Bonjour tout le monde, j'espère que vous allez bien !
Dans ce chapitre, vous aurez le plaisir, ou non, de rencontrer les parents de Kuroko Tetsuya, tout en étant en compagnie d'Akashi. Si c'est pas beau tout ça... ;) Comme d'habitude, j'espère que ce chapitre vous plaira !
Emy-nee : Pour les âges des personnages c'est très simple = Akashi 23 ans ; Kuroko Tetsuya 16 ans (pareil que Kagami et tous leurs petits camarades) et Kise ainsi qu'Aomine auraient 17 ans (pareil pour Momoi), car j'aime bien le chiffre 17.
Et je pense que la langue française est si compliquée car depuis la nuit des temps, l'esprit humain est masochiste. Nan mais sans dec t'as vu la conjugaison du verbe "mouvoir" ? "Je mus" au passé simple, ça me fait trop penser à un serpent, donc je te laisse imaginer la scène qui se déroule dans ma tête. Bref, la conjugaison, c'est terrible.
Laura-067 : Oh oui crois-moi, Wakamatsu va prier pour que Momoi soit toujours là xD Surtout que ses tourments ne font que commencer, je peux te le promettre Aomine va lui en faire voir de toutes les couleurs !
Riddikuluss : Tu vas rire alors quand Akashi va rencontrer Murasakibara et que bien sûr, il aura le droit à son petit Aka-chin ! Bien sûr qu'il ne sera pas épargné voyons. D'ailleurs je sens qu'à la fin de cette fiction tu seras musclée comme une athlète car tu sais... c'est pas fini pour l'éducation des femmes à Akashi par Kuroko-sensei ! Ça ne fait que commencer même x)
Sinon merci beaucoup pour vos review, elles me font toujours aussi plaisir ! A nouveau j'espère que ce chapitre 5 vous plaira et n'hésitez pas à me laisser votre avis ;)
Bonne lecture !
Le papillon
Scène 5
Les enfants sont les personnes les moins bien comprises de la terre,
et c'est parce que la terre est gouvernée par des grandes personnes qui ont oublié qu'elles furent aussi des enfants.
Julien Green.
Le lendemain matin, Kuroko se réveilla avec cette même angoisse qui n'avait pas su le quitter de la nuit. Le réveil disposé sur la table de chevet lui indiquait dix heures tapantes. Kuroko couvrit son visage avec les couvertures et soupira longuement pour essayer de dissiper les battements irréguliers de son cœur. Ses mains se resserrent autour des tissus pour camoufler ses tremblements. A tous les coups Akashi devait travailler le samedi, il avait donc encore du temps devant lui. Kuroko essayait de la sorte de se rassurer par tous les moyens possibles et inimaginables, inventant des possibilités plus farfelues les unes que les autres.
Une voix trancha pourtant le fil de ses pensées comme une paire de ciseaux couperait un seul et même lien en deux.
« Si tu es réveillé, lève-toi. »
Kuroko écarquilla tout d'abord les yeux avant de se redresser vivement. Il n'avait pas entendu la porte s'ouvrir et craignait le pire ; et il eut entièrement raison puisqu'il découvrit Akashi assit sur une des chaises dont disposait la chambre et en vue de sa position, le réalisateur devait être assis là depuis un bon moment.
« Pourquoi vous ne m'avez pas réveillé ? Demanda-t-il d'une voix plus rauque qu'à l'accoutumée, soulignant le fait qu'il se soit réveillé depuis peu.
— Je comptais utiliser un vers d'eau, mais mon assistant m'a appelé. Maintenant lève-toi. »
Intérieurement, Kuroko remercia cet assistant dont il ne connaissait pas le nom. Il passa ensuite une main dans ses cheveux pour coiffer un minimum sa chevelure rebelle et retira ensuite les couvertures de son corps. Pendant ce temps, Akashi se redressa et entreprit le chemin de la sortie pour rejoindre son salon. Il s'arrêta néanmoins avec la poignée dans le creux de sa main.
« J'ai disposé des vêtements propres dans la salle de bain, prépare-toi. J'ai aussi appelé tes parents, ils t'attendent. »
Le cœur de Kuroko rata plusieurs battements avant de complètement s'arrêter. Son cerveau cessa de fonctionner et son souffle se coupa, comme si le corps du jeune lycéen s'était mis en veille pour mieux démarrer par la suite. Et le démarrage fut des plus difficiles ; Kuroko eut du mal à respirer et sa respiration bruyante intrigua Akashi qui se retourna pour voir l'adolescent en train de suffoquer. Ayant apporté une de ses mains au niveau de sa poitrine, Kuroko tenta de réguler son souffle tandis que dans le coin de ses yeux des larmes se formaient.
« Tes parents te battaient ? »
La soudaine prise de parole d'Akashi attira le regard du lycéen dans sa direction, qui heureusement reprit son calme petit à petit.
« Ils n'ont jamais levé la main sur moi, sauf quand je le méritais, y répondit dans un semblant de calme Kuroko.
— Alors qu'est-ce qui te met dans cet état ?
— Sauf votre respect, mes problèmes familiaux ne vous regardent pas. Je ne répondrais donc pas à votre question. »
A ces mots, Akashi s'énerva. Il pourrait aisément obliger ce garçon à lui répondre en usant de la menace ou bien de la force ; cependant il savait que rien ne retenait ce garnement de quitter son appartement et retourner dans la rue, et Akashi avait besoin d'un regard extérieur pour son prochain film. En soit il avait beaucoup plus à perdre que Kuroko.
Au final, Akashi quitta la chambre de Kuroko et avisa son téléphone posé sur la table basse. Mibuchi l'avait appelé pour le tenir au courant de l'avancée des travaux du matin et des discussions avec les nombreux producteurs et acteurs, mais il devait au plus vite rejoindre le plateau pour clôturer ce projet. En terminant ce film il pourrait davantage se consacrer à son nouveau projet et de la sorte utiliser au maximum la présence de ce garçon dans son appartement, et ainsi le faire partir au plus vite. Peu de personnes osaient lui tenir tête et refuser de répondre à ses questions, hormis Nijimura, Akashi ne sut définir une autre personne qui lui tiendrait tête. Même son assistant courbait la tête quand il haussait la voix.
Akashi pesta faiblement avant de prendre en main son portable et rappeler le dernier contact qu'il avait eu au téléphone.
« Un problème, Sei-chan ? Lui répondit aussitôt une voix après la deuxième sonnerie.
— Je viendrai plus tard, dis à Eiji de prendre les rênes. »
Sans en dire davantage, Akashi raccrocha et jeta un coup d'œil vers la salle de bain où il entendait l'eau s'écouler. De son côté, Mibuchi se dirigea vers le producteur principal de ce film et l'avertit des propos tenus par Akashi. Les yeux écarquillés, Shirogane en sourit rapidement et se rapprocha des acteurs restants qui eurent la même réaction. Une séance de tournage sans le redoutable réalisateur était comme une partie de plaisir ; ils pouvaient faire leur métier tout en appréciant le fait de jouer sans une pression accablante sur leurs épaules. En retrait, Mibuchi vit tout le personnel s'agiter avec entrain. Agitant sa tête de droite à gauche, il plaignit intérieurement l'une de ses idoles et se remit à son tour au travail.
Quelques minutes plus tard, Kuroko sortit de la salle de bain avec de nouveaux vêtements. Evidemment, ces derniers appartenaient à la garde-robe d'Akashi et pour une fois il ne s'agissait pas d'un costard. Ainsi sa tenue se composait d'un T-shirt noir et d'un pantalon délavé, fort heureusement ces deux-là étaient tout juste à sa taille. Kuroko retrouva par la suite Akashi dans le salon et l'intérêt prêté par le réalisateur le gêna légèrement.
« Merci pour les vêtements. » Souffla-t-il tout en se penchant vers l'avant.
Akashi sonda du regard Kuroko avant de se détourner et ranger son portable dans la poche de son pantalon. Il attrapa ensuite dans l'entrée les clés de son appartement et ce fut le signal, Kuroko lui emboîta rapidement le pas en sentant l'énervement du réalisateur. Dans les prochaines minutes, Kuroko devina qu'il allait devoir se montrer encore plus transparent que d'habitude et surtout ne pas dire un seul mot. En montant toutefois dans le taxi qui allait les amener chez ses parents, Kuroko se demanda comment Akashi allait faire.
La réponse à sa question vint instantanément quand le réalisateur donna son adresse exacte au chauffeur qui aussitôt fit avancer son véhicule sur la route. Les sourcils relevés, Kuroko hésita à s'adresser à Akashi. Face au regard interrogateur du lycéen, Akashi le regarda du coin de l'œil avant de répondre à sa question muette.
« Tes parents tiennent une librairie non ? Ce n'était pas bien difficile d'obtenir leur adresse. »
Les poings de Kuroko se contractèrent autour de son pantalon face à l'indiscrétion dont avait fait preuve Akashi. Est-ce que toutes les personnes influentes et aisées se comportaient ainsi avec leur entourage ? De sorte qu'ils se fichaient royalement de ce que les autres, d'un autre rang social qu'eux, puisse penser ou bien ressentir de leurs agissements ; Kuroko était sûr que si la situation était inversée, que si Akashi avait été à sa place, il n'aurait jamais accepté une telle situation. Cela révulsait Kuroko qu'il puisse tout se permettre sans une once de honte. Toutefois, le fait de pouvoir dormir dans un lit bien chaud et être nourri étaient deux facteurs bien importants pour lui dorénavant. Ainsi Kuroko continua de serrer entre ses mains le tissu de son pantalon tout en regardant le sol de la voiture, ruminant en silence tandis qu'Akashi regardait le paysage défiler à travers la vitre. Akashi était loin de se douter que son attitude blessait le jeune garçon assis à sa droite, et à vrai dire il avait mieux à penser.
En effet, le rouquin s'imaginait diverses manières qui expliqueraient l'attitude présente de Kuroko. Si ce garçon n'était pas battu, alors qu'est-ce qui pourrait le mettre dans un état pareil ? Ayant toujours eu l'habitude de malmener son esprit, Akashi prenait un malin plaisir à échafauder des théories et ensuite en peser le pour et le contre. Et puis de toute façon, dans le pire des cas il n'aurait qu'à soulever la question auprès des concernés pendant que Kuroko irait dans sa chambre récupérer des affaires. Un rictus s'étira sur le coin de ses lèvres, il était bien amusé par la tournure des événements.
Une demi-heure dut sûrement passer avant que le chauffeur ne s'arrête en annonçant la fin de son trajet, Akashi lui ordonna de les attendre sur le bas-côté pour ensuite les ramener. En sortant ensuite du véhicule, Akashi se retrouva nez à nez avec la façade d'un bâtiment délavée par le temps ; l'enseigne de la librairie avait de nombreuses fois été rattachée comme le témoignait les nombreux fils enroulés les uns sur les autres. Se rapprochant de la porte d'entrée, il nota néanmoins que cette fois-ci Kuroko ne suivit pas son pas. Regardant alors par-dessus son épaule, Akashi vit le garçon sur la chaussée opposée en train de se triturer les mains et le regard perdu dans le vague. Quelque part, Akashi ressentit de la pitié pour cet enfant terrifié à l'idée de retourner chez lui.
« Tetsuya, viens. »
L'appel du réalisateur eut le mérite de redescendre Kuroko sur terre. Le jeune homme visualisa de la sorte Akashi à demi tourné dans sa direction, l'intonation de sa voix n'ayant rien d'un ordre ou bien même d'une menace. Pour la première fois sûrement depuis leur rencontre, le réalisateur n'usait pas de son importance pour communiquer avec lui. La main tendue par Akashi termina même de rassurer étrangement Kuroko dont le pied droit se décolla du sol pour avancer, rapidement suivi par son confrère.
« De toute façon, quoique fasse tes parents je suis là. »
C'était assurément la première fois que Kuroko entendait la voix suave d'Akashi Seijūrō ; puisque ce dernier n'aurait aucune raison de parler de la sorte aux journalistes et que dans son travail il était assurément conseillé de se montrer ferme. Cette intention de la part du réalisateur habituellement si froid mit Kuroko dans le trouble. Il était pourtant énervé quelques secondes auparavant, mais c'était comme si cet épisode avait disparu de son esprit. De plus, savoir Akashi comme un allié l'apaisait énormément.
Dorénavant arrivé à sa hauteur, la main d'Akashi se posa contre son dos et l'invita à toquer à la porte de chez lui. Sa famille habitait au-dessus de la petite librairie qu'elle tenait, des appartements y étant proposés. Kuroko amena donc sa main à la porte tout en retenant son souffle. Cela faisait une semaine qu'il avait quitté cette librairie, une semaine qu'il avait rompu les contacts avec ceux qui l'avaient mis au monde. Une semaine aussi qu'il ne l'avait pas vu.
Brusquement, la porte s'ouvrit avant même que Kuroko n'ait à toquer ; le regard agrandit par la surprise d'Akashi fut témoin de la chute de Kuroko qui tomba à la renverse après qu'un objet non identifié se soit jeté sur lui. Des aboiements répondirent ensuite au réalisateur qui se décala pour assister à la scène qui aurait pu se montrer touchante si seulement il n'avait pas été surpris quelques secondes de cela ; un chiot reposait dorénavant sur le torse de Kuroko qui bataillait vainement pour tenir loin de son visage l'animal.
« Milles excuses Akashi-sama, en entendant vos voix il s'est précipité à l'extérieur ! »
L'entente de la voix féminine refroidit considérablement Kuroko qui se redressa aussitôt, ses bras entourant le corps du petit animal qui continuait de lécher chaque parcelle de peau qu'il pouvait dégoter. Sa queue remuait comme jamais et fouettait l'air présent autour de lui. Pour sa part, Akashi identifia soigneusement la jeune femme qui se présentait à lui en de nombreuses courbettes ; ses cheveux bruns attachés en un chignon défait par les nombreux mouvements, caressaient par moment le haut de ses épaules. Les rougeurs présentes sur ses joues mettant en valeur ses yeux bleus.
« Mais entrez donc, nous vous avons préparé du thé pendant que Tetsuya ira prendre ses affaires. »
La mère de Kuroko vint se rapprocher de son fils et caressa brièvement sa joue par le dos de sa main ; pourtant ce simple contact qui paraissait d'une tendresse touchante brûla Kuroko comme si un fer rouge avait été apposé contre sa peau pour le marquer, lui la bête, l'anomalie, et le faire savoir à tout le monde. Une grimace s'étira de ce fait sur son visage et son chien vint lécher sa joue maltraitée comme s'il avait deviné ses pensées, abreuvant par sa salive animale le toucher de cette femme qui était corrosif pour la peau de Kuroko.
Sans autre cérémonie, Kuroko ouvrit la marche et monta aussitôt l'escalier pour rejoindre sa chambre. Il ne prit aucunement le temps de saluer les personnes présentes dans le salon, rassemblées évidemment pour voler un peu de temps au célèbre réalisateur. La mère de Kuroko convia ensuite Akashi à entrer en se décalant et le dirigea vers la pièce conviviale où Akashi découvrit de nombreuses têtes nouvelles de multiples âges. Un homme d'âge mûr avança sur la table la théière tandis qu'une vieille dame flattait le siège d'une chaise vide, sûrement destinée pour lui. Le fait d'être tant attendu et pressé pour s'asseoir le fit ressentir un certain malaise, ou plutôt un certain agacement. Ces personnes ne faisaient pas exception au bas peuple ordinaire ; ils se ramassaient tous autour d'une personne qui avait su se faire un nom.
« J'espère que Tetsuya ne vous pose pas trop de soucis, s'enquit l'homme de la maison pendant que sa femme versait du thé fumant pour le réalisateur.
— Il répond à mes questions et j'apprends beaucoup, répondit-il simplement en prenant ensuite en main la tasse offerte.
— Attendez de voir cela dans deux ou trois jours, les mauvaises habitudes reprendront rapidement le dessus. »
Le sourire faux de cette femme intéressa Akashi qui repensa par ailleurs à ses propos tenus ultérieurement. Cette mère n'avait pas revu son fils depuis une semaine, n'avait même pas pris contact avec lui, et ne lui avait même pas sauté au cou lors de leur arrivée. Le chien semblait même avoir plus de considération pour Kuroko que ses propres parents. Elle n'avait même pas cherché à savoir si son fils allait bien ou non. En comparaison, le père d'Akashi était l'incarnation d'un ange. Cette idée amusa Akashi dans le mauvais sens du terme. Le réalisateur parvint gracieusement à masquer son expression en buvant le breuvage offert par cette famille qui semblait ignorer l'existence de leur enfant.
« Akashi-kun, j'ai terminé. »
L'interpelé se retourna pour voir apparaître Kuroko contre l'embrassure de la porte, un énorme sac sous son épaule droite. La tête du chiot dépassait tout juste de ce sac et il aboya par ailleurs devant l'intérêt prêté par le rouquin. Kuroko avait en effet fait au plus vite afin de regrouper le maximum de vêtements propres et d'affaires personnels pouvant lui être utile dans les prochains jours, et ainsi éviter de repasser par ici.
« Pense à ne pas embêter Akashi-sama, Tetsuya. Il a été assez gentil pour te récupérer alors remercie le comme il le faut. » Conseilla sa mère tout en se rapprochant de son fils.
Sa main vint rapidement s'emmêler dans les cheveux de Kuroko qui se dégagea aussitôt de son emprise, Akashi nota d'ailleurs que cette femme perdit aussitôt son sourire devant l'attitude de Kuroko qui la tournait en ridicule devant une personne si importante. Un air mauvais s'empara du visage hideux de cette personne qui contractait au même instant ses poings tandis que Kuroko priait pour partir le plus rapidement possible et mettre de la distance entre lui et ces personnes. Pourquoi il était revenu déjà ? Son état mental actuel et la panique qui montait graduellement firent qu'il en avait oublié la réponse, sa respiration commençant à s'accélérer tandis qu'à ses côtés son chien couchait ses oreilles sur le côté. Akashi décida alors d'intervenir en brisant cette mauvaise ambiance d'un grincement des pieds de sa chaise sur le parquet. Il se leva et alla aussitôt rejoindre Kuroko, coupant de la sorte le fil des pensées de cette femme et surtout ceux néfastes pour lui-même de Kuroko.
« Je vous remercie pour le thé, mais nous avons d'autres choses à faire. Votre fils est entre de bonnes mains dorénavant. »
Appuyant à nouveau contre le dos de Kuroko pour l'intimer à avancer, ce dernier ne se fit par prier et se dirigea d'un pas actif vers la sortie. Akashi ne se retourna aucunement pour voir une dernière fois cette famille, dorénavant désintéressé par elle. Une fois de retour à l'extérieur, Kuroko s'emplit les poumons d'air frais jusqu'à calmer son souffle et il rouvrit uniquement les yeux après l'aboiement de son chien qui tira par ailleurs le rouquin de ses pensées. Il rencontra immédiatement le regard de Kuroko qu'il nota comme suppliant, bien qu'il n'y ait rien de changé en soit dans ses yeux.
« Certaines femmes aiment beaucoup les hommes qui possèdent un chiot. » Essaya aussitôt Kuroko.
Les sourcils d'Akashi se froncèrent. Il se souvint néanmoins d'articles qu'il avait pu survoler le temps d'un repas. Ce garçon avait raison : des clubs de rencontres existaient pour les maîtres de chiens après tout. Il acquiesça alors pour accepter la présence du chien dans son appartement. Surpris d'avoir réussi, Kuroko finit par étirer un discret sourire du bord de ses lèvres.
« Vous pourrez alors m'accompagner lors des promenades, ça vous permettra de rencontrer de nouvelles personnes et d'approfondir votre scénario.
— Pour rencontrer des personnes qui n'en voudront qu'après mon argent ? Réagit Akashi déjà agacé par la situation future.
— Nous ne sommes pas tous comme ça.
— Tes parents ne sont assurément pas l'exception à la règle, le contredit-il.
— Mes parents sont comme ils sont… mais les personnes avares et désagréables comme vous ne sont pas non plus des plus agréables à vivre. »
Akashi assassina du regard Kuroko qui ne le regardait déjà plus, fixant un point devant lui sans se soucier de l'important réalisateur à sa droite. Intérieurement alors, Akashi se promit de faire ravaler tôt ou tard les paroles de ce maudit garnement. Toutefois, il allait attendre la meilleure situation pour renvoyer la perche ; ce moment où l'adolescent sera au plus bas émotionnellement, afin de le plonger davantage dans les ténèbres et ainsi lui infliger le coup de grâce. A ces pensées malsaines, Akashi étira un sourire mauvais ne présageant rien de bon. Il était déjà assez bien gentil d'héberger chez lui un inconnu et son chien, il n'allait pas en plus se laisser marcher sur les pieds sans y répondre.
Après tout, il était le grand Akashi Seijūrō et il en valait de sa prestigieuse réputation. Il monta ensuite avec Kuroko dans le taxi qui les avait attendus comme convenu, et Kuroko se rendit rapidement compte que le chemin emprunté par le chauffeur n'était pas celui les ramenant à l'appartement du réalisateur.
-x-x-x-
Entouré par les caméras et le personnel, Mibuchi Reo surveillait le jeu des acteurs et le travail des techniciens. Il fallait veiller à la bonne luminosité de chaque plan, à la rotation parfaite des caméras et une autre multitude de détails aussi imperceptibles/minuscules qu'importants. Les yeux plissés, Mibuchi faisait attention au moindre détail à la place de son employeur : Akashi Seijūrō. Celui n'était pas du genre à prendre des assistants, et encore moins des stagiaires, pourtant il avait réussi à se faire une place. Akashi lui avait permis de travailler à ses côtés et d'apprendre avec le meilleur. Mibuchi savait donc qu'il n'avait pas le droit à l'erreur et qu'Akashi pouvait ruiner sa carrière avant même que celle-ci ne démarre, de plus en vue de son jeune âge il n'avait pas encore ces relations qui pourraient lui permettraient de tenir tête au le rouquin.
« Reo, je suis de retour. »
La simple énonciation de son prénom suffit à lui faire comprendre qui s'adressait à lui. Un immense sourire vint accompagner son mouvement de tête pour voir apparaître sous ses yeux la silhouette du grand réalisateur. Ses sourcils se froncèrent cependant en remarquant ce garçon qui suivait en retrait les pas d'Akashi, un gros sac sous le bras d'où dépassait la tête d'un chiot.
Autour d'eux, les acteurs terminèrent leur scène et quittèrent le plateau. Ils savaient que l'arrivée de leur patron pour ce film allait entraîner une petite réunion sur les choses faites au cours de cette matinée, des scènes allaient assurément être rejouées pour qu'Akashi soit sûr de la validité de celles-ci. Plus d'un d'entre eux soupira tout en s'éloignant pour grignoter et boire quelque chose avant de se remettre au travail. L'ambiance ainsi que le travail en lui-même n'allaient plus être les mêmes maintenant qu'Akashi Seijūrō était de la partie.
« Sei-chan ! Bon retour parmi nous. » S'extasia Mibuchi en sautant de son siège pour rejoindre le réalisateur.
Mibuchi se rapprocha de la sorte d'Akashi mais aussi de Kuroko qu'il fixa intensément dans les moindres recoins. Kuroko sentit par ailleurs une certaine animosité se dégager du corps de ce grand type aux longs cheveux ébène. Ses yeux céruléens soutinrent cependant ceux de ce jeune homme qui semblait autorisé à surnommer le réalisateur, puisqu'Akashi avait repris quelques jours plus tôt Kise lorsqu'il l'avait appelé Akashicchi.
« Qui c'est, Sei-chan ? Finit par demander Mibuchi après qu'Akashi ait sondé le plateau de tournage du regard.
— Rien d'important. Les scènes sont-elles concluantes ? »
L'attention de Mibuchi ne quitta pourtant pas Kuroko alors qu'il répondait au rouquin. Akashi s'avança ensuite pour rejoindre Shirogane et s'entretenir avec lui pendant que Mibuchi fixait toujours Kuroko qui regardait autour de lui, c'était la première fois qu'il était au cœur d'un plateau où un film était en train d'être tourné. De plus, ce film n'était pas de n'importe qui mais bel et bien du célèbre Akashi Seijūrō. Kuroko pensa alors à Kise qui aurait sûrement tout donné pour être à sa place en ce moment même, et cette simple pensée amusa le jeune homme bien que son visage n'en laissa rien transparaître.
« Qui es-tu pour Sei-chan ? »
La voix menaçante de ce Reo surprit un instant Kuroko qui se tourna pour lui faire face. Un sourire se présentait à lui, comme pour le rassurer et le mettre en confiance seulement Kuroko lut quelque chose de dangereux dans le fond des yeux de ce garçon. Ce type n'était pas quelqu'un de gentil, il en était certain. Aussi sa poigne autour de la lanière de son sac se resserra bien que personne n'ait pu le voir. Dans le sac, son chiot agitait énergiquement sa tête à droite comme à gauche devant tant de monde autour de lui. Sa queue battait l'air avec envie.
« Il m'héberge dans son appartement et en échange je l'aide pour son prochain film, révéla-t-il simplement.
— L'aider ? Questionna Mibuchi à qui l'idée paraissait bizarre.
— Oui. Akashi-kun ne semble pas habile avec la romance. Je ne compte pas abuser de son argent ni de sa réputation. »
Kuroko avait préféré mettre ces points au clair avec cet homme qui paraissait proche du réalisateur, puisque celui-ci ne lui disait vraiment rien lorsqu'il utilisait son surnom. Devant l'air sceptique de Mibuchi, Kuroko n'ajouta pourtant rien. Il n'avait pas à se justifier en face de cette personne qu'il ne connaissait même pas. Néanmoins, Mibuchi termina par étirer un large sourire qui laissa Kuroko impassible. Sa main large vint ensuite se poser sur l'épaule du lycéen qui releva légèrement son menton.
« Tu ne seras ni le premier ni le dernier à y avoir succombé, le fait d'avoir du pouvoir à disposition a toujours fait ressortir le côté mauvais des hommes. »
Sur ces mots porteurs de sagesse, Mibuchi quitta Kuroko pour rejoindre Akashi et Shirogane. Ils discutèrent ensembles des scènes à refaire et ces dernières revirent bientôt le jour devant les yeux émerveillés de Kuroko qui assistait en avant-première à ce film qui laissait une multitude de personnes impatientes de le voir au cinéma. A nouveau, Kuroko pensa à Kise et se promit de lui faire part de ses impressions si un jour ils se retrouvaient.
Toutefois, Kuroko fut surpris par toutes les prises de parole d'Akashi. Les mots crus utilisés de sa part ne l'étonnèrent guère, cependant Kuroko fut choqué de le voir s'adresser de la sorte à ces acteurs de mérite et pour la plupart grandement appréciés par le public. Des regards méchants et assassins se dirigeaient sur le réalisateur, mais aucun mot ne sortit de leur gorge. Tous les gardèrent bien soigneusement à l'intérieur de leur âme, mais cela ne changeait en rien le fait que tous ne portaient absolument pas dans leur cœur le réalisateur. Et Kuroko pensa au fait que si Akashi continuait de la sorte, plus aucun artiste ne voudrait jouer pour lui. Peut-être devrait-il lui en toucher deux mots, mais est-ce qu'Akashi l'écouterait ? Il n'avait pas demandé sa coopération pour cela ; et il lui répondrait sûrement qu'il connaissait mieux son métier que lui.
De plus, les mots tenus par ce Reo lui revinrent en mémoire. Il n'était pas ce genre de personne et ne comptait pas le devenir, seulement Akashi le pensait-il aussi ? Après tout, il disait bien que ses parents l'étaient. Et puis Akashi avait déjà la gentillesse de l'héberger et le nourrir alors qu'ils n'appartenaient aucunement à la même famille et surtout, ils ne se connaissaient pas. Cependant, ne pouvait-il pas essayer de faire plus et ainsi faciliter la vie d'Akashi, en préparant à manger par exemple.
Kuroko soupira longuement sous le regard attentif de Mibuchi assit aux côtés d'Akashi qui était concentré sur ce qui se déroulait sous ses yeux. Le couinement bruyant de son chiot réveilla Kuroko qui laissa traîner sa main entre ses deux oreilles. Il n'avait plus qu'à en parler à Akashi et découvrir de la sorte comment se rendre plus utile.
-x-x-x-
En sortant de son lycée, Aomine et ses amis décidèrent de traîner dans les salles d'arcades afin de décompresser de leur journée. Regroupés autour du célèbre basané de la famille Aomine, ce dernier se décomposa pourtant très rapidement quand son regard électrique croisa celui exaspéré de sa baby-sitter attitrée depuis quelques jours. Assis sur le capot de sa voiture de service, Wakamatsu luisait dans son beau costume fournit par ses employeurs. Plusieurs lycéens s'étaient retournés et certains le fixaient encore puisque la superbe voiture tranchait avec l'univers de ce lycée public. C'était à se demander ce que faisait Aomine Daiki dans un lycée aussi facile d'accès et sans histoire.
Aomine décida alors de feindre la présence de Wakamatsu et poursuivit son chemin en se servant des autres lycéens pour camoufler sa présence et rejoindre les salles d'arcades en compagnie de ses amis. Décidément sa mère ne plaisantait pas cette fois-ci en le prévenant qu'ils allaient sévir, mais Aomine s'en fichait. Ce n'était pas ce péquenaud qui allait lui dicter sa façon de modeler son emploi du temps. Vivement toutefois, il entendit la voix injurieuse de son chauffeur et décida alors de presser le pas. De son côté, Momoi voyait s'éloigner son ami d'enfance en bousculant bon nombre de personnes. Elle n'essaya en rien de le retenir ou bien encore de le raisonner et l'observa plutôt continuer sa traversée où finalement leurs camarades s'écartaient pour le laisser passer et barraient plutôt le chemin à Wakamatsu qui jura plus bruyamment. De la sorte, Aomine eut rapidement fait de dépasser Wakamatsu.
Au final, Aomine se retrouva seul en ville. Et avant de s'en rendre compte, il avait été certain que ses camarades de classe avaient suivi son pas actif et l'auraient donc suivi. Regardant autour de lui, le jeune homme dut réaliser qu'il était dorénavant seul.
« Fais chier. »
Il enfouit ses mains dans les poches de son pantalon et décida tout de même d'aller dans la première salle d'arcades qui se présenterait à lui. Après tout, il avait distancé ce type minable pour ça. Autant le faire bien et rentrer quand cela lui chanterait. Entrant finalement dans l'établissement recherché, Aomine se dressa devant un jeu de combats dans l'allée où il inséra quelques pièces et positionna ses doigts sur les boutons. Par ailleurs, Aomine prit un malin plaisir à superposer le visage de ce maudit Wakamatsu sur son adversaire qu'il abattait sans regret. Il allait sûrement battre l'un de ses records personnels en plus de cela. Aomine n'était pourtant un habitué des salles d'arcades, seulement il y allait au moins une fois dans le mois afin de se vider l'esprit et surtout pour débarrasser ses envies meurtrières sur des personnages en 2D.
« Attrapez-le ! »
Les voix soudaines n'interpela aucunement Aomine qui poursuivit sa partie avec acharnement, après tout il était à quelques points de battre son record. Le sort en décida pourtant autrement quand une personne vint le bousculer suffisamment fort pour que son corps finisse par tomber à la renverse. Jurant furieusement, Aomine passa sa main sur la bosse qui se formait au-dessus de son crâne avant d'ouvrir les yeux. Il était en train de maudire son agresseur et de jurer de le trainer prochainement en justice quand ses yeux s'agrandirent en apercevant une tignasse blonde étalée contre son ventre, se massant pour sa part son front douloureux. Pendant un instant leurs regards se croisèrent et les injures d'Aomine moururent au fin fond de sa gorge, derrière eux les voix de ces hommes énervés couvrirent l'établissement.
Aomine put ainsi discerner au-dessus de lui cinq hommes à l'apparence de voyou par leurs jeans déchirés et leurs nombreux hématomes et pansements sur le visage. De plus, le milieu de travail de ses parents l'aidant, Aomine savait qu'en face de lui se trouvait un petit gang sans importance de gamins se pensant plus fort que tout. A la vue du fils de la famille Aomine, plus d'un déchantèrent et déglutirent bruyamment. Leur réaction amusa grandement Aomine qui étira un large sourire tandis qu'il resta allongé sur le sol avec un poids contre son torse.
« Vous feriez mieux de partir avant qu'ils ne vous arrivent des problèmes, messieurs. » Souffla une énième voix qui refila des frissons à Aomine en le voyant apparaître.
Wakamatsu s'était glissé derrière la bande de copains et de par l'aura menaçante qui se dégageait de lui, tous décampèrent rapidement. Les yeux foudroyants de l'agent rencontrèrent ensuite ceux désabusés d'Aomine qui se grattait le crâne tout en regardant ailleurs. Pourquoi devait-il suivre ce stupide garnement qui ne savait pas se tenir tranquille et n'en faisait qu'à sa tête ? Il allait devenir fou ou bien même produire l'inimaginable en butant ce gamin et ainsi débarrasser le monde d'un idiot.
Toutefois, Wakamatsu retrouva de son sérieux lorsque son attention tomba sur ce jeune homme qui s'asseyait sur le sol de la salle d'arcades. Son visage lui était familier et le jeune agent n'eut aucun mal à reconnaître le jeune mannequin vedette Kise Ryōta. Les traits de son visage se froncèrent davantage et sa voix se fit beaucoup plus ferme.
« Vous aussi, vous devriez vous retirer avant que vos fan girls ou les journalistes n'arrivent. »
Kise fixa avec intérêt cet homme avant d'acquiescer et de se dresser sur ses jambes ; il s'en alla ensuite sans dire un mot tout en marchant très vite pour s'éloigner du centre-ville. De son côté, Aomine resta un long moment assis à regarder cet étrange blond disparaître de son champ de vision. C'était bien la première fois qu'il le rencontrait pourtant son visage lui était familier. Il demeura alors silencieux et reporta son attention sur Wakamatsu quand ce dernier lui tendit sa main pour l'aider à se redresser. Toutefois, Aomine pesta et se releva par ses propres moyens.
Il dépassa ainsi son chauffeur et se mit en chemin pour retourner chez lui, ne comptant évidemment pas monter dans la voiture de Wakamatsu. La poigne de ce dernier contre son épaule l'arrêta néanmoins et par un regard menaçant, Aomine le prévint de retirer au plus tôt cette main suicidaire de son corps. Wakamatsu ne se laissa pourtant pas démonter et sa voix sévère recouvrit une dernière fois la salle d'arcade.
« Faite attention aux rencontres que vous pouvez faire, certaines personnes pourraient profiter de votre futur statut pour leur profit. Ecoutez-moi désormais et rentrons. »
Fixant avec intérêt Wakamatsu, Aomine n'ajouta rien et agita sèchement son épaule afin de pouvoir se dégager. Comment ça il allait devoir l'écouter désormais, et puis quoi encore ? Il écoutait à peine ses parents, pas même Momoi, alors ce type n'avait aucune chance. Un sourire trancha par ailleurs son visage en deux lorsqu'il sortit de l'établissement et entendit les demandes de Wakamatsu pour rejoindre le véhicule et rentrer chez lui, mais bien entendu Aomine fourra ses mains dans les poches de son pantalon et continua sa route sans se retourner.
