Bonsoir tout le monde, comment allez-vous ?
Tout d'abord, je tenais à vous remercier de tout mon coeur ! Grâce à vous, cette fiction a dépassé les 100 reviews et les follows, j'en suis infiniment ravie ! Comme c'est la première fois que ça m'arrive, j'ai encore un certain mal à le réaliser haha.
J'espère sinon que vous avez pu profiter de vos grandes vacances, puisque moi je n'ai pas vu le temps défiler à cause du travail saisonnier que j'ai réussi à obtenir (ce qui explique un petit peu pourquoi j'ai mis un mois à vous poster le chapitre 16). Et comme tout le monde je pense, j'ai envie d'un mois de plus afin de me reposer haha ! Mais bon... il va falloir faire avec !
Réponses au review :
Unumbium : Akashi en tant que Tsundere, haha pourquoi pas ! Mais bon, s'il devient comme Midorima la fiction mettrait encore plus de temps à avancer x) Non, Akashi en tant que Yandere est mieux je trouve !
Luna Heydhysh : Que tu te poses pleins de questions au sujet de cette fiction, me ravit ! Pour ce qui est de tes questions, si Kuroko s'en sort ou pas ce sera à voir au fur et à mesure de l'avancer de cette fiction ;) Pour ce qui est de sa relation avec Kagami, puisque le pairing de cette fic est un AkaKuro tu en as déjà la réponse ! Pour ce qui est de la romance entre Akashi et Kuroko ahahha ! Mystère ;)
Laura-067 : Tes remarques sont toujours exactes, ça m'amuse toujours beaucoup ! Je suis vraiment contente de te compter parmi mes lectrices. Aomine a en effet rendez-vous à Kise pour se rendre compte lui-même de ce que lui cherche réellement le blond, et de régler ça une bonne fois pour toute de lui-même aussi. Pour les moyens de rapprochements qu'usera Kise, Momoi ne sera pas la seule qu'il utilisera ;) Pour la cause de rupture entre Akashi et son ex, il n'y aura pas que cette raison (bien qu'elle y soit présente, le père d'Akashi n'est pas prêt à accepter n'importe qui) mais toutefois ce n'est pas la raison principale. Il y a autre chose derrière qui les aura fait se détester, puis séparer. Et en effet, la mère de Kuroko est tombée quand Kagami et son fils s'embrassaient, et en protégeant Kagami et en prenant tout sur ses épaules (en disant que c'est lui qui a "forcé" Kagami de sortir avec lui) Kuroko a en effet mis la vie de Kagami au-dessus de la sienne.
Pour ce qui est de la rencontre avec la grand-mère, ce sera dans ce petit chapitre, mais nécessaire pour l'avancée de la fiction :) Et Nigo est toujours au petit soin pour son maître ! Après tout, c'est dur de rester insensible quand Kuroko se sent mal, et commence à pleurer... même Akashi ne peut pas résister ;) d'ailleurs, il le confirmera à nouveau dans ce chapitre, mais je n'en dis pas plus ;) Je te souhaite une bonne lecture !
Personne : Merci à toi, ta review a été la 100ème de cette fiction alors pour cette place spéciale je comptais te remercier infiniment ! J'espère que tu apprécieras ce chapitre, et je te souhaite une bonne lecture.
nistley : Si Kise veut se rapprocher d'Aomine, ce n'est pas car sa famille est riche, je te le dis tout de suite ;) Et oui, petit à petit Akashi devient sensible... ou du moins il commence à s'inquiéter.
Coralicorne : Merci beaucoup pour ton commentaire et les compliments, je suis ravie que ma fiction te plaise ! Et tu pourras remarquer dans ce chapitre que petit à petit, Akashi se rapproche de Kuroko ;) Je te souhaite une bonne lecture !
mower : Le script d'Akashi ne sera pas basé sur une histoire homosexuelle, même à notre époque actuelle des films à caractère homosexuel ont pu être refusé à la diffusion. Et je vois mal Akashi se montrait effronté à ce sujet et décider d'en produire un, et puis le Japon ne pourrait pas accepter de le diffuser aussi, et ce n'est pas ce que je recherche à faire dans cette fiction. Je critique l'opinion des familles sur l'homosexualité, pas celle du pays x) Du coup, le film romantique d'Akashi sera centré sur une femme et un homme :) Pour ce qui est de la petite évolution entre Akashi et Kuroko, tu pourras y assister dans ce chapitre ;) Bonne lecture !
Merci beaucoup aussi à ptitcoeurfragile et Alpabidooon ! Je vous souhaite à tous une bonne lecture et surtout n'hésitez pas à commenter ;) Passez une bonne journée/soirée !
Le Papillon
Scène 16
Certains souvenirs se refusent à sombrer dans l'oubli, quels que soient le temps écoulé ou le sort que la vie nous ait réservé.
Des souvenirs qui gardent toute leur intensité et restent en nous comme la clé de voûte de notre temple intérieur.
Haruki Murakami.
Akashi lui avait demandé de retourner au lycée et de ne pas négliger ses études, et bien que Kuroko suivait les recommandations du rouquin et assistait à chacun de ses cours ce n'était nullement par envie. Ses amis ne lui manquaient pas énormément et Kuroko trouvait ses professeurs ennuyants, ainsi parfois il s'assoupissait sur son bureau et sa faible présence lui permettait de gagner quelques heures de sommeil sans être dérangé. De plus, sa cohabitation avec une célébrité s'était ébruitée et des personnes auxquelles Kuroko n'avait jamais adressé la parole venaient lui demander entre les interclasses une photo d'Akashi chez lui ou encore un autographe de sa part. Des choses impossibles en soit.
Autre que ses cours particulièrement ennuyeux et ses amis et leurs conversations portant sur tout et n'importe quoi, il y avait Kagami. A chaque fois que Kuroko croisait le regard du rouquin, il voyait cette étincelle de remords et de culpabilité. Kuroko n'aimait pas ça. Il se sentait davantage coupable de la situation.
Prenant son sac pour sortir de la salle et se diriger avec ses amis sur le toit du lycée afin de manger tous ensemble, Kuroko suivit simplement le mouvement. Il était encore plus un fantôme que jamais : ne participant que très peu souvent aux conversations, le regard dirigé vers le sol, et le pas léger. Il aurait pu disparaître à tout instant et ainsi s'éloigner de son groupe sans que personne ne s'en rende compte, néanmoins il n'en avait pas la force. Le poids qui pesait sur ses épaules le tenait en place, le forçant à suivre le mouvement. Et le regard de Kagami ne le lâchait pas.
Il avait envie de quitter le lycée et passer ses journées dans l'appartement d'Akashi à ne rien faire.
Un samedi après-midi, Kuroko sortit de chez Akashi après en avoir discuté avec le principal concerné. Il avait rendez-vous avec sa grand-mère dans un café et avait donc demandé la permission de sortir. En apercevant Akashi assit sur son canapé à feuilleter des livres achetés avec Nijimura, Kuroko le salua avant de refermer la porte derrière lui. Il ne savait pas ce que cette rencontre allait lui apporter ni même si cela allait bien se terminer.
C'est donc l'estomac noué que Kuroko entra dans l'établissement où le rendez-vous avait lieu, distinguant rapidement la silhouette de sa grand-mère assisse seule à une table à côté de la fenêtre qui donnait sur la rue. En se rapprochant d'elle jusqu'à être au bout de la table, Kuroko remarqua qu'elle s'était légèrement maquillée et que cela la rajeunissait beaucoup. En levant ses yeux ridés vers ceux de son petit-fils, la vieille femme l'observa de longs en large sans dire un mot. Tous les deux restèrent silencieux à se regarder, ne laissant échapper aucun son.
« Merci de bien vouloir me voir, Tetsuya. Ça me fait vraiment plaisir, lança-t-elle la première en se redressant pour ensuite rejoindre son petit-fils.
— Moi aussi. »
Il s'assit en face de sa grand-mère qui le regarda faire avec un sourire satisfait étiré sur ses lèvres, rassurée de savoir que son petit-fils ne lui avait pas posé un lapin et était réellement venu. Une serveuse vint ensuite à leur hauteur et disparue après avoir noté leur commande sur un papier.
« Comment vont papa et maman ? Interrogea-t-il puisque même si ces personnes l'avaient mis à la porte, ils n'en restaient pas moins ses géniteurs.
— Ton père est toujours aussi submergé par le travail et il continue de rentrer tard le soir, et ta mère se sent seule en attendant.
— Vous avez reparlé de moi après mon départ ? »
Une grimace s'étendit sur le visage de son vis-à-vis et de ce fait Kuroko comprit immédiatement que la réponse n'allait pas lui plaire. Il était aussi évident que sa grand-mère hésitait entre lui dire la stricte vérité et essayer d'embellir la situation. Ses lèvres se pincèrent plusieurs fois avant qu'elle ne fasse son choix. Elle attendit néanmoins que le serveur ait fini de déposer leur commande devant eux et s'en aille pour reprendre la parole.
« Nous ne parlons plus de toi à la maison. »
Après que ses mots aient traversé la barrière de ses lèvres, la vieille femme vit Kuroko abaisser son regard et rester silencieux. Kuroko acquiesça faiblement. De toute façon, il aurait dû s'y attendre. Pourquoi ses propres parents parleraient-ils de lui alors qu'ils lui ont fermé la porte et le considérait sûrement comme une erreur désormais.
Face à l'air abattu que lui montrait involontairement son petit-fils, la grand-mère sentit sa gorge se nouer. Sa main vieillit vint alors se déposer sur celle de Kuroko contre la table, attirant ainsi le regard du jeune homme dans sa direction.
« Mais je parle de toi Tetsuya ! Je veux qu'ils entendent un maximum de fois ton nom pour leur rappeler ton existence, pour qu'ils cessent de faire semblant. J'avais simplement oublié à quel point ils peuvent se montrer butés tous les deux…
— Grand-mère…
— Tu me manques Tetsuya, et Nigou aussi. L'ambiance à la maison n'est plus la même depuis que vous êtes partis tous les deux. Mais je suis sûre que ça changera, quand tes parents comprendront leur idiotie et se décideront à changer les choses. »
La main de sa grand-mère contre celle de Kuroko amena un doux sentiment dans le cœur du jeune homme. Un discret sourire se forma sur le coin de ses lèvres. Il redressa ensuite son regard dans celui de la vieille femme dont le regard prouvait sa sincérité et surtout tout l'amour qu'elle lui portait. Ce fut un réel baume au cœur pour Kuroko et le poids sur ses épaules se fit plus léger. Le fait de savoir qu'il n'était pas complètement rejeté par sa famille le soulagea à un point qu'il n'aurait su possible.
Lors de l'appel de sa grand-mère, Kuroko avait franchement hésité à venir au final. Sa dernière entrevue avec sa grand-mère s'était déroulée avec ses parents, qui le jugeaient du regard et le voyait comme une espèce de monstre sorti d'un livre d'horreur. Puis comme elle ne disait rien, et restée dans son coin, Kuroko avait alors pensé qu'elle ne voulait même plus avoir à faire avec lui et ignorer donc royalement son existence. Seulement, il s'était lourdement trompé. Au final, sa grand-mère s'était toujours trouvée de son côté.
Le reste de la journée, ils discutèrent sur d'autres sujets et la grand-mère de Kuroko s'enquit de la santé du réalisateur qui hébergeait son petit-fils. Kuroko finit par comprendre que sa grand-mère voulait en savoir plus sur Akashi, en vue du nombre de questions qu'elle posait à son sujet et sur le quotidien qu'il tenait aux côtés du rouquin. Kuroko promit alors d'emmener Akashi la prochaine fois afin de rassurer sa grand-mère et de lui montrer que le rouquin était réellement quelqu'un de bien. Le tout allait être de faire accepter à Akashi de rencontrer une personne comme elle, qui en soit ne lui apporterait rien concernant son travail.
Ainsi lorsque Kuroko retourna à l'appartement d'Akashi, il ne tarda pas à en parler au principal concerné qui avait amené son ordinateur dans le salon pour travailler. Quelques idées commençaient à germer et la page se remplissait petit à petit. Dans un coin de l'appartement, Nigou se reposait mais se réveilla aussitôt qu'il entendit la voix de son maître pour venir lui demander des caresses. Avec le petit chien Reposant désormais contre son torse, Kuroko faisait face à Akashi qui haussa un de ses sourcils vers le plafond.
« Pourquoi ta grand-mère souhaite me rencontrer une nouvelle fois ? Je n'en vois pas l'intérêt, s'étaient les mots qu'avait attendus Kuroko pendant le trajet.
— Elle souhaiterait vous connaître davantage. A la maison, il y avait mes parents et elle n'a pas pu vous parler correctement.
— Je n'en vois toujours pas l'intérêt.
— Elle essaie de faire comprendre à mes parents leur erreur, et ça la rassurerait de me savoir chez quelqu'un de bien. »
Puisque la conversation s'éternisait, Akashi était retourné à son travail sur son ordinateur. La révélation de son colocataire le fit pourtant relever son regard dans sa direction, s'assurant d'avoir bien entendu ce qui venait d'arriver à ses soupir franchit ses lèvres en comprenant que cette discussion ne verrait jamais sa fin s'il ne donnait pas son accord. Et puis de toute façon, il n'avait qu'à rester quelques minutes avec cette personne âgée avant de trouver une excuse et retourner à ses réelles occupations.
« Dans ce cas, je décide de l'endroit où nous allons et n'attends pas de moi à ce que je reste indéfiniment, opina finalement Akashi.
— Merci beaucoup ! »
Kuroko se pencha respectueusement vers l'avant, mais avant cela Akashi avait pu distinguer le sourire qui s'était étiré sur le visage du jeune homme. Cette sortie avait de toute évidence dû merveilleusement bien se passer pour que cet enfant puisse sourire de la sorte. Sa famille lui manquait, c'était évident.
Kuroko partit ensuite dans sa chambre pour faire ses devoirs ainsi que réviser ses cours. Il laissa ainsi seul Akashi dans le salon, puisque Nigou le poursuivit la queue battante. Akashi qui observait désormais la porte close menant à la chambre de cet enfant. C'était normal pour un garçon de cet âge de vouloir retrouver une situation familiale comme toutes les autres personnes de son âge, et ce bien malgré l'attitude que les parents aient pu avoir à son encontre.
Après tout, ils étaient une famille.
Tu as eu beaucoup de liberté grâce à ta mère, mais maintenant qu'elle est décédée intègre bien le fait que les choses changeront. Sèche donc tout de suite ces stupides larmes et redresse la tête. Un Akashi ne pleure pas et reste fier en toute situation.
Une famille restait soudée dans n'importe quelle situation… c'était bel et bien une légende urbaine.
Le souvenir de sa mère décédée durant son enfance lui revenant en mémoire, Akashi agita négativement la tête afin de retirer tous ces souvenirs de son esprit et pouvoir se concentrer sur sa tâche première. Il n'avait pas de temps à perdre en pensée inutile.
-x-x-x-
Le week-end suivant, Akashi et Kuroko retrouvèrent la grand-mère de celui-ci dans la pâtisserie tenue par Murasakibara. Devant les prix exorbitants proposés sur la carte que venait de leur apporter Himuro, la grand-mère voulut tout d'abord prendre le thé le moins cher possible avant qu'Akashi ne décide de les inviter. Un sourire ravi se dessina sur les lèvres ridées de cette vieille femme qui le remercia poliment avant de réfléchir une nouvelle fois à ce qu'elle comptait prendre. Assis aux côtés du réalisateur, Kuroko le regardait tout d'abord avec étonnement. Il ne se serait jamais attendu à ce qu'Akashi les invite sachant qu'il était ici contre son gré, ou du moins il s'en serait très bien passé. Seulement, Kuroko savait que s'il remerciait à voix haute le rouquin, ce dernier se braquerait ou en tout cas le regarderait froidement.
Il ne valait donc mieux ne rien dire et sourire en toute discrétion.
Après le second passage d'Himuro qui prit leur commande avant de retourner en cuisine et ainsi retrouver Murasakibara. Le pâtissier profitait de l'ouverture donnant sur le salon pour observer des cuisines ce qui se trouvait sous ses yeux : c'était la première fois qu'il voyait Akashi autant entouré dans son lieu de travail.
« N'est-ce pas une bonne chose Atsushi ? L'interrogea Himuro en remarquant son intérêt pour la table de son ami.
— Hm. De quoi tu parles Muro-chin ?
— Comme toi, je le voyais tout le temps venir seul. Il commence à apprécier la présence des autres, tu ne penses pas ?
— Aka-chin n'est pas toujours venu seul ici… »
Le seul œil visible d'Himuro s'agrandit et il chercha à avoir plus de détails, de plus que la voix de son amant et collègue était descendue de quelques octaves. Seulement, Murasakibara se détourna de son point d'observation pour se mettre au travail et préparer les pâtisseries commandées un peu plus tôt. Himuro sut donc qu'il n'en apprendrait pas davantage et se tourna vers la table de ces trois personnes qui discutaient de nouveau.
Son attention restait rivée sur le célèbre réalisateur, Himuro se souvint d'un jour où Murasakibara avait enfin bien voulu lui en dire plus sur Akashi et l'amitié qui les liait l'un à l'autre. Murasakibara avait rencontré la petite-amie d'Akashi et avait donc été aux premières loges pour voir le couple évoluer à leur rythme ; et à les voir se séparer.
Aka-chin a fermé son cœur depuis sa première et dernière relation. Il est blessé. Et je ne pense pas que le lui faire ouvrir une nouvelle fois soit une bonne idée.
Après cette conversation avec son amant, Himuro avait senti son cœur devenir plus lourd. Il s'était alors demandé ce qu'entendait Murasakibara lorsque il disait qu'Akashi était une personne blessée ; et bien que le serveur avait appris que le rouquin provenait d'une famille riche et très puissante, il s'était alors demandé si c'était à cause du rang de cette dernière qu'Akashi ne pouvait pas faire ce qu'il souhaitait ou si simplement sa relation avec sa petite-amie avait très mal tournée. Seulement depuis ce jour, Himuro n'avait plus osé poser de questions à propos d'Akashi : il avait compris que Murasakibara n'aimait pas en parler.
A la table d'Akashi, ce dernier se faisait interroger par la grand-mère de Kuroko qui voulait tout savoir sur leurs journées et si son petit-fils ne le dérangeait pas. Tout cela en savourant la pâtisserie excellente qui lui avait été servie quelques minutes plus tôt. La voir se régaler dans un endroit si chic et si cher ravit Kuroko dont le comportement plus joyeux que d'ordinaire ne passa pas aux yeux d'Akashi. Dehors, Nigou patientait après que son maître l'ait attaché à un poteau le temps de discuter tranquillement.
« Tetsuya n'a jamais été très doué pour les tâches ménagères et il s'épuise très rapidement, ricana cette vieille femme tandis que Kuroko tentait en vain de se défendre.
— Ça ne me dérange pas du moment qu'il range ses affaires et que je retrouve mon appartement propre.
— Et puis si Akashi-kun n'est pas là pour me faire à manger, l'un de ses amis vient m'aider.
— Shūzō ne reviendra pas avant un moment, crois-moi. »
Le ton polaire d'Akashi aurait pu faire frémir n'importe qui, dont cette vieille femme qui jeta alors un coup d'œil vers Kuroko qui en revanche lui observait du coin de l'œil le rouquin avec un léger amusement. Depuis le temps, et grâce à sa conversation avec Nijimura ce jour-là, Kuroko avait compris que beau ce que pourrait dire Akashi à propos du scénariste, cela n'empêcherait pas le brun de revenir toujours à la charge. Puis, comme sa grand-mère ne comprenait pas de quoi il en relevait, Kuroko se décida à lui expliquer la fameuse histoire en cachant toujours le fait que c'était en réalité lui qui avait détruit la poêle du rouquin.
« Cet homme a l'air très intéressant ! Commenta par la suite la grand-mère.
— Nijimura-san est quelqu'un de très gentil, en effet, appuya Kuroko.
— Tu ne sais pas à quel point tu te fourvoies sur lui, Tetsuya… »
L'attitude d'Akashi et surtout sa mauvaise foi à l'égard de Nijimura amusa beaucoup Kuroko bien que son visage resta imperceptible.
Bien que leur assiette et leur tasse soient vides Akashi resta assis à leurs côtés tout en participant à la conversation d'une manière ou d'une autre. Le temps fila rapidement sans qu'aucun des trois ne le remarque ou n'en prenne conscience. Seul Nigou à l'extérieur commençait à s'impatienter en posant ses petites pattes sur la vitre donnant sur l'intérieur de la boutique, guettant du regard son maître qui lui tournait le dos.
Ce fut néanmoins le téléphone portable d'Akashi qui les tira de leur conversation et qui fit se rendre compte au réalisateur de l'heure qu'il était réellement. Ainsi après avoir répondu à un message de Mibuchi lui demandant s'il était libre dans la soirée ou prochainement, Akashi se pencha respectueusement vers l'avant pour excuser sa prochaine absence afin d'aller régler la note. S'éloignant de la table de Kuroko et de sa grand-mère, Akashi partit rejoindre les serveurs se trouvant derrière le comptoir à l'entrée, la note dans sa main droite et celle de gauche cherchant son portefeuille dans sa veste.
« Tetsuya, va rejoindre Nigou. J'ai quelques dernières questions à poser à Akashi-san.
— Oui. »
Son petit-fils s'éloigna alors pour retrouver enfin son chiot ravi de recevoir un peu d'intérêt et pouvoir dégourdir prochainement ses pattes. La vieille femme sourit en observant le tableau avant de se tourner vers Akashi. Lorsqu'elle remarqua la silhouette du réalisateur, son sourire se fana de ses lèvres et une mine sérieuse prit le dessus.
La grand-mère fut aux côtés d'Akashi alors qu'il finissait de régler la note, rangeant son portefeuille de nouveau dans sa veste pour ensuite partir pour quitter la pâtisserie. Son regard hétérochrome se posa alors sur la femme et il s'étonna de la trouver seule ; un coup d'œil lui apprenant que ce dernier se trouvait déjà à l'extérieur avec son chiot.
« J'ai une faveur à vous demander, Akashi-san.
— De quoi s'agit-il ? »
Les yeux du réalisateur se plissèrent et des idées se formèrent peu à peu dans son esprit ; de l'argent, un instant de célébrité, il y avait tant de choses à lui demander grâce à son statut actuel qu'il ne saurait les citer toutes. Pourtant, quelque chose dans le regard de cette femme lui signala que cela n'avait aucun rapport avec sa richesse ni même son rang. Son visage témoignait d'une tristesse qui semblait tout bonnement infinie.
« Tetsuya n'a plus personne hormis vous et ses amis au lycée, commença-t-elle avant de s'interrompre d'elle-même.
— Vous avez repris contact avec lui car vous vous inquiétez de son état. Pourquoi ne vous comptez-vous pas dedans ? »
Un étrange sourire se forma alors sur ces lèvres qui avaient attiré l'attention d'Akashi. Pendant un instant, la vieille femme cessa de le regarder pour détourner son regard et réfléchir au futur emploi de ses mots. Elle semblait peser le pour et le contre de ses prochaines paroles.
Cette faveur qu'elle allait lui demander n'allait pas être anodine, Akashi le devina aisément.
« Je n'ai plus beaucoup de temps à vivre, les médecins me l'ont annoncé récemment. Alors j'aimerai savoir si quand je disparaitrais, vous seriez là pour soutenir Tetsuya dans cette étape. Cet enfant a été abandonné par ses parents. »
Elle ne lui laissa ensuite pas le temps d'en placer une qu'elle se détournait déjà de lui pour partir rejoindre son petit-fils. A travers la fenêtre, Akashi pouvait déjà la voir sourire joyeusement aux côtés de Kuroko qui répondait à son sourire, Nigou se laissant caresser par cette main ridée qui lui avait à lui aussi manquée.
Cette femme âgée allait mourir sous peu, de maladie sûrement. Akashi comprit alors que cette rencontre n'était pas pour mieux le connaître et définir s'il était quelqu'un de bien ou non : c'était dans l'unique but de l'avertir et de se préparer à soutenir Kuroko dans cette étape. Et vu comment Kuroko semblait ravi d'avoir renoué avec sa grand-mère, Akashi n'osait imaginer le jour où cette femme s'écroulera. Il partit néanmoins rejoindre les deux autres et continua de participer à la conversation en observant avec attention chaque geste et parole de la grand-mère de Kuroko. Cette personne allait bientôt s'éteindre, et pourtant elle restait si souriante et vive ; c'était à se demander si les médecins ne s'étaient pas trompés.
Honoka Kuroko mourut deux semaines après sa rencontre avec Seijūrō Akashi.
La nouvelle arriva aux oreilles de Kuroko par un parent proche qui lui donna l'heure et la date pour la veillé funèbre. Tout en refermant son téléphone tandis que son bras revenait longer son corps, les yeux de Kuroko se vidèrent peu à peu de toute émotion. Il se tenait droit et paraissait ne rien ressentir, mais Akashi n'était pas dupe. Ses yeux hétérochromes percevaient les légers tremblements des mains de Kuroko, tremblement qui bientôt recouvrirent la totalité du corps du garçon qui apporta ses mains à son crâne pour saisir ses cheveux.
Brutalement, Kuroko se retrouva agenouillé sur le sol et n'arrêtait pas de se demander à voix haute comment tout cela était possible, qu'elle avait l'air d'aller très bien lors de leurs rencontres et que désormais il était définitivement seul. Assis sur son canapé en lisant le journal, qu'il avait par ailleurs arrêté de lire pendant le coup de fil de Kuroko, Akashi avait agrandi ses yeux en observant ce garçon tomber à même le sol. Aucune larme ne dévalait sur ce visage devenu assez pâle pour inquiéter n'importe qui, même Akashi. Kuroko n'était pas seulement triste : il était terrorisé. La peur maintenait ses larmes à l'intérieur de son corps.
La dernière personne de sa famille qui pouvait le comprendre, qui le soutenait encore cette semaine, qui lui souriait si tendrement, venait de s'éteindre si subitement sans lui avoir laissé le temps de s'habituer à l'idée. Kuroko sentait son cœur sur le point d'exploser. Ce fut quand il commença à ressentir un certain mal à respirer que le journal que détenait jusqu'alors Akashi s'écrasa sur le haut de son crâne.
Après avoir relevé son regard terrorisé en hauteur pour apercevoir le réalisateur qui l'avait rejoint, droit et fier comme toujours, Kuroko l'entendit : Akashi était furieux.
« Veux-tu bien arrêter de répéter que tu es seul ? Ta grand-mère est décédée, c'est un fait, mais cela te coupe-t-il du reste du monde ? Ta famille t'a certes abandonné, mais tu m'as moi ainsi que tes amis au lycée. Et ce Kagami.
— Mais…
— Si tu ne veux pas aller à la cérémonie en même temps que les membres de ta famille et leur faire face, il n'y a pas de mal. Tu pourras y aller plus tard. Ça ne retirera jamais le fait que tu aies aimé ta grand-mère. »
Les poings de Kuroko se refermèrent contre ses cuisses et son regard se riva au sol. Il n'y avait pas pensé ; il désirait bien évidemment aller à l'enterrement de sa grand-mère mais il n'avait pas pensé que là-bas il y retrouverait ses parents et tout le reste de sa famille qui aura sûrement été mise au courant de sa différence. Ses mains commencèrent de nouveau leur périple pour retourner par-dessus son crâne quand subitement l'une d'entre elles se fit interrompre par la main d'Akashi autour de son poignet.
« Maintenant, tu te relèves et tu gardes le menton levé. Si tu le souhaites, je pourrai t'accompagner à l'enterrement pour que tu ne sois pas seul face à eux. »
Akashi aida Kuroko à se redresser en le tenant toujours par le bras, son regard ne quittant pas celui céruléen du garçon qui peu à peu reprenait ses esprits. Une fois que le bleuté fut sur ses pieds et à quelques centimètres du rouquin, la main de celui-ci toujours positionnée autour de son poignet, peu à peu les larmes vinrent remplir ses yeux. Il réalisait finalement que désormais il ne reverrait plus jamais sa grand-mère, qu'il n'entendrait plus sa douce voix ni même ses paroles rassurantes.
La nouvelle du décès lui fit remonter des souvenirs de son enfance, lorsqu'il apprenait à marcher et que sa grand-mère l'attendait à l'autre bout du couloir avec les bras tendus dans sa direction et prête à le rattraper au moindre faux pas. Ou encore quand ses parents étaient absents à cause du travail et qu'il tombait malade. Elle avait toujours été là à ses côtés, le bordant dans son lit en prenant soin à faire chuter sa fièvre et lui lisant ou racontant des histoires qu'elle inventait. Sa grand-mère avait aussi toujours joué le rôle du médiateur au sein de leur famille, ne prenant jamais le parti de quelqu'un et restant toujours le plus neutre possible.
Sans réfléchir, et pendant que les premières larmes éclataient pour venir inonder son visage, Kuroko combla la distance qui le sépara jusqu'à lors d'Akashi. Il vint alors s'accrocher à la chemise de ce dernier, ses sanglots et reniflements excessifs obligeant Akashi à se décaler de gauche à droite avant de se stabiliser, pris au dépourvu par cette étreinte subite.
Les bras du réalisateur restèrent un instant en suspension, ne sachant trop quoi saisir dans ce genre de situation. Après tout, quand sa mère était morte et qu'il s'était retrouvé à moitié orphelin, personne ne l'avait pris dans ses bras et aucune larme n'était tombée suite aux remontrances de son paternel. Du moins, son père se plaisait à croire cela.
Toutefois, lorsque Kuroko se serra davantage contre lui, Akashi abaissa son menton pour apercevoir le visage de ce garçon dont le nez commençait à dégouliner et dont les pleurs ne tarissaient pas. Un soupir s'échappa alors de ses lèvres et bientôt ses bras vinrent entourer la taille de Kuroko, les rapprochant l'un de l'autre pendant que sa main droite vint se poser contre sa chevelure turquoise.
« Je suis aussi passé par-là… les premiers temps, la réalité est difficile à accepter, mais tu t'y feras. Et surtout, n'oublie pas que tu n'es pas seul. Nous sommes là pour toi, moi y compris. »
A ces mots, le visage de Kuroko se décala quelque peu du torse d'Akashi pour observer le visage de celui-ci, reniflant alors bruyamment avant d'acquiescer. Son attitude aurait pu un tant soit peu amuser Akashi si seulement Kuroko ne décida pas à se rapprocher davantage de lui, passant ses bras derrière ses épaules et faire de cette étreinte un enlacement encore plus étroit.
Combien de temps ils restèrent dans cette position, Akashi n'en avait aucune idée. La seule chose dont il était certain était le fait que le ciel s'obscurcissait petit à petit de l'autre côté de la fenêtre pour laisser place à la nuit. Kuroko ne pleurait pratiquement plus, quelques sanglots par-ci par-là qui disparaissaient rapidement.
Kuroko fut le premier à briser l'étreinte en se reculant de quelques pas, sa main venant rapidement essuyer ses yeux puis ensuite son nez avant qu'Akashi ne lui tende un mouchoir. Les yeux rougis à cause de ses pleurs ainsi que sa voix plus rauque que d'ordinaire, Kuroko remercia Akashi tout en s'excusant pour s'être permis de l'enlacer si subitement. Ils entendirent ensuite tous les deux le ventre du jeune homme faire des siennes et sans plus attendre Akashi se dirigea vers la cuisine pour préparer le repas puisque lui-même avait faim.
Le reste de la soirée se passa paisiblement, et bien qu'au moment de se coucher, Akashi entendit faiblement les geignements de Kuroko à travers le mur : tout allait bien. Le plus dur était à venir puisque Kuroko lui avait dit vouloir assister en même temps que tout le monde à la veillée funèbre. C'était son choix et Akashi ne pouvait faire que le respecter, mais en vue de l'état de ce garçon quelques heures auparavant il ne savait pas si c'était une bonne idée de le laisser y aller seul. En effet, Kuroko avait insisté sur le fait qu'il ne l'accompagne pas et le laisse faire face à l'intégralité de sa famille seul. Kuroko avait aussi refusé qu'il lui laisse pour la journée l'un de ses costards noirs, préférant utiliser ses propres habits. Il ne voulait surtout pas faire jaser davantage et laisser penser qu'il se faisait entretenir par une célébrité ; même si en quelque sorte c'était le cas, il ne voulait pas laisser faire croire qu'il était un gigolo.
-x-x-x-
Le jour de la cérémonie arrivant comme un de ces jours inévitables, et poussant même Kuroko à sécher le lycée une journée entière, dans le salon de son appartement Akashi pouvait voir le garçon se préparer minutieusement. Il ne laissait rien dépasser ; coiffait correctement ses cheveux et ne cessait de demander à Akashi s'il était présentable.
Etant prêt à partir de chez Akashi, le rouquin l'arrêta pour épousseter pour la forme les épaules de Kuroko et ainsi bien faire retomber le tissu. Akashi voulut ensuite s'assurer du fait de ne pas avoir à accompagner le bleuté.
« Tu es sûr de toi ? Je n'ai pas besoin de t'appeler un taxi, donc.
— Oui. Merci beaucoup de vous inquiéter pour ça Akashi-kun, mais je vais arriver à le faire tout seul.
— Bien. Ne les laisse pas voir tes larmes, compris ? »
Kuroko acquiesça rapidement avant de saluer Akashi et de refermer la porte derrière lui. Le réalisateur retourna ensuite s'asseoir sur son canapé et médita sa décision quelques instants. Il n'était pas sûr d'avoir fait le bon choix en laissant Kuroko s'y rendre seul. Après tout, le bleuté ne le saurait pas s'il se mettait à le suivre et le surveiller de loin. Akashi réfléchit longtemps aux possibilités qui s'offraient à lui, avant de toutes les balayer de son esprit pour se remettre au travail. Kuroko était pratiquement un adulte, il devrait donc savoir se débrouiller sans l'aide d'une personne extérieure.
Malheureusement, rien ne pouvait faire barrage au flot d'idées qui traversait son esprit ; et de ce fait rien n'empêcha ses souvenirs de remonter à la surface pour le montrer aux côtés de son majordome qui l'avait alors soutenu après le décès de sa tendre mère.
C'est normal pour vous de pleurer, Akashi-sama. Ce n'est pas un mal d'être triste. Videz-vous de vos larmes, personne ne regarde et je ne dirai rien à votre père. Pleurez par-dessus mon épaule je vous prie.
Akashi grommela quelques paroles incompréhensibles avant de se redresser. Toutes ces réflexions inutiles qui le distrayaient de son travail et ainsi de la réalisation de son scénario, l'agaçaient prodigieusement. Il n'avait plus besoin de repenser au décès de sa mère et aux plaies que cela avaient créé par la suite dans son cœur. Malheureusement, il ne put empêcher ses souvenirs de le montrer aux côtés de son majordome, la tête appuyée contre son épaule alors que cet homme s'était agenouillé pour être à sa hauteur. Akashi se souvint parfaitement de la tendresse qu'avait eu sa main à caresser ses cheveux, lui soufflant délicatement contre l'oreille des mots rassurants tandis que ses larmes coulaient à flot sans pour autant qu'aucun son ne traverse la barrière de ses lèvres.
Un Akashi ne devait pas pleurer ni encore moins se montrer faible. Un Akashi devait savoir se montrer aux yeux de tous comme un être imperturbable et fort, rien ne devrait être capable de l'ébranler. En vérité, un Akashi devait se déposséder de toutes émotions et devenir une machine qui enchaînerait les réussites et bannirait les échecs.
Si tu deviens impassible comme ton père, tu finiras seul. Et quand tu le réaliseras, que tu essaieras de te lier avec quelqu'un, tu échoueras, car tu auras oublié comment faire.
Ces paroles qui lui avaient été confiées sèchement, appuyée par un regard tranchant dont cette personne en maîtrisait chaque parcelle.
Au fur et à mesure que les années s'écoulaient et que son entourage évoluait, se rapprochait et se liait à d'autres personnes, Akashi avait bien sûr remarqué que lui n'avançait plus. Il était resté seul, stagnant dans sa routine perpétuelle sans être capable de s'en extraire. Tel que son père l'était devenu après la mort de sa femme, s'enfermant dans un cocon où il ne s'inquiétait plus pour rien d'autre que sa société et son but éternel de toujours rester le meilleur. Et au final, sans vraiment s'en rendre compte lui-même, Akashi s'était installé à son tour dans un cocon similaire à celui de son paternel ; sans être de nouveau capable de se lier avec une autre personne.
