Bonjour tout le monde, comment allez-vous ? :D
Aujourd'hui je vous présente le chapitre 30 et je ressens comme un petit pincement au coeur. Si un jour on m'avait dit que cette fic atteindrait autant de chapitres, mais surtout autant de reviews et de lectrices (et lecteurs qui sait !) plus super les un(e)s que les autres, je me serais pincée à plusieurs reprises pour vérifier que ce ne soit pas un rêve.
Je voulais donc vous remercier pour votre soutien, pour votre plaisir à lire ma fiction et à laisser des reviews, ou simplement la suivre. Merci énormément ! Car c'est grâce à vous que nous en sommes là, que le couple AkaKuro en est là aussi, et de suivre leurs petites histoires au travers de tous ces chapitre ! Ce chapitre 30 est donc pour vous, je vous l'offre et j'espère qu'il vous touchera, car il signe énormément de choses, et en soulèvera beaucoup d'autres au suivant.
Je remercie aussi énormément Erizu-sama qui s'est occupée de la correction !
Réponse aux review :
amelayy : Bienvenue à toi ! Tout d'abord, merci beaucoup pour ta review qui m'a énormément fait plaisir ! Je suis heureuse de savoir que tu n'as pas pu décrocher tes yeux de l'histoire et que j'ai réussi à déjouer les petits scénarios que tu imaginais mouahah. Mais savoir que j'ai réussi à rendre la relation AkaKuro crédible et naturelle me fait d'autant plus plaisir, puisque c'est vrai qu'utiliser 29 chapitres pour ça en aurait dérouté certains je pense. Mais c'est vrai que Kagami est pas épargné dans cette fiction haha. Pour ce qui est de l'évolution de la relation AkaKuro, tu en auras un exemple dans ce chapitre ;) Pour ce qui est de Kise, quelques réponses ne vont pas tarder à arriver aussi dans les prochains chapitres ! Je te remercie encore pour ta review, pour tes compliments, et j'espère du coup que mes autres histoires t'auront tout autant plu que celle-ci :) Bonne lecture !
zelophile : Bienvenue à toi ! J'espère que tes yeux vont mieux depuis, en tout cas bravo pour avoir tout lu en seulement une journée :o Mais je sais pas quoi te dire... à part merci, encore et encore. Ta review m'a fait beaucoup de bien. Et savoir que tu trouves les personnes IC malgré l'univers alternatif, c'est vachement plaisant. Je suis aussi très content que tu trouves les caractère d'Akashi et de Kuroko attachants, je ne peux pas en demander davantage concernant les personnages principaux de cette histoire mdr. Pour ce qui est du rythme dans leur relation, bien évidemment comme tu peux te le douter ça va s'accélérer, mais je compte évidemment garder que Kuroko et encore préoccupé par certains sujets. Ainsi, ce n'est pas parce qu'il entamera une relation avec Akashi, que hop, les problèmes rencontrés avec Kagami disparaîtront comme par magie. Là-dessus, Kuroko a encore du travail à fournir et je ne compte pas passer outre. Tes hypothèses pour la suite me plaise beaucoup en tout cas, et tu verras par ailleurs que ce chapitre confirma l'une d'entre elles ! Mais comme tu l'aura peut-être remarqué au cours de ces 29 chapitres, j'essaie d'éviter le cliché. Je ne t'en dis pas plus et te laisserais découvrir cela plus tard ;) Pour ce qui est du AoKise, les réponses arriveront en temps et en heures, mais ces deux-là réservent encore quelques petites surprises !
Pour ce qui est des erreurs que tu as souligné, j'ai vérifié... Pour ce qui est de celle d'Akashi et son ex, tu as tout à fait raison. Quand j'ai réalisé le truc, j'ai eu un vieux rire en mode "et merde...". Mais du coup, oui, erreur de ma part et il n'y a pas de sens caché. L'ex d'Akashi et celle dont parle Murasakibara se trouve être la même personne. Toutefois pour ce qui est de Nijimura, il ne me semble pas qu'Akashi soit allé dans son appartement avant son anniversaire. Après en avoir discuté avec mon ancienne bêta, nous n'en avons pas le souvenir (car elle aurait fait des blagues obscènes vu qu'elle est plus sur le couple NijiAka justement haha).
Merci encore pour ta review qui m'a vraiment touché ! Je suis satisfaite que l'histoire et les problèmes te plaisent autant et te donne envie de lire la suite. J'espère donc que ce chapitre 30 te plaira tout autant que les précédents :) Bonne lecture !
Rin Yumii : Tu auras la réponse dans ce chapitre ;) Mais Himuro n'est qu'un grain de sable dans la décision qu'aura pris Kuroko, mais un grain de sable qui s'est tout de même ajouté à d'autres et qui l'ont emmené à prendre justement sa décision. Le fluff est encore présent au cours de ce chapitre, qui j'espère te plaira comme les précédents :D Bonne lecture !
akakuro-hime : Bienvenue à toi ! Le AkaKuro, c'est la vie après tout ;) Ils sont tellement mignon ensemble ! Mais oui, Kagami n'est pas très à son avantage dans cette histoire, mais j'avais un peu besoin de lui faire revêtir ces situations pour pouvoir faire évoluer Kuroko, mais aussi pour faire avancer le AkaKuro. Surtout que j'ai rien contre ce personnage, en plus XD Pour ce qui est de la déclaration d'amour dans ce chapitre, eh bien... qui sait ? ;D C'est beau d'avoir des rêves, parfois ces derniers se réalisent ! Pour ce qui est de Kise et avec qui il terminera, haha ! Mystère et boule de gomme ;) Bonne lecture !
Laura-067 : Tu auras très vite la réponse de ce qu'aura pu dire Kuroko à Kagami, et ce qu'il en est de leur relation. Pour ce qui est du lien qui relie Kagami et Himuro, i Kuroko l'apprend ce sera tout à fait par hasard, mais ce n'est pas prévu puisqu'à présent il s'éloignera un peu du rouquin. Bien sûr ils resteront amis, après que Kagami ait digéré et passé à autre chose bien sûr, mais Kuroko passera forcément moins de temps à ses côtés. De même pour Akashi, certaines de tes questions trouveront écho dans ce chapitre, mais aussi plus tard au cours de son avancée dans sa relation avec Kuroko dans les chapitres futurs. En tout cas, Kise se retrouvera dans un sacré bourbier, mais saura-t-il s'en sortir et grâce à l'aide de qui ? Je te laisserais découvrir cela plus tard :) Pour ce qui est d'Imayoshi, il ne sait rien du père de Kise, c'était simplement de la provocation et du bluff, pour le faire réagir. En ce qui concerne l'attachement envers Aomine, ah ça... Kise le coeur d'artichaut, comme dirait la fameuse expression haha. Je te souhaite une bonne lecture !
Une fan : Et oui, le retour à la réalité est toujours pénible haha ! En tout cas, oui, cette fiction devient un jolie petit bordel avec tous ces personnes qui émettent leurs avis personnels, s'immisce dans les histoires, et apportent souvent plus de problèmes qu'autre chose au final ^^ Mais ne t'inquiète pas, le côté fluff revient grâce à ce chapitre :D Je te souhaite une bonne lecture !
ellie27 : Ton mauvais pressentiment pour Kise peut se confirmer, sorry xD Mais oui, Kuroko est pas non plus aidé par son entourage, bien qu'Akashi soit là. Toutefois dans les prochains chapitres tu verras que Kuroko pourra compter sur le soutien d'un personnage que vous connaissez déjà toutes ;) Il lui sera d'une grande aide pour les événements à venir. Et oui sinon, déjà 30 chapitres... le temps passe si vite ! Pour ce qui est de la fin, je revendique clairement mon rôle de sadique mouahaha. Mais ce n'est pas la pire fin de chapitre que je vais vous faire, fais moi confiance ;) Merci encore pour ta review et je te souhaite une bonne lecture !
mower : Concernant Nijimura, c'est pas vraiment un retournement de veste ^^ Il ne faut pas oublier que c'est l'ami d'Akashi depuis l'enfance, et même s'il apprécie Kuroko, il n'en reste pas moins que c'est Akashi son ami. Nijimura veut donc le protéger, mais aussi le préserver, comme un grand-frère pourrait le faire. Après certes, il est indiscret et peut dépasser les bornes, selon le point de vue, mais il ne le fait pas à de mauvaises fins. Il sait simplement que la situation d'Akashi est compliquée, de par son statut etc, mais car il ne veut pas le voir souffrir surtout. Ou le voir perdre des choses importantes. En tout cas j'espère que ce chapitre te plaira et je te souhaite une bonne lecture !
kama-chan59 : Je te le confirme, ce n'est pas qu'une impression : je suis de ce genre d'auteur sadique haha ! J'adore faire des fins où les lecteurs peuvent s'imaginer milles choses :D Comme ça je peux lire leurs hypothèses et sourire. Mais je mets fin à tes souffrances et te laisse profiter du chapitre 30 en te souhaitant une bonne lecture !
Le papillon
Scène 30
Certains silences valent mieux que toutes les confessions du monde.
Françoise Bourdin
Après s'être séparé de Kagami, Kuroko continua de vivre chez son ami. Dès à présent il dormait dans un futon que Kagami avait finalement acheté et occupait une partie du salon, tandis que le rouquin rejoignait sa chambre. Leurs premiers échanges avaient été bien entendu gênants, plus pour Kuroko que pour Kagami. Le bleuté se sentait mal à l'aise d'abuser de la gentillesse du rouquin et le forcer à voir son visage alors qu'il était évident que malgré les sourires qu'il recevait de sa part, Kagami était triste. Toutefois, son ami avait été honnête et lui avait dit que tant qu'à faire, il le préférait chez lui que chez Akashi. Ce jour-là, Kuroko avait senti son cœur se contracter encore plus douloureusement.
Il avait remarqué l'appel qu'avait passé Akashi sur son téléphone alors qu'il était parti à la recherche de Kagami. Il avait ensuite entendu le message vocal que le réalisateur lui avait laissé.
« Il faut que nous parlions. »
Cet aveu avait considérablement refroidi Kuroko, qui avait alors senti le sol se dérober sous ses pieds. En aucun cas le bleuté avait douté du réalisateur ; bien que celui-ci avait consommé de l'alcool et était sûrement sous ses effets, mais il restait cependant impossible qu'Akashi devienne fleur bleue avec de l'alcool dans le sang. Si le rouquin embrassait une personne, il était évident que cela avait été réfléchi et intentionnel.
Selon sa réponse, Akashi lui avait fait comprendre par ces baisers qu'une relation pouvait être envisageable entre eux deux.
Seulement, Kuroko avait pris peur. Le fait d'avoir fait souffrir Kagami aussi longtemps, de replonger encore dans un cercle vicieux où cette fois-ci il risquerait de blesser Akashi… Il ne comptait pas retourner dans une relation amoureuse si rapidement. Il désirait prendre son temps, histoire de se retrouver et surtout éviter de commettre les mêmes erreurs.
Ainsi quand Akashi lui envoya un message pour lui indiquer qu'ils devraient parler en face à face dans la journée, Kuroko remercia intérieurement sa mère pour l'avoir appelé dans la même matinée afin de savoir s'il pouvait passer à la maison. Le lycéen n'était pas prêt à faire face à Akashi pour l'instant. Il lui avait donc répondu que ce n'était pas possible, qu'il devait rencontrer ses parents pour s'expliquer après l'intervention de son père et du remue-ménage qu'il avait créé dans son foyer.
La réponse du réalisateur ne se fit pas attendre.
De : Akashi Seijūrō
A : Kuroko Tetsuya
Dans ce cas, dis-moi quand tu seras libre. En parler au plus vite est ce qu'il y a de mieux à faire.
Kuroko ne répondit pas à ce message. Il était conscient que ce n'était pas juste, ni correct envers les sentiments du rouquin, mais il avait peur. Son corps tremblait à la simple idée de sortir avec le réalisateur, de tenter de créer leur propre histoire et d'être à nouveau incapable de supporter qu'Akashi le touche. Ainsi, Kuroko rangea son téléphone dans sa veste d'uniforme et continua de traverser la rue qui l'emmènerait bientôt chez ses parents.
Dans quelques minutes, Kuroko allait se retrouver en face de son père et de sa mère. La dernière fois qu'il leur avait face remontait à l'enterrement de sa grand-mère, et c'était à peine si ces derniers lui avaient jeté un regard. Il était donc très anxieux.
Inspirant et expirant l'air contenu dans ses poumons à maintes reprises, Kuroko chercha à calmer les battements endiablés de son cœur. Il se sentait fébrile, il avait envie de vomir, et il se demandait honnêtement comment ses jambes parvenaient encore à supporter son poids et continuer d'avancer. Cependant, il savait qu'il n'avait pas le choix. Il le désirait aussi. Il voulait retrouver ses parents, s'expliquer avec eux, et espérer pouvoir reformer une famille.
C'était ce désir, ce besoin vital d'avoir ses parents à ses côtés, qui le faisait avancer.
Sa maison lui fit bientôt face et il resta tout de même un instant de l'autre côté du portail. Il entendit les battements de son cœur et sentit ses mains devenir moites. Toutefois, il agita sa tête sur les côtés et mit un pied devant l'autre jusqu'à se retrouver devant la porte. Sa main vint par la suite toquer contre le morceau de bois et les secondes se transformèrent aussitôt en interminables heures. C'était comme si le temps s'était mis en suspens, que la Terre ne tournait plus et que tout se retrouvait figé hormis lui. L'air vint même difficilement à ses poumons, la nervosité lui faisant oublier de respirer.
L'abcès éclata néanmoins lorsqu'il vit la porte s'entrouvrir et sa mère apparaître doucement dans l'entrebâillement.
Sa mère l'invita ensuite à entrer, se décalant légèrement pour lui permettre de passer. Après s'être déchaussé et avoir rangé ses chaussures à leur place, par automatisme, bien que cela faisait des mois qu'il n'était pas revenu dans cette maison, Kuroko se tourna vers sa mère. Elle le regardait attentivement, un mélange de honte et de culpabilité faisait briller ses yeux. Ses mains étaient jointes au niveau de sa poitrine et ses lèvres semblaient pincées, comme si elle se retenait de dire quelque chose.
« Je suis rentré, maman. »
D'une voix faible et enrouée par l'émotion, Kuroko parvint toutefois à prononcer ces mots. Ces derniers firent agrandir les yeux de sa mère, qui se remplirent aussitôt de larmes qui vinrent glisser sur ses joues. Elle acquiesça vivement, lui souhaitant un bon retour avant de venir essuyer ses larmes avec la paume de ses mains. Avançant pour se rapprocher de son fils, ses mains vinrent dépasser les épaules de Kuroko avant de se glisser dans sa chevelure, rapprochant ainsi son visage contre sa poitrine.
Une étreinte qui fit se raidir Kuroko dans un premier temps, plus surpris que mal à l'aise, mais il se détendit dès que l'odeur de sa mère vint remplir ses narines. Rapidement, ses propres bras vinrent entourer sa taille fluette et il se laissa docilement faire. Quelques larmes coulèrent le long de ses joues.
« Je suis désolée… tellement désolée… »
Les mots étaient doux, mettant du baume au cœur de Kuroko qui hocha simplement sa tête. Il se sentait bien. Si bien que ça lui paraissait étrange.
Puis, la voix de son père remonta jusqu'à eux. L'homme de la maison invita son fils à le rejoindre dans la cuisine, où il était attablé tout en buvant son thé. Avant de le rejoindre cependant, Kuroko jeta un regard inquiet à sa mère. Autant celle-ci lui avait présenté ses excuses, autant son père, il n'en savait rien. Un sourire se dessina alors sur les lèvres de sa mère, sa main glissant de sa tête pour venir se poser entre ses omoplates et l'encourager à avancer.
Suivant ses indications silencieuses, Kuroko pénétra à l'intérieur de la maison pour ainsi rejoindre la cuisine. Ses yeux se posèrent sans difficulté sur son père, qui lui observait plutôt la tasse contenant son thé. Kuroko l'observa quelques minutes avant de faire le moindre pas. Son père avait toujours eu un fort caractère, il n'avait certes pas la prestance du père d'Akashi, mais personne n'osait toutefois venir l'embêter.
« Viens t'asseoir en face de moi. »
Le ton n'était pas abrupt comme l'aurait imaginé Kuroko, il était même assez suave. Kuroko s'avança alors et tira la chaise en face de son père avant de s'y asseoir. Sa mère lui déposa une tasse de thé quelques secondes plus tard, et après l'avoir remercié il dirigea toute son attention sur l'homme qui lui faisait désormais face. Cette fois-ci, leurs regards se rencontrèrent et quelques frissons prirent Kuroko. La lueur dans les yeux de son père n'était pas remplie de dégoût, comme cette fois-là au cours de leur dernière dispute.
En ce moment, son père le regardait lui ; Kuroko Tetsuya, son fils et uniquement son fils.
« Merci d'être venu, souffla son père avant d'abaisser son regard vers sa boisson.
— Non, c'est moi. Merci à vous de me recevoir. »
La main de sa mère vint entourer son épaule, comme si elle ne pouvait plus s'empêcher de le toucher et ainsi rattraper le temps perdu où ils étaient éloignés l'un de l'autre. Kuroko lui sourit en remarquant son attitude et ne chercha aucunement à s'extraire de la douce étreinte.
« La venue de cet homme à la maison nous a fait réfléchir… Ou plutôt nous a fait prendre conscience d'une chose. »
Kuroko écouta attentivement. Il savait que la venue de Masaomi avait eu un réel impact sur ses parents, que ces derniers avaient réalisé l'importance de leurs paroles et des mots qui avaient été utilisés sous le coup de l'énervement. Bien que Masaomi ait agi dans son propre intérêt, il avait aussi agi pour le sien.
« Mon opinion à ce sujet n'a pas changé… Je n'arrive toujours pas à concevoir la chose et…
— Chéri ! Le rappela-t-elle à l'ordre, faisant ainsi relever le regard de son mari vers le sien.
— Excuse-moi Tetsuya… A vrai dire je ne sais pas comment dire ça, avoua-t-il finalement.
— Dis-le simplement comme tu le penses, j'écouterai. »
La voix encourageante du fils redonna des forces au père, qui acquiesça avant de réfléchir à ses mots. Il se gratta un instant son crâne avant de reposer son bras par-dessus la table.
« Malgré que tu sois comme ça, tu restes notre fils… notre seul enfant. La venue d'Akashi-san nous a fait réaliser notre erreur. Bien que le fait que tu aimes les hommes m'échappe complètement, nous t'aimons. »
Kuroko sentit son cœur se gonfler de joie et de soulagement, prêt à exploser tellement il était heureux d'entendre enfin ces mots. Ses yeux se remplirent de larmes à vive allure, mais il fit tout son possible pour les contenir. Contre son épaule, il sentit la poigne de sa mère se faire plus insistante, lui faisant plus que jamais ressentir sa présence à ses côtés. Kuroko laissa alors sa tête tomber vers l'avant et il laissa ses émotions couler.
Il n'avait plus besoin de se cacher. Bien que son père se montrait encore réticent à l'idée qu'il puisse aimer les hommes, il l'acceptait. Le temps ferait sûrement le reste, mais en attendant, aujourd'hui, son père l'acceptait. Ce bonheur était pourtant en train de faire suffoquer son cœur tant la joie l'inondait.
Il resta un certain temps chez lui. Sa mère désirait en savoir plus sur le temps qu'il avait passé hors de la maison, s'asseyant à la droite de son fils et lui prenant les mains. Elle ne désirait plus le lâcher, plus jamais elle ne ferait cette erreur.
Discutant ainsi avec sa mère, Kuroko avait baissé toutes ses gardes et se laissait porter par le courant. Ainsi, lorsque sa mère lui annonça un fait des plus étranges, il n'en crut tout d'abord pas ses oreilles.
« Ce matin, Akashi-sama est passé. Il est venu excuser l'attitude de son père en se penchant si bas que c'était vraiment gênant.
— Akashi-kun a… »
Les mots lui avaient échappé, pensant à voix haute. Les yeux agrandis, Kuroko ne parvenait pas à s'imaginer la scène. Akashi s'était déjà excusé, et bien qu'en soit c'était exceptionnel, l'imaginer en train de se pencher le plus bas possible n'était pas compatible avec sa personnalité et surtout son caractère. Pourtant, sa mère continua d'acquiescer avant de venir placer sa main dans les cheveux de son fils. Elle recoiffa quelques mèches avec un plaisir évident.
« Il s'est excusé comme c'était lui qui t'avait invité à vivre chez lui. Sans ça, son père n'aurait jamais mis les pieds dans notre maison. »
Un petit rire nerveux prit sa mère, gênée d'avoir reçu de telles personnes dans son foyer. Toutefois, Kuroko était à des années lumières d'elle. Il tentait encore de s'imaginer Akashi penché en deux et se demandait pourquoi le rouquin avait agi de la sorte. Sa mère finit cependant par remarquer son absence et fronça ses sourcils, perplexe. Kuroko se força alors à se concentrer sur autre chose et regarda avec une grande attention le visage de sa mère.
Il devait calmer les battements de son cœur.
-x-x-x-
De son côté, les doigts d'Akashi tapotait par intermittence contre les bords du clavier de son ordinateur. Après son passage chez la famille Kuroko, il était retourné à son appartement et avait un peu avancé son scénario, mais il n'était pas du tout concentré. Une énième fois, sa main attrapa son téléphone pour réaliser encore une fois que Kuroko ne lui avait pas répondu. Un juron passa la barrière de ses lèvres alors qu'il reposait l'appareil sur son bureau.
Depuis longtemps, Akashi ne savait plus où il en était. Il avait déjà traversé une telle période à deux reprises : à la mort de sa mère et lorsque sa petite-amie l'avait quitté en lui laissant cet œil défectueux. Plus que sa situation à l'égard de Kuroko, et cette incertitude qui commençait prodigieusement à l'agacer, l'attitude de son père continuait à le tourmenter. Akashi était conscient d'être entre deux eaux ; risquant de perdre son dernier parent ainsi que son héritage s'il ne rentrait pas dans les rangs, mais il pouvait aussi perdre la personne qui avait su lui redonner confiance en l'espèce humaine et qui était devenue importante pour lui.
Il luttait contre l'envie d'envoyer un autre message à Kuroko, pour lui annoncer que son père n'était plus à l'appartement et qu'il pouvait donc revenir et quitter celui de Kagami.
Akashi avait à plusieurs reprises réfléchi à comment annoncer la chose et paraître détaché. Seulement à chaque fois, il semblait donner l'ordre à Kuroko de revenir vivre avec lui immédiatement. De nouveau, son regard se détacha de l'écran de son ordinateur pour observer son téléphone. Le fait qu'en plus de cela, Kuroko ne lui répondait pas ne l'aida guère.
Un soupir agacé sortit de sa bouche et brusquement, Akashi décida de se redresser et mettre son manteau. Il allait devenir fou s'il restait une minute de plus dans son appartement, à se demander si oui ou non c'était une bonne idée d'envoyer un autre message à Kuroko. Sortant ainsi de chez lui en prenant bien soin de laisser son téléphone dans son bureau, Akashi décida de marcher plutôt que de prendre le taxi. Il observa de la sorte ce qui l'entourait, les personnes qui se trouvaient à ses côtés et les quelques couples qui croisaient son chemin. Sans que ces individus ne s'en rendent compte, Akashi leur jeta des regards noirs avant de les dépasser.
Au bout de quelques heures cependant, son ventre lui réclama famine. Akashi décida alors de rejoindre la pâtisserie de Murasakibara et ainsi profiter de sa venue pour discuter avec ce dernier, et le remercier pour la fête d'anniversaire surprise.
Arrivé à destination, Akashi poussa la porte et entra dans l'établissement où une odeur sucrée vint taquiner ses narines. Il chercha rapidement du regard une table de libre et s'avança après en avoir repéré une proche des cuisines, prenant place et attendant qu'un serveur vienne prendre sa commande. Son arrivée faisait déjà parler les employés, qui avaient été jusqu'ici heureux de l'absence du réalisateur.
Pour sa part, Murasakibara continua de confectionner ses pâtisseries sans même faire attention à ses subalternes. Son regard s'accrocha pourtant à Himuro qui vint caler son dos contre le mur à la gauche du pâtissier, le voyant ensuite croiser ses bras contre son torse et marmonner quelques insultes.
« Muro-chin ne va pas prendre la commande d'Aka-chin ? Posa-t-il d'un ton détaché.
— Puis quoi encore, continua de marmonner le brun.
— Mm… Aka-chin ne va pas être content. Les autres serveurs ne viendront pas à lui. »
Himuro soupira longuement avant de décrocher son dos de son point d'appui. Sans un mot de plus, il s'éloigna de Murasakibara et retourna dans l'immense pièce réservée aux clients. Il se rapprocha ensuite de la table d'Akashi et le remercia de sa visite, se comportant comme un serveur lambda. Aucun sourire ne recouvrait cependant ses traits et il ne prenait même pas le temps de regarder Akashi. Attendant simplement que ce dernier passe sa commande pour qu'il puisse l'annoncer en cuisine et partir au plus vite.
« Quelque chose est arrivé ? Questionna rapidement Akashi en remarquant la mauvaise humeur, à peine dissimulée, d'Himuro.
— Rien qui ne soit de votre faute, Akashi-san. » Mentit Himuro en souriant hypocritement cette fois-ci.
Levant un sourcil face aux accusations détournées du brun, Akashi préféra plutôt passer outre et commander. Si cet homme ne voulait pas en venir aux faits et lui exposer la nature de son mécontentement, il n'allait pas s'amuser à lui tirer les verres du nez. Himuro ne l'intéressait guère et il était justement sorti de son appartement pour se détendre et non s'empêtrer davantage dans les ennuis.
Quelques minutes plus tard, son thé et sa part de gâteau lui furent apportés et Akashi poussa un soupir d'aise après avoir bu sa première gorgée. Son bien-être ne perdura guère longtemps puisque Murasakibara sortit de sa cuisine après avoir fini ses dernières tâches, s'accordant ainsi une petite pause et rejoignant son vieil ami. Akashi le vit approcher avec un papier dans sa main, fronçant rapidement ses sourcils tandis que Murasakibara vint s'asseoir en face de lui et ainsi déposer l'enveloppe sur la table.
« Qu'est-ce donc ? Interrogea-t-il en se doutant que le violacé ne l'avait pas emmené ici sans raison.
— Je suis facteur aujourd'hui.
— Qui m'envoie cette lettre dans ce cas ? »
Akashi observa d'un nouvel œil le morceau rectangulaire, ses yeux se plissant dans l'espérance vaine de pouvoir voir à travers et découvrir l'auteur. Une fugace idée sur la question traversa son esprit et il se raidit aussitôt, son regard hétérochrome se braquant immédiatement sur Murasakibara qui mangeait sa commande sans lui porter plus d'attention. Seulement, Akashi n'arrivait pas à croire cela possible. Pendant quelques années, il avait reçu ces lettres mais il ne les avait jamais lues. Dès qu'elles arrivaient entre ses mains, il les jetait.
Il n'avait plus rien à voir avec elle.
« Pourquoi à toi ? Demanda-t-il sévèrement.
— Aka-chin ne lui a jamais répondu quand elle l'envoyait à son adresse.
— Le message n'était pas assez clair ? Grogna-t-il en fusillant du regard le morceau de papier.
— Dans ma lettre, elle disait que c'était important. Elle veut que tu lises celle-là. »
Des frissons traversèrent Akashi, dont la colère commençait à couvrir chaque pore de sa peau. Il n'en croyait pas ses yeux, se demandant comment cette femme pouvait se permettre une telle attitude après toutes ces années, après ce qu'elle avait fait, et surtout ce qu'elle lui avait fait. Toutefois, Akashi ne parvint pas à retirer son attention du morceau de papier. L'insistance dont elle faisait preuve pour qu'il lise sa lettre venait de piquer sa curiosité.
Akashi contracta sa mâchoire en réalisant à quel point elle le connaissait et jouait là-dessus pour le faire agir comme un pantin.
Faisant claquer sa monnaie contre la table tout en se redressant, Akashi quitta l'établissement de son ami. Himuro vint rapidement rejoindre Murasakibara qui n'avait pas quitté sa place et s'était simplement retourné pour voir disparaître Akashi, détenant dans sa main droite la lettre écrite par son ex-petite-amie.
-x-x-x-
Noël approchait à grands pas et Kuroko pouvait entendre ses camarades discuter de ce qu'ils feraient la veille, Furihata n'ayant d'ailleurs pas tardé pour proposer quelques activités à leur groupe d'amis. Le lycéen semblait particulièrement excité par l'événement qui s'annonçait, se demandant si cette année la neige se déciderait ou non à tomber et couvrir ainsi Tokyo de sa blancheur. Kuroko avait au préalable reçu un message de la part de Kise, qui proposait lui aussi de sortir tous ensemble et profiter de la soirée.
Après avoir révélé au mannequin qu'il risquait de passer la soirée avec ses camarades de classe, le blond n'avait pas tardé à l'appeler durant la pause déjeuné pour pleurer de vive voix.
« Tu ne peux pas me faire ça Kurokocchi ! On se voit déjà pas souvent alors réserve-moi cette soirée. » Geignit-il contre l'oreille de Kuroko.
Kise parlait tellement fort que même sans le haut-parleur, ses amis purent l'entendre. Un soupir traversa les lèvres du bleuté, qui porta son regard vers Furihata et les autres garçons. En comparaison de ses camarades, il était vrai que voir Kise, qui étudiait dans un autre lycée en plus de son travail, était plus problématique. Ses amis, qui le virent hésiter entre les deux sorties, lui sourirent afin de lui faire comprendre que ce n'était pas un problème. Après tout, ce ne serait pas le dernier hiver de leur existence et ils auraient d'autre occasion pour sortir tous ensemble, comme fêter la fin de l'année et les différents festivals que proposait leur lycée.
« Dans ce cas, c'est d'accord. Je sortirais avec vous, annonça-t-il.
— Super ! T'es le meilleur Kurokocchi ! Hésite pas à proposer à Kagamicchi aussi. »
Kuroko jeta un coup d'œil en direction du concerné, qui agita négativement sa tête sur les côtés. Le rouquin préférait sortir avec leurs camarades et bien que Kuroko hésita à insister, il se souvint que la veille de Noël, les couples la passaient dans la majorité des cas ensemble, s'offrant des cadeaux et mangeant parfois dans des restaurants côtés. Il se ravisa ainsi rapidement.
« Je vais lui en parler, mentit-il alors.
— Génial ! Cette soirée va être sensas. Je t'enverrai un message demain pour t'expliquer où nous retrouver. »
L'excitation de Kise fit sourire Kuroko, qui coupa la conversation quelques minutes plus tard. Il s'excusa ensuite auprès de Furihata dont la déception était tout de même visible dans son regard, mais celui-ci lui sourit de toutes ses dents avant que leur conversation ne revienne à ce qu'elle en était avant l'appel en furie de Kise. Seulement, Kuroko ne participa pas tellement. Dans le creux de sa main se trouvait encore son téléphone et ses pensées se dirigèrent vers le message d'Akashi auquel il n'avait toujours pas donné de réponse. De plus, le réalisateur ne lui avait plus envoyé aucun message, ni même cherché à le joindre.
Durant quelques secondes, Kuroko se demanda avec qui Akashi comptait-il fêter la veille de Noël. Son cœur se contracta à la pensée de le savoir en compagnie d'autres personnes, mais Kuroko chercha instantanément à se défaire de cette idée. Il devait cesser d'y songer au plus vite. Akashi avait le droit de faire ce qu'il désirait et sortir avec qui il désirait.
Kuroko chercha alors à se changer les idées, se concentrant davantage sur les cours de l'après-midi afin d'empêcher son esprit de se rattacher une nouvelle fois à l'image d'Akashi.
Plus tard dans la journée et les cours étant terminés, Kuroko rentra avec Kagami dans l'appartement de celui-ci. Il eut à peine le temps de retirer son manteau et son écharpe que son téléphone se mit à sonner. Ses yeux s'agrandirent en voyant le numéro inconnu s'afficher et décida tout de même de décrocher, avant de regretter son choix en vue de la voix qui vint flirter avec ses oreilles.
« Bonsoir Tetsu-chan !
— Takao-kun. » Soupira-t-il en hésitant un instant à raccrocher.
A l'entente de ce nom qui lui était inconnu, Kagami se retourna un instant pour observer son ami qui semblait tout à coup de mauvaise humeur.
« Tu ne me demandes pas comment j'ai réussi à avoir ton numéro ? Chantonna presque le compositeur.
— Akashi-kun est le seul à l'avoir, répondit-il immédiatement avant d'entendre le soupir de déception du brun.
— Même pas drôle… Enfin oublions ça ! Tu fais quoi demain ? »
Sans tarder, Takao avait retrouvé sa bonne humeur et surtout cette voix chantonnante qui agaçait prodigieusement Kuroko.
« Kise-kun m'a déjà proposé de sortir et j'ai accepté, révéla-t-il.
— Oh… Et je n'ai pas son numéro…
— Pardon ? Demanda-t-il.
— Si j'avais eu son numéro j'aurais pu l'appeler et lui demander de te laisser venir avec nous… ou bien faire une soirée tous ensemble tant qu'à faire ! Tu veux pas me le passer ? »
Sans plus attendre, Kuroko raccrocha et rangea son téléphone comme si de rien n'était. Son attitude fit davantage froncer les sourcils de Kagami, avant que celui-ci ne hausse les épaules et retourne dans son salon afin de se détendre et profiter de sa soirée. Cependant, Kuroko avait oublié les aptitudes du compositeur pour embêter son entourage et fut ainsi harcelé de message, l'obligeant même à mettre son téléphone sous silencieux afin de ne pas être dérangé par les vibrations incessantes.
Durant la soirée, Kagami avait fini de préparer à manger et servait le repas tandis que Kuroko mettait les couverts sur le kotatsu. Bien que leur séparation récente créait parfois des moments de gêne, comme lorsque Kuroko sortait de la douche et que ses cheveux trempés laissaient s'échapper quelques gouttes qui venaient rouler sur son corps et qu'il sentait le regard enflammé de Kagami, cela ne les empêchait pas de passer des soirées à regarder des films.
Le lendemain, Kuroko ne tarda pas à recevoir un message de Kise lui expliquant le déroulé de la soirée. Le groupe avait rendez-vous au street basket afin de faciliter tout le monde et Kise le prévint de se préparer à aller au karaoké, rappelant alors à Kuroko que cela faisait une éternité qu'il n'avait pas mis les pieds dans un pareil endroit. Un sourire se dessina sur ses lèvres en s'imaginant avec quel entrain Kise devait reprendre les chansons, ayant tout à coup hâte que les cours se terminent afin de pouvoir rejoindre le blond ainsi que Kasamatsu et Aomine qui seraient de la partie.
De sorte que la journée lui parut exagérément longue, comme si le temps s'amusait à le faire davantage. Ainsi, lorsque la sonnerie libératrice retentit, Kuroko en aurait sauté de joie. Il regroupa ses affaires plus rapidement que d'habitude et sentit son téléphone vibrer. Sans surprise, il s'agissait de Kise qui tout comme lui semblait ne plus être capable d'attendre et avait plus que hâte de se retrouver.
Après avoir salué tout le monde et se dirigeant vers le lieu de rendez-vous, Kuroko croisa la route d'Aomine en compagnie d'une jeune fille à la longue chevelure rosée. Se rapprochant du duo, Kuroko ne tarda pas à saluer le basané qui sauta vers l'avant. Ce dernier ne tarda pas à venir l'attraper par le cou, faisant frotter son poing contre sa tête tout en l'insultant de multiples façons tandis que son visage s'élargissait par un large sourire.
Puis une petite voix vint appeler Aomine, qui redescendit sur terre et relâcha surtout Kuroko.
« Ah oui, excuse. Voici Kuroko Tetsuya, et voilà Momoi Satsuki. »
La façon dont Aomine faisait les présentations fit soupirer les deux autres, bien qu'un sourire amusé s'étira sur le coin de leurs lèvres : c'était du Aomine tout craché. Les deux adolescents se présentèrent alors eux-mêmes, se penchant respectueusement vers l'avant pour ensuite reprendre leur trajet tous ensemble et ainsi rejoindre l'espace de rencontre. Au cours de leur traversée, Kuroko appris par Momoi qu'Aomine lui avait beaucoup parlé de lui et de leur partie de basket. Le basané n'avait jamais vu quelqu'un louper un pareil tir et en était resté profondément marqué.
Quelques minutes plus tard, ce fut dans la joie et la bonne humeur qu'ils retrouvèrent Kise et Kasamatsu, déjà arrivés. Sans plus attendre Kise se jeta dans les bras de Kuroko, avant d'être tiré en arrière par Kasamatsu, et venir saluer les deux autres qu'il avait jusqu'alors ignorés. Tous ensemble ils se dirigèrent vers un fast-food vendant du poulet, afin de célébrer jusqu'au bout Noël et surtout pour changer des éternels hamburgers du Maji Burger.
Au cours de leur repas, il fut découvert grâce à la présence de Momoi que Kasamatsu n'était pas à l'aise avec la gente féminine. La jeune fille lui avait pourtant juste posé une simple question, mais le brun s'était mis à rougir et surtout avait bégayé. Il n'en fallut pas plus pour qu'Aomine se moque de lu, incitant Momoi à continuer. Kise ne manqua pas l'occasion aussi pour taquiner son senpai, mais à l'inverse d'Aomine, Kasamatsu avait beaucoup moins de retenue avec le blond et lui administra de la sorte une de ses techniques secrètes afin de lui faire ravaler ses paroles.
Plié en deux dans son coin, Kise tentait de survivre tandis que le sujet de conversation changea. Agissant comme si rien ne s'était passé, Kasamatsu continua à participer à la discussion alors qu'Aomine le regardait avec précaution, se demandant intérieurement comment un si petit corps pouvait détenir autant de force. Par la suite, Kise se plaignit que personne ne s'était soucié de lui, mais il fut royalement ignoré par le reste du groupe.
En observant comment la soirée évoluait, alors qu'ils n'en étaient qu'aux prémices, Kuroko savait qu'il avait bien fait en rejoignant le groupe de Kise. Cette année, la veille de Noël allait être mémorable. Il s'entendait même étrangement bien avec Aomine, dont le feeling s'était rapidement tissé, leur alliance pour tyranniser le mannequin ne faisant qu'accroître cette bonne entente.
Après un certain temps passé dans le fast-food, le petit groupe sortit et remarqua que la nuit était déjà installée dans le ciel. La fraîcheur de l'hiver fit frissonner Momoi qui frictionna ses épaules, malgré sa veste, afin de se réchauffer. Comme Aomine l'avait prévenu au dernier moment, elle n'avait pas pensé à prendre une écharpe et le vent s'engouffrait par le col de son vêtement. Son cou était donc une cible facile.
Momoi sursauta tout à coup en sentant quelque chose lui tomber dessus, se retournant alors pour observer Kuroko qui s'était glissé derrière elle et nouait sa propre écharpe. Les yeux agrandis, elle resta un instant sans voix avant que le bleuté ne prenne la parole.
« Tu auras plus chaud comme ça, révéla-t-il en lui offrant un de ses petits sourires bienveillants.
— Mais et toi ? Demanda-t-elle alors que ses joues se teintaient de rose.
— Ne t'inquiète pas pour moi, Momoi-san.
— Ouais à tous les coups même le vent doit pas remarquer Tetsu ! » Se moqua Aomine avant d'éclater de rire.
Kuroko sourit à la moquerie du basané, devant avouer qu'elle était bien trouvée. Il partit ensuite rejoindre les garçons qui ne les avaient pas attendu et se dirigea en leur compagnie vers le centre-ville afin de trouver des karaokés qui ne seraient pas déjà envahis de monde. A son tour, Momoi les rejoignit rapidement et serra contre elle le bras de Kuroko tout en le remerciant pour sa gentille intention. De son côté, en voyant qu'une personne cherchait à lui voler son Kuroko, Kise ne tarda pas à se saisir de l'autre bras de l'intéressé qui se retrouva bien vite dans une situation assez compliquée.
Un peu plus loin, Aomine s'amusait de la situation et Kasamatsu soupira. Pourquoi connaissait-il un idiot pareil ?
« Kurokocchi est à moi ! C'est moi qui l'ait invité d'abord, se plaignit Kise en tirant sur le bras gauche du bleuté.
— Je vois pas pourquoi Tetsu-kun serait à toi, contra aussitôt Momoi en serrant davantage l'autre bras contre sa poitrine.
— En effet, ce serait problématique. Car Tetsu-chan est à moi ! »
La soudaine intervention fit hausser les sourcils de Kise et Momoi, tandis que Kuroko redoutait l'instant où il allait devoir se retourner. Il reconnaissait cette voix et espérait simplement l'avoir imaginée. Après quelques secondes, il regarda cependant par-dessus son épaule et soupira longuement. Takao se tenait là, avec un air plus que satisfait sur le visage. Ses yeux brillaient de malice et Kuroko se demanda comment c'était possible…
Parmi toute la population venue fêter la veille de Noël et la grandeur de Tokyo, comment pouvaient-ils tomber l'un sur l'autre ?
« Takao, ne pars pas comme ça en courant. »
La voix grognant à l'encontre du brun fit relever le regard de Kuroko, apercevant un homme qui marchait d'un pas rapide afin de rejoindre le compositeur. Enfin arrivé à leur hauteur, il remonta sa paire de lunettes tout en jetant un regard assassin en direction de Takao qui souriait de toutes ses dents.
« Je te manquais déjà Shin-chan pour que tu me coures après ?
— Tu n'as aucun sens de l'orientation alors il est normal que je vienne te chercher. »
Le combat verbal entre ces deux hommes refroidit pour leur part Kise et Momoi, le blond se détachant de Kuroko tandis que Momoi garda son bras entre ses seins. Aomine et Kasamatsu s'étaient eux aussi rapprochés afin de savoir ce qui était en train de se passer. Kuroko dut alors se résoudre à présenter Takao à ses amis.
« Ah et lui c'est Midorima Shintarō, mais vous pouvez aussi l'appeler Shin-chan ! Confia Takao en leur faisant un clin d'œil.
— Je t'ai déjà dit d'arrêter de m'appeler comme ça, ce surnom est affreux.
— Je sais qu'au fond tu l'adores, tu m'auras pas mon petit Shin-chan. »
Kuroko toussa intentionnellement afin de faire revenir Takao vers eux, croisant ainsi de nouveau le regard perçant du compositeur. Toutefois, Takao n'eut besoin de rien dire que la réponse aux questions de Kuroko arriva d'elle-même ; la silhouette de Nijimura et Akashi se dessinaient derrière Takao et Midorima. Au fond de lui, Kuroko aurait dû s'en douter. Ils avaient bien organisé un anniversaire surprise à Akashi en faisant s'évader le principal intéressé d'une réception pour qu'il termine avec eux. Il était donc évident que Takao trouverait un moyen pour sortir avec Akashi la veille de Noël.
La voix de Nijimura arriva jusqu'à ses oreilles après que le scénariste l'ait salué. Kuroko acquiesça simplement, retournant les salutations sans toutefois croiser son regard et donc celui d'Akashi. Il sentit cependant Momoi lâcher soudainement son bras, décidant alors de tourner son attention vers la jeune fille qui pour sa part était plongée dans ce regard hétérochrome qui ne la lâchait plus.
« Akashicchi ! S'extasia immédiatement Kise en se rapprochant du réalisateur.
— Ne m'appelle pas comme ça, rappela celui-ci sous le regard moqueur de Nijimura.
— Vous avez avancé sur votre prochain film ? Demanda Kise sans même l'écouter.
— Ça avance en effet. Que faites-vous ?
— On a décidé de passer un moment tous ensemble. » Répondit Aomine en passant son bras par-dessus les épaules de Kuroko.
Regardant toujours le sol, Kuroko sentit cette fois-ci le regard intense d'Akashi contre sa peau. Il n'était pas prêt. Rien que le son de sa voix faisait battre son cœur et il n'appréciait pas cette sensation.
« On va rejoindre un karaoké ! Précisa Kise.
— Oh super idée ! Ça fait une éternité que j'y suis pas allé, se réjouit aussitôt Takao.
— Ne t'invite pas à des soirées où tu n'as pas été convié, crétin. »
Midorima attrapa le col du brun afin de l'empêcher d'ouvrir la marche et rejoindre un karaoké où il avait l'habitude de mettre les pieds, le ramenant ainsi prêt de lui en espérant qu'il arrête de faire l'imbécile. Seulement, c'était trop demandé à Takao qui releva dès lors son menton pour le regarder un instant et sourire jusqu'à ses oreilles.
« Nijimura-san, un karaoké ça vous intéresse ? Demanda-t-il joyeusement, tout en se tournant vers l'intéressé.
— Pourquoi pas. J'ai envie de voir Akashi chanter, tiens !
— Hors de question, répondit instantanément le rouquin.
— Oh allez Akashicchi ! Je veux vous voir chanter moi aussi, insista Kise en s'agitant autour de lui.
— Ce crétin, maugréa Kasamatsu.
— L'autre brun est pas mieux… »
Aomine et Kasamatsu soupirèrent en symbiose, désabusés par les proportions que prenait la situation. Finalement, il fut décidé de réunir les deux groupes en un seul, et beaucoup plus nombreux que prévu, ils marchèrent ensemble pour rejoindre un karaoké. Kise était aux anges de pouvoir passer une soirée avec son réalisateur préféré tout comme Momoi était heureuse de découvrir par hasard l'un de ses scénaristes préférés ; ayant reconnu Nijimura puisqu'elle avait déjà lu une de ses interviews qui avait été accompagnée d'une photographie.
De son côté, Kuroko qui pensait à cette soirée comme étant exceptionnelle, jusqu'à présent, avait été trop naïf. Il n'aurait jamais pensé tomber sur Takao et encore moins sur Akashi. Osant finalement redresser son regard pour observer le réalisateur, il découvrit ce dernier discutant avec Kise qui voulait en savoir plus sur le film qui était en cours d'écriture. Il était évident que le réalisateur se forçait à rester calme et donnerait sûrement n'importe quoi pour qu'une personne lui vienne en aide et le débarrasse de cette sangsue. Un sourire amusé s'étira sur le coin de ses lèvres.
Finalement, n'était-il pas rassuré de savoir Akashi avec Takao et les autres ?
« Tu sais, Kuroko… Il est d'une humeur exécrable ces derniers temps. »
La voix de Nijimura fit sursauter l'intéressé, qui dirigea aussitôt ses yeux dans sa direction tandis que ses joues se tintèrent de rouge. Le scénariste avait sûrement suivi la portée de son regard et l'avait démasqué.
« Ah bon ?
— Une certaine personne ne lui a jamais répondu. Ça l'énervait tellement qu'il est venu jusqu'à mon appartement pour se changer les idées. »
Kuroko haussa ses sourcils, se rappelant que malgré toutes les années qui se trouvaient derrière eux, la première fois qu'Akashi était venu chez Nijimura était lors de son anniversaire surprise. Son attention retourna alors vers Akashi qui montrait les premiers signes de son implosion, cette fois-ci c'était à quelqu'un de venir en aide à Kise avant qu'il ne disparaisse par inadvertance. Kuroko remarqua ainsi Kasamatsu se rapprocher du duo, semblant lui aussi avoir senti le danger. Il attrapa de la sorte le bras du mannequin et le tira hors des pattes du rouquin.
Dorénavant seul, Akashi soupira d'aise. En sentant un regard posé contre lui, il releva ses yeux et remarqua la présence de Kuroko en compagnie de Nijimura. Ses sourcils se froncèrent alors que Kuroko eut rapidement détourné son visage, évitant ainsi le contact visuel.
Son attitude amusa Nijimura qui se trouvait à ses côtés. Rapidement, sa main vint recouvrir la tête de Kuroko et s'engouffra dans ses cheveux.
« Enfin sache que lorsqu'il viendra te parler, même s'il se montre brusque, il s'est inquiété pour toi. »
Puis, sans dire autre chose, Nijimura se retira et vint rejoindre Takao et Midorima. Kuroko marcha pendant un instant tout seul, réfléchissant à sa réponse lorsqu'Akashi viendrait à lui. Ils n'allaient certainement pas discuter de la pluie et du beau temps, là-dessus Kuroko ne se fourvoyait pas. Seulement, il y avait beaucoup de monde et donc peu d'intimité. Kuroko ne savait donc ni comment ni où ils allaient pouvoir s'expliquer sans qu'une oreille ne traîne.
Puis, ils arrivèrent finalement dans un karaoké qui avait une pièce suffisamment grande pour accueillir tout leur groupe. Kise fut le premier à se jeter sur l'appareil alors que le reste du monde s'installait autour d'une petite table, Takao se chargeant d'appeler pour les boissons et les amuses bouches. La chanson qu'avait choisie Kise se trouvait être la dernière chanson populaire du moment, Momoi l'accompagnant rapidement tandis qu'Aomine prenait soin de prendre la scène en vidéo sur son téléphone afin d'enregistrer la petite chorée improvisée des deux amis.
La commande de Takao étant arrivée, tous mangèrent et échangèrent le micro afin que tout le monde puisse chanter au moins une fois. Midorima fut poussé sur le devant de la scène par Takao, ayant choisi pour lui une chanson. Tout se passait calmement, même lorsque Kise et Momoi insistèrent pour qu'Aomine chante aussi et que finalement ce dernier fredonne plus que ne chante véritablement la chanson.
Tout se passait paisiblement, Kuroko ayant même pu choisir lui-même sa chanson et ne pas avoir de fausse surprise, comme avaient été victime Kasamatsu ou encore Midorima. Kise avait applaudi de toutes ses forces après la fin de sa performance, le prenant dans ses bras lorsque Kuroko fut à portée de mains. Tout le monde avait eu le droit à une chanson, certains étaient même repassés, mais seul Akashi n'avait pas encore touché le micro. Nijimura avait eu beau tenter de le convaincre, le rouquin restait ferme à ce sujet. Il n'était pas d'humeur à chanter, lui rappelant qu'ils avaient tous débarqué dans son appartement pour l'en extraire et le traîner avec eux.
« J'aurais très bien pu passer ma soirée seul, ça ne m'aurait pas dérangé. » Révéla-t-il particulièrement agacé.
En fond, ils pouvaient entendre Kise et Momoi chanter l'une de leurs chansons préférées à tous les deux. Takao les avait aussi rejoint en traînant avec lui Midorima, le poussant de droite à gauche pour créer une petite chorégraphie et ainsi accompagner les deux lycéens, l'ophtalmologiste cherchant désespérément à s'échapper dès la moindre ouverture.
« C'est pourtant la veille de Noël, Akashi-kun… Amusons-nous. »
Kuroko sentit le regard perçant du réalisateur contre sa peau, qui le sondait de la tête aux pieds alors qu'il venait de lui parler pour la première fois de la soirée et ainsi essayer de renouer le dialogue entre eux. Il tenta alors de tenir bon et ne pas détourner le regard et étira un discret sourire afin d'essayer d'alléger l'atmosphère. Seulement, ce fut Akashi qui détourna le regard sans même ajouter quoi que ce soit. Il préféra ainsi ignorer l'intervention de Kuroko que de devoir prendre du temps à lui répondre.
Il venait de l'ignorer.
Au fur et à mesure que la soirée avançait, l'attitude d'Akashi à son encontre était de plus en plus évidente. Lorsqu'ils discutaient tous ensemble et que Kuroko cherchait de nouveau à parler avec lui, Akashi rebondissait automatiquement sur un autre sujet ou agissait comme si Kuroko n'était pas intervenu dans la conversation. Ce fut si évident que même les amis de Kise, qui ne connaissaient pas le rouquin, le remarquèrent.
Regardant un à un Kuroko puis Akashi, ils observaient ainsi les tentatives désespérées du bleuté pour obtenir l'attention du réalisateur. Les poings contractés contre ses genoux, Kuroko commençait toutefois à perdre patience. Il pouvait comprendre qu'Akashi soit en colère contre lui pour avoir ignoré son message, mais cela lui donnait-il raison pour se comporter ainsi ? Akashi était celui qui voulait discuter de ce qui s'était passé entre eux et pourtant c'était lui-même qui en ce moment était en train de l'ignorer.
Définitivement agacé, Kuroko se releva et se fraya un chemin pour sortir de la pièce. Il annonça qu'il allait aux toilettes, mais il comptait surtout se changer les esprits en prenant l'air dehors. Ça ne servirait à rien de faire une scène devant tout le monde et de gâcher la soirée.
Une fois arrivé à l'extérieur, Kuroko soupira longuement et leva ses yeux vers les étoiles. Pourquoi avait-il fallu qu'ils tombent sur Akashi ?
Au même moment, Akashi observa la porte dorénavant close. Bien sûr qu'il était conscient d'agir comme un enfant capricieux, et qu'il avait dépassé les bornes, ayant remarqué les efforts désespérés de Kuroko pour qu'ils puissent enfin discuter. Il dirigea ensuite son regard vers Nijimura, dont il était conscient d'être observé par ce dernier. Une fois le contact visuel établi, Nijimura agita négativement son visage. Quelques-unes de ses mèches vinrent gigoter par-dessus son front, montrant de la sorte sa déception.
Akashi détourna aussitôt son regard, n'ayant pas besoin de voir Nijimura le juger quand lui-même était conscient de sa propre erreur. Sans plus attendre, il se redressa à son tour et se dirigea vers la sortie pour retrouver Kuroko. Cela ne servirait à rien de rester ici et subir les regards désapprobateurs de ces imbéciles. Une fois la porte de nouveau close, Takao vint s'asseoir aux côtés de Nijimura et ricana.
« Avoue que mon plan était génial, se vanta-t-il.
— Tu as juste lu une interview de Kise qui disait qu'il raffolait des karaokés, ça n'a rien d'extraordinaire. Tu es juste un stalker qui attendait sa proie.
— Ce n'est pas ma faute si aujourd'hui, on peut tout trouver sur Internet ! »
Loin d'être offusqué par l'insulte du scénariste, Takao pouffa. S'il s'écoutait, il irait rejoindre sur le champ Kuroko et Akashi pour voir comment les choses évoluaient, mais il savait que plus que jamais, ces deux-là avaient besoin d'être seuls. Il prit alors son mal en patience et continua de profiter de la soirée avec le reste des lycéens et ses amis.
Pendant ce temps, Akashi était passé par les toilettes des hommes sans trouver Kuroko. Il hésita un instant à retourner dans leur salle, mais il aurait remarqué si Kuroko avait traversé les couloirs. Revenant alors sur ses pas, Akashi réfléchit aux endroits où pourrait se trouver le bleuté. Ses pas l'emmenèrent sans plus attendre à l'extérieur de l'établissement, s'arrêtant lorsque ses yeux distinguèrent la silhouette de Kuroko qui avait relevé son menton pour observer les étoiles. Les lumières des lampadaires éclairaient son visage alors que le reste de son corps était couvert par l'obscurité.
Étrangement, Akashi ne désirait pas briser le tableau qui se dévoilait sous ses yeux. Il désira même pendant quelques secondes pouvoir continuer à observer Kuroko de la sorte, mais son souhait ne fut malheureusement pas exhaussé. Sentant un regard insistant contre sa peau, Kuroko pencha sa tête sur le côté et remarqua ainsi sa présence. Akashi se rapprocha alors doucement, son regard ne quittant pas celui de Kuroko qui ne bougea pas d'un cil.
« Vous avez été blessant, Akashi-kun.
— Je sais.
— Tout ça parce que je n'ai pas répondu à votre sms…
— Si tu refusais autant de me revoir, j'aurais préféré que tu me le dises directement.
— Je n'ai jamais dit ne plus vouloir vous revoir, révéla immédiatement Kuroko.
— Ton manque de réponse m'a fait penser ainsi. »
Désormais face à face, Kuroko abaissa un instant son regard. Ils étaient au milieu de la rue et des personnes continuaient à vagabonder, certaines entraient même dans le karaoké et passaient à leurs côtés. L'adolescent leva alors un regard hésitant vers Akashi, essayant de lui faire comprendre que ce n'était pas le meilleur endroit pour avoir ce genre de conversation. Malgré son énervement à l'encontre de l'attitude du réalisateur, Kuroko mentirait en révélant que son cœur ne battait pas plus rapidement que d'ordinaire en sachant qu'Akashi l'avait rejoint. La seule présence du rouquin, en cet instant, excusait à elle seule son acte passé.
La conversation à venir n'allait sûrement pas être des plus faciles, Kuroko était tout à fait conscient qu'Akashi allait désirer sa réponse.
Au même moment, Akashi regarda autour de lui, essayant de se repérer malgré la noirceur des environs.
Ses sourcils se haussèrent un bref instant tandis qu'une idée vint germer dans son esprit et, sans plus attendre, il attrapa la main de Kuroko pour l'emmener derrière lui. Tout d'abord surpris par l'initiative du réalisateur, Kuroko recula instinctivement sa main. Mais à son grand étonnement, Akashi ne chercha pas à la récupérer alors que celle-ci retombait contre son corps, ni même ne se retourna pour le regarder. Un froid mordant vint alors recouvrir sa main, mais ce n'était là nullement la faute de l'hiver.
Ils marchèrent durant quelques minutes avant de rejoindre un petit espace de verdure. Ce n'était pas tout à fait un parc, mais plutôt une petite aire de jeux pour les enfants où des étendues d'herbes pouvaient permettre aux parents de s'allonger et de profiter du soleil. En vue de l'heure tardive, il n'y avait plus personne et un unique lampadaire permettait d'éclairer les lieux. Les insectes nocturnes voltaient autour de la source lumineuse et venaient parfois se cogner contre elle.
Kuroko s'assit sur une des balançoires et se balança légèrement. Ses mains entourèrent les cordes et il releva son regard vers les étoiles bien plus apparentes que devant le karaoké. Sur la deuxième balançoire, Akashi s'y installa à son tour mais y resta immobile. Comme Kuroko, il avait relevé son visage et dans ses yeux se reflétaient les astres à des milliers de kilomètres d'eux.
« Est-ce que tu as peur ? »
Sa voix n'était qu'un murmure, faisant se demander à Kuroko s'il avait bien entendu la question. Le bleuté plongea ainsi son regard dans celui d'Akashi, qui avait cessé d'observer les étoiles pour le regarder. Puis, comme gêné d'exposer ses craintes aussi ouvertement, Kuroko retourna observer le sol en restant silencieux le temps d'ordonner ses pensées. Sortir avec une personne et lui permettre plus qu'à quiconque de voir ses imperfections, de le connaître mieux que personne, il avait peur en effet.
Le fait de permettre à Akashi de se rapprocher un peu plus encore de sa personne, ce serait comme lui livrer son cœur sur un plateau d'argent et laisser au rouquin le choix des activités sur ce dernier. Fronçant ses sourcils, Kuroko repensa à tout ce qu'il avait fait à Kagami. Son ami était l'exemple parfait de ses craintes.
Ses mains se contractèrent dès lors contre son pantalon, remontant par la suite son visage vers Akashi qui n'avait cessé de l'observer jusqu'à présent. Le regard hétérochrome était étonnamment doux et compréhensif, ce qui le changeait grandement des premières fois où ils se regardaient en parfait étranger. Tellement de choses s'étaient passées entre eux deux depuis ce jour de pluie, où Akashi l'avait récupéré chez lui. Ils avaient été là l'un pour l'autre, se rassurant, se soutenant, parfois dans les pires moments.
Kuroko comprit alors qu'avec Akashi, au moins, il pouvait se montrer honnête.
« Oui… J'ai peur que si on décide de tenter quelque chose, je commettrais les mêmes erreurs qu'avec Kagami-kun.
— Les mêmes erreurs ? »
Kuroko entrelaça ses doigts et joua avec, mal à l'aise.
« J'ai peur que si vous me touchiez, je ne le supporte pas. »
Un sourire se forma sur les lèvres d'Akashi, qui en profita pour pencher son visage vers l'avant et compter sur ses mèches de cheveux ainsi que sur l'obscurité pour dissimuler ce fichu sourire. Il savait que Kuroko était une personne honnête qui ne passait pas par quatre chemins pour annoncer une chose, et bien qu'en cet instant il était évident que le jeune homme était nerveux, sa peur se vit réduire.
Ces jours où le bleuté ne lui avait pas répondu et qu'il s'était inquiété, finalement ce n'était pas car il se faisait rejeter. Tout n'était pas perdu. Définitivement pas.
« Et cette crainte va t'empêcher d'avancer jusqu'à la fin de tes jours ? »
Kuroko fronça ses sourcils et observa Akashi. Sans plus attendre, le rouquin continua de faire partager le fond de sa pensée sur le principal problème de Kuroko : le rejet de sa propre homosexualité.
« Tu n'as pas à avoir peur, Tetsuya. Que tu aimes un homme ou une femme, ce qui importe ce sont les sentiments que tu portes à cette personne. Tu ne devrais pas te soucier autant de l'opinion des autres.
— C'est au tour d'Akashi-kun de me donner des leçons sur l'amour ? S'amusa Kuroko dont la situation initiale se voyait renversée.
— J'ai eu un bon professeur. »
Au fond de lui pourtant, Akashi avait tout aussi peur que Kuroko. Cela faisait des années qu'il n'était sorti avec personne, mais surtout qu'il n'avait porté aucun intérêt à tout ce qui se rattachait de près ou de loin à l'amour. Sa seule relation était devenue chaotique. Derrière ses paupières, Akashi pouvait voir se rejouer certaines scènes ainsi qu'entendre certaines de leurs conversations venimeuses. Et si jamais il recommençait avec Kuroko ? Si en réalité le problème provenait de lui et que chaque personne qui entrait dans son intimité connaîtrait forcément le même sort ?
Tout comme le lycéen, Akashi était hanté par ses propres craintes. Seulement, à la différence du bleuté, lui ne comptait pas se laisser dominer par ces dernières. Chaque relation pouvait être différente car elle différera d'une personne à une autre. Akashi avait bien l'intention d'affronter ses peurs et ses doutes, pour être ainsi capable de voir où sa relation avec Kuroko pourrait les emmener.
Si un obstacle se présentait à eux, ils n'auraient qu'à travailler ensemble pour le surmonter.
« Je peux connaître ta réponse, Tetsuya ? »
Abaissant son regard vers le sol, Kuroko gigota ses pieds dans le vide. La réponse se trouvait coincée dans sa gorge, il était prêt à la crier, mais quelque chose la retenait. Cette frayeur écrasante de ne pas s'accepter, de devoir retourner sous la douche car il se sentait sale et devait plus que tout se nettoyer ; Kuroko ne voulait plus revivre cette sensation qui lui collait encore à la peau. Il n'avait pas envie d'infliger à Akashi ce que Kagami avait dû endurer.
Ses mains finirent par serrer le cordage de la balançoire, sa tête se renfrognant de plus en plus entre ses épaules.
« Je ne sais pas…
— Ce n'est pas une réponse.
— Je ne veux pas que…
— Celle-ci non plus n'est pas recevable. »
Dirigeant un regard furieux en direction d'Akashi pour lui couper ainsi la parole, Kuroko fut néanmoins surpris en ne voyant pas le rouquin sur l'autre balançoire. Une autre force que la sienne vint enserrer le cordage de son siège, lui faisant alors lever ses yeux pour rencontrer ceux hétérochromes d'Akashi bien trop proches de son visage pour son cœur.
« Nous irons à ton rythme. Si tu ne veux pas que je te touche, je ne te toucherais pas. Il suffira simplement de me le dire, d'accord ?
— Mais… »
Remerciant l'obscurité pour camoufler son visage écarlate, Kuroko vit Akashi rapprocher son visage du sien. Il put bientôt sentir la respiration du rouquin contre ses joues sans ressentir le besoin de s'éloigner ou de retrouver un périmètre de sécurité ; les yeux hétérochromes le lui interdisant. La noirceur des lieux les rendait hypnotisant et la lueur malicieuse qui brillait dans ses prunelles offrait un résultat des plus plaisants. C'était impossible de détourner le regard.
Le visage d'Akashi à quelques millimètres du sien, c'était tout juste si leurs lèvres ne s'effleuraient pas déjà. Bien entendu c'était là l'aboutissement de la manœuvre d'Akashi : il lui laissait un ultime choix. Si Kuroko ne désirait vraiment pas de cette relation, il n'avait qu'à dévier son visage et ainsi faire reculer Akashi. Dans le cas contraire, il n'aurait qu'à combler le peu de distance encore existante et l'embrasser.
C'était lui qui décidait si oui ou non, ils s'embrasseraient. Faire un premier pas hors de cette peur dévorante qui le paralysait depuis une éternité.
« Alors, Tetsuya ? Si tu ne te dépêches pas de répondre je… »
Avalant la fin de la phrase d'Akashi, Kuroko avait attrapé les pans de sa chemise et l'avait attiré contre lui. Un échange chaste, éphémère, qui laissa pourtant Akashi sans voix. Sous ses yeux, Kuroko s'éclaircit la gorge à cause de la gêne qui s'était accumulée au fond de lui. Il décida ensuite de se redresser pour rejoindre les autres, mais une main autour de la sienne vint l'interrompre dans sa manœuvre.
Se retrouvant dans les bras du réalisateur, ces derniers entourant sa taille, Kuroko tenta de relever ses yeux pour voir le visage du rouquin, sans pour autant y parvenir. Akashi prenait bien soin à ce que son expression reste parfaitement dissimulée, serrant même un peu plus fort Kuroko pour entraver ses mouvements et le garder au plus proche de lui.
« A-Akashi-kun… »
Une des mains du réalisateur se posa contre la chevelure de Kuroko, collant davantage le visage de celui-ci contre son torse. La joue collée contre la chaleur que dégageait le rouquin, Kuroko put entendre les battements de son cœur. Se détendant à l'écoute de cette douce musicalité, ses mains vinrent s'accrocher au dos d'Akashi qui ferma bientôt ses yeux pour ensuite humer l'odeur qui s'échappait des cheveux de son petit-ami.
« Restons un peu comme ça. Avant de les rejoindre. »
Bien que Kuroko releva son menton pour essayer de voir l'expression du rouquin, il ne put discerner que le bas de son visage. Plongé dans l'obscurité de la nuit, au milieu de cette aire de jeux pour enfants, l'heure tardive ayant fait rentrer la majorité des personnes dans leur foyer, il n'y avait qu'eux. Tout en fermant les yeux, Kuroko se déchargea de tout l'air que contenaient jusqu'alors ses poumons et décida de profiter de cet instant qui leur était réservé. Ses mains se glissèrent finalement dans le dos d'Akashi.
Puis, une main vint se poser délicatement contre son menton et ainsi l'inviter à relever son visage. Ses yeux se plongèrent dans ceux d'Akashi et toute pensée cohérente se volatilisa de son esprit. Aucun mot ne fut prononcé, les deux hommes se regardant simplement avec une infinie douceur qui créèrent de délicieux papillons dans le ventre du plus jeune. Kuroko s'appuya par la suite sur la main qui reposait désormais contre sa joue, profitant du contact pour être au plus près d'Akashi, dont le coin des lèvres se dressa vers le ciel.
Ces mêmes lèvres qui prirent soudainement froid et qui décidèrent de rechercher un peu de chaleur, effleurant doucement celles de Kuroko dans un frôlement à peine perceptible. Sa main toujours dans la chevelure bleutée, Akashi la descendit lentement pour venir rejoindre la base de son cou et caresser la peau disponible. Un frisson agréable traversa Kuroko qui ferma automatiquement les yeux.
Prenant l'attitude du plus jeune comme une autorisation à venir se réchauffer contre ses lèvres, cette fois-ci le baiser se fit plus appuyé. Des échanges toujours aussi chastes qui, à la différence des précédents, étaient beaucoup moins volatiles. La main d'Akashi continua d'administrer à la nuque de Kuroko des caresses relaxantes, amenant le bleuté à des kilomètres de l'endroit où il se trouvait. Son esprit était loin et n'était pas prêt de revenir d'aussitôt. Se laissant ainsi guider par Akashi, Kuroko entrouvrit ses lèvres après avoir senti une langue aventureuse contre celles-ci.
Laissant le temps à leur langue de se rencontrer et de s'habituer, Akashi descendit sa main et vint entourer la taille de Kuroko.
La timidité de Kuroko se faisait ressentir jusque dans sa façon d'embrasser, la langue de l'adolescent se montrait parfois hésitante, mais elle se laissait finalement aller contre sa consœur. Tout se réalisa dans la plus grande douceur et les deux garçons s'échangèrent pour la première fois un véritable baiser, leurs lèvres se séparant par intermittence afin de reprendre de l'air pour ensuite revenir explorer ces lieux à l'accès strictement réservé.
Akashi avait oublié le bien fou que cela procurait d'embrasser une personne.
Le temps n'avait de cesse de s'écouler, mais Akashi comme Kuroko n'y prêtaient pas la moindre attention. Si ça ne tenait qu'au réalisateur, il disparaîtrait de ce quartier en emmenant avec lui Kuroko, sans même prévenir leurs amis. Seulement, ce serait aller trop vite pour Kuroko et Akashi comptait tenir ses engagements : attendre que Kuroko soit prêt et souhaite réellement aller plus loin.
Se séparant alors sans pour autant détacher leur corps l'un de l'autre, Akashi observa avec un intérêt particulier les rougeurs qui couvraient les joues de Kuroko, qui releva dans sa direction un regard timide par ce qu'ils venaient de faire. Un sourire se dessina sur ses lèvres et Akashi comprit de la sorte que le bleuté avait apprécié l'expérience tout autant que lui, et rien que ça suffit à gonfler le cœur du réalisateur.
« Nous devrions rejoindre les autres avant que ce ne soient eux qui viennent nous déranger, précisa Akashi en regardant rapidement autour de lui si des curieux ne les avaient pas déjà rejoints.
— Oui… »
De toute évidence loin d'être enthousiaste à l'idée de rejoindre leurs amis et briser cette proximité qui s'était installée entre lui et Akashi, Kuroko abaissa son regard sans relâcher le dos de son homologue. Son attitude amusa Akashi qui vint apposer ses mains sur chaque joue de Kuroko, lui faisant ainsi relever son menton pour ancrer son regard dans le sien.
« Quand tu te sentiras prêt, reviens vivre à l'appartement. »
Rapidement, le visage de Kuroko s'enflamma et il détourna le regard. Bien que le réalisateur possédait une deuxième chambre dans son appartement, et qu'ils avaient dormi respectivement chacun dans la leur jusqu'à présent, leur relation venait de prendre un véritable tournant. Le quotidien que Kuroko connaissait jusqu'à présent allait irrémédiablement se métamorphoser lorsqu'il remettrait les pieds dans cet appartement.
Déposant ses lèvres sur le front de Kuroko tandis qu'il s'éloignait de lui afin de retourner dans le karaoké, Akashi fut le premier à rentrer dans l'établissement. Kuroko ne tarda cependant pas à le suivre, la tête penchée vers l'avant et le bout de ses doigts effleurant son front. De légères rougeurs étaient encore apparentes sur ses joues et il était conscient qu'il ferait mieux de se calmer avant de retrouver les autres, qui ne manqueraient assurément pas de le charrier.
Relevant dès lors ses yeux pour observer la silhouette d'Akashi de dos, un sourire se dessina sur ses lèvres. Il était heureux de savoir qu'Akashi comptait lui laisser du temps ; le temps qu'il aille mieux avec lui-même.
Kuroko ne savait pas où cette relation allait pouvoir les emmener, ni même si un beau matin il ne se réveillerait pas dans son lit en réalisant que tout ceci n'était qu'un rêve. Au fond de lui, son cœur et sa raison ne parvenaient pas à croire qu'une personne telle qu'Akashi puisse s'intéresser à sa personne.
A leur entrée dans la pièce qui regroupait leurs amis, Kuroko croisa le regard de Takao qui ricanait derrière sa main tandis qu'à ses côtés Midorima soupira devant l'attitude du brun. Avec Akashi, ils retournèrent à leur place respective et purent ainsi observer Kise accompagné d'Aomine sur une chanson à la mode. Durant leur absence, le basané avait fini par se jeter à l'eau et participait désormais avec entrain. Bras dessus, bras dessous, les deux amis se faisaient tanguer de droite à gauche sous le regard polaire de Kasamatsu.
Tard dans la nuit, le karaoké ferma ses portes et le petit groupe se retrouva sur le trottoir. Kise désirait poursuivre la soirée dans un endroit qui serait encore ouvert, mais la fatigue s'abattait déjà chez certaines personnes. Abattu à l'idée de rentrer chez lui alors que l'ambiance était si bonne, Kise affaissa ses épaules tout en soupirant bruyamment avant qu'Aomine ne vienne engouffrer sa main dans sa chevelure dorée, un large sourire ornant ses traits.
« T'as qu'à venir chez moi, je te montrerai les jeux que j'ai.
— C'est vrai !? S'exclama Kise, déjà impatient d'y être.
— Dans ce cas, moi je rentre. » Informa Kasamatsu en se détournant déjà du groupe.
Lassé de voir son ami sauter comme une puce à la moindre parole de ce type, Kasamatsu savait par avance qu'il serait plus à l'aise dans sa chambre. Après le départ du brun, les autres ne tardèrent pas à se disperser pour repartir chacun dans la direction de leur maison, Midorima traînant derrière lui Takao qui aurait bien passé le reste de sa soirée avec Akashi et Kuroko pour vérifier si ces derniers avaient sauté le pas.
Bientôt, il ne resta plus qu'Akashi et Kuroko qui virent partir Nijimura les saluant d'un geste de main. Désormais seuls, le nouveau couple commença à s'enfoncer dans les ruelles éclairées de Tokyo. Akashi finit toutefois par poser la question à laquelle Kuroko réfléchissait depuis plusieurs minutes, les yeux hétérochromes observant en biais le visage de l'adolescent qui regardait ses pieds.
« Tu retournes chez Taiga ?
— Je ne voudrais pas le déranger s'il est en train de dormir… et je n'ai pas le double des clés.
— Alors pour ce soir, tu veux venir dormir à l'appartement ? »
Akashi pesait chacun de ses mots, ne désirant d'aucune manière que Kuroko rejoigne son ex-petit-ami. Observant d'un œil attentif le visage du bleuté, Akashi remarqua sans grand mal les rougeurs qui s'étalaient sur les joues de celui-ci. Bien qu'aucune réponse ne soit formulée, un sourire se forma sur les lèvres du réalisateur qui sans plus attendre vint glisser sa main à l'intérieur de celle de Kuroko qui releva aussitôt son visage, regardant avec précipitation autour d'eux. Cependant, l'heure tardive avait fait rentrer la plupart de la population chez elle.
La chaleur d'Akashi vint réchauffer son corps à partir de leurs mains liées. Kuroko suivit silencieusement les pas du rouquin qui les emmenaient à son appartement. Un silence satisfaisant les enveloppait, où les mots n'avaient pas leur place. Fermant ses yeux tandis qu'il profitait de l'instant, Kuroko resserra sa main contre celle d'Akashi. Profiter et ne pas se poser de questions ; Kuroko était conscient qu'il devait graver en lui-même ces mots, afin de libérer son esprit de ces entraves psychologiques qui l'empêchaient d'aimer correctement. Et tout commença par cette main liée à la sienne, qui l'emmenait à l'appartement de son amant.
