Bonjour tout le monde, comment allez-vous ?

Je m'excuse profondément pour ce retard pris, je n'ai pas vraiment d'excuses hormis le souci du temps. Avec ce chapitre, on s'approche petit à petit de la fin de cette fiction. Merci à vous de continuer à suivre les aventures de Kuroko et d'Akashi à travers cette fanfiction, de laisser des commentaires ou de la mettre en favori/follow. Vous êtes géniaux !

Merci à Kama-chan59 pour sa correction ! N'hésitez pas à aller faire un petit tour sur son profil, elle écrit aussi de torrides AkaKuro !

Réponses aux reviews :

Yarney Liag : Ton commentaire m'a fait rire XD Mais oui, c'est l'idée que j'avais en tête en clôturant le chapitre précédent. Merci pour ton commentaire et je te souhaite une bonne lecture !

Ryoko : Bon retour parmi nous ! J'espère que tu as apprécié ces derniers chapitres :D Et oui, désolée mais KiKasa 3 Ce sera peut-être pour une autre fois le AoKise ;) Merci pour ton commentaire et je te souhaite une bonne lecture!

amelayy : Hey ça faisait longtemps ! Merci d'être toujours là ! Mais ne t'inquiète pas pour ce pauvre Kise, les derniers nuages s'envoleront ailleurs après ce chapitre. Je te laisse découvrir cela tranquillement. Et oui, Akashi et Kuroko sont parfaits à bien des niveaux ! Qui peut leur résister, nan mais vraiment haha ? Merci pour ton commentaire et je te souhaite une bonne lecture !

Absolute sweet : Pour la suite des malheurs de Kise, je te laisse le découvrir dans ce chapitre qui amène la clôture de cette intrigue autour d'Imayoshi ;) Mais oui, vive le KiKasa 3 3 Ta vision de maman Kuroko et Papa Akashi m'a fait sourire. En l'écrivant, je ne l'avais pas vu comme ça, mais tu as raison xD Les parents qui viennent chercher leur gosse qui a encore merdé x) Pour ce qui est de Masaomi, tu verras par toi-même incessamment sous peu ;) Pour la détérioration de l'oeil d'Akashi, Akashi l'a vaguement dit à Kuroko au chapitre 22, à l'Onsen comme quoi il était incapable de conduire et qu'il ne prenait pas le taxi par plaisir, que ses yeux n'étaient pas de naissance et que Nijimura avait des photos de leurs enfances pouvant le prouver. Mais il n'a pas explicitement dit la cause à Kuroko (hormis l'ultimatum de son père et la cause de sa rupture, pas de l'accident lui-même). Pour cela, seuls Midorima, Masaomi, l'ex d'Aka et Nijimura sont au courant de A à Z. Si tu as d'autres questions hésite pas à me MP ! Merci beaucoup pour ton commentaire et je te souhaite une bonne lecture !

ellie27 : Et oui, ce n'est pas la fin pour Kasamatsu ! Je te laisse découvrir dans ce chapitre si Imayoshi finit ou pas en prison :D Merci pour ton commentaire et je te souhaite une bonne lecture !

Laure-067 : Pour répondre à tes questions, je te laisse découvrir les réponses à l'intérieur de ce chapitre ;) Et oui, comme Imayoshi l'a senti, le père d'Aomine n'est pas blanc comme neige ~ Pour ce qui est du KiKasa, tu seras servie dans ce chapitre ! Merci beaucoup pour tes commentaires et je te souhaite une bonne lecture !

Encore une fois, je vous remercie tous(tes) pour continuer à suivre cette fiction et la faire vivre ! Vos commentaires sont des cookies dont je me régale et qui me donne la force nécessaire pour me mettre un coup de pieds au cul quand j'abuse trop niveau timing...

N'hésitez pas à commenter et je vous souhaite à tous et à toutes une bonne lecture !


Le Papillon

Scène 40

Dis-toi d'abord qui tu veux être, puis fais-en conséquence ce que tu dois faire.

Epictète.


Âgé de dix-sept ans, Wakamatsu était déjà connu par les multiples commissariats pour revente de produits stupéfiants, bagarres à l'arme blanche et alcoolémie sur la voie publique. Ne possédant pas ce que les autres appelaient un foyer, un endroit où rentrer et se sentir en sécurité, il avait trouvé refuge auprès des délinquants qui lui avaient appris comment survivre dans cette partie sombre de la société. Rencontrer Imayoshi n'avait pas été difficile, n'étant qu'une suite d'éléments de cause à effet qui lui avait fait croiser son chemin à maintes reprises.

À l'intérieur de la salle d'interrogatoire, le policier frappa sèchement contre la table. Il leva simplement un sourcil, loin d'être intimidé par cet élan de force ayant pour seul objectif de le terroriser et de lui délier la langue. Dans le monde de la nuit, il voyait et entendait beaucoup de choses. Fiers de leurs manigances, les délinquants vantaient leurs prises et leurs entourloupes au bout de quelques bières. À cause de ces choses qu'il savait, son corps était parsemé de cicatrices créées à l'arme blanche, de brûlures de cigarettes et d'autres méthodes pour lui faire cracher des informations. La police n'était qu'une plaisanterie à côté de ces personnes qui ne lésinaient pas sur les moyens pour obtenir ce qu'elles désiraient.

Wakamatsu n'avait jamais eu de rêves ni d'attente particuliers, mais il comptait tout de même se voir vieillir et aller jusqu'au bout de ce chemin semé d'embûches appelé la vie. Et avec ses deux jambes, si possible.

Ainsi, pendant que le policier vociférait qu'il serait plus intelligent pour lui de coopérer, Wakamatsu ferma les yeux et attendit simplement que le temps défile. Cet homme s'épuiserait bien avant lui.

« Je vais prendre la relève. »

La première chose que remarqua Wakamatsu sur le chef de la police, ce fut sa voix calme, mais puissante. Cette personne n'avait pas besoin d'élever le ton pour se faire entendre et respecter. La prestance qui se dégageait de sa silhouette robuste le fit déglutir. Ce n'était pas forcément les mots hurlés qui se trouvaient être les plus terrifiants, mais parfois ceux simplement chuchotés, prononcés d'une voix calme et posée. Une colère froide, violente.

Pendant de longues minutes, Wakamatsu se souvint qu'aucune parole n'avait été échangée entre lui et cet homme. Le père d'Aomine s'était simplement assis en face de lui, lui avait proposé de lui resservir un verre d'eau, avant de se taire et de s'observer mutuellement. Ils savaient tous les deux pourquoi ils étaient ici. L'un recherchait son fils et l'autre avait des informations à ce sujet. Pourtant, au lieu de l'attraper par le col, son interlocuteur resta calme, mais surtout silencieux. Un silence qui, au fur et à mesure, s'étalait et grandissait, le faisant gesticuler sur sa chaise. Wakamatsu pensa à l'expression « le calme avant la tempête » et définit ainsi son vis-à-vis par celle-ci. Si cet homme fulminait intérieurement, ou se rongeait les ongles, il n'en montrait absolument rien.

« N'as-tu jamais songé à la perspective d'un changement ? Si la vie que tu mènes te satisfait, alors tu peux t'en aller, nous n'avons rien contre toi. Mais si un jour, tu désires te balader dans la rue sans avoir à surveiller tes arrières, demande-toi ce que tu veux faire de ta vie. »

Habitué à ce milieu perfide où rien d'autre ne résultait que la violence et des coups bas, Wakamatsu n'avait jamais songé à changer de vie. Étant persuadé que, de toute façon, son passif le rattraperait toujours et le ramènerait dans l'obscurité. En observant cet homme, il ouvrit les yeux sur un nouvel aspect du monde.

Il était fatigué de se cacher.

-x-x-x-

« Maintenant, mon petit Kise, il n'y a plus d'endroits où tu peux te réfugier. »

Un rire guttural fit gigoter les épaules d'Imayoshi, les mains glissées dans les poches de son pantalon. Sa joue le démangeait à cause du coup qu'il avait reçu précédemment, en essayant de dépasser l'un des sous-fifres. Ce dernier l'avait retenu en agrippant son épaule, avant de le cogner. Désormais, ils se trouvaient dans une impasse. Imayoshi en bouchait la sortie, tandis que ses hommes les entouraient, le retenant par ses habits et lui administrant des coups aux moindres de ses mouvements ou paroles déplacés. Ce qui expliquait sa lèvre fendue et les égratignures au niveau de ses mains, alors qu'il avait essayé de contrer des coups.

« Si ce soir je n'apprends rien sur ce que je t'ai demandé, tu peux dire adieu à ta carrière. Après tout, qu'est-ce qu'un mannequin et un acteur sans son joli minois ? »

Kise écarquilla ses yeux en voyant Imayoshi sortir un petit canif argenté, où les rayons de la lune vinrent se répercuter et ne lui faire voir que cela. Les battements de son cœur s'accélèrent et il n'entendit plus que ces derniers, un bourdonnement qui lui fit remonter de la bile. Il allait mourir. Cette phrase ne cessait de repasser dans son esprit, de plus en plus fort, au fur et à mesure qu'Imayoshi se rapprochait. Un sursaut le saisit lorsque la lame froide vint tapoter contre sa joue, les yeux exorbités et rivés sur ce morceau tranchant si près de lui.

« C'est amusant de voir que ce qui perd à chaque fois les célébrités, c'est leur propre avidité. Vous ne trouvez pas, les garçons ? »

Des rires secs et moqueurs entourèrent Kise, qui ne les entendit absolument pas. Son cœur était prêt à s'arrêter à tout instant, ne continuant à battre uniquement dans l'espoir qu'un miracle ne survienne et ne le délivre de cette situation. Des larmes s'étaient depuis longtemps formées au coin de ses yeux, retenues jusqu'à présent par une force inconnue. Il savait que, de toute façon, il ne parviendrait pas à émouvoir ce démon avec des lamentations.

Imayoshi replongea son regard sur ce petit blond, appuyant un peu plus la lame contre sa peau délicate. Il ne suffirait que d'un coup vif pour entailler et faire perler le liquide si précieux. Sa main en tremblait d'excitation.

« Dis-nous tout ce que tu as appris et tu n'entendras plus parler de moi, je te le promets. »

Kise tremblait de la tête aux pieds. Sa bouche balbutia quelques mots incompréhensibles, qui ne semblèrent pas plaire à son interlocuteur puisqu'il fit glisser la lame de sa joue jusqu'à son menton, avant de remonter lentement. Un son suraigu lui échappa, faisant ricaner quelques hommes autour de lui. Il ne voulait pas parler et vendre le père d'Aomine, ni trahir davantage le basané. Cette famille ne méritait pas cela et, à cause de lui, tant de mauvaises choses s'étaient déjà produites. Kasamatsu était à l'hôpital et avait failli y passer. De plus, Kise savait parfaitement que jamais Imayoshi ne disparaîtrait complètement de son existence, à présent. Ce serait bien trop facile.

Pourtant, il se souvint des propos d'Aomine, ce jour-là. De la férocité de ses paroles, de la haine qui s'en écoulait et des reproches explicites.

« Si tu faisais bien ton travail, Imayoshi serait déjà derrière les barreaux et on aurait pu éviter l'épisode kidnapping. »

Il n'avait pas réussi à en savoir davantage, mais de toute évidence, c'était le type d'informations que désirait obtenir Imayoshi. Avec cette révélation, il aurait l'ascendant sur le père d'Aomine et donc, le chef de la police. Les mots lui chatouillaient les lèvres, n'attendaient que sa permission pour s'exprimer et le crier à gorge déployée, mais Kise s'était fait une promesse. Il sortirait de tout ceci dignement. Akashi avait raison, il devait provoquer le changement et reprendre les rênes de sa vie.

Il était fatigué de se cacher, de dépendre des autres pour avancer et de les faire souffrir par sa faute.

« Imayoshi-sama, nous avons un problème ! »

Un homme surgit de la ruelle principale pour s'engouffrer à leur hauteur, faisant se retourner l'intéressé pour voir un de ses hommes se tenir les côtes et avoir la respiration bruyante. De toute évidence, il s'était fait rouer de coups. Ses yeux plissés regardèrent par-dessus son épaule pour pouvoir distinguer la silhouette qui se dessinait derrière lui, une main posée contre sa nuque, roulant son épaule endolorie par les coups reçus.

« C'est gentil de te joindre à nous, Wakamatsu. Que me vaut ce plaisir, depuis tant d'années ? »

En apercevant l'homme de main du père d'Aomine, Kise gigota pour se défaire de l'emprise de ces hommes, avant de recevoir un énième coup dans son abdomen. Le sang lui monta à nouveau en bouche et il se recroquevilla.

« Tu devrais lâcher l'affaire avec ce gamin, Imayoshi. Il ne t'apportera rien, conseilla Wakamatsu, après les avoir rejoints.

— Dans ce cas-là, ça ne te dérangera pas de me laisser finir ? »

Sans prêter davantage d'importance à leur nouvel invité, Imayoshi refit face à Kise et jeta un coup d'œil à l'un de ses sous-fifres qui attrapa la tignasse blonde pour le forcer à se redresser. Un cri de douleur remplit l'impasse, étouffé par la circulation et l'animation des bars environnants.

« La police est en route, je les ai appelés après vous avoir trouvés. Des flics en civils devraient se ramener dans quelques minutes, alors si tu veux leur échapper, c'est maintenant. »

Kise fixa Wakamatsu en se demandant à quoi il jouait. Ne devait-il pas justement être du côté de la police ? Pourquoi il lui donnait ce genre d'informations ? Cependant, les gestes d'Imayoshi s'arrêtèrent, semblant peser le pour et le contre, avant de refermer le canif et de le ranger dans sa poche. Il referma les yeux et offrit à Kise un sourire froid, terrifiant. Même la pire des insultes ou menaces n'aurai pas été plus forte. Tout n'était pas encore terminé, mais pour l'instant, il était temps de battre en retraite.

Un souffle de soulagement traversa Kise, qui se pensa sorti d'affaires pour ce soir, avant qu'un dernier coup n'atterrisse entre ses côtes et ne lui fasse voir des étoiles. Avant de perdre connaissance, il n'entendit que le bruit de son corps s'affaler piteusement contre le sol et les insultes de Wakamatsu.

Ce ne fut que bien plus tard qu'il rouvrit les yeux dans une chambre d'hôpital, sa famille à son chevet. Ses sœurs aînées pleurèrent en le voyant se réveiller, alors que sa mère partit chercher un médecin. Il voulut parler, demander la suite des événements, mais son corps lui fit affreusement mal et sa tête hurlait de douleur. Le temps que les médicaments ne fassent effet et qu'il ne se réveille de son second sommeil, sa famille avait été remplacée par le père d'Aomine.

« Comment vas-tu ? Lui demanda-t-il, assis à côté de son lit.

— À votre avis ? »

Il avait mal. Rien que respirer lui demandait des efforts, son souffle le brûlait et chaque mot était pénible.

« Wakamatsu est parvenu à mettre la main sur certains des hommes d'Imayoshi. Nous passerons des contrats avec certains d'entre eux afin d'obtenir des informations.

— Et Imayoshi ?

— Comme à son habitude, il a réussi à nous échapper. Mais je ne doute pas qu'on finira par mettre la main dessus, même si nous devons démanteler une à une toutes ses planques.

— Alors pourquoi vous êtes ici ? »

Kise tourna son visage pour porter son attention sur l'extérieur. Le soleil était déjà haut dans le ciel, mais sa situation ne changeait pas de celle d'hier. Un autre jour, Imayoshi viendra le retrouver et peut-être que cette fois-ci, il ne se réveillerait pas sur un lit d'hôpital. Mais plus que ça, Imayoshi pourrait continuer à s'en prendre à ses proches.

« Je sais ce qui t'inquiète et je compte m'en occuper. Nous allons acculer cet homme, le pousser dans ses retranchements et le pousser à commettre une erreur. Il ne pourra pas se cacher et te harceler en même temps, crois-moi. »

À demi-convaincu, Kise se tut. Le père d'Aomine se redressa alors, s'excusa pour son état, avant de lui souhaiter un bon rétablissement et se retirer. La porte eut à peine le temps de se refermer qu'elle se rouvrit avec fracas, le faisant sursauter, avant de plonger son regard dans celui azur de Kasamatsu. Le bras en écharpe ne l'empêcha pas de l'attraper par le col de sa chemise, de le secouer fortement tout en l'insultant avec une voix tremblante.

« Je ne t'avais pas dit que je te verrai, aujourd'hui ? »

Sa plaisanterie se retourna contre lui, car son rire le poussa à tousser et étirer une grimace de douleur. Kasamatsu le relâcha aussitôt, sachant ce que ça faisait et la douleur ressentie, et s'en voulut de son comportement précédent. Il se laissa alors tomber sur la chaise, le regard en biais et le feu aux joues.

« Hey. »

L'appel émis par Kise le fit le regarder diriger sa main dans sa direction, semblant demander quelque chose. De sorte que le brun resta un instant sans rien faire, ne comprenant pas le message implicite. Cela amusa le mannequin qui se pencha doucement, afin de faire le moins de mouvements possible. Il attrapa la main de Kasamatsu et la serra dans la sienne, se replaçant correctement dans son lit avant de fermer les yeux et de soupirer d'aise.

Si Imayoshi devait réapparaître dans sa vie, un jour ou l'autre, et qu'il devait y passer, au moins il désirait profiter de ces instants au maximum. Son sourire s'étendit davantage en imaginant les rougeurs de Kasamatsu qu'il sentait gigoter à ses côtés, gêné. Il n'était pas habitué à ce Kise, entreprenant et tactile. Encore plus lorsque ses souvenirs lui montrèrent leurs baisers de la veille.

Quelques jours plus tard, Akashi se présenta dans sa chambre d'hôpital, sans Kuroko. À l'entrée du réalisateur et à son expression, Kasamatsu sortit de la chambre et partit acheter quelques friandises au distributeur. Le rouquin prit ensuite place sur la chaise à côté du lit, observant d'un œil critique la silhouette allongée du blond, avant que celui-ci ne le prévienne que tout allait beaucoup mieux et que l'hôpital se formalisait beaucoup trop.

« Ryōta, que penses-tu de reprendre tes études ?

— Vous avez rencontré ma manager, Akashicchi ? »

Le rire sans joie de l'adolescent lui fit comprendre qu'il était déjà au courant. Un à un, les derniers contrats que Kise avaient obtenus, mannequinat et tournage, s'étaient tous retirés. Mibuchi l'avait même appelé, s'excusant toutes les cinq minutes, car il ne pouvait plus garder Kise pour son rôle principal. Akashi n'avait pas insisté. À vrai dire, il n'avait même pas demandé la raison d'un tel choix.

De près ou de loin, Imayoshi devait avoir agi. Le fait de s'être éloigné de toutes activités professionnelles pendant un certain temps, pour se protéger de cet homme malveillant, n'avait assurément pas aidé la carrière du blond.

« Il existe de très bonnes écoles qui permettent à leurs élèves de devenir acteurs, que ce soit pour le cinéma ou pour le théâtre. Si tu le souhaites, je peux te donner leurs informations pour ton inscription. Profite de ce temps pour t'améliorer et te faire oublier. »

La presse commençait à s'interroger sur le retrait complet du mannequin Kise Ryōta. Pour une célébrité, il n'y avait pas plus important que son image. Si jamais la population apprenait que l'adolescent avait eu des contacts avec la mafia japonaise, surtout narrés par des journalistes à la recherche du buzz, c'en serait fini pour lui, sans possibilité de revenir sur le devant de la scène un jour.

« Merci d'être passé me voir, Akashicchi. »

Sans ajouter quoi que ce soit d'autre, le réalisateur se redressa et déposa le dossier regroupant les prospectus pour les fameuses écoles sur la table de chevet. Il lui souhaita un bon rétablissement, avant de se diriger vers la sortie, croisant le regard de Kasamatsu appuyé contre le mur.

« Ne le laisse pas se renfermer sur lui-même.

— Évidemment. »

L'assurance dans la voix de Kasamatsu plut à Akashi, ne retenant pas son sourire. Il le salua avant de quitter l'hôpital et de rejoindre son appartement. C'était maintenant ou jamais que Kise devait s'interroger sur son avenir, mais pour l'instant, du repos était ce qu'il lui fallait. Et quoi de mieux de se reposer quand c'était auprès de personnes proches, aimées et qui vous aiment en retour ?

-x-x-x-

Kuroko rangea ses affaires à l'intérieur de son sac avec des questions plein la tête. Leur professeur avait gardé la dernière heure de cours pour leur parler de leur avenir et de leurs aspirations, mais lui ne s'était jamais réellement posé la question. À vrai dire, ils étaient encore en seconde, avaient toute la vie devant eux et des projets professionnels qu'ils changeaient comme leurs chemises. Il n'était pas comme Kise qui faisait tout son possible pour percer dans le cinéma, Aomine qui rêvait de devenir basketteur professionnel ou encore Akashi qui avait tenu tête face à son père pour devenir réalisateur. Comment pouvait-il savoir quel métier lui correspondrait le mieux et dans lequel il s'épanouirait chaque jour ?

L'esprit songeur, il fit la route avec Kagami jusqu'à l'appartement d'Akashi. Après avoir salué son ami et l'avoir vu s'éloigner, l'adolescent repensa à Kise et les erreurs qu'avaient commises ce dernier pour arriver plus rapidement à son but ou tous les obstacles qu'avaient rencontrés Akashi avant d'y parvenir. Était-ce si difficile de trouver sa voie et d'y parvenir ? Même Takao lui avait parlé d'un passage à vide qui l'avait empêché de les nourrir, lui et sa fille, correctement avant l'arrivée d'Akashi dans leur vie, qui avait ensuite permis à ce que son nom soit connu et que les contrats affluent plus rapidement.

Pour l'instant, il était très bien dans sa vie actuelle. Il aimait son petit-ami, commençait à se réconcilier avec sa famille et continuait à rattraper son retard dû à sa longue absence au lycée. Il n'enviait en rien la vie des adultes.

Après être entré dans l'appartement et avoir rangé ses affaires, Kuroko alla dans la cuisine pour se servir un verre d'eau. Ce fut quand il eut fini son verre qu'Akashi sortit de leur chambre, s'étirant longuement avant de pousser un soupir satisfait.

« Quelque chose de bien est arrivé ? Demanda-t-il avant que le rouquin ne vienne le rejoindre et ne place ses bras autour de sa taille, les rapprochant l'un contre l'autre.

« Je viens de finir à l'instant le scénario du film.

— Vraiment ? C'est génial. »

À son tour, Kuroko vint glisser ses bras contre le dos d'Akashi et le serra. Ils restèrent un instant dans cette position, avant que le rouquin ne se recule, tout en continuant de garder ses mains autour de la taille du lycéen.

« Il me reste encore du travail, mais oui, l'histoire est finie.

— Je vais peut-être poser une question stupide, mais qu'as-tu encore à faire ? Je veux dire… le scénario est écrit et fini. »

Ne connaissant rien au cinéma, Kuroko n'avait pas cherché à savoir comment un film se réalisait. Du moins, comment se faisait sa conception quand il n'était visible que sur des fichiers d'écriture, quand le réalisateur ne l'avait pas encore présenté à des producteurs ou d'autres personnes susceptibles de construire un film comme il pouvait en voir au cinéma ou à la télévision. Sa question innocente, en soi, amusa Akashi.

« Le scénario est une base importante, mais il n'est pas suffisant pour l'élaboration d'un film que tu retrouveras dans les salles de cinéma, en effet. Par exemple, comment les caméras sauront dans quel angle la scène doit être filmée pour avoir le meilleur impact ? Les personnes qui travaillent avec moi pour la création du film ne sont pas dans ma tête, je dois donc mettre sous forme écrite tout ce que j'ai pu imaginer, que ce soit l'éclairage, l'angle des caméras et d'autres détails. De même pour les acteurs, je dois leur donner le maximum d'informations pour qu'ils puissent s'imprégner de leur rôle et donner vie aux personnages. D'ailleurs, tiens, suis-moi. »

Sans un mot de plus, Akashi saisit la main de Kuroko et les emmena jusqu'à leur chambre où son ordinateur était encore allumé. Le traitement de textes était ouvert sur son scénario, un séquencier, comme il le nommait auprès de ses collègues et les autres métiers du cinéma. Ce type de scénarios s'éloignait littéralement de ceux dont les romanciers usaient pour créer leurs ouvrages. Là où les auteurs utilisaient des descriptions, des formulations pour faire dialoguer leurs personnages, les réalisateurs étaient beaucoup plus concis.

« Comme tu peux le voir, je dois citer chaque séquence et chaque scène du film et aider à établir le plan de travail futur pour tous les intervenants à sa réalisation. Je dois donc préciser si la scène se déroule en extérieur ou en intérieur, si c'est le jour ou la nuit, ainsi que le lieu précis où elle se déroule. Si c'est dans un jardin, dans une maison ou un autre lieu. »

Akashi continua de lui expliquer le pourquoi du comment d'une telle codification, posant plusieurs questions afin de mieux comprendre. Il apprit, par ailleurs, qu'Akashi devait écrire séparément du séquencier les fiches de tous les personnages, pour inciter les acteurs à interpréter leurs rôles. La description d'un personnage était donc établie sur plusieurs pages, de son passé à ses rêves, tout en comprenant son caractère, son métier ou encore ses passions.

« Aujourd'hui, ce qu'il me reste à faire, notamment, c'est le story-board. Je dois illustrer le scénario avec des photos ou des dessins, chaque plan doit correspondre à une image. Sur ce story-board, je peux indiquer l'angle des caméras, l'éclairage ou encore les bruits d'ambiances qui se révéleront importants. »

Obnubilé par ce qu'il était en train d'apprendre, Kuroko continua de faire défiler le scénario sans réellement le lire, uniquement pour voir le fruit du travail d'Akashi durant tous ces mois. Il fut admiratif devant un tel contenu et les règles pour sa rédaction. Il sentait, dans la voix d'Akashi et ses explications, l'amour que le rouquin portait à son métier et fut touché par son discours. Lui aussi désirait parler ainsi de son futur métier.

Une fois arrivé à la fin du document, il se redressa, avant de se tourner en direction de son petit ami. Il le félicita une nouvelle fois en venant embrasser ses lèvres, avant de songer à nouveau à quel métier il pourrait faire dans quelques années. Akashi sembla remarquer son trouble, puisqu'il l'interrogea à ce sujet.

« Quelque chose est arrivé, aujourd'hui ?

— Pas vraiment, répondit-il. Les professeurs nous ont juste parlé de l'avenir et je ne sais pas ce que j'aimerais faire plus tard. Comment tu as su que tu voulais être réalisateur ?

— Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant : je vais être réalisateur. Si tu veux savoir. »

La plaisanterie lui fit étirer une grimace sur les lèvres. Akashi se rendit alors compte que ce sujet turlupinait réellement son amant et lui fournit donc une réponse correcte et élaborée.

« À vrai dire, quand je regardais des films avec ma mère, je me demandais toujours qui étaient ces personnes qui écrivaient les scénarios et qui mettaient tout en place. J'aimais et aime toujours cette idée d'inventer tout un univers, des personnes qui interagissent ensemble et les voir évoluer au contact des autres ou de ce qui les entoure. Mais ça doit aussi venir de ma personnalité qui aime tout contrôler.

— Et qu'est-ce qui t'as fait prendre conscience que c'était ce que tu voulais faire ?

— Quand j'étais au lycée, j'ai commencé à coucher mes idées sur du papier, avant de passer sur l'ordinateur. J'écrivais de petites histoires d'une dizaine de pages, puis de plus en plus longues. Puis j'ai ressenti l'envie de les voir bouger, parler de vive voix et voir ce que cela pourrait donner derrière un écran de télévision. Cela étant, tu connais la suite après. J'ai tenu tête à mon père, j'ai montré mon travail à des producteurs qui m'ont donné des conseils pour m'améliorer ou m'ont juste reçu et jamais rappelé. Jusqu'à ce qu'un jour, l'une de mes idées plaise à Eiji. »

Akashi sourit en se remémorant ce jour où Shirogane Eiji l'avait reçu dans son bureau, criant au téléphone tout en dénouant sa cravate pour laisser à sa gorge assez d'espace pour rugir davantage. À la suite de son appel, il lui avait proposé sèchement de prendre place dans un coin de la pièce et de déposer son séquencier sur la table. Le producteur râla beaucoup, des phrases incompréhensibles concernant sa femme et la liste de courses oubliée.

Les sourcils d'abord froncés, accentuant les rides de son front et son expression furieuse, Akashi l'avait vu toutefois se détendre au fur et à mesure de sa lecture. Pour finalement récolter un sourire à la fin de leur rendez-vous et une poignée de main forte, qui lui souffla que, cette fois, les mots de Shirogane lui indiquant qu'il l'appellerait prochainement étaient vrais.

Depuis ce jour, Akashi avait continué de travailler aux côtés de ce producteur qui lui avait demandé de toujours le contacter lorsqu'il avait de nouvelles idées.

« C'est pour ça que tu ne dois pas t'inquiéter, Tetsuya. Personne ne s'est levé un matin avec une idée précise du métier qu'il voudrait faire. Et puis ça a le temps de changer, de se développer et de se confirmer. Tu trouveras ta voie, un jour. »

Croyant aux paroles de son amant, Kuroko acquiesça avec plus d'énergie et de bien meilleure humeur. Il n'était qu'en première année dans son lycée et avait encore le temps. À partir d'aujourd'hui, il n'avait qu'à prendre en compte dans quel milieu il se sentirait le plus à l'aise. Il aimait énormément lire et passer du temps à la bibliothèque, mais est-ce qu'il serait capable d'en tenir une ? De même pour les enfants, il avait toujours été à l'aise en leurs présences et n'avait jamais rencontré de difficultés à s'en occuper, mais est-ce qu'il aurait la patience pour en faire son métier ?

Il ne devait pas éloigner ces questions de son esprit, mais il avait le temps et rien ne pressait. Pour l'instant, il devait se concentrer sur ses études.

Au fil des jours qui se succédèrent, tout le monde vaquait à ses occupations. Pour certains, le nez dans leurs livres, ils s'assuraient d'apprendre leurs cours à l'approche de futurs examens ou grappillaient des fiches de notes, des corrections d'exercices, pour ensuite se dorer la pilule sur le toit du lycée. Pour d'autres, ils poursuivirent leurs travaux dans l'objectif de le présenter à des producteurs, ou à des réalisateurs, qui pourraient mener à bien leurs scénarios. Tout le monde s'affairait à remplir ses tâches quotidiennes, alors que Kise observait les nuages se succéder, de retour chez sa famille.

Un peu de tranquillité n'était pas de refus, mais alors qu'il aurait pu faire du shopping ou encore passer ses soirées au karaoké, il n'avait personne à appeler pour l'accompagner. Tout le monde se trouvait occupé, ou alors il devait attendre la fin des cours pour pouvoir les retrouver. Un jour, en se baladant, il avait croisé la route d'Aomine sur le terrain de street basket. Le basané l'avait aperçu après avoir lancé le ballon, le regardant durant un certain laps de temps avant de l'inviter à le rejoindre et de jouer des parties ensemble. Toutefois, étant revenu le lendemain à la même heure, Kise n'y retrouva pas Aomine. Il avait attendu deux heures, mais son partenaire de jeu n'était pas revenu. De même que le surlendemain, mais ce n'était pas comme s'ils s'étaient donné rendez-vous pour une autre partie.

De son côté, Kasamatsu venait tous les jours le voir ou, quand il avait un empêchement, s'assurait toujours de discuter avec lui durant un certain temps. Ils sortaient de temps à autre se balader dans les rues de Tokyo, au bar où il jouait de temps à autre pour que Kise puisse les écouter après la demande de ce dernier. Kise appréciait chacun de ses instants, bien que les retrouvailles avec Moriyama ne s'étaient pas passées en embrassade et sourire joyeux. L'ami de Kasamatsu avait bien sûr appris que le brun était finalement en couple avec lui, à son grand dam, puisque depuis l'agression de Kasamatsu, il émettait des réserves quant à leur avenir et leur bonheur.

Toutefois, Kasamatsu ne pouvait pas être disponible tout le temps puisque, comme Kuroko et Kagami, il devait assurer les cours et fournir le travail demandé. À ces instants, Kise sentait donc la solitude lui peser. Ses sœurs lui avaient conseillé de se trouver un petit boulot afin de s'occuper et de se changer les idées, mais Kise nourrissait encore la peur de tomber sur Imayoshi ou les hommes de ce dernier. Elles n'avaient alors pas insisté, lui laissant le temps dont il avait besoin, mais lui confiant cependant qu'il ne pourrait pas continuer ainsi indéfiniment.

Aujourd'hui, il était assis au parc devant une aire de jeux pour enfants. Certains écoliers jouaient ensemble, sous les yeux protecteurs de leurs parents qui les surveillaient du coin de l'œil tout en poursuivant leurs discussions avec le voisinage. Il reconnut Takao qui discutait avec des mères célibataires qui se montraient bien tactiles avec le compositeur qui émettait, par la suite, certaines distances. Kise put ainsi voir le brun couper court aux conversations, en prétextant s'occuper de sa fille ou de devoir répondre au téléphone.

Finalement, Takao capta l'attention qu'il lui portait depuis de longues minutes, salua une jeune femme avant de se diriger dans sa direction. Avant même de le saluer, il se laissa tomber sur l'autre côté du siège et passa ses bras par-dessus le dossier. Un long soupir traversa ses lèvres.

« Je ne pensais pas que vous étiez aussi populaire, Takao-san, se moqua-t-il.

— C'est le charme des adultes à l'approche de la trentaine, que veux-tu. Mais arrête tout de suite de me vouvoyer, j'ai pas encore de cheveux blancs. »

Pendant un certain temps, Kise discuta avec Takao des femmes et de leur manière d'approcher les hommes, de façons plus ou moins discrètes. Le compositeur le taquina sur le fait qu'il ait un fanclub dû à son travail et que les jeunes filles devaient se jeter dans ses bras, qu'il n'avait qu'à claquer des doigts pour se trouver quelqu'un, ce à quoi Kise avait ri en prétextant le contraire.

« Oh ? Vraiment ? »

La voix grave les fit se tourner précipitamment, comme des enfants pris en train de faire une bêtise. Le visage de Kise se crispa d'un sourire malaisé quand il croisa le regard colérique de Kasamatsu, qui avait fini les cours et reçu son message pour le retrouver. De toute évidence, le brun avait suffisamment entendu de leur conversation pour avoir matière à être en colère. Kise se releva aussitôt et agita ses mains dans tous les sens, s'excusant et confiant que ce n'était pas vrai, sous le regard médusé de Kasamatsu et celui amusé de Takao.

« Je vais vous laisser vous expliquer, passez une bonne soirée ! »

Le rire dans la voix, Takao appela ensuite Marie qui sauta dans les bras de son père, avant de se mettre en chemin pour la maison. Après le départ de Takao, Kasamatsu maugréa diverses paroles avant de se détourner de Kise et de se mettre en route. Il n'avait pas de destination précise, mais il s'en fichait.

« Senpai, crois-moi ! Je n'ai jamais répondu à aucune de leurs avances, poursuivit le blond en marchant vite pour le rattraper.

— À d'autres, tu veux bien. Certaines n'ont pas l'air de t'avoir laissé indifférent, vu ce que tu lui as dit. »

Kasamatsu savait au fond de lui qu'il s'énervait pour rien. Il n'avait pas de raison d'être jaloux puisqu'à présent, Kise était avec lui et qu'il lui prenait la main en public, bien qu'en cercle réduit et de préférence autour de personnes qu'ils connaissaient réellement. Comme au bar, après l'un de leurs concerts, où il ne restait que le personnel et leur groupe. Kasamatsu n'était pas à l'aise dans les effusions d'amour et avait donc fait la demande à Kise que ce dernier ne lui prenne pas la main quand ils marchaient dans la rue, ni ne l'embrasse dans un lieu rempli de monde. Kise avait compris, bien qu'un peu déçu, mais il respecta sa décision.

En fait, ce qui le dérangeait, c'était le fait que Kise restait Kise Ryōta le mannequin, même si les circonstances lui avaient fait arrêter ce travail. Il entendait dans les couloirs certaines lycéennes se plaindre du fait qu'elles ne le voyaient plus dans leurs magazines préférés. Et si un jour, l'une de ces filles, plus téméraires que ses amies, parvenait à conquérir le cœur du beau blond ? Après tout, son corps n'était pas différent de celui du blond. Il n'avait pas le moelleux des cuisses féminines et encore moins un tour de poitrine, que ce soit conséquent ou non. Il ne se maquillait pas et ne s'habillait pas à la pointe de la mode. Ayant peu d'estime pour lui-même et pas une grande confiance en lui, Kasamatsu ne savait pas vraiment ce qui intéressait Kise chez lui et encore moins ce qui l'avait finalement poussé à l'embrasser, dans cette chambre d'hôpital.

Était-ce la crainte de le perdre qui avait réveillé quelque chose ? Mais dans ce cas, cette fameuse chose n'allait-elle pas s'éteindre au bout d'un moment ? Toutes ces questions tournoyaient dans son esprit et le rendaient à fleur de peau. Et malheureusement, c'était Kise qui recevait cette colère.

« Je te promets que je ne suis sorti avec aucune d'entre elles !

— Tu n'as pas besoin de me mentir, tu sais ? Y en a bien une ou deux qui…

— Mais je te le promets ! Et puis de toute façon, je n'ai jamais eu de copine ! »

À cette révélation, Kasamatsu ouvrit la bouche pour rétorquer à nouveau quelque chose, mais sa voix mourut dans sa gorge et il se tourna vers le blond. Ses yeux se perdirent dans ceux ambrés de Kise, dont la véracité de ses propos se jouait dans ses prunelles.

« Attends, tu…

— Avec le boulot, je n'ai jamais eu le temps, ni l'envie. En plus, l'agence m'avait fait signer une clause qui m'empêchait d'avoir des relations, pour éviter que ma popularité ne baisse.

— Tu veux dire que… je… »

La gêne qui s'instaurait chez Kasamatsu se refléta sur son visage, qui prenait différentes couleurs au fur et à mesure que les secondes s'égrenaient. Petit à petit, les idées lui revenaient et surtout la constatation que si Kise n'avait jamais eu de copine… Non, ce n'était pas possible. Pas à leur âge et surtout en vue de son physique. Il devait parler de copine officielle, mais pas officieusement. Le blond était trop à l'aise avec lui pour qu'il expérimente tout pour la première fois, surtout avec un homme.

Il vit alors Kise lui étirer un sourire tendre, un peu gêné. Il sut donc qu'il avait raison. Que ce soit officiel ou officieux, Kise n'avait jamais étreint une autre personne.

Le chemin jusqu'à chez lui se fit plus calmement, Kise meublant la conversation, tandis que Kasamatsu réfléchissait à toute allure. Ce n'était pas qu'il voyait différemment son petit ami, mais la nouvelle information qu'il détenait avait du mal à s'intégrer à son cerveau. Il comprenait encore moins ce que faisait Kise à ses côtés, alors que, désormais, il ne travaillait plus pour son agence. La clause ne fonctionnait plus et il pouvait expérimenter toutes ces nouvelles choses avec une fille.

Après avoir posé ses affaires dans un coin de la chambre de son ami, Kise se laissa tomber à côté du lit, posant son dos contre le côté de celui-ci. Il pencha par la suite la tête et vit la mine sombre du brun et attrapa sa main. Cette fois-ci, il n'y avait aucun regard curieux qui pourrait le déranger. Ils n'étaient que tous les deux et il pouvait maintenant le cajoler à loisir. Kasamatsu se laissa tirer pour, finalement, se retrouver entre les jambes du blond. Kise vint ensuite entourer de ses bras les épaules de son petit ami et le colla un peu plus contre lui.

« Tu sais senpai, c'est plutôt moi qui devrais me sentir gêné, fit-il remarquer.

— Quoi ? Mais non, y a pas de raison !

— Alors tu n'as pas besoin de l'être. Si je suis avec toi, c'est que j'en ressens l'envie. C'est toi qui me plais. »

Les mots chuchotés contre son oreille, ainsi que le souffle chaud de Kise le firent frissonner agréablement. Kasamatsu se détendit alors, se reposant un peu plus contre le torse contre son dos. Il posa ainsi sa tête contre l'épaule de son amant et dirigea son regard dans le sien, se disant finalement que tant que Kise profitait, tout comme lui, de ces moments partagés, il devrait arrêter de se poser tant de questions. C'est pourquoi il ferma les yeux et se laissa faire lorsque les lèvres du blond se posèrent contre les siennes. Il tressaillit lorsque leurs langues se rejoignirent, se caressèrent avant de se quitter pour qu'ils puissent reprendre leur souffle et ensuite se retrouver.

Leurs baisers étaient un peu expérimentaux, un peu timides, avant d'être remplacés par une envie certaine pour l'autre et laisser leur gêne derrière eux. Kasamatsu sentit à peine le lit se trouver contre son dos après que Kise se soit décalé, pour être plus à l'aise et intensifier leurs échanges. Entrouvrant légèrement ses yeux allumés d'une certaine ferveur, il plaça ses mains contre le dos de Kise et le rapprocha de lui, tout en penchant son visage sur le côté, laissant les émotions le submerger et débranchant son cerveau. Il avait tant rêvé de partager ces instants avec Kise, ne réalisant pas encore concrètement que cela lui était à présent possible. Il avait tant désiré que ses sentiments disparaissent, pour arrêter de souffrir, mais jamais il n'avait réussi. Jamais il n'avait vraiment voulu arrêter d'aimer Kise.

À l'intérieur de sa chambre, leurs soupirs se mélangèrent et Kasamatsu s'embrasa lorsque la main de Kise vint se glisser sous sa chemise et frôla l'un de ses tétons. Ses lèvres se décrochèrent de celles de son amant pour laisser échapper un gémissement, ne s'étant pas attendu à une telle caresse. Ils n'avaient pas encore passé le cap, ne s'en tenant qu'aux embrassades et câlins chastes. La situation ne s'y était jamais prêtée et Kasamatsu se posait trop de questions jusqu'à présent pour se laisser aller, pour laisser les événements se succéder naturellement. Mais aujourd'hui semblait différent. Aujourd'hui, il avait envie de Kise, de son touché et de sa chaleur.

Son regard enflammé par le désir croisa celui de son petit ami. Il s'appuya alors sur ses mains et se redressa, s'asseyant sur son lit avant que Kise ne vienne reprendre ses lèvres et que le poids de son torse appuie contre celui de Kasamatsu qui se coucha dès lors sur ses draps. Le baiser se fit plus passionnel, plus désordonné en quelque sorte. Les deux garçons tirèrent sur les vêtements de l'autre, comme si un feu les consumait de l'intérieur et qu'ils devaient s'en défaire au plus vite. Un rire souleva les épaules de Kise lorsque les boutons de sa chemise volèrent à l'autre bout de la pièce, mais sa réaction enflamma de honte Kasamatsu qui tenta de rouler sur le côté et de se cacher dans un trou.

Avant que cela n'arrive néanmoins, Kise enroula ses bras autour de sa taille, ce qui les colla davantage l'un contre l'autre. Leur faisant ressentir l'envie de l'autre. À ce contact au niveau de son bassin, Kasamatsu descendit son regard avant de le remonter vers son amant qui lui étira un sourire bienveillant. Kise en avait aussi envie. Il avait aussi envie de lui.

« Pas besoin de se presser, senpai. Tu vois… »

Tout en attrapant la main de Kasamatsu, il la déposa contre sa joue et sourit d'un sourire solaire qui fit louper quelques battements au brun.

« Je ne compte pas m'en aller.

— Idiot… »

Ces mots touchèrent Kasamatsu qui vint nouer ses bras autour de la nuque de Kise, humant son odeur et ressentant sa chaleur qui se propageait sur son corps, mais aussi dans son cœur. Des frissons le traversèrent lorsque son amant vint poser des baisers délicats sur la naissance de son épaule et sa nuque. Plus lentement, profitant de l'instant, leurs mains se mirent à voyager sur le corps de l'autre, apprenant les contours et les formes de son vis-à-vis, même par-dessus les vêtements. Kise avait raison : il avait tant rêvé de ce moment, au sens littéral parfois, qu'il n'avait pas besoin de se presser et juste de profiter.

Doucement cette fois-ci, leurs chemises tombèrent contre le sol et le contact peau contre peau électrisa davantage Kasamatsu. Il ne perdit pas une miette du spectacle, ses mains caressant le torse finement musclé qui lui faisait face, descendant des pectoraux pour aller jusqu'au ventre de Kise dans des allers-retours légers et à peine appuyés. Des caresses volatiles qui firent frissonner le blond. Ils passèrent ainsi de longues minutes à se découvrir, à continuer de s'embrasser et à insister sur les points qui semblaient particulièrement sensibles. Kise s'amusa donc à caresser les côtes de Kasamatsu, descendant jusqu'à son bassin avant de remonter et de le voir gigoter, mais en même temps s'accrocher à ses bras et en laissant échapper quelques soupirs d'aise. Le blond craquait définitivement pour le visage rougissant de son amant, pour ses yeux d'un bleu clair qui brillaient par le plaisir ressenti. Ce même plaisir qu'il était en train de lui faire éprouver, gonflant son égo.

Un couinement, plus puissant que les précédents, sortit de la bouche de Kasamatsu lorsque la main de Kise descendit plus bas encore que son bassin, passant par-dessus son pantalon et flattant le renflement présent. Kasamatsu abattit sa main contre sa bouche, désirant camoufler ses gémissements, mais Kise l'arrêta aussitôt en l'attrapant et en la posant par-dessus sa tête. Il vint par la suite l'embrasser sur les lèvres, sur le visage, avant de se rapprocher de son oreille.

« Laisse-moi entendre ta voix, senpai. »

Gardant la main du brun dans la sienne pour éviter qu'il ne recommence, de son autre main, il poursuivit son manège et vit le torse de Kasamatsu se soulever. Instinctivement, le corps du brun était à la recherche de cette chaleur salvatrice rencontrée plus tôt. Pour Kise, c'était une grande première. Il ne s'était jamais retrouvé dans une pareille situation, réalisant ses premières fois aux côtés de Kasamatsu. Il le regarda ainsi avec des yeux remplis d'amour, n'en perdant pas une miette. Sa main continua donc de frotter cette surface du pantalon qui semblait réagir à son touché, faisant davantage grimper la température chez Kasamatsu. Son pantalon commençait à être réellement trop serré et il ne souhaitait que l'enlever.

Ses yeux suivirent attentivement chaque mouvement de Kise, qui avait relâché sa main pour pouvoir s'occuper de sa ceinture. Une fois détachée, le blond s'activa à enlever le bouton du pantalon et de le faire descendre lentement sur les cuisses du brun. Leurs regards se rencontrèrent, s'assurant d'avoir l'accord mutuel avant d'aller plus loin. Désormais habillé uniquement par son sous-vêtement, qui ne cachait aucunement son état avancé d'excitation, Kasamatsu vit le blond regarder son érection encore couverte, mais bel et bien présente.

Sa main vint instinctivement la camoufler, se posant par-dessus et allant regarder ailleurs, rouge de gêne. Mais de nouveau, il sentit contre sa main la chaleur de celle de Kise qui l'écarta, venant lui chuchoter à l'oreille que tout allait bien, avant de venir l'embrasser. Les caresses reprirent et Kasamatsu serra les draps en sentant la main de Kise descendre de son torse à son ventre, remontant sur ses côtes avant de redescendre et d'aller un peu plus loin à chaque fois. Il était celui qui avait le plus d'expérience et pourtant Kise semblait s'y connaître, prenant les initiatives et le faisant glapir de plaisir lorsque sa main se glissa finalement sous son caleçon et vint caresser son sexe.

Kasamatsu chercha sa bouche alors que Kise enroula ses doigts autour de la hampe chaude, entamant des allers-retours lents, peu sûr de lui. Cette fois-ci, la main de Kasamatsu se plaça par-dessus la sienne et il l'encouragea à poursuivre, soupirant contre lui, les yeux clos pour ressentir davantage les sensations qui le submergeaient.

« Tu es adorable, senpai…

— Aah… tais-toi… »

Le rire de Kise ne le dérangea pas, à dix mille lieux de se formaliser de celui-ci à cet instant. Il sentait les vagues de plaisir agiter son corps et pousser son bassin à suivre les mouvements de la main de Kise, pour perdurer le contact et ce bien-être qu'il ressentait. Mais il ne voulait pas être le seul à ressentir ce plaisir, être celui que l'on cajolait sans recevoir en retour. Il rouvrit alors les yeux, poussant légèrement Kise resté au-dessus de lui pour l'inciter à s'allonger.

D'abord déboussolé et pensant avoir mal fait, le blond s'excusa avant d'agrandir les yeux. À son tour, il vit son pantalon quitter ses jambes et rejoindre la pile de vêtements qui s'était créée à leurs pieds. Il rougit et s'agita légèrement en voyant Kasamatsu ayant le nez en face de son érection, comprenant ce que le brun avait à l'esprit. Leurs regards se croisèrent à nouveau, cherchant une autorisation pour continuer, avant que Kise ne soulève son bassin afin de permettre à son petit ami de lui retirer plus facilement son caleçon.

Ainsi libéré de toute prison textile, Kasamatsu put, pour la première fois, voir Kise entièrement nu et déglutit. À quelques centimètres de son visage se trouvait l'érection du blond, fièrement dressée et appelant à être soulagée. Cette simple vision suffit à envoyer un courant électrique dans tout son corps. Son enfièvrement lui fit tendre sa main pour rejoindre la turgescence qui lui faisait de l'œil, ses doigts venant la caresser de bas en haut avant d'affirmer sa prise en l'entourant. Ses yeux se dirigèrent vers Kise dont il entendit les premiers soupirs, les cheveux blonds se mêlant à son oreiller. Une nouvelle chaleur s'installa dans le creux de ses reins, variant désormais la vitesse de ses allers-retours, serrant par moment davantage pour ensuite relâcher et simplement effleurer la peau brûlante.

Il allait faire succomber Kise à ces plaisirs charnels et faire en sorte que jamais il ne s'en lasse. De sorte que sa langue rencontra bientôt le sommet de cette turgescence, venant la caresser, la titiller et récolter les gémissements de son amant. Kasamatsu se sentit léger, sur un petit nuage. Il découvrait intimement le corps de ce garçon qu'il aimait depuis des années et lui procurait, en cet instant, du plaisir. Il ne tarda donc pas à prendre entièrement en bouche le sexe de Kise, le plus profondément possible, sans se soucier de l'inconfort et des larmes qui vinrent picoter ses yeux. Seule la voix fébrile de Kise qui l'appelait lui suffisait.

« S-Senpai… »

Mais Kasamatsu ne lui laissa pas de répit et remonta avant de descendre plus lentement, cette fois-ci. Sa main avait entouré la base du sexe de Kise, pompant en même temps que sa bouche s'occupait du sommet. Les gémissements de Kise se firent plus puissants, ne parvenant plus à se contrôler. La chaleur qui entourait son érection était des plus exquises et la vision de Kasamatsu entre ses jambes, s'activant à sa fellation, était l'une des images les plus érotiques qui lui étaient permis de voir.

Il sentit néanmoins que ce délicieux moment approchait de sa fin lorsqu'il sentit son ventre se tendre, sa main venant alors attraper les cheveux de son petit ami pour l'avertir. Malheureusement, le coup de langue de celui-ci, à cet instant, contre son gland eut raison de lui et il se crispa, son bassin se soulevant. Ce ne fut qu'après de longues secondes et en voyant encore quelques étoiles que Kise réalisa subitement ce qui venait de se produire, se redressant alors vivement pour voir Kasamatsu essuyer son visage avec des mouchoirs qu'il venait de récupérer.

Gêné au possible, Kise cacha son visage écrevisse entre ses mains et se coucha sur le ventre en exposant ainsi son arrière-train à Kasamatsu, qui n'en perdit toujours pas une miette. Un sourire amusé s'étendit sur le visage du plus âgé qui, une fois propre, s'allongea à côté de son amant qui finit par écarter ses doigts de sorte à pouvoir le voir.

« C'est qui qui est gêné, maintenant ?

— C'est petit, senpai ! » Couina Kise en plaçant, cette fois-ci, l'oreiller sur sa tête.

Un rire recouvrit la chambre de Kasamatsu, produit par ce dernier qui roula sur le dos et observa le plafond au-dessus d'eux. Ils se trouvaient tous les deux nus et le froid aurait pu les déranger, mais aucun ne bougea pour récupérer leurs vêtements.

« Kise…

— Hmm, souffla celui-ci en décalant son visage sur le côté afin de pouvoir le voir.

— Tu sais comment les hommes le font, n'est-ce pas ?

— J'ai lu quelques forums à ce sujet, oui. Mais pourquoi, tout à coup ?

— Juste pour en être sûr. »

Un sourire se glissa sur les lèvres de Kasamatsu, alors que Kise fronça les sourcils, ne comprenant pas le sens de leur conversation. Ce ne fut que lorsque les yeux clairs de son amant rencontrèrent les siens qu'il y vit cette étincelle de timidité, cette appréhension de la suite des événements. Il décala alors sa main pour venir caresser sa joue tendrement, se redressant ensuite pour venir à la rencontre de ses lèvres et y déposer un baiser chaste.

« On le fait comme tu le sens, senpai. Je te fais confiance. »

Les joues de Kasamatsu rosirent légèrement, avant de finir par acquiescer. À l'inverse du blond, Kasamatsu avait déjà eu quelques relations, pour s'oublier et répondre à des besoins primaires où sa main ne lui suffisait plus. Cependant, il avait toujours étreint ses partenaires et non l'inverse. Mais avec Kise, c'était différent, tout était différent avec lui. Il voulait faire les choses bien, que son petit ami ressente autant de plaisir que lui et qu'il y trouve son bonheur.

Les deux amants s'embrassèrent une nouvelle fois, leurs mains rejoignant le corps de l'autre comme par magnétisme, avant d'entendre le jeu de clés à l'étage inférieur et la voix de la mère de Kasamatsu annoncer son arrivée. Aussitôt, les deux garçons sautèrent dans leurs vêtements, avant que Kasamatsu ne soit le premier à descendre. Resté en retrait, Kise observa la silhouette de cette femme qui lui avait offert un toit en ces temps difficiles, au détriment de son fils. Ils n'avaient pas réellement discuté après l'accident, ne s'en tenant qu'aux salutations d'usage. De sorte que, lorsqu'elle le remarqua, il la salua poliment, sans réellement la regarder dans les yeux. Il se sentait misérable en face d'elle.

« Que voulez-vous manger ce soir, les garçons ? »

Toutefois, elle l'autorisait encore à côtoyer son fils et à passer du temps à leurs côtés. Un sourire finit doucement par se glisser sur ses lèvres, persuadé qu'il fallait simplement laisser le temps faire son affaire et de couver le plus possible Kasamatsu, ce qu'il ne comptait pas louper, concernant le brun.

-x-x-x-

Kuroko fut réveillé par l'agitation dans le salon. Encore endormi et les yeux paresseux, il découvrit la silhouette d'Akashi qui remplissait un sac à toute vitesse, ne pliant aucunement le linge et jetant à l'intérieur divers produits.

« Akashi-kun ? »

L'intéressé sursauta avant de diriger ses yeux hétérochromes dans ceux de son amant, qui venait d'appuyer sur l'interrupteur, et vit ainsi le visage effrayé du réalisateur. Ses yeux si fiers et imposants étaient en cet instant emplis d'une frayeur sans nom qui lui coupa le souffle.

« Akashi-sama, veuillez m'excuser de vous appeler aussi tard. Il s'agit d'une urgence… Venez à Kyōto le plus tôt possible. C'est votre père. »