Hello tout le monde ! Voici la suite ! Plein de chose dans ce chapitre, mais je n'en dit pas plus ^_°.
Je remercie comme toujours ceux qui me suivent ! Merci à vous tous !
Allez, enjoy !
Chapitre XII : Complications
Altaïr roula dans le couloir, éjecté de la pièce par Bachir, fou de colère. Il était arrivé pile poile au mauvais moment, mais ni le jeune homme, ni Malik n'aurait pu dire ce qui l'avait le plus mis hors de lui. Etait-ce le fait de voir son fils, le responsable marketing de la DaVinci Incorporation ou bien le fait qu'ils étaient en train de s'embrasser ? Altaïr avait sa petite idée sur la réponse. Le maître de maison avait crié « Ote-toi de mon fils immédiatement » en l'attrapant par les épaules pour le lancer dans le couloir. Furieux, l'homme le foudroya d'un regard meurtrier pendant qu'il se relevait, puis tourna la tête vers son fils qui baissa les yeux. Les traits de son père se crispèrent en une grimace de pure colère et il ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son n'en sortit. L'autre se remettait debout et resta cloué dans le couloir.
-Pouvez-vous me dire ce que signifie tout cela !? s'exclama Bachir avec fureur en tournant son regard sur lui.
-Père, je… commença Malik.
Son géniteur fit volte face et lui assena une claque si violente qu'il vacilla sur ses jambe et manqua de partir à la renverse, se rattrapant de justesse au linteau de la porte de sa chambre. Altaïr eut envie de foncer droit sur Bachir pour lui rendre le coup, mais il trouva plus sage de ne pas bouger, serrant les dents et les poings.
-Alors ?! redemanda le quarantenaire en le dévisageant. Pourquoi étais-tu en train de violer mon fils ?!
-Pour commencer, je ne faisais que l'embrasser, et je n'ai pas à m'en justifier devant vous, répondit froidement le jeune homme en regardant son vis-à-vis droit dans les yeux.
-Ca revient au même ! s'écria celui-ci, fou de rage. De quel droit déposes-tu tes lèvres impures sur les siennes comme le ferait une femme ?! Pense tu vraiment que mon fils soit un vil sodomite ?!
-Non.
-Père, calmez-vous je vous prie, Il s'est prit les pied dans le tapis et m'es tombé dessus... tenta Malik.
-Sa langue aussi aurait-elle glissé ?! demanda l'homme en se tournant vers son fils.
-Ce n'est pas ce que vous…
-Et peux-tu m'expliquer pourquoi tu ne l'as pas repoussé ?! Pourquoi semblais-tu y prendre satisfaction ?!
Malik ne répondit pas. C'était en effet une bonne question, pourquoi n'avait-il pas tenté de lutter ? Pourquoi avait-il laissé son ancien ami l'embrasser sans résister ? Encore, s'il ne s'était agit que d'un chaste baiser, ça aurait encore pu passer, mais là, ça avait carrément était un french kiss. Alors pourquoi ? Pourquoi l'avait-il laissé faire ? Il lui avait même presque facilité la vie en entre-ouvrant la bouche lorsqu'il avait tenté de s'insinuer. Il n'était pourtant pas gay, les hommes ne l'avaient jamais attiré…
Jamais, vraiment ? En fait, il y avait bien eu une ou deux fois où la question lui était venue, où il s'était imaginé à quoi pourrait bien ressembler sa vie s'il était avec un homme, mais jamais il n'avait pense un jour carrément se faire embrasser par une personne de même sexe, et encore moins par Altaïr. Alors, qu'est-ce qui c'était passé.
-Je… n'en sais rien Père, l'effet de surprise.
-Peu import, tu t'es laissé faire sans réagir, cela parle de soi-même !
Altaïr se sentait mal, c'était de sa faute si ils en étaient là. Bachir était bien trop étroit d'esprit, maintenant qu'il avait soupçonné quelque chose, il ne remettrait pas en cause sa logique. Le principal défaut de cet homme était de ne jamais douter de ce qu'il affirmait et de toujours penser avoir raison.
-Tu y as pris plaisir, avoue !
Malik ne savait pas du tout quoi répondre. S'il répondait oui, ce serait faux car il avait ressenti de la honte, de la peur même. Mais dire qu'il n'y avait pris aucun plaisir n'était pas la pure vérité non plu. Bien que psychologiquement il n'ait pas vraiment été pour cette étreinte forcée, la sensation avait été plutôt agréable. Rougissant malgré lui, il donna sans le vouloir une réponse à son père. Celui-ci lui fonça dessus et le gifla à nouveau, plus violement cette fois. Le faisant tomber à terre. Altaïr se jeta sur l'homme et tenta de le retenir en voyant qu'il voulait encore le frapper, mais Bachir fit volte face et lui expédia un crochet du droit dans le nez. Comme il avait déjà été cassé la veille, la douleur se répandit dans tout son crane, puis dans le haut du corps et le fit s'effondrer, presque paralysé tant la souffrance était insupportable.
-Sortez de ma maison misérables sodomites ! s'écria le maître de maison en donnant un coup de pied dans les côtes de son fils.
-Père ! Hurf ! (il roula sur le côté en se tenant l'abdomen) Arrêté par pitié.
-Pas de pitié pour les chiens comme vous.
-Je suis votre fils, supplia presque Malik, les larmes aux yeux.
-Tu n'es rien tu m'entends ! Ni mon fils, ni un Al-Sayf, ni même un homme ! Sors d'ici et ne reparait jamais devant mes yeux !
Il l'attrapa par les épaule et le traina dans le couloir jusqu'à l'escalier. Sans même un état d'âmes, il le lança dans les marches et il roula avec un hurlement de peur et de douleur. Il devait s'être cassé une côte, car il entendit nettement un craquement sinistre et la douleur se répandit rapidement. Les invités présents dans le vestibule avaient assistés à la scène avec de grands yeux et semblait scandalisé. Maria s'élança pour aider Malik à se relever, lançant un regard vers le haut de l'escalier. Le voyant gardé un air impassible, elle lui hurla :
-Mais vous êtes complètement barré ! Et s'il s'était brisé la nuque ?!
-Je t'interdis de m'adresser la parole catin, répondit le quarantenaire en le toisant du regard.
-Répétez un peu si vous l'oser ! s'exclama-t-elle, rouge de colère.
Depuis qu'elle avait fait son comming-out, l'homme ne s'était jamais caché du mépris évident qu'il lui accordait. Pour lui, un homme avec un homme ou une femme avec une femme était un crime monstrueux qui méritait d'être dénoncer. Il se contentait d'habitude de ne pas lui parler, mais là, il l'insultait ouvertement.
-Maria, est-ce qu'il va bien ? s'écria Altaïr en paraissant dans l'escalier, se tenant le nez, les yeux rouges de larmes de douleur. En passant à côté de Bachir, il lui lança un regard sombre. Ce dernier ce contenta de lui lancer :
-Dehors chien !
Il eut envie de lui sauter dessus et de le balancer à son tour dans l'escalier, mais il se passa quelque chose d'inattendu. Fadhila arriva à grandes enjambées, l'air furieuse, et lui administra une baffe dont il risquait de se souvenir un moment, car il manqua perdre l'équilibre.
-Bachir tu dépasse les bornes !
Ezio, ainsi que tous les autres membres du conseil arrivèrent à sa suite. Cesare demanda d'une voix calme mais pesante :
-Que signifie tout ceci Bachir ?
Le maitre de maison les regarda tout à tour, l'air énervé, puis fit volte face et partit le long de la galerie pour aller se dissimuler ailleurs. On le déshonorait dans sa propre demeure, et ça, c'était insupportable pour quelqu'un tel que lui. Fadhila et Ezio s'élancèrent à leur tour dans l'escalier pour aller rejoindre Malik, qui se relevait péniblement.
-Malik, mon pauvre chéri, est-ce que tout va bien ? s'inquiéta sa mère en s'approchant de lui tendant une main pour caresser sa joue dans un geste qui se voulait apaisant.
Le jeune homme écarta cette main bienveillante, l'ai apeuré et déstabilisé, regardant de tous côtés. Il croisa les regards inquiets de la foule, puis son regard s'arrêta sur Altaïr. Celui-ci s'approcha d'un pas, s'apprêtant à demander si tout roulait, mais, pris par une pulsion de pure colère, il le poussa violement en s'écriant :
-Tu as recommencé ! Tu gâches toujours tout !
Et sans un mot de plus, il écarta Maria et sortit de la demeure en courant, s'éloignant le long du chemin principal. Il traversa les trois cent mètres sans problème et atteignit le poste de sécurité, disparaissant dans la campagne. Son ami eut envie de partir à sa poursuite, faisant deux pas en avant, mais Fadhila le retint par le bras.
-Non, souffla-t-elle, laisse se calmer.
Ils restèrent tous les deux sur le perron à regarder en silence dans la direction qu'avait empruntée le jeune homme pendant que Maria et Ezio tentait de persuader les invités de reprendre leurs activités.
-Explique-moi ce qui c'est passé, murmura la mère de Malik.
-Je…
-Tu lui as fait ta déclaration.
Il tourna la tête vers elle, surpris et attristé.
-Vous saviez ?
-Oui.
oOoOoOo
Debout devant la baie vitrée, les mains dans le dos, le regard perdu sur l'enseigne du bar de Mario, Léo se souvenait du temps béni où il était lycéen. Une époque où il aurait bien aimé retourner, mais il savait le voyage temporelle impossible. De ce temps là, celui où il coulait le parfait bonheur avec Ezio, à leur début ensemble, et où ils finissaient leur soirées au bar à se regarder dans les yeux. C'étaient des instants uniques, où le monde ne semblait plus avoir d'importance et où il sentait tout simplement heureux. Le blond soupira longuement en fermant les paupières. Ce temps était révolu, hélas. Il fallait aller de l'avant. Ce n'était pas parce qu'Ezio et lui s'étaient disputés que tout devait s'arrêter. Il avait une entreprise à faire tourner, quoi qu'il arrive.
Clay sortit du bureau de Malik et vint vers lui. Il s'arrêta dans son dos et attendit que le PDG porte son attention sur lui. Léo se tourna avec lenteur, les mains toujours dans le dos, puis lui demanda avec un sourire.
-Qu'y a-t-il ?
-Je crois que j'ai terminé le recoupement, est-ce que vous pouvez venir vérifier.
-J'arrive.
Passant dans le boxe, prenant place devant le PC, Léonardo fut surpris en bien de constater que le jeune stagiaire avait parfaitement effectué la tache qu'il lui avait confiée. Avec un nouveau sourire, il le félicita. Il en profita pour lui poser la question importante de son stage.
-Est-ce que le travail dans cette entreprise te plait ?
-Ouais, j'adore !
-Et l'équipe, tu t'entends bien avec ?
-Super bien, tout le monde est super avec moi et j'ai de problème avec personne.
-Ok, alors est-ce que ça te dirais d'être engagé à plein temps comme assistant-cadre ici ?
-Vous êtes sérieux ?! s'exclama le jeune homme, son visage s'illuminant. Evidemment que ça me dirais !
-Très bien, alors je m'occuperais des paperasses dès demain, lui sourit l'Italien.
Clay avait montré d'excellentes capacités pour ce travail, et l'engager lui semblait être une bonne idée. Il avait évidemment encore quelques lacunes, mais avec la rigueur de Malik, il ne faisait aucun doute qu'il serait capable d'arriver au même niveau d'ici un ou deux ans au maximum.
C'est alors qu'il pensait ça que Shaun entra, l'air fâché et déprimé. Il ferma la porte derrière lui et s'adossa contre. Après avoir attendu quelque instant pour que les deux autres aient le temps de se poser des questions, il parla :
-Je peux vous donner un conseil : Ne vous mettez jamais en couple avec une femme !
-Tu prêche un converti mon chou, lui lança Léonardo avec un sourire amusé.
-Faudrait déjà en avoir une, fit remarquer Clay l'air bougon.
-Qu'est-ce qui t'arrive, demanda l'Italien.
-J'imagine que tout le monde aura compris que Rebecca et moi sommes ensemble.
-En même temps, vous n'étiez pas très discret, fit observer l'autre.
-Depuis deux jours, elle est hyper agressive et m'évite la plupart du temps. Quand elle accepte de parler, elle pète un câble et me hausse le ton.
-Peut-être que vous avez fait quelque chose qui l'a énervée.
-Ouais, peut-être, admis le britannique avec frustration. Enfin, j'imagine que ce doit être à cause de ça…
-Ca quoi ? demanda Clay, intrigué.
-Je t'ai demandé l'heure !?
-Faut pas venir vous plaindre si vous voulez pas parler, rétorqua le stagiaire.
Soupirant, sachant pertinemment qu'il avait raison, Shaun leur expliqua donc le petit accident de parcours qu'ils avaient rencontré au lit.
oOoOoOo
Desmond rentra en fin d'après-midi, crever par la terrible retenue qu'il venait de subir. Son professeur, Warren Vidic, lui avait fait laver tout les laboratoires, trier tous les livres de la salle de cours et forcé à réaliser un point de suture parfait sur un steak avant de pouvoir partir. Mais ce n'était pas tant le fait d'avoir du autant travaillé qui l'avait fatigué, plutôt celui de s'être pris toute la journée pour tenter de se persuader qu'il ne s'était rien passé avec Assia. C'est ce qu'elle voulait, faire comme si rien n'était arrivé, mais il n'y parvenait pas. Et il redoutait de devoir reparler à Lucy, il n'avait même pas envie de la voire.
En entrant dans le hall, il fut surpris de ne pas trouver la secrétaire à son bureau d'accueil. Sans doute était-elle à l'étage en train de prendre des notes pour l'un ou l'autre des employés de la boite. Où qu'elle se trouve, il devait aller lui parler, absolument. Il ne pouvait pas faire comme si de rien n'était. Il repensait sans cesse à leur petite partie de jambes en l'air. Il aurait dû mieux résister à l'envie. S'envoyer en l'air avec la première venue juste après une déception amoureuse n'était pas quelque chose de bien, et il n'arrivait toujours pas à croire qu'il l'avait quant même fait. Il devait s'excuser.
Montant à l'étage, avec une boule dans l'estomac à l'idée de croiser Lucy, il se glissa entre les boxes et regarda partout pour la trouver. Elle n'était nulle part. Soudain, au détour d'un couloir, il se retrouva nez à nez avec.
-Salut, lâcha-t-il, le cœur battant.
-Desmond, fit-t-elle, aussi surprise que lui. Tu tombe bien je voulais justement parler avec toi et…
Apercevant Lucy, arriver dans le couloir et les apercevoir, Desmond paniqua soudainement. Il n'avait aucune envie de lui de lui adresser la parole. Ne sachant pas quoi faire pour éviter la confrontation, paniquant presque, il trouva une parade qu'il regretta aussitôt. Il attira la jeune femme à lui et l'embrassa directement, la plaquant à moitié contre le mur. Ca eut l'air de marcher, car Lucy passa tout droit sans leur adresser un mot. Satisfait, il se dépara d'Assia.
-Désolé, dit-il.
-C'est pas grave. Je voulais justement te dire, par rapport à ce matin. Je t'ai traité comme une roue de secoure, je suis navrée.
-Y a pas de quoi (il eut un sourire timide), c'est de ma faute, j'ai céder trop facilement.
-Comme j'ai expliqué aux autres, on était mal tous les deux et c'est arrivé comme ça…
-Attend, tu l'as dit aux autres ?!
-Ouais.
-Pourquoi ?
-Parce que je n'ai pas envie de me cacher si tout à coup, bêtement, j'ai envie de faire ça.
Elle se jeta à son cou et l'embrassa à son tour. Trop surpris pour réagir, Desmond se laissa aller à cette étreinte, qui se fit plus torride. Elle se plaqua contre le mur et l'attira à elle. Etrangement, après le baiser inattendu du jeune homme, elle avait eut envie de lui de façon inexplicable, et visiblement, il ne disait pas non. Lorsqu'ils rompirent le contact, il lui murmura à l'oreille, haletant presque :
-Alors c'est ça nos rapports maintenant ? Sexfriends ?
-Apparemment…
-Tu veux monter ?
En disant cela, il désigna l'ascenseur qui menait à l'appartement de Léo, et donc à la chambre de l'étudiant par extension. Sans répondre, elle lui prit la main et l'entraina vers les portes. Sitôt dans l'ascenseur, ils recommencèrent à s'embrasser. Elle le plaqua à son tour contre la paroi métallique, il l'attrapa par les cuisses et la souleva. Tout en la soutenant, il l'entraina aussitôt dans l'appartement. Ils commencèrent à se dévêtir l'un l'autre dans le couloir, puis atteignirent le lit béni.
oOoOoOo
Ezio et Altaïr revenait enfin. Ils avaient passé l'après-midi dans la campagne, l'Italien ayant pensé qu'il valait mieux aller faire un tour ailleurs pour se changer les idées. Mais son cousin n'avait pas cessé de penser à Malik tout l'après-midi. Il se demandait où il pouvait bien être en se moment.
-Tu veux rentrer directement ? demanda Ezio en garant la Porche sur le parking de la boite.
-Je… non, je dois aller finaliser un projet marketing.
-Tu es sûr d'être en état ?
-J'ai besoin de me concentrer sur quelque chose pour ne pas penser à Malik.
-Mouais, fit son cousin en fermant la portière. D'ailleurs, tu peux me dire ce qui t'as pris ?
-J'ai pensé qu'il fallait lui dire… je me suis trompé.
-C'est sûr qu'on n'aurait pas pu faire un pire timing. L'embrasser juste au moment où Bachir rentrait, c'était pas de chance.
-Comme tu dis…
Le jeune homme était préoccupé. Il ne parvenait pas à s'ôter de la tête le regard désespéré que lui avait lancé Malik avant de partir. Un regard où toute volonté semblait morte, et cela lui faisait peur. Empruntant l'ascenseur, il souhaita une bonne soirée à Ezio et regagna son bureau, se posant devant le PC. Posant son visage dans ses mains, les coudes sur le plan de travail, il soupira profondément. Il en avait marre de tout ça, et en plus, il ne parvenait pas à se défaire d'un mauvais pressentiment. Ce n'était pas fini, les ennuis ne font que commencer lui criait une petite voix intérieure. Se reprenant un peu, prenant une grande respiration, il se pencha sur son projet pour s'occuper l'esprit. Il ne pouvait pas encore savoir que ce pressentiment prendrait corps sous peu.
oOoOoOo
Lucy finissait de ranger ses affaires, énervée. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais voir Desmond embrasser Assia l'avait mise hors d'elle. Elle ne se l'expliquait pas. Ce sentiment ressemblait à de la jalousie. Pourtant, elle n'avait jamais rien ressenti pour le jeune homme, enfin, il ne lui semblait pas. Ou alors, peut-être juste une légère attirance à un moment ou à un autre, mais rien de vraiment concret, rien qui n'égal ce qu'elle ressentait pour Connor.
Tu es sûr ma chérie ? railla une petite voix au fond de son esprit. D'instinct, elle la repoussa, secouant la tête pour s'en défaire.
Alors qu'elle s'apprêtait à partir, Rebecca entra dans son boxe et ferma la porte, l'ai préoccupée. Voyant ça, la blonde s'inquiéta pur elle et lui demanda :
-Ca ne va Reb ?
Elle hocha négativement la tête, se pinçant les lèvres. Elle semblait au bord d'une crise de nerf.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Je… commença la noiraude, s'interrompant en détournant le regard
Ne trouvant pas comment l'annoncer, elle sortit de sa poche le test de grossesse soigneusement remis dans son emballage et le tendit à sa meilleure amie. Celle-ci le saisit et regarda rapidement le résultat. Aussitôt, son visage se décomposa et elle leva les yeux sur son amie, qui avait fermé les yeux et se mordait carrément les lèvres à présent.
-Tu… tu es enceinte ?
Elle approuva de la tête, gardant les yeux fermés.
-Et… je suis ravie pour toi ou… se risqua à demander Lucy, sachant presque avec certitude la réponse qu'elle allait lui donner.
Rebecca se plaqua les mains sur le visage et commença à sangloter. Lucy s'avança et la prit dans ses bras. Elle savait pertinemment que sa meilleure amie ne voulait pas avoir d'enfant, et cette nouvelle devait sans doute être la pire de sa vie. Lui frottant le dos, elle demanda :
-C'était ça vos disputes ?
-On n'a pas pris assez de précautions, sanglota l'autre en enfouissant son visage dans l'épaule de la blonde.
Un doute assaillit soudainement cette dernière.
-Reb, ça fait combien de jours que c'est arrivé ?
-Deux…
Elle la saisit par les épaules et la redressa, la regardant droit dans les yeux avec compassion.
-Tu sais, c'est peut-être un faut positif… peut-être que tu étais trop stressée et que ça à faussé le test…
-Tu crois ?...
-Surement, lui sourit faussement son amie (elle doutait fortement de ce qu'elle avançait mais elle se voulait rassurante). Tu sais ce qu'on va faire ?
-Quoi ?
-Je vais annuler mon rendez-vous de ce soir, et on va aller à l'hôpital faire un test plus précis auprès d'un obstétricien.
Rebecca ne répondit pas, mais elle hocha la tête. Lucy lui demanda de rester ici un instant, alla décommander son rencard avec Connor, puis revint auprès d'elle. Elle lui prit doucement la main et l'entraina jusqu'à l'arrêt de bus. Elle aurait très bien pu demander à son amant de les amener en voiture, mais elle se doutait que son amie ne voulait pas que les autres soient au courant. Elle doutait même que Shaun ait été mis au courant, mais son rôle n'était pas de faire de remarque, juste d'être présente pour la rassurer. Et elle espérait au fond d'elle-même que Rebecca ne soit pas réellement enceinte, cela la détruirait.
oOoOoOo
Malik, après plusieurs heures d'errance dans la campagne alentour, était finalement revenu en ville, à pieds. Il déambula encore un long moment, tel un fantôme, dans les rues, allant du centre ville à la zone industrielle, passant par le lycée puis revenant vers sa rue. Il s'était arrêté en chemin dans une petite boutique et avait acheté plusieurs bouteilles de scotch singlemalt. Rentrant dans son immeuble, regagnant son appartement, il ferma la porte à double tour pour s'assurer que personne ne puisse entrer, et alla prendre une douche, laissant l'alcool sur la table basse. Après s'être séché, il enfila des vêtements propres, récupéra l'urne de Kadar dans sa table de nuit, et revint au salon. Il prit une boite d'analgésiques neuve dans le placard et vint se laisser tomber dans le canapé. Il n'en pouvait vraiment plus de tout ça. Son frère était mort, son père le détestait et l'avait même renié, il travaillait comme un malade pour essayer d'oublier des souvenirs horribles sans y parvenir, et en plus, son ancien-meilleur ami l'avait embrassé… et il avait adoré ça. Dans de pareilles conditions, il ne voyait pas vraiment l'intérêt d'essayer de continuer à lutter. Relisant une fois encore la notice sur l'emballage, il eut un petit rire nerveux en débouchant la bouteille de whisky. Pas plus de deux cachets toutes les trois heures, et pas d'alcool. Il se demanda comme à chaque fois quelle serrait la conséquence : une mort propre dans un sommeil assommant ou des vomissures partout ? Il verrait bien. Avec assurance, il prit trois cachets, les plaça dans sa bouche et les fit passer avec une grande gorgée de Scotch. L'alcool tempéré lui brûla la gorge en descendant, mais ce n'était pas ça qui allait l'arrêter. Il prit deux nouveaux cachets et les avala avec encore plus de whisky, se vidant d'une traite un tiers du récipient. Son estomac protesta et il attendit, il ne fallait pas qu'il vomisse et que les analgésiques ressortent avant d'avoir fait leur effet.
oOoOoOo
-Aller, encore un verre, proposa Connor en regardant Altaïr se lever pour partir.
Après que Lucy lui ait annulé leur petite soirée romantique, le responsable de la sécurité avait proposé d'aller boire un verre chez Mario à l'autre homme, ainsi qu'à Shaun. N'ayant rien de mieux à faire, ils avaient accepté. Altaïr avait prit une bière, essayant de toute ses forces de songer à autre chose, mais Malik revenait sans cesse à son esprit. Il avait toujours ce terrible sentiment que quelque chose allait se passer et il voulait absolument aller voir comment se sentait l'autre. Même si ce dernier lui hurlait dessus et recommençait à lui en vouloir, au moins, il arriverait à se convaincre qu'il ne lui était rien arrivé.
-Non, sans façons, répondit-il en laissant la somme exact sur le comptoir. Bonne soirée les gars.
Sur les protestations des deux autres, il sortit du bar. C'est à ce moment que son portable sonna. Se demandant qui pouvait bien l'appeler à cette heure là, il le sortit de sa poche et décrocha immédiatement en voyant qu'il s'agissait précisément du numéro à Malik. Portant l'appareil à son oreille en avançant dans la rue, il parla :
-Malik, qu'est-ce qu'il y a ?
-Je… crois…que j'ai fait… une connerie…
Sa voix était à moitié inaudible, la voix de quelqu'un qui à trop bu et se trouvait à la limite du coma. Il en avait déjà eut un ou deux cas à l'université et cela le terrifia immédiatement.
-Qu'est-ce que tu as fait Malik ?! Où es-tu ?!
-A… la… maison… analgésiques…
-Analgésiques ?! Qu'est-ce que tu… MERDE !
Il venait de comprendre, ou du moins se doutait, de ce qu'il se passait.
-J'arrive !
Il raccrocha, prêt à s'élancer le long de la rue pour regagner au plus vite l'appartement de son ami. En passant devant une ruelle transversale (un vrai coupe-gorge entre deux immeubles), une trois personnes se jetèrent sur lui et l'attirèrent dedans. Il se débattit, ne comprenant pas ce qui se passait. On le poussa dans l'impasse, il roula par terre, et les trois personnages lui bloquèrent le passage. Se remettant debout rapidement, il les regarda attentivement. Une grande rousse, une sorte de nain chétif et un autre homme au visage couvert de balafres.
-Qu'est-ce que vous me voulez ?!
-Tu ne nous reconnais pas on dirait, lança le Bonhomme en crachant une chique.
-Qui êtes-vous ?
-Nous, personne, répondit le Nabot d'un ton narquois.
-Nous ne sommes que les messagers, ajouta le troisième.
-Les messagers de qui ou de quoi ?! interrogea Altaïr, stressé.
Se protéger dans un endroit aussi étroit était risqué, mais ce qui le paniquait plus encore que ce guet-apens était l'urgence de secourir Malik. Plus il arriverait en retard, plus les risques de le voir trépasser étaient grands. Il se prépara mentalement à affronter les trois assaillants, quitte à devoir les étaler avec violence. Il se produisit alors une chose à laquelle il ne s'était pas vraiment attendu. La rouquine dégaina de sous son gilet un colt python et le pointa vers lui, lâchant au passage :
-T'as le bonjour d'Abbas, Altaïr !
Puis la détonation retentit…
oOoOoOo
Au même moment, dans l'appartement, Malik luttait pour rester conscient. Il avait peur à présent, peur de mourir. Il n'était plus du tout d'accord de disparaitre, pas comme ça, pas aussi stupidement. Malgré ses efforts, ses forces l'abandonnaient à grande vitesse et sa main lâcha le téléphone cellulaire. Ses yeux se fermèrent malgré lui. Sa dernière pensée avant de sombrer dans l'inconscience fut :
La porte.
Puis il s'effaça. Dans quelques instants, sa respiration allait s'arrêter et son cœur suivrait. Et la porte étant fermée à clé, personne ne pourrait entrer.
Et voilà ! Alors cette fin, frustrante hein ! ^_^ Et maintenant je vous laisse un mois entier sans suite (ho le monstre !) Non, je plaisante, la suite arrivera très vite (si aucun évènement extérieur ne viens me gêner).
Et comme toujours : Poser vos questions avant la fin pour le chapitre Bonus, je me ferais une joie d'y répondre.
Encore merci de me lire et bonne soirée ! (journée !)
