Et voilà le chapitre nouveau (décidément, je crois que je vais arrêter de me fixer des dates pour les sortir, je n'arrive jamais à respecter mes délais (je suis navré)) ^_^' Enfin bref…

Je remercie encore une fois ceux qui me suivent et me review, je vous adore et c'est pour et grâce à vous ! Cette fic n'existerait pas sans vous ! Alors MERCI !

Et bien sûr, bonne lecture !


Chapitre XI : …Dans l'horreur

Le petit gars chétif se faufila furtivement au travers du dédale de la zone industrielle de la ville. Il se glissa jusqu'à un entrepôt vide, celui où le gang avait éclaté six ans plus tôt à la suite de cet « accident » qui avait fait la une des journaux locaux pendant des semaines. Marcas avait toujours été un homme de main loyal, le bras droit d'Abbas en quelque sorte. Il avait réussi à s'en tirer et son boss n'avait jamais parlé de lui. Quant aux autres gars chopé se soir là, aucun n'avait osé ouvrir sa bouche par peur des représailles, et ils avaient eux franchement raison. Même enfermé derrière les murs d'enceinte de la haute prison d'Etat, Abbas restait maître du trafic dans la région, preuve de son immense influence, y compris sur les autorités du Nevada.

Dans le hangar, plusieurs personnes étaient réunies. Des gros bras pour la plupart, mais aussi des plus minces, les « cerveaux » comme disait Abbas. Le principe du réseau développé par le dealer était : un cerveau avec un équipier costaud. Tous ceux présents ici étaient membre de la bande d'origine, ceux d'avant l'accident, ceux qui vouaient une fidélité aveugle à Abbas. Une jeune femme (grande, plantureuse, de longs cheveux roux sur un visage au traits durs) se leva d'une caisse où elle était assise et s'avança de quelque pas en voyant Marcas entrer. Elle le fixa un moment en mâchant bruyamment de la chique, la bouche ouverte, puis demanda d'une voix rauque :

-Alors ? Quels sont les instructions ?

Marcas la fixa d'un regard mauvais. Il n'avait jamais aimé cette texane au sang chaud. Trop chaud, d'ailleurs. Comme la plupart des Texans, le soleil lui avait trop tapé sur la tête et son impulsivité avait souvent manqué de faire capoter des affaires. Pourtant, Abbas avait insisté pour la garder car elle était redoutable et impitoyable, tant et si bien que la plupart de la bande l'appelait par dérision « Le Bonhomme ».

-Pas de précipitation, lui lança-t-il pour la refroidir en la voyant passer nerveusement sa main sur la crosse de son colt (qu'elle gardait planqué dans son horrible gilet en peau de vache).

-T'inquiète Nabot ! rétorqua-t-elle en crachant sa chique sur le côté comme le plus vil des cowboys de cinéma. Alors, qu'est-ce qu'il a dit ?

Un petit sourire étira les lèvres du Nabot et tous comprirent le message. L'assemblée échangea des regards ravis. Ils allaient enfin avoir leur revanche.

-Ok, on fait une décente à la Tarlouse Incorporation et on descend tout ce qui bouge en représailles ?! demanda la rouquine en dégainant avec un air de psychopathe satisfaite.

-NON ! rétorqua Marcas, déjà énervé. Abbas ne veut pas de dégâts collatéraux. Notre cible c'est Altaïr Ibn-La'ahad. Et si l'occasion se présente : Malik Al-Sayf. Mais on ne fait rien avant minuit.

-Minuit ?!

-C'est un bon choix, fit un des cerveaux, adossé à un pilier.

-Why !? interrogea le Bonhomme, dont la mémoire des dates était loin d'être le seul défaut.

-Demain, reprit l'autre, cela fera pile-poile six ans jour pour jour que ces deux plouques nous ont pourri la vie.

-Ok, my dad. ! Et donc, tu projettes quoi Nabot ?

Marcas sourit à nouveau, mais de manière presque terrifiante, carnassière. Il avait un plan très simple mais incroyablement efficace.

oOoOoOo

La propriété Al-Sayf s'étalait sur huit hectares, en périphérique de la ville, entièrement entourés d'un mur d'enceinte surveillé par caméras. L'entrée principale de la propriété était surveillée par un garde. Etrangement, Altaïr avait réussi à passer les grilles de la propriété sans se faire arrêter. Le gars de la sécurité lui avait simplement demandé son identité et le motif de sa visite, puis l'avait laissé entrer. Le gigantesque manoir de type renaissance était planté au centre d'une bois soigneusement entretenu desservis par des chemins de promenade et menant tous à un charmant étang.

Le jeune homme gara la voiture de Léonardo au milieu des autres, juste devant l'escalier menant à l'entrée. Il y avait plusieurs personnes, des groupes d'hommes et de femmes. Le rassemblement avait d'avantage l'allure d'une réception mondaine que d'une réunion du conseil de la ville. Gravissant les marches, Altaïr attira sur lui l'attention des personnalités nanties de la région. Il tiqua quelque peu en constatent qu'à son passage, les discussions cessaient et se mutaient en chuchotement. Il savait que Bachir avait occupé son temps à lui faire une mauvaise réputation après l'accident, mais à ce point, le responsable marketing était presque blessé. Faisant comme s'il n'entendait pas les rumeurs qui courraient, il traversa l'immense vestibule. Il n'y avait aucun doute que le conseil était réuni soit autour du buffet dans le grand salon, soit dans la bibliothèque à l'étage. Il choisit d'essayer le premier choix et fut soulagé de constater que, oui, Ezio était bien là. En pleine discussion avec Cesare, une flute de champagne à la main, l'autre amenant régulièrement une bouchée ou un canapé à sa bouche, l'Italien semblait parfaitement à sa place au milieu de ce beau monde.

Altaïr s'approcha rapidement de lui discrètement, lui remit les papiers en lui expliquant brièvement que Léo s'excusait de ne pas y avoir pensé, puis il se détourna pour repartir avant que son cousin n'ait pu dire quoi que ce soit. Hélas pour lui, il se retrouva nez-à-nez avec Fadhila, qui le fixa avec stupeur. Le jeune homme se demanda une seconde si il n'était pas maudit, son cœur ratant un battement. La mère de Malik, revenant de sa surprise, eut un sourire tendre, et parla :

-Altaïr, quelle bonne surprise !

-Madame Al-Sayf, salua-t-il courtoisement, mal à l'aise.

-Je suis ravie de te revoir, continuait-elle gentiment.

-Le plaisir est partagé, mentit le jeune homme. Je ne voulais pas déranger votre petite réunion.

-J'imagine que tu apportais les papiers que notre cher Ezio avait oublié ? supposa-t-elle avec un sourire amusé à l'attention de l'Italien.

-C'est exacte. Je vais y aller, je ne veux pas déranger votre petite réunion.

En disant cela, il avait saluer poliment de la tête et contournait la styliste. Celle-ci l'attrapa par l'épaule pour l'inciter à rester.

-Allons, joint-toi seulement à nous, il n'y a aucun problème à ce que tu reste.

-Je vous remercie, mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée, fit-il en regardant autour de lui.

-Si c'est Bachir que tu cherches, il n'est pas là. Tu n'as rien à craindre.

-Mais ce n'est pas du tout ce que je… rétorqua Altaïr, prit de court.

-Allons, pas la peine d'avoir honte. Mon mari fait peur à plus d'un, surtout que tu as de bonne raison de le craindre.

-Madonna, les interrompit Cesare en s'approchant d'eux, je suis navré de vous presser, mais si nous pouvions régler cette affaire au plus vite. J'ai…

-une entreprise à faire tourner, termina la femme avec un sourire pincé. Oui, je sais mon ami, vous nous le dites à chaque réunion du conseil. Prenez le temps de vivre, vous allez nous faire un infarctus à trente ans.

Elle avait dit cela avec amusement. La famille Borgia était directrice d'une grande boite d'import-export et ne cessait de s'éteindre. Fadhila se tourna à nouveau vers Altaïr et lui proposa :

-Nous n'allons donc pas en avoir pour longtemps, profite donc du buffet.

Elle lui donna une petite caresse sur l'épaule et se pencha à son oreille en lui murmurant avant de partir en compagnie d'Ezio et de Cesare.

-Je t'ai pardonné, alors ne laisse pas les ragots te blesser.

Les regardant filer, n'étant pas sûr d'avoir bien compris, il remarqua qu'une jeune femme, aux cheveux courts, l'observait depuis la table ou reposait les coupes de champagne. Elle lui souriait niaisement et il lui fallut quelques secondes pour se rendre compte de qui il s'agissait.

-Maria ?

Elle contourna le buffet et vint lui sauter au cou, surexcitée. Il arrivait encore à la soulever toute entière et cela lui rappela le bon vieux temps, lorsqu'ils étaient encore ensemble.

-Altaïr ! Ca faisait un bail !

-Tu as bien changé. J'ai failli ne pas te reconnaître.

-C'est de ta faute, grande brute ! rit-elle. Allez, fais moi la bise !

Il s'exécuta, il ne valait mieux pas discuter. Pour la peine, elle lui envoya amicalement son poing dans l'estomac en invoquant le droit de représailles.

-Et alors, t'étais passé où toutes ces années ?

-A Yale.

-Toi ? pouffa-t-elle. Pas possible.

-Et pourtant… et toi ? comment ça va ?

-Ca va bien, j'ai réussi a me remettre de notre terrible rupture (bien sûr, elle se moquait ouvertement de lui). Ca m'a pris du temps, mais j'ai retrouvé la joie de vivre.

-Tu sais, je m'en suis voulu un moment de t'avoir largué aussi simplement.

-Y avait vraiment pas de quoi. En fait, je pense que c'est la meilleure chose qui me soit arrivée.

-Merci, sympa pour moi.

-Non, vraiment ! s'exclama-t-elle jovialement en hochant la tête. Grâce à toi j'ai compris qui j'étais vraiment. Je me suis mariée l'été dernier à une femme.

-Toi ?

-Hé oui ! Gouine et fière de l'être, sourit-elle en levant la main pour lui monter l'alliance à son annulaire gauche.

-Et bien… (Il la regarda de haut en bas avec un sourire sincèrement ravi). Félicitations !

Il la prit instinctivement dans ses bras. Il était heureux pour elle. Se détachant de son étreinte, elle le regarda droit dans les yeux et lui demanda, son sourire se crispant un peu.

-Et pour toi ?

-J'ai connue quelques femmes à l'université et sinon…

-Non, je veux dire… tu n'étais pas à fond sur Malik ?

-Pardon ?! s'étouffa l'autre au moment où il prenait une gorgée de champagne.

-Ca va, arrête, soupira-t-elle, exaspérée et amusée en même temps. Pas la peine de mentir, tu ne me la feras pas.

-Tu étais au courrant alors ? déglutit difficilement le jeune homme, vraiment mal à l'aise.

-Ecoutes, c'était aussi clair que de l'eau de roche. J'ai jamais cru à ton histoire de « je te quitte parce qu'on est plus sur la même longueur d'ondes ». On a toujours été sur la même vague, espèce d'idiot. La preuve : j'aime une femme et toi un homme… si c'est pas la même longueur d'ondes.

Altaïr était coincé là, plus moyen de nier. Soupirant, il avoua, puis lui proposa d'aller marche un peu dans les jardins pour lui raconter toute l'histoire. Elle accepta et ils sortirent, se dirigeant bras-dessus bras-dessous vers l'étang.

oOoOoOo

Les trois filles de la DaVinci Incorporation avaient décidé d'un commun accord de sortir manger des pizzas, mais l'ambiance à la table du bar de Mario n'était pas au top. Elles gardaient toutes le silence en regardant fixement la table en attendant que le barman leur apporte leurs commandes. Assia se demandait ce qu'elle allait faire après ce qui s'était passé, Lucy réfléchissait à comment demander pardon à Desmond et Rebecca était encore sous le choc de son test de grossesse.

-Alors, finit par demande Lucy pour rompre le silence, tu as été faire ta déclaration à Malik ?

Assia leva la tête, ne comprenant pas tout de suite, puis elle se rappela ce qui s'était passé avant qu'elle ne croise l'étudiant ici même. Est-ce qu'elle devait en parler ? Non, certainement pas, en tout cas pas à Lucy. Elle n'aurait pas été aveugle et sourde aux avances timides du jeune homme, elle-même ne l'aurait pas retrouvé en miette la veille. En plus, comme elle l'avait dit le matin, « il ne s'est rien passé ».

-Je… commença-t-elle, hésitante. J'ai été chez lui comme tu me l'avais suggérer, et je lui ai fait mes aveux.

-Et alors ? demanda Rebecca, feignant d'être autant plein d'entrain qu'à l'accoutumée.

-Il m'a éconduite.

-Ha le salaud ! s'écria la noiraude en se redressant un peu dans son siège.

-Non, il l'a fait avec tact et diplomatie…

-Il t'a dit que tu ne l'intéressais pas ?

-En gros, il m'a dit qu'il me voyait comme une simple amie, soupira Assia, dont le cœur se serra subitement en pensant à celui qu'elle aimait.

-Friendzone ! s'exclama Rebecca en levant les yeux vers le ciel.

-Je suis désolée, lâcha Lucy, visiblement en pleine culpabilisation. J'étais en plein crise d'optimisme démesurer à cause de Connor et je t'ai conseillé n'importe quoi. Avec tout ce qui se passe en ce moment pour Malik, ce n'était vraiment pas le bon moment…

Et c'est maintenant que tu y pense espèce de garce ! s'exclama une petite voix au fond de l'esprit de la secrétaire. Elle réfréna la pensée et lança un grand sourire carnassier à la garce en question. Elle eut envie de lui faire une pique, mais Rebecca s'en chargea, moqueuse.

-C'est toi qui a eut cette idée de déclaration à la con ? Bein maintenant je m'explique mieux le truc avec Desmond. Retour de karma dans ta tronche !

-T'as vraiment besoin de me rappeler ça ? Tu crois que je suis pas assez mal là ?! s'énerva l'autre avant de se noyer dans son martini.

-Qu'est-ce qui c'est passé ? demanda Assia, faisant semblant de ne rien savoir.

-Cette conne n'avait pas remarqué que Dédé était intéressé et elle lui a avoué ouvertement coucher avec Connor.

-En même temps, il n'avait qu'à dire les choses clairement ! s'exclama blondie en s'enfouissant le visage dans les mains, exaspérées par sa meilleure amie.

-Tu n'avais pas remarqué ? interrogea la secrétaire sur le ton de la surprise. Tu devrais peut-être consulter un ophtalmologue… (Pétasse, ajouta la petite voix dans sa tête).

Elle ne savait pas pourquoi, mais soudainement Lucy lui était fortement antipathique. Elle se rappelait l'avoir traitée de « garce imbue d'elle-même », et elle se rendait compte qu'elle en fait raison. Elle culpabilisait non pas parce qu'elle avait brisé le cœur de l'étudiant, mais parce qu'elle-même se sentait mal. Elle ne semblait même pas se soucier un instant que le jeune homme puisse aussi être au niveau zéro du moral. Bon, ce n'était pas tout à fait exact vu qu'Assia avait veillé à le remettre d'aplomb. Mais si elle était encore sous le choc du refus de Malik, même après la nuit extraordinaire que l'étudiant lui avait offert, alors lui-même devait être dans la situation semblable. Et elle l'avait traité n'importe comment au réveil.

Assia se mordit les lèvres, elle se trouvait sale d'avoir traitée Desmond comme une roue de secoure, il ne méritait pas ça. Elle décida donc d'assumer pleinement, prenant une grande inspiration, elle avoua. Les yeux de ses camarades s'écarquillèrent en l'entendant raconter comment elle avait retrouvé l'étudiant au bar, comment ils avaient bu, n'oubliant pas de préciser comment la soirée s'était finie.

-Tu t'envoie un mec bourré juste après avoir essuyer une déception amoureuse ?! s'exclama Rebecca, surprise (plutôt en bien, à l'inverse de Lucy).

-Comme quoi, je ne me trompais pas quand je te disais que ce que tu voulais de Malik s'était du sexe…

Assia foudroya immédiatement la blondasse du regard, puis lâcha d'un air irrité :

-Ho, je vois ! Un mec qui se tape un max de nanas c'est un tombeur, une garce dans ton genre qui matte le cul d'un mec pendant des semaines dans l'espoir de le mettre dans son lit c'est une bombe, mais dés le moment où c'est la petite secrétaire timide qui décide de s'éclater un peu, c'est une catin !

-Attend, Ce n'est pas ce que je voulais dire…

-Moi au moins je sais écouter ! Moi, la fille timide que personne ne remarque parce qu'elle travaille toute seule dans le hall du bâtiment. On ne me remarque pas, mais je vois tout et j'écoute les petits malheurs de tout le monde. Alors oui, j'étais triste, lui aussi, et on a prit du bon temps pour se consoler mutuellement, mais si je suis a blâmé, tu l'es autant que moi !

Les deux autres, ainsi que la plupart des clients, la fixaient comme si elle était démente. Il fallait dire que l'éclat de voix, plus le fait qu'elle s'était levée pour regarder Lucy de haut, n'avait pas passé inaperçu. Regardant autour d'elle, gênée, elle se calma et se reposa sur le siège juste avant que Mario amène les pizzas. Un lourd silence enveloppa le groupe des trois filles, et ce fut Rebecca qui le rompit en applaudissant calmement la performance d'Assia.

-Bravo, tu m'as franchement bluffée.

-Merci… Désolée de t'avoir traitée de garce Lucy.

-Y a pas de mal, fit l'autre en lui souriant.

La petite crise avait au moins permis de remettre les pendules à l'heure, et la conversation reprit sur un ton plus convivial.

oOoOoOo

Malik attendait près du buffet, ne se sentant plus à sa place entre les murs de la demeure de son enfance. Il l'avait fuie sitôt son diplôme en poche et avait filé dans la première université possible. En six ans, il n'y avait jamais remis les pieds, et n'avait jamais non plus reparlé directement à ses parents. Revoir sa mère, après tout ce temps, chaleureuse et ouverte au dialogue comme elle ne l'avait jamais été, l'avait perturbé. Pourtant, l'étreinte pleine de douceur qu'elle avait eut pour lui l'avait presque rendu heureux pendant quelques secondes. Un bref instant où tout n'avait semblait être qu'un cauchemar, mais l'accident avait belle et bien eut lieu, et six années s'étaient écoulées. Le retour à la réalité lui parut dur, et il buvait du champagne pour oublier. Oublier la chaleur du câlin maternel, et la courte conversation qu'elle avait eue avec lui avant de partir en réunion. Elle lui avait dit de pardonner à Altaïr, et d'oublier sa rancœur, de faire son deuil.

Soupirant, se sentant soudain mal à l'aise au milieu de tout ce monde, il monta à l'étage, empruntant le grand escalier du vestibule. Sans vraiment y faire attention, se laissant guider par l'habitude, il gagna son ancienne chambre. Il ferma la porte derrière lui et fut presque soulagé en constatant que rien n'avait bougé depuis la dernière fois. Et pas de poussière, ce qui signifiait que la femme de ménage continuait de passer le plumeau ici (surement par ordre de sa mère). La pièce paraissait presque petite par rapport aux dimensions de la propriété. Et le côté spartiate n'aidait pas. Un bureau, un lit, une armoire à casier (d'une marque suédoise), un tapis, une télé est c'était tout. Bon, la vérité était aussi qu'il passait à l'époque plus de temps dans la bibliothèque que réellement dans sa chambre. Il avança jusqu'à son bureau, placé près de la porte vitrée donnant sur son balcon privé, et regarda avec mélancolie les quelques cadres photos qui y reposaient. Toutes des photos de lui et d'Altaïr, tantôt avec Kadar, ainsi qu'une photo de Rosa, son ex-copine (qu'il avait quitté après l'accident). Au mur, au dessus du lit, était encore accroché le triangle de tissu au couleur de l'équipe de baseball distribué à tous les élèves du lycée aux matchs d'ouvertures chaque année. Le jeune homme soupira en repensant au bon vieux temps. Il commençait à se dire que sa mère, Ezio, et même l'autre imbécile sur les photos avaient tous raison, il valait peut-être mieux enfin faire son deuil et aller de l'avant. Peut-être fallait-il même pardonner entièrement à son ancien ami ? Etre perpétuellement en colère contre Altaïr et contre lui-même commençait vraiment à le fatiguer, il en avait mare. Etrangement, il se trouvait bête d'avoir agit comme il l'avait fait. Alors qu'il se disait ça, il resongea à son père, à ce qu'il lui avait dit le jour où il lui avait remis l'urne de Kadar…

C'est ton fardeau, ne l'oublie jamais… « NE L'OUBLE JAMAIS ». C'était bien cette phrase qui avait alimenté sa haine et sa tristesse. Tout à coup, il se sentit empli d'un immense chagrin et se laissa tomber assis sur le lit, la tête entre les mains. Que devait-il faire ? S'il continuait ainsi, il allait finir par le payer de sa santé (à force de se forcer à se souvenir), mais s'il ne le faisait pas il attirerait la colère de son père. Et Bachir avait toujours fait en sorte que ses fils le respectent par-dessus tout (le craignent eu été plus correcte). Malik resta donc ainsi, à réfléchir dans son ancienne chambre, seul dans le silence oppressent, entourer des photos, vestiges s'un passé heureux aujourd'hui disparut… et probablement irrécupérable.

oOoOoOo

Assis sur un banc, sous un grand saule pleureur près de l'étang, Altaïr finissait de conter son histoire à son ex. Elle le regardait avec douceur, ravie de constater que malgré le temps, ils soient encore capable de s'entendre. Quand il eut terminé, il porta son regard sur la surface calme de l'étendue d'eau calme et un silence s'installa. Après un moment de réflexion, la jeune femme se leva et l'attrapa par une main pour le pousser à la suivre. Il s'exécuta sans broncher.

-Bon, ça fait six ans que tu te retiens de lui dire, donc tu vas profiter qu'il ne puisse pas fuir la réunion et lui déclarer ce que tu ressens.

-Maria, je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne idée, surtout après hier soir.

-Cacahuètes ! s'exclama-t-elle, sortant son mot fétiche comme chaque fois qu'elle était interrompue par un contrevenant. Justement c'est le bon moment, soit il te pardonne pour le coup et tu as ton « heureux pour toujours », soit il t'en colle une et te déteste à vie, mais au mois tu seras fixé.

-J'ai pas le droit à un juste milieu ? demanda le jeune homme, presque amusé par l'enthousiasme démesuré de la jeune femme.

-Quoi ? T'as envie d'un « restons amis » ?! Tu saurais t'en contenter ?

-Je ne suis pas sûr…

-Parfait ! Alors fonce… et vas-y franchement, n'hésite pas à utiliser ta langue.

-Pardon ?! s'exclama-t-il, presque choqué par cette remarque.

-Je plaisante, fit-elle avec un sourire moqueur. Mais dépêche-toi. Si tu veux, je l'isole dans un coin.

-Je ne pense pas que ce sera nécessaire.

-C'est toi qui vois.

Altaïr la prit dans ses bras pour la remercier, puis ils retournèrent vers la demeure. Il ne trouva pas Malik dans les pièce du rez-de-chaussée, mais il avait sa petite idée de l'endroit où il s'était probablement réfugié. Sans attendre d'avantage, il monta les escalier menant à l'étage. Il se rappelait de l'emplacement de chaque pièce à force de les avoir parcouru si souvent. Le souvenir de cette époque où ils passaient tout leur temps ensemble lui remonta à l'esprit et il eut presque un sourire en se rappelant le jour ou son ami était tombé dans l'escalier lors d'une course dans la maison.

Retrouvant sans peine le chemin, croisant une femme de ménage (qui le reconnu et lui claqua une bise), il s'arrêta devant la porte fermée. Son cœur battait rapidement et il avait la sensation de ne plus respirer correctement, comme si ses poumons ne parvenaient plus à extraire l'oxygène de l'air. Prenant une grande inspiration, il toqua à la porte. Un petit « entrer » se fit entendre et il passa dans la pièce, retirant la porte derrière lui, s'adossant contre. Malik était là, assis sur le lit, et le regardant fixement, l0ir toujours autant fatigué que le matin. Il finit par se relever pour lui faire face et attendit que son ancien ami parle. Ce dernier s'humecta les lèvres, regardant sur le côté, déglutit difficilement, puis parla.

OOoOoOo

Bachir gara sa voiture devant les escalier et en descendit, se demandant ce que signifiait tout ce monde réuni dans sa demeure. Etait-ce une sorte de gala improvisé par sa femme pour Beautyfull ? Alors qu'il supposait cela, il reconnut la voiture de Cesare Borgia, et un celle de Catherina Sforza. Encore un peu plus loin, la moto de Maria Torpe était adossée à un des lampadaires (scandaleux ! songea l'homme). Sans attendre d'avantage, il pénétra dans sa maison et traversa les divers groupes d'invités. Il en reconnut certain, les saluant d'un ton brusque au passage. Ne trouvant aucun des membres du conseil, il supposa qu'ils étaient dans la bibliothèque, en pleine réunion, sans lui. Le simple fait de penser que sa femme l'avait dupé en convoquant le conseil le mit hors de lui. Il intercepta un des serveurs et lui demanda des explication. Devant son regard intransigeant, il avoua que cela faisait déjà plusieurs jours que Fadhila avait prévu ce rassemblement. Fortement en colère, il partit d'un pas furieux en direction des escaliers, décidé à interrompre immédiatement la réunion et à faire scandale. C'était LUI l'homme de la famille, c'était à lui de tenir le rôle de représentant au conseil, pas à sa femme. Elle n'était que mariée, elle ne partageait pas l'illustre sang des Al-Sayf. Déjà qu'il lui avait concéder beaucoup de choses, lui laissant beaucoup de liberté vis-à-vis de ses croyances, elle osait le trahir à la première occasion. Elle saurait comment il s'appelait !

Dans l'escalier, il croisa une femme de ménage qui semblait joyeuse et qui le salua respectueusement.

-Je suis ravie que vous vous soyez réconcilié avec le jeune maître.

Bachir s'arrêta net et se retourna vers elle, le toisant du regard.

-Pardon ?! Malik est ici ?

-Je… ce n'est pas vous qui l'avez invitez ? demanda-t-elle, sachant pertinemment qu'elle venait de commettre une erreur fatale.

-Où est-il ?

-Je ne sais pas trop, mentit-elle.

-Où ? redemanda l'homme avec un regard dur.

-Dans sa chambre, Monsieur.

Sans lui laisser le temps d'en dire plus ou d'essayer de se justifier, il repartit au pas de charge, gravissant les marches quatre à quatre. Il avait renié son fils après la mort de Kadar et lui avait ordonné de ne plus mettre les pieds dans la demeure sans son autorisation. Et voilà que ce chien puant (ce n'était pas vraiment ce qu'il pensait de lui, mais la forme arabe se forma dans son esprit toute seule) osait passer par dessus les ordres paternels. Et la veille de l'anniversaire mortuaire de l'autre (celui qu'il ne pouvait plus considérer comme son fils à cause de ce qu'il avait fait) ! Il allait le mettre dehors, et à coups de pieds au cul ! Il atteignit la porte de la chambre en jurant dans sa tête.

oOoOoOo

Malik n'avait pas tout compris à ce qui venait de se produire. Pourquoi était-il plaqué contre le mur à côté de la porte, Altaïr collé à ses lèvres, et l'embrassant avec la langue en plus ? Et pourquoi ne résistait-il pas ? L'effet de surprise ?

Son ancien ami avait débarqué dans la pièce et avait gardé un instant le silence. C'était lui qui avait alors prit la parole. Il avait émit la supposition, à haute voix, que l'autre venait lui demander la rédemption, ou lui faire des excuse pour son comportement de la veille. Altaïr n'avait pas répondu tout de suite, s'approchant du bureau et regardant les photos avec un sourire. Il lui avait ensuite parlé du passé, qu'il ne pouvait pas le réécrire, mais qu'il regrettait sincèrement ce qui s'était passé ce soir là.

Malik n'avait rien répondu, attendant la suite. Petit à petit, son ami en était venu à lui raconter qu'il n'arrivait pas à arrêter de culpabilisé de l'avoir écouté et abandonné, qu'il aurait du rester en ville et l'aider à surmonter l'épreuve, mais qu'à présent, il était trop tard. Puis, il lui avait demandé s'il lui en voulait encore. Malik n'avait pas répondu tout de suite, réfléchissant avant de répondre qu'il ne savait pas vraiment, mais qu'au moins, il n'avait plus de colère.

-C'est bien, avait répondu l'autre avec un soupire de soulagement.

Après ça, le cadre lui avait demandé de répondre à une seule question : cette seule chose que dont tu te sens coupable. Qu'est-ce ?

Altaïr n'avait pas donné de réponse verbale. Il c'était approché de lui, l'avait regardé droit dans les yeux (le troublant au plus au point), puis avait lâché « ça » juste avant de le plquer contre le mur, déposant un baiser sur ses lèvres. Baiser chaste qui se mua rapidement en torride étreinte.

Malik était un homme, Altaïr aussi, alors pourquoi ce laissait-il faire ? Il n'eut pas le temps de répondre à sa question mentale car la porte s'ouvrit à la volée et Bachir entra. Il s'arrêta net en les voyant et son visage passa au cramoisi sous l'effet de la colère. On aurait dit qu'il allait avaler sa langue ou que sa tête allait exploser tant ses veines saillaient sur son front. En le voyant ainsi, le jeune homme sut immédiatement une chose :

Ca allait très mal se passer !


Et voilà, le petit Alty à fait sa déclaration foireuse ! Quelles en seront les conséquences ? Comment Bachir va-t-il réagir ? Quelle sera la réponse de Malik ? Rebecca dira-t-elle à Shaun qu'elle est enceinte, Assia et Desmond doncent-ils droit dans un mur ? Tout ça (ou pas) dans le prochain chapitre (je ne dis pas de date cette fois, comme ça pas de risque de le dépasser XD )

Au passage, je vous encourage encore à poser toutes les questions que vous voulez par rapport à ce cycle, et à faire vos suggestion pour l'après « Rédemption ». J'y répondrais dans le chapitre bonus questions-réponses à la toute fin.

Bref, merci de m'avoir lu et à très vite (j'espère, j'essaye ^_^ ) !