Bonsoir tout le monde ! J'espère que vous allez tous bien, et que vos examens se sont bien passés pour celles et ceux qui sont étudiants ; et je souhaite bon courage à ceux qui le sont toujours !

Je voulais aussi vous dire MERCI pour votre réaction au chapitre 13... si je m'attendais à un retour pareil O_O. Est-ce que je dois continuer à faire souffrir Kagami pour tous vous retrouvez ? C'est ce à quoi j'ai songé avant de rire. Non je ne suis pas sadique, je ne vois pas de quoi vous voulez parlez ;)

Réponses aux reviews :

Belanore : Merci pour ton commentaire, je suis ravie que ma fiction te plaise ! Et comme tu peux le voir en ce moment même, la suite n'a pas tardé à arriver ;) Bonne lecture !

Payetonpain : L'ouverture d'un fanclub à mon nom ? Mon Dieu, ton commentaire ne fait que commencer et déjà je sens le sourire qui est en train de s'étendre sur mon visage. Et plus je continue ma lecture, plus je n'arrive pas à le contrôler. Tu es fantastique ! Merci ! En tout cas, je suis heureuse de t'avoir fait découvrir ce fabuleux couple qui est le AkaKuro.

Tes analyses de ma fiction me font elles aussi plaisir, et surtout que tu me dises que je les mets bien en avant. J'avais peur d'un peu vous refroidir avec un sujet pareil, puisque ce n'est pas forcément très joyeux et que souvent quand on veut lire une fanfiction, c'est pour se détendre. Mais je vois que ce n'est pas le cas, et j'e suis ravie ! Pour ce qui est de la guérison de Kuroko, ça va bien entendu prendre un certain temps (du moins, pas toute la fiction, mais une grande partie oui). Pour ce qui est si c'est Akashi qui va l'aider à s'accepter ou non, mouahaha tu as su bien me définir (gardons le suspens jusqu'au propice, sinon je vous gâcherai à tous la surprise).

Il est vrai qu'au début, si on ne connaît pas Nijimura et ce qu'il représente pour la Génération des miracles et surtout Akashi cela peut paraître étrange qu'il s'oppose à ce dernier. Toutefois, j'en avais vraiment besoin pour le bien du scénario, au risque de faire Nijimura un peu OOC. Mais j'espère néanmoins ne pas trop l'avoir fait ^^ Pour ce qui est de Murasakibara, sur sa fiche wikia il est écrit que s'il voulait faire un autre métier que basketteur, ce serait justement être pâtissier (alors comment dire que comme ça lui va très bien l'idée est resté pour tous les auteurs ? haha). Et je suis comme toi, je n'apprécie pas vraiment Himuro (surtout sa voix) mais quand on le met avec Murasakibara, ça passe un peu plus. Mais je suis ravie de te l'avoir fait apprécier un peu plus !

Et puis, je suis ravie que les histoires parallèles t'intéressent tout autant que la principale. Disons aussi que le milieu de la mode est terrible : c'est vraiment le chacun pour soi qui prédomine. Alors si on est trop gentil, si on paraît trop faible, on se fait engloutir. Pour ce qui est d'Imayoshi, en effet c'est rien de légal haha ! Mais vous verrez tous où cela emmènera Kise dans plusieurs chapitres ;) Avec qui Kise terminera-t-il ? Kasamatsu/Aomine ? Telle est la question :D Au fur et à mesure que les chapitres et l'histoire avanceront, Kise verra aussi par lui-même mouahah ! Après pour Midorima et Takao... ils apparaîtront ! Takao un peu plus tôt que Midorima par ailleurs, et il aura un rôle assez important pour le bien de la fiction. Après si le reste de l'équipe Seirin va-t-elle apparaître ou non, je ne le sais pas encore... je verrais si à un moment ou un autre j'aurais besoin ou non de personnages supplémentaires.

Kagami semble avoir perturbé beaucoup d'entre vous, et ça me fait très plaisir ! :D (comment ça je me réjouis du malheur des autres? C'est pas vrai ...) Par contre si Kagami va finir avec un personnage que vous connaissez déjà... je ne pense pas. Sinon ce serait trop simple, tout le monde sortirait avec tout le monde et la fiction perdrait de son intérêt. Enfin rien n'est encore fixé ! Donc en effet, tu verras bien quand cela arrivera ;)

L'inspiration d'Akashi viendra-t-elle lors d'une relation sérieuse? La fiction serait interminable sinon x) Son inspiration viendra petit à petit ne t'inquiète pas ! Là il est simplement trop obsédé par l'idée de pondre quelque chose, et du coup il a des œillères qui l'empêchent de voir ce qu'il y a autour de lui, et qui pourrait à coup sûr l'inspirer. Mais ça viendra ! Pour la suite de la relation entre Akashi et Kuroko, je te laisse imaginer diverses possibilités et je verrais tout comme toi si l'une d'entre elles sera juste finalement :D

Et ne t'inquiète pas, j'ai pris un grand plaisir à lire ton commentaire dont la longueur ne m'a pas du tout dérangée ! Je suis ravie que ma fiction t'ait à ce point plu et j'espère que les chapitres prochains ne te décevront pas. Aussi sache que tu peux me poser le nombre de questions que tu le souhaites, et que j'essayerais de répondre sans trop spoiler la suite de l'histoire.

Ainsi : Il y a aura bien entendu des scènes de sexe entre Akashi et Kuroko, mais qui n'arriveront pas encore tout de suite ; et en effet celles-ci seront plus détaillée qu'avec Kagami et Kuroko (car cette scène de sexe servait surtout pour le scénario, et ne demandez pas des détails extrêmement précis, il fallait plus se concentrer sur ce que ressentait Kuroko vis-à-vis d'elle). Après, je connais en effet Tokyo Ghoul mais je n'ai encore jamais regardé un seul épisode mais il est sur ma liste d'animé à regarder ; surtout depuis que j'ai écouté la chanson Unravel et que je me suis intéressée à l'univers de ce manga. Après si un jour j'écrirai dessus, je verrais lorsque j'aurais regardé l'animé, je ne peux pas t'en dire plus pour l'instant.

J'ai déjà d'autres fictions sur Kuroko no Basket à mon actif, que tu pourras retrouver sur mon profil en cliquant sur mon nom d'auteur Nemeseia et j'ai bien entendu d'autres projets en réserve, et donc non publiés encore. Bonne lecture :)

Shanatora : Je suis ravie que ma fiction te plaise, j'en suis flattée ! En effet, Akashi se fait petit à petit apprivoiser par Kuroko et je suis ravie d'apprendre que ça te plaît de voir ça x) après en effet tu as raison, bien que ça va pas se faire dans 20 chapitres quand même. Mais ça va y aller doucement, à leur rythme. Après pour le temps où je poste chaque chapitre : j'essaie de poster un chapitre par mois au moins. Parfois il m'arrive de poster plus. Compte donc un chapitre par mois, minimum :) Je te souhaite une bonne lecture !

vanimia : Bien le bonjour chère lectrice :D De tels compliments durant ton commentaire, je ne saurais comment t'en remercier ! Entre tes "génie de l'écriture" et à propos des clichés où j'arrive à aller au-dessus, que de compliments vraiment... merci, merci ! J'essayerais de poursuivre là-dedans pour la suite de cette fiction ainsi que mes autres. Même si imaginons ta phrase n'a pas de sens, j'ai tout à fait compris où tu voulais en venir et j'en suis satisfaite x) Comme je le disais plus haut, Kagami a su toucher de nombreuses personnes alors que je m'attendais pas à une telle réaction/et retour surtout ! Mais j'ai beaucoup aimé ton "Ce n'est pas la faute de Kuroko si Kagami n'est pas fait pour lui :/" dans ma tête c'est comme si Kagami avait enlevé Kuroko et le forçait à être son petit-copain, comme un otage ! Cette idée m'a beaucoup amusée! Et pour Kise, telle sera la question ;) Avec qui donc il va terminer ? Seul l'avenir pourra nous le dire ;) Et ce n'est pas grave si ta reviex comporte des fautes, je n'y fais même pas attention du moment que j'arrive à comprendre ce que vous me dites !

Encore merci pour ton commentaire et je te souhaite une bonne lecture ! :)

liberlycaride : Concernant le traumatisme de Kuroko, il est en partie révélé dans ce chapitre bien que ce ne soit que la partie visible de l'iceberg. Mais ne t'inquiète pas, ça n'a rien à voir avec une histoire de pédophilie ou un membre de famille l'abusant, vraiment rien à voir avec ça. J'ai limite envie de dire que ce sera plus léger, bien que sérieux, mais rien d'aussi gravissime. Pareil, cette histoire ne concerne aucunement une histoire de viol passé. C'est purement psychologique, et le rejet/la non acception de soi-même. Je te souhaite une bonne lecture! :)

Anna-chan17 : Oh noooon ! Je voulais tellement faire passer Imayoshi pour un saint :'( je vois que c'est raté... mince ;) mais après est-ce que Kise va-t-il faire un énorme connerie ou saura-t-il s'arrêter avant... là se trouve la véritable question ! Je suis contente alors si j'ai réussi à tous vous retransmettre le dégoût de Kuroko envers lui-même, et non je te certifie que je n'ai pris aucun abonnement haha ! Mais peut-être que je devrais qui c'est :D Mais après, ce ne sera pas pire tu penses? haha ! En tout cas, je te souhaite une bonne lecture :)

nistley : Je suis heureuse si mon Akashi ne t'insupporte pas au point d'arrêter la lecture de cette fiction :D Et je vois où tu veux en venir en le décrivant du Roi du monde, etc etc, et je le reconnais parfaitement. Akashi est un salaud, mais il a ses bons côtés. Mais va savoir pourquoi j'ai craqué pour un psychopathe/enculé/jesuisleroidumonde, comme lui haha !

Concernant le mal être de Kuroko, j'espère que tu le comprendras au fur et à mesure de la fiction. Mais c'est essentiellement une non-acceptation de soi-même comme il n'accepte pas le fait qu'il préfère et aime la gente masculine au lieu d'être "normal" et d'aimer comme tout le monde une femme si on est un homme, ou un homme si on est une fille. Il ne s'accepte donc pas en étant un homosexuel et se caractérise comme une erreur de la nature à cause de cela. Je te souhaite une bonne lecture en tout cas et merci de ton commentaire :)

Swatchy8 : Je suis ravie si le chapitre précédent t'a ému, merci :) Pour ce qui est de ne plus faire souffrir Kagami, malheureusement ce n'est que le début de ses souffrances... puisqu'à un moment ou un autre Kuroko et lui vont rompre, c'est évident, pour le bien même de la fiction. Et sinon celle-ci ne serait plus un AkaKuro. Je te souhaite une bonne lecture et merci de ton commentaire :)

chizumi-san : Je suis désolée de te briser le coeur, mais tu sais c'est pour le bien de la fiction :'( je peux pas faire autrement ! Kagami a le pire rôle de cette fiction, hein ? Mais dis-toi que ce n'est pas encore fini... il a encore le temps de continuer à souffrir, silencieusement en plus de cela mouahaha. Non, non, je ne suis pas sadique ;) En tout cas j'ai vraiment hâte de voir ton dessins quand bien entendu tu auras de quoi faire pour cela, comme nous en avons discuter toutes les deux :)

Nijimura plaît de plus en plus à de monde et ça me fait vraiment plaisir! Moi qui avait peur de le faire complètement à côté de la plaque car quand j'ai commencé à publier cette fiction, il n'était pas encore apparu dans l'animé. Enfin bref, je suis soulagée. Aah en effet, petit à petit Akashi et Kuroko se rapprochent mine de rien. Ce n'est pas complètement platonique tout ça :D Je suis ravie en tout cas que la scène dans la boutique de Murasakiara t'ait plu !

Un jour faudrait que je fasse un sondage pour savoir avec qui vous voulez que Kise termine, car vous êtes quelques-uns à me demander à ce qu'il termine avec Aomine ou même Kasamatsu parfois. Ce serait amusant de voir les résultats de ce sondage x) Merci de ton commentaire et je te souhaite une bonne lecture ;)

Laura-067 : En effet, la personne dont parle brièvement Murasakibara et Akashi est bel et bien l'ex de ce dernier :) Pour Kise envers Imayoshi tu en apprendras un peu plus au fur et à mesure des chapitres, je n'en dirais pas plus comme d'habitude :) Dans ce chapitre tu apprendras d'ailleurs que ce n'est pas qu'à cause des parents de Kuroko que celui-ci est ainsi, petit à petit de nouvelles informations entre en compte à son sujet. Pour ce qui concerne Kagami, il sait, du moins, il le ressent comme tel et du coup se pose des questions tout en s'efforçant à tout faire bien pour ne pas peser davantage sur Kuroko. Après, je ne t'en dirais pas plus du comment cela se passera la prochaine fois qu'ils se verront ;)

Pour ce qui est de tes autres questions concernant la façon de pensée de Kuroko, et les futurs agissements d'Akashi, je ne te dévoilerai pas grand chose et te laisserais donc découvrir tout cela :) Mais tu n'es pas loin pour certaines choses, surtout envers Kuroko. Je te remercie pour ton commentaire et te souhaite une bonne lecture ! :)

mower : Je suis désolée, mais je ne peux pas répondre à tes questions de peur à griller tout le suspend de cette fiction ^^' Mais je peux quand même te dire que ce sera une happy-end quand même haha x) Merci en tout cas pour ton commentaire et je te souhaite une bonne lecture ! :)

Je remercie ensuite énormément Luna, ninolola, Haru-carnage et ptitcoeurfragile pour leur commentaire ! Merci beaucoup :D

J'espère ensuite que ce chapitre vous plaira tout autant que le précédent et n'hésitez pas à commenter ;) Bonne lecture à tous !


Le papillon

Scène 14


Le rôle d'un ami, c'est de se trouver à votre côté quand vous êtes dans l'erreur puisque tout le monde sera à côté de vous quand vous aurez raison.

Mark Twain.


D'aussi loin que pouvait se rappeler Kuroko, il avait toujours préféré les hommes aux femmes. Ses yeux s'étaient toujours attachés aux silhouettes musclées et robustes à l'inverse du corps frêle et élancée de la gente féminine. Son premier rêve érotique qui datait de ses premières années de collège concerna par ailleurs un homme, ce qui confirma les doutes qui l'avaient assailli. Comment pouvait-il se caractériser hétérosexuel alors que dans ses songes, un homme l'avait fait jouir ? Ce même homme qui le matin suivant avait trempé ses draps ainsi que son bas de pyjama.

Shigehiro Ogiwara fut le premier garçon par lequel il fut attiré.

Face à son reflet dans le miroir après avoir pris une longue douche, Kuroko replaça machinalement quelques mèches encore trempées sans y faire réellement attention. La buée couvrait le miroir d'une pellicule de chaleur, qui floutait le reflet du garçon. Toutefois, cela ne dérangea pas pour le moins du monde le principal concerné. Celui-ci était plongé dans ses pensées, et tandis que son amant se trouvait dans la chambre à côté, lui se murait dans le silence et songeait tout bas.

Pourquoi n'arrivait-il pas à s'accepter ? A de nombreuses reprises Kuroko s'était posé la question. Au cours de ses années passées au collège en compagnie de Ogiwara, Kuroko lui avait révélé son attirance étrange pour la gente masculine ; puisque le brun était son meilleur ami de l'époque et qu'ils se disaient toujours tout. Evidemment, Ogiwara avait tout d'abord été surpris mais comme Kuroko se l'était imaginé, le visage de son ami fut bientôt recouvert d'un immense sourire dont il avait le secret et puis rien n'avait changé. Sa première confession sur son orientation sexuelle hors norme s'était passée sans encombre.

Du moins, Kuroko se l'était imaginé et s'était rassuré de la sorte. Un sentiment d'auto-persuasion pour s'éviter de souffrir.

Bien évidemment, Kuroko n'avait pas dévoilé à son ami Ogiwara qu'il était attiré par lui précisément. Certes il lui avait dit préférer les hommes aux femmes, et son ami continuait de le traiter comme auparavant sans témoigner un quelconque dégout à son encontre. Le problème, ce fut les autres collégiens. Face à ce souvenir, Kuroko contracta une de ces mains contre sa poitrine et ferma les yeux.

Vous êtes toujours ensembles les mecs… vous ne nous cacheriez pas quelque chose, hé ?

Oh les amoureux !

Allez faites-vous un petit bisou, un petit de rien du tout !

Ce genre de taquineries, au fur et à mesure que les mois passaient, dérangeaient de plus en plus Ogiwara. Ce dernier affirmait le contraire, cependant Kuroko n'était pas aveugle et le voyait bien contracter ses poings à chaque fois que des collégiens venaient les embêter. Cependant, Ogiwara lui souriait toujours ; le rassurant, et lui faisant comprendre qu'il était de son côté. L'Enfer, c'était simplement les autres.

Kuroko aimait vraiment Ogiwara.

Pourtant un jour, le pilier que représentait Ogiwara pour lui s'effondra. La goutte d'eau qui fit déborder le vase vit le jour, et tandis que certains de leurs camarades continuaient de les taquiner sur leur complicité qui pouvait faire penser à autre chose, Ogiwara céda. Il les frappa pour la plupart, surprenant Kuroko qui ne l'avait jusqu'à lors jamais vu violent. Et tout en attrapant un de ces garçons un peu trop curieux, Ogiwara avait crié tout ce qui pesait sur sa conscience depuis que Kuroko s'était confié à lui.

Arrêtez de vous foutre de moi, bandes d'abrutis ! Qui c'est qui pourrait aimer un autre homme ? C'est dégoutant !

Ces mots balancés si franchement, si honnêtement, ébranlèrent Kuroko jusqu'au plus profond de son être. Ce qu'il pensait être son meilleur ami, son premier amour même, venait de cracher ces mots face à des camarades alors que lors de son aveu il s'était montré si compréhensif. Il lui avait tant souri, l'avait tant soutenu, mais au final, ces sourires étaient faux. Il l'avait pris en pitié.

Et bien qu'après avoir réalisé la portée de ses mots, Ogiwara se fut tourné dans sa direction, le visage complètement interdit, Kuroko ne chercha pas le contact visuel avec son ami. Il partit aussi loin que possible de lui pour pleurer seul. Ça faisait mal.

Kuroko retourna dans la chambre de Kagami et se saisit de son téléphone pour regarder l'heure. Il était déjà minuit et Akashi lui avait rappelé par un message : il l'attendait le lendemain pour le déjeuner. Kuroko songea à partir maintenant, mais ce ne serait pas approprié à l'égard de Kagami qui dormait en ce moment même. Kuroko reposa de ce fait son mobile sur une petite table avant de venir s'allonger aux côtés du rouquin qui aussitôt passa un de ses bras par-dessus lui, le ramenant contre son torse chaud. L'expression d'Ogiwara après avoir crié contre leurs camarades lui revint de nouveau en tête et Kuroko enterra bientôt sa tête sous la couverture.

Il donnerait tout pour être enfin à l'aise avec ce qu'il était réellement au fond de lui, acceptant ainsi son homosexualité pour pouvoir profiter pleinement de sa relation avec Kagami. Kuroko savait sa situation enviable ; car après tout, des personnes cherchaient encore l'amour et bataillaient durement pour l'obtenir, mais lui n'arrivait pas à savourer sa relation. Seulement, Kuroko ne voulait pas embêter Kagami avec ses états d'âme et le fait qu'il ne s'acceptait pas. Kagami faisait déjà tant de choses pour lui, cela serait abuser de sa gentillesse. De plus, Kuroko ne voulait plus être pris en pitié. Ce serait bien trop douloureux.

Finalement, Kuroko parvint à s'endormir après de grandes difficultés. Ce fut une nuit sans rêves. Son cœur était trop obscurcit pour lui permettre d'émettre un espoir et songer à voir un jour meilleur.

Le lendemain matin, ce fut par une délicieuse odeur que Kuroko fut extrait du lit de son amant. Tout en se réveillant doucement, Kuroko prenait petit à petit pied avec la réalité et constata que la place précédemment occupée par Kagami était depuis bien longtemps froide. Un coup d'œil à son portable après avoir réussi à se lever lui fit constater qu'il était dix heures et qu'il serait peut-être tant de déjeuner.

« Bonjour, Kagami-kun. »

La voix encore ensommeillée ne se fit pas entendre par l'interpelé qui continuait de cuisiner. Kuroko se rapprocha alors de lui et tira sur son haut pour attirer son attention, faisant par la suite sursauter Kagami qui comme d'habitude ne l'avait pas vu venir. Un large sourire couvrit toutefois son visage et il passa sa main dans les cheveux ébouriffés de Kuroko afin de les recoiffer rapidement. La tête du bleuté au réveil était un privilège que peu de personnes connaissaient et dont Kagami se régalait à chaque fois. Son petit-ami était le plus adorable.

« Va t'asseoir. Je t'apporte ton déjeuner, lui confia-t-il.

— Tu as déjà mangé ? S'inquiéta alors Kuroko.

— Non, je t'attendais. Tu semblais si bien dormir que je n'ai pas osé te réveiller. »

Bien dormir ? Kuroko ne le croyait pas. Il ne dit rien cependant et partit s'installer à table comme le lui avait indiqué le rouquin. Kagami ne tarda pas à le rejoindre en disposant devant eux différentes assiettes remplis de délicieuses choses. Tout en faisant face à Kagami qui lui souhaitait un bon appétit le visage rayonnant de bonheur, Kuroko ne put s'empêcher de repenser à Ogiwara qui avait craché son dégout à leurs camarades. Bien évidemment, ce n'était pas la seule chose qui empêchait Kuroko de s'accepter comme étant homosexuel, mais cela n'était pas anodin.

Kuroko savait parfaitement que les homosexuels n'étaient pas acceptés par la société, et qu'ils ne risquaient pas de l'être un jour. Ils sont des erreurs de la nature, ou comme certaines personnes le diraient : ils ont choppé une maladie qui pourrait être contagieuse si on s'approchait de trop près d'un des leurs. Pourtant Kagami ne semblait pas mal le vivre du tout, peut-être parce que le rouquin venait d'Amérique et que du coup il avait reçu une éducation différente. Peut-être qu'en Amérique, Kuroko se sentirait mieux avec lui-même… il y avait songé une fois, sans pour autant le dire à Kagami.

C'était une idée futile. Comment changer de continent pourrait le faire s'accepter lui-même ?

Ce matin-là, Kagami sentit clairement que Kuroko avait l'esprit ailleurs. Il ne força donc pas son amant ni ne l'interrogea pour essayer de le faire sentir mieux. Si Kuroko ne voulait rien lui dire, ce n'était pas en le forçant que cela arrangerait les choses. Cela le braquerait plus qu'autre chose. Pourtant, Kagami en mourrait d'envie. Par moment il avait envie de saisir les épaules de Kuroko et de le secouer de toutes ses forces pour qu'enfin le bleuté se livre à lui et qu'il lui fasse part de ce qui le tourmentait autant. Un couple repose essentiellement sur la communication, et Kagami était parfaitement conscient que le sien en manquait cruellement.

Malheureusement, les choses étaient ainsi et il ne pouvait forcer Kuroko à dire les choses qui lui pesaient sur le cœur. Il était misérable. Il se sentait misérable en tout cas.

-x-x-x-

Kuroko avait fini par quitter Kagami et faisait désormais face à l'immeuble d'Akashi. Il resta à observer cette façade de béton sans expression particulière. Aucune peur ne l'habitait, il savait qu'Akashi l'attendait et qu'il aurait sûrement quelque chose à lui dire. Non, en fait, Kuroko songeait. Son esprit était encore accroché au visage interdit d'Ogiwara après avoir prononcé ces paroles.

Est-ce qu'Akashi l'avait pris en pitié ?

En s'avançant vers le domicile du réalisateur, Kuroko avait songé à ce fait et son estomac s'était contracté. Il ne voulait pas revivre cela. Pas encore une fois. Au fond de lui, il savait qu'Akashi n'était pas du genre à s'apitoyer sur quelqu'un et encore moins le prendre en pitié. Du moins, il se prêtait à le croire. Encore ce sentiment d'auto-persuasion pour éviter d'être blessé à la fin. Pourtant cela avait échoué avec Ogiwara.

Après avoir inspiré longuement et s'être persuadé qu'Akashi n'était véritablement pas du genre à prendre en pitié, Kuroko déverrouilla les portes avec le code que lui avait donné le rouquin avant de prendre l'ascenseur. Une fois en face de la porte le menant dans les appartements du réalisateur, Kuroko entendit à travers celle-ci Nigou aboyer bruyamment et des râles se faire entendre. Son chiot semblait agité.

Kuroko toqua à la porte sans plus attendre afin de voir de quoi il en recourrait. Il était rare les fois où Nigou était aussi agité. S'inquiétant alors pour son animal, Kuroko entra précipitamment dans l'appartement du rouquin après que celui-ci lui ait ouvert. Tout d'abord surpris que ce garçon lui ait passé sous le nez sans le saluer, ni même le regarder, pour plutôt attraper son chiot entre ses bras et lui parler comme s'il s'agirait d'un enfant, Akashi referma par la suite sa porte avant de revenir à la hauteur de son colocataire.

« La prochaine fois que tu t'absentes, prends-le avec toi. Sinon, je ne t'assure pas que tu le reverras un jour.

— Ce n'est pas de ma faute, Akashi-kun. C'est vous qui ne savez pas vous occuper d'un chiot. »

Désormais dans les bras de son maître véritable, l'animal intenable quelques secondes plus tôt couvrait dorénavant Kuroko de léchouilles plus humides les unes que les autres. La queue de Nigou fouettait l'air avec engouement. Akashi plissa ses yeux face à cette vision et croisa les bras dans une attitude hautaine mal placée. Lui ne pas savoir s'occuper d'un chiot ? Il fallait simplement le nourrir, le sortir pour qu'il fasse ses besoins et lui acheter une panière pour dormir. Ce n'était pas si compliqué que ça.

Pourtant, c'était un fait : avant l'arrivée de Kuroko, ce fichu chiot n'arrêtait pas de courir dans tous les sens à aboyer de toutes ses forces. C'était comme s'il avait appelé au secours.

« Ce n'est pas mon chien. Je ne vois pas pourquoi je m'en occuperais. »

Sans un mot de plus, Akashi retourna au canapé et reprit en main le livre qu'il avait posé contre la table basse. C'était l'un de ceux que Nijimura lui avait fait acheter. Une romance à l'eau de rose aussi dégoulinante de niaiseries que donnant la nausée au rouquin. Il était hors de question qu'il fasse un film de ce genre.

Un peu plus loin, désormais oubliés par le maître des lieux, Kuroko et Nigou se regardèrent un instant avec leurs regards si semblables avant que le jeune homme ne gratte le derrière des oreilles de son chien. Il le déposa ensuite contre le sol. Il vint ensuite s'asseoir aux côtés d'Akashi et le fixa du coin de l'œil sans pour autant émettre le moindre son. Ce fut en entendant l'ouvrage détenu par le réalisateur se refermer brusquement que Kuroko se tourna complètement vers lui.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Le questionna sévèrement Akashi.

— Vous m'avez donné une heure précise pour revenir, alors je pensais que vous aviez besoin de moi pour votre prochain film.

— Et bien ce n'est pas le cas. Tu peux disposer.

— Alors pourquoi me faire venir maintenant ? »

Un soupir agacé s'échappa des lèvres d'Akashi qui jeta un coup d'œil sur sa table basse. Des piles de livres étaient entassés, diminuant petit à petit pour ensuite s'agrandirent de l'autre côté. Un à un il les avait pratiquement tous lu la veille alors que Kuroko s'absentait chez un ami. Toutefois, trois livres demeuraient encore intact de toute lecture et puisque ce garçon semblait désirer une tâche, autant qu'il lui en donne une.

« Prends un de ces trois livres et lis le. Je veux ensuite que tu me dises explicitement ce que tu as ressenti et ce qui a su retenir ton attention.

— Où vous êtes-vous procurez ces livres ? L'interrogea-t-il ensuite.

— Shūzō me les a fait acheter. Je ne comprends pas comment des absurdités pareilles peuvent satisfaire quelqu'un. C'est absurde.

— L'amour est une chose absurde. »

Akashi haussa un sourcil face à la réflexion émise par Kuroko. Il ne dit toutefois rien et retourna plutôt à sa lecture. Face au silence du réalisateur, Kuroko se pencha afin d'attraper un premier livre et d'en lire le résumé. Son manège se poursuivit sur les deux autres livres avant de se décider à en débuter un aux côtés d'Akashi qui était concentré pour comprendre l'œuvre et y déceler les points intéressants. Un peu plus loin, Nigou se reposait.

L'endroit était désormais silencieux, simplement entrecoupé par les pages qui se tournaient successivement. Parfois l'un toussait ou l'autre se levait pour aller boire un verre d'eau et revenir se placer confortablement sur le canapé. La fin de matinée s'écoula ainsi tranquillement, dans une harmonie qu'avait oubliée Kuroko. Un calme qui par ailleurs commença à le déranger et démangeait ses lèvres de rompre cette drôle d'atmosphère.

« Akashi-kun, souffla-t-il faiblement.

— Quoi ? Demanda celui-ci sans détacher son regard hétérochrome de son livre.

— Est-ce que je vous fais pitié ? »

La question somme toute étrange, balancée de but en blanc de la sorte, fit pivoter le visage d'Akashi sur le côté afin d'observer attentivement ce garçon. Il remarqua ainsi que Kuroko était très sérieux et qu'il attendait de toute évidence une réponse au plus tôt.

« Ta naïveté pourrait être touchante si seulement je ne te trouvais pas stupide en ce moment.

— Stupide ? Le reprit-il, étonné.

— Je ne prends pas les gens en pitié. Je t'aurais déjà renvoyé de chez moi depuis longtemps si cela avait été le cas. »

Suite à ces paroles, un discret sourire se forma sur les lèvres de Kuroko. Finalement, Akashi n'était pas si compliqué que cela à cerner. Il retourna dès lors à sa lecture sans prêter davantage attention au rouquin qui pour sa part, lui, continua d'observer du coin de l'œil ce garçon fort étrange. Qu'est-ce qui aurait pu lui faire penser qu'il l'aurait pris en pitié ? C'était stupide.

Akashi détourna à son tour son regard de la silhouette de Kuroko pour reprendre la lecture du livre entre ses mains. Il avait d'autres choses auxquelles penser pour le moment et ces livres lui paraissaient vraiment inintéressants. Plus il s'intéressait à la romance et plus il trouvait cela ridicule ; se demandant pourquoi les personnages paraissaient aussi niais pour ne pas se rendre compte de l'évidence de leurs sentiments et les moyens burlesques qu'utilisent l'auteur pour enfin les réunir. Il y avait des limites à la bêtise.

Ne pense pas que je te laisserai faire ce que tu veux de ta vie, mon fils.

Par un simple clignement d'œil, Akashi se revit pourtant faire face à son père en lui exposant son rêve de devenir réalisateur. Il avait encaissé le ricanement moqueur de ce dernier avant que celui-ci ne formule cette phrase qui continuait de résonner en lui. Un refus catégorique qui pourtant avait été brandi. Akashi se souvint de nouveau de la discussion entre son ancienne copine et son paternel pour ensuite revoir le large sourire que cette dernière lui avait offert après qu'ils aient quitté la pièce. Cette fille tremblait de la tête aux pieds, ses lèvres se pinçaient par intermittence sans pour autant capituler face à ses émotions.

Ton père est vraiment effrayant, mais je ne me laisserai pas marcher dessus. Tu as le droit de faire ce que tu veux de ta vie, Akashi.

Elle lui sourit ensuite largement, assurée de ces propos et bien entêtée à faire céder cet homme qui était son père. A son souvenir, la seule personne qui tenait tête à son géniteur sans craindre des représailles n'étaient nulle autre que sa mère. Personne d'autre ne l'avait ensuite défendu face à cet homme, et avait donc par-là affirmé que les choix de son avenir lui appartenaient.

Subitement, Akashi se redressa tout en déposant le livre sur sa table basse. Il attira ainsi l'attention de Kuroko qui le regarda aller en cuisine pour chercher à boire.

« Akashi-kun ? Osa finalement Kuroko en se tournant en direction du rouquin.

— Si tu as d'autres questions stupides, merci de m'en épargner. »

La froideur dans la voix d'Akashi fit frémir Kuroko. Le réalisateur était de toute évidence de mauvaise humeur, mais son changement d'attitude était jusqu'à lors inconnu pour le bleuté. Il ne s'était rien passé, plus rien n'avait été dit, alors pourquoi ? Son silence fit néanmoins revenir à sa hauteur Akashi qui l'interrogea du regard, une bouteille d'eau à la main. Kuroko détourna dès lors son regard.

Quand sa voix allait enfin franchir la barrière de ses lèvres pour questionner Akashi sur son passé et ainsi mieux le connaître, trois coups se firent entendre de l'autre côté de la porte, le coupant dans son intention. Akashi ne s'attarda alors pas plus longtemps avec lui et vint ouvrir sa porte pour voir quel individu pouvait bien prétendre le connaître pour savoir son adresse. De ce fait, Akashi pensa immédiatement à Nijimura mais celui-ci ne prendrait aucunement le temps de toquer à sa porte pour entrer. Après tout, Nijimura avait fait faire un double de ses clés sans qu'il n'en sache rien.

Ainsi, la surprise fut totale quand le visage de Mibuchi se dévoila sous ses yeux hétérochromes.

« Comment connais-tu mon adresse ? L'interrogea-t-il sévèrement sans toutefois le laisser entrer.

— Shirogane me l'a transmise pendant le tournage ! » S'écria l'intéressé en essayant de faire céder Akashi en lui offrant des yeux larmoyants.

Face à ces mots, Akashi se souvint qu'il avait une fois invité le producteur dans son appartement mais qu'au dernier moment celui-ci n'avait pas pu se déplacer pour cause de problème de transports. L'adresse avait été donnée à ce moment. Toujours sur le canapé, Kuroko essaya de découvrir quelle personne pouvait se trouver de l'autre côté de la porte. Ce n'était pas la voix de Nijimura.

« Entre. »

Bien qu'Akashi déverrouilla sa porte en retirant le hoquet et se décala pour faire place à Mibuchi, rien de bon ne s'annonçait pour Shirogane. A son entrée dans l'appartement de son idole, Mibuchi aurait dû être le plus heureux et sauter partout, et bien qu'il ait ressenti cet état d'excitation pendant quelques brèves secondes tout était retombé en l'espace d'un battement de cils. En effet, sous ses yeux désormais, se trouvait tranquillement assis un livre à la main son pire rival.

« Bonjour, Kuroko, le salua-t-il froidement.

— Bonjour Mibuchi-san, cela faisait longtemps. »

Le brun pensa au fait que Kuroko ne lui avait absolument pas manqué, et ignora de ce fait ce qu'il venait de lui dire. Il se tourna plutôt vers le fruit de ses convoitises qui attendait à ses côtés, bras croisés, et le regard sévère. Rien d'engageant ne se dégageait d'Akashi et pourtant Mibuchi sentit son cœur battre plus rapidement face à ces yeux différents de l'ordinaire. Akashi lui avait manqué et il avait enfin pris son courage à deux mains pour user du renseignement offert par Shirogane et venir à cet endroit.

« Tu m'as dit de t'appeler si je voulais prendre un café avec toi, mais je trouvais ça plus respectueux de venir te faire la proposition directement Sei-chan. Alors, tu veux bien venir au restaurant avec moi ce midi ?

— Ce n'est plus d'un café dont il est question, souffla Akashi toujours énervé contre le producteur.

— On pourra en prendre un après, ça ne change rien ! »

L'entrain dont faisait preuve Mibuchi pour l'inviter au restaurant fit soupirer Akashi. En vérité, si Mibuchi était uniquement venu directement à son appartement pour lui proposer ce dîner et ne l'avait pas appelé, c'était simplement pour lui retirer des alternatives. Akashi ne pouvait donc pas prétendre avoir du travail ou en cours et être ainsi incapable de s'en détacher. C'était bien mené, Akashi pouvait le lui accorder.

« Dans ce cas, c'est moi qui choisit le restaurant, indiqua-t-il en étirant un sourire sadique.

— Oui ! S'écria Mibuchi plus heureux que jamais, sans savoir à quoi il pouvait s'attendre.

— Tetsuya, continue de lire et donne-moi tes impressions à mon retour.

— D'accord. Je vous souhaite un bon repas à tous les deux. »

Seul Akashi acquiesça tandis que Mibuchi lui fit un clin d'œil, il était le gagnant de cette partie. Une fois que la porte fut fermée et que Kuroko eut fermé le livre entre ses mains, il soupira faiblement. Il ne comprenait pas pourquoi cet homme l'avait pris en rival simplement parce qu'Akashi lui avait permis de cohabiter à ses côtés ; après tout ils n'étaient même pas proches avec Akashi, ne s'échangeaient même pas des regards, et leurs seules conversations ne pouvaient pas être considérées comme ambiguës. Il n'y avait rien entre eux deux.

Ainsi pendant qu'Akashi emmenait Mibuchi dans l'un des restaurants les plus chers de Tokyo pour lui faire regretter l'affront qu'il venait de lui faire, Kuroko se releva du canapé pour rejoindre Nigou qui dormait paisiblement dans un coin de la pièce. Le voici désormais seul dans ce grand appartement et aucun moyen de se nourrir. Il ne savait pas faire à manger et il doutait qu'Akashi laisse des restes dans son réfrigérateur, ou du moindre plat déjà préparé.

En plus, Akashi lui refilait tout le travail.

Kuroko ne se dépita pourtant pas plus longtemps et se redressa, laissant Nigou dormir tranquillement, pour se diriger vers la cuisine. Ça ne devait pas être si compliqué que ça, Akashi et Kagami y arrivaient bel et bien, alors pourquoi pas lui dans ce cas. Kuroko sortit donc du réfrigérateur certains aliments afin de les préparer après avoir retroussé ses manches et avoir enfilé le tablier du rouquin. Il allait réussir !

Non loin de l'appartement d'Akashi, Nijimura termina sa poignée de mains avec ce réalisateur qui avait combiné ses talents avec les siens pour un film. Se détournant ensuite de cet homme pour s'allumer une cigarette et se mettre en route pour rentrer chez lui, le scénariste pensa néanmoins rendre visite à son cher kōhai et voir comment celui-ci se portait. Il allait aussi lui demander de son prochain film tiens, pour l'embêter et le voir chercher désespérément une idée de scénarios. Ce n'était pas tous les jours où il était possible de voir Akashi Seijūrō se triturer les méninges.

Ainsi après avoir tapé le code d'accès à l'établissement et être monté dans l'ascenseur jusqu'à l'étage de son ami, Nijimura ne prit pas le temps de toquer et ouvrit la porte pour remarquer que le hoquet n'était même pas fermée. Il se trouvait désormais dans l'appartement d'Akashi, la porte grande ouverte derrière lui, et un nuage des plus noirs côtoyant le plafond comme si c'était tout naturel. De plus, personne n'était encore en train de lui crier dessus.

« Akashi ? » L'appela-t-il assez inquiet.

Sans plus attendre, Nijimura ouvrit les fenêtres avant de se diriger vers la cuisine où le nuage de fumée était le plus important. Un sourire moqueur se dessina sur le coin de ses lèvres en pensant qu'Akashi ait pu rater un plat.

« Tu t'essayais à une nouvelle recette ou bien ?

— Nijimura-san, je ne vois plus rien. Aidez-moi. »

Le suffixe fit s'agrandir les yeux de l'intéressé avant que celui-ci ne se rende compte que ce n'était pas la voix d'Akashi. Il en aurait presque fait un arrêt cardiaque. Nijimura mit ensuite l'aération de la hotte pour rapidement voir le nuage noir se retirer et découvrir un Kuroko tâché à de multiples endroits et une chose inidentifiable dans la poêle.

« Qu'est-ce que tu essayais de faire au juste ? S'intéressa-t-il en regardant fixement le contenu de la poêle fichue.

— Des œufs au plat… »

Une minute s'écoula, puis deux. Puis, sans plus se contenir, Nijimura éclata de rire devant le regard médusé de Kuroko.

« Ne touche plus à une cuisine. C'est un conseil que je te donne, continua de pouffer le brun tout en s'essuyant le coin des yeux.

— Je voulais simplement me faire un repas, murmura le bleuté.

— Crois-moi… si Akashi t'avait découvert en train de jouer avec sa cuisine la sanction aurait été exemplaire. J'espère que tu connais la marque de sa poêle pour qu'on aille en acheter une immédiatement, et encore, je ne pense pas que ce soit suffisant. »

Devant l'air subitement désespéré du plus jeune, Nijimura ne put s'empêcher d'étirer un large sourire. Ce gamin était amusant, c'était un fait. Il fourra aussitôt sa main dans les cheveux bleus et l'agita vivement.

« Je plaisante, ne t'en fais pas ! Quoique pour la poêle…

— Akashi-kun ne comprendrait pas que j'ai juste voulu me préparer à manger ?

— On parle d'Akashi là… »

Kuroko resta silencieux face à cette annonce. Le scénariste avait raison… Des remerciements s'imposaient donc et il ne tarda pas à les faire pendant que Nijimura l'aida à nettoyer la cuisine. Sans qu'il n'ait ensuite dit ou demandé quoique ce soit Nijimura sortit de nouveaux aliments du réfrigérateur et se mit aux fourneaux, indiquant à Kuroko qu'il pouvait mettre les couverts sur la table.

Devant la surprise qui dut se lire sur son visage, Nijimura sourit du coin des lèvres.

« Tu n'as rien mangé du coup, n'est-ce pas ? Moi non plus. Alors laisse-moi nous préparer ma spécialité ! »

Suite à cela, Kuroko se mit à l'ouvrage et disposa les couverts sur la table pour ensuite attendre le repas que le scénariste lui préparait généreusement. Nigou qui avait été brusquement réveillé par l'odeur nauséabonde vint ensuite jouer entre les pattes du cuisinier improvisé, remuant la queue devant la douce odeur qui remplissait peu à peu l'endroit. Kuroko apposa sa main contre son estomac qui s'impatientait, se demandant qu'elle pouvait bien être la spécialité d'un homme comme Nijimura.

De la sorte, quand le brun arriva à sa hauteur avec la casserole, un sourire victorieux sur les lèvres, les yeux de Kuroko commencèrent à s'animer.

« Et voici les pâtes bolognaises du chef ! »

Remplissant son assiette par une grosse portion, Nijimura vit clairement la déception chez le jeune homme. Il n'en fut néanmoins pas vexé pour un sous et se servit à son tour avant de s'asseoir.

« Nous ne sommes pas tous infaillibles ! Bien que je tends à m'améliorer dans le domaine, je préfère toujours me faire inviter à dîner que devoir me faire à manger, avoua-t-il avant d'enfourner sa fourchette dans sa bouche.

— Merci beaucoup pour le repas, Nijimura-san.

— Ne t'en fais pas. C'est toujours plus appréciable de manger à deux que tout seul. Akashi a dû s'en rendre compte lui aussi.

— Vous pensez vraiment qu'Akashi-kun apprécie ma présence à ses côtés ? Le questionna Kuroko, légèrement surpris.

— Je ne sais pas si on peut comparer Akashi avec un véritable être humain, il pense souvent différemment que la moyenne. Mais personne n'aime être seul indéfiniment. Pour ça, il n'est pas différent d'un autre. Où est-il d'ailleurs ? J'étais venu le saluer.

— Il est sorti dîner avec Mibuchi-san. Vous vous êtes manqué de peu.

— Même si de peu, crois-moi Akashi en sera ravi si tu lui dis que je suis venu. »

Nijimura ricana alors que son assiette diminuait rapidement, à l'inverse de Kuroko qui mangeait plus modérément et qui doutait de pouvoir terminer l'assiette que lui avait servi le brun. A l'inverse de son entourage, Kuroko avait un plutôt petit appétit.

Son regard céruléen observait silencieusement le visage du scénariste en train de manger, se rappelant de sa pensée de vouloir mieux connaître Akashi et d'avoir alors songé à interroger Nijimura. Aujourd'hui était l'occasion parfaite puisque le principal concerné se trouvait à ses côtés et qu'Akashi n'était pas ici pour les écouter ou intervenir. Cependant, maintenant qu'il avait Nijimura sous la main, Kuroko avait trop de questions à l'esprit. Trop pour qu'une d'entre elles parvienne à franchir la barrière de ses lèvres.

Après un certain temps, le regard grisâtre de Nijimura croisa le sien et Kuroko préféra abaisser le sien que dévoiler le fond de sa pensée. Le scénariste se servit de nouveau avant de par la suite lancer de nouveau la conversation.

« Je pense qu'avec toi à ses côtés, Akashi parviendra à faire ravaler les propos de cette journaliste.

— Vous le pensez vraiment ? S'y intéressa aussitôt Kuroko.

— Ne doute pas de toi, jamais. Et sache que si tu lui étais inutile, il te le ferait comprendre.

— Je trouve Akashi-kun très secret à l'inverse, rectifia le plus jeune.

— Oh, ce n'est pas qu'il veut cacher des choses. Simplement, il n'apprécie pas s'attarder sur des détails insignifiants. C'est une personne qui regarde devant lui sans s'attarder sur ce qu'il laisse derrière.

— J'aimerai pourtant mieux le connaître. »

Un sourire se dessina sur le coin des lèvres de Nijimura. Le petit était désormais plus détendu et c'était une bonne chose.

« Akashi est quelqu'un d'intéressant, hein ? »

Sa question n'en était pas vraiment une, mais Kuroko acquiesça tout de même.

« Dès que je l'ai vu pour la première fois, j'ai su que c'était une personne importante. Enfin au collège, Akashi n'était pas apprécié par ses camarades.

— Il avait déjà ce caractère qu'il a aujourd'hui ?

— T'es un petit marrant toi, en fait ! » Ricana Nijimura en lui ébouriffant de nouveau les cheveux.

Kuroko le laissa faire avant de se recoiffer. Comme ils avaient tous les deux finis de manger, Nijimura lui proposa de poursuivre cette conversation dans la cuisine pendant qu'ils feraient la vaisselle et nettoieraient complètement les bêtises de Kuroko pour qu'Akashi ne se rende compte de rien.

« Mais tu as raison, bien que c'était dans un autre genre. On ne change pas un Akashi. Il regardait déjà de haut tous les collégiens, mais surtout ses senpais qui n'appréciaient pas son attitude. Si je n'avais pas été là, Akashi s'en serait souvent décroché une.

— Vous le protégiez ?

— Oh non, je ne prétendrais jamais à ça. Akashi insufflait le respect. Ok ça plaisait à très peu de personne, mais regarde-le. Même en étant le plus irritable possible, as-tu déjà ressenti l'envie de le corriger ? »

Kuroko chercha dans ses souvenirs et agita par la suite négativement sa tête, prenant ensuite en main une assiette que Nijimura avait lavée pour l'essuyer.

« Frapper Akashi était un risque que personne ne prenait. Cela n'empêchait pourtant pas certaines de ses affaires de disparaitre brusquement. J'étais un bon détective à cette époque… Je m'amusais à retrouver ses affaires et les lui pendre au nez. Comme j'étais plus grand, je m'amusais à lui faire tendre ses mains avant de tout lui retirer.

— C'est comme ça que vous êtes devenus amis ? S'amusa à dire Kuroko bien que son visage ne traduisait pas son amusement.

— C'est l'idée. Mais si tu en parles à Akashi, il te dira sûrement que je l'ai fait chier plus qu'autre chose.

— Mais vous continuez à l'embêter encore aujourd'hui, et il vous laisse faire. Je pense qu'il vous considère vraiment comme un ami.

— Je le sais, mais merci de le dire à voix haute. Faire cracher le morceau à cet idiot est un long périple dont je ne vois pas encore le bout. »

Une fois leur nettoyage terminé, Nijimura prépara le café comme s'il était chez lui tout en en proposant un à Kuroko qui refusa. Ils s'assirent ensuite sur le canapé, Nigou étant retourné dormir dans un coin de l'appartement bien paisible sans la prestance du rouquin. Une tasse de café entre ses mains, Nijimura remarqua la présence des livres qu'il avait faits acheter à Akashi plus tôt dans la semaine. Un sourire se dessina sur son visage.

« Les a-t-il lu ? S'enquit-il.

— Il était en train de le faire avant que Mibuchi-san n'arrive.

— Ce crétin. Tu vois Kuroko, quand nous sommes arrivés à la caisse et que je lui ai indiqué que c'était à lui de les acheter, il s'est évertué à me dire que jamais il ne lirait des absurdités pareilles. Que c'était inutile et sans intérêt.

— Il continue à le dire en les lisant, indiqua par la suite Kuroko.

— Mais au moins, il les lit. Il s'intéresse vraiment à la romance et ce n'est pas une mauvaise chose. »

La voix soudainement plus morne de Nijimura intéressa davantage Kuroko qui tendit l'oreille sans que rien d'autre ne soit ajouté pour autant. Nijimura buvait petit à petit son café alors que l'heure tournait et qu'Akashi ne revenait pas encore. Kuroko se demanda alors s'il devait parler directement de l'ex petite-copine d'Akashi à Nijimura. Après tout, le brun était quelqu'un que le réalisateur connaissait depuis le collège, il ne lui aurait pas caché une pareille chose. Pourtant, les mots ne franchirent pas ses lèvres. A la place, une autre question se posa.

« Akashi-kun a toujours été seul ?

— Hm… à mon souvenir, oui. Je ne l'ai jamais vu avec quelqu'un. »

Par cette phrase, Kuroko obtint la réponse à sa question précédente. Nijimura n'était pas au courant. Le bleuté se demanda comment cela pouvait être possible, du pourquoi Akashi n'en avait pas parlé avec son ami de toujours et les choses qui avaient dû lui passer par la tête à ce moment. Akashi avait un secret dont Nijimura ne se doutait pas.

« Akashi a toujours été quelqu'un qui évoluait seul. Il ne m'a jamais demandé une quelconque aide. C'est pour ça que j'ai été étonné d'apprendre que tu l'aidais pour son prochain film.

— Le café est-il à ton goût ? »

La soudaine intervention fit se relever les visages de Kuroko et de Nijimura qui tombèrent aussitôt sur un Akashi passablement énervé. Ses bras étaient de nouveau croisés et son pied tapait par intermittence contre le sol, attendant des explications sur la présence de Nijimura et pourquoi Kuroko ne lisait pas les livres.

Nijimura fut le premier à réagir, et après avoir terminé son café, il se redressa pour venir entourer par sa main l'épaule du rouquin. Il regardait Kuroko qui cherchait ses mots.

« Je voulais te parler quelques minutes, mais tu étais absent. Alors j'ai trouvé ton petit colocataire qui mourrait de faim et je lui ai fait à manger. Une de tes poêles n'a pas survécu à la bataille, envoie-moi la facture que je te la rembourse plus tard.

— Tu as cuisiné chez moi sans mon autorisation ? Articula Akashi.

— Et je me suis fait un café aussi. Merci de ta coopération. »

L'affront que Mibuchi lui avait fait peu de temps avant était bénin par rapport à celui de Nijimura qui le fixait directement dans les yeux. Sous sa main, Nijimura pouvait clairement sentir son ami se contenir et éviter ainsi l'explosion. Il l'entendit alors pester faiblement avant de se dégager de son accolade et de jeter un coup d'œil à sa cuisine parfaitement en ordre : la vaisselle égouttée et tout était propre. De leur côté, Kuroko observait Nijimura tout en se demandant pourquoi ce dernier le couvrait, et reçut de la part du scénariste un clin d'œil avant de le voir prendre le chemin de la sortie sans avertir le propriétaire des lieux.

« Shūzō, la prochaine fois que tu utiliseras ma…

— Il est déjà parti. »

Etant retourné dans son salon pour toucher deux mots au brun, Akashi avait en effet vu que le principal intéressé avait pris la poudre d'escampette et se trouvait sûrement déjà loin, mais Kuroko avait tout de même trouvé le moyen de lui renvoyer la réalité au centuple. Ainsi après avoir envoyé un message d'apparence civilisé à Nijimura, mais cachés sous les mots se trouvaient une colère féroce et des représailles à venir, Akashi se tourna vers Kuroko. Un sourire appréciateur se trouvait presque au coin de ses lèvres, et Kuroko prit peur.

Akashi était définitivement furieux.

« Tetsuya. Qu'as-tu à me dire sur les livres que tu n'as, de toute évidence, pas lus ? »

Le jeune garçon sentit aussitôt des sueurs froides envahirent le long de son corps et les mots lui manquèrent, s'enfonçant davantage dans le canapé pour espérer s'y cacher et ainsi échapper à cette situation périlleuse. Il aurait dû suivre Nijimura et partir à l'autre bout du monde ; bien que cela ne soit toujours pas assez pour échapper à la colère d'Akashi Seijūrō.

De son côté, pendant que Kuroko essayait vainement d'expliquer la situation au réalisateur, Nigou bâilla bruyamment avant de se recoucher et ignorer royalement la détresse de son maître.