Bonjour tout le monde ! J'espère que vous allez tous bien et vous remercie comme d'habitude de suivre cette histoire, de la commenter ainsi que de la suivre et de l'ajouter à vos favoris.
Je profite de ce chapitre pour fêter l'anniversaire de Kuroko ; puisque je n'ai pas eu le temps d'écrire un OS spécial pour lui, et que je ne souhaitais pas démarré énième projet alors que j'en ai déjà pas mal en cours. Du coup, voici le chapitre 12 de cette fiction, qui j'espère, vous plaira ! Je me suis beaucoup amusée à l'écrire.
Réponse aux reviews:
chizumi-san : Je suis contente alors si tu as pu profiter de mes deux derniers chapitres, et je suis contente que tu me dises que l'histoire avance mine de rien. J'ai tellement peur de faire dans la lenteur et que vous vous impatientiez ! Après, je suis totalement d'accord avec toi : le yukata est une tenue sublime, très sexy et ne t'en fais pas : nous retrouverons Akashi ainsi que Kuroko, et tout un tas d'autres, dans cette tenue ! Je ne pouvais pas ne pas écrire sur une pareille tenue.
Oui, Kuroko est un peu le bouc émissaire d'Akashi, haha ! Pour ce que va trouver Riko ma chère, je te laisse deviner, bien que tu ne sois pas très loin de la vérité ! Pour ce qui est de Momoi, elle ne devrait pas tarder à réapparaître grâce à notre cher Aomine. Mais c'est vrai que nous avons l'habitude de voir ces deux filles en jupe, ou tenue d'uniforme (à la limite short pour Riko - il me semble) mais je sais pas... je vois bien Riko porter un pantalon moi x) Et comme tu le devines si bien, en effet je ne vais pas te répondre si je fais un Ao/Kise ou non, je laisse planer le doute grâce à notre cher Kasamatsu ! Ensuite ta réflexion sur Akashi en mode gangster m'a beaucoup amusé, merci !
Ah pour ce qui est de Mibuchi, quel vent il s'est pris, et crois-moi ce ne sera pas le dernier. Qui se frotte à Akashi, s'y pique forcément ! Pour la scène du Maji Burger et ce que tu n'as pas compris, ne t'en fais pas. Ce sera expliqué petit à petit dans l'histoire, bien évidemment. Akashi qui drague, crois-moi, j'ai aussi du mal à l'imaginer... ça brise totalement l'image qu'il dégage. Enfin du coup j'espère que tu ne trouveras pas Akashi trop OOC ! En tout cas merci pour ta review, et j'espère que ce chapitre te plaira !
TakutoKoh : Merci pour ton commentaire ! Des scènes plus réussies avec Akashi ? Pourquoi tu trouves les autres bancales (pour que je modifie si je le peux à l'avenir).
Laura-067 : Riko est une journaliste, et qui dit journaliste dit forcément mettre son nez là où il ne faut pas. Après, en revanche, Riko ne fait pas partie de ces journaux peoples, et ne recherche donc pas ce genre de scoop. Je te laisse méditer là-dessus, chère détective de fictions ! Après pour Mibuchi, c'est exactement cela: il voit en Kuroko un certain rival ! Pour ce qui entoure Kuroko et Kagami, je peux simplement te dire que c'est beaucoup plus compliqué que cela. Pour la sortie avec Kise, la réponse est en bas de cette réponse, j'espère qu'elle te plaira !
Un grand merci à ptitcoeurfragile ainsi qu'à Haru-carnage pour leurs commentaires ! J'espère que ce chapitre vous plaira et n'hésitez pas à commenter ;) Merci !
Le Papillon
Scène 12
Les souvenirs, c'est quelque chose qui vous réchauffe de l'intérieur.
Et qui vous déchire violemment le cœur en même temps.
Haruki Murakami.
Kise avait hâte. Un peu plus tôt dans la journée Kuroko lui avait confirmé que son idole comptait participer à leur sortie, et comme convenu Kise avait proposé à plusieurs jolies filles de sortir en leur compagnie. Ce fut donc au centre-ville de Tokyo, placé à une zone stratégique pour qu'Akashi et Kuroko puissent les retrouver facilement que Kise s'était établi en compagnie de ces trois filles bien heureuses de sortir avec deux célébrités à la fois. D'autant plus que ce n'était pas n'importe lesquelles ; l'une était un jeune mannequin à succès accessible et au sourire rayonnant, tandis que l'autre bien plus réservé et discret était un célèbre réalisateur qui perçait dans son ère. Cependant, le nom de ce troisième jeune homme ne leur dit absolument rien et malgré les dires de Kise elles n'avaient aucunement connaissance de son existence jusqu'à ce que le blond ne leur en parle.
Ainsi placé entre quelques fontaines et des pots de fleurs, les passants continuant de traverser l'immense place, Kise regardait de temps à autre sur les côtés pour essayer de distinguer la présence de Kuroko et de son idole dans les environs. Un faible murmure le tira néanmoins de ses recherches visuelles, et après avoir porté son regard vers le bas, une tignasse bleutée apparut. Instinctivement, Kise bondit en arrière pendant que les trois filles poussèrent un petit cri de surprise devant l'apparition de ce jeune homme qui regardait le mannequin reprendre son souffle.
« Kurokocchi ! Tu pourrais apparaître normalement pour une fois, s'écria Kise en se grattant l'arrière de sa nuque.
— Je t'ai appelé correctement. C'est toi qui ne m'a pas vu, lui reprocha Kuroko en saluant ensuite chacune des filles présentes.
— La prochaine fois tu n'auras qu'à me faire de grands signes avec tes bras, tu seras plus visible. »
Kuroko se retourna vers Kise, se demandant si ce dernier lui reprochait sa petite taille ou tout simplement son manque de présence. Il était toutefois hors de question qu'il gigote bêtement ses bras dans tous les sens simplement pour interpeler le mannequin. C'était de sa faute s'il ne pouvait pas le remarquer alors qu'il se trouvait face à lui, à quelques centimètres de lui pour être exacte.
« Où est Akashicchi ? S'enquit ensuite Kise en ne voyant pas le rouquin dans les environs, et craignant de découvrir que finalement il ne venait pas.
— Tu nous as menti Kise-kun ? L'interrogea par la suite une des trois filles, créant ainsi des messes basses avec les deux autres.
— Non, bien sûr que non ! Akashicchi va venir, hein, Kurokocchi ? »
L'intéressé reçut immédiatement l'attention de tout le monde, cette fois il était devenu visible et tout le monde attendait une réponse de sa part. Alors il acquiesça faiblement, soulageant grandement Kise pendant que les trois filles se sourirent entre elles avant de rapidement se recoiffer et se regarder une dernière fois dans leur miroir de poche avant de ranger celui-ci dans leur sac à main. Tout en jetant un coup d'œil intéressé vers elle, Kuroko devina l'effort dont avaient fait preuve les filles pour choisir et accorder leur tenue, ainsi que leur coiffure, sans oublier leur maquillage. Rien n'était excessif, tout était acceptable, et le rendu était tout à fait correct. Au moins ce n'était pas des pots de peintures sur patte munis de décolletés plongeants.
« Il ne devrait pas tarder. Nous avons seulement croisé un ami à lui en cours de route. »
En parlant du loup, Akashi ne tarda pas à apparaître et les filles présentes aux côtés de Kise et de Kuroko rougirent vivement en le voyant venir à leur hauteur. Il était vêtu d'un élégant costard. Kuroko observa de bas en haut le cinéaste en pensant à la conversation qu'ils avaient eu avant leur départ ; il avait proposé à Akashi de se vêtir simplement, comme pour leur sortie au cinéma, mais le rouquin avait fermement refusé et s'était donc habillé d'un de ses traditionnels costards. Ce n'était pas pour aujourd'hui le grand changement vestimentaire.
Une fois qu'Akashi se fut présenté à ces filles, qui, d'une main fébrile saisirent la sienne, le groupe se tourna vers Kise qui devint de la sorte le centre d'intérêt de tout le monde. Toute cette attention dirigée sur lui ne gêna pourtant pas le mannequin qui sourit même de toutes ses dents avant de donner leur première destination qui fut un petit café qu'il savait tranquille et où ils ne seraient aucunement dérangés par la foule.
Avec une joie reflétée par leur débit de paroles impressionnant, les filles encerclèrent immédiatement Akashi. Kise et bien sûr Kuroko furent complètement oubliés et laissés derrière tandis que cinq mètres devant, les filles cherchaient l'attention du réalisateur. A ce moment donné, Kuroko se demanda si cela avait été une bonne idée d'insister. Ces filles allaient clairement profiter de chaque seconde d'Akashi, et de la sorte ne lui laisser aucun moment de répit. Le bleuté se demanda si Akashi allait tenir et ne pas se montrer désagréable pour récupérer un peu de son espace personnel. Et si cela arrivait fort malheureusement, comment lui-même allait-il pouvoir rectifier le tir.
Fort heureusement, Kuroko réalisa qu'il avait Kise comme atout dans sa main lorsque le blond rejoignit d'un pas rapide le groupe formé devant eux. Il saisit les épaules de deux filles avant de se placer entre eux deux avant d'éclater d'un rire joyeux.
« Ne m'oubliez pas les filles, après tout c'est grâce à moi si Akashicchi est présent ! »
Ou peut-être pas, finalement.
« C'est Akashi pour toi, rétorqua fermement Akashi.
— Kurokocchi ! Akashicchi est méchant avec moi, se plaignit immédiatement Kise en rejoignant Kuroko pour pleurer contre son épaule.
— Ne vous ne faites pas, Akashi-kun. Kise-kun rajoute des 'cchi' à la fin d'un nom pour les personnes qu'il respecte, avoua-t-il pour essayer d'adoucir le réalisateur.
— C'est inutile. »
Ce n'était de toute évidence pas facile de rendre un peu plus aimable le tant redouté Akashi Seijūrō, la réponse de ce dernier faisant faiblement soupirer Kuroko qui s'écarta pour échapper à l'étreinte d'un Kise larmoyant. Laissé derrière, Kise se remit à marcher d'un pas actif tout en appelant par moment les filles et Kuroko afin de ne pas être laissé derrière comme un malpropre. Après tout c'était lui l'organisateur de cette sortie, il ne voulait pas être ignoré.
Plus tard, Akashi et Kuroko s'attablèrent les premiers autour d'une grande table pendant que Kise et ses amies firent la queue pour passer la commande de tout le monde. Assis l'un en face de l'autre, Kuroko lança sans douter une seule seconde le sujet suivant :
« Avez-vous retenu le nom de ces filles ?
— Pour qui me prends-tu, Tetsuya ? Je sais retenir des choses aussi simples, lui répondit sèchement Akashi vexé.
— Là n'est pas la question, Akashi-kun. Je vois si vous vous intéressez à elles comme nous en avions convenu pour votre script. »
Découvrant de la sorte que son colocataire ne cherchait pas à se moquer de lui, Akashi porta son attention vers ces trois filles qui rigolaient en compagnie de Kise qui leur avait fait part d'une de ses histoires personnelles semblant fort amusante.
« La brune avec l'immense collier se nomme Touko, la plus petite est Michiko et celle aux cheveux ondulés s'appelle Sawako.
— Et qu'avez-vous appris sur elle pendant le chemin ? Poursuivit Kuroko.
— Est-ce un interrogatoire, Tetsuya ?
— Vous me laissez dormir et manger chez vous gratuitement pour que je vous aide à créer votre prochain film. Vous ne m'avez cependant pas dit comment alors je fais avec ce que j'ai sous la main. »
Akashi saisit sans difficulté le mal que se donnait ce garçon afin de faire ce pour quoi il l'accompagnait et vivait désormais chez lui. Décidant de ce fait d'y mettre un peu plus du sien, Akashi croisa les bras contre son torse et se concentra. Il se remémora ainsi toutes les phrases balancées dans tous les sens par ces trois filles qui cherchaient en même temps à avoir un brin de son attention. Devant ainsi faire le tri sur les choses intéressantes et non, afin de répondre à son interlocuteur, Akashi resta muet pendant quelques secondes.
« Sawako est aussi une mannequin et fait la plupart du temps des photos avec Ryōta, c'est aussi la grande sœur de Michiko qui elle n'est encore qu'étudiante en commerce international. Touko et une amie à Sawako et elle vit simplement l'instant présent. C'est stupide.
— Lui avez-vous dit cela ? S'inquiéta Kuroko.
— Non. Je lui ai dit qu'elle était inconsciente. »
Autant au début Kuroko commençait à étirer un sourire par la possibilité qu'Akashi se soit montré délicat, autant dorénavant il tirait une grimace désespérée. Surtout que si Akashi avait dit à cette pauvre fille qu'elle était inconsciente par rapport à son avenir, il n'avait pas dû employer y mettre de gants. S'imaginant parfaitement bien la scène, Kuroko allait expliquer les règles du tact au rouquin quand celui-ci reprit le fil de la discussion, et lui coupa ainsi l'herbe sous le pied.
« Enfin, je lui ai dit de réfléchir sérieusement à son avenir. Et que si elle ne le faisait pas, ce serait de l'inconscience pure. »
A cette rectification, Kuroko retrouva de l'espoir. Akashi n'était donc pas un cas désespéré, et cela le ravit. Ils furent néanmoins interrompus par le retour de Kise et de ses amies qui apportèrent tous ensembles les plateaux où étaient posées leurs commandes. Tout en répartissant les boissons autour de la table, Kise fut celui qui relança la conversation.
Le sujet qui mordait tout le monde aux lèvres ne fut cependant pas abordé ; car à vrai dire, tout le monde à l'exception de Kuroko qui savait parfaitement où c'en était, tenaient bien trop à sa vie pour interroger Akashi sur l'avancement de son prochain film. Chacune des personnes attablées autour du rouquin avaient lu l'article de cette journaliste qui demandait à Akashi la possibilité ou non d'un film romantique provenant de sa plume. Kise désirait davantage d'informations puisqu'il comptait se présenter de toute manière à tous les castings que pourra tenir le rouquin afin de décrocher le premier rôle, et absolument le premier rôle. Le jeune mannequin était prêt à tout pour briser les chaînes qui le reliaient inlassablement à son père. Pour une fois, Kise comptait resplendir par ses capacités et non juste à cause de son nom. Ainsi, il n'y avait rien de mieux que l'impérialité d'Akashi Seijūrō ; avec lui, Kise était assuré d'être jugé objectivement et pour ce qu'il valait au plus profond de lui, dans ses tripes.
Jetant un coup d'œil sur le côté, Kuroko remarqua l'expression sérieuse de Kise assis à sa droite. Le blond était silencieux et fixait droit devant lui la silhouette d'Akashi qui se faisait toujours questionner par ces filles sur son genre féminin, ce qu'il pourrait aimer dans la personnalité d'une fille et d'autres bagatelles dans le genre. Ces questions oisives semblèrent pourtant déclencher en Kise toute une foule d'émotions puisque son visage étrangement sérieux resplendit comme jamais. Pendant un instant, le regard toujours sur le côté pour observer le blond, Kuroko se demanda si ce dernier n'était pas lunatique. Il passait du silence complet à un sourire éclatant ainsi qu'une déferlante soudaine de paroles qui scia tout le monde.
« Que viens-tu de dire Kise-kun ? Demanda Sawako, incertaine d'avoir bien entendu.
— Quel a été votre premier amour et comment ça s'est terminé, et pourquoi ? Se répéta le mannequin, un large sourire d'étiré sur son visage.
— Je ne crois pas que cela soit très intéressant. » Souffla Akashi déjà lassé de cette sortie.
Seulement, pour cette fois-là, Akashi aurait mieux fait de rester silencieux et tenter de se faire oublier pendant un instant. En un instant, après que les filles se soient échangées un regard, elles se comprirent instantanément, un sourire espiègle s'était dessiné sur le creux de leurs joues. Quant à Kise, celui-ci tenait avec grand mal sur sa chaise tellement il avait envie de lancer la première histoire et surtout de pouvoir entendre celles des autres. Pour ce qui était de Kuroko, celui-ci observait de temps à autre les trois filles puis Akashi, comprenant l'intérêt soudain de ces personnes pour le possible antécédent amoureux du réalisateur. Après tout, lui aussi cela l'intéressait : le grand Akashi Seijūrō avait-il déjà aimé une femme ? Cette question lui brûlait lui-même les lèvres.
Comprenant que le silence était une réponse positive, et que seul Akashi semblait sur la défensive, Kise décida de se lancer. Après tout, il fallait toujours que quelqu'un commence pour que les autres suivent, et il était là pour ça.
« Moi, la première femme que j'ai aimé était celle qui gérait la garderie lorsque j'étais petit. Dès que je me faisais mal, elle me prenait contre sa poitrine et j'adorais ces moments ! C'était tout doux et tout chaud ! S'extasia-t-il en serrant ses épaules par ses mains, gigotant sur sa chaise, à ce tendre souvenir.
— Ça ne compte pas Kise-kun, se moqua avec amusement Michiko.
— Oui, elle a raison ! Parle-nous de tes vraies relations, soutint Touko.
— Vous êtes méchantes les filles ! C'était vraiment mon premier amour, sanglota faussement l'intéressé.
— Nous devons alors comprendre que tu aimes les grosses poitrines ? Supposa pour sa part Kuroko.
— N'oublie pas de mentionner le fait qu'il semble aussi apprécier les femmes d'âge mûr, Tetsuya. » Poursuivit Akashi.
Les remarques des deux garçons firent rire les trois filles et s'injurier Kise bien qu'il ne soit absolument pas vexé par les dires des deux autres. C'était bien juste pour la forme et montrer qu'il n'était pas d'accord, mais rien ne pouvait battre ce sourire amusé étiré sur ses lèvres. Ainsi tous attablés à une table à siroter différentes boissons, ils firent un tour de table pour que chacun raconte son premier amour et comment celui-ci avait pu se terminer. Etant à côté de Kise, Kuroko sut donc qu'il allait passer en dernier tandis qu'Akashi assit entre Touko et Michiko, allait devoir être le quatrième.
Sawako termina de raconter son histoire ; son premier copain avait été son meilleur ami au lycée avant qu'ils ne se soient décidé à essayer d'aller plus loin, mais finalement après quelques mois, ce garçon s'était montré de plus en plus distant et après l'avoir suivi un soir sur le chemin de retour, Sawako l'avait retrouvé au bras d'une autre fille. Cela avait bien sûr brisé leur couple, mais aussi leur amitié. Elle termina son histoire en prévenant sa petite sœur de ne jamais faire attention aux hommes sur le plan amoureux, et que ces vipères avaient toujours une dernière carte dans leur jeu.
Pour sa part, assise à côté de sa grande sœur, Michiko confessa qu'elle n'était encore jamais sortie avec un garçon mais qu'en revanche elle avait refusé plusieurs propositions. Elle n'était pas intéressée par les garçons de son âge, et bien qu'elle soit en dernière année au lycée, ses amis proches évoluaient tous déjà dans le monde du travail. Son histoire fut ainsi très courte à raconter et elle se tourna rapidement vers Akashi.
En effet, tous les regards se tournèrent vers Akashi qui comprit que c'était bel et bien à son tour de raconter une histoire aussi peu intéressante que son premier amour. Qu'est-ce que cela pourrait bien changer ? Cela n'allait pas le rendre plus gentil, plus désagréable, ni même l'aider pour son script. Toutefois, il sut aussi qu'il n'avait aucun moyen pour s'échapper et que si jamais il en trouvait un, Kuroko manifesterait son désaccord. Il avait été amené ici pour obtenir des idées, ou bien tout simplement avoir de l'inspiration.
Alors Akashi se racla la gorge, les yeux fermés. C'était stupide.
« Mon premier amour… j'étais à l'université. Ce n'était pas la fille la plus intelligente ni la plus belle, mais elle avait tout de même son caractère.
— Et comment vous en êtes venus à sortir ensemble ? S'enquit Kise à la place de tout le monde.
— Elle aimait autant que moi le cinéma et ce qui se trouvait derrière, alors nous discutions beaucoup ensemble. Je lui ai fait part de mon envie d'être réalisateur et des difficultés à l'être à cause du rang de ma famille.
— Vous êtes pourtant bien devenu réalisateur, Akashi-sama, reprit Michiko désireuse de savoir comment le rouquin y était parvenu.
— Quand j'ai soulevé l'idée à Père, il m'a ri au nez disant que c'était une drôle et absurde idée. Mon amie avait été invitée à dîner ce jour-là, et disons plutôt qu'à cause de son tempérament elle n'a pas apprécié le remarque de Père. »
En fermant les yeux, Akashi se revit parfaitement quelques années auparavant ; dans cette grande pièce qui servait de bureau à son père, de cette ambiance pesante qui se dégageait autour de cette personne bien plus estimée et forte que lui. Au fond de son cœur, Akashi entendait à nouveau le talons du pied droit de son amie frapper le carrelage jusqu'à le fendre, les poings contractés au point que ses ongles se plantaient dans la paume de sa main jusqu'au sang. La voix éloquente, son assurance parfaite pour s'adresser aussi familièrement à son géniteur connu pour être strict et dangereux, Akashi se laissait bercer par tous ces souvenirs créés par cette fille.
Plongé dans son subconscient, Akashi ne tenait plus en compte la réalité qui l'entourait. Cela passait donc par les personnes qui pouvaient l'entourer, les oubliant momentanément. Seulement, lui ne fut pas oublié par les autres convives de cette sortie. Kuroko l'observait d'un nouvel œil désormais. Il s'était trompé. Akashi avait dû aimer cette fille pour être ainsi plongé dans ses souvenirs, qui devaient remonter à son esprit après l'évocation de cette amie. Akashi avait déjà entretenu une relation avec une personne ; il avait donc su comment entretenir ce genre de relations, la rendre de jour en jour plus belle, irremplaçable. Pour quelqu'un, Akashi avait dû se montrer gentil, doux, et attentionné. Dans ce cas, pourtant, pourquoi avait-il besoin de son aide ? Ne pouvait-il pas se baser justement sur cette relation entretenue avec cette amie ?
La tête remplit d'interrogations en tout genre, Kuroko se plongea à son tour dans le silence. Il ne remit les pieds sur terre que quand Kise posa une fois de plus la question qui intéresserait tout le monde. Afin que si Akashi s'énervait, il ne le fasse que sur le blond et épargne les autres.
« Pourquoi avez-vous rompu ? » L'interrogea le blondinet d'une voix incertaine, ayant peur lui-même de mourir pour de bon cette fois-ci.
A ces mots, Akashi rouvrit ses yeux et fixa avec intensité Kise. A un tel point que celui-ci se sentit très mal à l'aise, gigotant sur sa chaise comme si des aiguilles y étaient apparues et s'enfonçaient dans ses cuisses ainsi que dans ses fesses. Kise avait du mal à tenir en place, de par sa chaise devenue soudainement inconfortable et le regard d'Akashi fixé sur sa personne. Cet œil jaune, superbe, unique en son genre, Kise était obnubilé par lui. Ce n'était pas la première fois qu'il rencontrait et discutait avec quelqu'un qui possédait des hétérochromes, mais c'était la première fois qu'il en voyait un jaune. Habituellement cela jouait sur le bleu, le vert ainsi que parfois le marron. Ici Akashi avait un œil rouge, soit, et l'autre jaune, ce qui en soit était plus original. Le jeune homme avait la nette impression de se liquéfier sur place. Ce n'était de toute évidence pas la bonne question à poser, mais le mal était déjà fait.
« Notre relation était devenue aussi passionnée que destructrice. Nous n'arrivions plus à nous comprendre ni même à nous entendre. Alors nous nous sommes séparés, c'est aussi simple que ça. »
Le ton qu'employait Akashi était informel. Les autres n'avaient qu'à se tenir à ça et arrêter de lui poser des questions sur son ancienne relation. Le message passa d'ailleurs dans la tête de tout le monde et ce fut au tour de Touko de raconter son premier amour. A vrai dire, la jeune fille n'avait pas vraiment envie de parler. L'histoire d'Akashi passait encore dans sa tête et étrangement elle la trouvait très triste, bien que tous les éléments ne soient pas exposés. Une boule remplit d'émotions s'était logée dans sa gorge, l'empêchant d'avaler correctement et surtout de pouvoir respirer. Ses mains tremblaient légèrement, alors elle serra ses poings contre ses genoux dénudés par la petite robe qu'elle portait.
Néanmoins, elle n'était pas la seule dans cette situation. D'un bref coup d'œil, Kuroko remarqua que tout le monde avait la tête plus inclinée qu'à l'accoutumée et que Kise restait parfaitement silencieux alors que d'habitude il glissait toujours un petit commentaire réconfortant. Etait-ce parce que celui qui avait raconté son histoire était Akashi, et que personne n'osait se montrer trop intime avec lui ? Ou bien parce que son histoire était triste ? Kuroko pensait tout comme Touko, sans pour autant que les deux personnes se soient parlées. Il y avait quelque chose dans le récit d'Akashi qui alourdissait le cœur, le rendant triste, gorgé d'émotions prêtes à déborder. Akashi avait aimé, Akashi avait dû se séparer de cette personne, et désormais Akashi ne savait plus comment se comporter avec la gente féminine. Au fil de ses pensées, Kuroko se posa même la question si tout cela n'avait pas un rapport quelconque.
Est-ce, d'une façon ou d'une autre, à cause de cette amie, qu'Akashi était devenu incapable de se comporter avec autrui ? Il ne put toutefois y réfléchir davantage puisque Touko termina son histoire, la voix tremblante d'émotion, et à son tour le bleuté fut observé par tout le monde. Les questions qui défilèrent dans son esprit à vive allure n'eurent cette fois-ci aucun rapport avec Akashi et son histoire. Kuroko n'arrêtait pas de se demander depuis combien de temps ils étaient dans ce café, combien il avait payé sa boisson, et si ce n'était pas l'heure de rentrer ou encore s'il n'allait pas envie, à tout hasard, d'aller aux toilettes.
« Allez Kurokocchi ne fait pas ton timide ! S'écria Kise retrouvant un peu de son aplomb, passant par la suite son bras par-dessus les épaules de Kuroko.
— A ton tour, Tetsuya. » Insista Akashi qui ne comptait pas laisser s'échapper le bleuté alors que lui avait dû se plier au rite.
Comprenant qu'il n'avait pas le choix, Kuroko se sentit très mal à l'aise. S'il y avait bien une chose qu'il détestait hormis la violence gratuite, était de toute évidence qu'on le pousse à répondre à quelque chose qui le dérangeait. Et Dieu savait à quel point parler de ses relations sentimentales le mettaient très mal à l'aise. Il avait peur du regard des autres, ce même regard qui l'épiait avec insistance par ces personnes qui l'entouraient. Le sentiment d'anormalité revint à la charge, lui dévorant l'estomac pour ensuite lui affliger une douleur sans pareille, avant de s'attaquer à sa gorge et de s'en prendre à ses cordes vocales. Il avait mal. C'était mal.
« Kurokocchi ? » S'inquiéta rapidement Kise en voyant le bleuté serrer sa main contre sa poitrine.
Petit à petit, le souffle commença à lui manquer. Il ne se sentait pas bien, vraiment pas bien. Il crut pendant un instant que la situation n'allait qu'en se désagrégeant, mais une main vint rapidement s'abattre contre son épaule gauche et lui fit remonter le menton pour voir quelle personne intervenait, pour peut-être le sauver. Ses sourcils se froncèrent en reconnaissant sans difficulté Akashi qui s'était relevé après avoir dit à Touko de s'écarter pour le laisser passer, et sans le regarder pour sa part, Akashi parla au reste du groupe.
« Nous allons vous laisser. Je vous remercie pour cette sortie, et peut-être à bientôt. »
Sans dire quoique ce soit de plus, Akashi attrapa le haut de Kuroko pour le remettre sur pieds et s'en aller ensemble de ce café. Il le suivait d'un pas tremblant et vacillant, si jamais Akashi lâchait sa poigne sur son vêtement, Kuroko savait qu'il tomberait. Ses jambes n'arriveraient pas à le porter seul. A quelques mètres de lui, son bras étendu en arrière pour le tenir, Akashi marchait d'un pas plus lent que d'habitude. Ils se retrouvaient dehors ensemble à l'air libre, celui-ci s'engouffrant dans la chevelure de Kuroko qui put ainsi respirer comme avant. L'abcès avait été éclaté et ce fut comme s'il ressortait la tête de l'eau après un long moment. Avait-il retenu son souffle depuis que Kise lui avait parlé ? Il n'arrivait pas à le croire.
Une fois éloigné du café, Akashi lâcha Kuroko qui se laissa tomber sur le banc qui se trouvait à côté d'eux et où le rouquin avait fait exprès de l'emmener. Toujours debout pour sa part, Akashi se tourna pour faire face à Kuroko dorénavant assis. Les bras croisés contre son torse, le réalisateur observait avec intérêt son colocataire. C'était quoi ça, juste à l'instant ?
« Ça va mieux ? S'enquit-il.
— Oui… merci beaucoup… »
Au moins, ce garçon semblait s'être calmé. Akashi inspira puis expira pendant quelques instants, le temps de mettre ses idées au clair. Il commençait à comprendre la raison pour laquelle la famille de Kuroko semblait en froid avec ce dernier, pourquoi sa propre mère l'avait associé à une erreur, et pourquoi Kuroko montait sur ses grands chevaux quand il était question de retourner chez lui. Et maintenant, par la sortie organisée par Kise, Akashi avait réalisé quelque chose.
Ayant toujours les bras croisés contre son torse, Akashi décida de sauter le pas. Ce n'était pas son genre d'hésiter et encore moins de penser à l'autre avant d'agir.
« Je commence à comprendre qui tu es réellement, Tetsuya. Pourquoi ta famille et toi vous vous rejetez et ne comptez pas rétablir le contact avant un moment. Je pensais à une simple crise d'adolescent, mais le problème est beaucoup plus profond n'est-ce pas ? »
Les yeux grands ouverts, Kuroko écoutait sans pouvoir être capable de dire un mot. Non. Ce mot se répétait à toute vitesse dans sa tête, de volume différent pour être crié de plus en plus fort sans pour autant qu'Akashi puisse l'entendre. A cause de cela, Kuroko apporta sa main pour soutenir son front ainsi que sa tête qui menaçait d'exploser à tout instant. De par sa gestuelle, Akashi comprit qu'il était sur la bonne voie.
Il avait raison.
« Tu ne dois pas en avoir honte, Tetsuya. Si ta famille ne l'accepte pas, c'est qu'ils sont idiots. Rien n'est de ta faute.
— Qu'est-ce que vous en savez ? S'écria Kuroko dont le ton de la voix n'avait rien de neutre comme d'habitude, mais était ici bien agressif.
— Je sais tout. L'âge apporte beaucoup, et des personnes comme toi, j'en rencontre beaucoup. »
La tête remplit de pensées contradictoires, Tetsuya ne savait pas qui croire. Devait-il écouter Akashi au détriment de sa conscience qui lui hurlait qu'il était anormal, un véritable déchet, et le pire de tout : une erreur de la Nature ? Sa deuxième main vint rejoindre la première et Kuroko se replia sur lui-même sous les yeux d'Akashi. Ses larmes lui brûlaient ses rétines. La réaction du plus jeune était intéressante ; se mettre ainsi en position quasi-fœtal les mains au-dessus de la tête, emmêlées avec son cuir chevelu, Kuroko donnait l'impression de vouloir s'enfermer dans un endroit où plus personne ne pourrait ni le voir ni lui parler. C'était une position intéressante, mais surtout triste.
Le jeune homme semblait terrorisé, non pas par Akashi, mais par lui-même. Akashi imaginait tout à fait la famille de Kuroko l'insulter, le traiter de monstre, d'erreur de la Nature ou tout autre insulte ayant un rapport avec ses préférences. Que cela soit de façon oral ou bien dans les gestes, l'attitude, il voyait parfaitement cette famille traiter leur enfant de la pire des façons.
Malheureusement pour Kuroko, il n'était pas quelqu'un de réconfortant, mais était plutôt de ceux qui blessaient les autres.
« Donc ne t'en fais pas. Je n'ai rien contre, tu peux continuer à vivre chez moi et à contribuer pour mon prochain film. Tu en dis quoi ? »
Lentement, les mains tremblantes de Kuroko se retirèrent de leur emplacement pour se retrouver sur ses cuisses. Il observa d'un œil peu assuré le visage sérieux d'Akashi qui n'avait pas bougé d'un pouce, les pieds toujours bien écartés et les bras croisés contre son torse. Le rouquin attendait une chose venant de sa part, que ce soit un geste ou une parole. Incapable de parler, Kuroko acquiesça faiblement. Ce fut à peine visible, mais bien là. Un sourire s'étira sur le coin des lèvres d'Akashi.
Cette fois-ci, ayant une réponse de la part de Kuroko, Akashi se détourna afin de marcher jusqu'à chez lui. Kuroko se redressa pour sa part du banc et partit rejoindre le réalisateur devant lui d'un pas encore mal assuré. Ses jambes ressentaient encore du mal à soutenir son poids.
« Un peu plus vite Tetsuya, je n'ai pas toute ma journée. Tu m'en as déjà fait perdre bien assez. »
A cet ordre, Kuroko étira pourtant un sourire amusé. Il y a de cela deux minutes, Akashi semblait le soutenir, un semblant de réconfort qui tranchait pourtant tellement avec l'attitude autoritaire et impérial du rouquin. Kuroko fit tout de même de son mieux pour accélérer et ainsi marcher au même pas qu'Akashi qui mine de rien, contrôlait sa marche et faisait de son mieux pour ne pas distancer le bleuté. Comparé à leurs premiers jours passés ensemble, où Kuroko trottinait derrière Akashi pour le rattraper, ou quand Akashi traçait le chemin et que Kuroko le suivait derrière, cette fois-ci tout avait changé. D'un pas commun, ils avançaient ensemble. Côte à côte.
Akashi savait, Akashi avait tout découvert, mais Akashi le gardait sous la main. Il ne le rejetait pas comme sa propre famille l'avait fait, ne l'avait pas même insulté. Akashi marchait à ses côtés, et le regardant du coin de l'œil le plus discrètement possible pour s'assurer de son état. Kuroko sentit son cœur se gonfler de courage. La personne à ses côtés n'était pas n'importe qui, il aidait cette personne, Akashi avait besoin de lui et le lui disait, ou le lui faisait comprendre. Se détendant au fur et à mesure de leur marche, Kuroko oublia tous ses problèmes et répondit même au message envoyé par un Kise inquiet avec le sourire.
Au final cette sortie avec Kise n'aura pas servi qu'à Akashi, d'une quelconque manière, mais aussi à Kuroko. Désormais il n'avait plus vraiment de grands secrets à cacher aux oreilles ainsi qu'aux yeux d'Akashi. Seulement, concernant le rouquin, et sa soit disant ancienne petite-amie, Kuroko n'arrêta pas de se poser des questions. Cette femme était bien impressionnante pour avoir pu sortir avec le grand Akashi Seijūrō ; ainsi Kuroko songea à quoi elle pouvait bien ressembler et comment pouvait être sa personnalité. Jamais une femme fade et laide n'aurait pu intéresser le rouquin.
Kuroko songea alors à Nijimura, et se demanda si ce dernier était au courant de quelque chose et si dans ce cas il pourrait l'éclairer. Etait-ce à cause de cette femme de caractère qu'Akashi était incapable d'être gentil et qu'il se croyait au-dessus de tout ? Akashi venait de découvrir son plus noir secret, mais lui ne savait rien du rouquin. En réalisant cela, Kuroko sentit un coup de pression abattre son cœur déjà bien endolori.
Ce serait peut-être une bonne idée de remonter jusqu'à la source du problème afin de guérir Akashi ; et pour cela il devait apprendre qui était vraiment le rouquin.
