Petit mot de l'auteure : cette fois ci, on se place à la toute fin du film !

Merci à Angelica, Luna et Marina pour leurs review !


Elle était juste en face d'elle.

Si proche qu'elle aurait pu franchir aisément la distance qui les séparait. Un instant – un long instant – Marianne fut tentée de suivre cette impulsion qui faisait battre son cœur. Elle était à deux doigts de quitter son siège, descendre les escaliers somptueux du théâtre à toute vitesse et de rejoindre Héloïse dans le balcon où elle se trouvait. À vrai dire, elle avait si envie de se rapprochait d'elle pour la retrouver qu'elle aurait été prête à interrompre la représentation pour lui crier sa présence, lui faire comprendre qu'elle était là elle aussi, et au diable la foule bien pensante les séparant.

Mais les musiciens avaient commencé à jouer l'Eté, cette musique si précieuses pour elles deux, et toute idée de manifestation avait quitté son esprit. Elle avait en effet vu le visage d'Héloïse s'animer intensément, partagé entre la passion du moment et la nostalgie du passé.

Et à cet instant, Marianne avait su.

Héloïse n'était pas là par hasard. Tout comme elle, elle était allée écouter ce récital et pas un autre parce que, comme à elle, il lui rappelait leur histoire d'amour. Elle était venue dans ce théâtre dans une tentative ténue de se rapprocher d'elle, de revivre ne serait-ce qu'un instant un écho de leur passion passé.

Une fois cela réalisé, il n'y avait nul besoin de chercher à voir Héloïse à la fin de la représentation – pourquoi ? Pour une étreinte cachée qui verrait inévitablement leur séparation et la douleur de son cœur brisé revenir ? Non. Si elle restait cachée, elle s'épargnait toute cette souffrance et tristesse, d'autant plus qu'elle avait eu, par cette vision éloignée, tout ce dont elle avait besoin : la confirmation que leur lien ne s'était jamais vraiment brisé.

« Est-ce un morceau joyeux ? » lui avait demandé Héloïse, dans l'intimidé de l'atelier.

« Non. Mais c'est vivant »

Peut-être pouvait-elle en dire de même de leur histoire d'amour. Celle-ci n'avait pas été si joyeuse que cela après tout, tant elle n'avait été qu'heures volées et séparation assurée. Mais elle avait été vivante et, comme le prouvait l'Eté, éternelle.

C'était peut-être là le principal.