Et hop, en voiture Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs. Destination les explications tordues du fin fond du cerveau de Gabriel ! ^_^

Pour vous faire rager un peu plus, j'ai séparé ces explication sur l'accident en deux chapitres et je ne mettrais le suivant que dimanche soir ou lundi… (diabolique, moi ? non… juste un peu cruel, c'est tout ^v^)

Voilà, bon voyage, bonne lecture !

Emjoy


Chapitre V : Six ans plus tôt

-Malik !

L'adolescent se retourna lentement et vit son ami arriver en courant, slalomant à travers la marée d'élèves qui se mouvait dans les couloirs du lycée de la ville. Altaïr arriva près de son camarade, le maillot de baseball gris portant le numéro 11 sur le dos, et passa son bras autour de ses épaule, arborant un grand sourire en lui demandant comment s'étaient passées ses vacances d'été.

-Tu plaisante ? T'étais avec moi quasiment tout le temps, rétorqua Malik avec amusement. Bien sûr que j'ai passé un bon été.

-C'est vrai, admis l'autre avec une moue dédaigneuse en retirant son bras.

Il fouilla la foule du regard, plaçant sa main en visière pour amuser son ami d'enfance.

-Kadar n'est pas dans le coin ? C'est aujourd'hui qu'il rentre au lycée non ?

-Il est parti en avance ce matin, expliqua Malik en soupirant.

-Encore à courtiser tout ce qui bouge ? questionna Altaïr, simulant à la perfection la surprise.

L'autre se contenta de hocher la tête de manière approbatrice en fermant son casier. Cela n'étonnait qu'à moitié le capitaine de l'équipe de baseball. Il connaissait le cadet AL-Sayf depuis aussi longtemps que son meilleur ami. Kadar était une sorte de tire au flanc, dragueur invétéré et à peu près aussi doué qu'une sardine pour les études. Il avait réussi sa scolarité de justesse et le lycée ne l'avait accepté que parce que la famille AL-Sayf était influente dans la région. En gros, il était exactement à l'opposée de son frère ainé. Malik était bien évidemment le meilleur de sa classe, rédacteur en chef du journal de l'école, responsable du club d'échec et délégué en prime. Un petit « Monsieur Parfait » qui, toutefois, était loin du cliché habituel. Le lycéen arrivait à être tout cela tout en restant bon vivant. De nature joviale, il trainait volontiers avec ses amis et sortait faire la fête. Mais maintenant qu'ils entraient tous deux en terminale, il avait déjà annoncé la couleur : D'abord les études, après la déconne. Ils avaient les examens en fin d'année et les rater ne lui était pas concevable. La cloche retentit et ils se séparèrent pour aller suivre leur premier cours de l'année.

oOoOoOo

-Bein mon vieux, lâcha Rebecca en amenant un sace de glace à Altaïr, dont la main était gonflée. J'espère que tu t'es pas bousiller les phalanges.

- Je ne crois pas, merci.

-D'ailleurs, on peut savoir ce qui vous a pris à tous les deux ? ajouta Shaun.

Altaïr leva les yeux vers Ezio, cherchant son soutien. Celui-ci soupira longuement avant de trancher :

-Soit tu leur dis, soit c'est moi que le fait.

-Nous raconter quoi ? demanda Assia, inquiète plus pour Malik partit que pour l'autre.

-Pff, fit Altaïr en appliquant la glace sur sa main avec une grimace. Très bien…

Il attendit que tout les membres de l'équipe se soient bien installés et étaient attentifs, il ne voulait pas avoir à se répéter. Il s'humecta les lèvres en laissant son regard passer sur chacun d'eux et laissa filer un court silence avant de commencer son récit.

-Cette histoire remonte à six ans.

-Six ans, fit Shaun, pensif. Pourquoi cela me rappelle-t-il quelque chose ?

-L'accident lui lança Rebecca juste assez fort pour que tous l'entende.

-Ho ! s'exclama Clay

-C'est quoi l'accident ? demanda Assia, qui n'était arrivé en ville qu'à l'ouverture de la DaVinci Incorporation trois ans plus tôt.

- Une rixe qui a très mal tourner, expliqua simplement Clay. Un conflit armé avec un gang du coin qui à coûter la vie à un lycéen : Kadar Al-Sayf ou un truc du genre…

Soudain, plusieurs d'entre eux furent frappés. Rebbeca s'exclama :

-Al-Sayf ? Il était de la famille à Malik ?

-S'était son petit-frère, coupa sombrement Altaïr en regardant le sol. Et c'est en partie de ma faute s'il est mort…

OoOoOoO

-On rente ensemble ? demanda Malik en rejoignant son ami à son casier après les cours.

Cela faisait déjà deux mois que l'école avait repris et tous deux essayaient de prendre leur rôle d'élèves de terminale le plus au sérieux possible.

-Désolé, j'ai entrainement, répondit Altaïr en donnant une tape amicale sur l'épaule de l'autre. Mais on peut aller boire un verre chez Mario après si tu veux !

-Tu vas encore resquiller pour qu'il te serve de l'alcool, lui lança Malik avec un sourire déjà désapprobateur.

-Comment as-tu deviné, demanda Altaïr en éclatant de rire.

-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Et puis, j'ai encore les projets d'articles à finaliser pour la gazette de la semaine prochaine, les inscriptions pour le tournoi régional d'échec à remplir et la synthèse du cours d'histoire que tu me demanderas surement une heure avant le teste de mardi en trouvant une excuse bidon pour ne pas avoir révisé.

-Pfff… Tu travaille vraiment trop, Monsieur Parfait, ironisa le sportif en marchant à ses côtés le long du couloir en direction de la sortie.

-Et toi pas assez, rétorqua calmement son ami.

-Allez ! En plus, c'est le weekend, faut que tu sortes te changer les idées, tu vas finir par faire un burn-out avant la fin de l'année.

Un groupe de jeunes filles passèrent devant eux, prisent dans une importante discussion sur le denier chanteur à la mode ou une quelconque banalité du genre. Ils les suivirent du regard alors qu'elles empruntaient un couloir perpendiculaire. Altaïr pencha légèrement la tête avec un regard lubrique, un petit sourire en coin en regardant à hauteur de leurs « superbes-petits-culs-de-pom-pom-girls » selon l'expression du coach de l'équipe. Il remarqua l'air gêné de Malik, le regarda un instant puis tourna la tête dans même direction que lui, et ce qu'il vit le fit sourire. Il lui lança pour l'embêter.

-Rosa te plait toujours autant à ce que je vois !

-Ferme-la ! se renfrogna le jeune homme, plus par jeu que par réelle gêne.

-Note, je te comprends, elle est pas mal roulée…

- Je ne suis pas comme toi Altaïr, conclut Malik en reprenant sa marche.

Ils passèrent dehors par la sortie donnant directement sur les divers stades. Un terrain d'athlétisme, un de football américain et un de baseball. Au pied d'un gradins, ils aperçurent Kadar en train de rouler des pelles à une blondasse de seconde tout en lui tripotant les fesses.

-Ni comme ton frère, marmonna Altaïr avec un regard sombre, juste assez fort pour que seul son ami l'entende.

Malik soupira profondément pendant que son camarade ajoutait de manière rhétorique :

-C'est la combientième déjà ? le douzième ou le treizième ?

-La seizième, marmonna Malik en détournant les yeux pour poursuivre son chemin.

-Tu ne vas rien lui dire ?

-Il est grand, soupira Malik, la dernière fois que je lui ai dit quelque chose, il m'a envoyé bouler. Monsieur mon frère se prend pour le roi des secondes parce que notre père et le gouverneur sont comme cul et chemise.

-Quel petit con ! Désolé…

-Non, t'as pas à t'excuser, tu as raison.

-Il était pas comme ça avant.

-Avec des parents qui n'en ont rien à faire de leurs gosses, c'était moi qui l'éduquais, mais depuis le lycée, j'ai moins de temps pour lui.

-Tu devrais peut-être lâcher le journal pour le surveiller.

-Kadar pourrais se prendre pour le roi des connards et ce serait encore à moi de me sacrifier pour lui ? Hors de question ! J'ai déjà sacrifié treize ans pour lui, c'est à nos parents de réagir maintenant.

-Ils savent au moins ? Tu leur à dis ?

-Oui, plus d'une fois, et encore, c'est moi qui me suis fait ramasser par Père. Soi-disant que j'étais jaloux de la facilité de mon frangin à se faire des amis.

-Ouaaa, grave ton père !… Bon, tu viens ou tu viens pas chez Mario après ?

-C'est bon, je viens

-Génial !

-Ho Ibn'La-Ahad ! Tu bouge ton cul jusque sur le terrain ou je dois venir te chercher ?! hurla l'entraineur depuis le centre du terrain.

-A toute !

-Bon entrainement.

Malik rentra donc seul, en prenant le bus. Bien que ses parents aient essayé de lui faire montrer la supériorité de la famille Al-Sayf depuis des années en mettant à sa disposition une limousine pour l'amener et le ramener de l'école, il avait toujours refusé, à l'inverse de son frère, qui se pavanait telle une oie aux œufs d'or. Kadar était une tête brûlée, doublé d'un véritable délinquant juvénile. Plus d'une fois, c'était la police qui l'avait ramené à la somptueuse propriété familiale de 16 hectares en périphérie de la ville, pour divers raisons, mais généralement dans un état d'ébriété avancé. Il avait même tenté de soudoyer le shérif en personne, mais aucune charges n'étaient jamais retenue contre lui, les flics avaient trop peur de voir leur poste sauté d'un claquement de doigts de Monsieur Bachir Al-Sayf, l'ami intime du Gouverneur. Quant à sa mère Fadhila, elle était une styliste de renom international et était presque toujours en voyage pour un défilé ou autre gala autour du monde. Les rares fois où elle passait par la maison, s'était pour passer sa mauvaise humeur sur Malik. D'ailleurs, Malik, bien que l'ainé, était la déception de ses géniteurs. Sans caractère, sans fierté, sans volonté de se battre. « Mais où est ton sang arabe ? » lui répétait sans cesse son père. « Prend exemple sur ton cadet, lui a du caractère. Il ira loin » ajoutait généralement sa mère.

Plus tard, lorsqu'il retourna en ville et entra dans le bar de Mario (la série d'immeubles où se trouverait la DaVinci Incorporation six ans plus tard n'était alors qu'un terrain vague), il manqua d'envoyer son pied dans le tibias de son ami en constatant qu'il avait rameuter l'intégralité de son équipe, quelque footballeurs et des pom-pom-girls, dont la fameuse Rosa.

-Allez, ne m'en veux pas, rigola Altaïr en lui donnant une tape amicale dans le dos, détends-toi et amuse-toi un peu !

Soupirant, Malik s'était laisser aller au jeu de la drague, et avait plutôt bien réussit. Visiblement, la lycéenne n'était pas indifférente à son charme et l'avait initié à l'art étrange du french kiss. Ce fut une bonne soirée, jusqu'au moment où il se rendit compte de la présence de son frère et de sa blondasse, en pleine discussion avec un type bizarre. Kadar lui glissa un billet de cents dollars et il lui fourra quelque chose dans la main en retour. Bien que Rosa fût en train de lui parler, Malik lança un regard à Malik par-dessus sa tête (car l'Italienne était assez petite. Altaïr, qui avait aussi vu depuis le bar hocha la tête et il se leva pour aller voir. Trouvant une excuse bidon, l'ainé Al-Sayf quitta sa courtisée et rejoignit l'autre, qui avait bloqué le concerné dans le couloir des toilettes.

-Qu'est-ce que tu fais encore ? demanda-il calmement à son cadet.

-En quoi ça te concerne ?! rétorqua vivement Kadar, apparemment plus très sobre.

-Tu as encore bu, soupira son frère.

-Et alors, tu vas le dire à Père, tu sais que t'auras plus d'ennuis que moi !

-C'était un des gars de la bande à Abbas avec qui tu discutais, je ne me trompe pas, l'interrogea Altaïr avec un regard profond et une grosse voix.

-Et alors ?!

-Qu'est-ce qu'il t'a donné ? questionna sèchement Malik

-Ca ne te regarde pas ! s'exclama Kadar en passant sa main dans son dos.

Altaïr la lui saisit et appuya pour lui faire lâcher ce qu'il tenait. Deux petites pastilles rondes et roses tombèrent sur le sol et roulèrent jusqu'aux pieds de son frère. Celui-ci se pencha pour les ramasser et les porta à hauteur de ses yeux, l'air stupéfait, mais en mal.

-Laisse-ça, c'est à moi ! se débattait le plus jeune.

-Tu te drogue maintenant ?! s'exclama sévèrement son grand-frère en agitant la pastille de stupéfiant devant lui.

-Peut-être, et alors ? Qu'est-ce que ça peut te faire ? De toute façons t'en à rien à foutre de moi.

La baffe était partie toute seule, fendant l'air. Malik en eut mal à la main. La joue de son imbécile de frangin était rouge et enfla légèrement. Il était tellement surpris qu'il ne disait plus rien, la tête penchée sur le côté, les yeux exorbités. Après quelques instants, il se libéra de l'emprise d'Altaïr et partit en droite ligne, encore sous le choc.

-Tu veux pas le suivre ? demanda le sportif.

-Non, là il accuse le choc. Il va rentrer directe et aller se plaindre aux parents.

-Tu veux rentrer avant lui ?

-Non, ne gâchons pas la soirée… préviens juste Mario qu'il y a du trafique chez lui.

En disant cela, il était allé jeter les pilules dans les WC et tirer la chasse. Finalement, ce fut une très bonne fin de soirée. Rosa Ramena lainé Al-Sayf chez elle et le poussa dans son lit (ses parents étaient en vacances en Floride) et l'avait presque violer, au début tout du moins…

oOoOoOo

-Attend, coupa Lucy, interrompant Malik dans son récit. Je ne comprends pas bien… de ce que tu me dis là, tout allait très bien entre Altaïr et toi, alors c'est quoi ton problème avec lui ?

-Tu vas comprendre, répondit le jeune homme en continuant d'appliquer le verre froid contre son cocard.

-Je t'écoute... c'est toi qui a été engueulé à l'arrivée ?

-Pour une fois, non. Mais mes parents voulait savoir où et quand il avait gouter à ça pour la première fois. Ils voulaient un responsable. Kadar était un idiot, il n'avait pas pu découvrir un réseau de trafiquant tout seul, et aucun de ceux qui l'entouraient n'était une lumière.

-Alors vous avez mené l'enquête ?

-Il a bien fallut, mon frère était une tête de mule. Mon père a eu beau le battre un peu (il leva les yeux au ciel comme pour lancer une plainte muette contre la violence de son géniteur), mais il est resté muet.

-Et donc ?

oOoOoOo

-J'avais quelque problèmes qui me troublaient à l'époque, confessa Altaïr à son assemblée très attentive.

-Quel genre de problèmes ? demanda Rebecca, étonnée.

-Les examens qui approchaient, la pression qu'on mettait sur moi pour la finale de baseball, les ennuis avec Kadar et Malik qui se disputaient sans cesse, et je venais de me faire largué par Maria Torpe…

-La nièce de l'ancien maire !? l'interrompit Connors, étonné.

-Elle-même.

-Et donc, coupa Shaun.

-Et bien, j'étais mal. Un jour…

oOoOoOo

Altaïr sortait d'une retenue, tard le soir, la nuit était presque entièrement tombée. Il n'y avait pas eu beaucoup de neige cette année, mais le froid de février était tout de même mordant. En passant à côté du stade de foot, il aperçut du coin de l'œil la lueur d'un briquet, sur plus hauts rangs des gradins. Soupirant profondément (ce qui forma une petite volute de fumée), sachant d'avance qui se trouvait là-haut, il traversa la pelouse, attaquant lentement la montée des escaliers raides. Kadar ne bougea même pas, les yeux perdu sur la pelouse (il avait Dieu sait comment réussi à intégrer l'équipe en tant qu'arrière). Il avait un joing planté entre les lèvres, et une vive odeur d'herbes se distillait dans l'air glacial. Altaïr resta un instant debout sans bouger, puis s'assis à côté du jeunot en soupirant, les mains dans les poches. Ils restèrent un bon moment, assis sans bouger ni rien dire, regardant le terrain. Altaïr y avait assisté à la défaite de leur équipe en demi-finale du tournoi des lycées l'année d'avant. Enfin, l'élève de terminale parla d'une voix calme, presque un murmure dans la nuit tombante.

-Pourquoi tu te conduis comme ça Kadar ?

L'autre eut un léger sourire, mais ne répondit pas. S'il s'était agit de son frère, il aurait immédiatement monté les tours et haussé le ton, mais il avait toujours énormément respecté Altaïr. Comme lui et Malik étaient devenus amis très jeunes, et que le turbulent jeune homme passait le plus clair de son temps à se faire inviter chez les Al-Sayf, Kadar le considérait presque comme un second frère. Et pour dire vrai, il se sentait bien plus proche d'Altaïr que de son propre ainé.

-Et toi ? lui rétorqua-t-il calmement.

-Je t'ai posé la question en premier.

-Pff (il souffla un nuage à l'odeur immonde qui fit grimacer son voisin). A ton avis ?

-Je pense que tu te sens seul.

-Je ne suis pas seul, fit observer l'adolescent.

-Oui, je vois ça… Des filles à foisons, des grands costauds qui sont prêt à te torcher le cul si tu leur demande et une équipe qui t'encense.

Il laissa planer un silence pour que l'ironie de la situation pénètre bien dans le crâne de son interlocuteur, puis reprit :

-J'ai connu ça en seconde, j'ai jamais été aussi seul crois moi ! Mais heureusement, j'avais quelqu'un à qui me confier. Un vrai ami, pas un trouduc qui me masturbait verbalement.

-Mon frère, supposa Kadar sans surprise.

-Exactement. C'est un de ceux que tu espère garder à tes côtés toute ta vie. Et tu devrais l'écouter parfois. Il ne te le dira pas et fera semblant de s'en ficher, mais il tient à son petit frère. Ne lui dis pas que je t'ai dis ça, il m'étranglerait (en disant cela, il riait presque).

Il y eut un nouveau silence, plus court que le précédent. Finalement, Kadar le rompit

-Touché. Et toi ?

-Des problèmes de cœur. T'es un peu jeune pour comprendre.

-On a que deux ans de différence et je me suis déjà taper bien plus de meufs que mon frangin et probablement toi réuni. Tu peux te confier, de toute manière je plane là, y a peu de chance que je me rappelle de ce que tu me dis.

-T'en a pris combien aujourd'hui ?

-Une ce matin, une à midi et deux avant que t'arrive, c'est la troisième…

-Ecoute, je ne te demanderai pas d'arrêter, juste de ralentir.

-Si ça te fait plaisir… Alors ces « problèmes de cœur » ?

Altaïr sourit légèrement, même défoncé, il était toujours assez lucide pour l'emmerder avec cette question. Et le connaissant, le seul moyen de s'en débarrasser était de le lui dire.

-Je viens de quitter Maria…

-La capitaine du club chelou ?

Ce qu'il appelait le club chelou était en fait le club d'histoire, qui se concentrait cette année sur les Croisade et la Guerre Sainte. D'ailleurs, ils avaient fait une reconstitution surprenant pour Noël. Le costume de Templière allait à ravir à la jeune femme, mais s'était de l'histoire ancienne pour Altaïr. Il n'était plus avec elle.

-…Oui.

-Qu'est-ce qui t'a pris de larguer un canon pareil ?

-Je ne sais pas pourquoi. J'étais attiré, mais je ne parvenait pas à l'aimer.

-Y a quelqu'un d'autre ?

-Ouais.

-Qui ?

-Je ne sais pas.

-Surement mon frère…

-Pardon ?! s'exclama Altaïr en se retournant vers l'autre.

-C'est bon, fait pas semblant, tu crois que j'ai rien remarqué depuis le temps ? L'autre soir au bar tu le regardais d'un air jaloux pendant qu'il embrassait Rosa.

-Mais non enfin, protesta-t-il, pris par surprise. Je ne…

-Moi ça me dérange pas, perso, mais je ne pense pas que lui te vois de la même manière.

Le silence retomba, lurd cette fois. Après un instant, Kadar tendit la fin du mégot à Altaïr en précisant :

-Deux bouffées pour planer, trois pour oublier, quatre pour badtriper…

Soupirant, le sportif soupira longuement. Le jeune Al-Sayf avait mis le doigt sur le problème. En effet, depuis quelque temps, il pensait à Malik dans des termes plus qu'amicaux, mais il n'avait pas l'intention de faire son comming-out, ni d'avouer à qui que ce soit un quelconque potentielle attirance sexuelle. D'ailleurs, il n'était même pas sûr de ce qu'il éprouvait pour son ami, mais il était vrai que depuis peu, chaque fois qu'il le voyait avec Rosa (bien que ce soit lui qui les ait poussé l'un vers l'autre) éprouvait un sentiment proche de la jalousie.

Sans réfléchir, souhaitant oublier ce problème, il porta le roulé d'herbe à ses lèvres et tira trois grosses bouffées. Toussant presque immédiatement, il ne pouvait pas encore savoir que ce simple geste venait d'accélérer les éléments qui le conduiraient, avec les deux frères AL-Sayf, au cœur de l'accident trois mois plus tard...


Alors ? Votre avis ? Vous avez l'eau à la bouche ?

Rendez-vous très vite pour la deuxième partie : « Chapitre VII : L'accident »

Bonne journée (ou soirée) !