05/11/2016

Oh mon dieu je ne m'étais pas rendue compte que je n'avais posté depuis aussi longtemps... Octobre est passé bien trop rapidement. Mais assez lentement aussi, paradoxalement.

BREF.
Comme vous l'avez remarqué, on est pas vendredi mais je me suis dit que si je devais attendre vendredi pour poster on aurait pas fini. Du coup légère exception et puis mince quoi, c'est pas grave si je poste un samedi. Je vais pas en crever.
Ceci dit si vous avez plus de nouvelles de moi pendant plus d'un mois vous saurez pourquoi :o

Blabla de l'auteure : Les cours prennent beaucoup de temps. Et puis j'avoue que j'essaie d'avoir une vie sociale en ce moment. Donc ça explique un peu un nouveau retard. Je vais essayer de poster le prochain chapitre dans 2 semaines, je ne garantis rien ceci dit :')
Oh, et je me suis fait opérée des dents de sagesse (et trois dents de lait aussi. No jugement, oui j'avais encore des dents de lait). Du coup pendant les vacances j'étais pas au top de ma forme (lolilol, j'ai mangé liquide pendant 3-4 jours. C'est chiiiiiant. En même temps avec 7 dents en moins aussi...).
Bref, bref, bref, en espérant ne pas vous avoir trop perdu XD

Réponses aux reviews : (je vous naaaaaaaaaaaaime)

Manea-senpai : Tu as eu ton cookie il me semble ;) Le deal est fait :p
Oui, oui, parle pas trop, j'attends ton prochain chapitre aussi !
Bisous bisous !

UnSingeEnChoco : Recoucou toiiiiii !
J'avoue, je vais créer un groupe fb des gens qui ont des vacances à chier (on peut ajouter les vacs de Toussaint pour moi, cf mon blabla).
Mais oui, cette gamine a une vie de merde ! Mais perso je me sens moins seule comme ça :3 Puis il lui arrive plein de trucs cool, c'est bon quoi, faut bien compenser :p
Karma ne serait décemment pas un Weasley. Il est à Serpentard SANS AUCUN DOUTE XD Ou à la rigueur Gryffondor. Mais je le vois tellement plus à Serpentard. Et tous les Weasley vont à Gryffondor. Mais il serait un sorcier très dangereux ce petit :')
Dans mon bonus (que je publierais à la toute fin de l'histoire), on m'a demandé une scène Asano x Karma... je vais rire, je le sens XD
JE SUIS la pote pas douée, je soutiens un peu Aura pour le coup :p
Hahaha, je te soutiens pour ton année de Seconde pourrie. Perso' elle était pas top non plus. J'aime moyen le lycée. En soi c'est cool, mais les gens sont plus distants qu'au collège j'ai l'impression. Bref, j'espère que ta première sera mieux que ta seconde. Owi, le bac français, je subis ça aussi XD
BISOUS ! Merci pour la review :3

Zarlia : Oh tu es de retouuuuuuuur ! :D
C'est vrai que tes comm' me manquent, mais si tu lis c'est déjà ça ! N'hésite pas à passer un petit coucou quand même si t'as pas le temps :p Et je comprends, j'ai moi-même pas trop le temps d'écrire en ce moment... Je sais pas si vous aviez remarqué :p /sbaf/
TU AS PLEURE ? YEEEEEEEEES. Pardon. Je rigole. En vrai je suis juste contente de t'avoir touchée :3 Mais si je t'ai fait rire après, c'est le principal !
Je suis pas fière de ce chapitre, mais les prochains devraient être mieux. Enfin j'espère :p
Eve est tarée de les shipper, même si ça devait être très tentant XD
Bisous, j'attends ton retour avec joie ;)

Guest :Hahaha, peut-être que le Proviseur l'aurait écrasée s'il avait su qu'Eve l'embêterait autant XD Mais non, et tant mieux, l'histoire aurait beaucoup plus courte dans ce cas :')
Merci de la review !

Remerciements : MERCI A VOUUUUUUUS ! NOUS AVONS dépassé les 100 reviews... Vous savez pas à quel point ça me touche :D
Merci beaucoup, et pour vous remercier je serais à l'écoute de propositions si vous en avez, mais sinon je pense que le plus simple reste de continuer à écrire et à faire des chapitres que j'aime et que vous aimerez :)
Bisous, et bon chapitre !


Chapitre 28 – Petites leçons

Après ce fameux jour d'orientation, le rendez-vous entre la mère de Nagisa et Koro-sensei –qui s'était d'ailleurs terminé très étrangement selon les rumeurs–, il y avait un nouvel obstacle avant leurs prochains examens.
Comme d'habitude, c'était encore une manœuvre du système éducatif pour montrer que la classe A était supérieure. Encore une fois, la classe E voulait, et allait prouver le contraire.

Le festival scolaire allait être un nouvel échec pour la classe A –et surtout Asano Gakushû–, du moins, c'est ce qu'espérait Eve.

Ils avaient passé un temps fou à préparer leur stratagème, encore une fois dicté par Koro-sensei.
Presque toute la classe s'était ruée et avait passé des heures et des heures à ramasser des glands, fruits des bois, poissons... Tout cela avait pour but d'ouvrir un restaurant.

Mais qui aurait envie de gravir toute une montagne pour manger un bol de nouilles, sérieux ? Eve pensa en son for intérieur que leur victoire n'était plus aussi sûre. Assise sur les marches devant l'entrée de son bâtiment, essoufflée après avoir ramené des sacs de glands remplis à ras-bord, l'Anglaise réfléchissait aux chances de réussites de ce plan. Et puis finalement, elle se rappela : elle était dans une classe d'apprentis assassins, avec un poulpe qui volait à Mach 20 comme professeur. Qu'est-ce qui était impossible au juste avec des personnes comme elles?

Presque tout le monde était revenu avec ses ingrédients. Karma, à bout de souffle lui aussi, venait de rapporter un panier pleins de champignons :
— Laissez-moi les vénéneux, je me chargerais de les jeter, fit le rouquin avec un visage angélique, qui laissa comme une impression de déjà-vu.
— Mais arrête avec tes champignons bordel ! s'emportèrent Rio et Eve.

Elles se regardèrent et éclatèrent de rire.
Après s'être débarrassés des champignons vénéneux, et ce, en vérifiant bien que Karma ne les récupérerait pas, la 3E se réunit dans sa salle de classe pour parler.

— Définissons les rôles maintenant, commanda Megu, d'une voix autoritaire.
— Avec Megu nous avons déjà préétabli les rôles, poursuivit Isogai. Si quelqu'un n'est pas d'accord, nous sommes ouverts mais dans la limite du possible.

Les deux délégués affichèrent les listes en les accrochant sur un des murs de la salle. Il y eut alors comme une foule pour voir quelle corvée allait être donnée à chacun. Certains s'y attendaient, d'autres étaient dans le doute et les autres n'en avaient aucune idée.

— Ça veut dire quoi « mobile » ? s'étonna Eve.
— Tu iras où on aura besoin de monde, expliqua Isogai. On a donné les rôles selon leurs performances et leurs facilités, mais on préférait avoir des sortes de « joker » au cas où on avait quelque chose de pas prévu. Puisque tu n'as aucun domaine où tu excelles qui nous serait utile dans ce cas et que tu es plutôt bonne partout, on t'a donné ce rôle à toi ainsi qu'à…
— Moi.

Eve se tourna et vit Fuwa.
Non pas qu'elle soit déçue, mais elle aurait préféré se retrouver avec quelqu'un de son cercle d'amis comme Rio, Nagisa, Okuda ou même…

— Ça te va ? demanda Isogai.
— Parfait, répondit Eve en chassant ses pensées aussi vite qu'elles étaient arrivées. Ça me va, j'aime pas toujours rester sur la même chose.
— Super alors.

Les jours continuèrent de passer à une vitesse hallucinante, comme le reste de l'année d'ailleurs. Les mois étaient passés tellement vite depuis qu'elle était dans la classe E qu'elle remarqua qu'ils étaient presque en Décembre. Ce qui était plutôt effrayant.
Mars approchait trop rapidement.

Le jour de leur festival, les élèves de la classe E étaient motivés comme jamais.

Eve était en premier lieu avec l'équipe de ravitaillement. Mais faire tous ces allers retours était fatigant. Elle tenait le coup, même si elle dut admettre qu'elle fut enchantée quand on lui annonça qu'il fallait plus de monde en bas pour accueillir les clients.

Accompagnée de Tôka Yada, leur but était d'attirer la clientèle en haut.
Bien sûr, il est évidemment plus facile d'accomplir la tâche lorsque vous parlez parfaitement le japonais et que vous êtes capable de répondre à toutes les questions des éventuels clients. De ce fait, Eve fut rapidement remerciée et fut reléguée comme serveuse.

Ici, c'était plus simple. Elle prenait les commandes, ramenait les plats, faisait de grands sourires et répondait des « Thank you » et des « You're Welcome » très convaincants.

— Vous pensez pas qu'elle serait mieux avec Tôka pour attirer les clients ? proposa Karma qui voyait l'anglaise à l'action.
— On a essayé, mais apparemment ça marchait moyen, répondit Isogai.
— Vous la faisiez parler japonais ? Pas étonnant que les clients aient peur, son japonais est vraiment horrible, se moqua le rouquin.

Sans savoir pourquoi, Eve éternua d'un coup, manquant de faire tomber les deux bols de ramen et les deux jus de raisins qui étaient sagement sur son plateau. Elle releva la tête, interrogative, pour voit ensuite que deux iris dorés la fixaient. L'adolescente retourna la tête, pour porter la commande à la bonne table.

— Elle est au bon endroit ici, je pense, renchérit Isogai. Par contre on va avoir besoin de Fuwa en ravitaillement d'ici cinq minutes je pense.
— Envoie Rio, elle est aussi rapide voire plus, conseilla Karma.
— Un client a un sweat One Piece, j'ai peur qu'elle reste là à lui parler plutôt que de travailler, répliqua Isogai, blasé.
— J'ai rien dit, tu prends les bonnes décisions, Monsieur le délégué… se moqua Karma en repartant travailler.

À la fin de la première journée, en sortant, Eve fut surprise de constater que Rio et Karma entouraient un Nagisa dépité. Les deux démons rirent ensemble et l'androgyne leur demandait encore d'arrêter de se moquer.
L'Anglaise ne voulut pas arriver comme un cheveu sur la soupe et attendit donc avant de faire irruption.

Lorsque Rio fit mention d'attendre Eve avant de partir, cette dernière recula un peu, se mit devant la porte et feignit d'arriver en courant, comme si elle venait à peine de partir.

— Oh faut que je te raconte ! fit Rio tout sourire.
— Nakamura, s'il-te-plaît, non ! supplia Nagisa.

Mon dieu, ce mec peut se comporter comme un assassin professionnel mais il se fait pas respecter…Où est la logique ? se dit Eve en assistant à une scène qu'elle avait déjà l'impression d'avoir déjà vue.

Le petit groupe rentra tranquillement chez lui en attendant la journée de demain, qui sera bien plus chargée.
En effet, lorsqu'ils arrivèrent devant leur classe le lendemain, la 3E put découvrir une file d'attente déjà bien plus longue qu'ils avaient déjà pu avoir. Et pourtant, leur «stand » n'était même pas encore ouvert. Des journalistes, vinrent même pour filmer leur restaurant. Croyant à une mauvaise blague ou un sale coup d'Asano, Eve avait presque faillit leur hurler de déguerpir. Ce fut avant qu'Isogai ne remarque l'Anglaise en train de tuer visuellement une journaliste un peu trop proche de son groupe d'amis. Il la rassura donc en lui montrant la raison de ce raffut. Grâce à Nagisa, un petit gosse de riche dont Eve se souvenait vaguement –elle l'avait vu durant leur séjour sur l'île, en août– avait publié un très bon article sur son blog qui était très consulté.

À cause de tout ce monde, les deux jokers furent envoyés dans la salle pour servir les clients. Eve courait des cuisines aux tables, des tables aux cuisines, des points de rationnements aux cuisines… Cela ne faisait même pas une heure que le restaurant était ouvert qu'Eve avait l'impression d'avoir couru un marathon, ce qui était d'ailleurs presque vrai.

Elle reconnut même quelques élèves du bâtiment principal. Dans le tas, elle vit le Thon, cette garce qui avait été exécrable avec elle et Okuda. Elle se retint si fort de renverser les ramen de sa commande sur la peste, qu'en repartant en cuisine les marques du plateau était imprimées sur ses mains.
En revanche, après avoir pris un plateau rempli de verres qui contenaient de l'eau violacée très concentrée –elle s'était servie des colorants des cours de chimie– , censé imiter les jus de raisins, elle ne se gêna pas pour trébucher et renverser allégrement le plateau sur sa face de poisson. Le colorant était bien indélébile, en plus.

Non pour gaspiller la nourriture qu'ils avaient cuisinée.
Oui pour donner une petite leçon à une peste.

Quand Meg vint la voir pour lui demander une explication elle répondit un simple : « Vous me connaissez, je suis tellement maladroite… Je me suis excusée (ce qui était totalement faux), mais elle est partie quand même… ».
De toute façon, ils avaient largement assez de clients.

Après sa petite vengeance personnelle, Eve se sentit d'aplomb pour continuer sa longue journée qui promettait d'être fatigante.
Elle devait à présent rapporter les ramen, un verre de jus de raisin et quelques poissons grillés pour une seule personne. Une fois arrivée, l'Anglaise servit le plateau avec son plus beau sourire –forcé– et un « Thank you » très exagérément accentué.

Seulement, lorsqu'elle croisa les yeux de cet inconnu, elle eut une désagréable impression de l'avoir déjà vu. Ce dernier, après l'avoir remerciée, leva le regard vers la petite serveuse qui restait debout devant lui.

Ils s'étaient déjà rencontrés. Eve en était sûre.

— Il y a un problème ? demanda-t-il tout naturellement en anglais.

Une nouvelle fois, l'Anglaise ne comprit pas. Certes, il n'avait pas un physique très asiatique. Son visage était clairement plus caucasien et ses yeux avaient une forme bien trop ronde pour qu'il soit Japonais. Mais il n'avait pas non plus une tête d'Anglais –ah ça merci, elle en voyait déjà suffisamment au Japon– , ni d'Américain… Et pourtant son accent avait quelque chose d'indissociable. En quelques mots, rien de sûr, mais il avait clairement cet accent britannique, celui qui est censé être appris à l'école, mais qui n'avait pas cette nuance de natif.

— Non, non, rien, fit Eve, toujours aussi perturbée.

La jeune fille repartit, en laissant l'individu aux cheveux noirs seul avec son repas. Elle ne put cependant pas s'empêcher de lancer des œillades peu discrètes, la déconcentrant fortement. Elle faillit plusieurs fois trébucher et renverser ses commandes, ce qui aurait été gênant, puisque ce ne serait pas la première fois.
Et malheureusement pour elle, il y avait toujours plus de monde, donc toujours plus besoin d'elle ici plutôt qu'ailleurs.

Hara remarqua à quel point l'Anglaise était inattentive à ce qui arrivait en salle, et l'arrêta :
— Tu devrais faire une pause, t'as pas l'air très concentrée.
— Oh si, si… Ça va, t'inquiète.

Elle ne se voyait pas honnêtement répondre : « Non, non, c'est juste que y'a un gars que je crois connaître, mais je sais plus où je l'ai vu du coup je le fixe depuis facile dix minutes… c'est assez embêtant. »
Non, définitivement pas.

— Tu as faim, peut-être ? tenta-t-elle, en tendant une petite brochette de poisson.

Eve ne souhaitant pas vraiment rater une telle occasion –à savoir, manger, de plus gratuitement– se saisit de la brochette, la remercia et repartit déposer son plateau. Elle grignota sa brochette rapidement, avant de reprendre son service ininterrompu.

Le mystérieux individu était toujours là.
Eve continuait de l'observait sous toutes les coutures, se détruisant les méninges, repassant tous ses souvenirs en boucles, imaginant toute sorte de théories qui expliquerait cette impression. Mais toujours rien.
L'homme était à la fin de son plat, et avait l'air…oui, l'air de savoir qu'il était observé. En tout cas, il lançait lui aussi des regards très discrets autour de lui. Il analysait toutes les personnes, les bâtiments, les conversations… Tout. Seule une personne très habile, ou qui le fixait avec précision, aurait pu remarquer ce tic. Dans le cas d'Eve, c'était plus parce qu'elle le stalkait sans scrupule.

— On espionne quelqu'un ?
Si une telle réplique aurait pu provenir d'un certain rouquin assez agaçant, c'est Maehara qui arriva derrière Eve. Cette dernière avait sursauté, trop concentrée dans son espionnage.

— Oui, euh enfin non. Enfin rien. C'est bizarre. Oublie ce que j'ai dit. C'est juste que… Tu as déjà vu quelqu'un et avoir l'impression de le connaître, sans savoir d'où ? Ben, voilà. C'est assez perturbant.
— Je vois… dit-il en essayant de ne pas rire. T'sais, c'est sûrement bête mais c'est peut-être quelqu'un que tu as connu dans une vie antérieure. Genre, avant ta réincarnation. Je sais pas s'il faut croire à ce genre d'histoires, mais avoue que ça laisse un doute, non ? proposa Maehara.
— Je ne sais pas, tiens. Peut-être bien, ça serait assez drôle d'ailleurs, avoua Eve.
— Bon, j'y retourne, on a un de ces mondes aujourd'hui ! s'exclama le dragueur professionnel de la classe E, avant de s'en aller dans la salle.

Confortée dans cette idée que ce n'était qu'une impression, Eve laissa tomber le mystérieux inconnu qu'elle avait déjà peut-être vu dans une vie antérieure et retourna travailler.

La journée suivante se passa exactement de la même façon que la précédente. Ce qui sauva les élèves de la fatigue fut la rupture de stock. Le souci, c'est que sans stock de nourriture, ils pouvaient fermer leur restaurant, et dire « au revoir » à leur victoire.
Koro-sensei leur avait dit qu'il ne fallait pas détruire l'équilibre de la forêt, mais certains élèves étaient encore déçus. Après tout, la nature était depuis leur époque toujours maltraitée, juste un chouia plus pour une fois, ça ne changerait rien… non ?
Ils relativisèrent ensuite : ce n'était qu'une victoire qu'ils rataient. Cela n'influencerait en rien leur avenir.

L'Anglaise n'avait pas revu ce mystérieux inconnu. Elle était pourtant certaine de l'avoir déjà rencontré. Enfin, elle n'était pas stupide ! Pourquoi aurait-elle cette impression sinon ? Et en y repensant, la réincarnation ne lui plaisait plus. Il y avait autre chose, elle en était convaincue.

En descendant de sa montagne, accompagnée de Rio et du trio éternel, Eve cru apercevoir de loin Asano. Étonnamment, le roux le plus diabolique de la planète n'était pas en train d'exhiber ses mille et un talent à son « stand ».
Après s'être approchés, le petit groupe des reclus du collège purent apercevoir un nouvel élève. Comment le savaient-ils ? Sa tête de non-asiatique, plutôt Européen (peut-être même Américain), son air impressionné quant à l'école et la non-présence de cernes sous ses yeux. Il ne savait pas où il s'était embarqué, c'était flagrant.

Le nouveau croisa les iris verdâtres de l'Européenne, et sourit à cette rencontre visuelle.

— Bonjour, hm… Bell, c'est ça ?

Une nouvelle fois, le groupe se tourna vers Eve, qui d'ailleurs répondit avec une aisance presque déconcertante :
— Oh, John, c'est ça ?
— Joshua, rectifia-t-il, toujours souriant.
— Excuse-moi ! Cela faisait si longtemps… Tu t'adaptes bien au Japon ? demanda-t-elle avec une gentillesse feinte.
— Très bien, j'arrive même à intégrer la classe A. Et toi, tu es dans quelle classe ?

Boum.
Point pour lui.
Il voulait montrer qu'il était bien dans la classe A. Et il savait pertinemment qu'Eve était dans la classe E. Elle venait du bâtiment annexe, son père –Dean Morison–lui avait sûrement dit et Eve ne doutait pas une seule seconde que les premières choses qu'Asano lui avait expliqué étaient de mépriser la classe E.

— Je suis dans la classe E, admit-elle en gardant la tête haute.

Joshua allongea son sourire et parut hautain durant quelques secondes, avant de reprendre :
— Je te plains, mais bonne chance. Tu as tout mon courage.
— Je n'en ai pas besoin, ce n'est qu'une classe, tu sais.

Avant de se retourner, Joshua examina Eve de la tête aux pieds, avant de lancer un regard au ciel avec un sourire mesquin. « Mais qu'elle est stupide », était sûrement ce qu'il devait penser. Et s'ils n'avaient pas eu autant l'habitude, les élèves de la classe E auraient presque été vexés. À la place, ils continuèrent leur chemin en faisant comme s'il ne s'était rien passé.

Une fois sortis du lycée, Rio dit tout fort ce que tout le monde pensait tout bas :
— Va falloir qu'on m'explique. Le Japon est à des putains de milliers de kilomètres de l'Angleterre. Il y a des heures et des heures d'avions pour y arriver. Sans compter le fric que ça coûte. Alors comment ça se fait qu'on croise des Anglais qu'Eve connaisse à tous les coins de rue ?!
— Mauvais karma, soupira Eve. Sans mauvais jeux de mots, fit-elle à l'intention du rouquin.
— T'inquiète.
— Je ne croise quasiment plus certains amis de mon école primaire, alors oui, ça m'étonne aussi, admit Nagisa.
— Si j'avais pu choisir, pensez bien que l'Autre-con et Joshua auraient les derniers de la liste de ceux que j'aurais voulu voir arriver au Japon, grogna Eve.
— J'y pense, les examens arrivent dans peu de temps non ? Lui est dans le bâtiment principal, il a encore les avantages donc, supposa Rio.
— Donc Eve pourrait aussi essayer de grapiller… Après tout, une compétition seul, c'est ennuyeux, poursuivit Karma. Nos chances de battre la classe A de façon totale vient d'augmenter un peu. Ça aurait été con de pas être tous dans le top 50 à cause d'une seule personne, hein.
— Je pourrais récupérer des sujets adaptés à mon niveau ? s'exclama Eve en ignorant Karma. Oh mon dieu, je crois que ce sera les plus beaux examens de ma vie !

Entendre Eve parler de passer de bons examens était quelque chose de comique et presque incroyable. C'est sur l'idée d'une défaite encore plus cuisante pour le directeur, son système, et surtout pour la classe A, que notre groupe se quitta.

En rentrant chez elle, Eve eut la désagréable impression que la soirée allait être compliquée. Son père avait l'air de mauvais poil.

— Tu te rends compte ? Dean Morrison essaie DÉJÀ de faire du lèche-botte… Ce mec n'a donc aucune dignité ?
— Oh, si ça peut te rassurer son fils est pareil, s'incrusta Eve.
William Bell se retourna pour voir sa fille rentrer des cours. Il remit sa cravate et tenta d'afficher un visage plus détendu.

— Joshua est donc dans ton collège ? Décidément Dean est impossible. Et dans quelle classe ? Non, ne répond pas, je sais : dans la classe A.
— Bingo. Mais t'inquiète papa, ça veut pas dire que je le démontrais pas aux prochains exams, répliqua Eve.
— Eve ! gronda la mère. Ton vocabulaire, s'il-te-plaît.
— C'est vrai ? fit William. Je suis prêt à mettre les moyens, s'il faut.
— William ! s'agaça Mrs Bell. Non mais tu as quel âge !
— Tu ne les connais pas, maman. Ils sont insupportables, défendit Eve. Joshua encore plus.
— Ça c'est pas dit, douta Mr Bell.
— Et ça se ligue contre moi maintenant… J'ai deux gamins à la maison, c'est pas possible ! se plaignit-elle, néanmoins en riant.

Roxanne Bell retourna sur son ordinateur.
Eve, elle, continuait de débattre avec son père sur qui du père ou du fils était le plus agaçant. C'était assez plaisant pour Eve de revoir un peu sa famille. C'est vrai, ils se croisaient le matin et le soir pour manger, mais c'était très peu et ils étaient en général très fatigués. Débattre même sur un sujet idiot faisait plaisir à toute la famille.

Après avoir mangé avec sa famille —le débat du Morrison le plus fatigant n'étant toujours pas terminé—, s'être lavée, et avoir prévu son bentô du lendemain, Eve s'apprêtait à monter dans sa chambre mais sa mère l'arrêta. La jeune fille, intriguée, approcha près de sa mère qui était retournée sur son ordinateur —sa « seconde fille » comme disait Eve pour se moquer—.

— Qu'est-ce qu'il y a ?
— J'ai reçu un mail de ton collège.

Début du stress.
Quoi, punition pour quoi ? Le Thon s'était-elle plainte ? Un mauvais coup d'Asano ? Le proviseur qui était contraint de fermer la classe E ? Le gouvernement qui parlait au nom du collège pour passer un message ? Koro-sensei avait gaffé ? C'était affreux, de quoi pouvait parler ce mail ? Pourquoi ce soir ? À cette heure ?

Eve devenait blême. Sa mère ne l'avait pas remarqué parce qu'elle avait détourné le regard vers son écran pour lire à voix haute :

— « Chère Monsieur et Madame Bell, l'arrivée d'un nouvel élève dans notre établissement va changer jusqu'à la fin de l'année quelques détails. Comme vous le savez peut-être, cet élève est Anglais et intégrera la classe A. Il aura donc accès à certains privilèges et pourra passer ses examens spécialisés. Votre fille, Eve Bell, pourra donc profiter de ces examens aménagés. » Attends une seconde, Eve. Comment ça « pourra donc profiter de ces examens aménagés ? »
— Ben… J'avais les mêmes examens que les autres, quoi.
— Comment ça ?
— Je… Mes sujets étaient les mêmes que les autres élèves du collège, répéta Eve.
— Mais… Tes sujets n'étaient pas aménagés, justement ? re-demanda Mrs Bell, abasourdie.
— Étaient. Mais plus maintenant, rappela la jeune fille. Je suis dans la classe E et je n'ai donc pas les privilèges accordés aux élèves du bâtiment principal.
— Je n'étais pas au courant ! Le directeur avait prévenu ? Ah je savais qu'il valait mieux que tu restes dans la classe D ! Quoique, je te vois bien plus travailler maintenant… s'éloigna Mrs Bell. Et tu as plus d'amis, non ? Tu m'avais parlé d'une certaine Rio. Et les filles que tu avais invitées pour ta soirée pyjama… Enfin, bref, recentra la mère. (Eve sursauta lorsqu'on lui adressa à nouveau la parole) J'espère que tu auras des sujets aménagés, cette fois. D'ailleurs, j'aimerais que vous ayez un examen blanc, avant. Oh, de toute façon, j'en parlerais à ton directeur.

Bon.
Eve allait avoir encore du travail en plus. Encore moins de temps pour avoir une vie sociale. Pour la peine, elle prévoirait un appel avec Aura pour partager sa tristesse.
L'Anglaise allait faire ses devoirs quand elle se souvint que Koro-sensei leur avait dit de prévoir des « cours » en prévision des examens. Aura. Examens. Ding.

Eve attrapa son portable comme une dératée et appela :
— Aura, Aura ?!
— Hm.. ? fit une voix ensommeillée.
— Quoi, je te réveille ?
— Oui, Eve.
— Mais c'est le soir ici, donc chez toi c'est le matin ! ne comprit pas Eve.
— J'suis malaaaaaaaade… Qu'est-ce-que tu veux espèce de traîtresse ? fit la voix traînante à l'autre bout du fil.
— Que tu me livres un colis.
— Internet est ton ami, maugréa Aura.
— Oui mais si je commande sur internet je vais devoir payer, minauda l'expatriée.
— T'es vraiment une grosse profiteuse. Envoie un message, j'enverrais ma mère acheter ça. Je me recouche. Tu m'en dois une.
— Bisous !

C'est donc avec le sentiment d'avoir accompli une grande chose qu'Eve alla terminer ses devoirs et peaufiner son plan.
Elle allait bientôt devoir réviser pour les examens blancs que le directeur n'allait pas tarder à organiser. D'un côté, elle savait que cette fois, elle aurait des chances d'obtenir des bonnes notes. Elle en aurait les capacités.

Assise devant son bureau, la tête renversée en arrière, la jeune fille perdait sa concentration. Ses amis avaient raison. Il était quand même étrange, voire invraisemblable qu'elle revoie autant de personnes qu'elle connaissait ici. Pour Matt, il est vrai que ce dernier était venu volontairement pour elle. Ce taré était venu de l'autre bout intentionnellement. Mais pour les autres… Rien n'était logique depuis son arrivée au Japon, en réfléchissant bien. Que ce soit son collège, sa classe…

Oh mon Dieu, je suis dans un rêve ou dans un coma. Mon avion n'est jamais arrivé à Tokyo et je suis morte. Oh mon dieu.

Mais après s'être plantée les ongles dans la peau et pincée plusieurs fois, elle préféra penser que ce qu'elle vivait, bien qu'étant très étrange, était réel.

N'empêche que Matt, les Morisons, le petit fils de riche de l'île du voyage d'Août… Oui, elle revoyait beaucoup de gens du ''passé'' par hasard.

Oh.
Elle avait trouvé.
Elle savait où elle avait vu l'homme.


Review ?
Où Eve a-t-elle vu l'homme ? J'attends vos hypothèses :p