Des amis pour la vie

Une mission pour en sauver une autre

Heero ouvrit les yeux lentement. La lumière du jour l'avait éveillé. Il tourna la tête vers son réveil qui affichait 7h30. Il se leva, s'étira et sortit de sa chambre. Vu le silence qui régnait dans l'appartement, il devina qu'il était le premier à se lever. Il se dirigea donc vers la salle de bains et en ressortit une vingtaine de minutes plus tard, soigné et habillé, puis il se dirigea vers le salon et fit couler du café. Il se servit une tasse, et quelques minutes plus tard, il entendit une porte s'ouvrir. Il vit Quatre dans le couloir, qui sortait de sa chambre, en se frottant les yeux. Ce dernier se dirigea vers la salle de bains et le rejoignit une demi-heure plus tard. Ils se serrèrent la main et Heero servit un café à Quatre. Puis il se resservit un café pour accompagner son compagnon et ils s'installèrent à table, en silence. Quatre savait qu'Heero n'aimait pas beaucoup les grandes conversations. Pourtant, il fut surpris de l'entendre entamer la discussion :

-Est-ce que tu as eu des nouvelles de ton père ?

Quatre était le fils du Dirigeant de L4, Monsieur Ibrahim Raberba Winner, qui était également un homme d'affaires très riche et réputé. Sa mère, qui était une avocate de renom, était morte en le mettant au monde naturellement, et il avait 29 sœurs qui étaient nées en éprouvette. Elles étaient toutes installées aux quatre coins du monde, afin de faire fructifier les affaires de la famille Raberba Winner. Quatre était donc le fils d'une famille reconnue et riche. Heero ne comprenait pas la raison pour laquelle Quatre avait décidé de « se salir les mains ». Vu la bonne situation de sa famille, il avait pourtant choisi, dès ses huit ans, de se battre pour les colonies. Duo avait osé lui poser la question une fois, ne comprenant pas pourquoi il avait décidé de se battre. Duo était un orphelin de guerre, il n'avait rien à perdre comme il le disait lui-même. Mais Quatre, il avait tout ! Ce dernier avait expliqué à ses amis qu'il voulait protéger sa famille et les habitants de L4. Il avait fait la connaissance de son mentor, H, qui était son instructeur depuis sa plus tendre enfance. Il avait toujours été intéressé par ses travaux secrets, et H avait décelé en lui de fortes aptitudes au combat. Il avait donc proposé à Quatre de le former pour devenir un bon soldat de la Résistance des colonies et piloter la future armure mobile en gundamium qu'il souhaitait concevoir. Lorsque Quatre en avait parlé à son père, ce dernier avait été plus que réticent, mais déjà à huit ans, Quatre était très borné. Son père n'avait pas pu l'en empêcher. Mais régulièrement, il prenait des nouvelles de son fils et ils se voyaient dès qu'ils le pouvaient.

-Oui, il m'a appelé hier soir, après notre film, afin de s'assurer que je ne manquais de rien. Et ensuite, il m'a donné des nouvelles de chacune de mes sœurs, ça n'en finissait pas, termina Quatre en levant les yeux au ciel.

Heero faillit s'étouffer avec son café en imaginant la scène : 29 sœurs, ce n'était pas rien, alors imaginer son père énumérant la vie de chacune d'entre elles, c'était franchement hilarant, même pour le soldat parfait. Duo arriva quelques instants plus tard, encore à moitié endormi. Il s'étira devant ses amis, tout en baillant bruyamment.

-Tu devrais aller te doucher tout de suite, ça te réveillerait, proposa Quatre.

-J'aimerais bien, mais Wufei est sorti de sa chambre en même temps que moi, et quand il a vu que je m'apprêtais à aller dans la salle de bains, il m'a devancé et a fermé la porte à clef !

Quatre pouffa de rire et proposa un café à son ami, qui accepta volontiers. Wufei les rejoignit peu de temps après, fier de la blague qu'il avait faite à Duo. Ce dernier lui promit mille vengeances, tout en se dirigeant vers la salle de bains. Puis ce fut au tour de Trowa de faire son apparition, un livre à la main. Ça faisait bien une heure qu'il était réveillé, mais il avait préféré rester dans son lit pour lire son livre plutôt que de rejoindre les autres. Il était décidément trop studieux comparé aux autres.

Vers les 10h, Heero entendit son portable vibrer. Il le sortit de sa poche et vit un nouveau message de J, qui lui donnait les coordonnées exactes de l'usine et l'heure à partir de laquelle attaquer.

-Les gars, on a les renseignements manquants. Duo, tu crois que tu trouveras tout ce qu'il te manque pour nous concocter des explosifs ?

-Oui très cher, répondit Duo en souriant de toutes ses dents. Il ne me faut pas grand chose pour concocter mes fabuleux cocktails explosifs ! Et je suis même sûr de trouver ce qu'il faut à l'armurerie. En passant devant hier, j'ai vu le propriétaire discuter avec des gars un peu louches. Je suis sûre qu'il vend des marchandises interdites à la vente en armurerie.

-D'ailleurs, il va falloir qu'on y fasse notre petit tour avant de se rendre à l'usine, rappela Quatre. A partir de quelle heure pourra-t-on nous infiltrer ?

-J nous informe que 20h est la bonne heure pour attaquer. Il y aura moins de soldats à ce moment là car il y a un turn-over, répondit Heero.

Pendant une bonne partie de l'après-midi, ils échafaudèrent le meilleur plan possible pour attaquer. A 18h30, ils sortirent de l'appartement, chacun avec un sac à dos. Ils traversèrent les rues commerçantes, qui se vidaient peu à peu, et prirent la direction de la rue où se trouvait l'armurerie. Celle-ci était un peu plus excentrée. Lorsqu'ils arrivèrent à destination, vers les 19h, ils se rendirent compte, avec grande satisfaction, que la rue était vide. Wufei fit le guet d'un côté, tandis que Trowa faisait de même de l'autre côté. Ils devaient avertir leurs amis en sifflant au cas où quelqu'un arrivait. Heero, Duo et Quatre stoppèrent devant l'armurerie, qui était fermée. Un grand store en fer bloquait l'entrée du magasin. Mais ce n'était pas ce qui faisait peur aux jeunes. Duo sortit un objet de sa poche. Ses amis ne savaient pas ce que c'était, mais ils faisaient confiance à Duo, qui était un professionnel du cambriolage ! Il avait commis pas mal de petits larcins lorsqu'il s'était retrouvé à la rue sur L2. Son orphelinat avait été détruit suite à un combat entre la Résistance et l'Alliance, alors qu'il n'avait que cinq ans, et il avait erré plusieurs années dans les rues avec d'autres orphelins, qui lui avaient appris à survivre, notamment en volant. Ce fut ensuite G qui le prit sous son aile, alors que Duo, âgé de presque huit ans, avait tenté de lui dérober son portefeuille. G avait découvert que le jeune Duo avait de très bonnes capacités qui pouvaient servir la Résistance.

Heero et Quatre entendirent un « clic », et le rideau de fer se décoinça. Duo le souleva doucement avec l'aide de ses amis, sans faire de bruit pour ne pas éveiller la curiosité des habitants, qui étaient peu nombreux dans cette rue. Il s'attaqua ensuite à la porte d'entrée de l'armurerie. De la même façon, il se servit de son objet fétiche et déverrouilla rapidement la porte. Il laissa ensuite Heero entrer le premier afin que celui-ci pirate l'alarme des lieux. Heero excellait dans ce type d'exercice, et en moins de dix secondes, l'alarme était hors service. Il s'occupa ensuite de la vidéo-surveillance. Il effaça tout ce que les caméras avaient filmé et il déconnecta ensuite les caméras. Une fois qu'il eut terminé, il fit signe à ses amis de rentrer, et ils se servirent abondamment en armes

et munitions. En fouillant les stocks à l'arrière du magasin, Duo trouva même quelques produits qui allaient lui servir pour concocter ses explosifs et que le propriétaire n'était pas censé détenir. Il avait vu juste ! Il devait faire de la contrebande. Duo sauta de joie, c'était plus que ce qu'il avait espéré. Une fois qu'ils estimèrent en avoir suffisamment, les trois jeunes sortirent discrètement de l'armurerie, tout en prenant soin de bien refermer à clé la porte d'entrée et le rideau de fer, comme si il n'y avait pas eu d'effraction. Les voisins ne verraient rien ce soir, ni au réveil. Quant au propriétaire, il ne se rendrait compte du cambriolage que le lendemain, une fois à l'intérieur du magasin, en voyant l'alarme et la vidéo-surveillance déconnectées, ainsi que ses stocks d'armes amoindris.

Trowa et Wufei les rejoignirent discrètement, puis ils se dirigèrent vers une ruelle sombre afin de partager équitablement l'armement. Maintenant, ils allaient devoir être encore plus discrets. Certaines rues grouillaient de soldats qui contrôlaient systématiquement les identités des passants et fouillaient les sacs. Ils firent une bonne partie de leur chemin en sautant délicatement de toit en toit, notamment dans les rues où il y avait le plus de soldats. Dans celles qui étaient moins surveillées, ils se débrouillaient pour traverser les rues furtivement entre les rondes des soldats. Ils arrivèrent non loin de l'usine qu'ils devaient détruire vers les 19h40.

-Le timing est parfait, fit Heero en regardant sa montre. Les soldats vont bientôt échanger leur tour de garde, et c'est à ce moment que nous pourrons pénétrer dans les lieux. On ne va pas pouvoir rentrer par le portail principal, il est surveillé par des soldats et des caméras, alors il va falloir qu'on escalade les murs qui délimitent la propriété de l'usine.

-Heureusement que c'est pas très haut ! Lâcha Duo.

-Quand même ! Fit Quatre en regardant la hauteur des murs.

-On va se séparer en deux groupes pour aller plus vite, continua Heero. Duo et moi on prend à droite, et vous trois à gauche. Ça vous convient ?

Ils acquiescèrent tous, puis Heero ajouta.

-Ensuite, on devrait avoir quelques minutes devant nous, j'en profiterai pour utiliser mon brouilleur de vidéo-surveillance. L'usine doit être blindée de caméras, et il serait mieux qu'on ne voit pas nos visages.

-Tu es sûr que ton truc est fiable ? Demanda Wufei, dubitatif.

-Oui, répondit Heero d'un ton assez fier, c'est moi qui l'ai conçu. Il envoie des ondes qui parasitent les caméras. Il est suffisamment puissant pour déconnecter les caméras pendant deux bonnes heures, ce qui devrait être largement suffisant.

Ses amis acquiescèrent de la tête, et Trowa continua :

-Une fois ton brouilleur enclenché, on pénètre discrètement dans la propriété et on se planque où on peut le temps que l'usine se vide un maximum, c'est-à-dire au moment de la relève. C'est à ce moment qu'on en profitera pour rejoindre l'entrée de l'usine.

-On a intérêt à être rapide, répondit Quatre.

-Allez, en position, fit Heero.

-Que la force soit avec nous ! Lâcha Duo en faisant référence à une saga très célèbre qu'il connaissait bien1.

Ils lâchèrent tous un sourire à la remarque de leur ami, même Heero, et se séparèrent en deux groupes. Ils traversèrent les rues en longeant les murs, afin de ne pas se faire repérer. Chaque groupe arriva à atteindre le point qu'il s'était fixé, c'est-à-dire le mur de gauche de l'usine pour Trowa, Quatre et Wufei, et le mur de droite pour Heero et Duo. Ils escaladèrent les murs en s'aidant des interstices et des prises formées par les briques qui n'étaient pas uniformes. Ce ne fut pas une mince affaire, et ils faillirent tomber à plusieurs reprises. Mais heureusement, ils s'aidaient mutuellement à passer les étapes les plus difficiles. Un vrai travail d'équipe ! Ils arrivèrent au sommet des murs et se mirent à communiquer en langage des signes pour traduire que tout allait bien de leur côté.

Heero sortit un petit appareil de sa poche, qui tenait dans la paume de sa main. Dans la pénombre, Duo n'arrivait pas à distinguer à quoi ressemblait l'appareil élaboré par son ami. Heero appuya sur quelques touches, puis il déclara :

-C'est bon, on peut y aller.

Il fit signe à ses amis de l'autre côté pour leur signifier qu'ils pouvaient passer à l'action. Il leur fallait maintenant descendre des murs et rejoindre l'usine, ce qui n'était pas une mince affaire vu le nombre de soldats qui tournaient et retournaient dans la propriété privée.

Ils profitèrent d'un moment d'inattention des soldats afin de descendre silencieusement le long des murs mais assez rapidement. En effet, les soldats s'étaient regroupés suite à une communication au talkie-walkie d'un de leur collègue, à l'intérieur de l'usine, qui leur signalait qu'il y avait un problème avec la vidéo-surveillance. Il les invitait à la plus grande prudence étant donné qu'il ne pouvait pas leur signaler si il y avait des présences étrangères sur le site. Arrivés au sol, les jeunes se cachèrent tous derrière des véhicules garés dans la propriété. Les soldats parlaient en russe, ils ne comprenaient pas un traître mot de ce qu'ils disaient, mais ils avaient deviné qu'ils parlaient du problème de vidéo-surveillance car ils fixaient bizarrement les caméras, se demandant d'où venait le problème.

-Heero, tu es un génie, lâcha Duo silencieusement.

Heero se contenta de sourire pour lui répondre. Quelques secondes plus tard, les soldats se mirent à rire. Ils devaient se raconter quelques blagues marrantes.

-Riez encore tant que vous le pouvez, lâcha Duo en marmonnant. C'est peut-être la dernière fois que vous pouvez le faire.

-Duo, quelquefois, tu es vraiment morbide, répondit Heero.

Son ami se contenta de lâcher un sourire sadique, puis soudain, il virent d'autres soldats arriver par l'entrée de la propriété. Il s'agissait de la relève. D'autres soldats sortirent de l'usine pour les rejoindre afin de laisser leur place à leurs collègues. Les soldats se serrèrent chaleureusement les mains et discutèrent quelques instants, ce qui permit aux cinq jeunes de se ruer à l'entrée de l'usine, qui était quasiment vide. Ils se glissèrent derrière des poteaux afin de se cacher des quelques soldats qui faisaient leur ronde à l'intérieur de l'usine. Puis ils en profitèrent pour dégainer leurs armes à feu en cas de besoin. Ils allaient enfin pouvoir agir. Duo commença à préparer ses explosifs, pendant que les quatre autres analysaient les déplacements des soldats. Il fallait qu'ils atteignent le centre de l'usine sans se faire remarquer afin que Duo puisse installer ses « feux d'artifice », comme il aimait le dire. C'était le meilleur moyen pour détruire complètement l'usine. Pour le retour, ils aviseraient. Ils n'étaient pas sûrs de pouvoir sortir aussi discrètement qu'ils étaient rentrés.

Ils se déplacèrent furtivement dans les couloirs en jouant sur les allées et venues des hommes de l'Alliance. Le brouilleur de vidéo-surveillance d'Heero semblait fonctionner à merveille car jusque là, ils n'avaient pas été repérés. Ils arrivèrent enfin à atteindre le centre de l'usine, où les armures mobiles étaient construites. Duo plaça ses explosifs de part et d'autres de la grande salle, tout en évitant d'être surpris par les soldats. Ses amis étaient restés cachés derrière une installation de l'usine. Une fois qu'il eut terminé de mettre en place ses petites installations, il rejoignit ses amis et déclara :

-C'est bon, tout est prêt pour un beau feu d'artifice.

-Oui mais maintenant, il faut ressortir, lâcha Wufei, et ça, ça ne va pas être une mince affaire.

-Ça je vous le confirme, fit une voix derrière eux.

Les cinq amis tournèrent la tête en même temps vers la voix et aperçurent un soldat qui les braquait.

-Alors, lequel de vous j'abats en premier ? Déclara l'homme.

Il ne s'était pas exprimé en russe mais en langage universel2 afin de se faire comprendre par les jeunes. Heero ne lui laissa rien le temps de tenter, il dégaina son arme plus vite que son ombre et tua l'homme d'une balle dans la tête. Le corps de leur ennemi tomba lourdement à terre. Le seul problème, c'est que le coup de feu avait alerté les autres hommes de l'Alliance.

-Comme je le disais, lâcha Wufei, ça ne va pas être une mince affaire de sortir d'ici.

Ils dégainèrent tous leurs armes et commencèrent à faire demi-tour. Il leur faudrait abattre tous les soldats qui leur barreraient la route. Il n'y en avait pas eu tant que ça sur leur chemin lorsqu'ils avaient rejoint le centre de l'usine. Ils pensaient donc qu'ils devraient s'en sortir. Hélas pour eux, le destin en avait décidé autrement ! En effet, ils réussirent à se débarrasser facilement des quelques soldats qui leur faisaient face à l'intérieur de l'usine. Mais en rejoignant l'entrée de l'usine, les soldats étaient bien plus nombreux et regroupés. Les cinq amis se planquèrent derrière des piliers et répondirent aux coups de feu de leurs ennemis. Ils allaient se battre jusqu'au bout, mais ils doutaient de l'issue finale de cette bataille. Allaient-ils s'en sortir ? Ils commencèrent à en douter lorsqu'ils entendirent certains soldats appeler des renforts par talkie-walkie. Quelques instants plus tard, alors qu'ils répliquaient toujours aux coups de feu lancés par le camp adverse, ils entendirent des véhicules arriver à grande vitesse dans l'enceinte de la propriété de l'usine. C'était probablement les renforts qui arrivaient.

-On est dans la merde ! Lâcha Heero.

Il demanda à Duo de le couvrir et dégaina son téléphone portable. J répondit aussitôt et déclara :

-Un problème ?

-Nous sommes cernés, fit Heero. Les soldats ont fait appel à de nombreux renforts. On ne s'en sortira pas.

-Tenez bon les jeunes. Je vais essayer de vous envoyer des renforts également.

J raccrocha et Heero reprit le combat où il l'avait laissé en canardant ses ennemis. Il était toujours aussi bon au tir, mais il savait bien que ça ne suffirait pas pour qu'ils s'en sortent tous en un seul morceau. Il se mit soudain à regretter l'absence de sa rivale, en pensant qu'avec elle à ses côtés, les ennemis tomberaient bien plus vite. Lorsqu'ils étaient tous les deux sur le terrain, accompagnés ou non des autres, ils étaient bien meilleurs car ils se mettaient la pression mutuellement. Ils avaient eu l'occasion de le vérifier lors de plusieurs missions en commun lorsqu'ils étaient plus jeunes. Une fois, ils s'étaient même amusés à compter le nombre de leurs victimes tout haut, pour se mettre la pression, à chaque fois qu'un corps tombait sous leurs tirs. Lorsque Sally, qui les avait accompagnés sur le terrain, avait rapporté ça aux cinq scientifiques, l'air blasé, ces derniers avaient explosé de rire. Heero se reprit soudain et se mit une claque mentale en se convainquant qu'il n'avait pas besoin d'elle, qu'il était le meilleur ! Mais pour lui, à l'heure actuelle, seul un miracle pouvait les sauver.

Colonie L1, planque des scientifiques, 20h25 :

J venait de raccrocher et se tourna vers ses collègues et vers Sally, qui était présente dans leur bureau.

-Je viens d'avoir Heero. Nos élèves sont cernés dans l'usine. Des renforts ont été appelés.

-Merde, lâcha G. La mission tourne au fiasco.

-On savait bien que c'était risqué pour eux, ajouta O. Mais nous n'avions pas le choix. Cette usine est un point stratégique pour Oz, il fallait la détruire rapidement.

Depuis quelques années, l'organisation militaire Oz était devenue très puissante. L'Alliance, qui au départ menait une politique mondiale commune sur tous les pays terrestres et les colonies afin de garantir la paix, s'était fait devancer par elle-ci, alors qu'elle lui avait délégué le maintien de la paix dans les colonies. Les colonies étaient sous le joug d'Oz, et les soldats de l'Alliance obéissaient à présent à cette organisation, l'Alliance n'ayant plus assez de poids pour la contrecarrer. Il fallait donc à tout prix détruire les structures appartenant à Oz afin de l'affaiblir le plus possible. Moins elle produirait d'armes, plus il serait difficile pour elle de maintenir son pouvoir sur les colonies.

-Il faut leur envoyer des renforts, fit J. Quels sont nos contacts les plus proches de cette usine ?

H afficha un plan sur un écran et montra l'usine, puis divers points rouges sur la carte qui montraient leurs alliés en Russie. Mais ils étaient tous bien trop excentrés du lieu de conflit. Le temps qu'ils interviennent, il serait trop tard.

-Bon sang, fit S. Il n'y a donc aucun de nos alliés qui peut agir ? Nos élèves sont perdus !

-Je sais qui peut les aider ! Lâcha Sally en regardant de plus près le plan. Vous avez omis certains alliés, oh très chers scientifiques ! Ajouta-t-elle d'un ton taquin.

Elle attrapa son portable et composa un numéro.

-Sally, que me vaut l'honneur de ton appel ? Fit la voix d'un homme à l'accent russe au bout du fil.

-Bonjour Dimitri. Excuse-moi de te déranger si tardivement, mais j'ai besoin de ton aide !

Russie, Marfino, Casino ZINOVIYA, 20h32 :

Il était plus de 20h30, et déjà, la foule était en délire au sein du Casino ZINOVIYA. Alors que certains clients se contentaient de dépenser leur argent aux machines à sous et aux jeux divers, d'autres profitaient du spectacle sur le grand podium : deux femmes mettaient l'ambiance. La première, Hilde, avait les cheveux noirs aux reflets bleutés. Ses cheveux étaient coupés court, à la garçonne, et quelques mèches retombaient sur son front. Quant à ses yeux, ils étaient bleus. Elle était chanteuse au Casino ZINOVIYA. La deuxième femme se prénommait Catherine. Elle était brune aux cheveux mi-longs et bouclés. Ses yeux étaient de couleur noisette. Ce soir, elle montrait ses talents de danseuse avec sa troupe. Mais quelquefois, elle exerçait quelques numéros de lancer de couteaux et de funambule pour les clients du casino. Elles étaient acclamées par les clients qui en redemandaient toujours plus. Réléna était en train de servir des consommateurs, tout en leur faisant la conversation, quand le téléphone du bar émit une sonnerie. Elle s'excusa auprès d'eux et décrocha le combiné :

-Oui Dimitri ?

-Réléna, monte tout de suite à mon bureau, tes amis ont un problème !

-J'arrive.

Réléna raccrocha et s'excusa auprès de Nicolai, son collègue au bar du casino. Ce dernier avait la quarantaine. Il mesurait bien 1,90 mètres et était très musclé. Il avait les cheveux roux et les yeux noirs. Ses cheveux étaient longs et coiffés en queue de cheval lui arrivant au milieu du dos. Il en imposait physiquement ! Réléna lui expliqua que Dimitri voulait la voir en urgence. Ce dernier affirma qu'il n'y avait pas de problème et la remplaça auprès des clients. La jeune femme traversa rapidement le casino et prit l'ascenseur pour rejoindre le deuxième étage. Elle se demandait pourquoi Dimitri avait dit que ses amis avaient un problème. Desquels parlait-il ? Elle avait des amis un peu partout en Russie. Elle arriva devant la porte du bureau de Dimitri et frappa à celle-ci. Dimitri l'invita à entrer et elle obtempéra aussitôt. Elle vit son chef debout, au milieu de la salle, en train de faire les cent pas. Il paraissait inquiet. Réléna s'approcha de lui, et il déclara :

-Ma favorite, il va falloir que tu partes en mission tout de suite.

-Je t'écoute, fit aussitôt Réléna, presque au garde à vous.

-Sally vient de me contacter. Tes amis de L1 sont dans l'embarras. Ils ont attaqué une ancienne usine d'Oz en rénovation à Moscou et maintenant ils sont piégés à l'intérieur. Il y a des soldats partout autour qui les canardent. Ils ont vite appelé du renfort dès qu'ils ont compris que l'usine était attaquée.

Réléna resta calme. Elle n'avait pas pâli un seul instant, et pourtant, elle était devenue très inquiète pour ses amis. Alors comme ça, ils étaient ici. Elle comprenait mieux pourquoi Duo lui avait demandé où elle se trouvait en Russie. Dimitri lui tendit un papier où était inscrite la position exacte de l'usine, et déclara :

-Emmène Grigory avec toi et va chercher tes amis. Prenez la camionnette noire au sous-sol, elle possède une fausse plaque d'immatriculation, les vitres sont teintées et elle est blindée. Une fois de retour, tu planques la camionnette au même endroit et tu fais rappliquer tes amis discrètement dans mon bureau.

-Compris, fit Réléna en attrapant le papier.

Elle le fourra dans sa poche et sortit du bureau de Dimitri au pas de course. Elle ne prit pas la peine d'attendre l'ascenseur. Elle dévala les escaliers jusqu'à l'entrée du casino et s'arrêta devant Grigory. La blonde lui débita quelques paroles en russe à l'oreille et il acquiesça aussitôt. Pendant que Grigory prévenait ses collègues qu'il devait s'absenter un moment suite à un ordre de Dimitri, Réléna en fit de même avec Nicolai. Grigory la rejoignit et ils sortirent discrètement du casino par une porte arrière. Ils se dirigèrent ensuite vers le parking et prirent l'ascenseur pour se rendre au sous-sol. Il n'y avait aucune voiture à cet endroit, seulement une machine pour régler le prix du parking, deux banquettes qui servaient certaines fois à des personnes voulant discuter en privé (quoi de mieux qu'un sous-sol pour des discussions secrètes ou des petits câlins ? ), et des distributeurs de boissons et de sucreries. Oui, il ne s'agissait donc pas d'un étage servant de parking. Enfin, on aurait pu le croire si on ne connaissait pas la partie cachée de cette pièce. Grigory sortit une petite télécommande de sa poche et composa une série de chiffres et de lettres. Un « clac » se fit entendre et une partie du mur se souleva. Les deux jeunes se dépêchèrent de pénétrer l'entrée cachée, puis la trappe se referma. Ni-vu, ni-connu ! En détectant une présence, la lumière automatique s'enclencha. Ils se retrouvèrent sur un petit parking couvert avec à disposition plusieurs types de véhicules, tous possédant de fausses plaques d'immatriculation et des vitres tintées. Ils se dirigèrent vers la camionnette noire et Grigory prit le volant. Réléna s'installa côté passager, et Grigory démarra. Il passa devant les autres véhicules et prit une montée. Mais celle-ci menait à une impasse. De nouveau, Grigory sortit sa télécommande. Il composa un nouveau mot de passe, et le mur se souleva. Ils prirent donc la sortie, qui les mena au premier étage du parking, dans un recoin où les clients du casino ne passaient jamais. Le mur se referma derrière eux, on y voyait toujours que du feu.

-C'est parti ! Lâcha Grigory, très motivé. Va y avoir du sport !

-Ça c'est sûr, répondit sa collègue en sortant un flingue de la boîte à gant ainsi que des munitions.

Réléna attrapa le morceau de papier où se trouvaient les coordonnées de l'usine, puis entra celles-ci dans le GPS. Le chemin à suivre s'afficha aussitôt. Grigory sortit de l'impasse et rejoignit le parking des clients. Il passa discrètement devant les nombreux véhicules puis prit la sortie. Une fois assez éloignés du casino, Grigory accéléra et prit la direction de la capitale. L'usine où se trouvaient les amis de Réléna était à une quinzaine de kilomètres du casino, ils y seraient rapidement vu la vive allure à laquelle roulait Grigory.

Russie, Moscou, usine en restauration d'Oz, 21h :

La bataille faisait toujours rage à l'entrée de l'usine. Heero, Duo, Trowa, Quatre et Wufei avaient de plus en plus de mal à faire face aux soldats qui les canardaient. Jusque là, ils n'avaient pas encore été blessés, mais ils voyaient leur stock de munitions diminuer dangereusement, alors que leurs ennemis semblaient de plus en plus nombreux.

-Bordel de merde, lâcha Duo. Il va se bouger à nous envoyer des renforts J !

-Arrête de rêver ! Répondit Wufei. Les renforts seraient déjà là si c'était le cas.

Mais la suite des événements prouva le contraire à Wufei. Ils entendirent le bruit d'un véhicule à moteur arriver en trombe dans l'enceinte de la propriété et des cris de soldats venant de l'extérieur. Le véhicule avait dû en percuter plusieurs. S'ensuivit plusieurs coup de feu et des appels à l'aide. Les soldats présents à l'intérieur de l'usine commencèrent à paniquer. Que pouvait-il bien se passer à l'extérieur. Certains se décidèrent à aller voir et d'autres coups de feu se firent aussitôt entendre. Tout le monde pu entendreleur corps tomber lourdement au sol.

-Duo, je crois que ton appel a été entendu, lâcha Quatre en souriant.

Les cinq amis continuèrent à noyer leurs ennemis de balles. Quelques instants plus tard, deux silhouettes pénétrèrent l'entrée de l'usine et leur vinrent en aide.

-Léna ! Lâcha Duo en la reconnaissant. Shinigami soit loué !

La dénommée Léna ne prit pas la peine de répondre, trop occupée à descendre les derniers soldats restant avec l'aide de Grigory. Les deux collègues se débrouillaient comme des chefs et évitaient facilement les tirs ennemis, tout en répliquant sauvagement. Une fois le travail terminé, les cinq garçons sortirent de leur cachette et elle déclara, un sourire narquois aux lèvres :

-Salut les gars, je vous ai manqué ?

-Carrément ! Fit Duo en lui sautant au cou.

-Il ne faut pas s'attarder, déclara Grigory. D'autres soldats vont venir. Il faut s'occuper de la vidéo-surveillance !

-C'est déjà fait, lâcha Heero, stoïque.

-Super, alors on décampe, fit Grigory. Vous discuterez plus tard !

Les garçons obtempérèrent et suivirent Grigory et Réléna jusqu'à la camionnette, tout en dénombrant les nombreux cadavres sur leur chemin. C'était l'œuvre des deux tueurs qui leur étaient venus en aide. Ils avaient fait le boulot en peu de temps, c'était effarant. A seulement deux, ils s'en étaient sortis bien mieux qu'à eux cinq. De vrais professionnels de la gâchette ! Grigory poussa la porte coulissante de la camionnette et invita les cinq garçons à monter à l'intérieur de l'engin. Une fois fait, il referma la porte et s'installa côté conducteur. Quant à Réléna, elle prit place côté passager. Grigory démarra en trombe et prit le chemin inverse. A présent, il fallait mettre les cinq jeunes à l'abri en les ramenant auprès de Dimitri. Une fois assez éloignés de l'usine, Duo attrapa le détonateur rangé dans sa poche et appuya sur le bouton rouge. Une énorme explosion se fit entendre. Seuls Réléna et Grigory parurent surpris. Quant à Duo, il affichait un sourire diabolique.

Russie, Marfino, Casino ZINOVIYA, 21h30 :

Grigory gara la camionnette à l'endroit où il l'avait pris et tous les passagers descendirent du véhicule. Ils se dirigèrent ensuite, en silence, vers le passage secret. Grigory vérifia avec un système de vidéo-surveillance qu'il n'y avait personne de l'autre côté. La voie était libre ! Ils passèrent donc par le passage secret, qui se referma derrière eux, et se retrouvèrent dans la salle fermée du sous-sol. Puis ils prirent l'ascenseur qui les mena à l'entrée du parking. Ils rejoignirent ensuite la porte arrière du casino par laquelle Réléna et Grigory étaient sortis pour aller les chercher. Une fois à l'intérieur du casino, Duo siffla d'admiration devant la beauté et l'immensité des lieux :

-C'est là que tu bosses ? Génial !

Son amie blonde se contenta de lui faire un sourire. Il y avait énormément de monde ce soir là, et ils durent se frayer un chemin jusqu'à l'ascenseur menant au bureau de Dimitri.

-Où nous emmènes-tu ? Demanda Heero, perplexe.

-Voir Dimitri, répondit la blonde.

-Ah, le fameux Dimitri, fit Wufei en croisant les bras.

-On va enfin voir pour qui tu bosses maintenant, ajouta Duo en souriant.

Ils montèrent dans l'ascenseur qui les mena rapidement au deuxième étage. Grigory et Réléna passèrent devant et conduisirent les cinq garçons jusqu'au fond du couloir, devant une grande porte en bois de chêne. Grigory frappa à la porte et ils entendirent la voix de Dimitri les inviter à entrer. Il ouvrit la porte et laissa entrer la blonde et les cinq garçons. Puis il referma la porte et ils se dirigèrent tous vers le bureau de Dimitri, derrière lequel il était assis.

-Réléna, Grigory, comment s'est déroulée la mission ?

-Sans incident, se contenta de répondre Grigory.

Dimitri sembla satisfait de la réponse.

-Parfait, j'aime qu'un plan se déroule sans accroc3. Vous pouvez nous laisser, fit-il à l'adresse de ses deux tueurs. Réléna, va voir Asya pour qu'elle te remette ce que je lui ai demandé de préparer pour nos amis.

Réléna et Grigory obtempérèrent aussitôt et sortirent du bureau. Grigory prit la direction de l'entrée du casino pour reprendre sa place habituelle, pendant que Réléna se dirigeait à un étage supérieur du casino. Dimitri était assez imposant. Il fixa chacun des jeunes un par un, puis déclara :

-Voilà donc les futurs pilotes de Gundams !

-Comment savez-vous ça ? Demanda Heero sur la défensive.

-Sally m'a mis au courant de votre existence depuis longtemps, et c'est également elle qui m'a demandé de vous aider. Je connais aussi vos mentors.

Tout en disant cela, il attrapa son combiné et fit un numéro afin de mettre les jeunes en confiance. Il enclencha le micro et les garçons purent entendre la voix de Sally :

-Dimitri, dis-moi qu'ils sont sains et saufs !

-Ils sont sains et saufs, se contenta de répondre Dimitri.

-Coucou Sally, fit Duo.

-Vous n'avez pas été blessés ?

-Aucun bobo, répondit Quatre.

-Sally, je te rappelle tout à l'heure, fit Dimitri. Il faut qu'on les planque à présent. La police de l'Alliance va sûrement rappliquer et faire un petit tour ici. Ils vont fouiller les moindre recoins du casino.

-OK, bon courage ! Fit Sally en raccrochant.

Dimitri reposa le combiné et continua la conversation :

-Messieurs, je ne vous apprends rien en vous disant que vous n'allez pas pouvoir quitter la Russie avant quelques jours.

-La police de l'Alliance va contrôler les allées et venues de la population dans les aéroports, les gares et les ports, c'est ça ? Fit Quatre.

-Exactement, et ils vont venir fouiner dans les lieux attirant beaucoup de monde aux alentours de la capitale.

-Votre casino va donc être fouillé de fond en comble, comme vous venez de l'expliquer à Sally, commenta Trowa.

-Tout à fait. Déjà que les soldats sont très présents dans les rues de Russie en ce moment... Ça ne va pas arranger les choses. Il va donc falloir dissimuler vos identités quelques jours.

-C'est déjà le cas, fit Heero, narquois. Nous sommes officieusement des étudiants.

Dimitri éclata d'un rire moqueur et répondit :

-Mon pauvre, vous n'arriverez plus à faire un pas dans cette ville avec ces fausses identités. Les soldats et la police de l'Alliance ne vont plus se contenter de contrôler vos papiers, ils vont également vérifier les informations sur place. Ils utiliseront l'analyse automatique du fichier des inscrits dans l'établissement dans lequel vous êtes censés étudier. Et bien entendu, ils verront que vous n'en faites pas partie et vous serez foutus.

-Vous avez une solution ? Demanda Trowa calmement.

-Ne vous inquiétez pas, j'ai l'habitude de faire falsifier les identités des résistants. Je n'ai jamais eu de problème.

Quelqu'un frappa à la porte. Dimitri demanda à la personne d'entrer et Réléna pénétra dans le bureau. Elle tenait quelque chose dans sa main droite et semblait se retenir de rire car elle se mordait la lèvre inférieure. Ses anciens collègues se demandaient ce qui l'amusait. Dimitri semblait également se retenir de rire en voyant sa mimique. Réléna passa devant les garçons et s'arrêta auprès de Dimitri, derrière son bureau. Elle lui tendit ce qu'elle tenait dans la main, tout en déclarant :

-Asya m'a tout raconté. Ils ne vont pas tous sauter de joie Dimitri, je peux te l'assurer. Mais j'en connais au moins un qui va être ravi par contre, fit-elle en regardant Duo en souriant.

-Allons, ce n'est que temporaire, répondit son patron.

-C'est quoi l'arnaque ? Lâcha Wufei aussitôt, l'air méfiant.

-Wufei, calme-toi et écoute ce que Dimitri a à vous proposer, se contenta de répondre posément la blonde.

-Messieurs, voici vos nouvelles identités temporaires, fit-il en se levant et en distribuant à chacun une carte d'identité falsifiée.

Les garçons prirent les papiers et semblèrent satisfaits. Mais ils se demandaient où était le piège. Ça semblait trop simple. En plus, Réléna et Dimitri souriaient en coin. Alors que Dimitri se réinstallait confortablement derrière son bureau, Heero ajouta :

-J'imagine qu'il y a autre chose vu vos regards amusés.

-Tout à fait, répondit Dimitri en posant ses pieds sur son bureau et en le regardant de haut. Sachez que mon aide n'est jamais gratuite !

-Je confirme, fit Réléna à Duo qui lui lançait un regard consterné.

-Ce soir, j'ai dû envoyer en catastrophe deux de mes meilleurs éléments vous aider et je vous ai fourni de fausses identités. En retour, je veux que vous bossiez ici quelques jours, le temps que la police de l'Alliance tasse ses recherches.

Les cinq garçons restèrent bouche bée. Ils ne s'attendaient pas du tout à ça. Ils pensaient que Dimitri allait les envoyer en mission pour son compte. Ce qu'il demandait n'était pas si terrible. Réléna éclata de rire devant leur mimique. Duo sembla soudain enjoué et lâcha :

-Je suis partant, ça doit être trop cool de bosser ici.

-Pas de problème, renchérit Quatre en souriant.

Trowa et Wufei se contentèrent de hausser les épaules. Ça ne semblait pas les gêner, et ça leur paraissait même être une bonne solution. Seul Heero semblait réticent à voir son visage consterné.

-Sachez que cette solution va tous nous arranger, fit Dimitri à l'attention d'Heero. En passant pour des employés de mon casino, vous n'avez rien à craindre de la police de l'Alliance, et moi je bénéficie d'un peu de personnel pour quelques jours gratuitement. Nous aviserons ensuite avec Sally du meilleur moyen de vous faire rentrer sur L1.

Heero sembla réfléchir quelques instants, puis il déclara, d'un air stoïque :

-Très bien, s'il le faut.

-Parfait ! Fit Dimitri en leur donnant une autre carte plastifiée.

Il s'agissait de cartes professionnelles attestant que les jeunes travaillaient pour le casino.

-Bien, à présent, il va falloir vous trouver un poste au sein du casino, fit Dimitri. Ma favorite, des suggestions ?

-Oui, j'en ai, répondit la blonde d'un air soudainement sérieux.

Elle se tourna vers les garçons, puis continua :

-Duo est un très bon danseur, il pourrait rejoindre la troupe de Catherine.

Duo fit aussitôt un sourire, et pour confirmer les dires de son amie, il fit un moonwalk. La jeune femme se retint de rire, ainsi que Quatre. Dimitri sembla satisfait de la proposition de son employée. Réléna continua :

-Ça fait plusieurs fois qu'Hilde demande à ce que tu engages un groupe de musiques afin de pouvoir varier son répertoire musical. Elle en a assez d'entendre uniquement sa guitare sur scène, et elle n'est pas satisfaite du pianiste qui vient une fois tous les 15 ans. Trowa, Quatre et Wufei sont de bons musiciens. Ils feraient parfaitement l'affaire.

-Pourquoi pas, répondit Dimitri en esquissant un sourire.

Trowa, Quatre et Wufei ne semblaient pas dérangés par cette proposition. C'était le moins qu'ils puissent faire pour remercier leur sauveur.

-Quant à Heero, je pense qu'il fera un parfait vigile aux côté de Grigory et des autres à l'entrée, ajouta Réléna. Il a les compétences nécessaires.

Le concerné ne broncha pas. De toute façon, il n'avait pas le choix, et la place qu'il allait occuper lui convenait. Il n'aimait pas la scène et appréciait plus que tout la discrétion. Heero pensa que sa rivale avait bien choisi et qu'elle semblait connaître chacun d'eux par cœur.

-Êtes-vous satisfaits ? Demanda Dimitri à l'encontre des futurs pilotes de Gundams.

Les jeunes concernés hochèrent la tête à l'affirmative, et Trowa demanda :

-Quand commençons-nous ?

-Dès maintenant, répondit Dimitri. Je vais demander aux techniciens de mettre en place les instruments habituellement utilisés pour nos concerts privés.

-Hilde va sauter de joie, lâcha Réléna.

-Réléna, je te laisse gérer leurs tenues et annoncer la bonne nouvelle à Hilde et Catherine. C'est bientôt leur pause, ça tombe bien.

-Pas de problème, répondit cette dernière.

Elle demanda aux garçons de déposer leurs sacs à dos sur le bureau de Dimitri. Ce dernier allait se charger de planquer les armes et munitions restantes de ses protégés. Puis elle invita les cinq garçons à la suivre et ils se dirigèrent vers les ascenseurs. Pendant qu'elle appuyait sur le bouton d'appel, Quatre lâcha soudain :

-La soirée a été tellement difficile qu'on ne t'a même pas remerciée pour ton aide. Sans ton intervention et celle de Grigory, on était fichus. Merci ma belle.

Duo serra son amie dans ses bras pour lui montrer à quel point il était reconnaissant et comme il était heureux de la revoir. Elle lui fit un sourire en retour. Trowa et Wufei se contentèrent de hocher la tête, c'était suffisant pour elle. Quant à Heero, il resta stoïque, comme à son habitude. Il n'avait pas envie de lui parler, encore moins de la remercier. C'était déjà assez humiliant d'avoir eu besoin d'aide durant la mission, ça l'était encore plus d'avoir été sauvé par sa rivale de toujours. L'ascenseur ouvrit ses portes et ils le prirent jusqu'à arriver au rez-de-chaussée. Ils rejoignirent ainsi les clients qui étaient venus en masse et se dirigèrent vers les loges. Réléna croisa au passage quelques collègues qu'elle salua rapidement et fit entrer les garçons dans la loge pour hommes. Celle-ci était vide. Elle se dirigea vers des placards et en sortit plusieurs costumes très classes et colorés qu'elle tendit à Trowa, Quatre et Wufei. Elle sortit ensuite un smoking qu'elle tendit à Heero, et une tenue moulante noire et violette à Duo. Il s'agissait d'une tenue de danseur marqué du sigle Z, marque du Casino Zinoviya. Elle leur donna également des paires de chaussures assorties aux différents costumes, puis déclara :

-Je pense que c'est votre taille. Si ce n'est pas le cas, je vous laisse fouiller les placards, fit-elle en souriant. Je vous abandonne un moment, je dois aller voir mes collègues pour leur expliquer la situation.

Elle sortit de la salle et les laissa seuls. Les garçons enfilèrent leur tenue, et Duo lâcha soudain à Heero, d'un ton de reproche :

-Heero, t'aurais pu la remercier pour son aide !

Ses amis hochèrent la tête. Ils étaient d'accord avec lui. Heero se contenta de répondre :

-Oui, j'aurais pu, mais j'avais pas envie.

Ils lui lancèrent tous un regard blasé. Vraiment, il n'était pas sortable. Trowa regarda sa montre : il était presque 22h00. Quelques minutes plus tard, la porte de la loge s'ouvrit pour laisser apparaître Réléna, accompagnée de deux filles qui semblaient avoir son âge.

-Catherine, Hilde, je vous présente Duo, Trowa, Quatre et Wufei, fit-elle en les désignant un par un. Les garçons, je vous présente Catherine et Hilde, vos nouveaux boss pour les jours à venir, lâcha-t-elle en souriant. Lui, c'est Heero, il va travailler quelques temps avec Grigory, ajouta-t-elle à l'encontre du brun.

Ils se saluèrent rapidement, et Catherine se dirigea vers Duo. Elle lui attrapa la main et déclara :

-Toi, viens avec moi, il faut que je te présente aux autres membres de ma troupe. On a une petite heure devant nous avant la reprise.

Duo obtempéra, il n'avait pas le choix. Mais il engagea rapidement la conversation avec la brune, qui semblait enjouée d'avoir Duo dans sa troupe. Réléna lui avait déjà parlé à plusieurs reprises de lui, et n'avait cessé de lui vanter ses talents de danseurs. Il pouvait apprendre des chorégraphies super rapidement à ce qu'elle lui avait dit, et il savait danser sur tout. Ça tombait bien, il allait devoir s'y mettre dès ce soir. Catherine voulait voir de quoi il était capable.

Hilde invita également Trowa, Quatre et Wufei à la suivre. Elle avait besoin de discuter avec eux afin de savoir ce qu'elle pourrait jouer avec eux sur scène. Réléna lui avait dit qu'elle n'avait aucun soucis à se faire, qu'ils étaient opérationnels et qu'ils savaient jouer énormément de classiques qu'elle chantait régulièrement. De la même manière, elle avait une petite heure devant elle, ce qui était amplement suffisant.

Il ne resta plus qu'Heero et Réléna dans la loge. Elle invita ce dernier à la suivre et ils sortirent de la pièce. Elle s'était adressé à lui d'un ton sec car elle n'avait pas apprécié son comportement de la soirée : non seulement il avait manqué de respect envers Dimitri, mais également envers elle et Grigory. Elle aurait pu lui faire un reproche, mais à quoi bon, il ne l'écouterait pas, il s'en fichait royalement. Et puis elle n'arriverait pas à lui tenir tête, elle était toujours aussi amoureuse de lui. Elle le trouvait encore plus beau que lorsqu'elle était partie il y a presque deux ans. Et le smoking qu'il portait le mettait parfaitement en valeur. Pourquoi avait-il fallu qu'elle tombe amoureuse de lui ? Sur les cinq garçons, c'était le seul avec lequel elle ne s'entendait pas. Ça faisait bientôt deux ans qu'elle avait quitté L1, et elle croyait être arrivée à mettre ses sentiments pour le jeune homme de côté. Hélas pour elle, le simple fait de l'avoir revu dans l'usine avait tout fait remonter à la surface. La distance et le temps n'avaient pas été suffisants pour l'oublier. Elle était incapable de lui faire les gros yeux.

Les deux protagonistes se frayèrent un chemin dans le casino, au milieu de la foule, et passèrent devant la scène où les techniciens s'affairaient à mettre en place une batterie, deux guitares électriques et un grand synthétiseur. Puis ils se dirigèrent vers l'accueil. Grigory était à son poste et surveillait attentivement les allées et venues des clients du casino. Lorsqu'il vit Réléna arriver vers lui, il lui fit un sourire, mais il dévisagea Heero. Ils s'arrêtèrent tous les deux devant lui. Grigory se mit à parler en russe à Réléna et cette dernière lui répondit dans la même langue :

-Tes amis sont venus me remercier tout à l'heure, quand ils sont passés avec Catherine et Hilde. Ce sont des types bien. Par contre, celui qui t'accompagne me tape déjà sur le système. Il n'a aucun respect, ni pour Dimitri, ni pour nous.

-Laisse tomber Grigory, tu n'en tireras rien. C'est un idiot, il ne pense qu'à lui.

Grigory éclata de rire. Heero ne comprenait rien mais il avait deviné qu'on parlait de lui vu le regard moqueur que Grigory lui lançait. Grigory et Réléna continuèrent leur petite conversation, sans s'occuper de sa présence :

-Est-ce que Dimitri t'a mis au courant que tu vas bosser avec lui quelques jours ?

-Oui, hélas, répondit Grigory. Il m'a appelé quand tu es sortie de son bureau avec tes compères.

-Tu as l'air ravi, lâcha Réléna en se retenant de rire.

-Très, fit Grigory avec un sourire ironique.

En ayant assez de ne rien comprendre, Heero lâcha :

-Ça vous dérangerait d'arrêter de parler en russe ! J'aimerais comprendre !

Grigory le regarda dans les yeux et répondit, en langage universel4 :

-Je disais à Réléna à quel point j'étais heureux de bosser avec un type aussi ingrat et égocentrique que toi.

Heero resta bouche bée devant le culot du jeune homme, et Réléna éclata de rire. Elle s'en alla, toujours en riant, tout en déclarant à Grigory :

-Je te le laisse, il est tout à toi. Bon courage !

Grigory regarda la jeune femme s'éloigner en souriant, et vit qu'elle rejoignait Nicolai derrière le bar, qui semblait très occupé. Heero en profita pour analyser Grigory. Il était brun, aux yeux noirs corbeau, et mesurait environ 1,80 mètre. Ses cheveux étaient très courts, et retenus par du gel. Il portait une boucle d'oreille en or, en forme de croix, à son oreille droite. Il semblait un peu plus âgé que lui. Heero lui donnait la vingtaine. Quant à ses vêtements, c'étaient les même que ceux d'Heero. Grigory se tourna vers lui et déclara :

-Bon, c'est pas que je suis heureux de bosser avec toi, mais je n'ai pas le choix, il faut que je te briefe un peu sur ce que tu as à faire.

Heero croisa les bras et écouta attentivement, tout en gardant le silence et en hochant la tête pour répondre par la négative ou l'affirmative. Il n'aimait pas du tout Grigory, mais il devait faire avec, il n'avait pas le choix. Il fallait qu'il tienne quelques jours, seulement quelques jours... En espérant que les quelques jours ne se transforment pas en quelques semaines. Les autres vigiles présents à l'accueil s'amusèrent de la situation pendant toute la soirée. Ils voyaient bien que les deux hommes ne pouvaient pas se sentir, ça se voyait aux regards électriques qu'ils se lançaient. Heero regarda à plusieurs reprises le bar où étaient postés sa rivale et son collègue, qu'il ne connaissait pas encore. Il y avait énormément de monde, et Nicolai et Réléna se donnaient en spectacle en réalisant des figures avec leurs shakers. Ça amusait la foule qui en redemandait toujours plus. Ils jonglaient même en s'échangeant les shakers en l'air. Au bout d'une demi-heure, Heero vit Duo revenir avec Catherine. Il y avait un peu moins de monde au bar et ils en profitèrent pour prendre place sur des tabourets. Réléna et Nicolai s'amusèrent à nouveau avec leurs shakers et versèrent le contenu de ceux-ci dans des verres qu'ils présentèrent à Duo et Catherine :

-Alors c'est toi Duo, fit Nicolai en souriant.

-Oui, répondit le concerné en lui rendant son sourire et en tendant la main.

-Réléna m'a beaucoup parlé de toi, ajouta Nicolai en serrant la main que Duo lui présentait.

-Ah oui, et qu'est-ce qu'elle a dit ? Fit Duo, curieux.

-Que tu étais son meilleur ami et le garçon avec lequel elle s'amusait le plus.

-Et c'est vrai, ajouta Duo fièrement. On ne s'ennuie jamais quand on est tous les deux.

Réléna sourit et demanda à Catherine :

-Alors ? Il te convient ?

-Tout à fait, fit Catherine. Il est parfait. Est-ce qu'il peut rester dans ma troupe ?

-Ça ne va pas être possible, fit Duo, d'un air moqueur. Ce n'est que temporaire.

-Dommage, lâcha Catherine, faussement attristée. Je commençais déjà à m'attacher.

Ils pouffèrent tous les quatre, puis stoppèrent en voyant des clients arriver. Duo et Catherine terminèrent leur consommation puis rejoignirent le reste de la troupe de danseurs. Heero vit ensuite Trowa, Quatre et Wufei accompagnés d'Hilde se diriger vers la scène. Ils prirent place derrière les instruments afin de les régler : Trowa et Hilde avaient chacun attrapé une guitare électrique, Quatre s'était installé derrière le grand synthétiseur et Wufei avait pris place derrière la batterie. En les regardant, Heero repensa à leur enfance sur L1, lorsqu'ils se regroupaient tous dans la salle de détente pour s'amuser. Lui se tenait toujours à part, n'aimant ni danser, ni jouer de la musique, mais Duo, Trowa, Quatre, Wufei et Réléna s'en étaient toujours donnés à cœur joie. Au début, Wufei se contentait de les regarder, il ne voulait pas toucher aux instruments, mais au fil du temps, il avait fini par suivre les autres. Duo avait réussi à le décoincer un peu et à lui montrer comme ça pouvait être amusant de gratter une guitare et de martyriser une batterie.

Un technicien vint également accrocher un micro à l'oreille droite d'Hilde, afin que cette dernière soit libre dans ses mouvements pour chanter et jouer de la guitare. Puis une fois qu'il fut satisfait des réglages, il quitta la scène. Catherine et sa troupe de danseurs prirent également place sur l'immense scène du casino, à la gauche des musiciens. Une fois tout le monde en place, la fête recommença à battre son plein. On se serait cru dans une boîte de nuit. Les garçons se déchaînaient sur les instruments, et Hilde chantait comme une déesse.

Lorsque Dimitri eut terminé de remplir toute sa paperasse et de passer ses coups de fil importants, il décida de descendre rejoindre ses employés. Il était plus de 23h30 quand il fit son apparition. Il s'installa au bar et profita du spectacle donné par ses employés et par les amis de Réléna. Il semblait très satisfait de voir les clients s'amuser et en redemander toujours plus. Son chiffre d'affaire allait être bien supérieur à la moyenne habituelle vu le nombre de personnes se pressant au bar et le monde qu'il y avait aux machines et jeux divers. Nicolai lui servit son cocktail préféré et déclara :

-Alors Dimitri, satisfait de tes nouveaux employés ?

Dimitri but une gorgée de sa boisson avant de répondre, un sourire au coin des lèvres :

-Très satisfait. Ma favorite, continua Dimitri à l'encontre de Réléna, tu ne m'avais jamais dit que tes amis recelaient de tels talents !

Nicolai avait souri en entendant le surnom que Dimitri avait donné à sa collègue. Il l'avait toujours surnommée ainsi, même lorsque la jeune fille avait à peine huit ans. Nicolai se souvenait l'avoir vue pour la première fois sortant du bureau de Dimitri et tenant la main de Sally. Il n'avait jamais su pourquoi Dimitri lui avait donné un tel surnom, mais il avait toujours trouvé cela assez drôle.

-Tu ne me l'as jamais demandé, se défendit la blonde. Mais ne rêve pas, ils ne quitteront pas les scientifiques pour ton casino. Quoi que Duo peut-être, termina-t-elle en souriant.

Dimitri éclata de rire. Il allait ajouter quelque chose, quand soudain, il vit une vingtaine d'hommes, vêtus de vêtements militaires bleus et d'un béret de la même couleur, entrer dans le casino. Ils étaient à l'accueil et venaient d'accoster Grigory, qui leur répondait calmement. Dimitri reconnut les vêtements de la police de l'Alliance. Il se leva aussitôt et rejoignit l'accueil. Nicolai et Réléna tournèrent également leur visage vers l'accueil, et Nicolai lâcha discrètement à sa collègue :

-Comme prévu, la police vient fouiner ici.

-Trop prévisibles, ajouta Réléna, en secouant la tête.

-On a toujours une longueur d'avance sur eux, ils sont trop lents, continua Nicolai.

Ils n'étaient aucunement inquiets, semblant être habitués à ce genre de visites. Il faut dire que ce n'était pas la première fois que Dimitri cachait des résistants dans son casino. Et jamais les résistants ne s'étaient fait attraper.

Dimitri arriva devant la police et se présenta :

-Bonsoir, je suis Dimitri Zinoviya, le propriétaire de ce casino. Puis-je vous aider ?

Il présenta sa main droite au chef de l'équipe de la police de l'Alliance qui la serra aussitôt. Ce dernier répondit :

-Bonsoir Monsieur. Nous étions en train d'expliquer à votre vigile en chef que nous avions ordre de fouiller de fond en comble ce casino et de vérifier l'identité de vos clients et de vos employés.

-Et bien faites, répondit calmement Dimitri. Nous n'avons aucune raison de vous en empêcher. Mais pourriez-vous m'expliquer la raison de ce contrôle ?

-Bien entendu, c'est votre droit, répondit le chef de l'équipe. Une structure d'Oz a été détruite un peu plus tôt dans la soirée, à Moscou, et nous recherchons des personnes susceptibles d'avoir commis ce méfait dans et aux alentours de la capitale.

-Avez-vous une description des personnes recherchées ? Ça pourrait nous permettre de vous aider.

-Pas vraiment Monsieur, mais merci de votre aide. Messieurs, Mesdames, continua-t-il à l'adresse de son équipe, faites votre devoir.

Dimitri attrapa le micro de l'accueil et déclara, afin de prévenir son personnel et ses clients :

-Messieurs Dames, nous allons vous demander d'être très coopératifs quelques instants. Des policiers de l'Alliance ont ordre de contrôler vos identités. Nous vous demandons de bien vouloir garder votre calme. Nous nous excusons de la gêne occasionnée et espérons que vous passerez tout de même une bonne soirée.

Dimitri avait été très professionnel et le chef de la police l'en remercia. Aussitôt, la musique stoppa et les gens arrêtèrent de jouer aux machines, en attendant de se faire contrôler. Les policiers se dispersèrent dans tout le casino. Heero, Grigory, les autres vigiles de l'accueil et Dimitri furent les premiers à être contrôlés. Heero, stoïque, présenta sa carte d'identité et sa carte de personnel du casino. Le policier qui le contrôla sembla satisfait de ses papiers et s'éloigna pour contrôler d'autres personnes. Dimitri invita le chef de la police à fouiller les étages du casino, et ce dernier le suivit. Heero se rapprocha de Grigory et murmura à son oreille :

-Ton patron maîtrise la situation à la perfection. On dirait qu'il est habitué à ce genre d'évènements.

-C'est exactement ça, répondit Grigory en souriant. Ce genre de contrôle est assez fréquent ici. Et je te rappelle que Dimitri est aussi ton patron à l'heure actuelle, pas uniquement le mien.

Heero se surprit à sourire. C'est vrai, Dimitri était son boss pour les jours à venir, la situation était assez bizarre. J était normalement le seul à lui donner des ordres. Il retourna à sa place et regarda les alentours. Il tourna le visage vers le bar, où Nicolai et Réléna se faisaient contrôler par un jeune policier. Il devait avoir à peine la vingtaine et était assez grand et musclé. On devinait la couleur brune de ses cheveux grâce aux quelques mèches courtes qui dépassaient de son béret. Ses yeux étaient noirs comme la nuit. Le policier fronça les sourcils en voyant le nom de famille de Réléna :

-Mademoiselle Pô. C'est marrant, on ne décèle pas vos origines chinoises en vous regardant.

-C'est parce que j'ai été adoptée, répondit la concernée en souriant. Tout le monde m'a déjà fait la remarque.

Le soldat lui rendit sa carte d'identité et sa carte d'employée du casino, et répondit, en lui faisant un clin d'œil :

-En tout cas, il vous va à ravir ce nom.

Nicolai hallucinait complètement. Le policier était en train de faire du gringue à sa collègue. Il fut encore plus surpris d'entendre la blonde répondre à ses avances :

-Et vous, c'est quoi votre joli nom ?

-Spencer, John Spencer, répondit l'intéressé.

Il sortit une petite carte de sa poche et la tendit à la blonde, qui l'attrapa du bout des doigts.

-En cas de besoin, appelez-moi.

La blonde lui fit son plus beau sourire et répondit, d'une voix aguichante :

-De quel genre de besoin ?

-Tous ceux qui vous plairont, répondit le policier en lui faisant un autre clin d'œil.

Il s'éloigna pour continuer l'inspection du casino, pendant que Réléna rangeait soigneusement le numéro de téléphone du policier dans sa poche. Nicolai la regarda et lança :

-Dis-donc toi, tu sors avec des policiers maintenant !

-Policiers ou truands, quelle importance, du moment que ce sont de beaux garçons, fit-elle. Et puis ça peut être pratique d'avoir un policier comme connaissance.

Nicolai leva les épaules. Il se fichait de connaître des policiers. Il les évitait comme la peste. Lorsqu'on bossait pour Dimitri, on n'était pas de simples employés de casino, on était également ses hommes et femmes de mains. Il valait donc mieux éviter de fréquenter la police pour éviter tout démasquage possible. Mais la blonde ne semblait pas de cet avis. Elle fréquentait tout le monde. Elle estimait que se fondre dans la population était le meilleur moyen de garder sa couverture. Elle regarda attentivement le policier qui continuait son inspection. Il s'occupait de contrôler les identités de Duo, Trowa, Quatre, Wufei, Hilde, Catherine et de sa troupe de danseurs, qui étaient restés immobiles sur scène en attendant le contrôle. De la même façon, le policier n'y vit que du feu.

Une vingtaine de minutes plus tard, les policiers avaient terminé leur inspection. Ils sortirent du casino, et la fête reprit de plus belle. Le patron s'arrêta devant Heero et déclara :

-Vous voyez, j'avais raison. Vous faire passer pour des employés de mon casino était la meilleure des couvertures pour vous.

-Effectivement, capitula Heero. Ils n'y ont vu que du feu.

Le casino commença à se vider aux alentours d'1h30 du matin. Les clients étaient fatigués et ne demandaient qu'à rejoindre leur lit douillet. Les musiciens et les danseurs avaient arrêté leur service depuis 10 minutes. Nicolai était parti depuis une quinzaine de minutes, et Réléna était en train de nettoyer le bar avec un chiffon, quand Duo la rejoignit, fatigué mais réjoui. Il avait passé une excellente soirée et s'était éclaté sur scène avec Catherine et sa troupe. Il s'installa sur un tabouret et regarda son amie en souriant. Celle-ci croisa son regard et lui demanda pourquoi il souriait comme ça. Ce dernier lui répondit :

-Parce que je suis content de te voir, c'est tout. Qui aurait cru qu'on aurait la chance de se voir pendant que nous étions envoyés ici ?

-Toi, répondit son amie.

-Hein ? Fit Duo sans comprendre.

-Tu as oublié ton appel d'hier ? Tu voulais savoir où je me trouvais en Russie. Tu voulais venir me voir, pas vrai ?

-C'est exactement ça, fit une voix derrière Duo.

C'était Heero. Il s'installa sur le tabouret à côté de son ami et déclara, d'une voix sarcastique :

-Il était persuadé que tu allais lui donner ta position. Un vrai débutant !

Trowa, Quatre et Wufei étaient également en train de rejoindre leurs amis au bar, ayant terminé leur discussion avec Catherine et Hilde, et avaient entendu la conversation. Wufei se posta derrière Duo et ajouta, en croisant les bras :

-Le pauvre Duo, tu aurais vu sa tête lorsque tu as refusé de lui révéler ton emplacement.

-Non, je crois que le pire, c'est lorsque tu lui as raccroché au nez, continua Quatre en pouffant.

Les autres pouffèrent également de rire, même Heero, sauf le concerné, qui commençait à bouder. Il lâcha :

-C'est pas un crime de vouloir voir sa meilleure amie. Je suis le seul à prendre régulièrement de ses nouvelles ici !

-Normal, tu ne nous laisses jamais en placer une, le nargua Wufei.

La blonde éclata de rire mais ne fit aucun commentaire. Elle termina de nettoyer son bar, tout en discutant gaiement avec ses amis de tout et de rien, lorsque Dimitri pointa le bout de son nez, accompagné de Grigory qui restait en retrait. Il tendit un trousseau de clés à Heero, qui l'attrapa en se demandant pourquoi le patron du casino lui donnait ce dernier, et Dimitri déclara :

-Voici les clés d'un appartement que je mets régulièrement à disposition d'employés saisonniers. Il est suffisamment grand pour vous, il dispose de dix chambres. J'ai demandé à Grigory de vous y conduire ce soir même. Vous y trouverez tout ce qu'il vous faut, notamment des provisions et des affaires de rechange.

-Mais nous avons déjà un appartement sur place, fit Quatre, surpris.

-Il vaut mieux que vous utilisiez cet appartement jusqu'à votre retour sur L1. Il est sécurisé et dispose d'une télésurveillance accrue. Si jamais vous êtes repérés, vous le saurez assez rapidement, et moi aussi car mon informaticienne a accès aux enregistrements et elle a programmé un système permettant de détecter des événements suspects. Et puis il n'est pas très loin d'ici, ça vous rapprochera du casino. Grigory va se charger de récupérer vos affaires dans votre ancien appartement.

Les garçons n'insistèrent pas et Heero tendit les clés de leur ancien appartement à Dimitri. Il inscrivit l'adresse sur un bout de papier que Réléna lui avait tendu et le donna également au patron du casino. Dimitri se tourna vers Grigory et lui donna le tout. Ce dernier prit les objets et les glissa dans sa poche. Le patron ajouta :

-Reposez-vous bien, demain vous commencez plus tôt. Je veux vous voir dans les locaux à 15h, je veux que vous répétiez un peu avec les filles.

-Pas de problème, fit Wufei en croisant les bras.

-Quant à toi Heero, ça te dirait d'effectuer une mission pour moi ?

Le japonais sembla soudain très intéressé et se contenta de répondre par un sourire.

-Je pense que ça veut dire oui, fit Dimitri, l'air satisfait. Rendez-vous ici également à 15h. Tu accompagneras Grigory et Réléna.

-Très bien, fit le concerné d'un ton neutre.

Son sourire avait disparu en entendant qu'il allait devoir accompagner sa rivale, et il avait fait une légère grimace malgré lui. Sa rivale avait été la seule à la remarquer et elle pouffa dans son coin. Mais le japonais se mit aussitôt une claque mentale. Que croyait-il ? Qu'il allait bosser en solo pour Dimitri alors que ce dernier n'avait encore jamais testé ses capacités ? Il était tout à fait normal qu'il n'ait pas le premier rôle dans cette mission. Et d'ailleurs, de quelle mission pouvait-il bien s'agir ? Il avait soudain hâte d'y être, mais il n'en montra rien.

-Allez les gars, on y va, fit Grigory à l'encontre des jeunes.

Les garçons le suivirent sans broncher. Ils saluèrent tous les autres au passage, puis franchirent les portes de sortie. Grigory les mena vers un vanne noir, qui appartenait à Dimitri, et les conduisit à leur nouvel appartement.

Fin de ce chapitre !

J'espère qu'il vous a plu.

N'hésitez pas à laisser vos commentaires.

1Star Wars bien évidemment, j'imagine que vous le saviez tous. Non ? Ha bon...

2La langue Universelle est une Langue inventée pour permettre aux individus du monde entier de communiquer plus facilement. Explications sur l'apparition de la Langue Universelle dans le chapitre 6.

3Hannibal dans « l'Agence tout risque », pour ceux qui ne connaîtraient pas cette fameuse citation.

4Rappel : La langue Universelle a été inventée pour permettre aux individus du monde entier de se comprendre.