Bonsoir tout le monde, comment allez-vous ? J'espère que vos examens se sont bien passés (pour ceux en fac) et bon courage pour les candidats au BAC de cette année, vous avez tout mon soutien ! J'espère que ce chapitre vous plaira et pourra vous détendre d'une manière ou d'une autre ;)

Merci à Erizu-sama pour la correction du chapitre !

Réponses aux review :

kama-chan59 : Et oui enfin ! Ils sont enfin ensembles ;) Pour ce qui est du rating, j'ai déjà écrit le premier lime ; mais il ne faut pas oublier les soucis de Kuroko, alors il y aura quelques "ratés" comme tu pourras bientôt lire. Mais ne t'inquiète pas, ce fameux moment arrivera sous peu. Et pour cela, Kuroko ne va pas tarder à réaménager avec Akashi, c'est par ailleurs sous-entendu dans ce chapitre. Merci beaucoup pour ta review et je te souhaite une bonne lecture !

ellie27 : Je suis plus que ravie que le chapitre 30 t'ait plu à ce point mdr. Pour ce qui est de l'ex d'Akashi, vous verrez bien en temps voulu ;) Et Kasamatsu, jaloux ? Bien sur que non mdr. Il adore même voir Kise et Aomine flirter sous son nez (grosse blague). Le AkaKuro est par définition adorable, de toute manière, alors il est facile de les rendre attendrissant voyons ;) Merci beaucoup pour ta review et je te souhaite une bonne lecture !

zelophile : Comme c'est les vacances pour ma part, je vais plutôt bien, surtout que je peux avancer mes fictions comme je le souhaite ! Que demander de plus ? Mdr. C'est en effet une situation inconfortable qui entourait Kuroko et Kagami, mais disons que Kuroko était suffisamment perdu pour n'en avoir pas réellement conscience, du moins savoir qu'il faisait vraiment du mal à Kagami en agissant de la sorte. Pour ce qui concerne les parents de Kuroko, en effet ces derniers ne lui ont pas proposé de retourner vivre chez eux, mais il en est question dans ce chapitre ! Akashi est par définition adorable, quand on se penche réellement sur son cas et qu'on voit à travers sa carapace. C'est un amour (l'auteur in love du personnage). Mais oui, le manque de réponse à un message peut entraîner beaucoup de choses sans qu'on en est conscience sur l'instant, un manque de communication comme un autre qui peut nuire à tout.

Entre Kise et Kuroko, on peut dire qu'ils s'échangent régulièrement des SMS et leur dernière interaction en bande revient au passage où ils sont tous fait une partie de basket. A vrai dire, si Aomine se montre si expressif avec Kuroko ça remonte justement à cette partie de basket où il lui avait passé la balle pour tirer, mais que Kuroko avait loupé son tir (ce qui avait entraîné le fou rire de tout le monde), du coup on peut dire que ça a créer des liens haha. Mais si tu trouves ça trop rapide, que ce soit pour eux ou les autres personnages, je m'en excuse. Je ferais plus attention en effet à l'avenir. Pour ce qui est de Takao, il aura une réelle importance à l'avenir en effet, mais je te laisserais découvrir cela plus tard ;) Concernant Midorima, en effet il est ami avec Takao et suit l'évolution par rapport à Akashi. Sa relation avec Takao sera aussi traitée en temps et en heure, ne t'inquiète pas, il réapparaîtra sous peu. Et j'aime ton analyse de Nijimura ! Je ne t'en dirais pas plus, mais tu as raison de t'en méfier. La prochaine fois que je regrouperais toute cette petite bande de persos, je ferais plus attention à traiter les liens des autres personnages, merci pour ton avis là-dessus. Et je suis plus que ravie que l'instant guimauve t'a fait plaisir :D Je te laisse découvrir la suite de cette fiction en te souhaitant une bonne lecture, et encore merci pour ta review !

Elaelle : Bienvenue à toi et merci pour tes review ! Concernant les parents de Kuroko, en effet ils auraient réagi autrement si le petit-ami s'était révélé être Akashi, comme tu l'énonces. Mais ils auraient quand même été "dégoûtés" par la nature de la relation. De sorte qu'ils ne l'auraient pas crier sur tous les toits, mais l'auraient mieux "acceptés" grâce à la richesse et l'influence d'Akashi. En tout cas, je suis ravie que le personnage de Takao te plaise dans cette histoire ! Concernant Reo, tu as tout à fait raison : il voyait surtout Akashi comme un trophée et un tremplin pour sa carrière, mais à force de le côtoyer et être à son service, de réels sentiments se sont développés, même si ça a démarré avec de mauvaises intentions. Du coup, il a vraiment été blessé en se faisant rejeter. Enfin, concernant l'ex d'Aka, son affaire n'est pas terminée et j'ai hâte d'avoir ton avis là-dessus quand le moment sera venu de tout découvrir ;) encore merci pour ta review et je te souhaite une bonne lecture !

zelda72 : Bienvenue et merci pour ta review ! Je suis ravie que ma fiction te plaise. J'espère que ce nouveau chapitre sera au goût de tes attentes et je te souhaite une bonne lecture :)

Sans dec : Bienvenu et merci pour ta review ! Tes compliments sur ma fiction m'ont vraiment fait plaisir, et le fait que tu trouves les personnages juste me fait encore plus plaisir. Et t'avoir fait encore plus aimé Akashi m'amuse. Il est adorable, hein ? J'ai voulu contrebalancer la "folie" de Takao avec quelque chose de sérieux, et quoi de mieux qu'un enfant ? Ainsi c'est peut-être cet équilibre qui fait que tu lui trouves quelque choses en plus. Il est à la fois enfantin et sérieux à des moments. Et je suis ravie de t'avoir fait découvrir Nijimura sous un autre angle, ce perso est vraiment extra ! J'espère que ce chapitre te plaira et je te souhaite une bonne lecture !

Ryoko : Moi, une auteur sadique ? Je ne vois pas en quoi ;) Mais de toute façon, ne t'inquiète pas pour les baisers entre Akashi et Kuroko, dès à présent il y en aura beaucoup plus ! J'espère que ce chapitre 31 te plaira et je te souhaite une bonne lecture !

Laura-067 : En effet maintenant Kagami va pouvoir essayer de tourner la page et se reconstruire. Akashi n'a pas encore lu la lettre de son ex, mais ça ne saurait tarder ;) Pour tes autres questions à ce sujet, elles trouveront aussi leur réponse dans les prochains chapitres. Kagami avait refusé de participer à cette soirée d'avant-Noël car il comptait bien éviter Kuroko. Et oui, il avait déjà rencontré Aomine à une partie de basket qu'avait organisé Kise, et où il y avait été avec Kuroko et Kasamatsu aussi. Et oui, Kuroko veut protéger Akashi afin de ne pas le blesser comme il l'a fait pour Kagami, il ne veut pas blesser une autre personne car il s'en veut déjà suffisamment pour son camarade. Concernant le prochain endroit où vivra Kuroko, c'est abordé dans ce chapitre alors je te laisserais découvrir cela ;) Merci en tout cas pour ta review et je te souhaite une bonne lecture !

mower : Akashi est prévenant avant tout chose, en plus d'être adorable. Franchement, qui ne peut pas l'aimer ? (moi in love ?) Aaah honte à moi Les moments croustillants ne sont pas dans ce chapitre (dans le sens rating M) mais ne t'inquiète pas, un petit lime est déjà écrit dans un futur chapitre. Il ne faut pas oublier que Kuroko a toujours ses blocages ainsi il ne va pas sauter le pas avec Akashi tout de suite, mais ça ne saurait tarder ;) J'espère tout de même que ce chapitre te plaira et je te souhaite une bonne lecture !

Road22 : Je suis ravie que tu as été en mode fangirl pendant ce chapitre, et j'espère que ça le restera avec les prochains chapitres ;) Voici en tout cas la suite et je te souhaite une bonne lecture !

Black Night Michiyo : Bienvenu et merci pour ta review :D Je suis ravie que ma fiction t'ait autant plu et que tu apprécies comment j'utilise les personnages ! Kuroko laisse surtout une seconde chance à ses parents et à Ogiwara pour se racheter, il n'est pas rancunier. Et puis concernant ses parents, ce sont ses parents après tout. Depuis le début il voulait renouer avec eux. Mais oui, Masaomi fait aussi sa pour son fils, pour son bonheur - même s'il s'y prend assez mal. Tout comme l'était Akashi au tout début de cette fiction, Masaomi ne fait pas confiance aux personnes appartenant à une classe sociale que lui, car tout comme Akashi, il a connu des vautours qui louchait sur sa position et sa fortune. En tout cas, encore merci pour ta review et j'espère que ce chapitre te plaira!

amelayy : le AkaKuro entre enfin en scène les amis ! N'est-ce pas que Takao est génial ? J'adore écrire sur lui et son petit grain de folie. Je suis ravie en tout cas que mes autres fictions t'aient plus, et j'espère que ce nouveau chapitre n'y fera pas exception. Encore merci pour ton commentaire et je te souhaite une bonne lecture :)

Momoi-san : Et oui, Akashi et Kuroko sont enfin ensemble, mais que va-t-il arriver ensuite ? ;) Et comment ça Kasamatsu est pas séduit par l'idée du rapprochement de Aomine et Kise, c'est si flaggrant ? :p Le petit est jalouuuux. Merci beaucoup pour ta review et j'espère que ce nouveau chapitre te plaira !

KrisIzzy : Bienvenue et merci pour ta review ! Et oui, le AkaKuro est enfin officiel ! J'espère que ce chapitre te plaira et je te souhaite une bonne lecture.

Morissette : Bienvenue à toi et merci pour ta review ! J'espère que tu retrouveras de l'émotion dans ce chapitre aussi et te souhaite une bonne lecture :)

Merci à vous tous de continuer à suivre cette fiction, à la mettre en favori et à la commenter ! Je vous souhaite à tous une bonne lecture et on se retrouve au prochain chapitre ;)

Le papillon

Scène 31


Je voudrais que tu te souviennes de moi.

Je voudrais que tu n'oublies jamais que j'ai existé et que je me suis trouvée ainsi à tes côtés.

Haruki Murakami


Le jour de Noël, ce fut avec difficulté que Kise entrouvrit les yeux. Ils avaient joué jusqu'au petit matin aux jeux vidéo avec Aomine et il n'avait pas son nombre d'heures de sommeil requises, pourtant il ne parvint pas à se rendormir. A quelques centimètres de son visage se trouvait celui de son ami, qui n'avait pas eu la foi de déplier le futon pour les invités et lui avait donc proposé de dormir à ses côtés, dans son lit. Épuisé, il n'avait montré aucune résistance et était même tombé de sommeil dès que sa tête s'était posée contre l'oreiller que lui avait laissé le basané.

Battant un instant des cils tandis que les souvenirs de la veille lui remontaient à l'esprit et que ses neurones s'enclenchaient, un sourire ne tarda pas à venir couvrir ses traits alors qu'il voyait pour la première fois son ami complètement inoffensif. Se servant de son bras comme appui, Aomine était tourné dans sa direction alors que son bras libre se trouvait par-dessus la couverture et reposait contre le corps de Kise, puisqu'il s'agissait d'un lit simple où la place occupée à deux était grandement réduite.

Endormi de la sorte, les sourcils d'Aomine étaient détendus et rendirent son visage complètement innocent ; loin de l'expression dure que laissait transparaître le jeune homme en journée. Cette vision de son ami amusa beaucoup Kise qui ne résista pas à l'envie de le taquiner, appuyant son doigt contre sa joue, n'obtenant pas la moindre réaction. Comprenant ainsi que ce dernier avait le sommeil lourd, le sourire de Kise s'élargit. Il avait le champ libre pour s'amuser avec le visage de son ami, continuant ainsi d'appuyer sur sa joue ou entre ses sourcils avec une joie incommensurable.

« Tu es beaucoup mieux ainsi, Aominecchi. Tu fais beaucoup moins peur, haha ! »

Un faible grognement parvint jusqu'à ses oreilles et le fit se raidir un instant, se demandant s'il ne venait pas de le réveiller. Les secondes qui suivirent lui indiquèrent toutefois l'inverse, puisque son ami n'ouvrit pas ses yeux ni ne vint lui demander d'arrêter son cirque. Poussant de la sorte un soupir de soulagement, Kise se rallongea et cessa de l'embêter. Toute trace de sourire disparut néanmoins de son visage et un air absent vint plutôt le recouvrir.

Il était conscient que fréquenter un yakuza ne lui apporterait rien de bon, que pour devenir célèbre ce n'était pas non plus le meilleur chemin à suivre. Seulement, Kise n'avait pas le temps. Il n'était pas patient et en avait assez d'être toujours comparé à son père. Si on ne lui donnait pas sa chance de percer par ses propres capacités, il allait lui-même se créer sa propre opportunité. Imayoshi était cette porte dont il avait besoin. Seulement dans ce genre d'environnement, rien n'était gratuit et Kise s'y était préparé.

Dans la vie, il fallait être capable de faire des sacrifices.

« Excuse-moi Aominecchi… »

Fermant ses yeux tandis qu'une grimace s'étendit sur son visage, Kise se mordit la langue. Son rapprochement avec le basané avait été calculé, mais passer du temps aux côtés d'Aomine et gagner sa confiance, tout en apprenant à le connaître, le faisait désormais hésiter. Finalement, ils n'étaient pas si différents l'un de l'autre : chacun était désireux d'échapper à l'emprise de leur père et pouvoir être capable de vivre pleinement leur vie, sans le regard des autres porté sur eux. Il se sentait à l'aise à ses côtés. Aomine était facile à comprendre et quand celui-ci n'aimait pas quelque chose, il le faisait clairement entendre.

Tout son inverse.

« Je suis désolé… »

Ses yeux le piquèrent. Il enterra alors bien vite son visage dans l'oreiller, ses larmes se faisant aspirer par le tissu pour ensuite disparaître sans que personne n'en sache leur existence. Pourtant, le bras d'Aomine se resserra autour de lui, l'amenant davantage contre lui. Les yeux agrandis, Kise tourna son visage dans sa direction avant de comprendre qu'Aomine venait de le faire inconsciemment. Essuyant rapidement ses larmes, Kise se coucha sur le côté afin de pouvoir être capable de voir son visage et le remercia d'une petite voix.

-x-x-x-

Tout comme Kise, Kuroko se réveilla mais remarqua que le lit était vide. La place occupée jusqu'alors par Akashi était froide, témoignant le fait que le rouquin était sorti du lit depuis un certain temps. Fronçant ses sourcils alors qu'il se relevait et se grattait un œil encore endormi, il entendit bien vite du bruit provenant de la cuisine.

La veille alors qu'ils rentraient dans l'appartement du réalisateur, Akashi n'avait posé aucune question pour savoir s'il désirait ou non dormir à ses côtés. Il lui avait laissé le choix sans prononcer la moindre parole. Les joues de Kuroko ne tardèrent pas à s'enflammer, les souvenirs de la soirée lui remontant à l'esprit. Le bout de ses doigts vint rencontrer ses lèvres, les effleurant légèrement. Il avait à peine besoin de fermer ses yeux pour se remémorer ces instants passés au côté d'Akashi sur cet air de jeux, bercé par les rayons lunaires et l'air hivernal. Un sourire vint courber le coin de sa bouche alors qu'il se souvenait de la douceur d'Akashi à son égard.

Décidant de sortir du lit pour rejoindre le rouquin, Kuroko remit son pantalon qu'il avait défait afin de pouvoir dormir plus à l'aise. Tout en ouvrant la porte qui le séparait encore d'Akashi, Kuroko se recoiffa rapidement pour ensuite le retrouver afféré à leur préparer un déjeuner convenable.

En entendant la porte de sa chambre s'ouvrir, Akashi se retourna de son plan de travail et attendit que le bleuté le rejoigne pour regarder ce qui était en train de cuir.

« Tu as suffisamment dormi ?

— Je devrais plutôt vous retourner la question, Akashi-kun. Habituellement, c'est vous qui dormez jusqu'à pas d'heure.

— Il faut croire que les miracles de Noël existent bel et bien. »

Un sourire amusé s'étira sur le coin des lèvres de Kuroko, levant par la suite son regard vers Akashi qui lui sourit en retour. Aucun mot ne fut pour l'instant échangé, seul le bruit des aliments cuisant à petit feu comblant le silence qui s'était emparé de l'appartement. Puis, comme pour confirmer qu'hier ne s'agissait pas d'un rêve ni même encore un de ces miracles, Akashi pencha son visage pour rejoindre les lèvres de Kuroko.

Un simple baiser de bonjour qui le ravit davantage en voyant les joues du bleuté s'empourprer.

« Joyeux Noël, Tetsuya. »

Acquiesçant faiblement tout en rendant les mêmes mots à Akashi, Kuroko décida de s'occuper en mettant la table. Son attitude amusa Akashi qui retourna s'occuper du petit-déjeuner avant de déposer les différents plats et rejoignit ensuite Kuroko qui s'était assis. Avant de commencer à manger le contenu de son assiette, Akashi préféra éclaircir la situation et ainsi faire partager à Kuroko le point qui le dérangeait depuis quelques temps.

« D'ailleurs, tu pourrais arrêter de me vouvoyer. J'y pense depuis un certain temps et je ne comprends même pas pourquoi tu le faisais, avoua-t-il.

— Akashi-kun me permettait de dormir chez lui alors que nous ne nous connaissions pas.

— Et est-ce toujours le cas ? »

Coupant l'herbe sous le pied de Kuroko, celui-ci sembla gêné par la situation et observa avec une attention particulière son assiette.

« Je ne te demande pas de m'appeler par mon prénom, tu sais.

— Je sais, chuchota Kuroko.

— Et puis maintenant que nous sortons ensemble, ça me gêne plus qu'autre chose.

— Je vais faire des efforts. »

Comprenant qu'il n'obtiendrait pas davantage du lycéen, Akashi n'avait plus qu'à attendre.

Le déjeuner terminé, Kuroko avait allumé la télévision tandis qu'Akashi s'était dirigé vers la salle de bain afin de prendre une douche. Tout en regardant autour de lui, Kuroko réfléchissait au fait de revenir ici ou non. Akashi le désirait à ses côtés et il n'était pas contre l'idée, mais en vue de leur nouvelle relation il se demandait si le rouquin ne le prendrait pas mal s'il continuait à occuper sa deuxième chambre. Il n'était pas prêt à partager le lit d'Akashi continuellement ; se doutant que leur proximité à ces instants pourrait poser problème. Akashi l'aurait à portée de main, juste à ses côtés, et ses entraves les empêcheraient d'aller plus loin.

Ne cessant de s'imaginer différents scénarios et possibilités, Kuroko ne remarqua tout d'abord pas son téléphone qui vibra à cause de l'appel d'une personne cherchant à le joindre. Ce ne fut qu'avant que les dernières vibrations ne terminent l'appel que Kuroko réagit, répondant ainsi à sa mère qui à son tour lui souhaitait de bonnes fêtes. Au même instant, Akashi sortit de la salle de bain et vit Kuroko au téléphone. Tout en s'essuyant ses cheveux avec une serviette posée sur ses épaules, il se rapprocha du bleuté qui ne tarda pas à raccrocher.

« Qui était-ce ?

— C'était ma mère. Elle souhaiterait que je passe à la maison pour fêter Noël en famille. »

La réponse de Kuroko lui fit arquer un sourcil. Depuis quand les parents de Kuroko le désiraient-ils à leur côté de nouveau ? L'image de son père se dressa derrière ses paupières et le visage d'Akashi se ferma. Les graines plantées dans l'esprit de ces personnes, plantées par Masaomi, venaient de germer et cela ne lui plaisait pas. Comme d'habitude, son père œuvrait pour son pseudo bien-être en éloignant de sa vie les personnes qui ne lui convenaient pas. Il était heureux pour Kuroko qui renouait avec sa famille, mais Akashi voyait plus loin. Un jour ou l'autre, peut-être même aujourd'hui, les parents de Kuroko lui demanderont de retourner chez eux.

Se détournant du bleuté pour rejoindre sa chambre et s'habiller, Akashi tut ses pensées. C'était le choix de Kuroko ; s'il préférait retourner chez ses parents que venir vivre à ses côtés. Ce serait toujours mieux que rester dormir chez son ex-petit-ami.

« Tu as l'air de t'entendre à nouveau avec eux, c'est bien, annonça-t-il simplement une fois vêtu.

— Oui… Ils ont encore du mal à accepter que je sois gay, mais je compte laisser le temps pour agir à ce sujet.

— C'est une bonne chose, l'essentiel étant qu'ils aient décidé de rouvrir le dialogue avec toi. »

A ces mots, Kuroko acquiesça tout en étirant un sourire satisfait qui fit se contracter le cœur d'Akashi. L'existence de ce sourire lui signalait que Kuroko n'avait aucunement conscience qu'un jour ou l'autre ses parents pourraient lui proposer de retourner à la maison. Il s'était habitué à la présence de Kuroko à ses côtés, à avoir un visage en face de lui au cours de ses repas et une personne à qui dire qu'il était rentré après une sortie. L'arrivée de Kuroko entre ces murs avait balayé la solitude qui c'en était emparée jusqu'alors.

Akashi vint ensuite s'asseoir aux côtés de Kuroko et regarda les images défiler sur la télévision, son coude posé sur l'accoudoir de son canapé. Sa joue en profita alors pour se poser à l'intérieur de sa main, observant le présentateur sans vraiment y prêter attention. A sa gauche toutefois, Kuroko sembla remarquer le trouble dans lequel il se trouvait, mais Akashi préféra y faire abstraction. Dévoiler ses pensées et ses sentiments n'était pas quelque chose dont Akashi était habitué, préférant plutôt les enfouir profondément en lui et espérer que ces derniers finissent par disparaître. Il n'était pas prêt à se montrer vulnérable et exposer si facilement son cœur ; le fait de l'avoir fait une fois et d'en porter les conséquences par cet œil jaune lui avait été suffisant.

Tout comme Kuroko, Akashi avait ses propres entraves psychologiques. Un cercle vicieux dans lequel les deux garçons tournoyaient, l'un essayant de s'en extraire tandis que l'autre en niait complètement l'existence. C'était plus simple de s'avouer que rien ne l'atteignait, qu'il pouvait facilement passer au-dessus, et ainsi penser être capable de continuer d'avancer. Pourtant, la lettre que lui avait transmise Murasakibara était toujours posée sur son bureau ; encore fermée.

« Akashi-kun, l'appela doucement Kuroko.

— Oui ?

— Ma mère m'a aussi demandé de vous inviter. Elle souhaiterait vous remercier en vous préparant un repas. »

Pris au dépourvu par la soudaine invitation de cette femme, Akashi cligna plusieurs fois ses yeux avant de se tourner vers Kuroko qui avait entre-temps détourné son regard. Akashi remarqua toutefois ses doigts qui jouaient entre eux, témoignant de la nervosité dans laquelle était plongé le bleuté. Leur nouvelle situation semblait le perturber, puisqu'il allait de nouveau assister à la rencontre entre ses parents et son petit-ami tout en espérant que rien ne puisse les trahir ; comme ce jour-là où ils s'étaient montrés imprudents avec Kagami, s'embrassant alors que sa mère traversait le couloir, découvrant la véritable nature de leur relation.

Il ne voulait pas que tout cela recommence.

« Si tu préfères que je ne vienne pas, tu peux simplement dire à ta mère que je suis indisponible à cause du travail.

— Elle vous invitera jusqu'à ce que vous acceptiez…

— Alors ne t'inquiète pas. Je ne suis pas assez stupide pour décider de t'embrasser chez ta famille alors que la situation s'arrange enfin entre vous. » Le coupa-t-il rapidement.

Kuroko releva enfin ses yeux dans sa direction, acquiesçant ensuite avant de séparer ses mains et inspirer longuement. C'était comme s'il avait cessé de respirer jusqu'à la réponse d'Akashi, pouvant désormais oxygéner ses poumons et se détendre.

« Et puis, je t'ai dit hier que je ne te toucherai pas tant que tu ne m'auras pas donné ton accord. » Se moqua-t-il en étirant un sourire espiègle.

La remarque d'Akashi fit aussitôt s'emballer le cœur de Kuroko, le rouge lui montant légèrement aux joues. Sa réaction sembla amuser le réalisateur puisque ce dernier étira un sourire, qui fut toutefois dissimulé à l'intérieur de sa main. En réalité, Akashi s'amusait beaucoup des réactions du bleuté. Il était devenu friand de ces rougeurs qui recouvraient ses joues et de son regard qui cherchait un point intéressant à fixer, pour éviter de croiser le sien.

Le reste de la matinée, Akashi retourna dans sa chambre afin d'avancer sur son scénario tandis que Kuroko s'occupa de faire la vaisselle avant de retourner regarder la télévision. Son regard s'attarda pourtant sur la place délaissée par Akashi. Il mentirait en dévoilant qu'il ne ressentait aucun sentiment de solitude, regrettant de ne pas avoir été capable de saisir la main de son amant alors que celui-ci s'était assis juste à côté de lui. Kuroko fixa ensuite sa propre main, l'ouvrant et la refermant par intermittence. Cette fois-ci, il désirait vraiment réussir sa relation avec Akashi. Il voulait obtenir quelque chose de beau, où ils pourraient en récolter de bons souvenirs et se laisser glisser par le bonheur d'être ensemble.

Malheureusement, il était encore incapable de faire une chose si simple que prendre la main de son amant dans la sienne. Un soupir traversa ses lèvres et il reposa sa main contre le canapé, son regard se dirigeant vers la porte menant à la chambre d'Akashi. Son amant n'attendait qu'un signe de sa part, qu'une parole, pour pouvoir venir à lui. Cependant, Kuroko ignorait complètement quels signaux envoyer pour qu'Akashi comprenne le message dissimulé. Il avait beau y réfléchir, aucune réponse ne lui parvint et il s'en voulut pour être si ignorant à ce sujet.

Son téléphone le retira toutefois de ses songes en vibrant pour la seconde fois de la journée. Il s'agissait de sa mère qui lui donnait un horaire après qu'il l'ait informée qu'Akashi acceptait de venir. Quittant le canapé pour venir toquer à la porte du rouquin, Akashi ne tarda pas à lui ouvrir et l'interroger du regard.

« Ma mère m'a donné une heure pour le repas, vous êtes prêt ?

— Maintenant ? »

Kuroko acquiesça tout en tendant son téléphone à Akashi pour qu'il puisse lire le message envoyé par sa mère. Le temps qu'ils prennent un taxi et fassent le trajet, ils arriveraient pile à l'heure. Akashi prit alors son propre téléphone et composa le numéro des taxis, se dirigeant vers l'entrée afin de prendre son manteau et de l'enfiler tandis qu'il restait en communication avec l'agence. Tout en imitant Akashi, Kuroko mit son propre manteau avant de suivre les pas du réalisateur qui les emmenaient hors de l'appartement.

Tout en attendant que le taxi vienne les récupérer, Kuroko retrouva sa nervosité à propos de voir ses parents interagir avec Akashi qui était devenu son amant. Et si quelque chose les trahissait ? Un tas de scènes plus improbables les unes que les autres virent le jour dans son esprit, le faisant s'agiter plus que nécessaire tandis qu'Akashi le voyait regarder furtivement sur les côtés et être incapable de tenir en place. Un soupir traversa dès lors ses lèvres alors que sa main vint s'apposer contre le dos du bleuté, qui tressauta aussitôt le contact établi.

« Arrête de paniquer, Tetsuya. Ça va bien se passer. »

Sa voix suave et remplie d'assurance sembla détendre Kuroko qui hocha sa tête, inspirant et expirant longuement afin de calmer les battements endiablés de son cœur. Il se répéta les mots d'Akashi intérieurement dès qu'il se sentait de nouveau paniquer. Peu de temps après, le taxi apparut et ils montèrent à l'intérieur.

Le trajet se fit dans le plus grand des silences et même le chauffeur, qui était un parfait inconnu, sentit le malaise certain de ce jeune garçon aux cheveux bleus. Ainsi quand il les déposa à l'adresse indiquée plus tôt, ce fut avec le plus grand des plaisirs. Son véhicule de travail retrouva sa sérénité habituelle. Face à la maison de ses parents, Kuroko revit tous les passages avec Kagami se rejouer derrière ses paupières et il sentit l'air lui manquer.

Akashi n'eut toutefois pas le temps de le rassurer une nouvelle fois, ni même de produire le moindre mouvement, que la porte d'entrée s'ouvrit sur une personne qui lui était parfaitement inconnue. Ce garçon qui venait d'ouvrir gaiement la porte devait être du même âge que le bleuté et étira un large sourire en apercevant son ami d'enfance enfin arrivé à destination. Ogiwara avait entendu une voiture se garer et aurait tout parié pour qu'il s'agisse de Kuroko.

Les rejoignant alors à toute vitesse, son bras vint rapidement entourer les épaules de son ami et ainsi ramener son visage contre son torse. Son attitude fit toutefois froncer les sourcils d'Akashi, qui scruta avec méfiance cette personne qui se montrait si intime avec Kuroko.

« Tu es enfin là, merci ! Je pensais que j'allais passer Noël avec ces personnes, se réjouit par avance Ogiwara décidément aux anges.

— Ogiwara-kun, ce n'est pas gentil pour nous. » Rétorqua cependant la mère du bleuté qui sortit au même instant.

Elle se pencha ensuite respectueusement vers Akashi qui acquiesça simplement, son regard ne quittant pas cet Ogiwara qui détenait toujours Kuroko contre son torse. Le bleuté sembla remarquer son mécontentement puisqu'il chercha bien vite à s'extraire de l'emprise de son ami d'enfance et plutôt se rapprocher de lui.

« Tu ne m'avais pas prévenu qu'Ogiwara-kun serait aussi présent, confia par la suite Kuroko à l'intention de sa mère.

— Pas seulement lui, mais toute sa famille est présente aussi, lui répondit celle-ci tout en souriant.

— Mon père faisait les courses dans la supérette à côté et il y a rencontré ta mère. Comme ça faisait longtemps et que l'occasion s'y prêtait, il a été décidé qu'on fêterait Noël tous ensemble ! »

Bien que les explications d'Ogiwara éclairaient un peu plus la situation, Akashi ne cessa pas pour autant de le regarder de la tête aux pieds. Les nouveaux arrivants furent ensuite conviés à rejoindre le salon, où ils découvrirent une large table où différents plats avaient été déposés. Autour des assiettes étaient positionnés des visages que n'avaient jusqu'alors jamais vu Akashi, les parents d'Ogiwara l'accueillant cependant avec un large sourire tout en se présentant à lui. Une atmosphère paisible régnait autour de la table, l'humeur joyeuse et remplie d'entrain d'Ogiwara terminant de déstresser Kuroko qui se détendit à vue d'œil.

« Merci encore une fois de vous occuper de notre fils, Akashi-san. » Lui souffla gentiment la mère de Kuroko alors qu'elle déposait devant lui les garnitures pour accompagner le plat principal.

L'absence soudaine du sama ne manqua pas d'être perçue par Akashi. Ainsi en plus d'avoir réalisé son erreur pour avoir rejeté son fils à cause de son homosexualité, elle était aussi redescendue sur Terre à son propos, cessant de l'idéaliser. Aujourd'hui il semblait faire face à la véritable femme qu'était en réalité la mère de Kuroko. Une personne dont le sourire à la fois gêné et redevable se retrouvaient attendrissants, ne dégageant rien de mauvais. De même pour le père de famille qui riait aux plaisanteries de son vieil ami sans retenu, se tournant par la suite vers son fils pour lui rappeler à son tour quelques souvenirs.

Pour la première fois depuis qu'il avait rencontré Kuroko, il avait sous ses yeux une véritable famille qui échangeait et riait ensemble. La présence de la famille Ogiwara y était certainement pour quelque chose, leur simplicité semblant être contagieuse ; que ce soit leur fils ou ses parents, aucune animosité ne composait leur être. Akashi aurait pu se laisser bercer par cette douce ambiance, mais un sentiment de mis à l'écart ne cessa de naître dans son cœur. Bien qu'on lui posait des questions sur son travail et son train de vie avec Kuroko à ses côtés, ces deux familles se connaissaient depuis des années et partageaient des souvenirs communs dont il ignorait tout.

Kuroko avait beau être assis à sa gauche, il le sentait pourtant s'éloigner à cause de ces histoires anciennes où lui et Ogiwara étaient au collège. Une période où lui et Kuroko ne se connaissaient évidemment pas. Akashi comprit de fil en aiguille que le premier homme duquel Kuroko était tombé amoureux se trouvait justement assis à côté de lui et riait en sa compagnie.

Bien qu'il apportait la nourriture à sa bouche par intermittence, il aurait été incapable de dire ce qu'il était en train de manger ni même d'en identifier le goût. Il avait l'impression d'être une pièce rattachée au puzzle que formaient ces deux familles et ce sentiment ne lui plaisait pas outre mesure. Le fait de savoir que tôt ou tard les parents de Kuroko pourraient lui proposer de revenir à la maison lui paraissant encore plus évident que ce matin.

Un discret soupir traversa ses lèvres tandis qu'il reposa ses baguettes devant lui. Son geste attira aussitôt le regard de Kuroko qui le vit ensuite se relever, faisant taire toutes les conversations.

« Merci beaucoup pour le repas, c'était délicieux. Malheureusement j'ai encore beaucoup de travail, mentit-il afin de pouvoir s'extraire de la situation qui lui était devenu insupportable.

— Oh… Excusez-nous, c'est vrai que je ne vous avais pas prévenu à l'avance, s'excusa aussitôt la mère de Kuroko.

— Ce n'est rien. »

Se reculant afin de pouvoir sortir de table et laisser ces personnes continuer à discuter joyeusement sans sa présence, Akashi les salua une dernière fois avant d'entendre une chaise reculer à son tour. Il vit ainsi Kuroko se relever et lui proposer de le raccompagner, il n'eut d'autres choix que d'acquiescer. Ils se mirent ainsi tous les deux en route vers la sortie, ne s'échangeant pas le moindre mot avant que la porte d'entrée ne se referme derrière eux.

Déjà sur le trottoir et son téléphone dans la main afin d'appeler un taxi, Akashi ne se retourna même pas pour voir l'expression perturbée de Kuroko, qui était resté au niveau du portail de sa maison. Dans le creux de sa main droite, ses doigts resserrèrent les barres métalliques.

« Akashi-kun… Est-ce que…

— Je me demandais Tetsuya. » Le coupa-t-il rapidement.

Ses yeux hétérochromes croisèrent ensuite ceux céruléens de son amant, qui se raidit à l'entente de son prénom. La plupart du temps, lorsqu'Akashi l'utilisait c'était lors des conversations sérieuses. Un mauvais pressentiment le submergea aussitôt, ses doigts se resserrant davantage autour des barres glaciales.

« Tu ne penses pas que ce serait une bonne chose que de retourner vivre chez tes parents ? »

La suggestion d'Akashi fit s'agrandir les yeux de Kuroko, qui crut un instant avoir mal entendu. C'était pourtant lui hier qui lui avait proposé de revenir à l'appartement, une fois qu'il s'en sentirait prêt. Kuroko sentit son cœur se resserrer douloureusement et pencha sa tête vers l'avant. Il avait envie de contredire Akashi, lui dire de rester et continuer de manger avec eux, d'attraper sa main et de le ramener avec lui à l'intérieur, mais le fait d'être découvert par la fenêtre qui donnait sur la rue pétrifiait ses jambes. Il ne pouvait que serrer encore plus fort les barreaux qui composaient son portail.

Le silence qu'avait instauré Akashi suite à sa question ne laissa pas non plus imperturbable le rouquin. Il était conscient que ses paroles ne devaient pas faire plaisir à Kuroko. Seulement, au lieu de voir le bleuté hésiter une fois que ses parents lui auront fait la suggestion, qui allait sûrement arriver, il préférait prendre les devants. Et puis le fait que Kuroko retourne vivre dans le domicile familial n'allait pas faire qu'ils ne se verraient plus, n'est-ce pas ? Certes, ils passeraient beaucoup moins de temps ensemble, mais ils auraient toujours la possibilité de se retrouver.

C'était la bonne décision à prendre.

« Je ne dis pas que nous ne pourrons pas nous revoir, Tetsuya. Tu as mon numéro et tu peux toujours passer de temps en temps chez moi. » Précisa-t-il face au mutisme du plus jeune.

Et puis de toute façon, cette situation n'était pas faite pour durer sur le long terme. Akashi se souvenait avoir hébergé un lycéen qui était en froid avec ses parents, en échange que ce dernier l'aide pour la création de son prochain film. Bien que des sentiments aient vu le jour et qu'à ce jour il s'était attaché à Kuroko, un jour ou l'autre cette situation se serait présentée à eux. Avec ou sans l'intervention de son père. Masaomi n'avait fait qu'accélérer la machine.

« Tetsuya ? L'appela-t-il puisque le garçon était resté silencieux.

— Je ne veux pas. »

Écarquillant légèrement ses yeux après la réponse de son amant, Akashi entrouvrit ses lèvres pour répondre quelque chose. Seulement, Kuroko ne lui en laissa pas le temps et releva son regard pour le plonger dans le sien. Akashi put ainsi y découvrir une flamme déterminée qui faisait presque luire ce regard normalement si inexpressif.

« Si je ne suis pas à l'appartement, Akashi-kun va encore s'enfermer dans son travail et négliger sa santé.

— Tu peux toujours passer chez moi en sortant du lycée, si ce n'est que ça, soupira-t-il.

— Je me suis habitué à vous voir tout le temps. Et votre appartement est plus proche de mon lycée que ma maison. »

Les raisons que citait Kuroko les unes après les autres, continuant de tourner autour du pot sans réellement dire l'essentiel, tranchaient radicalement avec le tempérament habituellement si direct du bleuté. Un sourire se glissa sur le coin des lèvres d'Akashi, qui décida pourtant de ne pas changer ses positions.

« Rien n'empêche que de temps à autre, tu viennes dormir chez moi. Profite de ma proposition pour retrouver tes parents.

— Quel est le problème, Akashi-kun ? Pourquoi partir alors que le repas n'est même pas terminé et me dire si brusquement de retourner chez mes parents… Est-ce que j'ai fait quelque chose qui vous a déplu ?

— Ce n'est pas ça, le contredit-il en maugréant.

— Alors c'est Ogiwara-kun ? Il a toujours été du genre tactile, mais mes sentiments pour lui n'existent plus depuis longtemps.

— Tu penses sérieusement que je peux être jaloux d'un simplet pareil ? »

Au fur et à mesure que la conversation s'envenimait, son agacement était perceptible dans le ton de sa voix. Akashi jura même un instant tandis que Kuroko se rapprochait de lui, son regard ne quittant pas le visage qui lui faisait face. Il ne désirait aucunement quitter l'appartement du rouquin, préférant continuer de se réveiller et déjeuner à ses côtés. Bien qu'il ne comprenne pas tout à fait les troubles qui semblaient agiter Akashi, Kuroko comptait bien les écarter d'une façon ou d'une autre.

Sa main vint attraper celle du réalisateur, qui fronça ses sourcils en voyant le plus jeune agir. Le rouquin se laissa malgré tout faire, se demandant ce que lui réservait encore Kuroko.

« C'est vous qui me plaisez, Akashi-kun. Cela fait un moment que mes yeux suivent votre silhouette, alors faites-moi confiance. »

Le soudain élan de courage dont était pris Kuroko décondensa Akashi, dont les mots utilisés par l'adolescent lui faisait plus d'effet qu'il ne l'aurait imaginé. Son sang venait de faire un tour complet à travers son corps à une telle vitesse qu'une bouffée de chaleur le saisit, et bien que ses joues ne se mirent pas à rougir, ce fut son regard qui se détourna bien vite de celui insistant de Kuroko.

Pourquoi il avait l'impression de faire une crise de jalousie, tout à coup ?

« Puisque je te dis que ce Ogiwara n'a rien à voir, rappela-t-il.

— Alors il n'y a aucun problème. Et par rapport à mes parents, ils se comportent ainsi surtout parce qu'ils accueillent de vieux amis. Alors du moment que vous n'êtes pas lassé de moi j'aimerais rester chez vous.

— Sérieusement… Dire que plus tôt tu tournais autour du pot pour dire que tu voulais rester avec moi.

— Comme Akashi-kun continuait à s'entêter, j'ai décidé de mettre ma gêne de côté. »

Un sourire taquin vint couvrir les lèvres de Kuroko, amusant Akashi qui ne trouva rien de constructif à répondre. Il préféra plutôt se taire et regarder par-dessus l'épaule de Kuroko la fenêtre qui les séparait du reste de la famille du bleuté et celle d'Ogiwara. Ses yeux se plissèrent lorsqu'il discerna la silhouette du châtain qui se retourna aussitôt lorsque son regard croisa celui d'Akashi.

Retirant alors sa main de celle de Kuroko, Akashi en profita pour se reculer de quelques pas.

« Je vais tout de même rentrer à l'appartement, annonça-t-il.

— Est-ce que je pourrais venir vous rejoindre à la fin du repas ? Demanda toutefois Kuroko.

— Tu me poses vraiment la question après le cirque que tu m'as fait ? » Répondit-il, légèrement amusé.

Kuroko s'excusa brièvement avant d'attendre aux côtés du rouquin que le taxi vienne le récupérer, puis après avoir agité sa main jusqu'à ce que le véhicule disparaisse, il rentra chez ses parents. Il soupira brièvement dans l'entrée avant de rejoindre le salon, satisfait d'avoir arrêté ce début de querelle avec son amant. Kuroko n'avait pas besoin de réfléchir sur l'endroit où il préférait vivre entre chez ses parents et Akashi ; le choix était rapide sans y passer des heures de réflexion. Il épargnerait ainsi à son cerveau un problème supplémentaire. La situation s'était peut-être améliorée, mais ses parents étaient toujours contre ses orientations sexuelles et il valait donc mieux pour l'instant voir ses parents par intermittence, afin de laisser au temps d'apaiser les tensions. De la sorte, Kuroko verrait ses parents quand ils en auraient envie et c'était pour le mieux.

Comme aujourd'hui où tout se passait joyeusement.

A la fin du repas, tandis que les adultes continuaient de discuter du travail, Kuroko et Ogiwara montèrent dans la chambre du bleuté. Son ami prit un malin plaisir à découvrir la petite pièce, ne tenant visiblement pas en place et cette attitude fit étirer un sourire sur les lèvres de Kuroko. Malgré toutes ces années passées loin l'un de l'autre, certains traits de la personnalité d'Ogiwara n'avaient pas changé et il était certain que dans le fond, son homologue était resté le même enfant que dans ses souvenirs.

Puis, terminant son expertise, Ogiwara vint s'asseoir sur un coin du lit où se trouvait déjà Kuroko. Ses yeux traînèrent encore sur certains objets tandis que ses pieds se balançaient dans le vide, ses mains positionnées en arrière lui donnèrent l'air décontracté. Pourtant, la question qui franchit ses lèvres faillit faire un arrêt cardiaque au bleuté.

« Alors comme ça, Akashi-san est ton copain ? »

Son expression devait valoir le détour puisqu'Ogiwara riva un index dans sa direction, avant de rire avec légèreté. Il se reprit toutefois rapidement après que Kuroko ait demandé des explications, essayant vainement de mentir en jetant de rapides coups d'œil vers sa porte close, espérant du fond de son cœur que personne n'écoute.

« Tu mettais du temps à revenir, alors je me suis glissé derrière la fenêtre pour vous espionner. Tu lui tenais la main donc votre relation est bien comme ça, non ?

— Akashi-kun se sentait mal à l'aise et c'est pour ça qu'il est parti, je pensais essayer de le faire revenir dans le salon de la sorte. Je me suis juste montré insistant, continua de démentir Kuroko.

— Oh… C'est vraiment que ça ? Insista Ogiwara en penchant sa tête sur le côté, les sourcils relevés.

— Oui. »

Les lèvres du châtain s'étirèrent cette fois-ci en une moue peu convaincue, mais il eut tout de même le respect de ne pas poser d'autres questions à ce sujet. Kuroko ne semblait pas à l'aise et ce n'était pas son but premier. Alors son visage fut une nouvelle fois recouvert par un large sourire, ses jambes recommençant à battre l'air alors qu'il relevait ses yeux vers le plafond de la chambre. Ils changèrent rapidement de sujet et avant qu'ils ne s'en rendent compte, les parents d'Ogiwara vinrent chercher leur fils afin de pouvoir rentrer.

Agitant gaiement sa main tandis qu'il quittait le lit de Kuroko, lui promettant de le revoir au plus vite, il disparut dans le couloir.

Kuroko descendit ensuite les marches qui les séparaient de ses parents, les retrouvant sirotant un thé dans la cuisine. Il les salua avant de les quitter et partit pour rejoindre l'appartement d'Akashi, un sourire fleurit sur le coin de ses lèvres en imaginant le rouquin en train d'attendre son retour.

En moins de temps que d'ordinaire, Kuroko se retrouva à faire face à l'immense bâtiment qui comportait l'appartement du réalisateur et dorénavant petit-ami. Quelques minutes plus tard, il se retrouva à faire face à la porte le séparant encore d'Akashi et décida de toquer contre celle-ci. Il eut à peine le temps de penser à quelque chose qu'Akashi se présenta sous ses yeux, les sourcils froncés et lui demandant pourquoi il avait pris la peine de toquer.

« Je voulais faire une surprise à Akashi-kun, révéla-t-il tout en restant encore sur le seuil de l'entrée.

— Une surprise ?

— Oui. Je suis certain qu'Akashi-kun pensait encore que je ne reviendrais pas. »

Se décalant sur le côté pour laisser entrer le bleuté, Akashi ne prit même pas le temps de répondre quoi que ce soit. Il n'essayerait même pas de nier puisque Kuroko n'avait absolument pas tort. Ainsi pendant que Kuroko se déchaussait et replaçait son manteau à sa place, il se retourna vers son amant qui n'avait pas quitté l'entrée.

« Vous pensiez vraiment que je ne reviendrais pas ? Demanda-t-il cette fois-ci sérieusement.

— Tu as l'opportunité de renouer avec tes parents et de reformer une véritable famille. C'est important. »

Kuroko pouvait comprendre le point de vue d'Akashi et reconnaître qu'il n'avait pas tort, seulement ses paroles cachaient un autre sens. C'était comme si pour sa part, cette chance ne lui était plus accordée. Kuroko savait que les relations d'Akashi avec son père n'étaient pas au beau fixe, et il réalisa tout d'un coup que le rouquin ne lui avait jamais parlé de sa mère. Son regard suivit ensuite la trajectoire qu'entreprit le réalisateur pour rejoindre le canapé et poursuivre sa lecture.

Ne désirant pas se montrer indiscret, Kuroko décida alors de ne poser aucune question. Il partit donc plutôt s'asseoir aux côtés de son amant et sortit son téléphone afin de répondre au message qu'Ogiwara venait de lui envoyer.

« En tout cas, j'ai été surpris. Je ne pensais pas que tu avais pardonné à ton ami d'enfance. »

L'aveu soudain d'Akashi lui fit froncer les sourcils. Kuroko se remémora alors la fois où il avait raconté son histoire à Akashi à propos d'Ogiwara et de son attitude par le passé, mais un sourire s'étira sur le coin de ses lèvres assez rapidement.

« Nous nous sommes croisé un jour par hasard et il s'est excusé. Je pense que ça ne sert à rien d'en vouloir indéfiniment à une personne si celle-ci essaie de renouer le dialogue avec de bonnes intentions.

— Tu penses vraiment que les personnes changent avec le temps ?

— Je ne dirais pas qu'elles changent… Mais je pense que nous apprenons chacun de nos erreurs de notre côté. La question est plutôt de savoir si nous voulons les réparer ou non. »

Akashi détourna son attention de Kuroko mais il ne repartit toutefois pas lire son livre. Être blessé par une autre personne, et laisser au temps de prodiguer ses soins, se trouvait souvent être le seul remède pour les blessures intérieures. Ces mêmes blessures invisibles à l'œil nu mais qui étaient pourtant bel et bien là, suintant de pus et ne pouvant se guérir avec des antibiotiques. Aucun médecin ne pouvait soigner son œil jaune.

Un soupir traversa ses lèvres et il finit par fermer son livre avant de se redresser. Il rejoignit sa chambre mais n'y resta guère longtemps, juste le temps pour récupérer une enveloppe et se rasseoir aux côtés de Kuroko. Ce dernier remarqua le papier qu'il détenait entre ses mains et se trouva visiblement curieux à ce sujet. Akashi décida alors de ne pas faire perdurer le mystère plus longtemps et l'agita un instant sous son nez.

« Atsushi me l'a donnée la dernière fois que je suis passé à sa boutique. Une lettre de mon ex-petite-amie qui m'est adressée. »

Kuroko agrandit ses yeux, mais aucun son ne sortit de sa bouche entrouverte.

« Je ne comptais pas l'ouvrir, mais si tu as pardonné à ton ami d'enfance, peut-être que je pourrais lui pardonner selon le contenu de sa lettre ? »

Un sourire moqueur s'étira contre ses lèvres et une lueur colérique enflamma ses yeux hétérochromes. De toute évidence, il n'en pensait pas un seul mot.

Le choc passé, Kuroko regarda avec sérieux son amant qui fusillait du regard le bout de papier. Il sentit son cœur se serrer, non par jalousie, mais car la haine qu'éprouvait Akashi envers cette femme l'attristait. Il n'était pas au courant de toute l'histoire et ne prétendrait jamais l'être, il n'avait pas vécu ce qu'avait pu traverser Akashi à cette époque, mais cette haine n'apportera rien de bon.

Ainsi, sans même demander quoi que ce soit, il se saisit de l'enveloppe et l'apporta loin d'Akashi tout en se reculant sur le canapé. Les yeux d'Akashi remplis de colère se tournèrent alors dans sa direction et il réprima un frisson.

« Je ne veux pas que vous lisiez sa lettre avec cet état d'esprit, Akashi-kun.

— Et pourquoi donc ? Gronda celui-ci.

— Vous êtes encore trop remonté contre elle pour prendre au sérieux ce qu'elle aura à vous dire. Si j'ai pu pardonner à Ogiwara-kun, c'est que je lui ai laissé le temps de s'exprimer et de me faire part de son point de vue. J'ai donc appris qu'il avait lui-même souffert de cette situation et qu'à sa façon, il s'était protégé. Ce n'était jamais contre moi. Alors que vous, si vous lisez cette lettre maintenant, ses mots ne vous atteindront pas. »

Le visage sérieux de Kuroko permit à Akashi de comprendre que le bleuté ne décamperait pas de ses positions. Un soupir irrité s'échappa alors de ses lèvres et il partit regarder ailleurs un instant. Il était conscient que Kuroko avait raison, après tout il n'avait pas touché cette lettre depuis le jour où Murasakibara la lui avait transmise.

La colère qui l'avait alors enveloppé commença doucement à se dissiper et il reporta son attention sur Kuroko qui n'avait pas bougé. Il vit cependant le bleuté se détendre, sûrement avait-il vu que la situation allait redevenir plus légère.

« Tu sais que je ne suis pas comme toi Tetsuya. Je ne pardonne pas aussi facilement.

— Je ne vous demande pas de lui pardonner après avoir lu sa lettre, Akashi-kun. Je veux juste que vous la lisiez avec sérieux et avec ouverture d'esprit. Elle a peut-être compris ses torts et reconnu ses erreurs. Peut-être que vous apprendrez aussi pourquoi elle s'est comportée de la sorte. C'est souvent plus facile de parler franchement de quelque chose avec du recul.

— Pas pour certaines personnes. »

Akashi ferma ses yeux après avoir murmuré ces paroles. Il n'était pas ce genre de personne à confier ses sentiments lorsque quelque chose l'atteignait personnellement, sur le plan émotionnel. Son père lui avait appris à tout garder en lui afin de ne pas faire apparaître ses faiblesses et donner le pouvoir à un autre. C'était donc une difficulté pour lui de discuter de ses sentiments.

Puis, il sentit la présence de Kuroko se rapprocher de lui. Il eut à peine le temps de rouvrir ses yeux qu'il sentit des lèvres se déposer contre sa joue. La surprise lui fit cligner plusieurs fois des yeux tandis que Kuroko rougissait tout en détournant le regard. Sur son visage s'étendit alors un sourire tremblant, qui se transforma rapidement en un léger ricanement qui fit s'enflammer davantage le visage du bleuté.

« Tu as essayé de me réconforter en m'embrassant sur la joue ? Se moqua-t-il.

— Oubliez ça. »

Kuroko se redressa brusquement pour aller s'enfermer dans sa chambre, trop honteux pour rester plus longtemps en présence du rouquin. Il ne dira clairement pas que son intention première était d'embrasser son amant sur la bouche mais qu'il s'en était avéré incapable. Son comportement eut au moins le mérite de changer les idées à Akashi, puisqu'il entendit encore son rire étouffé malgré qu'il ait fermé la porte derrière lui.

De nouveau seul, Akashi finit par porter ses doigts contre sa joue et sourit. Il savait que c'était l'intention qui comptait par-dessus tout, mais la timidité de Kuroko allait vraiment mettre ses nerfs à rude épreuve. Il balaya rapidement la pièce du regard avant de retomber sur l'enveloppe que Kuroko avait laissé à sa précédente place. Doucement, Akashi la reprit en main et l'observa avec la plus grande attention. Toute trace de gaieté disparut de son visage redevenu cette fois-ci indéchiffrable.

Peut-être que Kuroko avait raison et que cette lettre contenait les excuses de son ex-petite amie, ou encore la reconnaissance de ses erreurs. Peut-être même lui donnait-elle sa propre version de leur histoire et pourquoi elle avait agi de cette façon. Cependant, comment allait-il réagir après avoir lu le contenu de ce que cette femme lui aura écrit ? Akashi ne savait pas s'il serait encore plus énervé ou si sa rancœur à son égard ne se développera pas davantage.

Bien sûr sa relation avec son ex-petite-amie n'avait pas été entièrement désastreuse, comme n'importe quel autre couple ils avaient vécu de bons moments. Pendant un instant, Akashi observa d'un œil nouveau son appartement. Il revit ainsi la silhouette de Nijiko qui se déplaçait de pièce en pièce, souriante, comme si son fantôme avait décidé aujourd'hui de venir le hanter et lui rappeler ces instants complices qu'ils avaient pu échanger. Akashi put ainsi se rappeler des sourires de cette femme, qui avaient toujours été discrets, à peine perceptibles, mais qui avaient pourtant bien existé. Elle n'était simplement pas du genre extravagante, elle était même plutôt réservée.

Il tourna ensuite son visage sur le côté et la vit subitement à ses côtés. Elle était en train de lire un livre et capta tout à coup son attention, lui étirant un sourire mutin avant de fermer son ouvrage et se pencher jusqu'à lui pour venir l'embrasser. Seulement, à peine son image se rapprocha de ses lèvres que le souvenir d'elle disparut tel un écran de fumée. Malgré tous ses efforts pour y parvenir, ainsi que toute sa colère et son amertume à son encontre, Akashi devait une bonne fois pour toute le reconnaître : il n'était jamais parvenu à l'oublier. Leur relation s'était mal terminée, mais il ne pouvait renier tous les bons moments passés ensemble, dans cet appartement où il goûtait pour la première fois à l'indépendance mais aussi à la cohabitation avec sa petite-amie.

Ses yeux se reposèrent alors sur l'enveloppe restée entre ses mains.

Il décida finalement de s'asseoir plus confortablement avant d'ouvrir la lettre pour en lire son contenu.