Bonsoir tout le monde, comment allez-vous ? Moi je suis contente car mes partiels sont derrière moi et je peux entamer de véritables vacances, enfin ! En plus comme c'est les fêtes de Noël, je vais pouvoir retourner chez moi et profiter de ma famille, ainsi que de délicieux petits plats préparés avec soin (comment ça je suis gourmande ? xD) enfin bref ! Je ne pense pas poster un chapitre avant Noël et le premier de l'an du coup : je vous souhaite à tous et à toutes de très bonnes fêtes, et j'espère que l'année 2016 vous apportera tout ce que vous désirez ! Sachez en tout cas que vous êtes géniaux !

En tout cas, je suis contente car aujourd'hui c'est l'anniversaire d'Akashi et je ne pensais pas pouvoir poster quelque chose... mais finalement j'ai terminé le chapitre hier soir (ou plutôt ce matin très tôt) et ma bêta Louna Ashasou a bien voulu me le corriger dans la journée. Merci beaucoup à elle donc !

Du coup, joyeux anniversaire Akashi Seijuro ~

Réponses aux reviews :

sandou01 : Pour l'instant comme tu l'as si bien dit, il s'agit surtout d'affection et non pas de sentiments amoureux ! ;) Mais qui sait, peut-être que ça arrivera bientôt haha ! Merci de ton commentaire et je te souhaite une bonne lecture, ainsi que de bonnes fêtes !

Haru-charnage : Et oui Kuroko va enfin avouer ce qui le tracasse à Akashi ! Mais la question est plutôt, comment celui-ci va-t-il réagir ? ;) Merci de ton commentaire et je te souhaite de bonne fête :D

Arya39 : Pour le sourire, il s'agit bel et bien d'un sourire meurtrier, désolée xD Et non, Kuroko et Kagami n'ont pas encore rompu, ce n'est pas encore pour tout de suite cette affaire là. Et Nijimura et Takao sont géniaux pour rendre toute situation un peu plus comique, au moins ça dépend un peu l'atmosphère, même si c'est à leurs risques et périls x) En tout cas merci pour ton commentaire et je te souhaite de bonnes fêtes!

Kuroko-SenPaille : Déjà à ce moment de la fiction, Akashi apprécie, du moins respecte, Kuroko. Il le trouve intéressant, etc. Du coup, ça ne devrait plus tarder pour que de réels sentiments n'apparaissent ! Mais lequel des deux le ressentira en premier, cela je te laisse le deviner ;D Merci de ton commentaire et je te souhaite de bonnes fêtes !

mower : Je suis contente si tu trouves que la relation entre Akashi et Kuroko évolue, car à vrai dire j'ai l'impression de stagner à des moments, et du coup vous faire attendre plus que de nécessaire. Tes analyses me plaisent beaucoup en tout cas, mais je ne dirais rien et te laisserais deviner et confirmer cela avec ce chapitre ainsi que les prochains ;) sinon ce n'est pas rigolo, non ? Je te remercie en tout cas et te souhaite de bonnes fêtes :D

Laura-067 : Ohohoh ! Aurais-je donc réussi à te surprendre ? Mais en effet, Kuroko finira par le recontacter afin de pouvoir passer à autre chose, mais est-ce qu'il y arrivera et est-ce qu'Ogiwara va le laisser faire ? Telle sera la prochaine question ;) Kagami a loupé le coche de rassurer son amant en effet, mais comme tu le dis sa colère et frustration étaient légitime, mais est-ce que cela marquera la fin de sa relation avec Kuroko ? ou est-ce que le couple parviendra-t-il à surpasser cette épreuve? Nous allons bientôt voir cela :) Merci en tout cas pour tes commentaires qui me font à chaque fois plaisir et je te souhaite de bonnes fêtes !

A. F : C'est vrai que je suis pas mal méchante avec Kagami dans cette fiction xD Mais c'est pour la bonne cause, donc est-ce qu'on peut tout de même accepter ça ? haha. Merci pour ton commentaire et je te souhaite de bonnes fêtes !

Guest : Merci beaucoup pour ton commentaire, même si je suis désolée du coup d'avoir gâché une précieuse nuit de sommeil ! Mais tant mieux, je suis contente que ma fiction t'ait à ce point captivé et plu à lire ! J'espère que ce chapitre te plaira comme les précédents en tout cas :D Je te souhaite une bonne lecture et de bonnes fêtes !

coralicorne : En effet, on peut dire qu'Akashi se détend au fur et à mesure du contact de Kuroko. Au point de le laisser dormir dans son lit xD L'apparition d'Ogiwara en a surpris plusieurs d'entres vous et je suis contente, un peu de surprise dans cette fiction ne fera pas de mal ;) Merci beaucoup pour ton commentaire et je te souhaite de bonnes fêtes !

Road22 : Ou peut-être n'utiliseront-ils jamais ce lit mais plutôt toutes les autres pièces de l'appartement, ainsi et surtout la salle de bain, qui sait ? ;) Un lit, c'est tellement banal... ça ne pourrait satisfaire l'Empereur qu'est Akashi xD Je savais que la scène avec Takao et Nijimura allait te plaire, en vue de ton commentaire précédent ! Mais je suis contente de voir que c'est bel et bien le cas, et puis tu as vu : ils sont parvenus à survivre à la situation ! Ce sont des survivants, sérieusement x) En tout cas merci pour ton commentaire qui m'a bien amusé et je te souhaite de bonnes fêtes !

Merci aussi à ptitcoeurfragile pour son commentaire ! Ainsi qu'à tous ceux qui parcourent cette fiction, qui l'ajoutent dans leurs favoris ainsi que leurs follows. Je vous souhaite désormais une bonne lecture et j'espère que ce chapitre 19 vous plaira comme moi j'ai pris plaisir à l'écrire!


Le Papillon

Scène 19


Parler de ses peines, c'est déjà se consoler.

Albert Camus.


Son shooting ayant pris fin, Kise retourna à sa loge où les maquilleuses retirèrent le maquillage qui couvrait ses traits. Après avoir pris son téléphone en main, il consulta ses messages et confirma ainsi à Aomine que leur rencontre sur le Street Basket pouvait bien avoir lieu dans moins d'une heure. Son regard se posa ensuite sur son reflet projeté par le miroir et Kise put discerner le sourire qui s'était installé sur ses lèvres, l'amusant davantage après l'avoir remarqué. Sa soudaine bonne humeur intrigua ses maquilleuses qui l'interrogèrent sur l'identité de la personne à laquelle il venait de répondre, mais Kise resta mystérieux à ce sujet, ce qui intrigua davantage les deux femmes.

Leur conversation enjouée fut cependant interrompue par l'entrée de son manager. Ayant terminé leur travail, les deux femmes quittèrent la salle après avoir salué Kise, le laissant ainsi seul avec son manager.

« Tu fais du très bon boulot ces derniers temps, Kise-kun, le félicita-t-elle tout en lui souriant.

— Merci beaucoup ! »

Il était vrai que ces dernières semaines avaient été particulièrement chargées depuis que les autres mannequins arrêtaient de le persécuter. Les contrats s'enchaînaient et Kise ne cessait d'en accepter de nouveau, en plus des magazines qui le désiraient pour d'autres catalogues. Grâce à la présence d'Imayoshi, Kise pouvait désormais se concentrer uniquement sur l'appareil du photographe et faire ce qu'on lui demandait, cessant de se soucier et de s'inquiéter de ce qui pouvait lui arriver s'il ne restait pas attentif.

Toutefois, bien qu'il commençait à percer dans le milieu du mannequinat cela ne changeait en rien son but premier : dépasser son père et se faire reconnaître par le monde entier comme étant Kise Ryōta et non pas le fils de Kise Ryūnosuke. Il était une personne à part entière.

« J'ai une bonne nouvelle à t'annoncer d'ailleurs, commença son manager en lui présentant un petit dossier qu'elle avait gardé jusque-là contre elle.

— Qu'est-ce que c'est ? Questionna-t-il en le prenant à son tour pour commencer à le feuilleter.

— Lis-le et tu verras. »

Les phrases imprimées qu'était en ce moment même en train de lire Kise, le clouèrent littéralement à son siège. Il n'y croyait pas ses yeux et sentit son cœur se mettre à battre la chamade. Ce n'était pas une blague, n'est-ce pas ? Ses yeux commencèrent à scintiller de bonheur ; une joie indescriptible commençant à remplir tout son corps. Sans plus attendre, il releva ses yeux pétillant en direction de son manager qui lui rendit son sourire tout en acquiesçant vivement.

« Tu tiens en effet ton tout premier casting pour un rôle ! »

L'entendre de vive voix suffit à libérer les premières larmes de joie de ses yeux. Kise ne tint rapidement plus en place et sauta de son siège pour se jeter dans les bras de son manager qui dut se reculer de plusieurs pas avant de pouvoir se tenir correctement debout, passant par la suite ses mains derrière les épaules de son protégé pour lui rendre son étreinte.

« Merci, merci ! C'est le plus beau jour de ma vie ! S'extasia Kise en la serrant fort contre lui.

— Allons, allons… ce n'est qu'un petit rôle hein, mais il va peut-être t'ouvrir des portes, assura-t-elle ensuite.

— Tu sais ce que ça représente pour moi, merci, merci ! » Poursuivit Kise comme s'il ne l'avait pas entendue.

Kise fut le premier à se détacher d'elle et se pencha respectueusement vers l'avant. Il partit ensuite en courant, non sans oublier ses affaires, et remercia encore une dernière fois son manager en agitant dans les airs le dossier qu'il détenait dans sa main. Son attitude amusa grandement son manager qui resta un instant seule dans la loge, pouffant légèrement avant de voir complètement disparaître son protégé.

Désormais à l'extérieur, Kise avait son téléphone plaqué contre son oreille et courrait à vive allure parmi la foule qui s'écartait afin de le laisser passer.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Lui répondit enfin son interlocuteur à l'autre bout du fil.

— Senpai, j'ai enfin un rôle ! Cria-t-il précipitamment.

— Hein ? Parle moins vite, j'ai rien compris, crétin ! Jura Kasamatsu.

— Mon manager m'a trouvé un rôle pour un Drama. Enfin je dois encore passer l'étape du casting, mais j'ai enfin quelque chose de concret entre mes mains ! »

A l'autre bout du fil, Kasamatsu jeta un rapide coup d'œil à son téléphone avant de le replacer contre son oreille. Un sourire se forma sur le coin de ses lèvres alors qu'il tournait au même instant sa page de magazine, heureux pour son ami.

« Félicitation, tu le mérites. Mais ce n'est pas le moment de te reposer sur tes lauriers, il va falloir que tu travailles davantage, c'est compris ?

— Merci senpai ! Se réjouit Kise tout en continuant à courir pour arriver à l'heure à son point de rendez-vous.

— Que fais-tu en ce moment ? Tu veux que l'on fête ça ensemble ? Proposa Kasamatsu.

— Je suis désolé, je rejoins déjà un ami là. »

A cette annonce, les sourcils de Kasamatsu se froncèrent et la page qu'il s'apprêtait à tourner resta à l'intérieur de sa main.

« Je vois. Amuse-toi bien alors, appelle-moi si tu veux passer, souffla finalement le brun.

— Oui ! Merci encore senpai ! »

Leur conversation s'arrêta là, Kise accélérant son allure pour ne pas arriver en retard et tester la patience d'Aomine, laissant Kasamatsu seul avec ses réflexions. Etant le meilleur ami du blond, Kasamatsu connaissait tous les amis de cet idiot et si Kise ne citait pas de nom, cela voulait donc dire que ce n'était pas quelqu'un qu'il connaissait. Et c'était bien la première fois que cela lui arrivait.

Quelques minutes plus tard, Kise arriva enfin au terrain de Street Basket où Aomine tirait déjà quelques paniers et faisait rebondir entre ses jambes son ballon. Le basané dut néanmoins se retourner après que Kise l'ait appelé par son surnom atypique et sans crier gare, Aomine se retrouva plaqué contre le torse du blond qui s'était jeté à son cou.

« Oï ! Qu'est-ce qui te prends ? Rouspéta Aomine en essayant de faire lâcher prise à cette sangsue humaine.

— J'ai un rôle, Aominecchi ! Je vais peut-être pouvoir jouer devant une caméra !

— Cool ta vie… lâche-moi maintenant, bordel ! »

Cette fois-ci, Aomine tira sur les cheveux du mannequin afin que ce dernier lâche prise. Ce qui ne tarda pas avec quelques plaintes à la clé, mais le basané s'en fichait éperdument. Il se remit alors à tirer et dribler sans faire plus attention à Kise qui posa ses affaires dans un coin, rangeant précautionneusement son dossier à l'intérieur de son sac. Il desserra par la suite sa cravate afin de pouvoir la retirer et remonta les manches de sa chemise jusqu'à ses coudes.

Sans attendre davantage, le blond se plaça en face de son adversaire et essaya de lui voler la balle pour aller marquer à son tour. Il avait un surplus d'énergie à dépenser et bien qu'Aomine ne comptait pas le laisser le battre, il trouva néanmoins quelque chose de changer dans le jeu de cet idiot. Kise était plus vif et ses yeux brillaient d'une flamme jusqu'alors passée inaperçue ; et aujourd'hui, Aomine ressentit un peu plus de difficulté à récupérer le ballon que la dernière fois où il avait joué contre lui.

Enfin, pas assez tout du moins pour que Kise puisse prendre l'avantage sur lui. Il était toujours à un niveau inférieur.

A la fin de leur première partie, ils firent une pause afin de pouvoir reprendre leur souffle et boire un peu d'eau. Kise en profita pour s'asseoir à côté d'Aomine et soupirer d'aise, laissant sa tête retomber vers l'arrière et observer les nuages défiler sous ses yeux. L'observant du coin de l'œil, Aomine n'eut aucun mal à discerner son air d'imbécile heureux plus renforcé que d'habitude.

Ce rôle était donc si important pour lui ?

« T'es presque bon aujourd'hui, princesse, se moqua-t-il en continuant de boire dans sa bouteille d'eau.

— Tu rigoles, je suis carrément bon ouais ! »

Aomine manqua de s'étouffer devant l'arrogance dont venait faire preuve Kise, et le fusilla du regard avant d'entendre l'éclat de rire dont était désormais victime le blond.

« Tu arriveras pas à faire chuter ma bonne humeur, Aominecchi, l'avertit le blond.

— Tss. Comme si j'avais que ça à faire… »

Le rire de Kise se poursuivit sans qu'Aomine ne comprenne pourquoi celui-ci continuait à se marrer. Il n'avait jamais été doué avec les relations humaines et Momoi lui reprochait souvent d'être maladroit dans sa façon de s'exprimer, mais en gros fainéant qu'il était, Aomine s'en fichait et ne comptait pas perdre du temps à essayer de changer. Si on ne lui disait pas clairement les choses, il ne comprenait pas et puis de toute façon il détestait les devinettes. Après tout, il n'était pas difficile à comprendre et cerner, c'était les autres qui compliquaient tout et qui eux même étaient compliqués.

Aomine et Kise jouèrent ensuite pendant une bonne partie de l'après-midi au basket sans se soucier de l'heure qui défilait ou du ciel qui commençait à se couvrir. Kise avait besoin de se débarrasser d'une surdose d'adrénaline et ne montra aucun signe d'essoufflement alors qu'en face de lui, Aomine reprenait parfois difficilement sa respiration. Seulement, ce n'était pas parce que ce crétin était en ce moment même sur un petit nuage qu'Aomine allait le laisser gentiment remporter une manche de leur match. Il n'était pas aussi généreux.

Et bien qu'Aomine poserait bien des questions sur pourquoi et comment Kise paraissait aussi heureux d'avoir un rôle dans un programme télé, il ne demanda pourtant rien. Après tout, ce n'était pas ses affaires et si Kise voulait lui en parler clairement, il n'aurait qu'à faire comme le faisait si bien Momoi à piailler dans ses oreilles pour une raison ou une autre. Ce n'était pas cette histoire qui allait l'empêcher de trouver le sommeil.

Ainsi quand les deux jeunes hommes se quittèrent pour rentrer chez eux, Kise ne parla pas plus de son rôle et repartit avec la même énergie que lors de son arrivée. Comme si toutes leurs parties pas su mettre un frein à son enthousiasme. Aomine l'observa disparaître au détour d'une ruelle avant de soupirer devant tant de vitalité, réajustant la lanière de son sac contre son épaule avant de se mettre en chemin pour rentrer et insulter au passage Wakamatsu ridiculement caché derrière un arbre, qui en soit ne cachait rien du tout et qu'Aomine avait découvert dès les premières minutes.

Aomine rentra donc chez lui accompagné des injures de son présumé garde du corps qui pour l'instant piaillait comme le faisait trop souvent Momoi.

-x-x-x-

Kuroko leva un coup d'œil timide en direction d'Akashi, assis en face de lui. Cela faisait désormais un certain temps que Nijimura et Takao les avaient quittés, ils avaient pris leur petit-déjeuner dans le silence, et depuis aucun d'eux n'avait lancé la conversation. Akashi lui avait laissé la possibilité de lui révéler ou non ce qui avait pu se dérouler à la veillée funèbre, cependant Kuroko n'y arrivait pas. Quelque chose dans sa gorge le démangeait, le paralysant et l'empêchant ainsi de formuler le moindre mot.

Akashi le regardait, patientant calmement. Le réalisateur ne disait rien, ne souhaitant pas brusquer son vis-à-vis. Toutefois, les minutes qui n'avaient de cesse de défiler sans qu'aucune parole ne soit prononcée, commençaient légèrement à l'agacer. Autant que Kuroko lui dise ne pas vouloir lui en parler, et il cesserait donc d'attendre. Afin de s'occuper l'esprit cependant, Akashi observait avec attention le visage de Kuroko en essayant de percer son masque d'impassibilité.

En faisant attention à tous ces points, Akashi pouvait remarquer les yeux encore rougis de son colocataire. Une nuit s'était écoulée depuis que le jeune homme était revenu à son appartement, trempé jusqu'à l'os et le regard vidé entièrement d'émotions, pourtant son regard gardait des traces de cette tristesse qui s'était écoulée sur son visage sous forme de larmes. Akashi remarquait aussi l'affaissement des épaules de Kuroko, comme si des poids supplémentaires se trouvaient appuyé contre ces dernières, rendant le bleuté encore plus petit qu'il ne l'était déjà, si faible et désemparé qu'une bourrasque violente suffirait à le faire tomber sans lui laisser la chance d'être capable de se relever.

Ses sourcils se froncèrent en se rendant compte qu'en cet instant, Kuroko Tetsuya était faible.

« Je ne sais pas par où commencer, confia tout à coup Kuroko en regardant avec intérêt la table sous son nez.

— Où tu veux, ça m'ira. »

Tout en acquiesçant, Kuroko reporta ses yeux dans ceux hétérochromes d'Akashi. Aujourd'hui, le regard du rouquin n'était ni autoritaire ni encore menaçant. Ce n'était pas pour autant qu'il était compatissant à son égard, Kuroko en était conscient, mais quelque chose était différent. Akashi était à son écoute, attentif. Savoir qu'il avait l'attention d'un homme pareil, lui qui n'était qu'un lycéen lambda, mit mal à l'aise Kuroko.

Il ne devait pourtant pas se formaliser là-dessus, ce n'était pas le sujet. Kuroko inspira alors, cherchant encore ses mots dans son esprit avant de décider à se lancer définitivement.

Ses lèvres s'ouvrirent et Akashi compris que c'était bon, que c'était le moment d'être le plus à l'écoute que jamais pour ainsi ne rater aucune information. Ses yeux ne quittèrent pas un seul instant le visage de Kuroko, le détaillant avec soin tandis que les premières phrases furent partagées, voyant les traits faciaux du bleuté se tordre à certains moments, ces lèvres se pincer de nervosité, et entendant sa voix se faire par moment plus faible, plus tendue.

Kuroko parla de l'ignorance de ses parents, du regard jeté par sa mère qu'il avait senti comme du mépris à son égard. Il lui fit également part du mal-être qu'il avait ressenti en voyant le cercueil de sa grand-mère avec son corps à l'intérieur, ce malaise qui lui avait soufflé l'envie de faire demi-tour et partir à toute vitesse. Le fait de voir ce cadavre, cette vérité incontestée de la disparition d'un être aimé, Kuroko s'était rendu compte qu'il était dorénavant impossible de revoir sa grand-mère, d'entendre son rire et de ressentir sa présence rassurante. Tout était froid et terrifiant.

A aucun moment Akashi ne vint l'interrompre, même lorsque Kuroko cessait de parler pendant un instant car cela devenait trop dur.

« J'en avais assez… je voulais rentrer le plus rapidement possible et me cacher sous ma couverture. Je voulais être coupé du monde et cesser d'être blessé… mais ce n'était pas suffisant… il fallait qu'il soit là. »

A l'énonciation d'un nouvel acteur, Akashi plissa ses yeux. Il ne posa aucune question néanmoins, et laissa donc à Kuroko de rentrer dans les détails par lui-même.

« Il me disait qu'il regrettait la façon dont il s'était comporté avec moi, comment il avait agi et qu'il n'avait été qu'un idiot. Il désire reprendre contact avec moi et m'a passé son nouveau numéro de téléphone… et malgré toute ma rancœur à son égard, je n'ai pas pu me résigner à le jeter ou à le déchirer… »

Kuroko lui révéla aussi le mal-être qu'il avait traversé en tenant cette conversation avec cet homme dont il ne cita jamais le nom, comme pour le protéger du courroux que pourrait lui apporter Akashi, le préservant ainsi avec l'anonymat. Akashi ne s'en formalisa pas davantage, et préféra plutôt se concentrer sur l'expression qu'élaborait en ce moment Kuroko. Son regard s'animait d'une flamme jusqu'alors inconnue : une rage combinée à une rancune qui donnaient ainsi une colère brute. De toute évidence, Kuroko était remonté contre cet inconnu et ne comptait pas lui pardonner si facilement ; mais le fait d'avoir été incapable de jeter son numéro laissait une porte ouverte vers son cœur, vers la rédemption, et cela Kuroko semblait en être tout à fait conscient. C'était ce qui devait le mettre autant en colère : ne pas être capable de lui claquer la porte au nez malgré tout le mal commis.

« Après l'avoir rencontré, je voulais rentrer le plus rapidement possible mais je suis tombé sur Kagami-kun… Il a remarqué mon état et n'a pas voulu me laisser partir, alors on est allé chez lui. J'ai été idiot… »

En fermant les yeux, Kuroko voyait encore l'expression énervée et déçue de Kagami à son encontre. Il vit le rouquin prendre son visage en main et lui cracher ces mots, ces paroles qui avaient sûrement dépassées le fil de ses pensées et qui étaient sorties sous le coup de l'énervement et de la déception. Kuroko était l'unique responsable de la perte de contrôle de Kagami, il l'avait poussé à bout.

« Kagami-kun a toujours été là pour moi, il n'a jamais été insistant et toujours compréhensif… et moi… je le tiens toujours à l'écart… j'en fais un intrus alors qu'il ne veut que mon bonheur. »

De la tristesse. Akashi arrivait aisément à la reconnaître sur le visage de Kuroko, ainsi que dans le timbre de sa voix qui se trouvait éteinte. Le bleuté s'en voulait, de toute évidence.

« Je ne sais plus quoi faire… Je ne sais pas si je dois envoyer un message à cette personne et j'ai peur de retrouver Kagami… Je ne sais pas comment me comporter…

— Ton téléphone. »

Kuroko redressa son visage pour ancrer son regard dans celui sérieux du rouquin. Un instant de silence entoura les deux habitants de ce grand appartement, ne disant rien, Kuroko traitant les deux mots d'Akashi avec soin. Il finit tout de même par tendre son téléphone à ce dernier, sceptique.

Le bien ensuite en main, Akashi le déverrouilla en remarquant que Kuroko n'avait toujours pas changé le mot de passe et avait gardé sa date de naissance. Il soupira face à tant de simplicité et chercha dans la liste de contacts le nom qui l'intéressait. Kuroko put ainsi le voir pianoter quelque chose avant de reposer le téléphone contre la table et de se redresser.

« Parfois, et même si au final nous en ressortons davantage blessé, il est impossible de fuir certaines situations. Pour ça, il faut donc puiser dans nos dernières forces et tenir debout encore quelques instants. »

Kuroko récupéra son téléphone, le déverrouillant ensuite pour constater de ce qu'Akashi avait fait avec celui-ci. Ses yeux s'agrandirent de stupeur en voyant le message que le rouquin venait d'envoyer.

De : Kuroko Tetsuya

A : Kagami-kun

Je suis désolé. Est-ce que nous pouvons parler ?

Le regard toujours rivé sur l'écran de l'appareil téléphonique, Kuroko n'arrivait pas à y croire. De son côté, Akashi observa du coin de l'œil le bleuté alors qu'il s'était entretemps rapproché de sa chambre. Son visage gardait cette expression condescendante qui lui était propre, un air supérieur qui donnerait à n'importe quel être humain normalement constitué l'envie de lui décrocher une droite et de le faire plier. Malheureusement, il s'agissait là d'Akashi Seijūrō et jamais personne n'avait encore eu ce courage, ou du moins, l'insouciance d'adopter une telle attitude à son égard.

Seulement, les mots pouvaient parfois se montrer bien plus durs que la force brute si on savait les manier correctement.

« Pourtant Akashi-kun, vous fuyez tout comme moi. »

Dans le creux de sa main, son téléphone continuait de vibrer suite à la réception d'un message qui ne tarda à apparaître sous ses yeux.

De : Kagami-kun

A : Kuroko Tetsuya

Je ne peux pas te voir pour l'instant… laisse-moi du temps, désolé.

« Pardon ? » Grinça Akashi en se retournant.

Son regard menaçant perdit toutefois de son ampleur lorsque ses yeux hétérochromes croisèrent ceux céruléens de ce garçon. Ces derniers habituellement si indescriptibles brûlaient son corps à l'instant. Kuroko était pour la première fois menaçant, le jugeant du regard à son tour. La colère chez ce jeune homme était palpable, laissant Akashi stupéfait par ce qu'il venait de produire.

« La raison pour laquelle vous ne pouvez pas faire de films romantiques, ce n'est pas parce que vous ne comprenez pas ce qu'est réellement l'amour. Vous avez tellement refroidi votre cœur avec vos préjugés sur les personnes insignifiantes comme moi, que vous avez peur d'aimer et de vous faire avoir. »

Sans ajouter un mot de plus, Kuroko se redressa brusquement de sa chaise et se dirigea vers la sortie. Il abattit son blouson par-dessus ses épaules et franchit rapidement le seuil de la porte sans prendre conscience des aboiements de Nigou qui venait d'assister à la dispute. Le chiot sursauta tout en abaissant ses oreilles sur les côtés lorsqu'il entendit la porte claquer violemment et les pas de son maître s'éloigner de lui.

Nigou se tourna par la suite vers Akashi, unique responsable de la situation actuelle. Celui-ci n'avait pas bougé, ne soulevait même pas l'un de ses sourcils, et restait simplement planté entre son salon et sa chambre.

Au bout d'un instant, Akashi finit tout de même par produire un léger mouvement qui bientôt l'emmena jusqu'à son bureau où il finit par s'asseoir. Machinalement il alluma son ordinateur où durant un court instant son reflet était projeté contre l'écran noir. Un visage qui ne traduisait aucune émotion malgré les paroles qu'il venait de se recevoir en pleine visage, totalement impassible.

Mais au fond de lui, une voix connue et haïe remontait une nouvelle fois à la surface. Et simplement en fermant les yeux, sans produire une grande concentration, Akashi pouvait discerner le sourire moqueur de cette personne qui ne disait rien mais pensait si fort que ses mots arrivaient jusqu'à lui : Je te l'avais bien dit.

Il était devenu comme son père ; un être impassible, qui ne savait plus comment entretenir des liens avec une autre personne.

-x-x-x-

Dans les rues de Tokyo, Kuroko marchait d'un pas rapide, les mains enfouies dans les poches de son blouson. A l'intérieur de sa main droite se trouvait encore son téléphone, la réponse de Kagami repassant inlassablement dans son esprit. Comment Akashi avait-il pu se permettre de lui envoyer un message sans lui demander son avis ? Il ne lui avait pas fait part de ses problèmes pour qu'Akashi ne l'enfonce davantage. Kuroko se savait bête d'avoir donné si facilement son téléphone au rouquin, mais il pensait celui-ci davantage mature et réfléchi.

Au fur et à mesure de sa ballade improvisée, Kuroko se calma et réalisa petit à petit les mots qui étaient sortis de sa bouche. Il avait haussé le ton face à Akashi et lui avait craché des paroles que le rouquin préférait sûrement ignorer, enfouies en lui à l'abri du regard de tous. Kuroko lui avait rappelé ses faiblesses et ses défauts ; et ça avec Akashi, c'était comme sauter du haut d'un pont.

Pendant un instant, Kuroko hésita à rebrousser chemin et retourner à l'appartement afin de s'excuser. Akashi était après tout assez gentil et compréhensif pour le laisser dormir chez lui, alors qu'au départ ils étaient de parfaits inconnus évoluant dans deux mondes distincts. Sans le réalisateur et son appartement, Kuroko ne savait pas où il pourrait passer les prochaines nuits. De plus qu'à présent, Kagami était remonté contre lui.

« Kuroko-san ? »

L'interpellé se redressa légèrement avant de tourner son regard vers la personne qui venait de l'appeler, reconnaissant rapidement Himuro qui détenait un balai entre ses mains. En relevant légèrement ses yeux, Kuroko se rendit compte qu'il avait marché jusqu'à la pâtisserie où Akashi l'avait emmené plusieurs fois.

« Que faites-vous à attendre dehors ? Entrez donc. » Lui proposa-t-il en tirant déjà à lui la porte.

Kuroko fit ce qu'on lui demanda sans poser de questions, entrant dans l'établissement dénué pour l'instant de clientèle en vue de l'heure. Il s'assit par la suite à une table qu'Himuro lui avait indiquée en marchant à ses côtés, prenant en main la carte que lui proposait par la suite le serveur. Ce fut quand son attention retrouva les différents produits proposés, ainsi que leur prix, que Kuroko réalisa de nouveau à quel point Akashi pouvait se montrer compréhensif. Une simple boisson dans cet établissement revenait tellement cher…

Et Akashi avait toujours payé pour lui, ne disant rien et tendant simplement sa carte au serveur venu leur apporter leur note. Kuroko n'en avait pourtant jamais essayé d'en profiter amplement, prenant simplement ce qui lui plaisait et qui restait tout de même abordable. Cependant aujourd'hui, il était venu seul et ne savait pas comment il allait pouvoir régler un simple thé sans devoir s'endetter.

« Est-ce que je pourrais avoir un verre d'eau, s'il vous plaît ? »

Sans difficulté, Kuroko remarqua le haussement de sourcil d'Himuro qui se reprit rapidement. Le brun se pencha par la suite vers l'avant pour partir en cuisine et chercher la commande du bleuté, croisant au passage Murasakibara qui croquait dans une énième sucette tout en le regardant avec insistance. Himuro se fit même chiper le verre d'eau des mains lorsqu'il repassa devant le chef pâtissier qui désormais contournait la cuisine pour se retrouver en salle. Tout en suivant le violacé du regard, le serveur s'interrogea silencieusement.

Murasakibara ne quittait que très rarement sa cuisine par sa propre volonté, même lorsqu'il s'agissait de clients qui réclamaient sa présence car allégrement surpris par ses pâtisseries. Himuro finit donc par se poser dans un coin de la pâtisserie où il lui était possible de discerner les deux silhouettes, celle de Murasakibara camouflant cependant entièrement celle de Kuroko. Comme il n'y avait pas un chat en cette fin de matinée, il lui était possible d'entendre leur voix et ainsi comprendre leur conversation.

« Si tu ne comptais pas consommer Kuro-chin, tu pouvais refuser l'invitation de Muro-chin. »

De son côté, Himuro étira un sourire nerveux. Il était au courant que Murasakibara avait un très mauvais relationnel avec le client, encore plus avec ceux qu'il connaissait, mais à chaque fois le violacé parvenait toujours à l'étonner.

« Tu es venu avec Aka-chin, il est où ? »

Murasakibara fit mine de chercher autour d'eux la présence du réalisateur, mais se retourna quelques secondes plus tard à regarder de nouveau Kuroko qui buvait lentement ses gorgées.

« Aka-chin t'a grondé et expulsé de chez lui ?

— Je me suis énervé contre Akashi-kun et je suis parti, annonça finalement Kuroko.

— Si t'es encore en un seul morceau Kuro-chin, c'est que ça ne devait pas être si violent que ça. » Commenta Murasakibara en tirant une chaise à lui pour ensuite s'y asseoir.

C'est vrai que Kuroko pouvait au moins s'estimer heureux d'être toujours en vie, cette pensée aurait pu l'amuser si seulement il ne pensait pas à l'endroit où il pourrait dormir ce soir. Akashi n'accepterait sûrement pas de l'héberger une nouvelle fois après ses propos, et en réalité Kuroko ne savait même pas comment il allait pouvoir récupérer Nigou ainsi que ses affaires.

« Pourquoi vous vous êtes disputés ? »

Kuroko leva pour la première fois son regard vers Murasakibara, cessant de jouer avec les rebords de son verre. Il rencontra ainsi les yeux violacés de son vis-à-vis, brillant d'un intérêt particulier à son égard. C'était par ailleurs la première fois que Murasakibara lui semblait aussi attentif et surtout réveillé ; les quelques fois où il était venu avec Akashi, le pâtissier baillait la plupart du temps ou se grattait lentement la tête d'un air endormi.

Toutefois, aujourd'hui semblait différent. Murasakibara paraissait réveillé et le regardait avec insistance, sa soudaine prestance ne laissant pas vraiment le choix à Kuroko.

Ses lèvres se décolèrent à nouveau l'une de l'autre et il raconta les faits à Murasakibara en omettant la veillée funèbre et Ogiwara. Kuroko raconta ainsi l'attitude d'Akashi alors qu'il se confiait à lui, quand celui-ci lui avait pris son portable pour envoyer un message à un ami et les paroles qu'il avait alors prononcées à l'encontre du rouquin. Murasakibara l'écouta attentivement, tout comme Himuro à l'arrière de la boutique qui suivait avec intérêt la conversation.

A la fin de son récit, Kuroko entendit Murasakibara pousser un long soupir. Le pâtissier se laissa ensuite retomber contre le dossier de sa chaise, ses yeux retrouvant le plafond de son établissement.

« Bien que Kuro-chin se trouve toujours aux côtés d'Aka-chin, il ne l'a pas encore remarqué…

— Remarqué quoi ? Questionna alors l'intéressé.

— Aka-chin a aussi ses bagages qu'il traînera toujours derrière lui, comme un boulet. »

Murasakibara pencha ensuite sa tête sur le côté, plongeant de nouveau son regard dans celui de Kuroko. Ce petit homme qui se trouvait en face de lui, à l'autre bout de la table, d'apparence si faible et frêle, avait pourtant tenu tête à Akashi Seijūrō. Murasakibara était certain que la paume de sa main suffirait à recouvrir la totalité du crâne de Kuroko, et qu'il lui serait aisé de lui faire du mal en usant d'une simple pression. Mais ce garçon semblait avoir beaucoup de courage, ou en tout cas des tripes, pour être capable d'affronter la tête haute de pareils adversaires.

Ce garçon qui s'était disputé avec Akashi ; et n'avait pas subit l'inverse.

Tout en prenant sa joue en main et soupirant longuement de nouveau, Murasakibara frotta l'un de ses yeux encore endormis avant de reprendre la parole :

« Si le cœur d'Aka-chin est désormais si froid, c'est pour être capable d'ouvrir ses yeux chaque matin. Les larmes d'un Akashi ne sont pas une belle chose à voir. »

Murasakibara put constater l'agrandissement des yeux de Kuroko, essayant sûrement de s'imaginer Akashi pleurer. Le bleuté agita toutefois sa tête sur les côtés avant de se relever, s'excusant de son intrusion et du dérangement qu'il avait pu occasionner avant de sortir de la pâtisserie. Puisqu'aucun autre client ne pointait le bout de son nez, Himuro se permit de prendre la place encore chaude de Kuroko et jeta un coup d'œil intéressé vers le profil de Murasakibara qui regardait encore l'endroit d'où Kuroko venait de disparaître.

« Pourquoi tu lui as dit toutes ces choses, Atsushi ? Demanda-t-il avec intérêt.

— La plus grande peur d'Aka-chin et de se retrouver seul, sans lien avec qui que ce soit…

— Pourtant, on dirait plutôt qu'il préfère être seul. » Réfléchit Himuro en se souvenant des fois où il avait pu discuter avec le rouquin.

Un bâillement répondit au brun qui dirigea son unique œil visible vers la fenêtre, observant à son tour l'endroit où avait disparu Kuroko.

« Tu crois qu'il est parti le rejoindre ? Interrogea-t-il ensuite.

— Je le souhaite pour Kuro-chin… sinon Aka-chin va prendre un malin plaisir à découper ses affaires avec une paire de ciseaux ! »

L'image de la scène se forma dans l'esprit d'Himuro qui ne put s'empêcher de pouffer de rire, pensant par-là à une plaisanterie de la part du violacé alors que celui-ci était tout à fait sérieux. Après tout, c'était bien arrivé une fois… pourquoi pas deux ? Murasakibara n'avait même pas besoin de se forcer à s'en souvenir, qu'il se revoyait aux côtés d'Akashi une paire de ciseaux dans la main et des vêtements féminins dans l'autre. Sur ses joues, des traces humides étaient encore visibles.

Akashi n'avait toujours pas été aussi froid, aussi inaccessible ainsi que méfiant envers l'espèce humaine entière. Et Murasakibara était parfaitement conscient qu'il avait joué un rôle majeur dans l'enfermement d'Akashi, et du refroidissement de son cœur ; car ces larmes qui s'étaient un jour écoulées de ces yeux sévères et autoritaires, Murasakibara savait qu'il en était le responsable. Puisqu'après tout, c'était lui qui avait fait les présentations entre Akashi et cette fille qui quelques mois plus tard fut devenue la première petite-amie du rouquin.

Une erreur qu'il avait commise, et dont l'impact fut tel que Murasakibara s'en mordrait toujours les doigts ; car malgré ces présentations fortuites et l'innocence de la situation, encore à ce jour que ce soit lui-même ou Akashi, aucun n'était parvenus à tourner la page. Il y a des rencontres qui ne s'oubliaient pas, qui faisaient plus de mal qu'autre chose, et qui chaque matin faisaient se demander si en modifiant des paroles ou une attitude on aurait pu faire changer la situation du tout au tout.

Ainsi, pendant que Kuroko rejoignait l'appartement d'Akashi afin d'excuser son attitude et essayer d'apprendre à mieux connaître le rouquin, Murasakibara soupira longuement tout en jetant sa tête en arrière, observant de nouveau le plafond au-dessus de lui. Pourquoi avait-il dit toutes ces choses à Kuroko et pas à une autre personne ? Peut-être parce que son instinct lui soufflait de faire confiance en ce petit homme ou simplement car il était si blasé et épuisé par son quotidien et ses erreurs qu'il était prêt à tenter le tout pour le tout…

Murasakibara finit tout de même par se redresser lorsque les premiers clients entrèrent dans son établissement, laissant à Himuro le soin de les accueillir chaleureusement. Désormais, le pâtissier n'avait plus qu'à attendre et voir comment les jours feraient évoluer cette histoire, espérant seulement ne pas avoir entraîné Akashi plus bas qu'il ne se trouvait déjà.