Bonjour tout le monde, merci beaucoup pour vos commentaires du premier chapitre de cette histoire. Ça m'a beaucoup touché, et sachez que votre surprise pour le fait que Kuroko soit un SDF m'a beaucoup fait rire !

Je vous livre donc ici ce deuxième chapitre; sachez que les suivants arriveront toujours un mercredi. Pour ce qui est de la publication régulière en revanche, ce ne sera pas un par semaine, mais je me tiendrai au moins à vous en livrer un au cours du mois. Heureusement, j'en ai d'avance sur mon PC alors n'ayez crainte ! Les publications seront assez régulières.

Note : La citation d'aujourd'hui est tirée de l'interview d'un groupe que j'adore énormément ! Je vous le recommande fortement. Et sachez que si un jour ils tiennent un concert dans ma ville, je serais prête à camper des journées entières pour avoir la meilleure place possible. Moi groupie ? Mais pas du tout voyons ! En plus cette phrase formulée par le chanteur du groupe m'a fait un déclic; et oui et oui, elle m'a fait penser à ce que je réserve pour l'un des personnages de cette fiction niark niark.

Sur ce donc, je vous souhaite une bonne lecture et comme d'habitude n'hésitez pas à commenter pour me donner votre avis ;)


Le papillon

Scène 2


Il faut trouver le juste équilibre entre les buts que l'on se fixe et les actes pour les réaliser.

John Butler Trio.


A l'intérieur de cette chambre d'hôtel dans laquelle il s'était installé pour la nuit afin d'échapper à la pluie battante, et parer de la sorte au fait qu'il ait perdu les clés de chez lui, Akashi sortit de la douche après avoir revêtit un des peignoirs proposés par l'hôtel. Il découvrit rapidement Kuroko en train d'ouvrir les placards à la recherche d'un oreiller supplémentaire ainsi que d'une couverture. Le jeune homme avait aussi mis sa veste trempée par-dessus le radiateur de la chambre pour la faire sécher jusqu'au lendemain. De son côté, Akashi laissa faire cet inconnu et continua plutôt de se sécher les cheveux avec la serviette mise sur ses épaules. Il rejoignit ensuite le lit et regarda l'heure affichée sur le réveil : trois heures du matin.

Ses yeux hétérochromes se retirèrent de l'objet électronique pour regarder cet enfant qui parcourait toute la chambre à la recherche d'une couverture pour pouvoir se tenir chaud au cours de la nuit déjà bien entamée. Il était hors de question que ce garçon partage son lit, et puis Akashi ne le connaissait pas pour le lui proposer ; et puis même s'il se serait agi de Nijimura ou bien même de Reo, jamais le rouquin n'aurait cédé la deuxième place de son lit. Ce lycéen, en vue de l'uniforme qu'il portait, s'était de lui-même invité dans cette chambre d'hôtel. Il n'avait qu'à se débrouiller maintenant, il n'aurait jamais sa participation pour aider à son petit confort.

« J'éteins la lumière. »

Kuroko se tourna vers le réalisateur qui avait troqué son peignoir pour son sous-vêtement, et s'apprêtait à dormir au sec et au chaud sous sa couette. Sans davantage tarder, Akashi appuya sur l'interrupteur pour plonger la chambre dans le noir bien que Kuroko soit encore debout et sans couverture. Toutefois, Kuroko ne faiblit pas et continua de chercher. Ses yeux s'agrandirent de surprise lorsque ses mains rencontrèrent une surface molle et douce au toucher. Kuroko n'hésita pas à amener l'objet contre son torse, et il rejoignit rapidement le canapé de la chambre. Dorénavant allongé, Kuroko se servit de son bras droit comme d'un oreiller et ferma ses yeux. Il avait besoin de repos, et intérieurement il remercia Akashi de ne pas être de nature curieuse ni même bienveillante.

-x-x-x-

Les rayons du Soleil traversèrent les brèches laissées par les tissus couvrant les fenêtres, et eurent finalement raison de lui. Sa main droite passa sur son visage et frotta ses yeux fainéants. Ses pauvres mouvements firent pourtant gigoter la présence à ses côtés, et après avoir laissé traîner son regard vers sa droite un soupir traversa la barrière de ses lèvres.

Le plus doucement possible, il s'extirpa du lit sans réveiller sa compagne de la nuit précédente. Ses mains attrapèrent les vêtements abandonnés directement après leur entrée dans la chambre, jonchant maintenant le sol. Une douche était fortement recommandée avant de rejoindre le monde extérieur. Les jets d'eau contre sa peau finirent de le réveiller complètement et lui permirent d'ordonner ses pensées. Après avoir enroulé une serviette autour de sa taille et recoiffé ses courts cheveux bruns, Nijimura apposa deux doigts au niveau de sa clavicule où une marque rougeâtre prouvait ses ébats de la veille.

Dorénavant habillé, Nijimura descendit jusqu'au hall de l'hôtel pour régler la note de la chambre. Après tout il était un gentleman, il ne ferait aucunement payer cette jolie demoiselle innocente. Une fois la note réglée, le brun monta dans sa voiture apportée par un voiturier et s'engagea sur la route. Sa destination était déjà toute décidée depuis qu'il était sorti de la douche. Nijimura ne mit donc pas beaucoup de temps avant de rejoindre la zone résidentielle où vivait le célèbre réalisateur, et ami, Akashi Seijūrō. Avant de partir lui-même en compagnie de cette douce créature, il avait vu son ami quitter la réception tenue par la famille Aomine aux bras d'une des invitées. Le brun espérait donc voir dans l'appartement d'Akashi une présence féminine, ou alors le manque de présence du rouquin prouvant qu'il avait donc dormi ailleurs.

Après avoir garé sa voiture sur le parking de la résidence, Nijimura tapa le code de sécurité pour ouvrir les portes et monta dans l'ascenseur pour rapidement appuyer sur le numéro indiquant l'étage où vivait Akashi. Le double des clés dans le fond de sa poche, Nijimura se demanda intérieurement quelle tête allait avoir Akashi en cette fin de matinée après une nuit sûrement agitée. A dire vrai, jamais Nijimura n'avait vu Akashi lors d'un lendemain de soirée ; et uniquement parce que le rouquin ne sortait pratiquement jamais lors de leurs années d'études communes. Akashi était toujours resté concentré sur ses études, même lorsqu'ils avaient beaucoup de temps libres et donc un moyen de s'amuser et profiter de leur jeunesse.

C'est donc en mettant à l'intérieur de la serrure le double des clés fait dans l'anonymat que Nijimura déverrouilla la porte qui allait l'amener au grand réalisateur de cette époque. Un sourire taquin vint recouvrir son visage habituellement neutre quand il vit l'appartement délaissé. D'humeur joueuse Nijimura sortit son portable de son pantalon et composa rapidement le numéro d'Akashi qu'il connaissait par cœur. Il avait envie de connaître tous les détails, pour ensuite féliciter son ami.

« Quoi ? »

La voix rocailleuse d'Akashi en ce début de matinée plut davantage à Nijimura qui regarda brièvement autour de lui avant de répondre à son ami. Il était véritablement réjoui de savoir qu'Akashi avait découché de chez lui.

« Je suis chez toi et je vois que tu n'y es pas, comment c'est passé ta nuit ? Tu es seul là ? »

A l'autre bout du fil, Akashi se redressa et chercha du regard ses vêtements. De son côté, Nijimura entendit la soudaine activité de son homologue et l'interrogea sur la raison précise.

« Attends-moi chez moi, lui ordonna Akashi qui enfilait au même instant son pantalon.

— J'en avais bien l'attention, tu dois avoir pleins de choses à me raconter. »

Akashi ne lui répondit pas, mais par l'injure que crut entendre Nijimura avant que la communication ne soit coupée produit chez lui un ricanement. C'était une bonne chose si Akashi avait enfin pu se trouver une fille. Cependant pour Akashi, c'était une autre affaire qui se jouait pour lui. Combattant avec acharnement contre sa cravate qu'il essayait de nouer rapidement, son attention s'arrêta sur cette forme humaine couchée sur le canapé de la chambre. Il en avait presque oublié l'existence de ce garçon.

Sans honte ni remord, Akashi tira un grand coup sur la couverture qu'il commença à replier tandis que Kuroko était violemment arraché à son sommeil. Ses yeux s'entrouvrirent seulement quand Akashi alla rejoindre le placard dont il avait sorti la couverture la veille. Le jeune homme se redressa ensuite et frotta son œil encore endormi tout en bâillant. Il vit néanmoins la grimace qu'étira Akashi après s'être retourné et lui avoir fait face.

« Tes cheveux sont une horreur. »

Kuroko apporta sa main à ses cheveux et tenta de les recoiffer ; il savait depuis longtemps que sa tête au réveil n'était pas des plus attrayantes à regarder. Un bonjour n'aurait pas été de trop cependant. Kuroko ne dit pourtant rien et se redressa pour rejoindre ses vêtements qu'il espérait secs. Un discret sourire s'étira sur le coin de ses lèvres quand entre ses mains, il se rendit compte que c'était bien le cas. L'ouverture de la porte derrière son dos le coupa pourtant dans sa satisfaction, et ses yeux céruléens purent distinguer la silhouette du dos d'Akashi en train de quitter la chambre d'hôtel pour retourner au plus vite chez lui.

Ses vêtements sur son dos, Kuroko marcha d'un pas actif afin d'attraper l'ascenseur en même temps que le célèbre réalisateur. Sa fine silhouette lui permit heureusement de pouvoir entrer dans la petite pièce argentée sans difficulté. A la vue de ce garçon qui le suivait toujours et encore, Akashi pesta de façon à peine audible et croisa ses bras contre son torse. Il remarqua toutefois que l'employé ne sembla pas remarquer la présence de Kuroko, puisque habituellement ce garçon d'ascenseur tentait toujours de lancer la conversation, que ce soit avec lui ou un autre client.

« Passez une bonne journée, monsieur Akashi. »

Les yeux vairons se tournèrent avec intérêt vers cet employé. En effet, il ne semblait pas du tout se rendre compte de la présence de Kuroko. Il n'y prêta pourtant pas plus d'attention et après avoir rapporté la carte métallique sans récupérer sa montre, Akashi sortit de l'établissement étoilé. Dès qu'il serait rentré chez lui, il enverrait l'argent ainsi qu'un homme pour récupérer sa montre.

Une fois à l'extérieur et le bras levé pour interpeler un taxi, Akashi fut toutefois interrompu dans sa main-d'œuvre par la prise qui se resserrait au niveau de sa manche et le poussait donc à regarder en arrière. Ses sourcils se froncèrent en se rendant à l'évidence que ce môme n'en avait pas encore fini avec lui, et cette simple idée commença sérieusement à l'agacer.

« Je tenais à vous remercier pour m'avoir hébergé gratuitement. »

Kuroko se pencha respectueusement vers l'avant, sa main droite ayant quitté le bras d'Akashi après avoir pu capter de son attention. Les épaules abaissées vers l'avant, le jeune garçon resta incliné durant de longues minutes. De son côté, Akashi attendit la suite ; ce genre de personne demandait toujours quelque chose après leurs formules de politesses vénéneuses, ce garçon ne pouvait pas partir sans lui demander un geste de générosité. Pour aider son prochain, comme certains le lui diraient pour essayer de l'émouvoir.

Au cours de la nuit, Akashi n'avait pas cherché à savoir pourquoi ce lycéen n'était pas retourné chez ses parents. Il n'avait posé aucune question et s'était rapidement endormi alors qu'un inconnu partageait sa chambre. De la sorte, comme ce garçon ne semblait pas être prêt à retourner chez lui, allait-il lui demander des sous pour pouvoir se loger dans un hôtel, même miteux ? Akashi patientait toujours alors qu'un peu plus loin un taxi l'attendait. Seulement, Kuroko se redressa et le regarda à peine avant de se retourner et se mettre en chemin pour se séparer du réalisateur. Surpris, Akashi resta un moment à observer cette silhouette se mélanger à la foule pour finalement disparaître sans demander quoique ce soit.

A nouveau seul, Akashi monta finalement dans le taxi et donna son adresse. Il savait que Nijimura serait toujours dans son appartement ; de nature curieuse malgré son apparence détachée, Akashi imaginait déjà très bien Nijimura assit sur son canapé à l'attendre impatiemment tout en se demandant ce qu'il avait bien pu faire. Akashi en soupira d'avance.

Un peu plus tard, le taxi s'arrêta devant la résidence où vivait Akashi. Le jeune homme donna à son chauffeur les dernières pièces qui traînaient dans sa veste et entra dans le hall de l'immeuble où il payait un loyer conséquent. Après avoir appelé l'ascenseur et être monté dedans, Akashi se retrouva devant la porte menant à chez lui. Le fait de pouvoir abaisser la poignée de la porte sans rencontrer la moindre difficulté le soulagea et il retrouva Nijimura assis sur son canapé.

« Alors cette soirée ? » Demanda Nijimura curieux et impatient de connaître la vérité.

Enfin chez lui, Akashi en profita pour retirer sa veste qu'il plia avant de la déposer sur un coin inoccupée du canapé. Il s'affaira ensuite de défaire sa cravate qui se superposa à la veste sombre pendant que le regard grisâtre de Nijimura ne le quitta pas un seul instant. Les yeux vairons d'Akashi s'intéressèrent finalement à Nijimura une fois qu'il fut plus à l'aise avec ses vêtements, et ce fut avec un sourire narquois d'étiré au coin de ses lèvres qu'Akashi se dirigea vers sa cuisine pour se préparer à manger.

« Je ne me souviens pas d'avoir signé un contrat spécifiant que je dois te révéler ma vie sexuelle, se moqua-t-il tout en tournant le dos à Nijimura.

— Oh allez, nous ne sommes plus des mômes. Et puis ce sont des aides pour ton prochain film je te rappelle. »

Le sourire narquois d'Akashi retombera alors qu'il se saisissait d'une casserole. Dorénavant Nijimura avait une emprise certaine sur lui, et cette simple idée lui hérissait le poil. Il fit pourtant mine de n'avoir rien entendu et parut détaché devant les yeux de Nijimura qui pourtant ne tomba pas dans le panneau : il connaissait depuis trop longtemps Akashi pour s'apercevoir quand ce dernier essayait de se dérober pour mieux s'en sortir. Nijimura se redressa donc et vint rejoindre son ami dans la cuisine, tout en faisant attention à ne pas trop s'avancer dans le périmètre vital de celui-ci.

« Il s'est passé quelque chose ? Elle n'était pas aussi bien nue qu'habillée ? »

L'insistance de Nijimura pour connaître le fin mot de cette soirée commença sérieusement à agacer Akashi. Son ami devrait savoir depuis le temps qu'il n'était pas ce genre de personne à dévoiler sa vie privée. Il était plutôt à tout garder pour lui et ne se reposer sur personne ; cela pourrait être interprété comme une marque de faiblesse et Akashi détestait paraître faible aux yeux des autres. Il préférait nettement qu'on le caractérise comme étant un puissant, intelligent et influent réalisateur de son temps.

Après avoir rempli la casserole des ingrédients composant son prochain repas, Akashi jeta un coup d'œil à l'horloge accrochée contre le mur en face de lui pour vérifier le temps de cuisson et se détourna ensuite de ses fourneaux pour dépasser Nijimura qui se décala pour le laisser passer. Akashi se mit en chemin pour rejoindre sa chambre et surtout son dressing afin de pouvoir se changer et rejoindre plus tard l'endroit du tournage. Il avait encore un film à terminer de tourner et il ne comptait pas se reposer sur Mibuchi plus que nécessaire. Mais tandis qu'Akashi revêtait des vêtements propres, il remarqua que Nijimura ne l'avait pas suivi jusque dans sa chambre. Il retrouva par ailleurs son ami et parfois collègue assit sur son canapé, un trousseau de clé au creux de sa main. Les sourcils d'Akashi se froncèrent immédiatement en reconnaissant le sien, et à la vision de ses clés perdues jusqu'à maintenant la colère monta en lui.

Par ailleurs devant l'air menaçant du réalisateur, Nijimura referma son emprise sur le trousseau et apporta ses mains au niveau de ses épaules dans une posture défensive.

« Ce n'est pas ce que tu crois, je ne t'ai pas piégé. Tes clés sont tombées dans ma voiture, je les ai retrouvées. »

Dubitatif, Akashi se résigna pourtant et attrapa brusquement ses clés. Il savait parfaitement que le scénariste n'était pas du genre à mentir pour des raisons pareilles, et surtout pas à lui.

« J'ai dormi à l'hôtel. Et non accompagné, ça te va ? » Répondit-il finalement tout en rejoignant sa cuisine.

Nijimura haussa un sourcil tout en suivant du regard les pas de son ami ; la cuisine ouverte permettant aux personnes logées dans le salon de pouvoir toujours communiquer avec le propriétaire des lieux.

« Tu es si difficile… »

Les mains de Nijimura claquèrent contre ses genoux en même temps que son soupir termina de se répandre dans l'air. Le scénariste n'attendit pas plus longtemps et se redressa pour se mettre en route vers la sortie. Il s'arrêta tout de même à quelques mètres d'Akashi qui s'était retourné dans sa direction, sachant parfaitement que son ami n'en avait pas encore fini avec lui.

« Mais tu devrais t'ouvrir un peu plus…

— Je ne crois pas me souvenir de t'avoir demandé conseils, Shūzō. »

La réflexion d'Akashi fit monter la main du brun au niveau de sa nuque et il se la gratta négligemment pendant quelques secondes. Ce type était vraiment horripilant quand il s'y mettait. Puis comme à son habitude, Nijimura agita sa main par-dessus son épaule après s'être retourné afin de saluer son ami.

« Prends juste soin de toi, ok ? »

Suite à quoi, la porte d'entrée se referma sur Nijimura qui quitta la résidence et monta dans sa voiture après avoir jeté un dernier regard sur la façade de l'immeuble. Il souhaitait sincèrement qu'Akashi puisse autant réussir sa carrière professionnelle que sa vie personnelle, mais Nijimura savait d'expérience qu'Akashi ne s'ouvrait pas facilement et s'engageait encore moins dans une relation qui pourrait miraculeusement devenir sérieuse. Ainsi, pendant que Nijimura roulait pour regagner son propre appartement et poursuivre ses travaux d'écriture, Akashi poursuivait la cuisson de son plat tout en ruminant les paroles de son ami.

Au même instant, Kuroko passa sa main sur son ventre affamé. Sa main passa par-dessus son estomac et se le massa énergiquement, pensant pouvoir atténuer sa faim de la sorte. Il n'avait aucune monnaie sur lui et son nom n'était pas aussi populaire que l'était celui d'Akashi. Son éducation éloignait aussi toute idée de vol ou de séduction pour obtenir de quoi se restaurer. Il n'avait même pas son portable sur lui pour demander de l'aide. Un soupir à trancher n'importe quelle âme franchit pourtant la barrière de ses lèvres. Comme d'habitude, personne ne remarqua sa présence en ce début d'après-midi. Pendant un moment Kuroko se demanda si ces personnes continueraient d'ignorer sa présence si jamais il finissait par s'écrouler par terre et tombait inconscient. Evidemment, Kuroko n'espérait pas en arriver jusqu'à de telles extrémités et regarda alors avec attention autour de lui. Il devait forcément y avoir une solution. Mendier sur un trottoir ? Son manque de présence ne lui faciliterait pas la tâche…

Kuroko poursuivit tout de même ses recherches pour gagner de quoi manger ; ce fut d'ailleurs de cette façon que son regard céruléen finit par s'accrocher à la silhouette de cette personne âgée qui portait pourtant des sacs qui faisaient deux fois sa taille. Son propre corps n'était assurément pas forgé pour porter de tels poids, cependant Kuroko n'allait pas faire son difficile en ce début de journée. Le jeune lycéen pressa donc le pas pour rejoindre cette grand-mère et lui proposer son aide, seulement son intervention soudaine fit sursauter violemment la pauvre femme qui crut avoir une crise cardiaque devant l'apparition de ce garçon à ses côtés.

« Excusez-moi, je ne voulais pas vous effrayer. » S'excusa Kuroko qui pourtant avait pris soin de ne pas surprendre son interlocutrice.

Cette vieille femme le regarda de la tête aux pieds pour savoir pourquoi un tel garçon l'abordait soudainement. La chemise de Kuroko sortait de son pantalon et sa cravate mal nouée rendait un effet négligé qu'aucune école n'aurait accepté sans sanction.

« Je voulais simplement vous proposer mon aide pour porter vos sacs, si vous le souhaitez. »

A nouveau Kuroko sentit le regard profond de cette vieille femme sur lui, celle-ci devant sûrement l'étudier pour savoir si elle pouvait avoir confiance en lui et ne pas le voir se carapater à toute vitesse une fois les sacs tendus. Cependant, elle ne vit aucune attitude hostile en ce jeune garçon et ses rides faciaux s'étirèrent pour former un joli sourire en gratitude.

Une fois chargé, Kuroko suivit les pas de cette bonne dame qui lui demanda pourquoi il ne se trouvait pas en cours. Kuroko répondit simplement que l'un de ses professeurs s'était soudainement absenté et que du coup toute son après-midi était libre ; bien entendu Kuroko échappa à la question en mentant mais son ton naturel et légèrement blasé suffirent pour convaincre la vieille femme qui cessa de poser des questions sur son école.

Ils poursuivirent leur chemin sans vraiment s'adresser la parole, ou alors la vieille femme parlait de son gendre qui selon elle était un type bourré de défauts. Elle ne comprenait vraiment pas le choix de sa fille, mais le respectait tout de même. De toute façon, sa fille lui avait bien fait comprendre qu'elle n'avait pas son mot à dire dans sa relation avec ce fonctionnaire. Kuroko ne dit pas grand-chose, puisqu'il était extérieur à cette affaire, et acquiesça simplement pour montrer qu'il écoutait tout de même. Au cours d'un moment pourtant, ses épaules commencèrent à se tordre de douleur et ses mains ressentirent des crampes douloureuses qui lui donnèrent l'envie de lâcher les sacs et partir sans demander son reste. Malheureusement, la faim le tenait toujours et encore en haleine et l'obligeait à rester aux côtés de cette vieille femme.

Pourtant, à un moment donné ce fut son corps qui donna l'alerte d'arrêter ce cirque en faisant rencontrer le pied droit de Kuroko contre un caillou. Ce même petit caillou d'apparence si inoffensive qui pourtant déséquilibra le jeune homme qui avec le poids conséquent des sacs commença par tomber à la renverse. Kuroko eut infiniment le temps de sentir son corps basculer vers l'arrière. Ses mains lâchèrent subitement les sacs qui tombèrent contre le macadam et Kuroko put voir sur le côté les yeux de la vieille femme s'agrandirent de surprise. Se préparant alors mentalement au choc, Kuroko ferma ses yeux et espéra que ça se termine vite.

Pourtant, son corps finit sa chute sans douleur et sans que le bleuté n'en comprenne la raison. Kuroko se décida alors à ouvrir un œil et fut aussitôt ébloui par les rayons du Soleil qui se reflétaient derrière cette personne qui avait saisi ses épaules pour l'empêcher de chuter. Habitué à la luminosité et son sauveur l'ayant aidé à se redresser, Kuroko put discerner correctement le visage de ce jeune homme bien grand. La vieille femme lui demanda aussitôt si tout allait bien pendant que Kuroko s'apprêtait à remercier son sauveur.

« Haha ne me remercie pas, c'est naturel ! »

L'inconnu porta son bras décoré de différents bracelets en tout genre à son bonnet qui couvrait en grande partie ses cheveux blonds. Kuroko étudia avec intérêt le visage de ce garçon bien plus grand que lui et aux cils longs, comme si ces derniers avaient été victime d'un mascara prétentieux. Pour sa part, le regard ambré de ce garçon voyagea autour de celui dont il venait de sauver d'une chute certaine et remarqua les sacs bien chargés qu'il devait porter.

« Vous allez où ? Je peux peut-être vous aider, proposa-t-il gentiment en dirigeant son index vers son visage.

— Nous sommes bientôt arrivés, ne vous en faites pas. »

Cependant, il était déjà trop tard pour dire quoique ce soit à ce type qui avait déjà pris sous ses épaules deux de ces impressionnants sacs. Il en prit même un troisième dans sa main droite et pivota sur lui-même pour faire à nouveau face à ses deux nouveaux amis et leur étira un de ses sourires charmeurs qui fit flancher la vieille dame qui n'opposa plus aucune résistance. Avec l'aide de cet inconnu, Kuroko n'avait plus qu'à porter un seul de ces sacs pendant que la vieille femme n'en avait plus aucun.

Leur traversée se poursuivit de la sorte avec un nouvel allié. Le fait de ne porter qu'un seul sac soulagea grandement les muscles de Kuroko qui écouta les propos tenus par ce garçon énergique. Qu'importe la charge qui se trouvait sur lui, ce blond sautillait un peu partout et virevoltait sur lui-même pour pouvoir de temps à autre leur faire face et discuter plus facilement avec eux. Sa joie de vie entraîna celle de la vieille femme dont Kuroko entendit pour la première fois le rire cristallin.

Le temps de la séparation fut par ailleurs déchirant pour ce blond et cette vieille femme. L'un comme l'autre pleura dans les bras de l'autre devant le regard neutre de Kuroko, qui néanmoins fut choqué par cette scène. Ces deux personnes venaient tout juste de se rencontrer il y a de ça dix minutes et c'était comme s'il s'était en réalité écoulées des dizaines d'années. Le blond promit à la grand-mère de venir la voir de temps à autre, maintenant qu'il connaissait son adresse, et cette dernière referma sa porte à ces mots. En voyant par ailleurs cette porte se refermer, Kuroko tendit sa main vers l'avant et essaya de dire quelque chose. Seulement, les mots moururent dans sa gorge et son ventre grogna à sa place. Sa main retrouva son emplacement et Kuroko soupira à nouveau.

Toutefois, l'appétit de son ventre fut entendu par une oreille attentive. C'est ainsi que le regard céruléen de Kuroko croisa celui ambré de son sauveur dorénavant débarrassé de toute charge. Kuroko eut à peine le temps de réagir que sa main fut soudainement saisie par une force inconnue. Ses pieds décolèrent subitement du sol avant de retomber quelques mètres plus loin et être obligé de courir ; derrière eux, une voix injurieuse couvrait le bouquant des voitures, mais rapidement elle fut oubliée par la tranquillité d'un parc au passage peu fréquent en vue de l'heure. Le souffle coupé, Kuroko s'appuya sur ses genoux afin de récupérer son souffle tandis qu'à quelques pas de lui son kidnappeur resplendissait comme lors de leur rencontre. Il joignit néanmoins ses mains l'une à l'autre en un claquement sec.

« Désolé ! C'était un cas de force majeur, et puis tu semblais avoir faim, révéla cette voix qui commença à agacer Kuroko.

— Le fait que j'ai faim ne vous regarde pas, confia Kuroko d'une voix détachée.

— D'ailleurs je connais un bon marchand de sandwichs pas loin de là, viens. » Continua l'autre sans l'avoir écouté.

A nouveau la main de cette étrange personne vint saisir la sienne et le tirer vers l'avant, ne semblant pas avoir entendu sa réponse, ou bien s'en fichait-il. Kuroko finit par suivre sans résistance ce type pourtant louche bien qu'il devait avoir son âge. Après quelques pas, son ventre se manifesta à nouveau lorsque ses yeux prirent en compte le stand que tenait un homme entre deux âges. Sa main fut tout à coup libérée de toute emprise et son camarade de corvée alla demander deux sandwichs tout en tendant la monnaie demandée avant de retourner vers Kuroko.

« Tiens c'est pour toi ! »

Le sourire rayonnant de ce type convaincu Kuroko qui attrapa le sandwich après l'avoir remercié. C'est avec un plaisir non discutable que Kuroko arracha le sachet de protection et mordit à pleine bouche dans la nourriture offerte. Son soudain entrain amusa son homologue qui les dirigea ensuite vers un banc que proposait le parc.

« Je peux savoir ton nom ? Finit-il par lui demander, ayant à peine touché à son propre sandwich.

— Kuroko Tetsuya, merci encore, souffla-t-il entre deux bouchées qui amusèrent l'autre.

— Oh mais de rien ! Moi c'est Kise Ryōta. »

Kuroko acquiesça simplement tout en continuant de manger sans poser davantage de questions, ou bien sans pousser de cri suspect. Son manque de réactions déconcerta par ailleurs le célèbre mannequin et acteur qui se pencha alors vers Kuroko pour essayer de capter son regard. Lorsque ce fut chose faite, le blond pointa son index vers son visage et posa la question qui lui mordait les lèvres.

« Tu sais qui je suis ?

— Oui.

— Et tu me cries pas dessus ? Pleurnicha Kise tout en reniflement bruyamment.

— Je vois pas pourquoi je devrais me mettre à crier. »

Kise mordit dans son foulard et gigota de droite à gauche tout en pleurant à chaudes larmes. Il n'avait jusqu'à lors jamais rencontré de personnes que son nom avait laissées totalement indifférentes. En comparaison avec lui, le sandwich semblait avoir beaucoup plus d'intérêt pour Kuroko. C'était ignoble, affreux, injuste.

« Mais j'apprécie quand même ce que tu fais. » Soupira Kuroko tout en regardant droit devant lui.

Les yeux de Kise se séchèrent instantanément et sans plus tarder, le jeune mannequin sauta autour du cou de Kuroko qui fut un instant surprit par l'agression. Son impassibilité pour une pareille étreinte surprit Kise qui finit par se détacher du bleuté. Il termina même par se redresser pour être debout et proposer à Kuroko de marcher un peu ensembles ; car le bleuté ne semblait pas avoir mieux à faire et que lui fuyait ses obligations.

« Si mon agent me tombe dessus, je suis un homme mort, pleurnicha une nouvelle fois Kise en frottant sa manche contre ses yeux.

— Tu n'as qu'à y retourner et t'excuser. » Proposa naturellement Kuroko.

Il était étonnant à quel point c'était facile d'être en compagnie de Kise ; tout semblait simple avec lui qui était pourtant un mannequin réputé, il était facile de lui adresser la parole alors qu'ils venaient tout juste de se rencontrer. La nature extravertie du mannequin devait assurément beaucoup lui servir, cependant Kuroko ne se souvenait pas de s'être déjà comporté de la sorte avec quelqu'un. Il était plutôt de nature réservée et timide, et n'aimait pas déranger les autres. Cependant, il se laissa bercer par la situation présente ; car comme l'avait bien noté Kise un peu plus tôt, il n'avait rien de mieux à faire. Et c'était toujours mieux de voir passer le temps avec quelqu'un à ses côtés que tout seul. De plus, il avait gagné un sandwich grâce à la générosité du mannequin.

« Ce n'est pas une femme comme les autres… elle serait capable de me ligoter et me traîner derrière elle pour que je sois à l'heure pour les prises, s'apitoya Kise en se souvenant des menaces faites par cette même femme.

— Peut-être a-t-elle raison de penser ça puisque tu es là en ce moment, fit remarquer Kuroko.

— Eh ! C'est méchant… »

Kuroko ne s'excusa pas et regarda autour de lui. Son lycée ne se trouvait pas loin de ce parc et il ne se sentait pas rassuré, une de ses connaissances pourrait surgir n'importe quand puisqu'il n'avait pas connaissance de l'heure actuelle. Le jeune homme décida donc de prendre un autre chemin qui surprit Kise puisque le bleuté manqua de lui couper le chemin. La tête basse de Kuroko ne lui permit pas d'identifier l'expression de son visage. Ce fut pourtant avec les sourcils froncés et de nombreuses questions en tête que Kise resta muet.

Un sourire se forma pourtant sur le coin de ses lèvres et il pressa plutôt le pas. Il dépassa de la sorte Kuroko qui releva son menton et vit le mannequin virevolter à nouveau sur lui-même pour attirer son attention, ses bras mis en parallèle par rapport au sol. Le sourire radieux de Kise lui envoya étrangement de bonnes ondes et Kuroko se décontracta, suivant le pas de Kise qui les emmenait à l'orée de la rivière. Des voix commencèrent alors subitement à se faire entendre et leur allure se vit réduite de moitié avant de s'arrêter complètement. Un peu plus loin, des barrières entouraient une certaine zone où se concentraient par ailleurs les voix entendues un peu plus tôt.

« Je ne savais pas qu'ils jouaient aussi proche du parc… »

La soudaine prise de parole de Kise surprit Kuroko qui tourna son visage dans sa direction. Kise semblait étonnamment hypnotisé par ce qui se trouvait en face de lui, les yeux de Kuroko s'agrandirent même légèrement en remarquant la flamme qui s'était installée dans les yeux ambrés du mannequin qui s'agita brusquement. Il se devait de rejoindre le plateau, de parler au réalisateur, de poser sa candidature et de se faire virer à coup de pieds après sûrement. Cependant, Kise devait tenter. Seulement, au moment où il s'apprêtait à courir pour rejoindre le plateau de tournage, sa main fut emprisonnée par deux autres.

« Tu risques de déranger le tournage si tu y vas comme ça, confia Kuroko en gardant la main de Kise dans les siennes.

— J'ai échappé à mon agent justement pour le rencontrer, rétorqua Kise en essayant de se dégager de l'emprise du bleuté.

— Je ne pense pas que ce soit la meilleure façon pour proposer ta candidature, Kise-kun. De plus, tu pourrais entrer dans le champ des caméras et ruiner les efforts des autres acteurs. »

Les propos de Kuroko eurent finalement raison de la flamme qui avait frappée Kise plus tôt. Les muscles du mannequin se détendirent doucement et il se relâcha, permettant à Kuroko de lâcher sa main sans craindre de le voir partir en courant droit devant eux. Quant à lui, Kise inspira et soupira longuement pour réussir à se calmer.

Kise se tourna ensuite à nouveau vers le périmètre de tournage et distingua parmi les arbres et le personnel cette silhouette assisse sur son fauteuil de réalisateur, son mégaphone à portée de mains pour donner ses directives et se montrer intransigeant. D'autant plus qu'aujourd'hui il était d'une humeur massacrante.

« Tu sais qui est Akashicchi, Kurokocchi ? »

Le soudain surnom surprit bien plus l'interpelé que la question en elle-même. Il finit par répondre par l'affirmative, cachant bien sûr au mannequin le fait d'avoir partagé une chambre d'hôtel avec le célèbre réalisateur la veille même.

« Bien qu'il ait la réputation d'être infect avec son personnel, je rêve de travailler un jour sur un de ses films. Pas seulement car que ce film rencontrera assurément un grand succès, mais simplement parce que je trouve qu'il se dégage quelque chose de spécial dans ses films. Et je ne ressens pas cela avec les autres réalisateurs.

— La mélancolie ? »

Face à la proposition de Kuroko, Kise pencha sa tête sur le côté pour y réfléchir. Serait-ce vraiment ce sentiment qu'il ressentait après un film d'Akashi ? Cette sensation qui le laissait cloué sur son siège pendant le générique de fin et l'impression que sa gorge avait été prise dans un étau à jamais ? Kise inspira tandis que son corps se souvenait de ces instants. Sa respiration était chargée en émotion et cela surpris grandement Kuroko. Le jeune homme réalisa ainsi que Kise ne vantait pas inutilement les talents de réalisateur d'Akashi, mais qu'il en pensait vraiment chaque mot.

« Je ne pense pas avoir la carrure pour jouer dans un de ses films dramatiques, je ne me pense même pas assez mature pour ça… mais j'ai appris une chose ! Tu sais quoi Kurokocchi ? S'enthousiasma tout à coup Kise en se tournant brusquement vers lui.

— Oui ?

— Une journaliste a proposé à Akashicchi de produire un film romantique et il n'y a pas posé de résistance ! S'il en fait vraiment un, je ferais tout pour décrocher le premier rôle ! D'accord ? »

Kise tendit son poing vers l'avant, demandant de la sorte à Kuroko de faire la même chose. Ses yeux s'illuminèrent d'une flamme intarissable quand Kuroko commença à lever son bras, et le fut davantage quand son poing vint rencontrer le sien. Kise étira alors un sourire des plus somptueux. Le blond était déterminé à décrocher ce premier rôle quoiqu'il puisse advenir dans les prochains jours, et des sacrifices qu'il pourrait avoir à faire. Son rêve était de travailler avec Akashi Seijūrō au moins une fois dans son existence. Ce film romantique était peut-être pour lui son unique opportunité afin de battre cette ombre imposante qu'il traînait derrière lui, tel un boulet qu'on accrocherait à la cheville des condamnés.

« Ah ce serait génial si je pouvais être pris ! » Rêvassa Kise tout en se tortillant sur lui-même.

Son attitude amusa beaucoup Kuroko qui néanmoins n'en laissa rien transparaître. Ses yeux céruléens se dirigèrent vers le plateau de tournage à plusieurs mètres d'eux et il identifia facilement les cheveux rougeoyants comme étant ceux de cet homme qui l'avait accueilli bien malgré lui dans sa chambre d'hôtel. Bien que son indifférence au statut populaire d'Akashi et de Kise pourrait faire croire que le jeune homme ne s'intéressait pas à ce qui pouvait l'entourer, Kuroko se tenait tout de même au courant des actualités. Souvent grâce à ses amis ou bien par les journaux qui pouvaient lui tomber sous la main ou encore des émissions télévisées aux heures des repas.

Kuroko suivait donc le parcours de ces deux célébrités parmi tant d'autres. Et si Kuroko avait compris une chose, c'était assurément la différence entre le mannequin et le réalisateur ; Kise était apprécié de tous et demandé de partout tandis qu'Akashi était bien plus discret. Il était facile de mesurer ses interventions sur les doigts d'une seule main. Le réalisateur comptait se préserver une certaine part d'intimité, mais cela ne faisait que rajouter du mystère à son personnage qui attirait tels des moustiques les journalistes à lui.

Kuroko n'était pas non plus un grand connaisseur des films tournés par Akashi comme semblait l'être Kise, néanmoins il reconnaissait le talent du réalisateur. Et le sentiment de mélancolie qui se dégageait des films qu'il avait pu voir surent toucher une part de son âme que sa famille tout comme ses plus proches amis n'eurent aucunement connaissance. Kuroko inspira à son tour longuement pour calmer les émotions qui montaient en lui, et bien plus discrètement que Kise, il soupira.

Ce n'était pas le moment de douter, les choses sérieuses ne faisaient que commencer.