Je ne possède aucun des personnages du film.

Un recueil de textes courts sur l'univers du film Robin des Bois, prince des voleurs nous plongeant dans un instant ou une pensée des protagonistes de l'histoire

Ce texte a été écrit pour l'anniversaire de PetiteDaisy ! Joyeux anniversaire !

J'espère qu'il te plaira !

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


QUELQUES TEXTES DE SHERWOOD

Un soir en Terre Sainte

Pierre déboucha sur le chemin de ronde du krak et s'immobilisa. Du haut de celui que les arabes nommaient le Qal et al-Hosn, la forteresse imprenable, il avait une vue inégalable sur les derniers contreforts du jabal Ansariya. Le jeune noble anglais aurait pu apprécier la vue et le paysage si les plaines ne lui donnaient pas l'impression d'être couvertes de morts et de sang… Le château en lui-même était une construction impressionnante, il lui donnait l'impression de ressembler à certains château de chez lui tout en était terriblement différent. C'était peut-être la manière dont il épousait les collines et s'articulait dans toutes les aspérités du terrain.

En arrivant, Pierre avait été impressionné par son système d'entrée avec ce long couloir entrecoupé de sas et son toit percé par de nombreuses meurtrières destinées aux protecteurs qui pouvaient jeter des pierres sur les assaillants potentiels. C'était bien pour ça que les ennemis ne tentaient pas de l'attaquer, ce qui lui laissait un peu de répit bienvenu, surtout après les dernières semaines.

Il était parti comme tous ses amis avec des idées de gloire plein la tête et des grands sourires. Il avait perdu les deux dès le premier combat où la moitié d'entre eux était morte dans un bain de sang qui l'avait rendu malade pendant des jours. Depuis, Pierre ne se battait plus pour la grandeur de la foi chrétienne, mais pour survivre… survivre et rentrer. C'était ça son but maintenant, survivre à tout ça, mais survivre à deux… Parce que Pierre refusait de rentrer seul… Il y avait quelqu'un qui devait rentrer avec lui…

Les yeux du jeune noble tombèrent sur le petit sac en toile qu'il avait rempli avec ce qu'il avait pu échanger contre un sourire dans les cuisines de la forteresse. Il s'était rendu compte que son teint plus et ses yeux verts faisaient leurs petits effets sur les femmes chargées de nourrir les soldats. Il avait donc récupéré de la viande, des dattes, du pain, du fromage et une bouteille de vin, pas forcément fameux, mais ça ferait l'affaire.

Un léger sourire se dessina sur son visage alors qu'il accéléra pour traverser le chemin de ronde et qu'il dévala les escaliers pour atteindre les salles en contrebas. Après la déconvenue de la dernière bataille, un grand nombre de chevaliers s'étaient réfugiés dans le krak. Ils s'entassaient dans toutes les pièces. Les râles des blessés et des mourants montaient de certaines salles, rendant l'atmosphère terriblement glauque. Oui, pour le coup, Pierre préférait largement l'extérieur et le chemin de ronde.

Il quitta les premiers étages et descendit plus bas pour atteindre la basse cour et les écuries. Certains enclos, vides, avaient été aménagés aussi pour recevoir des chevaliers. La plupart avaient refusé de s'abaisser à ça, mais Pierre avait accepté, refusant de rester dans l'atmosphère morbide des dortoirs. En plus, tout était bien plus tranquille ici. C'était mieux pour se reposer. Il poussa la porte et fit un sourire à la personne qui redressa la tête pour l'accueillir

- Ça va Robin ?

Son ami lui fit un sourire et se redressa pour s'asseoir. Il grimaça et Pierre perdit son sourire avant de se précipiter à son chevet.

- Hey ! Ne fais pas de gestes brusques.

- Je vais bien.

- Tu es sûr ? Demanda Pierre en observant le pansement à la cuisse de son ami.

Dans cette bataille atroce qu'ils avaient mené, Pierre avait bien cru qu'il allait perdre la seule raison qui lui restait de se battre lorsque de Robin avait été jeté au bas de son cheval. Il avait lutté pour le retrouver dans la mêlée, pour l'arracher aux griffes de ses assassins et il avait réussi, mais la blessure à sa jambe était mauvaise et il avait bien cru le perdre. Les trois derniers jours avaient été rempli de stress, heureusement, il semblait allait mieux, mais Pierre était toujours inquiet.

Robin savait parfaitement que Pierre s'inquiétait pour lui. Après tout, ils étaient frères de cœur tous les deux et ils s'étaient jurés de rentrer ensemble de cet enfer. Alors, il lui sourit et posa ses mains sur les siennes.

- Je te promets que je vais bien. Je n'ai plus de fièvre et j'ai même faim.

- Ah ça, je peux t'aider ! Répliqua Pierre en tapota sur son sac bien rempli. Tu crois que tu peux te lever.

- Bien sûr, surtout si tu m'aides.

Pierre sourit et passa une main sous le bras de Robin pour le lever. Son ami chancela, mais il parvint à s'éviter la chute en s'accrochant à l'épaule de Pierre.

- On est bon ?

- Oh je n'irais pas danser la gigue dés ce soir, mais au moins je tiens debout.

- Parfait.

- Et nous allons où ?

- On grimpe !

- Grimpe ! S'exclama Robin.

- Tu verras.

Les deux amis pouffèrent de rire et traversèrent la cours. Pierre avait repéré un second escalier qui menait au chemin de ronde et il fit grimper Robin avec lui. Après quelques minutes d'effort, les deux amis se retrouvèrent sur le haut de la muraille. Pierre souffla et laissa tomber Robin assis sur un tas de corde.

- Tu n'as pas maigri en tous cas.

- Non, mais, si tu me disais pourquoi nous avons grimpé ici ? Lui demanda Robin.

- Eh bien, pour la vue et pour être tranquille, répliqua Pierre en fouillant dans son sac.

- C'est vrai que la vue est belle, dit Robin.

Pierre acquiesça et déboucha la bouteille de vin avec les dents avant de la tendre à Robin.

- Où tu as trouvé ça ? Demanda Robin en prenant la bouteille pour boire une gorgée de vin.

- Dans la cuisine, répondit Pierre avant de sortir le pain, le fromage et la viande.

- Mais qu'est-ce que c'est que tout ça ?

- Tu as été blessé, il faut que tu reprennes des forces. Je ne veux pas que tu tombes malade ou…

Une ombre passa sur son visage et Robin lui tapota l'épaule avant de lui tendre la bouteille de vin.

- Hey ! Ne pense pas à ça. Je vais bien et toi aussi.

- Pour le moment…

- Pierre…

- Je suis lucide Robin et c'est bien pour ça que j'ai eu envie d'améliorer l'ordinaire, dit-il en tendant une cuisse de poulet à son ami.

Robin la prit et mordit dedans avec appétit. Il avait réellement fin.

- Hum… Je valide totalement ton envie d'un vrai repas.

- Et j'ai même des dattes pour le dessert.

- C'est un vrai festin. Qu'est-ce que tu as fais pour avoir tout ça ?

- Pour l'instant rien de plus qu'un sourire, qu'est-ce que tu veux, c'est mon charme exotique ! Ajouta-t-il en buvant à son tour à la bouteille avant de rompre le pain.

Robin secoua la tête.

- Ton charme exotique, qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre !

- Ben quoi ! Regarde-moi ! Tu…

Pour le faire taire, Robin lui enfourna une datte dans la bouche. Pierre mordit dedans, la retira et se mit à rire. Robin l'imita et leurs rires emplirent la nuit. Des rires qui contrastèrent avec l'ambiance sombre qui régnait dans la forteresse et leur firent oublier pendant quelques minutes qu'ils étaient en plein milieu d'un désert aride qui avait déjà englouti la moitié des amis avec lesquels ils étaient venus combattre. C'étaient des moments comme ça qui leur permettait de ne pas sombrer, des moments qu'ils partageraient tant qu'ils seraient tous les deux… et qui leur redonnaient de l'espoir. Ils reviendraient de cet enfer… ils reverraient l'Angleterre…