Bonjour tout le monde, j'espère que votre rentrée s'est passée sans problème et que vous vous habituez à votre nouvel environnement si jamais vous êtes passé à un niveau supérieur. Pour ma part, je n'ai fait ma rentrée que mardi et déjà je regrette mes vacances, mais ça doit être le cas de tout le monde je pense.
Tout d'abord, je tiens à m'excuser du retard que j'ai pu prendre pour vous livrer le chapitre 7 de cette fiction, mais disons que j'ai dû déménager dans un appartement et que donc je n'ai pas eu de connexion internet pendant une bonne semaine. Ouais, heureusement que j'avais mes fictions et ma musique pour me tenir compagnie, sinon j'aurais tourné en rond.
Réponse aux review :
history : Merci beaucoup pour ta review, et pour savoir si Kuroko parviendra à faire changer Akashi je n'ai qu'une chose à te dire : continuer de lire cette fiction jusqu'au dernier chapitre haha ! Pas mal comme réponse, n'est-ce pas?
Riddikuluss : Je suis prête à y laisser ma vie si je peux serrer contre moi Kuroko... et puis qui sait, le temps qu'Akashi nous trouve, et nous lapide surtout, on pourra peut-être profiter assez de notre petit joueur fantôme ! Et surtout pendant qu'Akashi s'occupe de l'une d'entre nous, l'autre peut se tailler avec Kuroko au loin ! En tout cas je suis contente si Kise a pu te soutire un peu d'empathie à son égard, haha ! Il est pas au bout de ses peines le petit, crois-moi.
N'empêche que tu m'as fait rire : Nijimura le grand frère; je revois tellement cette télé-réalité où un homme venait rééduquer des enfants qui ne respectaient plus leurs parents, et je crois que ça s'appelait "Pascal le grand-frère" un truc du genre.
Liber : Pour notre plan d'enlèvement, sache qu'il ne faut jamais sous-estimer des fans ! Même Akashi lui-même aura du mal à nous retrouver... du moins je l'espère... c'est possible... nan ? Et t'inquiète pas pour Kise, comme tu pourras le voir dans ce chapitre il a pas besoin de Kuroko, du moins pas pour l'instant. Et pour toutes les questions qui concernent la famille, je ne peux que te dire de suivre la fiction haha.
En tout cas je vous souhaite une très bonne lecture, et surtout n'hésitez pas à me laisser vos impressions! Bisous
Le papillon
Scène 7
Il est une tristesse si profonde qu'elle ne peut pas même prendre la forme des larmes.
Haruki Murakami.
Le portable de Kuroko ne cessait de vibrer sans que le propriétaire de l'objet ne soit présent dans la pièce. Les vibrations de l'appareil irritaient un peu plus à chaque seconde Akashi dont le regard assassin se baladait dans la pièce pour trouver l'objet importun qui osait le perturber. Une nouvelle vibration termina de décider Akashi qui quitta son canapé ainsi que son ordinateur pour rejoindre le téléphone de Kuroko qui en ce moment même était dans la salle de bain, les jets d'eau encore audibles prouvant que le jeune homme était toujours sous la douche.
Cela faisait à peine une semaine que Kuroko vivait en tant que colocataire dans l'appartement du célèbre Akashi Seijūrō qui, démunit de principes envers la vie privée des autres, se saisit du portable du lycéen et chercha à retirer ce stupide code. Il comptait bien parvenir à accéder au réglage et retirer cette satanée vibration des plus horripilantes. Réfléchissant deux secondes à la date de naissance possible de ce garçon, Akashi fit un premier essai et se félicita intérieurement en voyant le portable se déverrouiller tout seul. Peut-être devrait-il apprendre à Kuroko que mettre sa date de naissance en tant que code n'était pas une bonne idée, puisque tout le monde faisait ça de leurs jours. Toutefois, Akashi n'eut guère le temps d'accéder aux paramètres que le téléphone vibra entre ses mains et afficha le numéro de quelqu'un qui essayait de joindre Kuroko. Le nom de l'appeleur attira son attention : Kagami-kun. C'était ce garçon de la dernière fois, celui qui avait essayé d'emmener avec lui Kuroko.
Démuni de principe, Akashi répondit à l'appel et apporta le téléphone contre son oreille.
« Ah je te tiens enfin ! Putain mais Kuroko qu'est-ce qui te prend ? Tu sais que tu me fais flipper bordel, tu reviens quand ? Tu vas bien au moins ? Et c'était qui ce type de la dernière fois hein ? Il t'a pas fait de mal j'espère sinon je…
— Sinon quoi ? » Intervint-il finalement d'une voix polaire.
Le silence à l'autre bout du fil fit comprendre à Akashi que ce Kagami-kun réalisait qu'il n'avait pas son ami au téléphone. Akashi put alors facilement entendre l'injure de ce satané gamin qui reprit aussitôt la parole.
« Ce n'est pas à toi que je veux parler, Kuroko est là ? S'enquit Kagami qui se trouvait davantage énervé d'être tombé sur le type en question.
— Tetsuya se situe dans la salle d'eau en ce moment précis, et je te prierai de ne plus lui envoyer de messages.
— Je vois pas pourquoi je t'écouterai, c'est le portable de Kuroko. Ça ne se fait pas de répondre au téléphone d'un autre, lui reprocha Kagami.
— Tetsuya vit sous mon toit. Il est donc normal que toutes ses affaires soient dorénavant les miennes… »
Akashi aurait volontiers poursuivi et argumenté avec ce crétin pour le remettre à sa place, néanmoins, intrigué par les bruits dans le salon, Kuroko était sorti de sous la douche et s'était tétanisé en reconnaissant son portable contre l'oreille du réalisateur. Cet instant de grand froid n'avait cependant pas duré longtemps et après avoir bondi, il avait presque arraché des mains d'Akashi son bien et avait tout de suite appuyé sur le bouton pour raccrocher. Les yeux à peine agrandis, Akashi laissa retomber son bras et visualisa le corps simplement vêtu d'une serviette de ce garçon.
« J'étais en pleine conversation, confia durement Akashi alors que Kuroko le foudroyait du regard.
— Vous n'aviez pas à répondre à ma place.
— Tu vis sous mon toit, j'ai tous les droits, Tetsuya. »
Ne désirant pas jouer sur ce terrain et perdre le seul endroit où il avait de la nourriture et un lit, ainsi qu'une salle de bain, Kuroko préféra se taire et injurier intérieurement le réalisateur. Contre sa main il sentit son portable vibrer, Kagami cherchant à nouveau à le joindre. Les nouvelles vibrations attirèrent par ailleurs le regard d'Akashi sur le petit appareil entre les mains de Kuroko. Ce bruit était vraiment insupportable.
« Maintenant pense à toujours mettre ton portable sous silencieux. Et va t'habiller. »
Le visage de Kuroko descendit pour apercevoir son propre corps encore ruisselant d'eau. De légères rougeurs s'installèrent vivement sur son visage en réalisant qu'il était sorti en trombe de la salle de bain pour récupérer son bien, l'unique voix d'Akashi dans l'appartement avait su éveiller sa curiosité et il s'était ensuite rappelé qu'il avait oublié son portable dans le salon. Se dépêchant donc de rejoindre la salle d'eau pour mettre des vêtements propres, il fut néanmoins de retour dans le salon quelques secondes plus tard avec une simple serviette autour des épaules. Il retrouva alors Akashi assit sur le canapé avec son ordinateur sur les genoux.
Kuroko s'assit aux côtés d'Akashi, bien qu'une certaine distance de sécurité les séparait tous deux. La télécommande entre ses mains, il sentit le regard pesant d'Akashi sur sa personne et tourna dès lors son visage vers lui pour savoir d'où venait cette soudaine attention. Le regard particulier du réalisateur n'était en réalité pas tourné vers lui, mais plutôt sur la forme rectangulaire de la télécommande comme si celle-ci s'était transformée en une chose qui poussait à l'intérêt de tous. Kuroko se sentit alors rapidement mal à l'aise et sa gorge s'assécha. Est-ce que toute personne ayant du pouvoir et de l'importance étaient aussi étranges ? Ce n'était qu'une télécommande, et pas un bâton magique dont allait sortir un dragon.
« Je peux allumer la télévision ? Demanda-t-il d'une voix rauque.
— Il semble évident que je travaille, n'est-ce pas ? »
Et ne pouvait-il pas répondre directement 'non' au lieu de se montrer si désagréable ? Kuroko soupira discrètement tout en reposant la télécommande sur la table basse. Il se releva alors pour rejoindre sa chambre et piocher dans son sac un des livres qu'il avait pris lors de son retour précipité et expéditif à la maison. Revenant ensuite dans le salon, Akashi le mitrailla pratiquement du regard en pensant être à nouveau dérangé dans les minutes à venir. Son attention se fit pourtant capturer par la couverture de l'ouvrage se trouvant entre les mains de Kuroko qui vint se rasseoir à l'autre extrémité du canapé.
Bon, au moins cet avorton n'allait plus le déranger désormais.
« Vous êtes sûr que vous ne voulez pas que je prépare à manger ce soir ? » S'enquit Kuroko alors qu'il eut tout juste tourné une page.
Du coin de l'œil, Kuroko vit le regard sévère que lui lança Akashi et il partit alors se concentrer davantage dans son ouvrage. Kuroko nota donc dans un coin de sa tête qu'il ne fallait absolument pas déranger Akashi du moment que ce dernier était muni de son ordinateur. Pour sa part, Akashi avait oublié que les personnes normales mangeaient trois repas par jour ; car avec son travail et ses sorties le réalisateur sautait couramment les repas et il lui arrivait facilement de ne pas manger de la journée sans ressentir le moindre manque, parfois un morceau de pain lui suffisait.
Akashi déposa encore une fois son ordinateur sur la table basse avant de se redresser et partir pour rejoindre la cuisine, emmenant avec lui la poche plastique contenant les légumes achetés par Kuroko. L'activité du rouquin étonna par ailleurs Kuroko qui suivit ses moindres gestes avec une attention particulière, il n'avait pas posé cette question dans le but qu'Akashi lui prépare son repas. Toutefois, peut-être était-ce dorénavant risqué d'en faire part au principal concerné. Kuroko retourna donc à sa lecture pendant qu'Akashi se trouvait dans l'autre pièce de son immense appartement.
Quelques minutes plus tard, Akashi l'appela afin qu'il le rejoigne en cuisine et puisse prendre les couverts et ainsi les disposer sur la table non loin de là. Suivant alors les directives du réalisateur, Kuroko eut à peine finit de déposer les couverts pour une deuxième personne qu'Akashi déposa le plat sur la table et se servit en premier, avant de s'asseoir et de permettre à Kuroko de se servir à son tour.
« Merci pour le repas. » Souffla faiblement Kuroko.
Akashi acquiesça simplement avant de se murer dans un silence complet ; seul le bruitage des couverts remplissait l'appartement de sons répétitifs. Dans un coin de la pièce, numéro deux se grattait avec sa patte arrière avant de se chercher une nouvelle position plus confortable pour trouver le sommeil. Ainsi hormis pour se restaurer et celle de son animal de compagnie, Kuroko était entouré par un silence pesant et glacial, si glacial par ailleurs que son ventre se tordait lorsqu'il visualisait la silhouette d'Akashi. La prestance du réalisateur était énorme et surtout terrifiante, Kuroko ne savait pas comment il devait se comporter avec lui, s'il devait parler ou non, et surtout s'il pouvait ne serait-ce qu'avoir le droit d'avoir une conversation correcte avec lui sans que celle-ci ne dégénère.
Un soupir de soulagement traversa même les lèvres de Kuroko quand il vit Akashi se relever pour débarrasser ses couverts. Au fond de lui, Kuroko comprenait si bien la gente féminine et pourquoi le rouquin vivait seul. Akashi pouvait très bien être antisocial ou extrêmement méfiant envers l'humanité toute entière, cependant ce n'était pas véritablement son attitude qui tenait les personnes éloignées de lui. Kuroko n'avait encore jamais ressenti cela avant sa rencontre avec le réalisateur ; ces yeux hétérochromes qui semblent pouvoir lire en chaque personne avec une facilité déroutante, ce visage fermé et sévère qui n'incitait pas à la conversation ainsi que cette absence totale de sourire qui pourrait ne serait-ce qu'inciter le plus courageux à faire un pas en avant pour le rejoindre. Sans oublier bien évidemment cette aura massacrante qui englobait Akashi comme une épaisse carapace que rien ne pourrait percer.
Lors de leur marché, Akashi lui avait demandé d'une façon détournée son aide pour mieux comprendre les femmes et ainsi pouvoir créer son film. En l'espace de quelques jours donc, Kuroko s'était aperçu de ce qui clochait chez l'adulte chez qui dorénavant il habitait. Seulement, comment pouvait-il faire son compte-rendu sans que son ventre ne se torde dans tous les sens et qu'il sente son espérance de vie disparaître au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient. Kuroko avait la nette impression que s'il disait quoi que ce soit à Akashi, que ce soit en bien ou en mal, le ciel allait lui tomber sur la tête.
« Au fait, demain tu viendras avec moi, intervint Akashi à partir de la cuisine.
— Hein ?
— Je te veux avec moi pour la soirée de clôture de mon film.
— Je peux vraiment venir ? S'enquit Kuroko un peu pris au dépourvu par la demande d'Akashi qui revint à ce moment même vers lui.
— Crois-tu que je te le demanderai sans en être sûr ? Je suis le réalisateur, j'ai tous les droits. »
Kuroko acquiesça faiblement, bien qu'il ne comprenait pas en quoi sa présence était nécessaire pour Akashi. Il ne posa toutefois aucune autre question, pas même pour se renseigner sur le lieu de la fête ou sur les personnes présentes, hormis bien évidemment les acteurs et autres techniciens ayant aidés à la réalisation de ce film. Le silence remplit alors de nouveau le salon et Akashi rejoignit son canapé et il remit son ordinateur par-dessus ses cuisses. Toujours assis derrière la table, Kuroko termina son assiette avant d'apporter celle-ci au lave-vaisselle.
Lors de son passage devant le canapé, Kuroko attrapa son livre tout en continuant sa route pour rejoindre sa chambre et se coucher. Il n'oublia pas cette fois-ci son portable qu'il garda précautionneusement dans le creux de sa main. Le fait qu'Akashi ait répondu à Kagami était une très mauvaise nouvell ;e son camarade allait baisser les bras encore moins vite.
De retour dans sa chambre, Kuroko ne résista d'ailleurs pas à l'envie de consulter son téléphone. Tous les messages non lus avaient été envoyés par Kagami qui lui demandait toujours et encore quand est-ce qu'il reviendrait, ne serait-ce qu'au lycée. Allongé à plat ventre sur le matelas de son lit, seule la luminosité de son portable éclairait le visage de Kuroko. Kagami s'inquiétait pour lui, il voulait le voir, lui parler et ainsi rire à ses côtés. A vrai dire, Kuroko ne savait pas vraiment ce qui le retenait de joindre Kagami pour se donner rendez-vous à l'extérieur ; après tout c'était un ami proche qui savait garder sa langue. Kagami était devenu un pilier pour son existence. Sans lui, le monde n'était plus le même et resterait à jamais bancale.
La main de Kuroko vint cependant recouvrir le haut de son téléphone et le referma. Un nouveau soupir lui échappa, mais celui-ci n'avait en rien l'air d'un soulagement et était plutôt chargé en émotion. Kagami ne devait rien se reprocher, alors il ne devait rien savoir. Pour une fois dans sa vie, Kuroko désirait porter le poids de ses problèmes et de ses décisions tout seul. Comme une personne adulte le ferait. Et il était un adulte dorénavant.
-x-x-x-
Le lendemain matin, les rayons du Soleil parvinrent à peine à passer le cap de ses rideaux que Kuroko fut douloureusement retiré de son sommeil par une poigne forte autour de son épaule. Hasardant un coup d'œil par-dessous les couettes, Kuroko remarqua le visage toujours aussi sévère d'Akashi qui le surplombait. Tout à coup, ses yeux s'agrandirent et Kuroko se redressa d'un seul coup pour être dorénavant assis sur son lit. Il jeta néanmoins un coup d'œil au réveil disposé sur sa table de chevet et fronça des sourcils en voyant sept heures tapantes. Pourquoi Akashi le réveillait-il à une heure pareille ?
« Va te préparer, nous sortons.
— A une heure pareille ? Se risqua-t-il toutefois en pensant qu'à une heure pareille tous les magasins étaient encore fermés.
— Il te faut un costume pour ce soir et je doute que les miens te conviennent. Nous allons devoir en faire faire un sur-mesure et ça va prendre du temps. »
Akashi entreprit ensuite de sortir de la chambre de Kuroko pour permettre à celui-ci de se changer en toute intimité. Il jeta néanmoins un coup d'œil sur la pendule et s'en détourna tout aussi rapidement.
« Tu as cinq minutes. »
Les yeux de Kuroko s'agrandirent de stupeur et il se dépêcha de sortir de son lit tandis qu'Akashi refermait tout juste la porte. De retour dans le salon, Akashi put distinctement entendre le douloureux bruit que provoqua la chute de ce garçon contre le sol. A vouloir aller trop vite pour enfiler son pantalon, Kuroko était tombé la tête la première.
Patientant devant la porte d'entrée, Akashi observa son colocataire sortir de sa chambre pour se diriger dans la salle de bain et prendre tout le même le temps de se brosser les dents. Akashi laissa son regard traîner sur la chemise qui pendait par-dessus le pantalon du bleuté et du fait que le bas gauche de son pantalon était horriblement remonté jusqu'au milieu de son mollet. Quelques minutes plus tard, Kuroko vint à sa hauteur et attendit qu'Akashi ouvre la porte pour lui emboîter le pas et savoir à quel magasin ils allaient se rendre à une heure pareille.
« Il y a un problème ? » S'enquit-il quand même devant le regard persistant du réalisateur.
Dans la salle de bain, Kuroko avait profité du miroir pour peaufiner sa tenue et ainsi rentrer sa chemise dans son pantalon et abaisser ce dernier sur sa jambe gauche. Il avait même pris le temps de se brosser les dents et de passer son visage sous l'eau afin de se réveiller complètement. Le jeune homme ne comprenait donc pas ce qui pouvait autant attirer le regard d'Akashi sur sa personne. Aurait-il dépassé les cinq minutes imposées ?
« Tes cheveux sont vraiment un problème. Nous passerons chez mon coiffeur aussi. »
Akashi ne fit pas plus attention à lui et ouvrit la porte pour ensuite la refermer après son passage, se mettant par la suite en route pour quitter la résidence et rejoindre le taxi qui les attendait déjà depuis plusieurs minutes déjà. En chemin, Kuroko profita des quelques vitres qu'il pouvait entrapercevoir pour se recoiffer grâce à sa main. Dans sa précipitation, il n'avait pas vraiment pris le temps de se recoiffer ni même d'y prêter attention. Ses cheveux en désordre à son réveil étaient devenus une telle habitude que maintenant il ne s'en rendait plus compte.
Il s'assit à la droite du célèbre réalisateur à l'intérieur de ce taxi basique, tandis qu'Akashi donnait l'adresse du magasin au chauffeur. Kuroko n'avait jamais entendu parler de l'endroit mais ne doutait pas que cela devait se trouver dans les quartiers chics de Tokyo. Cela ne pouvait être autrement avec Akashi. Son regard traîna de ce fait vers la silhouette du rouquin ; pas un seul jour il ne l'avait vu en train de porter autre chose que ses costards, même quand il restait dans son appartement à faire des choses aussi simples que regarder la télévision sans attendre la venue d'un personne. La seule fois où peut-être il l'avait vu habillé autrement, c'était lors de ce speed dating mais à vrai dire lui aussi s'était déguisé. Kuroko se demanda alors intérieurement ce que cela pourrait donner si le grand Akashi Seijūrō s'habillait de façon décontractée.
En pensant à toutes ces choses, Kuroko oublia de détourner son regard et regarder autre chose que l'homme à ses côtés. L'attention portée à sa personne finit par évidemment attirer la curiosité d'Akashi qui tourna son regard hétérochrome dans sa direction sans que Kuroko ne s'en rende compte, trop absorbé par ses pensées et son imagination qui lui faisait voir Akashi dans différentes tenues.
« Si tu as quelque chose à me dire Tetsuya, fais-le. Je ne lis pas encore dans les pensées. » Souffla Akashi irrité d'être bien incapable d'une telle prouesse.
Ce serait tellement plus pratique pour lui de savoir comment fonctionnent les femmes, de cette manière.
« Je me demandais juste de quoi vous auriez l'air en tenue décontractée, je vous ai toujours vu en costard. »
Les interrogations de ce jeune homme eurent au moins le mérite d'étonner Akashi qui ne trouva pas instantanément de réponse. Le regard céruléen de Kuroko ne le lâchait toujours pas du regard et n'avait de cesse intérieurement d'imaginer le rouquin dans des T-shirt et des pantalons plus larges que ses tenues habituelles. Kuroko imagina même le réalisateur dans son uniforme de lycéen, se demandant alors à quoi ressemblerait celui-ci. A tous les coups, il resterait très classe. Ou alors c'était Akashi lui-même qui rendrait ce vêtement unique alors que tous les autres lycéens de son établissement portaient le même. L'aura qui émanait d'Akashi faisait encore ici son apparition et surtout la différence entre la grâce qui englobait le réalisateur à ses anciens camarades.
« Quand je ne porte pas mes costards, je suis souvent en yukata ou en kimono quand je suis de retour à la maison familiale, lui confia Akashi de façon surprenante.
— Vous n'avez donc pas de vêtements plus simples ? Fit Kuroko assez surpris par cette constatation.
— Si par simple tu vises tes vêtements, non en effet. »
Kuroko n'en revenait pas et souhaiterait quand même vérifier cela dans le dressing du réalisateur. Enfin il se dit tout de même que ce n'était pas forcément une bonne idée et puis qu'Akashi n'avait pas de raison apparente de lui mentir. Il était tout de même estomaqué qu'un jeune adulte comme l'était Akashi n'ait pas au moins un vieux T-shirt et un pantalon autre que ceux de ses costards, et pas forcément un jean.
Cependant, Kuroko était content d'avoir pu entretenir cette conversation avec Akashi. C'était peut-être bien la première qu'ils ont eu sans qu'Akashi se montre glacial ou se mette à le contredire avec entrain, le rabaissant au lieu de simplement dialoguer avec lui en exposant ses arguments. C'était là une simple conversation tout à fait banale pour apprendre à mieux se connaître, bien qu'Akashi ne devait pas y porter d'attention. Kuroko étira le coin de ses lèvres à l'idée que peu de personnes devaient savoir comment s'habillait Akashi Seijūrō en dehors de ses costards. Kuroko trouva l'idée amusante et sourit discrètement.
Le reste du trajet se fit ensuite en silence et le chauffeur les déposa à la rue demandée par Akashi. Donnant la monnaie nécessaire avant de quitter le véhicule, Akashi retrouva Kuroko qui se trouvait déjà sur le trottoir et en face de la boutique du tailleur. Evidemment celui-ci était complètement vide et autour de lui, les autres magasins avaient encore leurs grilles abaissées. A l'intérieur du commerce d'apparence chic par ses grandes vitrines et sa clarté, ainsi que ses innombrables rayons joliment arrangé pour un accès facile, Kuroko pouvait apercevoir différents membres du personnel qui regardaient dans leur direction.
Akashi n'aurait tout de même pas fait ouvrir cette boutique en avance ?
« Qu'est-ce que tu attends ? Entre. »
C'étant retourné en direction du rouquin pour chercher la réponse à sa question intérieure, Kuroko fut néanmoins forcé de suivre Akashi à l'intérieur du magasin. Immédiatement ils furent salués par le personnel qui vint le prendre en charge et l'emmener dans un coin de l'établissement afin de pouvoir prendre ses mesures. Un autre pendant ce temps prenait sur un petit calepin les directives d'Akashi sur la réalisation de ce costume, concernant les couleurs et la coupe. Il organisait une soirée chic pour le soir même et ce garçon l'accompagnait, et il ne désirait donc sûrement pas que ce dernier fasse tâche à ses côtés. En face de lui, l'homme acquiesçait inlassablement tout en écrivant ce que pouvait dire son plus fidèle client.
Pour sa part, Kuroko se faisait toucher de partout. Les jeunes femmes armées de leurs mètres calculaient la longueur ainsi que la largeur de ses bras, de son bassins ainsi que de son buste sans oublier ses poignets, ses jambes et bien sûr ses chevilles. Rien n'était omis. Et jamais autant de mains à la fois ne l'avaient touché de la sorte. Kuroko avait la désagréable impression d'avoir été transformé en pantin se faisant manipuler par plusieurs personnes à la fois. Sur un papier, ses mensurations étaient notées et les employés s'échangeaient des termes techniques que ne comprit pas du tout Kuroko.
« Vous avez fini ? S'enquit par la suite Akashi après les avoir rejoint.
— Oui, monsieur ! »
D'un seul bond, tout le monde se redressa et laissa enfin Kuroko respirer. Celui-ci se tourna à son tour en direction d'Akashi qui le regardait de la tête aux pieds, étant sûrement en train de l'imaginer dans son prochain costume. Kuroko préféra néanmoins rappeler un fait qui lui paraissait capital.
« Je n'ai pas les moyens de m'acheter ce costume vous savez…
— Je le sais.
— Et il sera à ma taille donc vous ne pourrez pas le récupérer…
— Arrête tes jérémiades, Tetsuya. Je ne fais pas cela par gentillesse, j'évite que tu fasses tâche à mes côtés. »
L'honnêteté d'Akashi en fit grimacer plus d'un ; les employés eurent pitié de ce garçon qui n'avait sûrement rien demandé pour entendre des mots si durs. Pour sa part, Kuroko contractait ses poings autour de son pantalon pour essayer d'être discret. Cet homme était assurément le pire. S'il se comportait de la sorte avec les femmes aussi, ce n'était guère étonnant qu'il soit encore seul à son âge. Kuroko en vint même à se demander si cet homme avait pu déjà aimer quelqu'un, et dans ce cas s'il avait réussi à la conquérir et ainsi avoir une relation avec elle.
C'était impossible.
Akashi ne prêtait déjà plus attention à Kuroko et discutait avec les employés de l'heure à laquelle ils pourraient venir chercher le costume. Il fit par ailleurs remarquer le fait qu'il était pressé et qu'il voudrait récupérer le vêtement avant les coups des trois heures de l'après-midi. Pour lui, il était à peine neuf heures sur sa montre alors cela laissait le temps à ces personnes de respecter leurs engagements. Akashi se détourna ensuite de les employés sans plus d'intérêt et tourna talon pour sortir de l'établissement qu'il avait fait ouvrir trois heures plus tôt.
En voyant sortir le réalisateur, Kuroko se retourna vers le personnel et s'abaissa vers l'avant afin de les remercier et ainsi leur souhaiter bon courage avant de suivre le pas d'Akashi. Derrière la célébrité et à nouveau à l'extérieur, Kuroko jeta un dernier coup d'œil par-dessus son épaule aux vitrines de l'établissement qui donnaient vue sur l'intérieur de celui-ci et ses traits se contractèrent en voyant les employés s'effondrer au sol de soulagement. Le regard céruléen de Kuroko se tourna ensuite vers la silhouette de dos d'Akashi et il se rendit compte d'une chose : Akashi ne devait même pas avoir conscience de l'impact qu'avait sa personne sur le commun des mortels.
Kuroko pressa alors le pas et vint se glisser à la hauteur d'Akashi qui au même moment jeta un coup d'œil en sentant cette nouvelle présence à ses côtés. Ses yeux hétérochromes quittèrent pourtant rapidement le profil de Kuroko et observa les différentes enseignes des établissements positionnés dans cette ruelle fortunée. De la sorte, Akashi emprunta le chemin menant à son coiffeur personnel, comptant réellement faire quelque chose aux cheveux affreusement problématique de Kuroko.
Son pied droit cessa d'avancer quand à un moment donné il se trouva devant l'établissement recherché, Kuroko toujours à ses côtés s'arrêta alors à son tour et leva ses yeux pour voir l'enseigne de ce bâtiment. Des néons rougeâtres éclairaient la façade du mur qui leur faisait face, contractant élégamment avec la blancheur de la pierre qui les surplombait.
« Akashi-kun, je n'ai pas envie que vous me coupiez les cheveux, tenta Kuroko avant que le rouquin ne se remette à avancer.
— J'utilise mon argent comme je le souhaite, suis-moi. »
Seulement, Kuroko n'emboîta cette fois-ci pas le pas du réalisateur qui après l'avoir remarqué, se tourna en direction du jeune homme. Akashi hausa un sourcil et lorgna de la tête au pied ce garçon qui osait ne pas l'écouter.
« Je ne suis pas une poupée à coiffer, Akashi-kun. Je veux bien vous prêter mon aide mais respectez un minimum ma personne, je vous prie. »
A quelques centimètres de la porte menant à son coiffeur qui avait ouvert depuis quelques minutes, les autres magasins n'allant pas non plus tarder à ouvrir leurs portes, Akashi s'en détourna pourtant pour faire face à Kuroko qui le regardait droit dans les yeux sans faiblir. Akashi discerna même les poings contractés de ce lycéen, preuve qu'il était confiant en ses propos et qu'il savait à quoi s'en tenir en l'affrontant.
Akashi pencha légèrement son visage vers le bas, faisant de sorte à ce que les mèches de ses cheveux couvrirent en partie ses yeux dépareillés. Cette fois-ci, ses pieds l'emmenèrent autre part que chez son coiffeur et Kuroko soupira de manière discrète, bien que cela ne fût guère suffisant pour passer outre l'attention avisée d'Akashi. Son stagiaire se trompait vraiment sur le compte de ce garçon ; peu de personnes osaient contester ses paroles en vue de son statut social et financier. Le bas peuple préférait donc entrer dans ses bonnes grâces et ainsi espérer un petit geste de sa part de temps à autre, mais l'effet inverse était tout à fait vrai. Akashi était révulsé par ce genre d'attitude.
Ses pas l'emmenèrent donc loin de ce coiffeur où Kuroko avait choisi de ne pas se rendre. Les mains dans les poches de son pantalon, le rictus d'Akashi était à peine visible.
« Allons manger quelque part. Tu n'as pas eu le temps de déjeuner, n'est-ce pas ? »
Surprit par le revirement de situation, et surtout du fait qu'Akashi n'ait pas essayé de le traîner de force chez ce coiffeur, Kuroko mit un certain temps avant de comprendre ce que venait de dire le rouquin. Ses yeux en forme de billes auraient pu en amuser plus d'un, mais Akashi ne faisait déjà plus attention à lui et marchait devant comme à son habitude, ouvrant de la sorte le chemin.
Trottinant derrière le réalisateur jusqu'à le rattraper, Kuroko revint une nouvelle fois à la hauteur d'Akashi. A sa manière, cet homme pouvait se montrer prévenant.
-x-x-x-
Le lendemain matin, après sa crise de nerfs et l'accident qu'il aurait provoqué si son senpai n'était pas intervenu, Kise se réveilla dans un lit qui n'était pas le sien mais dont il reconnaissait heureusement la chambre et les décorations. Sa main frottant ses yeux encore endormis mais aussi asséchés à force d'avoir pleuré la veille, Kise regarda autour de lui à la recherche d'une présence masculine introuvable. Le matelas s'était même refroidi à ses côtés, et le silence ne lui signalait rien.
Le cerveau de Kise se remit en marche après sa nuit de sommeil réparateur, et de la sorte remontèrent à nouveau les souvenirs d'hier. Un soupir traversa la barrière de ses lèvres et le jeune mannequin préféra quitter le lit et se dégourdir les jambes plutôt que rester ici à ne rien faire et réfléchir seul dans son coin. Simplement vêtu d'un caleçon, il attrapa ce qui était son pantalon auparavant échoué sur le sol et le boutonna à peine avant d'ouvrir la porte et de commencer à entendre du bruit en bas.
Sa main effleurant la balustrade de l'escalier en bois, Kise atteignit la cuisine après avoir descendu les marches et avoir tourné à gauche. Assis derrière la table de cette pièce conviviale, le dos de son ami se dessina dans son champ de vision tandis qu'à plusieurs mètres une silhouette féminine nettoyait la vaisselle et lui sourit gentiment en le voyant apparaître sous la porte.
« Bonjour Kise-kun, tu as bien dormi ? »
La voix douce de cette femme vint illuminer le visage de Kise d'un sourire. Kise n'hésita pas une seule seconde à pénétrer dans l'espace chaleureux de cette famille, le sourire engageant de la maîtresse de maison l'aidant à prendre le courage nécessaire pour poursuivre sa traversée jusqu'à ce qu'il atteigne la hauteur de son ami.
« Yukio, sers donc Kise-kun veux-tu !
— Il peut le faire tout seul, tss. »
Seulement, le brun eut à peine répliqué qu'un torchon humide vint s'abattre contre ses cheveux pour lui apprendre à bien se conduire. Kise ne put s'empêcher de sourire davantage en devinant d'où venait ce trait de caractère agressif chez son ami. Néanmoins, le fait qu'il sourit alors que Kasamatsu se faisait recadrer par sa génitrice ne plut évidemment pas au principal concerné qui tout en se levant pour aller chercher le déjeuner du blond, lui asséna un coup sur le flanc comme si de rien n'était. Entourant alors son ventre par un de ses bras, Kise vint s'asseoir en face de son senpai tout en riant légèrement.
« Merci beaucoup de m'avoir hébergé pour la nuit, confessa sincèrement Kise alors que Kasamatsu lui mettait son plateau sous son nez.
— T'avais l'air en état de choc, c'était hors de question que je te laisse partir seul. Qui sait ce qu'un idiot comme toi pourrait faire…
— Ne l'écoute pas Kise-kun, ce matin encore il était inquiet pour toi alors que tu dormais.
— Maman ! » S'écria brusquement Kasamatsu dont les joues s'empourprèrent légèrement.
Un rire fluet traversa les lèvres de la maîtresse de maison pendant que Kasamatsu la priait de ne plus l'ouvrir, maugréant ensuite différentes injures envers Kise qui avait sûrement tout entendu et le fait qu'il soit gêné pour si peu. Après un coup d'œil jeté en direction de son ami mannequin, Kasamatsu se rendit compte que Kise allait beaucoup mieux : ses sourires étaient vrais et il émanait de lui cette douce aura qui lui était si caractéristique et qui faisait que tout le monde se sentait à l'aise à ses côtés. Kise était comme un tranquillisant quand il n'était pas telle une pile électrique à sauter partout et ne pas tenir en place, ce qui en soit était donc assez rare.
La mère de la famille Kasamatsu quitta après cela la maison pour aller faire les courses et se promener plus tard, laissant de la sorte les deux garçons ensembles puisque le père du brun était depuis longtemps parti au travail. Une fois seuls et Kise ayant terminé de déjeuner correctement sous le regard toujours scrupuleux de Kasamatsu ; il était évident que son ami cherchait à lire en lui pour mettre le doigt sur la chose qui avait pu le mettre dans un pareil état.
« Ne t'en fais pas, je vais bien maintenant. Merci d'avoir été là hier. » Confessa une nouvelle fois Kise le plus honnêtement du monde.
Néanmoins, Kasamatsu ne semblait pas pour autant convaincu et ses sourcils restèrent froncés à leur paroxysme ; il était vrai que voir Kise pleurer à chaudes larmes et sans contenance relevaient du miracle, cependant Kise était un jeune homme comme tout le monde et il avait donc ses mauvaises périodes comme les meilleures. Fort heureusement, et par le grand hasard des choses Kasamatsu avait croisé son chemin pendant l'une d'entre elles et l'avait ensuite ramené chez lui où ils avaient bu quelques gorgées de bières avant de se regarder un film et de dormir tous deux dans le même lit.
« De toute façon quoique je puisse te dire tu ne changeras pas. Y a vraiment que les idiots pour ne pas changer d'avis, grommela Kasamatsu sous l'amusement évident de Kise.
— Senpai est mignon quand il s'inquiète pour moi ! » Le taquina-t-il avant de se recevoir une serviette en pleine figure.
Les injures défilèrent ensuite les unes après les autres contre sa personne et après que Kasamatsu se soit un tant soit peu calmé, et plusieurs coups de pieds plus tard, Kise put se redresser et demander à rester un petit peu plus longtemps aux côtés de son ami. Ne pouvant au final rien refuser à cet idiot de première, Kasamatsu emmena une énième fois Kise dans sa chambre et ensemble ils passèrent la journée à regarder des films ou bien à jouer à des jeux sur la console du brun. Kise apprit par cette journée que son ami continuait de prendre des cours de guitare, d'où la présence de bandages sur ses doigts, et il apprit surtout que Kasamatsu était parvenu à former un petit groupe avec des amis et qu'ils travaillaient tous dur afin de pouvoir un jour monter sur scène.
Au cours de l'après-midi, le regard observateur de Kasamatsu fixa avec un intérêt particulier le profil de son ami ; sur les joues de ce dernier étaient encore apparentes les traces laissées par le trajet de ses larmes dorénavant séchées. Pourtant, Kise devrait s'estimer heureux de sa situation : il gagnait des sous sans trop se fouler la cheville, il était adulé par la gente féminine et en plus il avait des amis sur qui il pouvait compter. Le style de vie de Kise en ferait fantasmer plus d'un, c'en était certain, cependant Kasamatsu appréciait grandement son anonymat et sa petite vie tranquille. Par des connaissances communes dans l'univers du mannequina, Kasamatsu avait entendu de douloureuses choses au sujet de Kise, et bien que ce dernier chercha à le lui cacher en cet instant, Kasamatsu n'était pas dupe.
Kise souffrait ; et derrière ses sourires les plus sincères se camouflait une détresse évidente et si inconsolable que même avec la plus grande des volontés, Kasamatsu sentit du plus profond de son être que ce n'était pas de son aide qu'avait besoin Kise, plongeant de la sorte inconsciemment le brun dans une impasse qui le rendait lui-même malheureux. La vie pouvait parfois se montrer bien cruelle et égoïste.
