En dehors du tir à l'arc et du tir à l'épée, Jin Ling s'entraînait aussi à manier Zidian.

Comme le clan de YumengJiang était, pour le moment, sans héritier, l'avenir du Lotus Piers reposait sur les épaules de l'adolescent. Et bien entendu, Jiang Cheng mettait un point d'honneur à initier le plus possible son neveu aux techniques du clan Jiang. Et le maniement de Zidian en faisait partie.

Certes, Zidian appartenait, à l'origine, à Yu-furen, la grand-mère de Jin Ling et trouvait ses racines dans le clan Yu. Cependant, comme c'était l'arme principale de l'actuel maître du Lotus Piers, le fouet spirituel était considéré comme l'héritage de celui-ci.

Mais Zidian choisissait son maître. C'était lui qui avait le dernier mot. Cependant, vu que Jin Ling portait en lui le sang des Yu, l'anneau l'avait choisi naturellement trouvant qu'il avait le potentiel nécessaire pour être un porteur digne de lui.

Par contre, le maniement d'un fouet différenciait beaucoup de celui de tout autre arme.

En effet, manier un fouet n'était pas une simple question de force mais surtout de souplesse au niveau du poignet et de rapidité de mouvement. Il fallait être vif et précis pour bien s'en servir. Une fois le coup de main prit, le fouet devenait une extension du corps de la personne. Une arme très efficace et qui pouvait être utilisée de multiples façons.

Et c'était ces multiples manières que Jin Ling essayait de maîtriser et frappant dans le vide avec un autre fouet.

Son oncle était parti pour une urgence à Lotus Piers et de ce fait, avait gardé Zidian avec lui. Privé du fouet électrique, Jin Ling s'était rabattu sur un autre plus classique. Il aurait préféré s'exercer lors d'une chasse nocturne mais les environs étaient calmes sans la moindre trace de cadavres féroces. Alors, il se débrouillait avec les moyens du bord.

Concentré comme il était, il ne vit pas arriver dans son dos quelques disciples du clan Lan. Ceux-ci étaient venus pour résoudre une affaire d'artefact maudit et avaient croisé la route de Jin Ling et son oncle. Aussi, ils avaient décidé de rester un peu avec eux.

Même si il ne l'admettrait jamais, Jin Ling était heureux d'avoir un peu de compagnie. Il avait beaucoup souffert de la solitude et se sentait un peu mieux entouré de personnes de son âge.

Notamment de Lan Sizhui et de Lan Jingyi. Il les aimaient bien. Et les deux concernés semblaient plutôt l'apprécier eux aussi.

– Tu t'amuses bien, princesse Jin ? lui demanda Lan Jingyi.
– Arrête de l'appeler comme ça, lui dit Lan Sizhui.

Surpris, le chef de Lanling Jin se stoppa au milieu de son geste et se tourna vers les spectateurs.

– Pardon ? fit-il en fronçant les sourcils et raffermissant sa prise sur le fouet. Pour votre gouverne, je suis en train de m'entraîner.

Jingyi haussa les épaules avant de s'avancer.

– En claquant ton fouet dans tous les sens ?

Sa remarque énerva Jin Ling qui lui fourra le fouet dans les mains.

– Puisque tu es si malin, essaie de l'utiliser !

Le maniement du fouet ne faisait pas partit de l'entraînement de Gusu Lan. À vrai dire, peu de secte apprenait à utiliser cette arme et les cultivateurs ayant ce genre d'armes se comptaient aisément avec les deux mains.

– Bah, c'est pas si compliqué, répliqua Lan Jingyi en levant le bras.
– Jingyi, fais attention ! s'exclama Lan Sizhui sentant la catastrophe arriver.

Et effectivement, au moment où il voulu claquer le fouet au sol, la mèche de celui-ci le frappa en plein sur la cuisse avec un puissant claquement.

– Aïe ! cria le malchanceux et posant sa main sur sa jambe. Avant de lâcher un juron en voyant du rouge tâcher son vêtement qui a été abîmé par l'impact.
– Ça va, Jingyi ? s'inquiéta Sizhui en s'approchant.
– T'inquiète, c'est juste une grosse éraflure.
– Un fouet c'est pas juste l'envoyer d'un mouvement de bras, se moqua Jin Ling. Ce n'est pas une canne à pêche.

Ce disant, il reprit l'arme et d'un mouvement de poignet, envoya la mèche dans un arbre. Quelques secondes plus tard, un faisan tomba inanimé sur le sol.

– Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai à faire.

Et il partit laissant les Lan stupéfaits devant une telle démonstration et aussi un peu apeuré.

– Sizhui, fit Lan Jingyi, rappelle-moi de ne jamais fâcher princesse Jin quand il a un fouet en main.