Et un nouveau chapitre pour la table trois, un !

Merci beaucoup à ceux qui me suive et me laisse des commentaires, je vous aime tous ! ^_^

Bonne lecture !


Chapitre IV : Le fautif

Ezio se réveilla en avance, il ne savait pas ce qui l'avait réveillé, mais il avait l'impression d'avoir de la peine à souffler. C'était une simple angoisse, mais il ignorait ce qui pouvait la provoquer. Il tourna la tête en tâchant de respirer calmement et vit son amant, allongé sur le flanc droit, dormant encore à point fermé, la main sous la joue. L'Italien se redressa légèrement, caressant les cheveux d'or de celui qu'il aimait. Il adorait ces moments, devenu trop rare ces derniers temps, ou il pouvait le voir normale. Lorsqu'il s'était rencontré, Léonard était encore un bel homme, viril, attirant… mais maintenant, il était devenu le cliché de la « grande folle » telle que le colportait Hollywood. Bien sûr, Ezio l'aimait encore autant qu'au premier jour et ne s'imaginait pas un instant sa vie sans lui, mais il se lassait de ce nouveau Léonardo. Il était tombé sous le charme du lycéen sexy, et aujourd'hui, il était devenu autre-chose. L'héritier de la fortune Auditore caressa les cheveux de son bel endormi, puis son doigt glissa avec tendresse le long de sa joue. Il sentit la barbe naissante et repensa avec nostalgie au superbe collier de barbe blonde que possédait son petit-ami en sortant d'études, il était tellement beau à cette époque… Il l'était toujours, bien entendu, mais l'attraction physique commençait à s'estomper. De peur de le réveiller, Ezio s'extirpa furtivement du lit. Il préférait le voir endormi. Au moins, dans ces moments, il était plus proche de l'homme qu'il aimait que le Léo fofolle qui avançait dans les couloirs de la boite en dodelinant des hanches pour se donner un faux genre.

Il sortit de la chambre, refermant la porte sans un bruit, remarqua la porte d'en face (celle de la chambre de Desmond) entrebâillée et la poussa légèrement. Desmond était étalé, en caleçon et t-shirt, au milieu de son parquet, la tête posée sur son jeans roulé en boule. Il respirait rauquement et une forte odeur d'alcool émanait de la chambre. Il avait du se prendre une cuite la veille et cuvait sa piquette, songea l'Italien avec un soupir consterné. Il savait qu'il fallait bien que jeunesse se fasse, que son cousin était majeur et libre de ses choix, mais son oncle et sa tante le lui avait confié en lui demandant de prendre soin de lui. Hors, vu l'état dans lequel il était (incapable de se hisser dans son lit pour dormir) il allait encore être en retard à la fac. Soupirant encore, Ezio s'avança pour tirer les rideaux. Avec un peu de chance, la lumière le réveillerait, mais il en doutait. Après, il sortit de la pièce, ferma la porte et alla prendre un café, s'asseyant dans le confortable canapé de cuire blanc. Il était quatre heures du matin, mais il n'allait pas se rendormir de sitôt. Il songea à tout à l'heure, quand il devrait annoncer à son ami que les négociations auprès de Léo à propos d'Altaïr n'avaient pas aboutis au résultat souhaité. Malik allait probablement être énervé, ils allaient encore se disputer, probablement même que le cadre allait lui faire la gueule. Son cœur s'accéléra légèrement, amenant l'angoisse, mais il savait gérer, il avait l'habitude. En temps que capitaine de l'équipe de foot au lycée, on lui avait appris à gérer le stress. Il respira profondément, prit une gorgée de café, alluma le télétexte et se calma petit à petit.

oOoOoOo

Une nouvelle nuit de cauchemars se terminait enfin pour Malik. Une fois encore, il se réveilla en sursaut, pris de sueurs froides, le cœur battant à vive allure. Il prit le temps de se calmer, mais il avait une boule dans l'estomac, car il s'avait qu'il allait devoir le supporter au boulot. Il s'extirpa du lit, se glissa son la douche. Son bras était de nouveau endolori et pris de spasmes. Il se sécha, s'occupa de son bouc, se brossa les dents et avala un cachet de son médicament. Ce foutu bras gauche commençait vraiment à l'emmerder. Il avait été gravement endommagé dans l'accident, mais les médecins avaient pu le sauver. Enfin, le sauver, sans toutefois réussir à en épargner toutes les connexions musculaires et nerveuses. Au final, Malik se demandait s'ils n'auraient pas mieux fait de carrément l'amputer au lieu de s'acharner. Sa vie n'aurait pas été beaucoup plus différente que maintenant, il ne pouvait de toute manière s'en servir qu'un jour sur deux avec les tremblements et les douleurs fantôme.

Il se coula un café pendant qu'il s'habillait, mais il ne parvint pas à le boire en entier, son estomac semblait réticent à l'assimilation de quoi que se soit. Le jeune homme attrapa sa sacoche, ses clés sur le comptoir de la cuisine et sortit dans le couloir. Il avait depuis quelques jours, à ce qu'il paraissait, un nouveau voisin, mais ne l'avait encore jamais rencontré. Il avança jusqu'au bout du couloir, appela l'ascenseur et attendit en sifflotant. Il entendit une porte s'ouvrir dans son dos et se retourna. Il allait enfin voir la tête de son voisin de palier. Dès qu'il vit la personne en question, il se figea sur place, bouchée bée, abasourdi. Altaïr ! Encore lui ! En le voyant, son nouveau collègue s'immobilisa aussi, l'air vraiment surpris. Ils restèrent à se regarder en silence durant une bonne minute. L'ascenseur s'ouvrit et se referma. Enfin, Altaïr ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais n'eut rien le temps de prononcer. Malik venait de partir, presque en courant, empruntant les escaliers.

Le jeune responsable marketing resta encore un moment sous la surprise, regardant droit devant lui, la main sur la poignée de sa porte. Il n'avait pas vraiment compris ce qui venait de se passer. Il tourna la tête et jeta un coup d'œil à l'étiquette en dessous de la sonnette de l'appartement voisin. Elle indiquait clairement qu'il appartenait à Malik Al-Sayf. Altaïr soupira en se donnant une gifle mentale, il n'avait pas fait attention en emménageant. Il ferma les yeux en se disant « hé merde ! » et ferma sa porte à clé. Il prit l'ascenseur, Malik devait déjà être loin à présent.

D'un pas lent, il sortit de l'immeuble, s'alluma une cigarette et la fuma tranquillement en traversant la rue pour se rendre au boulot. Il entra dans le grand hall, croisant Desmond qui partait en courant, une fois encore à la bourre, et salua Assia. Cette dernière lui souhaita une bonne journée avec un grand sourire en lui tendant un classeur (son travail pour la journée). Il monta à l'étage et rejoignit son boxe pour poser ses affaires. Il s'assit dans le fauteuil de bureau confortable et embrassa la pièce du regard. Il se gratifia d'avoir réussi à atteindre une situation stable, surtout après tout ce qu'il avait traversé et enduré ces dernières années. Ses parents l'avait reniés, son meilleurs amis le haïssait, les habitants de la ville le regardaient encore avec mépris par endroit (surtout au centre) et par sa faute, quelqu'un était mort, et une autre personne avait été grièvement blessée. Il s'en voulait, énormément même. Mais le passé était le passé et il avait bien l'intention d'aller de l'avant. Altaïr ouvrit le classeur et se mit au travail.

oOoOoOo

Malik avait le sang qui battait à ses tempes. Il avait l'impression que tout son corps le brûlait de l'intérieur, que sa tête allait exploser. Il s'était laissé tomber assis sur une marche de l'escalier.

Mais bordel, qu'est-ce qu'il fout là ! se demandait-il intérieurement, hurlant presque.

Son bras lui faisait de nouveau mal malgré les analgésiques. Respirant profondément, il réussit à se calmer un peu, son cœur reprenant un rythme acceptable. Il se releva lentement, se soutenant à la main-courante, et descendit dans le hall de l'immeuble. Il sortit, profitant de l'air matinal, allant chercher les viennoiseries, comme d'habitude. Au lieu d'un café, il se fit servir un thé pour une fois, son estomac le chahutant toujours. En sortant avec son sac en papier dans une main et son gobelet dans l'autre, il vit passe Rebecca sur son scooter. Elle se gara sur le trottoir devant la DaVinci Inc, retira son casque et lui fit signe.

-Youhou, salut Malik !

Il traversa la rue et alla lui faire la bise.

-C'est du café ? demanda la jeune femme en désignant du menton le gobelet en papier bouché par le couvercle en plastique.

-Du thé.

-Je peux t'en prendre une gorgée ?

Sans attendre vraiment une réponse, elle le lui piqua et s'envoya une grande gorgée, le vidant à moitié, mais il ne vint même pas à Malik de la blâmer pour ça. Ils échangèrent quelques vannes en rentrant dans le bâtiment, passèrent à l'accueil saluer Assia, et prirent l'ascenseur ensemble.

-Tu es bien rentrée chez toi ? demanda ironiquement Malik avec un sourire moqueur, sachant pertinemment qu'elle avait dormi chez Shaun.

-Oui, sans soucis, mentit-elle en rougissant légèrement, arborant un sourire gêné.

Le jeune homme se sentait déjà un peu mieux, mais ses poumons le serraient toujours car il savait qu'il allait être obligé de le revoir. Ils se quittèrent pour aller chacun de leur côté. En entrant dans son boxe, le cadre fut surpris de constater que Clay était pour une fois déjà là.

-Tu es tombé du lit ? demanda Malik en s'avançant jusqu'à son bureau, posant sa sacoche avec l'air surpris en bien.

-C'est vous qui arriver en retard, fit remarquer le jeune stagiaire en désignant la pendule accrochée au mur. Qu'est-ce qui vous est arrivé ?

-Ca ne te regarde pas vraiment, fit remarque Malik en mettant ses lunettes, allumant le PC.

-Rôôô, vous pouvez bien me le dire, c'est pas comme si j'allais cafter.

Malik eut un léger sourire, il n'avait pas tore, et de toute manière, il n'avait rien à cacher.

-Mon bras m'a embêté ce matin, répondit-il.

-C'est vraiment la merde ce bras, remarqua habilement Clay en hochant la tête.

-Je ne te le fais pas dire.

-En fait, ça vous est arrivé comment ? demanda innocemment l'autre. Si c'est pas indiscret ?

Malik ne répondit pas, se mordant l'intérieur de la joue. Il n'avait aucune envie de faire le récit de l'accident une fois encore. Rien que d'y repenser, la douleur le lancina. Les souvenirs des évènements de cette terrible nuit où il avait tout perdu six ans plus tôt remontèrent à son esprit et il repoussa la vague de colère et de tristesse qui l'assaillait. Il leva la tête vers son stagiaire, qui le regardait avec un air inquiet.

-C'est indiscret, répondit-il avec un sourire contraint.

Il tria rapidement deux trois papiers, et les lui tendit.

-Aujourd'hui…

-Trie de documents ? demanda sombrement son vis-à-vis.

-Non, tu travail avec Rebecca aujourd'hui.

Le visage du jeune homme s'illumina, il attrapa les papiers que lui tendait son maitre et sortit en gambadant du boxe. Malik le regarda s'éloigner rapidement en resongeant à ses débuts, mais le souvenir de l'accident essaya encore une fois de remonter à la surface. Il dut y mettre beaucoup de volonté pour le refouler cette fois, son sourire s'effaçant de son visage. Pour s'occuper l'esprit, il se plongea dans son travail.

oOoOoOo

Altaïr avança lentement à travers le dédale formé par les boxes. Il devait aller voir Malik pour lui demander les derniers rapports affin d'établir un plan marketing efficace. Il ne savait pas quelle genre d'accueil le cadre allait lui faire, mais il ne serait très certainement pas le bienvenu. Il arriva devant le boxe, se plaça dans l'encadrement (la porte était restée ouverte) et toqua contre la paroi de verre. Malik lui lança un regard meurtrier par-dessus ses lunettes sans toutefois arrêter de taper une note de service à l'ordinateur.

-Que me veux-tu encore ?! demanda-t-il sèchement.

Altaïr dégluti, s'avançant jusque au bureau et s'immobilisa.

-J'aurais besoin de ton travail sur le marketing des trois dernières années ainsi que les rapports de cette année.

-Tu les trouveras aux archives, répondit froidement Malik.

-Très bien, merci.

-Dégage.

Le jeune homme avait déjà tourné le dos, mais s'immobilisa sur le pas de porte à cette réplique. Il tourna la tête, sentant une froide colère le lancer. Il s'humecta les lèvres regardant le sol, puis ferma la porte coulissante. Il retourna près du bureau, plaqua ses main sur le poste et se pencha au-dessus du PC. Malik cessa enfin de l'ignorer et le regarda droit dans les yeux, le toisant du regard. Une tension palpable envahit la pièce et Altaïr parla d'une voix claire, contenant sa colère, appuyant ses mots d'un regard sombre.

-Je ne savais pas que tu travaillais ici et je ne savais pas non plus pour l'immeuble. Je n'avais même pas l'intention de rester en ville.

-Alors qu'es-tu venu faire ici ? questionna le cadre, acerbe.

-Même si je te le disais, tu ne me croirais certainement pas de toute manière.

-Vas-y, raconte toujours, ça m'intéresse.

Malik se leva et contourna le bureau pour se retrouver directement face à face avec Altaïr, sans obstacle entre eux deux.

-Chaque année je repasse en ville à la même période, Malik.

-Tu viens te rappeler avec jubilation de la façon dont tu m'as tout pris, railla l'autre.

Altaïr pencha la tête avec un petit sourire narquois et se détourna, se dirigeant vers la porte.

-Je ne vois pas pourquoi j'insiste, quoi que je fasse, quoi que je dise tu ne m'écouteras pas.

-Ho, désolé de briser ton plan si le but de ta venue était d'obtenir mon pardon.

La main sur la poignée de la porte, Altaïr lui lança un regard glacial en déclarant.

-Non, je ne suis pas venu en quête de rédemption, je n'ai ni besoin ni envie de ton pardon. Ce qui est fait est fait et on ne peut revenir en arrière. J'essaye de vivre dans le présent et d'aller de l'avant.

Il ouvrit la porte et se détourna pour sortir, ajoutant.

-Tâche d'en faire autant.

Malik était en rage. Comment cette enflure osait-elle lui donner des leçons de moral. Il sortit à sa suite dans le couloir l'attrapant par le bras pour le forcer à se retourner. Il ne remarqua même pas que les autres se trouvaient à dix mètres de là, prenant leur pause café. Tous se turent en regardant avec étonnement la querelle. Altaïr fit volte face et regarda l'autre droit dans les yeux. Celui-ci le regardait avec un mépris profond dans le regard.

-Comment oses-tu me faire la morale. Tu n'as rien le droit de me dire, c'est toi le seul responsable !

-Non, ça c'est ce dont tu aimerais réussir à te convaincre ! Je ne suis pas le seul fautif dans cette histoire, je ne suis pas le grand méchant !

-Bien sûr que si ! Par ta faute mon frère est mort !

-Kadar était un abruti fini, il est mort par sa propre bêtise !

-Je t'interdis de souiller sa mémoire !

-Je ne fais que dire la vérité et tu le sais aussi bien que moi !

-Ferme-la ! Je ne veux plus t'entendre parler de lui !

-Il s'est mis dans les emmerde tout seul, mais ça ne serais peut être pas arrivé si tu avait passé un peu moins de temps à être « Monsieur Parfait » ! C'est aussi de ta faute, tu ne l'as pas protégé quand il le fallait !

A ces mots, quelque chose se brisa dans l'esprit de Malik. La bulle de haine qu'il entretenait pour Altaïr depuis des années venait d'exploser. Son poing droit partit comme une flèche et alla percuter le visage de son vis-à-vis, qui tomba à la renverse sous la violence et la surprise de l'impacte. Il y eut un cri général de surprise dans l'assistance. Son nez était en sang, il le pinça, puis regarda sa main ensanglantée. Son regard passa de l'hémoglobine à Malik qui le toisait de haut. LA douleur qu'il ressentait maintenant se mua en une colère sourde et il se jeta avec un cri de rage dans les jambes de son adversaire. Malik tomba à la renverse, s'étalant de tout son long sur le parquet. Altaïr se plaça au-dessus de lui à genoux et commença à lui asséner des coups de poings. Le cadre en reçut trois, puis avec un grand effort réussit à repousser son assaillant, inversant la position, donnant à son tour une rafale de coups furieux. Shaun, Connors et Clay se précipitèrent pour les séparer, mais ils n'y parvinrent qu'à moitié tant ils se débattaient pour se jeter encore l'un sur l'autre.

-Y a que la vérité qui blesse ! s'exclama Altaïr, le visage en sang.

-Je vais te tuer !

-CA SUFFIT, tonna la voix d'Ezio depuis la passerelle.

L'Italien se précipita dans l'escalier, le dévala quatre à quatre et vint se placer entre les deux juste au moment où Malik parvenait à se débarrasser de Shaun. Ezio l'attrapa et le plaqua contre un mur, le regardant droit dans les yeux de manière impérieuse.

-J'ai dis ça suffit Malik, murmura-t-il.

-Lâche-moi !

Ezio resserra son emprise sur les poignets du cadre, répétant en appuyant un peu plus ses mots.

-Calme-toi.

Il attendit un moment que le jeune homme cesse d'essayer de luter et se soit calmer un peu, puis relâcha son emprise. Malik lui lança un regard noir, le visage couvert d'hématome. Il se dégagea, cherchant Altaïr des yeux, mais Clay et Connors l'avaient déjà emmené hors de son champ de vision.

-Qu'est-ce qui c'est passé ? demanda calmement l'Italien d'une voix qui se voulait compréhensive.

-A ton avis ? répondit froidement Malik, essuyant d'un revers de la main le sang qui coulait en fin filet du coin de sa lèvre fendue.

Sans attendre la réponse de l'autre, il se dirigea en boitillant légèrement vers les ascenseurs en déclarant :

-Je me case…

Ezio le regarda monter dans la boite métallique avec inquiétude, Assia voulut s'élancer à sa suite, mais il la retint gentiment par les épaules.

-Pas toi, Assia, désolé.

Il lança un regard à Lucy, qui hocha la tête en signe d'assentiment et se dirigea vers les escaliers. Assia se mordit la lèvre inférieure, elle était triste de ne pas compter autant que la blonde aux yeux de son aimé, mais son patron avait raison. Lucy connaissait Malik depuis bien plus longtemps et elle était sa meilleure amie.

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Malik se posa sur un tabouret au bar de Mario et commanda un whisky avec de la glace, beaucoup de glace. Il n'y avait pas beaucoup de monde à cette heure-là, ce qui allait parfaitement au jeune cadre, il ne voulait parler à personne. Mario voulut lui demander ce qui s'était passé en voyant l'énorme cocard à son œil gauche, mais s'abstint en voyant dans quelle humeur il était. Une minute à peine après, Lucy entrait et vint s'assoir à côté de lui sans lui dire un mot. Elle salua Mario et lui commanda un soda. Elle attendit quelques instants pour voir si son ami parlait de lui-même, mais il garda le silence. Soupirant, elle le regarda prendre le verre de whisky glacé et le poser contre son œil gonflé. Elle prit une gorgée de soda, s'éclairci la gorge et se tourna à moitié vers lui.

-Bon, tu vas me dire ce qui c'est passé ? demanda-t-elle d'une voix calme.

-Ca ne te concerne pas.

-Dans le cas où mon meilleur ami se retrouve dans un bar à dix heures du matin, un whisky noyé de glaçons à la main pour dégonfler un œil-au-beurre-noir géant, ça me concerne.

Malik sourit légèrement, mais cela sembla lui faire mal à la plaie de la lèvre et son visage se mua en une grimace crispée.

-Tu sais que je ne partirais pas temps que tu ne m'auras rien dis, donc accouche.

Il tourna le visage vers elle, les yeux brillant d'un mélange de colère et de profond désespoir.

-C'est en rapport avec l'accident ? demanda-t-elle simplement. Je l'ai entendu parler de Kadar.

Lucy, bien qu'originaire de la ville, avait fait ses études dans un autre Etat (son père étant militaire, il se déplaçait tout le temps d'un bout à l'autre du pays, emmenant sa famille avec lui) et n'était revenue dans la région qu'en entrant à l'Université. Elle n'avait pas choisi celle de la ville, mais avait eut vent de l'accident qui avait ébranlé tous ses habitants. C'est là qu'elle avait rencontré Malik, qui apparemment était au cœur de l'affaire. Il était extrêmement affecté à l'époque et elle ne lui avait jamais demandé d'explication sur ce qui s'était réellement passé, glanant le peu d'informations dont elle disposait par le bouche-à-oreille. Elle avait également vu le malaise qui régnait la veille entre lui et Altaïr et se demandait jusqu'à quel point il n'était pas aussi lié au problème.

-Tu veux vraiment savoir, demanda son ami avec une intonation désespérée.

Elle soupira, s'humectant les lèvres. Ses yeux passèrent rapidement sur Mario, puis sur les bouteilles alignées au mur, et revinrent se fixer dans ceux de Malik. Elle posa sa main sur la sienne en disant :

-Raconte-moi…


Alors ? qu'en pensez-vous ?

Voilà, dans le prochain chapitre (intitulé « six ans plus tôt ») vous aurez enfin des explications quant à l'accident.

Bonne journée (ou soirée selon l'heure) ! ^v^