin, dès que les élèves s'énervaient il fallait toujours s'attendre à ce qu'il s'excuse. Ou alors, c'est lui qu'il s'énervait en leur donnant plus de devoirs.

Les balles ne s'étaient toujours pas arrêtées, et Okano essaya même de poignarder Koro-sensei, qui l'évita au dernier instant.

D'un coup, il sortit de par la fenêtre et reprit son souffle.

— Je suppose que je peux doubler vos devoirs, non ?
— NOOOOOOOOOOOOON ! s'écria la classe.

Le poulpe jaune revint sur l'estrade et termina :
— C'est un PROJET de sortie. Il faudra que vous me rameniez la feuille d'autorisation signée au plus vite. Il y aura aussi un prix à payer, mais ne vous inquiétez pas, il est vraiment bas.

Les regards s'étaient malgré eux tourné vers Isogai. Il était de notoriété publique que ce dernier était pauvre, et peinait d'ores et déjà à subvenir aux besoins quotidiens de sa famille. Le fait d'être au centre de l'attention à cause de ce problème le gêna un peu, mais continua de sourire, malgré ses joues qui rougissaient de honte.

— Ça va aller, les gars hein… rassura le délégué en souriant toujours.
— On peut t'aider sinon, proposa Kataoka.
— Ne vous gênez pas, vraiment c'est rien, je vais y arriver seul ! insista-t-il en passant une main sur sa nuque, gêné.
— Arrête de faire ton ikemen et accepte notre aide enfin ! s'emporta Maehara, qui était pourtant son ami.

Isogai sembla réfléchir un peu.

— Ce serait combien Koro-sensei ? demanda-t-il.
— Eh bien… Ce serait quatre mille yen.

Eve réfléchit donc… Quatre mille yen représentaient combien de livres sterling ? Elle tapota alors sur son téléphone, où elle vérifia sur une application faisant des conversions. Elle était obligée, car elle ne se rendait pas compte de la valeur du yen et pouvait se faire trop facilement avoir par les marchands qui voyaient rapidement qu'elle n'était pas japonaise.
La conversion effectuée, elle comprit que quatre mille yen équivalaient à environ trente livres.*

Trente livres, ce n'était pas tant que ça. Mais en voyant le visage d'Isogai, elle comprit que ça n'allait pas être aussi simple pour lui.

— On a qu'à tous cotiser ! fit alors Eve en se levant.
— Eve mérite un prix Nobel pour cette idée, ricana Karma. Une idée pour la paix dans le monde, et la protection des baleines ?
— Pour la paix, c'est impossible, répondit sérieusement l'anglaise en balayant l'air de sa main. Pour les baleines, il suffit que vous arrêtiez de les manger.

Elle émit un petit gloussement à la fin de sa phrase, puis reprit en essayant d'ignorer les regards dépités de ses camarades. Si elle ne pouvait même plus se moquer d'eux !

— Si on se cotise tous on en a pour… Quatre mille divisé par vingt-huit…
— Tu comptes Ritsu ? fit remarquer Rio, surprise.
— Tu veux participer ? demanda Nagisa à l'androïde.
— Je peux le faire seulement si on me donne quelque chose au départ… pas grand-chose, deux cents yen suffiront, répondit la jeune fille robotique.
— Tu peux les prendre sur mon compte. Bidouille un truc style « bonbons », pour pas que mes parents s'inquiètent, je t'envoie mon code par message, continua Eve. Donc… Quatre mille divisé par vingt-huit… Ça nous donne cent quarante-deux yen chacun ! (~1,15€)
— Et si je ne veux toujours pas ? répliqua Isogai, qui était à présent rouge écarlate.
— On arrondit à cent quarante yen, et ça te laisse quatre-vingt yen à payer, calcula Eve en levant les yeux de son portable.
— Vraiment, c'est vraiment gentil de votre part, mais je ne peux pas accepter…

Toute la classe se tut, en regardant leur délégué. Eve restait d'abord déconcertée : c'était une bonne idée, alors pourquoi n'acceptait-il pas ? Et puis, ce n'était pas une grosse somme cent quarante yen. Elle dépensait bien plus lors de ses journées shopping. Et puis, c'était pour la bonne cause.

— Mais pourquoi ? répondit la britannique interloquée. Je veux dire, ce n'est rien et je suis sûre que tout le monde serait ravi de le faire !
— Franchement Isogai, laisse-nous t'aider un peu, insista Fuwa qui avait levé les yeux de son Weekly Shonen Jump.
— Tu fais vraiment beaucoup pour nous, ajouta Sugino.
— Vous ne comprenez pas, répondit-il toujours écarlate.

Cette fois, Eve remarqua qu'il avait l'air vraiment gêné. Pour autant, elle ne voulait pas le laisser faire des heures supplémentaires au travail pour payer cette sortie, alors que toute la classe pouvait participer à moindre coût.

— Sois pas gêné ! lança-t-elle en lui tapant dans le dos. Vraiment ça me fait plaisir d'organiser ça, et je suis certaine que TOUT le monde voudra participer. (elle jeta un regard assassin à ceux qui regardaient ailleurs) Isogai, prend ça en compensation pour toutes les broutilles que tu nous as évité, et dont on ne parle pas.

Le délégué avait toujours l'air aussi embarrassé. Il soupira, et capitula :
— Si vous voulez vraiment participez faites-le… Mais ne dépassez pas les… hm…
— Cent quarante-deux yen ? compléta Eve.
— Voilà. Le reste je compléterais. Ne donnez que si vous le voulez vraiment. Et si on vous force… (il jeta un coup d'œil plein de sous-entendu à Eve) ne donnez pas.
— Oh c'est bon je n'allais pas les torturer non plus ! se lamenta-t-elle en levant les yeux au ciel.

Le lendemain, Eve se jeta sur Rio dès que celle-ci fut arrivée. Le motif de son zèle matinal ? Sa vengeance. Car Eve n'oubliait jamais lorsqu'on lui devait quelque chose. Jamais. La blonde lui devait la meilleure équipe pour sa vengeance, puisque comme promis, elle avait raconté l'Odyssée de son équipe contre le Dieu de la Mort.

— Et donc, quelle est l'équipe de choc que tu m'as trouvée ? interrogea Eve avec un sourire amusé.
— Ah ! Déjà, y'a moi parce que je me dévoue pour faire partie de ta connerie, ensuite… Eh bien, en fait y'a que moi et Karma.
— C'est tout ? s'exclama l'anglaise, un peu déçue.
— Eh c'est déjà pas mal ! On est des as en la matière je te signale ! répliqua Rio, qui semblait vexée.

En réfléchissant bien, la blonde japonaise n'avait pas tort : elle était un poil sadique et ne manquait pas d'idées, et puis Karma… Sa réputation se suffisait à elle-même. Bon, c'est vrai que sa première idée manquait un peu de sadisme, bien que ses boules puantes étaient un bon premier pas.

Décidée, Eve sourit à son amie en acceptant :
— Réunis tout le monde dans la salle de physique, je vous rejoins là-bas.
— Mais on est que trois, et on n'est pas dans un film !

Mais trop tard, la petite européenne avait déjà attrapé son sac et était déjà partie Dieu sait où. En soupirant, Rio s'exécuta et ramena Karma au lieu de rendez-vous. Ils attendirent quelques courtes minutes avant qu'Eve ne se décide enfin d'arriver.

— Fallait que j'aille chercher les plans que j'avais laissé dans ma salle, expliqua-t-elle.
— Dans… « Ta » salle ? s'étonna Rio.
— Y'a une salle que Koro-sensei a fermé : y'a des fuites et des courants d'air monstres, mais je reste là-bas quand je veux être tranquille, raconta l'anglaise. Tu ne pensais pas que notre salle était la seule de ce bâtiment quand même ?

En plus de la salle de la 3E, de la salle de physique-chimie, qui servait également pour les cours de cuisines, et finalement la salle des professeurs, il restait encore un peu de place dans le bâtiment. Mais personne n'avait eu l'idée ni l'envie de voir ce qu'il se cachait derrière la dernière porte qui était condamnée.

— La porte est bloquée, tu as fait comment pour y entrer ?
— Tu baisses dans mon estime Karma, ironisa l'anglaise. J'ai pété un carreau pour ouvrir la fenêtre, et j'ai bouché avec du carton et du gros scotch pour pas que le courant d'air soit plus fort. Je crois que Koro-sensei a remarqué mais il n'a rien dit. La porte est vraiment fermée, mais on peut entrer par la fenêtre.
— Petite délinquante, se moqua Karma.
— Tu peux parler ! répliqua Eve.
— Si je gêne faut le dire, se fatigua Rio en regardant ailleurs.
— Rio m'a parlé de vengeance, tu veux te venger de qui, d'ailleurs ?
— De quelqu'un du bâtiment principal, fit la britannique en souriant.

Karma et Rio se regardèrent, puis répondirent en chœur :
— Asano, quoi.
— Ça se voit tant que ça ? gloussa Eve en feignant l'étonnement. Oui, ça fait plusieurs fois qu'il nous fait de sales crasses, et on ne répond jamais. Cette fois, c'est à notre tour de nous amuser.

Un rictus étira les lèvres d'Eve, et les deux compères étaient mitigés : ça avait l'air amusant, mais puisque c'était Eve, cela pouvait tourner mal à n'importe quel moment.

— Tu as quoi déjà ? demanda Karma.
— Hm… boules puantes et… c'est tout en fait. Je manque d'idée, j'avoue, soupira l'anglaise.
— Rien que la présence de boules puantes me fait douter quant à la fiabilité de ton plan, admit Rio.

La brunette se vexa quelques secondes, et puis ce fut le brain storming : chacun proposa ses idées, des plus loufoques, en passant par les idiotes, les dangereuses, les douces et un peu plus méchantes.

— Du Kusuya*² dans les conduits d'aérations, dit Rio.
— Du quoi ?
— Poisson qui pue la mort, Eve. On met des cafards dans leur salle de classe, lança Karma.
— Y'aura déjà les boules puantes, contredit Eve.
— On bouche leurs toilettes, ajouta la blonde.
— Et comment ? Si on se déplace trop on est cuit, répliqua la brune.
— Et tes boules puantes alors ? demanda Rio.
— Sniper. On attend une fenêtre qui s'ouvre et BAM ! répondit Eve.
— Et s'ils ouvrent pas ?
— Ils ouvrent TOUJOURS leur classe. Y'a un élève de la classe A qui a la phobie des microbes apparemment, à chaque fin de cours, il veut ouvrir la fenêtre… Enfin, c'est ce que j'ai pu entendre je-ne-sais-plus-quand, raconta Eve. Mais si ça se trouve ils ouvrent la fenêtre juste pour le fun, bref : ça n'a pas d'importance.
— On envoie les cafards et les boules puantes comme ça, donc.
— Enfin quoi, on va juste balancer des boules puantes et des cafards et c'est tout ? Allez les gars, trouvez autre chose enfin ! encouragea la brunette.

Puis, Eve jeta un œil sur sa fidèle montre rouge : il était l'heure de se rendre en cours. Elle soupira et ses deux amis comprirent qu'il était temps de partir.
Ils arrivèrent à temps pour l'assassinat matinal –qui échoua, comme à son habitude–, et après avoir nettoyé toutes les balles qui étaient tombées après avoir été évitées, le cours commença.

Les leçons de Koro-sensei avaient beau être intéressantes et pédagogues, faire des mathématiques de bon matin n'était pas dans les activités favorites d'Eve. Elle écoutait vaguement le cours, mais son esprit divaguait ailleurs.

Elle vit quelque chose passer devant son champ d'horizon, et repéra une boulette de papier qui atterrit sur sa table. Elle se tourna vers son voisin, et vit Karma marquer ses exercices d'un air sérieux. Puis, pendant un léger instant il tourna ses iris dorés et regarda le papier.

L'anglaise l'ouvrit avec précaution :
« Mettre des cafards et des larves dans son casier »

Eve gloussa, et répondit un rictus maléfique aux lèvres :
« J'adore. Mais tu comptes les déposer comment sans que ça soit trop cramé ? »

En soufflant un coup, elle se concentra pour relancer la boulette. Sa précision n'avait pas changé, car le petit mot se cogna contre la tête du destinataire, qui sursauta en regardant l'adolescente d'un air mi-amusé, mi-dépité.

Tandis qu'elle essayait de noter un minimum le cours, le papier revint vers elle. Elle ne l'ouvrit pas tout de suite pour continuer de noter sa ligne, et le fit dès qu'elle termina.

« Pendant le sport. Ou la pause du matin. Faut juste me dire quand tu comptes organiser ça. »

— Demain, chuchota Eve en recommençant à écrire.
— Quelle heure ? demanda Karma.
— Toute la journée.

Le sourire de Karma s'élargit : il sentait que la journée de demain allait être amusante.

…xX*Xx…

— Vous êtes prêts ?
— Je reste ici moi, je fais le guet.
— Rio, viens avec nous ça sera drôle !
— Je reste ici.
— Laisse-la Eve, c'est pas bête que quelqu'un surveille nos arrières. Tu siffles si quelqu'un arrive ?
— Pas de problème.

Cachés près derrière des buissons, les trois élèves de la classe E attendaient que les cours commencent. Ils rateraient l'assassinat matinal, et un peu de japonais mais ça valait le coup. Puis, Eve ne cracherait jamais sur des heures en moins en japonais.

— Eve, rassure-moi, tu sais au moins où est son casier ? demanda Karma avec appréhension.

Il y eut un léger silence.

— C'est une blague, soupira-t-il en passant une main sur son visage.
— C'est bon.

Eve se leva discrètement et enfila son masque. C'était un masque chirurgical, comme portaient les médecins où les civils pendant les épidémies, que ses parents avaient ramené du travail. Comme Karma et Rio, elle avait enfilé un sweat à capuche, qui dissimulait son visage.

— Je sais où il est.
— T'es sûre ?
— J'ai passé du temps dans le bâtiment principal, tu sais. Le nombre de filles qui déposaient des lettres dans son casier est ahurissant, répondit Eve en approchant.

Ils étaient à présent tous les deux dans le bâtiment, et se faufilaient entre les casiers. Karma suivait Eve en jetant des regards aux alentours. Une fois arrivés devant le casier de leur victime, ils vérifièrent les horizons avant de sortir leurs pièges respectifs.

— Des cafards ? T'es crade comme mec en vrai, lâcha Eve écœurée.
— Tu as pris quoi toi ? répondit-il en regardant la boîte qu'avait sortie l'adolescente.
— Des larves.
— Et c'est moi qui suis dégueu… fit-il en feignant la lassitude.
— Attends !

Au moment où Karma allait déposer les insectes, Eve sortit une grosse pince. Si la veille elle avait dépensé de l'argent pour acheter des larves dans une animalerie, elle avait eu la bonne idée de piquer une grosse pince dans la caisse à outil de son père.

— Tu veux carrément ouvrir son casier ? Chapeau, constata Karma avec un sourire amusé.

Elle coupa le cadenas qui fermait le casier, et regarda ce qu'il contenait. Plusieurs cahiers, quelques livres de cours et une revue sur la « Justice Internationale, gros zoom sur la constitution américaine ». Eve ouvrit un cahier et fut rassurée qu'il soit bien à Asano-fils : elle ne s'était pas trompée.
La brunette sortit un gros tube de colle, et aspergea les cahiers de cette dernière avant de les poser brutalement sur le fond du casier. Karma et Eve mirent ensuite leurs insectes dans le casier et partirent aussi rapidement que possible.

Ils rejoignirent Rio qui était encore cachée, et le sourire aux lèvres lui racontèrent ce qu'ils avaient fait.
— Ahahahah ! Vous avez COLLÉ ses cahiers, foutu des cafards et des larves dessus et pété son cadenas ? fit Rio en se retenant de rire. Vous êtes FOUS. Il va vouloir vous trouver pour vous coller un procès, c'est moi qui vous le dit ! Il va appeler les flics et mener une enquête tellement il sera furax ahahah !

Après avoir repris son sérieux, ce qui prit quelques minutes tant elle riait, elle demanda :
— On fait l'aération ou pas ? J'ai pris du kusaya.
— Pourquoi pas, sourit Karma.
— Je veux bien, mais tu sais où sont les conduits ? T'es sûre que ça va marcher ? vérifia Eve.
— Heu… Non. J'ai fait des recherches hier, mais j'ai peur que le conduit d'où arrive l'air soit sur le toit.
— On peut toujours les mettre au-dessus des casiers, non ? proposa l'anglaise.
— Carrément ! s'extasia Rio.
— C'est basique quand même… Ils vont vite les trouver, reprocha Karma.
— Oh je sais ! Ça me fait penser à un truc ! Vous avez une feuille et un stylo ?

Rio se pencha sur son sac de cours pour en sortir une feuille qu'elle attrapa avec sa manche –pour éviter les empreintes digitales, selon elle– et un stylo. Karma et Eve avaient déjà eu la bonne idée de mettre des gants en latex, pour attraper leur insectes sans trop se salir les mains.

— Tu as combien de poisson-qui-pue ?
— Trois, répondit Rio.

Eve inscrit sur les feuilles les chiffres « 1 », « 2 » et « 4 ».

— Peut-on la connaître la raison de l'absence du trois ? demanda Karma.
— Est-ce qu'on peut trouver quelque chose qui n'existe pas ? fit énigmatiquement Eve.
— Tu es un génie du mal, rejoins notre confrérie tout de suite, approuva Rio avec un grand sourire.

Ensuite, ils durent décider à qui serait confiée la tâche de devoir cacher les kusaya. Karma se dévoua, attrapa les papiers et les poissons en fronçant les sourcils et parti les cacher. Eve et Rio observaient les alentours, et virent en même temps un des surveillants approcher du bâtiment. La blonde siffla plusieurs fois, sans voir réapparaître le rouquin. L'adulte se tourna vers les buissons où étaient cachées les filles, puis s'immobilisa juste devant la porte.

— Il arrivera jamais à sortir si ce mec est devant ! chuchota Rio.
— S'il rentre Karma est foutu ! dit Eve paniquée.
— On l'attire ici, on part en faisant le tour par la montagne, ordonna la blonde.

En signe d'accord, Eve hocha la tête et jeta un caillou qui atterrit non-loin de l'homme. Ce dernier s'arrêta quelques secondes en s'orientant une nouvelle fois vers les buissons. En ne voyant rien de suspect, il continua sa route vers l'entrée.

Le surveillant allait entrer lorsqu'Eve hurla en imitant un vélociraptor en pleine parade nuptiale, et Rio fit de même en parodiant un chant de propagande à consonance allemande, sûrement un chant nazi. Instantanément le surveillant se tourna et courra vers les deux élèves qui s'étaient déjà réfugiées vers la sortie. Rio appuya sur le bouton pour déverrouiller la porte tandis qu'Eve l'ouvrit, et la referma juste après que son amie soit passée.

Les deux adolescentes continuèrent de courir jusqu'à atteindre le versant de leur montagne, où elles s'assirent, sur un rocher pour reprendre leur souffle. Les deux adolescentes se regardèrent, et Rio attrapa son portable pour appeler Karma :
— Allô… ? Oui, oui, on va bien, on a semé le surveillant… Non… Ben on a attiré son attention comme on a pu… Comment ça ?! Tu aurais été bloqué quand même… Si… Je t'assure que si… Non ! … On est devant notre montagne… Mais non il ne nous a pas suivies ! … Oui bon, rendez-vous devant le bâtiment… Oui, oui, à tout de suite.

Rio raccrocha et demanda à son amie, qui était écarlate d'avoir trop couru, si elles pouvaient y aller. Eve répondit par un hochement de tête et les deux adolescentes se dirigèrent vers leur bâtiment.

En arrivant les deux jeunes filles repèrent de loin la crinière rouge de leur complice, qui avait l'air d'avoir couru également.

— Faudrait qu'on cache nos tenues… Donnez-les moi je vais les ranger dans ma salle, proposa Eve en enlevant son sweat qui lui donnait trop chaud et son masque.
— On t'accompagne, j'ai envie de voir à quoi ressemble cette salle, gloussa Rio.
— J'ai envie de voir ton petit repère secret aussi, et voir comment je pourrais l'utiliser, fit Karma en affichant une mine démoniaque.

Ignorant une des pulsions diabolique habituelles du rouquin, les filles entrèrent par la fenêtre de la salle secrète du bâtiment E. Tous déposèrent leurs affaires sur un des bureaux les moins moisis de la pièce, et observèrent cet endroit qui leur était complètement inconnu.

La pièce était comme un compromis entre une salle de classe ou un bureau. Il restait quelques tables et des chaises, et un seul grand bureau. La configuration de la pièce n'était pas vraiment proche de celle d'une salle de classe, ce qui pouvait faire douter de l'utilisation de celle-ci.

— Y'a des livres de cours et pleins de cahiers… Je ne sais pas trop ce que c'est comme salle en fait, chuchota Eve.
— Intéressant… fit Karma en observant l'endroit.
— C'est un peu flippant quand même, dit Rio en désignant les fissures dans le mur.
— Les boules puantes, on fait ça quand ? chuchota Eve.
— Cet aprem, pendant le sport, conseilla Karma. On ne va quand même pas tout faire d'un coup.

Rio regardait le bureau, et en sortit des documents et des cours. En écarquillant les yeux, elle reconnut les leçons.
En remarquant la mine déboussolée de son amie, Eve approcha :
— Ça va pas ?
— C'est juste que… C'est des cours qu'on a fait au début de l'année, avec notre premier professeur, avant que Koro-sensei n'arrive… Ça fait bizarre de tomber dessus ici.

D'un grand coup, la fenêtre s'ouvrit. Aussi rapidement, une chose jaune et noir apparut dans leur champ de vision. Le visage jaune de Koro-sensei se fonça, pour se colorer d'un violet presque noir.

C'était le signe qu'ils venaient de faire une erreur. Une grosse erreur.

Peut-être avait-il deviné qu'ils avaient passé leur matinée à commettre des méfaits –dont malgré tout ils étaient fiers– ?

— Vous séchez les cours, vous revenez vous cacher dans cette salle, et vous fouillez dans des affaires qui ne vous appartiennent pas ? prononça-t-il d'un voix sifflante.
— J-je… bredouilla Eve, paniquée.
— Dehors. Tout-de-suite, ordonna Koro-sensei.

Les trois adolescents s'exécutèrent sans dire un mot. Eve attrapa son second petit sac qu'elle avait sorti, et qui contenait toutes les affaires dont elle avait besoin pour sa vengeance –boules puantes, pince, colle-…

— Si tu sors une seule fois de plus ce sac Eve, je te le confisque, menaça le professeur.

Livide, l'anglaise hocha la tête en sortant aussi rapidement qu'elle était entrée.

Karma, qui était le dernier à sortir lança un dernier regard à Koro-sensei qui était resté dos à la fenêtre, puis sortit.
Le poulpe était toujours à l'intérieur de cette salle, immobile, en regardant les feuilles et les notes qui étaient rangées dans la salle. Cette salle qui était les vestiges de sa promesse.

…xX*Xx…

— Tu vas les lancer tes boules puantes alors ? interrogea Rio.

En sortant de la pause méridienne, le trio infernal était encore secoué de la réaction de Koro-sensei, qui après réflexion, avait été selon eux un peu exagérée. Pendant tous les cours qui avaient suivi, ils avaient dû se tenir aussi bien que des élèves de la classe A. Et même Karma –c'est pour dire– avait suivi, noté le cours avec tant d'application que la classe avait trouvé ce comportement suspect.

— Oui, répondit franchement Eve.
— Alors je m'occupe d'éloigner Koro-sensei, fit Rio avec détermination.

La brunette se retourna, avec des étincelles dans les yeux et un air de héros d'un vieux shonen elle déclara :
— Merci. Grâce à toi le plan fonctionnera.

Rio, lassée de la nouvelle manie de son amie d'agir de façon trop cinématographique soupira et rejoignit le bâtiment principal.

De : Rio la blondasse bombasse
À : Moi
Je t'envoie un message dès que la voie est libre.

— J'ai le droit de participer à l'envoi de tes boules puantes ? demanda Karma avec un sourire.

Eve réfléchit quelques secondes : envoyer des boules puantes, sachant que ses réserves n'étaient pas du tout illimitées, de sa montagne à la fenêtre ouverte du bâtiment A ? Avec sa précision ? Monsieur Parfait lui serait bien utile.

— Ok, mais suis-moi, on commence déjà à trouver un endroit. Et prend un sniper, décréta l'anglaise. Je vais chercher mon sac.
— Rendez-vous derrière ''ta'' salle.

Ils allèrent chacun chercher leurs affaires, et en arrivant dans la salle de classe, Eve reçut un message de la part de Rio.

De : Rio la blondasse bombasse
À : Moi
La voie est libre.
Le mollusque est dans le pré.

Eve gloussa en voyant que Rio commençait à prendre goût à ses répliques dignes d'un bon navet. « Le mollusque est dans le pré » signifiait sûrement que Koro-sensei était loin et donc qu'elle pourrait mettre son plan à exécution.
L'anglaise put alors récupérer son petit sac à vengeance sans craindre qu'un certain poulpe ne la surprenne.

La brunette rejoignit Karma à leur point de rendez-vous, et commencèrent à chercher un endroit pour tirer leurs boules puantes. Il fallait être rapide : ils devaient trouver un endroit, puis attendre s'il le fallait que la fenêtre soit ouverte, le tout avant que Koro-sensei ne revienne.

Au bout d'une dizaine de minutes, ils s'étaient rapprochés du bâtiment principal et étaient alignés à la fenêtre de la salle de cours de la classe A. Ils savaient qu'elle se situait ici car tous deux avaient déjà été dans cette salle pour diverses raisons.

— Tu tires ? proposa Eve.
— Je savais que t'allais pas oser, avec ta précision, se moqua Karma.
— Si c'est ça, je me débrouille seule, grogna l'anglaise.
— Non, non, t'inquiète pas.

Seulement, ce que craignait Eve arriva : la fenêtre était fermée. Et d'aussi loin, ils ne savaient pas comment la forcer à s'ouvrir. Leur seule solution fut d'attendre. Ils s'assirent tous les deux sur les herbes hautes, entres quelques buissons épineux.

— On attend combien de temps ? demanda Eve.
— Il ne nous reste plus beaucoup de pause, et c'est Irina et Karasuma qui nous font cours cet aprem.
— Tu l'appelles Irina, maintenant ? s'étonna l'adolescente.
— Seulement quand elle n'est pas là, je ne lui ferais pas cet honneur en face-à-face, ricana-t-il.
— Tu n'as toujours pas répondu à ma question sinon, se rappela la britannique. Combien de temps on reste ici ?
— Le temps que tu voudras.

Le silence revint. Eve arrachait des touffes d'herbe et les découpait avec une application ennuyeuse avant de les jeter au loin. Le rouquin observa son manège un moment, puis se mit à tripoter le sniper.

— Hm. On pourrait parler pour passer le temps sinon, fit Eve après cinq bonnes minutes de silence.
— On pourrait.

Autant parler à un mur ! souffla la conscience de la brunette en tirant la langue.

Agacée, elle jeta les bouts d'herbes qu'elle avait soigneusement déchirés devant ses pieds. Quelques secondes passèrent, avant que la jeune fille ne décide encore une fois de relancer la conversation.

— T'as des frères et sœurs ?
— Peut-être, répondit évasivement Karma.
— On ne sait rien de toi, remarqua Eve. Quasiment toute la classe sait que j'aime Game of Thrones, que j'ai eu un lapin, que mes deux parents vivent ensemble, que j'ai eu un connard comme copain, que je me plains tout le temps… Mais toi que dalle. Je veux dire, t'es une des personne les plus remarquées de la classe et… t'es aussi développé que… je sais pas moi… un zèbre dans le Roi Lion !
— Un zèbre dans le Roi Lion ? s'amusa l'adolescent.
— Ne change pas de sujet, s'agaça-t-elle. T'essaie d'être mystérieux pour te donner un pseudo-charisme, au fond je suis sûr que t'as un doudou et que t'as pleuré à la mort de Mufassa !
— Mufassa ?
— Ne me dis pas que tu n'as jamais vu le Roi Lion !? s'exclama Eve, outrée. Oh mon dieu, toute une éducation à refaire, c'est pas possible…
— Je l'ai vu quand j'étais petit, je ne m'en rappelle pas, soupira Karma qui commençait à être lassé.
— Enfin, bref. Pourquoi garder un tel mystère autour de toi ?
— On ne me pose pas la question, c'est tout.
— Là je te la pose, alors répond.
— Un grand frère.
— Quel âge ? demanda Eve.
— J'sais plus. Plus de vingt ans, il est en Europe, je le vois jamais.
— Ah.
— Et toi ?
— Quoi moi ? fit Eve.
— Frères, sœurs ? Chacun son tour, dit-il avec un sourire narquois.
— Fille unique, répondit-elle bien moins amusée qu'il y a quelques secondes.

Puis un nouveau silence. Eve guetta la fenêtre, qui restait obstinément fermée.
Le vent sifflait entre les herbes et emportait des effluves boisées de la forêt, tandis que les arbres se balançaient au rythme de la douce brise.

— Ta couleur préférée, lança Eve.
— Tu vas faire ça longtemps ? lâcha Karma.

Silence.

— Rouge, fit-il en tournant la tête.
— Vert pour moi. Mais j'aime bien le rouge, le bleu et le violet aussi.
— J'm'en…
Eve tourna la tête vers lui, boudeuse, avant qu'il ne puisse finir sa phrase. Il croisa ses yeux verts –« comme son parapluie, pensa-t-il inutilement »– et ferma la bouche.

— Nan en fait j'en ai rien à faire, vraiment, fit-il en s'allongeant sur l'herbe fraîche.
— Ok, si c'est ça, va-t'en si tu t'en fous, marmonna-t-elle.

Elle pivota pour être dos à lui, avant de se dire qu'elle recommençait à bouder pour rien. Elle esquissa un mouvement pour se remettre dans son ancienne position mais s'arrêta : si elle essayait de faire comme si de rien n'était maintenant, ce serait ridicule.

D'un coup, elle sentit plein de petits trucs atterrir dans ses cheveux, et paniquant elle se leva en hurlant pour essayer de retirer les OVNI qui étaient tombés dans sa crinière. Elle entendit un certain Monsieur Parfait rire à gorge déployée, tandis qu'elle se rendait compte que ce n'était que de l'herbe.

— Ah. Ah. Très. Drôle, grogna-t-elle.
— Oh mon dieu, je ne pensais pas que ça marcherait aussi bien ! rigola Karma. T'as cru que c'était quoi ? Ahahahah !
— Des chen-…, commença-t-elle avant de se dire qu'il valait mieux qu'elle se taise. Rien.
— Des chen…illes ? Tu as peur des chenilles ?

À l'entente de ce mot, Eve frissonna. Non, non, non, il n'allait pas savoir ça.

— J-je… Mais qui a peur des chenilles franchement ? bredouilla-t-elle peu sûre.
— Toi, visiblement, gloussa-t-il comme si Noël était arrivé avant l'heure.
— Non, tellement pas !

D'un coup Karma arrêta de rire et tendit l'oreille. Tout aussi rapidement, il sauta et poussa Eve dans le gros arbuste qui était juste à côté, qui était abrité sous un arbre. La jeune fille poussa un léger cri de surprise, mais Karma plaqua sa main contre sa bouche pour qu'elle se taise.

En écoutant, Eve comprit : Koro-sensei était de retour. Voler aussi vite dans le ciel faisait assez de bruit, et avec un peu d'entraînement, on commençait à différencier un avion d'un poulpe volant. S'il les découvrait ici, avec un sniper et le sac que Koro-sensei avait interdit à Eve de sortir, ils étaient mal.

Bien que la scène aurait pu être romantique, il n'en était rien. Au lieu d'une position presque érotique à laquelle on aurait pu s'attendre –c'est-à-dire le garçon au-dessus de la frêle demoiselle–, on pouvait apercevoir Eve la tête sur un gros tas de terre et Karma la tête dans le buisson, griffé par toutes les petites branches de celui-ci.

Ils attendirent quelques longues, très longues secondes que le bruit s'éloigne avant de pouvoir bouger à nouveau.

Karma se releva et tendit une main à Eve pour l'aider à en faire de même. Elle épousseta toute la terre qu'elle avait sur le visage et dans les cheveux, avant d'étouffer un rire devant la mine déconfite du rouquin : il avait le visage couvert de petites plaies rouges.

L'anglaise tourna la tête pour apercevoir que la fenêtre était cette fois ouverte.

— Après vous, prononça théâtralement Eve en tendant les boules puantes à Karma.
— Si c'est ce que désire Madame, répondit-il en visant la fenêtre ouverte.

… PAN.
…xX*Xx…

Asano n'avait jamais passé de pire journée.
Son casier avait été ouvert et vandalisé. Le pire était cette humiliation : lorsqu'il avait ouvert son cahier, et qu'il s'était rendu compte que ce dernier était rempli d'insectes écœurants, il avait poussé un cri.
Un cri.

Fort heureusement, il n'avait pas été très aigu, mais n'avait pas été particulièrement viril non plus. Ce qui lui valait à présent des regards rieurs des autres élèves, car l'histoire avait vite fait le tour de l'établissement. Même le bâtiment des déchets avait été mis au courant !

Et puis, en retournant en cours…
Cette odeur juste immonde… Un vieux fennec en décomposition avancée.

Il était –bien sûr– allé se plaindre au Directeur, mais ce foutu traître avait répondu :
— Ce n'est pas mon problème. Tu aurais dû prévoir une telle éventualité. C'est une bonne leçon.

Comme s'il avait pu prévoir qu'une armée de larve et de cafard envahirait son casier et qu'une odeur de fennec en décomposition s'installerait dans sa salle de cours ?!

Un jour il trouvera le coupable.
Il se le promit. Et il se vengera.

.*.*.

*Blabla de conversion : Le voyage coûte 30€. En yen ça donnait un truc qui avoisinait les 4000Y, donc j'ai arrondi. Eve fait la conversion Yen/Livres parce que d'une c'est logique pour elle, mais pour celles qui seraient déjà allées en Angleterre, vous savez que les livres et les euros, c'est presque (je dis bien PRESQUE) la même chose. C'est moins compliqué d'estimer 20 livres (~25€) que 200 yen (~1,60€). Bref.
*² Kusaya : C'est un poisson mariné et fermenté qui, vraisemblablement, puerait grave sa mère. Enfin, les fans de Switch Girl auront reconnu le met préféré de Nika x)


Voilàààà, à dans deux semaines si tout se passe bien !

Commentez pour la survie des abeilles furieuses aux rayures arc-en-ciel de la province de Huian.

Diamly~~~