Bonjour tout le monde, je suis contente de vous présenter ici le chapitre 4 de cette fiction. A partir de maintenant, les choses sérieuses vont débuter ! Mise à part ça je suis contente car ces derniers temps je suis parvenue à me trouver un peu de temps afin de dépoussiérer ma ps3... éclater des monstres m'avait manqué ouah !
Pour ce qui concerne la fiction, je vous remercie vous lecteurs qui suivent cette fiction, qui la mettent en favori, et ceux bien sûr qui la commente ! Vous savez pas le bien que ça fait, ça aussi ! Alors je vous dis un grand merci, vous êtes des amours.
Aiiwa : Pour le rythme de parution, il n'y en a pas vraiment. Mais je promets en tout cas de publier au minimum un chapitre au cours du mois, pour pas vous faire trop attendre. Et la publication des prochains chapitres se fera toujours un mercredi.
Mangas Writer : Pour ce qui va se passer avec Kagami, tu te doutais que je ne sauterais pas un tel passage ;) les réponses se trouvent ci-dessous.
Riddikuluss : Au sujet de Momoi et son coup de coeur pour Kuroko... hin hin mystère et boule de gomme ! Je pense que la réponse à ta question est assez évidente, bien que comme là avec cette fiction Kuroko no Basket devient un Yaoi, y aura donc certaines différences par rapport au manga. Mais je ne t'en dis pas plus ;) Et pour tes suppositions tu n'en es pas loin, mais pas proche non plus haha ! Mais pourquoi tant de mystères, me diras-tu ? Pour te faire davantage saliver, ma petite huhu !
Laura-067 : Kuroko reverra Aomine et Momoi, comme un peu tous les autres aussi; toutefois ce sera à des moments différents, plus ou moins long ou juste en coup de vent. Mais il les reverra oui, surtout Aomine.
Et aussi une petite dédicace pour hakuronchu parce que ton commentaire m'a fait drôlement plaisir ! Si j'arrive par mes écrire à faire redécouvrir des personnages, sous un autre jour, c'est merveilleux.
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et n'hésitez pas à laisser votre avis ;)
Le papillon
Scène 4
On n'est pas obligé de connaître quelqu'un de haut placé pour savoir ce que je sais, pour attendre ce que j'attends,
pour se sentir vivant et mourant à la fois à chaque instant de la journée.
Jack Kerouac.
Akashi pensait rentrer tranquillement chez lui sans encombre et téléphoner à des contacts pour vendre la voiture adorée de Nijimura. Cependant ses prévisions pour la soirée se révélèrent chamboulées ; il était entretemps repassé par la voiture du scénariste afin de se changer et ainsi se débarrasser de cette vulgaire perruque. C'était sans conteste, il était bien plus à l'aise dans ses fameux costard. Il se sentait plus propre, plus classe qu'avec un vulgaire jean et un haut moulant.
Après avoir appelé un taxi, il avait entraperçu à cause d'un feu rouge Kuroko toujours habillé de la robe prêté par ce mannequin en compagnie de ce grand rouquin qui l'avait finalement rattrapé. En vue des mains de Kuroko posée sur les épaules de l'autre lycéen, ce dernier se débattait. Pourtant autour d'eux les autres passants n'en avaient que faire et continuaient leur route. Akashi en aurait fait tout autant comme à son habitude si seulement les paroles de Nijimura ne s'amusèrent pas à tourner dans sa tête : apprendre sur le terrain. Certes, il ne pouvait pas le faire seul dans son appartement. De plus, Nijimura n'avait pas précisé quel sexe pourrait lui servir. Et de ce fait, il pouvait étudier pour son prochain film en se basant sur n'importe qui.
« Je descends ici. »
Sans attendre de réponse, Akashi déboursa quelques pièces et sortit du côté passage piéton. Ses pas l'emmenèrent rapidement vers les deux garçons dont l'interaction plutôt violente se faisait entendre à bien une dizaine de mètres d'eux. Akashi sut de la sorte que ce grand type ordonnait à Kuroko de retourner à leur lycée, disant que ça ne pouvait plus continuer de la sorte et qu'il était irresponsable. Mais tandis que Kuroko se débattait pour tenter de se dégager et pouvoir s'enfuir, une main vint se poser sur l'épaule de son camarade de classe qui se retourna pour demander à l'impertinent de les laisser tranquille. Sa voix mourut néanmoins quand ses yeux rencontrèrent ceux vairons du perturbateur.
« Il ne me semble pas que ce garçon souhaite vous suivre, révéla-t-il d'une voix ferme.
— Eh !? Et qu'est-ce que t'en sais ? D'abord t'es qui ? »
L'ignorance de ce gamin fit s'étirer un rictus sur les lèvres d'Akashi ; avec sa perruque et son accoutrement il aurait pu comprendre que cet ignare ne le reconnaisse pas, mais cette fois-ci il était au naturel. Sa poigne autour de l'épaule de ce regretté garçon se raffermit davantage et Kuroko crut même entendre un certain craquement.
« Je ne me répéterais pas. Obéis. »
La connaissance de Kuroko pivota sur le côté pour faire face à cet emmerdeur, mais une nouvelle fois sa voix mourut dans sa gorge quand ses yeux sanglants rencontrèrent ceux de cet homme. Il se tourna alors vers Kuroko, cherchant un quelconque soutien de la part de son ami.
« Désolé Kagami-kun, mais je ne retournerai pas au lycée… ni même chez moi.
— Tss. C'est n'importe quoi, cracha le rouquin en se frottant la nuque avec agacement.
— Comprends-le, s'il te plaît. Et attends. »
Les traits du visage de Kagami se détendirent à ses mots et son regard dériva pour observer cette fois-ci cet homme qui s'était mis aux côtés de Kuroko. Une injure traversa la barrière de ses lèvres, mais il n'insista pas davantage et salua Kuroko, s'en allant par la suite. Akashi put ensuite voir Kuroko soupirer de soulagement tandis que Kagami s'éloignait d'eux pour enfin disparaître. Kuroko se tourna ensuite face à lui et se pencha vers l'avant.
« Je suis désolé que vous ayez dû assister à ça, mais je dois vous laisser maintenant. Je dois rendre les affaires prêtées. »
Kuroko se redressa ensuite sans attendre de réponse et se retourna pour ensuite se mettre en route pour le studio où travaillait en ce moment même Kise. Le mannequin l'avait prévenu qu'il risquait de terminer tard de toute façon.
« J'ai un marché pour toi. »
La voix d'Akashi réussit, ou plutôt lui intima l'ordre, de s'arrêter. Kuroko se tourna alors vers le réalisateur qui resta à sa place. Autour d'eux les personnes continuaient de défiler sans se soucier de leur présence, ou alors ils regardaient attentivement le célèbre réalisateur sans s'arrêter pour demander le moindre autographe. Tous savaient que de toute façon, Akashi n'en signait jamais. Alors tous préféraient le regarder de loin, et ainsi voler quelques secondes au temps du rouquin.
« Tu dors chez moi et je te nourris, en contrepartie tu me sers de support pour mon prochain scénario.
— C'est-à-dire ? Demanda Kuroko, à la fois intéressé et inquiet.
— Tu intègres le fait que tu sois une femme, et que tu réagiras comme tel. »
Kuroko fronça ses sourcils, il ne comprenait pas vraiment. Pourtant, Akashi ne s'étendit pas davantage et lui demanda s'il était d'accord. Toutefois, Kuroko n'avait pas vraiment l'impression d'avoir le choix ; c'était comme si une main le poussait dans son dos pour le contraindre à faire un pas en avant et ainsi rejoindre le réalisateur. Difficilement tout de même, il acquiesça. Cela suffit pourtant amplement à Akashi qui se mit en chemin pour rentrer chez lui. Il fut tout de même arrêté par Kuroko qui le vit partir dans le sens opposé du studio de Kise.
« Je dois lui rendre ces vêtements sinon il aura des problèmes. » Confia Kuroko.
Akashi pesta mais il suivit pourtant le pas de Kuroko. Une fois cette chose faite ils en seront débarrassés et plus vite il pourrait se mettre au boulot. Ils entrèrent ainsi dans un petit studio fortement éclairé qui obligea Akashi à plisser des yeux, voire même à un moment donné à mettre son bras sur son front afin de se faire un peu d'obscurité. La voix d'un homme n'avait de cesse de féliciter les mannequins sur le plateau, c'était ici le seul autre son que parvenait à entendre Akashi hormis celui inlassable des flashes d'un appareil photo.
Puis, une voix déchirante vint brouiller son appareil auditif avec une facilité folle.
« Kurokocchi ! Tu es enfin revenu ! »
Automatiquement, les yeux d'Akashi se levèrent pour voir apparaître à quelques mètres d'eux un grand blond courir dans leur direction. La réaction du mannequin fit crier le client et l'agent du jeune homme qui avait quitté sans crier gare le plateau. Seulement, quand les yeux de Kise visualisèrent la personne qui accompagnait son ami, son corps se tétanisa complètement. Et il tomba la tête en avant. Le grand bruit fit paniquer tout le monde, hormis Akashi qui regardait plutôt tout ce monde entourer cet idiot qui se massait en ce moment même son nez devenu douloureux.
« Ku… Kurokocchi ! Pourquoi tu m'as pas dit que tu connaissais Akashicchi ? Se plaignit Kise larmoyant.
Akashi tiqua au nouveau surnom.
« Nous ne nous connaissons pas. Ne m'appelle plus de la sorte, trancha-t-il d'une voix cassante.
— Si méchant… mais c'est pour ça que je vous aime ! »
Quelque part, ce type lui faisait penser à Reo. Un frisson lui parcourut l'échine à cette horrible pensée. Après le Sei-chan il avait donc le droit au Akashicchi, le prochain ce serait quoi ? Pendant ce temps de réflexion, Kuroko prit son uniforme que des employés venaient de ramener et il alla se changer dans une salle inoccupée. Il ne fallut guère plus de quelques minutes pour Kuroko afin de revenir en tant qu'homme. Ce lapse de temps avait pourtant suffi pour retrouver Kise accroché à Akashi qui s'évertuait à se défaire de cette sangsue humaine.
« Kurokocchi, grâce à toi j'ai pu toucher mon idole ! »
Kise sauta d'Akashi pour rejoindre le bleuté qui fit un pas sur le côté afin d'éviter l'étreinte. Bien évidemment, Kise ne nota pas le refus et retenta sa chance qui à nouveau conduit au même résultat. A plusieurs reprises il retenta, mais Kuroko était aussi agile qu'une anguille. De ce fait, jamais le mannequin ne l'attrapa. Ce fut finalement l'agent de ce dernier qui eut le dernier mot en traînant Kise jusqu'au plateau afin de terminer la séance.
Akashi se saisit donc de l'occasion pour se retourner et quitter au plus vite ce studio avant qu'une nouvelle sangsue ne surgisse. Ceci n'était pas une fuite, mais il évitait de prochainement commettre un meurtre. Il fut d'ailleurs satisfait de voir Kuroko suivre ses pas. Le lycéen le suivit même jusqu'aux portes de son appartement qu'il constata déjà ouverte après y avoir enfoncé ses clés.
« Shūzō. » Grinça-t-il tout en entrant dans son salon.
Comme prévu, le scénariste avait pris ses aises chez lui. La télévision était allumée et il avait sûrement dû se servir dans son réfrigérateur puisqu'une assiette vide se trouvait sur sa table basse. Akashi referma sa porte après avoir fait entrer Kuroko qui à l'entente d'un autre nom, s'était soudainement ravisé. La silhouette d'un inconnu fit froncer les sourcils de Nijimura qui sauta aussitôt sur ses pieds. En l'occurrence, ce n'était définitivement pas une femme.
« J'étais venu récupérer les clés de ma voiture, mais je viens de découvrir une chose bien plus intéressante. »
Akashi pesta, mais pas pour les mêmes raisons. Nijimura le connaissait bien, c'était indéniable. Il laissa alors tomber bien qu'à contrecœur les clés du véhicule dans les mains de son propriétaire dont le regard n'avait pas quitté un seul instant Kuroko resté dans l'entrée.
« Qui c'est ? Demanda avec intérêt Nijimura, puisqu'Akashi laissait entrer un pareil individu dans son cher appartement.
— Un lycéen qui m'a suivi un soir. Il s'est travesti pour pouvoir manger au speed dating.
— Oh, un cas intéressant alors ! »
Akashi acquiesça avant d'emporter l'assiette sale dans son lave-vaisselle. Il retourna toutefois à la hauteur de Nijimura et posa ses mains sur les épaules de ce dernier pour ensuite le pousser jusqu'à la sortie de chez lui, ne laissant pas le choix au scénariste qui ne détachait toujours pas son regard de Kuroko. La porte se referma violemment sur lui et Akashi soupira d'agacement. Ce type n'allait donc jamais arrêter de lui taper sur le système. Pourquoi résistait-il encore à l'envie de le frapper jusqu'à ce que mort s'en suive, ou de payer des types pour faire disparaître son corps, et ainsi être tranquille pour le restant de ses jours ?
Le réalisateur pesta une dernière fois avant de quitter le seuil de son salon. Il retira comme à son habitude sa veste qu'il plia avant de la mettre sur son canapé, il enleva ensuite sa cravate et s'assit afin de se relaxer un peu. Il ne remarqua qu'ensuite que Kuroko n'avait pas exécuté le moindre mouvement depuis son entrée entre ces murs.
« Viens t'asseoir. »
Leurs yeux se croisèrent et devant la dureté de ceux du réalisateur, Kuroko obéit. Il s'assit tout de même à une distance respectable de la célébrité et tint ses genoux fermement entre ses mains.
« J'ai une deuxième chambre, et je ne suis pas un détraqué sexuel. »
Kuroko soupira de soulagement, mais Akashi tiqua. Ce gamin avait vraiment cru les accusations de ces femmes vulgaires ? Il pesta suffisamment fort pour que Kuroko le remarque et s'excuse rapidement. Ce n'était pas le moment de l'énerver et de le faire changer d'avis alors qu'ils ne se connaissaient même pas. Il se dépêcha alors de présenter ses excuses auprès de son hôte qui n'avait eu de cesse de le fixer avec insistance. Une certaine gêne et un lourd malaise se développa à l'intérieur du jeune homme qui, pour fuir le regard d'Akashi, décida de regarder autour de lui son nouveau toit pour les prochains jours. Le salon donnait aussi sur la cuisine et de rares objets décoratifs montraient qu'une personne vivait entre ces murs. En comparaison, même sa chambre était plus décorée que tout cet appartement. Cet dernier était froid, sûrement aussi froid que son propriétaire qui ne semblait pas ressentir le besoin d'afficher quelques souvenirs sous son propre toit.
De son côté, Akashi laissa à son nouveau colocataire le temps d'observer son nouvel habitat. Il croisa ses jambes et son coude droit vint se superposer à celles-ci, sa main se joignant à son menton par la suite. C'était bien la première qu'il invitait quelqu'un chez lui Nijimura ; l'avait suivi un jour pour voir où il vivait et il avait ensuite fait le double de ses clés sans son autorisation. Toutefois, sans compter le cas spécial de Nijimura, personne n'avait jamais mis les pieds chez lui. Son assistant Mibuchi ne devait même pas savoir dans quel quartier résidentiel il pouvait habiter. Pourtant là, sous ses yeux hétérochromes était assis sur son canapé un lycéen tout à fait banal qu'il avait ramassé dans la rue. De plus, ce garçon n'avait pas le profil d'un adolescent rebelle qui aurait commis quelque chose d'illégal et qui ne pouvait donc rentrer chez lui. Cette fois-ci, Akashi n'hésita pas à soulever la question.
« Tes parents sont morts ?
Surpris par la question, Kuroko écarquilla les yeux. Son souffle fut même coupé par l'intervention du réalisateur qui s'impatientait de la réponse à venir.
« Soyons clairs dès le départ Tetsuya, quand je pose une question j'attends une réponse immédiate. Tes parents sont-ils morts ?
— Non, ils sont bien vivants. »
Par le silence qui s'ensuivit, il ne fut pas difficile de comprendre que le jeune homme ne désirait pas s'étendre sur le sujet. Akashi jugea alors une dernière fois de bas en haut la silhouette s'étant assise à ses côtés et soupira longuement. Sa main quitta son visage et il décroisa ses jambes, c'était le moment de passer aux choses sérieuses.
« Dis-moi maintenant pourquoi ça n'a pas marché tout à l'heure au speed dating, interrogea-t-il pendant que Kuroko le regardait à nouveau.
— Cela n'est pas bien difficile, vous ne savez pas parler aux femmes. Je vous ai déjà dit que vous étiez une personne cassante. Et puis, nous ne nous connaissons même pas, et pourtant vous vous permettez déjà de m'appeler par mon prénom. »
Les yeux d'Akashi se plissèrent, ce n'était jamais plaisant de recevoir des reproches en plein visage. De plus, le naturel que prenait ce garçon pour les lui formuler l'agaçait. Akashi se retenu de renvoyer ce garçon d'où il venait, puisqu'après tout il avait encore besoin de lui, et décida plutôt de poursuivre la conversation sur un autre terrain.
« Et du haut de tes seize ans, tu le saurais mieux que moi ? Emis-t-il avec une pointe de reproche dans sa voix.
— Oui. »
Décidément, ce garçon allait sérieusement lui taper sur les nerfs.
« Argumente, ordonna-t-il sèchement.
— Comme vous avez pu le constater de nombreuses fois, si vous vous attaquez à leur physique vous y risquez votre vie. Il ne faut jamais critiquer le physique d'une fille, et si elle vous demande : je n'aurais pas grossi ? Il faut que vous répondiez négativement. Même si elle a bien grossi, ça lui fera plaisir et elle ne s'énervera pas.
— C'est un mensonge.
— Parfois, il est préférable d'embellir la vérité que de se montrer sincère. »
Akashi fronça des sourcils. Il avait toujours entendu dire qu'il fallait se montrer sincère et honnête envers la gente féminine, être gentil et toujours répondre présent pour elle. C'était sûrement pour ces raisons qu'Akashi se montrait monstrueusement sincère avec elles, pour ne pas leur laisser le temps de croire à des faits erronés. Pourtant en ce moment même, ce garçon lui disait de faire le contraire. De ce fait, Akashi sut qu'il avait beaucoup à apprendre de ce garçon et surtout du fonctionnement des femmes.
Après s'être redressé, Akashi dirigea Kuroko jusqu'à sa chambre et lui indiqua qu'il pouvait utiliser l'armoire qui s'y trouvait pour ranger ses vêtements. Devant le regard embarrassé de Kuroko, Akashi comprit que les seules affaires dont disposait ce lycéen étaient ce qu'il portait. Le regard lourd d'Akashi et les yeux fuyants de Kuroko déterminèrent l'objectif des jours à venir. Finalement, Akashi quitta sa deuxième chambre tout en avertissant Kuroko sur un point incontournable.
« Nous passerons chez tes parents prochainement. »
L'utilisation d'un 'nous' surpris Kuroko qui suivit du regard le réalisateur qui retourna dans le salon préparer le repas. Cependant, une certaine angoisse prit le lycéen à la gorge. Il ressentit même une difficulté à amener de l'oxygène à ses poumons, et sentit alors contre son front et ses joues des gouttes de sueurs s'écouler. Il avait chaud et froid en même temps. Et le plus terrifiant était assurément le fait de savoir qu'il allait remettre les pieds chez ses parents en compagnie d'une célébrité.
Cette nuit-là, et bien qu'il avait tout le confort qui lui avait manqué pendant des jours entiers, Kuroko ne put fermer l'œil de la nuit. A travers les murs, il pouvait entendre les cliquetis réguliers des touches d'un clavier. Les faisceaux lumineux passant par l'entrebâillement du sol avec la porte lui prouvait qu'Akashi n'était pas encore couché et était resté dans le salon pour travailler. Kuroko soupira faiblement tout en fermant les yeux ; demain était un autre jour et son corps avait besoin de se reposer pour pouvoir subir ce qui l'attendait inévitablement. Rien ne retira toutefois cette angoisse logée au creux de sa gorge.
-x-x-x-
Son menton dans le creux de sa main, Kagami fixait le tableau sans vraiment y prêter attention. Des chiffres se perdaient parmi d'autres et formaient de la sorte des vagues à peine discernables par ses yeux carmin. Son esprit se trouvait ailleurs que dans sa salle de classe et son état attira le professeur à sa table, le lycéen semblait pouvoir dormir les yeux grands ouverts.
« Un peu de retenu, Kagami ! » S'écria l'enseignant en tapotant le crâne du lycéen avec son livre.
Aussitôt le rouquin se redressa et regarda autour de lui, reprenant pied avec la réalité. Son expression surprise exhibée aux yeux de tous fit rapidement rire ses camarades qui furent aussitôt repris par leur professeur. Finalement, le lycéen prit en sa possession son stylo et nota sur son cahier les formules qu'il n'avait pas écoutées. Son regard quitta pourtant la surface de son bureau pour lorgner derrière son épaule et regarder la place désertée. En apercevant le siège une fois de plus délaissé, les sourcils de Kagami se défroncèrent et le jeune homme replongea dans ses pensées. Kuroko avait des problèmes, il avait assurément plus besoin d'une épaule sur laquelle se reposer que jamais, et pourtant lui restait là. Il continuait d'aller en cours alors que Kuroko passait ses nuits dehors ; et bien qu'il aurait volontiers cohabité avec le bleuté dans son petit appartement, mais celui-ci avait refusé.
Selon lui, ses parents l'auraient tout de suite retrouvé. Les parents de Kuroko, Kagami les avait déjà rencontrés par hasard. Des personnes gentilles et agréables, au sourire aimable et à la personnalité simple. De ce fait, Kagami ne comprenait pas pourquoi Kuroko les fuyait et était prêt à passer ses journées entières à l'extérieur et dans le froid, plutôt que dans un doux foyer.
« On mange ensemble, Kagami ? »
Le regard sanglant du lycéen se tourna vers un de ses camarades de classe qui avait rejoint son bureau. Un acquiescement plus tard, Kagami se redressa et suivit le pas de Furihata et des deux autres. Ils rejoignirent d'autres de leurs amis qui patientaient déjà sur le toit de leur lycée. Une fois la petite troupe d'amis formée, plusieurs d'entre eux demandèrent des nouvelles de Kuroko à Kagami. Après tout, les sentiments de Kagami n'était un secret pour personne et son regard était bien trop révélateur. Le rouquin n'était absolument pas du genre discret ni même assez intelligent pour savoir nier les faits tout en paraissant crédible.
« Il n'a répondu à aucun de mes messages, il a dû laisser son portable chez lui, confia-t-il tout en mangeant son bentô.
— C'est étrange tout de même… Kuroko-kun est un élève sérieux, c'est mauvais pour lui d'être aussi souvent absent. »
Furihata ainsi que les autres regardèrent avec intérêt Fukuda qui venait de prendre la parole. Il n'avait pas tords puisque depuis la dernière fois qu'ils avaient vu Kuroko en cours, celui-ci avait loupé bien des examens ainsi que des cours importants. Quelques regards traînèrent ensuite en direction de Kagami qui devait être la personne la plus proche de Kuroko d'entre eux. Cependant, le rouquin était depuis longtemps plongé dans ses pensées. Sa main apportait par mécanisme la nourriture à sa bouche, son absence étant révélée par l'étincelle dans ses yeux qui s'était estompée pour laisser place à un regard vitreux.
Cette situation devait bien plus atteindre Kagami qui ne le laissait transparaître ; car après tout le jeune homme se sentait si impuissant et inutile que le soir tombé, il n'avait de cesse de s'insulter d'idiot incapable d'agir. Kuroko avait besoin de lui et lui continuait d'aller en cours comme si de rien n'était. Toutefois, il était impossible d'aider quelqu'un sans savoir ce qui pouvait lui être néfaste. Kuroko avait refusé de lui confier ce qui n'allait pas avec sa famille, et malgré son insistance Kuroko s'était détourné de lui pour continuer son chemin tout seul.
-x-x-x-
Un bâillement sortit d'outre-tombe fit se retourner d'innombrables personnes vers Aomine qui retira ses pieds du sommet de la table pour les poser à même le sol. Le jeune homme apporta sa main au niveau de ses yeux et essuya les larmes de fatigues qui s'y formaient, se grattant ensuite sa nuque tout en reportant son attention autour de lui. Des personnes en costard l'entouraient d'un coin comme de l'autre et l'observaient avec dédain. Bruyamment, Aomine pesta mais ne formula pas le fond de sa pensée. De toute façon lorsqu'il prendrait la tête de la société de son père, ces personnes qui aujourd'hui le regardaient de travers se trouveraient à sa botte.
A sa droite un mouvement attira derechef son attention. Ses yeux purent de la sorte discerner la fine silhouette de sa mère se redresser et fermer du bout de ses doigts le dossier qu'on lui avait confié au début de la réunion.
« Nous avons fini pour aujourd'hui, merci de votre participation. » Déclara-t-elle d'une voix suave.
Autour d'elle, des têtes hochèrent avant d'exécuter le même mouvement qu'elle. Petit à petit ces personnes en costard quittèrent la salle dont le mobilier consistait en une vaste table circulaire ainsi qu'en un tableau où il était possible de projeter des diaporamas. De son côté, Aomine se releva à son tour après que le dernier associé de la société ne soit sorti et lui emboîta le pas. Il n'avait qu'une envie : retourner dans sa chambre et faire une sieste, bien qu'il ait dormi durant toute la réunion déjà.
« Daiki. »
La voix lourde en répercussion de sa mère le dissuada de donner cours à ses envies, le faisant de la sorte s'arrêter pour ensuite relever son menton et regarder par-dessus son épaule. Aomine enfouit néanmoins ses mains dans les poches de son pantalon et attendit que le savon soit passé pour ensuite s'en aller. Après tout, il était le fils unique d'une des plus importantes familles du Japon. De plus, ses parents étaient maintenant trop âgés pour fournir un nouvel héritier. Quoiqu'il puisse faire, son avenir était déjà tout tracé.
« Si tu ne prends pas plus au sérieux ta situation, nous allons devoir sévir avec ton père.
— Hm. Faites donc… »
Aomine n'attendit pas plus et quitta à son tour la salle de réunion. Il n'avait pas peur de ses parents ni même des répercussions que son attitude pourrait avoir sur lui ; après tout il était important. Personne ne pouvait le battre ni même prendre sa place dans la société judiciaire tenue par son père. En chemin pour retrouver sa chambre, la silhouette de son amie d'enfance se dessina sur le mur blanc auquel elle était appuyée.
Lorsque les yeux de Momoi discernèrent la présence d'Aomine, la jeune fille se redressa rapidement et étira un large sourire avant de se mettre à courir pour rejoindre son ami. Contre sa poitrine généreuse se trouvaient les devoirs qu'elle venait apporter à son camarade absent pour des raisons professionnelles.
« Mais comme je savais que tu n'allais pas y prêter attention, je t'ai marqué pleins d'annotations pour les réussir en un clin d'œil. Même un enfant de primaire les réussirait ! »
Le doux sourire de son amie détendit Aomine qui prit les papiers en main et se remit en route avec à ses côtés cette fois-ci, une personne qui pensait à son bien-être. Devant l'obscurité des lieux puisque la fenêtre était restée fermée, les narines de Momoi frémirent devant l'odeur de fauve qui persistait entre ses quatre murs. Elle se dépêcha donc d'ouvrir les volets en grand et laissa la vitre ouverte afin d'aérer pendant qu'Aomine pestait dans son coin.
Après avoir déposé les papiers fournis par Momoi, Aomine enfila une veste et quitta sa chambre. Finalement, il n'avait plus envie de dormir et préférait sortir en compagnie de son amie. Le fait de voir Aomine s'habiller pour sortir suffit par ailleurs à la jeune fille pour comprendre sans que le bleuté n'ait à dire un mot. Leurs nombreuses années passées ensembles, inséparables, leur avaient au moins permis de se comprendre sans utiliser de mots. Momoi lui emboîta alors le pas avec le sourire aux lèvres, mais avant qu'ils ne parviennent à atteindre les portes leur permettant de rejoindre l'extérieur une voix recouvrit les lieux. Une paire de talons prit ensuite la relève et Momoi frissonna tout en se retournant, apercevant de la sorte la mère d'Aomine accompagnée d'un homme habillé sombrement. Une paire de lunettes teintées masquaient la couleur de ses yeux. De cette façon, seuls ses cheveux blonds ressortaient par rapport à sa tenue obscure.
« Attendez. L'agent Wakamatsu vous conduira en ville et vous ramènera pour dix-neuf heures. »
Aomine se retourna et jugea mauvaisement du regard le nouvel arrivant qui tressaillit devant le regard animal auquel il devait faire face. A ses côtés, Momoi regarda la montre accrochée autour de son poignet et constata alors qu'ils n'avaient qu'une heure devant eux. De son côté, la mère d'Aomine ne craignit aucunement le regard jeté par son fils. Après tout, elle avait le même. Cette femme releva alors son menton avant de se détourner et prévenir son employé que si jamais son fils ne revenait pas à l'heure indiquée, il n'aurait à remettre les pieds dans cette maison. Wakamatsu déglutit faiblement avant de reporter son attention sur Aomine qui avait déjà quitté la maison.
Se mettant alors à courir pour retrouver le fils de cette femme, Wakamatsu le retrouva en train de dépasser le portail alors qu'une voiture toute prête pour cette sortie les attendait déjà dans la cour. Sa voix s'éleva alors pour retenir le basané qui était suivi de près par Momoi dont il avait attrapé la main pour la traîner après lui.
« Dai-chan… nous devrions monter dans la voiture de cet homme, il risque sa place à cause de ton attitude, souffla Momoi qui trottinait derrière Aomine.
— Rien à foutre. »
La réponse instantanée de son ami déplut à Momoi qui regarda furtivement derrière elle. Elle put ainsi voir le pauvre employé courir pour tenter de les rattraper tout en les appelant bruyamment. De par son intérêt pour l'agent de la famille Aomine, Momoi ne fit pas attention à où elles mettaient les pieds. De cette façon, une pierre put aisément s'y glisser et la faire chuter la tête la première. Son genou frotta douloureusement contre le macadam du trottoir. Aomine fut rapidement déséquilibré par la chute de son amie, mais il parvint tout de même à retrouver son équilibre tandis que Wakamatsu profita de la situation pour accélérer son allure et ainsi rejoindre les deux adolescents.
« Si vous m'aviez écouté, votre amie n'aurait pas été blessée. » Se permit-il en s'agenouillant pour inspecter la plaie de Momoi.
Aomine jura et contracta ses poings dans l'idée de frapper ce crétin de première. Seulement, l'intervention de Momoi l'interpela et l'arrêta dans son intention malfaisante. De cette façon, les yeux de la jeune fille eurent raison de lui et il l'aida même à se relever pour ensuite rejoindre la voiture prêtée pour leur sortie. A l'intérieur de celle-ci, Wakamatsu sortit du coffre la trousse de premier secours et désinfecta la blessure de la jeune fille pendant qu'Aomine s'assis et boucla sa ceinture. Son attention se prêta ensuite sur l'extérieur qu'il observa d'un œil absent par la vitre teintée dont disposait le véhicule.
La plaie pansée, Wakamatsu releva son regard pour apercevoir le profil ennuyé du fils de l'imposante famille Aomine. Au plus profond de lui-même, il sut que jamais il ne pourrait s'entendre avec un tel gosse imbu de lui-même qui du fait de son statut élevé ne prêtait plus attention à ce qui pouvait l'entourer. Le jeune agent contracta alors sa mâchoire avant de se redresser et monter dans la voiture. Malheureusement pour lui, il avait besoin de ce job. Entourant le volant par ses mains, Wakamatsu jeta un dernier coup d'œil à l'enfant de la famille Aomine avant d'appuyer sur l'accélérateur et permettre au véhicule de s'élancer.
Jamais un enfant qui était né avec une cuillère en or dans la bouche ne pourrait comprendre les aléas de la vie d'un simple et bon citoyen. Honnête et droit.
