Petit mot de l'auteure : et voilà un autre texte pour cette série d'OS qui vont tourner autour d'un "comment faire rater le plan de bataille de ce pauvre Arthur ?"


Perceval et Karadoc arboraient un air particulièrement fier ce qui conduisit Arthur à être particulièrement inquiet.

Par expérience, les deux chevaliers n'avaient pas la même définition de « bonne idée » que lui. Néanmoins, il ne se voyait pas leur dire d'aller se faire cuire un œuf avant qu'ils ne lui aient au moins expliqué ce qu'ils voulaient. Premièrement car cela n'aurait pas été très poli, deuxièmement – et surtout – car ces idiots auraient été capables de quitter le champ de bataille pour aller se faire une omelette.

- Bon qu'est-ce que vous voulez encore ? Soupira-t-il. J'espère que c'est important. On est en train de préparer nos positions je vous signale !

- C'est très important, Sire, répondit Karadoc.

- Provincial même ! Renchérit Perceval d'un air fier.

- Que... non, vous savez quoi, je vais pas chercher à comprendre vos conneries. Dites moi ce que vous avez à dire qu'on en finisse.

Pour toute réponse, les deux compères tendirent un vieux livre à la couverture de cuir écaillée.

- C'est quoi cette merde ?

- Un grimoire, Sire, répondit Perceval, ravi de maîtriser le mot.

- Non mais ça j'avais vu, s'exaspéra Arthur. Je voulais dire... ça sort d'où et qu'est-ce que vous voulez que j'en fasse ?

- Oh... et bien on a trouvé ça dans la chambre du druide qui était là avant Merlin. Il est rempli de sorts merveilleux !

Hmm. Arthur peinait à le croire, mais peut-être que les deux imbéciles avaient fait une bonne trouvaille pour une fois. Après, ça restait Perceval et Karadoc, alors il demeurait assez méfiant.

- Vous savez quels types de sort il contient ?

- Non, mais ils doivent être super puissants. Regardez celui-là. Il dit... Aniis, Aniis, tehate te...

- Non mais vous foutez quoi là ? Paniqua Arthur. Vous savez pas ce que ça va faire votre truc, ni si vous le prononcez bien et...

- Natyanas oga tourlin ten...

Là, les deux commencèrent à tousser et, à force, à s'étouffer. Arthur allait leur dire « bien fait », quand un besoin irrépressible d'éternuer le saisit aussi. Bientôt, toute son armée fut prise d'une toux intense et incontrôlable.

- Faites pas cette tête, Sire, dit Merlin. Les sorts de Morgane sont vraiment puissants. Heureusement qu'ils ne savaient pas bien lire, ça a atténué la force de l'enchantement. Vous seriez morts à force de tousser sinon.

- Charmant... ironisa Arthur.

Le roi savait qu'il devrait être heureux d'être encore en vie. Mais tout ce qu'il était en mesure de voir, c'est que son plan de bataille avait échoué encore une fois à cause de ces deux abrutis. Mais ils avaient voulu l'aider, c'était déjà ça il supposait... Néanmoins, la prochaine fois, il espérait qu'ils s'abstiendraient !


Note de fin : le sort lancé est écrit dans ma langue et ça veut dire "Tousse, tousse, étouffe toi, meurs avec ton propre souffle" (oui j'ai fait du littéral)