Bonjour tout le monde ! Comment allez-vous ?
Je vous remercie d'être de plus en plus à lire cette fiction, à la mettre dans vos favoris, de la suivre, et surtout pour ceux qui commentent je souhaite leur dire un grand merci ! Plus j'avance dans cette fiction, et comme beaucoup d'auteurs je pense, plus je m'accroche davantage aux personnes que je manie (bien qu'ils ne soient pas à moi à l'origine). Et bien sûr plus j'avance, plus je m'approche de la fin, et du coup je me dis que comme d'habitude, quand le dernier chapitre devra être écrit, j'aurais beaucoup de mal à trouver les mots justes. Voilà, c'était la petite séquence émotion.
Sur ce, je vais débuter la réponses aux reviews :
Haru-carnage : En même temps il faut comprendre Akashi-sama, voyons, c'est l'Empereur, il doit porter des costards en toutes circonstances afin de montrer son rang, sa puissance, il n'allait donc pas s'abaisser à acheter ces vulgaires habits haha ! En tout cas, merci pour ton commentaire, il m'a beaucoup fait plaisir.
Laura-067 : Kise est connu pour être une glue, Kuroko peut le confirmer je pense ! Ainsi, ce ne sera pas chose aisée que de se débarrasser du blondinet, surtout quand ce dernier a quelque chose en tête. Pour ce qui est du message envoyée à Kise, tu as visée juste, comme d'habitude haha ! Il s'agit bien d'Imayoshi, mais je n'en dévoile pas plus. Pour ce qui est ensuite de nos deux protagonistes, en effet Kuroko parviendra à entraîner davantage Akashi dans son monde, petit à petit bien entendu. Il ne faudrait pas que notre cher Empereur attrape le mal du voyage, ce serait tellement dommage!
Pour ce qui est de Kagami, oh oui, il n'aime pas du tout Akashi. Et crois-moi, au fil des chapitres, ça ne va pas aller mieux. Pour tes suppositions ensuite, je te laisse bien entendu les découvrir au fur et à mesure de l'avancée de cette fiction.
Riddikuluss : Ah ça, pour oser espérer toucher Akashi ne serait-ce que du bout des doigts, il faudra en payer le prix ma chère. L'Empereur n'est pas inatteignable pour rien, il fait au moins honneur à sa réputation ! Pour ce qui est de la dose fournie pour cette fiction, c'était vraiment pas curiosité et aussi car je me renseignais au niveau des prix qu'on donne pour le monde du cinéma, et quand j'ai vu que ce film avait obtenu le prix du "meilleur réalisateur" je n'ai pas hésité, afin d'avoir une idée de ce qu'est qu'un film Japonais, surtout tourné par le meilleur réalisateur. Comme ce film se basait dans la vie réelle, il n'y avait pas d'effets spéciaux. Et de ce que je me souviens, il était très bien tourné en effet. Bon après niveau dialogue, ça ne vaut pas nos petits films Américains, mais c'était super réaliste. Les personnages, surtout celui central, étaient attachants. Du moins, de mon point de vue. Bon par contre il y avait des longueurs, je ne le cacherai pas.
En vue de ta description sur la salle de musculation, je n'ai pas pu m'empêcher de me l'imaginer à mon tour et je suis tout à fait d'accord toi; Murasakibara et Kuroko... ce serait tellement adorable ! Et je suis totalement d'accord, Murasakibara est un titan... d'ailleurs y a une image vraiment épique d'Akashi déguisé en Levi (puisque même seiyu) et notre cher rouquin en voyant Murasakibara veut le buter. Il faudrait que je la retrouve, elle était vraiment excellente !
Ah ça, l'ambiance intime, l'obscurité, mais que diable pourra-t-il bien se passer à l'intérieur de ces salles ? Je me le demande bien. Pour ce qui est de "l'aveu déguisé" dont tu parles... je suis désolée, vraiment, de casser tes espoirs, mais Kuroko le disait plus dans le sens "si vous ne devenez pas plus souple, vous n'aurez aucun ami" haha ! Non, non, Akashi n'avoue rien.
En tout cas, ton changement d'humeur à l'égard d'Akashi m'amuse beaucoup ! Au début, tu désirais le prendre dans tes bras, malgré les risques, et désormais tu veux le claquer. Ohohoh ! J'ai hâte de voir ton état dans les prochains chapitres, quand le scénario évoluera, et que la romance prendra toute sa place. Akashi te survivra-t-il ? Ou bien survivras-tu à Akashi ? Mais Akashi, un salaud sans coeur ? Naaaan ~ pas du tout voyons ! Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles ;)
ReimaChan : Bienvenue parmi nous ! Je te remercie beaucoup pour ta review, elle m'a fait très plaisir.
Merci beaucoup aussi à Haru-carnage et ptitcoeurfragile pour leur commentaire.
J'espère ensuite que ce chapitre 11 saura vous plaira, et surtout n'hésitez pas à commenter ;) Bonne lecture !
Le papillon
Scène 11
La servitude. C'est ça le téléphone. Il sonne : tu accours.
Ou bien tu n'accours pas, mais tu te ronges les sangs de regrets ou de curiosité insatisfaite.
Gabrielle Roy.
Passablement agacée, Riko faisait tapoter le bout de ses ongles sur son bureau tandis que sa main gauche soutenait le poids de son menton. Son espace de travail aurait pu faire penser à un champ de guerre laissé en arrière, après que des soldats furent passés par là avec leurs véhicules militaires et que tous les habitants aient été forcés de quitter les lieux en quatrième vitesse, mais non. Parmi tous ces magazines à scandales qui lui servaient par moment d'appui ainsi que ses revues de presse d'autres magazines, elle tournait en rond depuis plusieurs semaines.
Elle avait été celle qui avait lancé le sujet auprès du célèbre et tant redouté réalisateur Akashi Seijūrō, celle qui lui avait posé directement la question, son ami caméraman pouvait le prouver. Pourtant tous ces magazines qui envahissaient son bureau à présent traitaient tous du même sujet, élucubraient ensemble sur quels thèmes pourraient aborder le rouquin pour son prochain film pendant qu'à côté de ça les journaux peoples le prenaient en photo dès qu'Akashi sortait de son appartement. Si on voulait découvrir le quotidien du réalisateur ; des endroits où il prenait son café ou achetait ses sandwichs les personnes normales n'avaient qu'à dépenser quelques yens pour tenir entre leurs mains ces faits sans importances.
Non, ce qui agaçait Riko était qu'elle pouvait chercher autant qu'elle le voulait, rien ne lui tomberait sous le nez. Si elle voulait être la première au courant, la première à faire le scoop, elle allait devoir directement s'adresser au concerné. C'était sonsujet. Enfin au moins, elle savait comme quiconque qu'Akashi était tout sauf bavard et conciliant face à la presse, donc de ce fait il ne révèlerait rien à personne sur son prochain script. Sur ce point, la jeune journaliste était rassurée.
Là où en revanche elle ne l'était pas, c'était face à tous ces magazines à l'affut de la moindre nouveauté.
Riko saisit par la suite chaque côté de sa tête entre ses mains et se gratta énergiquement les cheveux tout en poussant un cri de frustration pure. Quelques-uns de ses collègues s'étaient retournés pour voir la nature d'un tel bouquant puis s'étaient rapidement remis au travail, habitués aux sautes d'humeurs de la jeune femme.
Elle avait besoin de se changer les idées, de s'aérer l'esprit, et surtout de dénicher de nouvelles informations. Ainsi Riko décolla ses fesses de sa chaise et appuya sur le bouton de l'ascenseur pour rejoindre la sortie et faire son travail de journaliste : c'est-à-dire fouiner et mettre son nez là où normalement il ne devrait pas être.
S'étirant tel un félin après une longue sieste, Riko profita rapidement des rayons de Soleil après avoir mis le nez dehors avant de se mêler à la foule simplement munit d'un petit carnet de note et d'un stylo dans les poches de son pantalon. C'était aujourd'hui le dernier jour de tournage pour l'équipe d'Akashi Seijūrō.
-x-x-x-
Les caméras tournaient sans relâche depuis le commencement de la dernière scène, les dernières paroles et soupirs joués des comédiens, avant que les moteurs ne s'arrêtent pour laisser souffler tout le monde, relâchant ainsi la pression accumulée depuis des mois pour réaliser ce film qui sortirait bien plus tard encore. Il y avait encore tant de travail avant que celui-ci ne soit affiché dans les grandes salles et à la disposition de tous. Cependant, Akashi se dressa sur ses jambes pour venir saluer un à un tous les acteurs qu'il avait recrutés tout en leur souhaitant une bonne continuation.
Pour certains de ces acteurs, c'était un soulagement de savoir ce film terminé pour de bon, désormais ils n'auraient plus à avoir sur le dos la présence écrasante du rouquin qui donnait ses directives d'une main de maître. D'autres néanmoins, étaient attristés à l'idée de terminer leur contrat avec le réalisateur de talent. Une chose était sûre en tout cas, c'était que ce tournage avait sûrement été le plus éprouvant, mais aussi le plus gratifiant de leur carrière. Akashi n'épargnait personne et poussait tout le monde à bout, que ce soit les acteurs ou bien les techniciens à l'arrière des caméras.
Toujours assis sur son siège de stagiaire, Reo était assurément le plus attristé de toute l'équipe. Sa joue reposait contre sa main et il suivait tristement du regard les pas d'Akashi qui serrait la main de chacun des acteurs, donnant ses derniers impératifs et conseils pour que ces derniers puissent encore s'améliorer à l'avenir.
« Pourquoi tu as l'air si triste, Mibuchi ? C'est ton dernier travail avec Akashi ? Questionna Shirogane après s'être positionné à ses côtés, regardant dans la même direction que le brun.
— Oui… c'était l'accord que l'on avait passé : je supervisais le film et comme ça j'apprenais ce que c'était que le boulot de réalisateur. Et puis il m'a laissé voir son story-board en plus de son script. »
Shirogane dirigea son regard vers Mibuchi qui n'avait eu de cesse de suivre du regard Akashi qui finalement revint à leur hauteur, frottant sa main contre son pantalon avec discrétion. Décidément, serrer toutes ses mains ne semblait pas lui avoir plu.
« Nous allons devoir nous séparer, Sei-chan, tu le sais ça ? Chouina Mibuchi qui s'était entretemps redressé à l'approche du rouquin.
— Tu m'en vois désolé. Eiji, pourrais-je te parler dans dix minutes, seul à seul ?
— Sei-chan !
— C'est d'accord. Je t'attends dans ma voiture. »
Sur ces mots, Shirogane quitta le drôle de duo tout en saluant à son tour les comédiens ainsi que les techniciens avant de s'effacer. Une fois que le producteur d'Akashi eut complètement disparu de leur champ de vision, Mibuchi serra du bout de ses doigts la veste grisâtre du costard d'Akashi qui porta ses yeux dépareillés dans sa direction. Le message était clair : le jeune scénariste ferait mieux de le lâcher, pourtant Mibuchi n'en fit rien.
« Tu m'as beaucoup appris, et je t'en remercie beaucoup Sei-chan mais… on pourra se revoir, hein ? Si j'ai encore des questions à te poser ou simplement parce que j'ai envie de boire un café avec toi, je pourrais t'appeler ? »
Akashi étudia soigneusement l'expression de son assistant qui lui déblatérait ces idioties avec une drôle d'assurance. Le regard de cet homme le regardait droit dans les yeux, d'égal à égal, et ce qui aurait normalement dû énerver Akashi l'amusa bien plus qu'autre chose cette fois-ci. Il avait aussi noté que la voix de Mibuchi était descendue de quelques octaves, prouvant que, malgré toute son assurance, une certaine nervosité l'habitait.
Quittant sa chaise pour retrouver Shirogane, Akashi commença à s'éloigner de Mibuchi sans lui avoir fourni une quelconque réponse. Contre son dos il sentit le regard insistant du jeune scénariste qui ne comptait pas en démordre lâcher l'affaire ; Mibuchi appréciait les hommes de la trempe d'Akashi et il savait que s'il laissait pour de bon partir le rouquin, il ne retrouverait certainement pas quelqu'un ayant le même caractère, la même façon de s'exprimer, et surtout la même façon de voir le monde. L'impression que donnait les yeux d'Akashi, pour Mibuchi, était celle d'un Roi dans son château qui regarderait la foule se tordre en deux pour répondre au mieux à ses exigences.
« Si c'est seulement pour boire un café, tu peux m'appeler. Cependant, n'attends plus rien d'autre de ma part. »
Akashi pivota à peine son visage vers l'arrière, permettant à Mibuchi de voir son œil doré. Le jeune scénariste frissonna face à un tel regard jeté en plus de la portée des paroles du rouquin qui retentit au plus profond de son être, tel un écho. Comme d'habitude, Akashi avait soigneusement choisi ses mots et avait de ce fait parfaitement conscience de leur sens et de comment Mibuchi pourrait les interpréter. Ainsi pendant que le cinéaste s'éloignait pour de bon de cet endroit, Mibuchi se releva de son fauteuil et passa fugacement sa main dans quelques-unes de ses mèches pour les remettre en place.
Dommage pour Akashi, il était lui aussi du genre tenace et n'abandonnerait absolument pas sans avoir abattu toutes ses cartes. Et ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait encaisser un premier refus.
-x-x-x-
De son côté, Kuroko se trouvait assit sur une des nombreuses chaises de cette salle de cours. A quelques mètres de lui son professeur déambulait de rangée en rangée avec un livre coincé dans sa main droite, son bras libre montrant par moment le tableau où il avait écrit des informations cruciales pour comprendre le cours. En effet, malgré lui Kuroko avait remis les pieds dans son lycée et dès son entrée pour une fois tout le monde l'avait remarqué ; ou plutôt la rumeur disant que le célèbre réalisateur Akashi Seijūrō, était dans le lycée, avait joué pour le faire remarquer par les autres. Le rouquin l'avait en réalité accompagné jusqu'au bureau du directeur afin d'expliquer sa longue absence, et pour le prévenir qu'un jour prochain Kuroko risquerait d'à nouveau louper les cours afin de l'aider pour l'écriture de son prochain film. Abasourdi d'avoir une telle célébrité dans son bureau, et surtout sans rendez-vous, le directeur du lycée Seirin n'avait su quoi répondre de plus qu'un simple hochement de tête.
A vrai dire ce matin-là à son réveil, quand Akashi l'attendait à table avec son sac de prêt, Kuroko ne l'avait pas cru. Désormais, il savait qu'Akashi ne plaisantait jamais. De plus, Kuroko avait demandé au réalisateur de ne pas l'accompagner, de simplement écrire un mot qui suffirait au principal, mais non. Comme d'habitude, Akashi n'en faisait qu'à sa tête. Ainsi après son manège et après avoir quitté le bureau du directeur, Akashi l'avait brièvement salué avant de quitter le lycée sous tous ces regards écarquillés des autres lycéens avant de monter dans son taxi qui avait patienté et était ensuite parti pour son lieu de travail.
La sonnerie retentit dans tout l'établissement pour accorder cinq minutes de pause à tous les lycéens, et à peine Kuroko eut-il le temps de souffler que sa table fut envahi par ses amis qu'il n'avait pas vus depuis un bon moment ; Kagami se retournant juste vers lui puisque sa table était juste en face de la sienne.
« Comment tu connais Akashi ? Lui cria Furihata choqué que son camarade ait de telles fréquentations pour son âge, et surtout son statut.
— C'est une longue histoire, disons simplement que nous nous aidons mutuellement.
— Aider ? Tu aides… »
Furihata se recula et prit sa tête entre ses mains, n'arrivant décidément pas à comprendre Kuroko. Comment pouvait-il paraître si détaché ? Ce n'était pas n'importe qui qu'il aidait, ce n'était pas cette grand-mère dont on prenait la main pour la faire traverser un passage pour piéton où des voitures roulaient par-dessus. Ce n'était pas non plus ce chaton qu'on faisait descendre d'une branche trop haute, et qui avait peur de le faire tout seul. Akashi n'était rien de tout cela.
« Et est-ce qu'il est comme le décrivent les magazines ? » L'interrogea ensuite Kawahara.
Les questions de ce genre accompagnèrent Kuroko toute la journée, que ce soit par ses amis ou les personnes qui remarquaient enfin qu'il existait, pour l'oublier quelques secondes plus tard. Kuroko trouvait ça affolant, tout ce mouvement qui s'était créé autour de lui après que le bouche à oreille ait fait son travail. Il était passé du garçon invisible à celui à qui il fallait parler pour en savoir plus sur Akashi Seijūrō.
Dorénavant, Kuroko n'avait plus qu'à espérer que plus jamais Akashi ne l'accompagnerait à son lycée ou ne vienne encore le chercher. Le jeune homme repensa à ses conversations avec Kise, dont il voyait souvent sa tête collée sur des magazines que détenaient certaines de ses camarades. Ainsi, Kuroko se demanda lequel serait le pire entre Kise et Akashi et donc lequel ferait le plus parler de lui après son passage dans son lycée. Un frisson parcourut toutefois son échine quand il essaya de visualiser la scène si jamais Kise venait le voir à son lycée.
La célébrité, c'était effrayant.
Les cours se poursuivirent sans que plus personne d'autre que ses amis ne portent de l'intérêt pour lui, même les professeurs s'étaient remis à partager leurs cours sans lui demander de rester quelques secondes supplémentaires pour en apprendre plus à leur tour. Kuroko avait donc dû subir une matinée de questions qui ne le concernaient même pas, et une fois le midi il fut oublié par tout l'établissement.
« On mange bien ensemble, hein Kuroko ? Akashi ne va pas t'appeler ? Lui proposa Furihata pendant qu'en face de lui, le regard de Kagami se fit plus lourd que d'habitude.
— Ne t'inquiète pas. Nous pouvons manger ensemble, et puis ça faisait longtemps. »
Même si retourner au lycée n'enchantait pas Kuroko, il était tout de même ravi de revoir ses amis de tous les jours. Ce serait mentir de dire qu'ils ne lui avaient pas manqués, bien que ses problèmes familiaux et ceux engendrés par Akashi les avaient un peu éclipsés de ses pensées. Il quitta donc avec eux leur salle de cours pour monter sur le toit et manger tous ensembles comme à leur habitude, Furihata, Kawahara et Fukuda ainsi que Tsuchida lui faisant partager ce qu'il avait pu rater durant son absence.
Derrière eux Kagami marchait à un pas plus lent qu'à son habitude, et tandis que les quatre autres riaient à gorge déployée sur les histoires que leur racontaient Tsuchida de lui et sa copine, Kuroko s'était légèrement désintéressé de la conversation pour regarder par-dessus son épaule. Les mains dans les poches de son pantalon, ses yeux sanglants dirigés dans sa direction, Kagami l'attendait c'était évident. Cependant il ne pouvait se détacher de ses camarades pour rattraper le temps de leur éloignement avec Kagami, ce ne serait pas respectueux puisque les quatre garçons s'étaient aussi inquiétés pour lui.
S'asseyant alors en ronde pour que tout le monde puisse se voir et ainsi discuter tous ensemble, tous sortirent un à un leur bentô. Kuroko n'avait de cesse d'apprendre des nouveautés sur telle et telle personne grâce à ses amis, souvent leurs noms ne lui disait rien mais il écoutait tout de même. A leurs côtés, Kagami mangeait son sandwich sans émettre le moindre bruit. Kuroko sentait juste son regard sur lui, et même s'il faisait tout pour ne pas observer le rouquin, sa peau le démangeait. Le regard jeté par Kagami était si brûlant, si insistant, qu'il en devenait gênant. Kuroko n'avait de cesse de se demander si les autres le voyaient, s'ils se rendaient compte de la manière dont Kagami le regardait, qu'est-ce qu'ils en penseraient.
C'était les grandes questions que se posait éternellement Kuroko : comment les autres le voyaient, ce qu'ils pensaient, ce qu'ils disaient quand il avait le dos tourné. Même si peu de monde finissait par faire attention à sa présence, Kuroko ne différait pas tellement d'un lycéen moyen. A la seule différence que lui ne se sentait pas bien, et encore moins à sa place. Une anomalie. Et le regard insistant de Kagami le replongeait dans cet univers qu'il avait réussi à fuir en vivant chez Akashi.
Il voulait rentrer.
A la fin de la pause qui permettait à tous les lycéens de manger, Furihata et les trois autres se levèrent pour retourner en classe. Quand ils virent cependant Kagami prendre tout son temps pour ranger ses quelques affaires éparpillées, et Kuroko qui regardait le sol avec une grande attention, ils décidèrent de partir devant et de laisser ces deux-là un peu seuls. Kagami les remercia d'un simple hochement de tête avant de se tourner vers Kuroko, et n'ouvrit la bouche que lorsque la porte métallique se referma sur leurs amis.
« Tu n'as pas l'air dans ton assiette, t'a-t-il fait quelque chose ? Grogna Kagami resté assis, tout comme Kuroko.
— Akashi-kun n'a jamais levé la main sur moi.
— Alors pourquoi tu tires une tronche pareille ? T'es pas content de nous voir ? »
Kuroko leva ses yeux céruléens dans la direction de Kagami, étant toujours aussi inexpressif que la première fois. Ce n'était pas en étudiant le regard du bleuté que Kagami trouverait les réponses à ses questions. Il le savait depuis longtemps, mais cela ne l'empêcha pas de jurer rapidement. C'était compliqué de lire en Kuroko, de savoir ce qui n'allait pas, quand ce dernier ne voulait rien dire, ni rien partager.
Finalement, Kagami soupira tout en se redressant sur ses pieds et tint son sac par-dessus son épaule. Kuroko observait le moindre de ses mouvements sans dire quoique ce soit, le regard toujours aussi inexpressif. Il regardait simplement les rayons du Soleil éclairer les cheveux rougeoyants de Kagami qui se grattait nerveusement la joue, regardant sur le côté un point qui devait sûrement être intéressant. Quelques secondes plus tard cependant, Kagami tourna ses yeux dans sa direction et le contact visuel fut de nouveau établi entre eux deux. Un sourire se dessina sur ses lèvres, et Kuroko sentit son cœur se gonfler.
« Enfin maintenant tu es de retour au lycée, je suis content. On va pouvoir se voir beaucoup plus ! »
Cette fois-ci Kuroko répondit par un hochement de tête convaincu et se redressa à son tour, époussetant son pantalon avant de prendre en main son sac et se mettre à la hauteur de Kagami. Ils se dirigèrent ensemble en direction de la porte métallique pour regagner leur classe, la sonnerie du lycée se propageant au même instant aux alentours pour les alerter que les cours allaient bientôt recommencer.
En descendant l'escalier pour rejoindre les couloirs principaux de l'établissement, à l'abri des regards, le plus discrètement possible et l'obscurité ambiante les y aidant, la main de Kagami vint volontairement frôler celle de Kuroko. D'un mouvement à peine visible à l'œil nu, le rouquin vint accrocher son auriculaire à celui de son camarade de classe qui ne fit aucun mouvement de recul. Kagami haussa même les sourcils quand il sentit le bleuté resserrer son doigts contre le sien, et ainsi approfondir le contact. Un immense sourire vint alors éclairer son visage et faire passer cette journée pour l'une des meilleures de son existence. Kuroko était si adorable quand il y mettait du sien.
Bien plus tard dans la journée, une fois que les cours furent terminés et Akashi n'ayant pas cherché à le contacter, Kuroko décida de suivre Kagami après que celui-ci lui ait proposé d'aller à leur fast-food habituel. A la simple énonciation de cet établissement, Kuroko salivait déjà. Les milk-shakes à la vanille lui avaient affreusement manqué et lui qui n'avait pourtant aucune endurance se serait bien mis à courir afin d'arriver plus vite au Magi Burger. Ce n'était définitivement pas avec Akashi qu'il pouvait aller dans de pareils lieux, le rouquin était beaucoup plus habitué aux pâtisseries coûteuses et aux milieux raffinés. De ce fait, Kuroko n'avait aucun espoir de pouvoir, l'histoire d'un instant, emmener le réalisateur dans un pareil endroit.
Désormais assis à leur table habituelle, ce fut un silence religieux qui entoura le couple. Les yeux clos, une paille entre ses lèvres, Kuroko savourait ce doux breuvage qui lui avait affreusement manqué. Quand était-ce la dernière fois qu'il avait mis les pieds dans ce fast-food ? Lui qui normalement y allait avec Kagami pratiquement tous les soirs avant de rentrer chez eux.
« Et sinon cet Akashi te nourrit bien ? S'enquit Kagami qui désirait savoir où vivait son petit-ami.
— Il cuisine vraiment bien, y répondit Kuroko sans pour autant lâcher des mains sa boisson favorite.
— Mieux que moi ?
— Je dirais que vous vous équivalez, mais à ton inverse il connait beaucoup plus de recettes. »
A ces mots d'une sévérité involontaire, Kagami manqua de s'étouffer avec les miettes de ses hamburgers. Ces derniers remplissaient d'ailleurs la totalité de son plateau, et s'élevaient en une petite pyramide improvisée et légèrement bancale. Après avoir toussé bruyamment alors que Kuroko s'en fichait, l'objet de son attention projetée aux creux de ses mains, Kagami plaqua le plat de sa main contre la table.
« Normalement tu aurais dû dire que ma cuisine était la meilleure, s'injuria le rouquin.
— Ah ? Kagami-kun devrait pourtant savoir que je n'aime pas mentir.
— Ce n'est pas un mensonge… ah… qu'est-ce que je vais faire de toi. »
L'immense main droite de Kagami vint mettre en pagaille ses cheveux après les avoir ébouriffés. De toute évidence, Kagami irradiait de bonheur malgré ses propos tenus et Kuroko se laissa doucement bercer par cette chaleur rassurante et aimante. Il ferma de nouveaux les yeux, mais à la différence que ce n'était pas simplement pour apprécier sa boisson. Kagami lui avait manqué, ces instants aussi, et il se trouvait vraiment bien en la présence du rouquin. Il était à l'aise, comme dans un cocon.
Ses yeux se rouvrirent toutefois quand contre sa jambe ne dépassant pas dans la zone de Kagami, il sentit pourtant celle de son camarade rencontrer la sienne. Kagami avait volontairement allongé sa jambe pour créer un contact physique entre eux, ses yeux le dévorant de toute évidence. La chaleur que ressentait jusqu'à lors Kuroko à l'intérieur de son corps s'amplifia davantage, et ce fut presque un feu qui s'installa dans le fond de son ventre.
Se penchant vers l'avant afin de se rapprocher un peu plus de Kuroko, Kagami chuchota ces mots qui éteignirent envers son camarade toute envie. Telle une douche froide, Kuroko ressentit même de désagréables frissons envahirent le bas de son dos.
« Dis… tu ne veux pas dormir chez moi ce soir ? »
La jambe de Kagami rencontra davantage la sienne, mais Kuroko n'en eut pas véritablement conscience. Dormir chez Kagami, il avait parfaitement compris la proposition offerte sur un plateau. Son ventre se tordit douloureusement tandis que Kuroko réfléchissait à toute allure à un moyen de s'échapper de cette situation. Son portable était dans son sac. Il fallait que quelqu'un l'appelle maintenant, tout de suite. Ou bien devait-il peut-être faire semblant que quelqu'un essayait de le joindre pour s'éloigner de Kagami et en profiter ensuite pour partir en courant. Oui, il pouvait faire ça aussi. Il devait faire ça.
Sa main s'abaissa petit à petit, le plus discrètement possible, afin de regagner son sac et pouvoir ainsi en ressortir son téléphone. Les yeux de Kagami continuaient de le dévorer, mais cette fois-ci Kuroko ne trouva plus ça très plaisant. Ils lui faisaient plus peur qu'autre chose. Pourquoi Akashi ne l'appelait pas, était la question qui tournait inlassablement dans la tête du bleuté.
Son portable se mit soudainement à sonner sans pour autant que Kuroko en soit le responsable, et le fait d'entendre la sonnerie de son appareil le fit même sursauter. Sa main relâcha le téléphone qui vint glisser contre le sol et rejoindre les pieds de Kagami qui se pencha sur le côté afin de le ramasser, lisant ainsi le contact qui s'affichait.
« C'est Kise. » Grommela-t-il pour avoir été coupé à un tel moment.
Se souvenant rapidement à quel moment le blond avait pu prendre son numéro, Kuroko ne réfléchit pas plus et saisit son téléphone avant de décrocher. Sans trop tarder la voix surpuissante de Kise lui ravagea l'un de ses tympans alors que le mannequin n'avait, soit, que crié son surnom. Il semblait surexcité.
« Kurokocchi ! Il faut absolument qu'on se voit prochainement, tu me manques vraiment beaucoup. J'ai énormément de choses à te dire, car tu ne réponds jamais aux sms que je peux t'envoyer. Tu sais que c'est méchant ça, hein ? Je me sens complètement…
— Que veux-tu exactement Kise-kun ? Le coupa toutefois Kuroko, qui ne saisissait rien à ce que lui disait le blond en vue de son débit impressionnant.
— Café, restaurant, cinéma, ce que tu veux. Je veux te voir ! Et tu peux amener Akashicchi si tu veux !
— Akashi-kun ne sortira pas sans but précis. »
En prononçant ces mots, Kuroko se rappela à qui il avait à faire de l'autre côté du fil et une idée saugrenue germa dans son esprit. Il n'attendit donc pas à nouveau que Kise termine sa phrase, essayant de l'amadouer pour qu'il fasse revenir le rouquin qu'il estimait tant.
« Kise-kun, je peux te demander une faveur ? S'enquit au préalable Kuroko, faisant froncer les sourcils à Kagami.
— Bien sûr Kurokocchi, tu peux me demander ce que tu veux !
— Tu es un mannequin populaire, n'est-ce pas ? »
Quelques ricanements niais de la part de Kise plus tard, remerciant nerveusement Kuroko pour ces compliments qui n'en étaient pas vraiment, il confirma les dires du bleuté qui engagea aussitôt pour interrompre une nouvelle fois le blond.
« Je voulais donc savoir si dans ce cas, tu pourrais faire venir des filles à notre sortie. Akashi-kun en aurait peut-être besoin pour son travail.
— Des filles, pour Akashicchi ? Il est à la recherche de son âme sœur ? Demanda Kise d'une voix fortement intéressée.
— Je veux juste savoir si c'est possible que tu le fasses, Kise-kun. Akashi-kun t'en serait fortement reconnaissant. »
En avançant cela, Kuroko savait immédiatement qu'il avait Kise dans sa poche. En temps normal le bleuté n'aimait pas manipuler les autres, mais il devait prendre les choses en main afin qu'Akashi puisse se mettre rapidement au travail et que surtout il puisse écrire quelque chose de correct. Il fallait bien commencer quelque part et Kise pouvait lui ouvrir une première porte.
Alors, Kuroko se devait de saisir sa chance.
Quelques minutes plus tard, et raccrochant même au nez de Kise qui n'en terminait pas, Kuroko reposa son téléphone sur la table. Il remarqua enfin le regard de Kagami qui le dévisageait, mangeant d'une main à de ses hamburgers tandis que l'autre soutenait le poids de sa joue. Penchant sa tête sur le côté, Kagami sut que Kuroko se demandait pourquoi il paraissait aussi contrarié.
« On dirait une secrétaire, fut son seul commentaire.
— Akashi-kun m'a demandé de l'aider pour son prochain film, c'est donc normal que je fasse ce genre de choses non ? En quoi c'est mal ?
— Je trouve que tu te dévoues beaucoup trop pour ce mec. »
Kuroko préféra ne rien répliquer et ainsi demeurer silencieux. Pour lui c'était normal de demander de l'aide à Kise, qui en plus avait accepté la bouche en cœur, puisqu'Akashi l'hébergeait déjà gratuitement et qu'en plus de ça il le nourrissait. Le rouquin n'était pas quelqu'un de généreux ; s'il se rendait compte qu'il ne servait à rien, Kuroko savait qu'il serait éjecté. Il était assis sur un siège éjectable, et il suffirait à Akashi d'une simple pression sur un bouton pour l'envoyer bien loin de lui.
En plus, cela faisait plaisir à Kise. C'était d'une pierre deux coups : Akashi allait être entouré de filles et allait devoir bien se comporter avec elles, et Kise allait pouvoir revoir son idole. Ce n'était pas si mauvais, Kise lui pardonnerait sa manipulation. Ainsi pendant que Kuroko réfléchissait à comment pourrait se dérouler cette prochaine journée, son portable se mit une nouvelle fois à sonner. Il dévisagea toutefois le nom de l'appelant, se disant intérieurement que ce n'était que maintenant qu'il appelait.
« C'est Akashi-kun, désolé Kagami-kun je dois y aller. Merci pour le milk-shake, à demain ! »
Et sans un mot de plus, prenant son portable dans une main et le reste de sa boisson dans l'autre, Kuroko passa les portes du Magi Burger afin de se retrouver à l'extérieur et ne répondre qu'une fois dehors à Akashi. Il reçut bien sur des remarques acerbes sur le temps qu'il mit à répondre. Bien évidemment Akashi l'appelait pour lui dire de rentrer, ne lui laissant pas vraiment le choix dans sa formulation, et le plus rapidement possible.
Laissant derrière lui Kagami désormais seul à terminer ses hamburgers, Kuroko fut presque soulagé de voir apparaître sous ses yeux les portes de la résidence d'Akashi. Il était parvenu à ne pas répondre à la proposition de Kagami, grâce au coup de fil de Kise et de l'intervention tardive d'Akashi. Ainsi après avoir tapé le code donné par le rouquin afin d'ouvrir les portes, Kuroko monta dans l'ascenseur avant de faire face à la suite où vivait une des personnalités les plus en vogue de cette ère.
Après avoir toqué et avoir entendu la voix d'Akashi de l'autre côté de la porte, Kuroko se permit d'entrer en excusant son retard. Il ne savait pas s'il avait ou non respecté les dix minutes imposées par le rouquin, et ne le sut jamais puisque celui-ci ne lui fit aucune remarque.
« Comment était votre journée ? L'interrogea Kuroko en le rejoignant dans la cuisine, puisqu'Akashi s'était déjà mis aux fourneaux.
— Usante. Les acteurs faisaient n'importe quoi en pensant que le film était terminé, alors qu'il leur restait encore un bon nombre de scènes à jouer. Je déteste le travail bâclé. »
Mais alors que l'ordre des politesses aurait fait qu'Akashi devait lui retourner la question, il n'en fut néanmoins rien. Un silence s'installa dans l'appartement sans que le propriétaire des lieux ne s'en rende compte. Après tout, pour avoir longtemps habité tout seul entre ces murs il était habitué à n'entendre aucun bruit. Au final, Kuroko préféra en venir lui-même à sa propre journée au lieu d'attendre qu'Akashi ait un éclair de lucidité à son propos.
« J'ai eu Kise-kun au téléphone, avant que vous ne m'appeliez. »
Aucune réponse ne provint de la part du réalisateur. L'écoutait-il ? Kuroko préféra persévérer et poursuivit donc son histoire.
« Il m'a proposé une sortie et souhaiterait que vous m'accompagniez.
— Non. » Répondit catégoriquement Akashi.
Un discret sourire se forma sur les lèvres de Kuroko. Il avait donc deviné juste en disant à Kise qu'Akashi ne sortirait pas sans une raison valable. Le jeune homme fut davantage fier quand il trouva à répondre à la négation ferme lancée par Akashi. Peut-être que petit à petit, en côtoyant Akashi jour après jour, il commençait à connaître le fonctionnement de cette personne.
« Je lui ai dit que vous ne sortiriez pas sans une bonne raison. Alors je lui ai demandé une faveur, il va inviter de nombreuses filles avec qui vous devrez discuter et essayer de faire connaissance.
— Elles sauront déjà comment je me nomme, rétorqua Akashi passablement agacé.
— Faire connaissance ce n'est pas simplement s'échanger nos noms, Akashi-kun. Par exemple moi je sais que vous ne portez que des costards, et parfois des yukata quand vous rentrez chez vos parents. Ce n'est pas le genre de choses que vous dites à une personne que vous venez de rencontrer, n'est-ce pas ?
— Oh si. J'adore parler de ma garde-robe à des inconnues, lui répondit-il ironiquement.
— Je viens aussi de remarquer que vous êtes d'une mauvaise foi flagrante. »
Kuroko reçut un regard des plus noirs de la part d'Akashi, mais au lieu d'en avoir peur il ne s'en retrouva que plus amusé encore. Finalement, cet homme n'était pas si terrifiant ; et cette idée réconforta Kuroko dans son idée de changer le rouquin, tout était encore possible. Il devait simplement apprendre comment fonctionnait Akashi et ainsi connaitre les choses qu'il aimait et en revanche celles qu'il n'appréciait vraiment pas.
« Je devrais donc discuter avec ces filles ? S'intéressa cette fois-ci Akashi, en laissant ses plats cuirs sur le gaz.
— Oui. Essayez de découvrir ce qu'elles aiment, dans quoi elles travaillent et leurs aspirations. »
Aux côtés des fourneaux, Akashi semblait méditer la situation. Il avait croisé ses bras contre son torse et son visage était légèrement penché vers l'avant, ses yeux vairons fixant un point vers le sol indéfinissable.
« Tu seras là aussi ? Lui posa-t-il finalement en reportant son attention sur lui.
— Oui. Je ne voudrais surtout pas rater le moment où Akashi-kun essaiera de draguer une de ces filles. »
Dans le ton de ce garçon, Akashi y perçut un brin de moquerie qui lui fit hausser un sourcil. Ce gamin ne l'en croyait-il pas capable ? Il allait lui montrer. Akashi lui demanda alors si une date avait été indiquée et dans quel endroit ça se déroulerait, ainsi qu'une multitude d'autres détails qui ravirent Kuroko. Ce dernier savait qu'il pouvait rappeler Kise et lui reporter la bonne nouvelle, et faire cela le plus rapidement possible avant qu'Akashi ne change d'avis.
Akashi et Kuroko s'attablèrent ensemble autour de l'immense table du rouquin, remplissant leur assiette avant de se souhaiter un bon appétit et de commencer le festin. En effet la nourriture préparée et servie par Akashi était la meilleure, et battait haut la main celle de Kagami. Ainsi quand Kagami lui avait posé la question et que Kuroko lui avait répondu que leur nourriture s'égalaient, bien entendu cela avait été un mensonge. Du moins, un mensonge pour le bien de son camarade.
Akashi est un véritable cordon bleu.
« Merci. »
La soudaine intervention d'Akashi fit froncer les sourcils de Kuroko, ne comprenant pas pourquoi Akashi étirait en ce moment même un sourire moqueur. Toutefois, au fil des secondes qui s'écoulaient, Kuroko commença à saisir le pourquoi de l'amusement de son hôte.
« J'ai pensé à voix haute ? S'enquit-il, extrêmement gêné sans que pour autant son visage ne le révèle.
— En effet. Mais en vue de l'expression que tu as en ce moment, on dirait bien que c'est la première fois que ça t'arrive. »
Mécaniquement, Kuroko apporta sa main contre son visage et par le bout de ses doigts il sentit à quel point ses joues étaient chaudes. Etait-il en train de rougir ? Il était sûr qu'il était en train de rougir. Lui qui pensait que son masque d'impassibilité camouflerait son trouble, c'était loupé pour cette fois. Ainsi pendant que Kuroko terminait son assiette en essayant de ne plus penser aux talents d'Akashi pour ce domaine, quant à lui le rouquin était drôlement satisfait. C'était peut-être bien la première fois qu'il lisait autant d'émotion sur le visage de son colocataire.
Cette colocation imprévue au premier abord n'était pas si terrible que ça finalement, ce garçon était vraiment intéressant.
