Petit mot de l'auteure : j'ai mal au ventre.
Héloïse voit que Marianne appréhende sa réaction.
La brune a décidé de lui offrir un tableau, un deuxième, un qui ne lui est destiné qu'à elle-même. « Pour qu'elle puisse se voir comme elle la voit, et qu'elle se souvienne du temps de leur histoire » lui a-t-elle dit. La blonde en avait été bien évidement intriguée, ainsi c'est-elle saisie du présent avec curiosité. Et depuis qu'elle l'a ouvert et découvert l'image, elle se tait.
Elle sait qu'elle devrait dire quelque chose, rassurer Marianne qui s'inquiète de son silence, louer le portrait. Mais elle n'y arrive pas ; l'émotion est trop grande.
Mariage la représentée près de la mer, celle où elles aiment tant s'embrasser. Sur le portrait, Héloïse a délaissé ses lourds habits pour une simple robe de dessous blanche. La tenue est légère, pourtant la blonde n'y voit aucune lubricité de la part de sa compagne. Elle n'y trouve qu'un souffle de vie, une liberté dans les habits légers qui s'envolent au vent. Ses cheveux aussi sont loin du standing austère dont elle se pare d'ordinaire. Le chignon s'est défait, mais la Héloïse du tableau ne semble pas s'en soucier. Le visage, de trois quart, semble mélancolique, regardant l'eau avec autant de regrets que de désir de vivre.
C'est bien cela qui empêche Héloïse de parler.
Elle a l'impression que Marianne a su tirer d'elle-même toutes ses pensées pour les poser sur la toile. C'est à ce moment qu'elle réalise pleinement ce que c'est que d'être aimée d'une artiste. Marianne la comprend, elle et ses émotions, et les subliment. Elle embrasse totalement qui elle est, crie via son œuvre combien elle la trouve belle et digne d'être représenter. Comment Héloïse pourrait-elle ne pas être bouleversée par une telle déclaration ? Son être entier est ébranlé.
Alors, lorsqu'elle reprend ses esprits, Héloïse prend la main de Marianne et la sert avec force, espérant lui montrer toute la réciprocité de ses sentiments.
