07/08/2018

Wow... ça fait un moment que je n'ai rien publié. Déso, entre le bac et le reste c'était un peu compliqué. J'espère que vous ça s'est bien passé, que ce soit le brevet (est-ce qu'il y a des collégiens parmi nous ?), les épreuves anticipées, le vrai bac ou vos partiels. J'espère aussi que vos vacances se passent bien et que vous supportez la canicule mieux que moi :')

NOTE DE L'AUTEURE (plutôt important) : Avant toute chose, je dois admettre que je vais sûrement pas être exactement fidèle au manga lors des prochains chapitres. Je vous prie donc de m'excuser s'il y a des incohérences, ou des passages que j'ai zappé : j'ai écrit les chapitres suivants en Espagne, dans le trou du cul perdu du monde où je n'ai pas de wifi (ou faut que je me traîne au café de la place et encore je peux pas squatter la journée). Donc je fais un peu par rapport à mes souvenirs, qui sont plus ou moins défaillant puisque qu'Assassination Classroom date un peu pour moi xd

Il faut savoir que j'aimerais terminer cette fanfiction avant la fin du mois d'août, parce que j'aurais déjà commencé à reprendre les cours (vive la pré-rentrée !), et qu'ensuite j'aurais plus du tout le temps d'écrire (vive la PACES !). Je vais faire de mon mieux, et je m'excuse d'avance si je n'y arrive pas ^^'

Réponse aux reviews :

Lerugamine : J'ai adoré écrire cette partie ! Et je pense que Rio avait bien raison de péter les plombs. Bref merci pour le commentaire !

Kaliska : Omg oui Eve réfléchit de temps en temps. Ca arrive. Oui je sais toujours ce que tu penses de Isaac XD Oooh, Eve ne croise pas que des gens qui lui veulent du mal quand même :') J'imagine que comme tout le monde, ça lui arrivé d'être interpelée par quelqu'un qui lui demande la route... même si je l'écris pas parce que c'est moyen intéressant XD Alors oui, entre Rio et Eve c'est pas l'amour fou actuellement, et je pense pas que ça va s'arranger de sitôt comme tu dis. Pour le Discord Time/Civil War arc/Partie de Paintball, tu verras bien ! Vu comment j'avance ça ne devrait pas (trop) tarder. Et pour ce qui est du combat Kayano/Koro, tu as ta réponse dans ce chapitre ;) Pour ce qui est du Deep Web, ouais Ritsu a dû tomber sur des trucs bizarres. Paix à on âme. Merci pour la review !


PRECEDEMENT : Après le théâtre, la classe apprend que Kayano possède en réalité des tentacules. Rio se dispute avec Eve au sujet de ses nombreuses disparitions. Eve ment une nouvelle fois car elle n'ose pas avouer à Rio ses convictions au sujet de Koro-sensei, qu'elle ne veut pas tuer. Aidée par Isaac, Eve compte empêcher Kayano de tuer Koro-sensei le lendemain.


Chapitre 36 — Leçon du Dieu de la Mort : Partie III

C'était le jour J. Tous le savaient. En ce jour, plus que jamais, Koro-sensei risquait la mort. Le fil retenant l'épée de Damoclès qui pendait habituellement au-dessus de la tête du professeur était fébrile, rongée par les menaces d'exécutions de Kayano. C'était avec une ambiance aussi tendue que morne qu'Eve se leva trente minutes avant son réveil. Fatiguée de se retourner sans trouver le sommeil, elle abandonna cette guerre d'usure et se leva, les pieds traînants.

— Tu es réveillée Eve-chan ?

La voix robotique fit sursauter l'adolescente, perdue dans ses pensées encore embrumées de sa courte nuit. La brune se pencha pour attraper son téléphone et le débrancha avant de voir Ritsu apparaître sur son écran. La lumière agressive lui fit plisser les yeux, et l'IA l'ajusta avant de commencer :

— Tu devrais vraiment lire ce que j'ai trouvé.

Eve s'exécuta, retournant à l'emplacement des dossiers secrets où de nouveaux onglets s'étaient ajoutés pendant la nuit. Eve ouvrit le plus récent. Il parlait de l'entreprise pharmaceutique Yukimura, achetée par la famille Yanagisawa. Ces derniers étaient une famille riche dont Kôtatô Yanagisawa était un éminent biologiste. Biologiste. Eve tiqua, mais c'était beaucoup trop vague pour avoir un lien. Pourtant, dans les lignes suivantes, il était fait mention d'un laboratoire non-déclaré qui avait explosé, provoquant la mort de nombreux scientifiques y travaillant. Dont Yukimura Aguri. L'endroit où était morte la sœur de Kayano était un laboratoire qui avait mystérieusement été détruit il y a moins d'un an.

— Mon Dieu Ritsu, ça concorde. Il y a carrément un lien.

— Lis la suite, intima Ritsu.

La suite, justement, était plutôt légère. Les pompiers avaient réussi à éteindre l'incendie, mais quasiment tous les travailleurs étaient morts. L'explosion avait dû être violente : en général, il avait tout de même quelques miraculés. Et c'était tout.

— Y'a rien, s'étonna Eve, un peu frustrée de ne rien avoir découvert d'autre.

— Justement. Il y a eu plusieurs morts, des habitations partiellement détruites, et des risques biologiques puisqu'il s'agissait d'un laboratoire contenant de nombreuses espèces chimiques très dangereuses. J'ai comparé avec d'autres incidents du genre, et les informations sont très partielles. L'affaire a été étouffée, en conclut l'IA.

Effectivement, ça paraissait logique une fois mis en évidence. Un laboratoire non-déclaré appartenant au mari de l'ancienne professeure, elle-même sœur de Kayano qui cherchait à la venger, une explosion suspecte et une affaire étouffée. Si ça n'avait aucun lien c'était vraiment étrange.

Les autres dossiers étaient en fait une mise à jour des anciens, mais rien de très significatif, vu le peu de lignes qui avaient été ajoutées. Rien qui ne soit important pour aujourd'hui de toute façon.

Eve se prépara donc pour être prête à n'importe quel instant de la journée. Ses cheveux attachés pour qu'elle ne soit pas gênée, un petit déjeuné consistant mais pas lourd pour ne pas tomber en hypoglycémie avant la pause du midi, ses chaussures les plus confortables mais aussi les plus pratiques… L'adolescente avait l'impression de partir à la guerre.

Elle fut prête en avance, mais sur le pas de la porte elle parut hésiter. Respirant un bon coup, l'Anglaise releva la tête, le regard dur.

Et elle sortit.

...xX*Xx…

La matinée était passée à une lenteur désespérément lente. Les secondes s'égrenaient en prenant un malin plaisir à faire languir les élèves qui jetaient des coups d'œil pressés à l'horloge. Si les collégiens étaient toujours concentrés, aujourd'hui faisait exception à la règle car chaque étudiant interrogé par le professeur était incapable de répondre. Koro-sensei avait bien remarqué que les adolescents étaient dissipés, mais il ne pouvait se résoudre à annuler les cours.

À la pause du midi, Eve et Rio qui mangeaient habituellement ensemble étaient toutes deux restées à leurs places. En temps normal, cela aurait probablement éveillé les soupçons : mais en ce jour, tout le monde était bien trop préoccupé.

La blondinette ne lui avait pas adressé ne serait-ce qu'un regard. Eve avait dépassé les bornes, et elle en avait malheureusement conscience. Elle espérait qu'à la fin de cette histoire, tout s'arrangerait miraculeusement. Cependant, rien n'était moins sûr pour le moment. Soupirant une nouvelle fois, Eve déposa son bentô et attrapa nonchalamment des chips pour les fourrer de façon peu gracieuse jusqu'à sa bouche. Cette situation lui usait les nerfs. Le stress du sauvetage Koro-sensei, le poids de toute son entreprise clandestine, la solitude qui l'oppressait, et le mensonge à Rio. Tout ça, c'était trop. Elle ne tiendrait pas longtemps. Et elle le savait.

Elle savait qu'elle avançait lentement vers un précipice. Et qu'elle allait devoir s'arrêter, sinon elle sombrerait définitivement. Mais Eve se sentait immuablement s'embourber dans des sables mouvants : ses mensonges et ses non-dits. Et tant qu'elle ne dirait rien, personne ne s'en rendrait compte.

La réalisation de sa situation lui fit l'effet d'une nouvelle douche froide. Déjà la veille, elle s'était bien rendu compte qu'elle défiait une autorité bien supérieure à sa personne. Elle tenait silencieusement tête au monde entier mais elle seule en avait conscience. Eve n'avait plus envie de rester piégée dans cette salle de classe, devenue trop étouffante.

Quittant la salle avant la reprise des cours, Eve se réfugia à l'extérieur, bien loin de tous les autres élèves. À présent, leur présence la dérangeait plus qu'autre chose. Si auparavant elle se sentait rassurée et intégrée, maintenant l'Anglaise se forçait à aller en cours et rester avec le reste de ses camarades. Elle attendrait dans la cours, bien cachée dans un arbre.

D'ici, elle avait une bonne vue d'ensemble. Elle verrait Kayano arriver sans nul doute. Eve attendit des heures et des heures sur sa branche. Et tout ce temps lui permettait malheureusement de penser encore plus à sa situation désastreuse. Elle avait le blues. De temps à autre, Ritsu venait lui donnait quelques grains d'informations supplémentaires. Des identités plus précises du Culte de Koro-sensei — ils se s'appelaient « Les Libérateurs »—, quelques rumeurs sur l'explosion de l'entreprise pharmaceutique…

Vers dix-huit heures, elle vit sortir des élèves de sa classe. Dans les conversations, elle parvint à entendre que Koro-sensei allait combattre à dix-neuf heures dans le terrain vague derrière l'école. Eve voyait bien auquel Kayano faisait référence. N'importe qui d'autre aurait hésité, mais la classe E connaissait cette montagne comme leur maison.

De : Moi
À : Isaac

Le rendez-vous est au terrain derrière l'école. 19h.

Presque une dizaine de secondes plus tard, elle obtint une réponse.

De : Isaac
À : Moi

Je vais investiguer. Ne bouge pas. J'ai ce que tu m'as demandé.

Grommelant d'abord, Eve resta sur son perchoir. Elle jeta un œil ensuite à sa tenue : elle était en uniforme. S'il y avait effectivement confrontation il valait mieux qu'elle ait une tenue plus adaptée.

De : Isaac
À : Moi

Si tu es en uniforme, change-toi.

Merci Captain Obvious. Eve descendit finalement lorsque tous les élèves eurent quitté la salle. Avec précaution, elle pénétra dans le bâtiment. Après s'être enfermée dans un toilette, Eve sortit la tenue militaire que chaque élève possédait. Elle la fixa quelques instants. Est-ce qu'on ne lui reprocherait pas de l'avoir utilisée à de telles fins ?

C'était pour tuer Koro-sensei qu'on leur avait confectionné ces tenues. C'était ironique comme situation. Eve sentit son portable vibrer une nouvelle fois. Sans même regarder le message, elle enfila la tenue sans se poser plus de questions. Et merde, ce n'était que des vêtements. Et elle n'avait pas de mauvais objectifs.

Ça irait.

Eve sortit des toilettes d'un pas diablement déterminé. Elle avait peur. Ça oui, punaise. Mais pourtant elle savait exactement ce qu'elle avait à faire. Elle lut rapidement le « RAS » qu'Isaac lui avait envoyé quelques minutes auparavant. Il fallait à présent qu'elle prépare le terrain. Si Kayano n'avait rien préparé, ça allait lui faciliter la tâche. Et pourtant c'était étrange. Son premier plan semblait finement préparé et mûri. Qu'elle vienne sans as dans sa manche ne ressemblait pas au personnage qu'elle avait montré précédemment.

L'Anglaise arriva jusqu'au terrain isolé, où personne n'attendait encore. Il n'y avait pas vraiment d'endroit où se cacher. Manqué pour elle. Si Kayano ne semblait pas avoir préparé quelque chose, Eve pourrait difficilement faire quelque chose elle aussi. Pas d'arbres à proximité, pas d'angle mort. Rien.

— Aussi étonnant que cela paraisse, je n'ai rien trouvé à proximité.

— Si elle n'a rien préparé, elle a au moins fait en sorte que personne ne puisse le faire, répondit Eve, agacée.

— De toute façon tu n'avais pas vraiment d'idée à part les anesthésiants. Je doute que ce soit une bonne idée d'ailleurs, continua Isaac.

— Et pourquoi donc ? demanda l'adolescente, une nouvelle fois piquée dans son orgueil.

— Parce que je t'en ai donné deux : un qui ressemble un peu à ce que les chasseurs utilisent pour calmer les bêtes : tu vises, tu tires, c'est bon. Et l'autre c'est tout bêtement un pistolet-seringue, donc plus pour le corps à corps. Dans les deux cas, je doute que les anesthésiants fassent effet suffisamment rapidement pour que Kayano ne s'en rende pas compte. Elle risque de vouloir t'attaquer, et tu le sais autant que moi : tu n'as aucune chance. Sans compter qu'on connait mal les réactions des molécules actives sur le métabolisme des tentacules. Donc, tu pourrais potentiellement l'énerver encore plus.

Eve y avait pensé. Et le souci était qu'elle n'avait pas de meilleure idée. Se mordillant les lèvres, elle pesa le pour et le contre. Il lui semblait qu'Itona avait déjà était endormi à l'aide de fléchettes. Mais était-ce des fléchettes spécialisées ? Même si Kayano était en quelque sorte hybride, l'anesthésiant devrait faire effet sur son corps, non ?

Les risques étaient élevés, tout comme les incertitudes. Eve respira un grand coup. Elle n'avait aucune idée de quoi faire.

— Dans ce genre de cas, il faut voir le ratio gain/perte. Mais ça dépendra du moment. Si je te laisse tout tes anesthésiants, c'est que tu peux potentiellement en avoir besoin selon la situation. Vois sur le coup.

Ça ne l'aidait pas vraiment, mais Eve n'avait pas mieux donc elle ferait avec.

Cette fois, Eve était retournée se cacher aussi proche qu'elle le pouvait. Elle observerait la situation de loi et jaugerait selon ce qui se passerait. Si elle arrivait maintenant, elle serait vite démasquée avec sa tenue militaire. Si pour la veste, elle aurait pu tout simplement pu enfiler un manteau, elle serait vite repérée pour le bas. Et hors de question qu'elle reste en jupe pour ce genre de mission.

Elle vit rapidement toute la classe approcher, toujours accompagnée du gros poulpe jaune, cible vedette de cette soirée. Kayano ne devait plus tarder. Le stress grimpait en flèche chez Eve. Tous ses muscles étaient tendus, sa gorge sèche, sa concentration aussi aiguisée que les serres d'un rapace. Elle était un prédateur.

Une ombre atterrit soudainement au milieu de la plaine. Kayano. Eve ne parvint pas à entendre la conversation. Pour l'instant tout se passait bien. Koro-sensei tentait, comme les autres élèves de la raisonner. Ça ne marcherait probablement pas.

En une seule seconde, le premier coup partit. Koro-sensei l'évita de justesse. Kayano était beaucoup trop rapide. Eve serra ses armes. Plus le petit couteau en caoutchouc, ni les armes factices et encore moins les boules puantes.

Il lui faudrait une ouverture. Mais à présent, Kayano abattait chacune de ses tentacules sur le pauvre professeur qui tentait de tout éviter. Si Kayano était centrée sur l'offensive, Koro-sensei misait sur une défense à toute épreuve. Cependant il fatiguait car son assaillante eut raison de certains de ses tentacules.

— JE VAIS VOUS TUER KORO-SENSEI, hurla-t-elle à s'en arracher les poumons.

Elle fatiguait. C'était évident. Eve encore trop loin ne pouvait pas tout entendre. Mais subitement, un phénomène qui n'avait encore jamais eu lieu se produisit : les tentacules de Kayano s'enflammèrent. Ils arboraient à présent une couleur vermeille et étaient entourés de flammes incontrôlables.

Kayano traça une cercle de feu tout autour du poulpe afin qu'aucun élève n'interfère. Et merde. Eve ne pouvait plus utiliser le pistolet-seringue à présent, faute de pouvoir s'approcher. Franchir le cercle serait problématique. Elle serait repérée, et même si sa combinaison était ignifugée, les flammes semblaient bien trop tenaces pour ne pas lui faire quelques dégâts.

Tant pis.

La jeune anglaise s'approcha du groupe. Si certains élèves l'avaient remarquée, ils ne firent attention que bien après à l'uniforme militaire qu'elle portait. Ils étaient bien trop absorbés par le combat pour faire une quelconque réflexion.

— Qu'est-ce que tu fous Eve ?! demanda Karma en remarquant la tenue et le matériel de l'Anglaise.

Eve l'ignora, s'agenouilla et se mit en position de tir. Elle bougeait énormément. J'arriverais jamais à la toucher. Pourtant, la cible n'était qu'à dix mètres, quinze tout au plus. Elle avait déjà réussi à toucher une cible dans de bien pires conditions. Mais après de nombreux essais. Kayano ne sembla pas avoir vu Eve : elle était devenue complétement folle et paraissait ignorer tout ce qui n'était pas Koro-sensei.

— J'ai un plan ! communiqua Koro-sensei. Il me faut une diversion ! Quelque chose qui lui fasse perdre sa soif de sang ! Je peux faire gagner quelques secondes en laissant une ouverture à Kayano sur mon cœur : elle pensera qu'elle m'a tuée.

— Mais vous pourriez mourir ! s'indigna Eve.

— J'ai plus d'une chance sur deux, oui. Mais je préfère ma mort à celle d'un de mes élèves, répondit-il, toujours en essayant d'éviter tous les coups de Kayano.

— Laissez-moi essayer quelque chose : si ça ne marche pas, je vous laisse faire. Je pourrais juste l'immobiliser tout au plus, est-ce que quelqu'un a une idée ? demanda Eve en préparant ses munitions.

— Moi, indiqua Nagisa en levant sa main. Je ne sais pas si ça va marcher mais si quelqu'un a autre chose je prends.

— Eve, t'es sûre de toi ? demanda Maehara, un ton d'inquiétude planant dans sa voix.

— Non. Mais c'est toujours plus sûr que le plan de Koro-sensei. Alors je vais le faire, expliqua l'Anglaise en équipant son fusil sous l'épaule. Je suis prête Koro-sensei !

Vise. Respire. Bloque ton souffle.
Tire.

La première fléchette n'atteignit pas sa cible. Merde. Eve visa, respira, et bloqua son souffle une nouvelle fois. Sa cible était mouvante, acharnée, et diablement énervée. Kayano remarqua Eve. Trop tard.

PAN.

Cette fois le tranquillisant se planta maladroitement dans son bras droit. Eve visait plutôt le cou ou le torse. Qu'importe. Kayano continua d'attaquer tout en retirant la fléchette, mais commença à tituber quelques secondes plus tard. Le tranquillisant faisait effet.

Pendant ce court laps de temps, Koro-sensei avait créé une ouverture dans le cercle enflammé pour laisser passer Nagisa. Ce dernier n'attendit pas et se jeta vivement sur la jeune fille.

Pour l'embrasser.

Eve fut bouche bée. Comme tous les autres. Et pourtant, à mesure que Nagisa embrassait la pauvre Kayano, cette dernière semblait perdre en calme et en détermination. Koro-sensei sortit une pince à épiler et avec la dextérité d'un chirurgien parvint à retirer les tentacules qui jaillissaient du cou de la collégienne.

— C'est bon ! s'exclama Koro-sensei en s'écroulant.

Tandis que Karma et Rio étaient satisfaits en constatant que la photo qu'ils avaient prise de l'évènement était de bonne qualité, les autres élèves s'approchèrent du professeur. Kayano, elle, venait de reprendre ses esprits.

La mission était terminée. Eve essuyait son front humide d'un revers de gant. Elle n'avait réussi que du second coup, et peut-être que quelqu'un d'autre qu'elle l'aurait mieux fait. Après tout, elle était l'une des pires tireuses. Finalement elle n'avait pas un si mauvais niveau c'était peut-être tout simplement la classe qui était douée.

— Finalement, elle n'était qu'une erreur également, s'éleva une voix bien connue.

Les collégiens se tournèrent : une silhouette bien reconnaissable toute vêtue de blanc les surplombait sur la colline. Dans un rire, il poursuivit :

— Après avoir tué la première sœur, tu as failli tuer la seconde, sale monstre ! gronda-t-il. Tu m'as tout enlevé ! Mes recherches, ma femme, mon honneur. Tu te souviens de moi ?

Shiro retira son masque pour découvrir un visage anguleux et dont un des côtés était complétement détruit. Il avait un œil factice qui donnait un air encore plus menaçant au personnage.

— Yanagisawa ! s'exclama Koro-sensei, ahuri.

— Mais la vengeance est un plat qui se mange froid, continua calmement Yanagisawa. Mais crois-moi, tu n'en sortiras pas vivant. On s'en va, numéro deux.

Une chose noire et courbée parut écouter l'ordre et se tourner. Shiro tourna les talons pour disparaître dans l'obscurité de la nuit. Toutes les personnes présentes tentaient de comprendre la situation : Shiro et Koro-sensei se connaissaient. C'était plus qu'étrange.

— Koro-sensei, vous allez réellement nous révéler votre passé ? demanda Okuda.

— Vous n'êtes pas obligé, murmura Kayano. J'ai eu tort de vous attaquer.

— Si, il le faut. Vous cacher mon passé a déjà eu de nombreuses mauvaises répercussions. Je pense qu'il est temps de vous dire qui j'étais.

Tous les élèves restèrent silencieux, incertains de ce qu'ils devaient dire. C'est vrai qu'ils avaient toujours souhaité connaître l'histoire de leur énigmatique professeur. Mais à présent, ils n'en étaient plus aussi convaincus. Serait-ce une bonne chose ?

Tous les élèves se rapprochèrent de Koro-sensei, dont ils allaient découvrir les secrets que même l'Etat ignorait.

xX*Xx…

— Alors quoiqu'on fasse il va mourir, hein ?

Les élèves qui repartaient chez eux se retournèrent vers la personne qui avait parlé. Terasaka avait les poings serrés et semblait déstabilisé. Comme tout le monde. Apprendre que ce qu'on pensait depuis si longtemps était faux… Tous le montrait pas, mais la nouvelle avait été dure à avaler pour tous les élèves et leurs professeurs.

— C'est bien ce que le prof a dit. Maintenant laisse nous rentrer Terasaka. On ne pourra rien y faire, et encore moins ce soir, cracha Karma qui essayait de se défouler à sa façon.

Les autres se turent, se saluèrent et continuèrent leur route.

Eve sentit son portable vibrer. Elle regarderait plus tard. Elle ne voulait pas s'attarder plus longtemps ici. Elle avait à peine eut le temps de se changer, mais elle devait rentrer au plus vite. Alors qu'elle avançait seule dans son coin depuis plusieurs minutes, on l'interpela.

— J'ai rien dit devant tout le monde, mais on en parle de toi ce soir ?

Eve resta statique quelques instants. Puis se retourna pour découvrir la silhouette du rouquin qui avait l'air déterminé à évacuer son stress sur elle aussi. L'Anglaise n'avait qu'une envie : s'enfuir. Lasse, elle resta pourtant. Elle aurait eu cette conversation à un moment ou à un autre.

— Je t'écoute, répondit calmement Eve.

— La tenue militaire ? Des putains d'anesthésiants ? Ça vient d'où ? Pourquoi t'as fait tout ça ? s'énerva-t-il.

Eve remarqua que pour une des premières fois, c'était elle qui était calme et Karma qui ne contrôlait pas ses émotions. Elle ne put s'empêcher de trouver ça agréable. C'était une espèce de domination. Une espèce d'ascendant car on sait qu'on se contrôle plus que l'autre.

La jeune fille empêcha cependant les commissures de ses lèvres de s'étirer, et continua.

— J'essayais simplement d'empêcher Kayano de tuer Koro-sensei. Et de se tuer avec au passage.

— Sans blague, j'avais pas vu. Et où t'as eu tout ça ? continua le rouquin, toujours aussi tendu.

— Je les ai demandés, on me les a fournis, expliqua-t-elle, évasive.

On ? Et c'est quoi cette histoire avec Rio ? Elle t'aurait pas lâchée même si t'avais été lépreuse, et elle se met à te détester. Qu'est-ce qui se passe ?

— Ça te regarde pas, Karma, siffla Eve.

Eh merde. Maintenant, c'est elle qui perdait son sang froid et lui qui menait la discussion. Elle en avait assez vu pour ce soir, il fallait qu'elle parte.

— Tiens donc ? J'ai touché une zone sensible il semblerait, ricana Karma.

— On a eu des différents. Ça se réglera plus tard. Et dans tous les cas ça ne te regarde pas.

Karma s'approcha d'Eve, ce qui la fit reculer par réflexe. Elle sentait son regard l'écraser. Il était de retour, fidèle à lui-même. Et ça enrageait la brune qui avait enfin réussi à être sur un pied d'égalité avec lui, ne serait-ce que quelques secondes.

— Tu manigances quelque chose depuis un moment, et tu penses que personne ne le remarquera ? souffla-t-il, la tête sur le côté, comme s'il parlait à un enfant.

— Ça a plutôt bien marché jusque là, rétorqua Eve en levant la tête.

— Ah oui ? Et ton plan c'est quoi ? Parce que si tu fais rien, pas étonnant qu'on remarque rien.

— C'est toi qui me parle de ne rien faire ? Moi ? Ne rien faire ! fit Eve en explosant d'un rire forcé. Attends, tu rigoles j'espère.

— C'est censé être l'inverse ? Tu es une travailleuse forcenée ? demanda le rouquin sur un ton sarcastique.

— Bien plus que vous tous ! Y'a qu'à voir ce soir ! Y'a que Nagisa qui s'est bougé le cul pour essayer de sauver Kayano ! Si la prime n'est pas en jeu, aucun ne vous n'agit ! Vous êtes complètement amorphes et une bande de mouton !

Reprenant son souffle, Eve prit conscience qu'une nouvelle fois, elle avait parlé sans réfléchir. La révélation de Koro-sensei, le fait que leur professeur était un foutu assassin depuis le début. Elle essayait de le sauver. Seule. Tout se mélangeait dans sa tête.

— Bonsoir Karma.

Elle en avait assez dit et fait pour toute la soirée. Elle tourna les talons et se dépêcha de rentrer chez elle, où on lui ferait encore une réflexion pour son heure d'arrivée. Karma lui, resta quelques instants sur place. Ce n'était pas fondamentalement faux. Mais ça ne lui paraissait pas non plus être une tare énorme. On ne pouvait pas tous agir sans réfléchir comme elle ou être complétement sourd aux signaux de danger comme Nagisa.

Eve ne se rendait pas compte qu'en fait, elle était simplement forte dans son domaine.


To be continued~