Petit mot de l'auteure : Je continue le défi Saphique de Septembre avec le thème "Pique-Nique"

Le sable chatouillait ses pieds nus.

C'était une sensation étrange ; la substance la grattait tout autant qu'elle la chatouillait doucement. Elle fit quelques pas de plus dans la matière jaune, sous l'œil amusé d'Héloïse. Lorsque Marianne surpris le sourire en coin de la blonde, elle fit semblant de bouder.

- Ne vous moquez point, dit-elle. Contrairement à vous, je n'ai pas l'habitude de la mer.

- Oh je ne me moque pas. Ou peut-être un petit peu, ajouta-t-elle en réponse au sourcil levé de la brune. Mais vous savez, je n'ai pas tant l'habitude du sable que cela. Ma mère ne nous laissez pas souvent enlever nos chaussures lorsque nous venions à la plage. Cela n'était pas digne d'une demoiselle de bonne famille, selon elle. Et ensuite, au couvent, et bien... les occasions de faire des balades ensablées étaient rares.

- Inexistantes, plutôt.

- Oui, inexistantes serait plus juste, confirma Héloïse dans un petit rire.

Marianne laissa à son tour échapper un éclat de joie, avant de la défier du regard.

- Vous ne voulez pas faire comme moi et enlever vos chaussures ?

La blonde hésita quelques secondes, avait de retirer ses chausses. Elle se leva ensuite et s'avança dans le sable, un sourire enfantin sur les lèvres. Ses premiers pas furent hésitants, comme si elle n'osait pas savourer de la liberté qui s'offrait à elle. Ses marques prises, elle commença à courir joyeusement.

- Vous savez, nous jouions à un jeu avec ma sœur, dit-elle à Marianne en revenant vers elle. Nous nous rapprochions le plus possible de la mer, et il fallait éviter de toucher l'eau. Cela vous plairait-il d'essayer ?

Bien évidement, Marianne accepta la proposition. Le jeu, bien que simple, était amusant. Évidement, elles finirent toutes deux rapidement mouillées par l'eau salée – au début car elles n'avaient pas réussi à reculer assez rapidement, ensuite parce que l'une comme l'autre s'amusait à pousser sa voisine dans l'étendue salée. Le jeu les laissa donc pantelantes, trempées mais heureuses.

Lorsqu'elles furent arrivées au bout de leur respiration, elles allèrent s'asseoir sur la nappe qu'elles avaient amenées. Dessus se trouvaient toujours les mets préparés par Sophie – la raison officielle de leur petite escapade étant de prendre l'air autour d'un pique-nique. Elles mangèrent alors sagement, ne s'interrompant dans leur dégustation que pour se passer les mets trop éloignés.

Alors qu'elle venait de terminer sa pomme, Héloïse fut interpellée par Marianne.

- Vous avez un morceau au coin de la lèvre, lui apprit-elle.

La blonde fit un mouvement pour l'enlever, mais la brune l'avait devancé en déposant sur ses lèvres un léger baiser.

- Laissez moi m'en occuper, dit-elle d'un ton taquin, avant d'approfondir le baiser.

Héloïse fut un brin surprise mais répondit rapidement à l'étreinte.

La plage, un pique-nique, et maintenant les lèvres de Marianne ; que pouvait-elle demander de plus ?