notes: Bonjour, bonsoir! De retour avec une nouvelle bénédiction dans l'univers de The Lost Canvas, sur un ship que j'aime beaucoup (Deuteros / Degel) et avec un personnage sur lequel j'écris vraiment pour la première fois sous sa forme adulte, à savoir Aspros. Je vous souhaite une bonne lecture.


Degel vs Aspros

La Maison du Verseau n'avait subi véritablement aucun dégât majeur, au cours de cette Guerre Sainte. Juste quelques meubles renversés, et... en fait, si, c'était plutôt le cœur de Degel qui avait souffert. À son retour à la vie, avec ses compagnons grâce à la bonté de leur déesse, il constata le désastre! Des années... des siècles même de connaissances tombés au sol. Tous ces ouvrages, du parchemin au livre relié, tous ces documents si précieux qu'il chérissait autant que les êtres qu'il protégeait et que le Grand Pope, Sage, lui avait confiés comme s'il scellait en cette pièce les trésors de l'univers, étaient tombés de leurs étagères comme de vulgaires tissus abandonnés.

Le jeune homme était enfermé depuis près d'une semaine, là, à ranger, rafistoler si nécessaire, et surtout prendre soin de sa bibliothèque. À cause de la poussière, il éternuait souvent, faisant sauter ses lunettes à la monture légère, qui chutaient régulièrement.

À aucun prix il ne voulait être dérangé. Sauf pour motif ultra important et ordonné par le Grand Pope. De ce fait, il avait accroché aux deux entrées de sa Maison deux papiers indiquant que l'on pouvait traverser sa demeure et qu'il ne pouvait voir absolument personne. Pas même son meilleur ami, Kardia dont le cœur s'était apaisé depuis leur résurrection. Un peu trop même... Pourtant ce cœur était si grand, si généreux, que chaque jour, il retrouvait devant la porte de son antre, un panier de pommes rouges et appétissantes, offertes par le chevalier du Scorpion. Dès qu'il aurait rangé sa bibliothèque, Degel irait le remercier sincèrement.

Quelqu'un d'autre manquait au chevalier des glaces. Un autre homme spécial aux yeux de tous, auparavant considéré comme un monstre craint et isolé loin du Sanctuaire. Mais révélé comme un puissant guerrier, tout comme son frère jumeau, et pourtant doté d'une bonté et d'une pureté trop rare ici bas. Le Verseau savait aussi sa douceur, son besoin d'attention et d'affection. Deuteros; le second Gémeau habitait dans le cœur et les pensées du Français, depuis un an avant le conflit face à Hadès.

Personne ne savait quelle était la véritable nature de leur relation. Enfin... très peu. Sisyphe du Sagittaire était au courant des entrevues en cachette entre Degel et le frère cadet d'Aspros, parce qu'il lui donnait des leçons de lecture et de culture au travers d'ouvrages éducatifs. Mais il ignorait la romance qui s'était installée entre les deux hommes au fil du temps. Et puis le Grand Pope, lui, savait tout. Mais comment et surtout pourquoi vouloir cacher un secret à ce vieil homme si respectable? Le Verseau, orphelin, voyait en Sage un grand père, le parent qu'il aurait aimé avoir et qui lui racontait des histoires des temps anciens. À la fois gentil et autoritaire, parfois malicieux et couvrant les plus jeunes habitants dans des petites bêtises. Et ce qu'il fut heureux de le revoir en vie aux côtés de tous les guerriers revenus sur Terre.

Pour tout cela, pour ces années où il était Grand Pope, pour cet honneur de lui avoir donné autant d'ouvrages précieux provenant du treizième palais, Degel se devait de prendre soin de sa bibliothèque.

On était en train de traverser la Maison, à l'instant. L'intrus possédait un cosmos puissant, redoutable et familier. En fait, non, il n'allait pas vers la sortie qui menait au temple des Poissons. La présence s'approchait de plus en plus de la porte de la pièce où le Verseau se trouvait et la seconde d'après, sans la moindre once d'hésitation détectée, frappa de l'autre côté du bois massif.

Soupirant d'être dérangé, Degel rangea le volume en cuir qu'il tenait dans un rayon d'une étagère et alla ouvrir.

Un petit sourire se dessina sur son visage à la vue de la peau brune, des traits doux du visage sur lequel étaient incrustées les deux perles argentées du regard envoutant. Deuteros se trouvait devant lui, son corps imposant et massif n'inspirant au chevalier à lunettes qu'un sentiment de protection et d'amour... il fallait se l'avouer. Il l'invita à entrer.

« Degel... je crois que j'ai commis une erreur, avoua le second chevalier des Gémeaux.

-Qu'y a-t-il?

-Tu sais que depuis notre retour ici, au Sanctuaire, je passe beaucoup de temps avec mon frère Aspros. Et je dois te dire que ces retrouvailles nous font du bien. Je ne perçois pas le moindre mal dans le cœur de mon frère. Mais...

-Mais...?

Degel haussa un sourcil et regarda celui qu'il aimait au delà de ses lunettes.

-... mais dans la conversation ce matin, je lui ai parlé de toi et... de nous en fait.

-Tu lui as dit qu'on était ensemble? Comment a-t-il réagi?

-C'est bien là le problème... Il ne m'a rien reproché à moi. Il voudrait te voir, toi. En insistant sur le fait que ce soit le plus tôt possible.

Le Verseau soupira:

-J'ai bien le droit de faire une pause pour montrer à ton frère que je prends soin de toi comme il se doit, non?

-Merci. Ça me rassurerait à moi aussi.

Degel crut défaillir en regardant Deuteros à cet instant. Ce qu'il aimait cet aspect, cette mine au delà de l'adorable quand il affichait des yeux plissés et ce sourire timide qui dévoilait ses petites canines pointues. Ce détail adorable faisait de cet homme une bête sauvage trop longtemps abandonnée à elle même et qui voulait être apprivoisée par des êtres de confiance. Seuls Aspros et le Verseau avaient réussi pleinement cet exploit.

-Je passerai dans la Maison des Gémeaux dans l'après midi alors.

-D'accord. Je le dirai à mon grand frère. »

Avant le départ du cadet des Gémeaux, les deux hommes se prirent tendrement dans les bras et s'échangèrent un doux baiser. L'occasion de se perdre l'un contre l'autre arriverait bien vite, une fois cet affrontement avec Aspros terminé.

ティータイム

Il régnait toujours une ambiance étrange dès qu'on pénétrait dans le troisième temple du Sanctuaire. Une atmosphère froide, différente de celle du onzième que gardait et dans lequel habitait Degel. Non, ce n'était pas du tout la même sensation. Dans la Maison du Verseau, c'était du aux températures fraiches, parfois négatives, comme les souvenirs de chacun de ses gardiens depuis toujours, des chevaliers des glaces. Ici par contre, quiconque y pénétrait ignorait ce qu'il allait se passer. Si l'on traversait simplement le grand corridor pour aller soit dans la direction de la Maison du Cancer – relativement angoissante avec ces esprits perdus qui pouvaient hanter les murs – soit vers celle du Taureau – une des plus normales et dont le gardien offrait toujours un accueil chaleureux – tout allait bien. Pour ce qui était de s'aventurer dans le temple des Gémeaux par goût du risque ou parce qu'on était invité, c'était une toute autre histoire...

A peine eut-il passé le portique en colonnes massives que Degel ressentit quelque chose le traverser, comme une force invisible, lui indiquant que son trajet serait désormais tout sauf normal. Pourtant Aspros était revenu à la vie aussi comme un guerrier honnête, dépourvu enfin de tout ce mal qui l'habitait avant la Guerre Sainte. Il ne lui avait pas parlé depuis ce retour au Sanctuaire. Ainsi, se laissant guider par cette aura qui semblait le pousser vers les appartements privés des Gémeaux, il ouvrit alors la porte de ce qui devait être la pièce à vivre, pensant y trouver le nécessaire pour l'accueillir en tant qu'invité. C'était idiot de se quereller, entre chevaliers, d'Or d'une part et parce que lui même et son hôte éprouvaient une affection immense pour Deuteros ce petit frère pour l'un et cet amant pour l'autre.

Passant la porte, Degel fut stupéfait de l'endroit dans lequel il débarquait: loin d'être une petite pièce avec de quoi faire le repas, un coin pour dormir et une table, ce qui composait le strict minimum dans chaque Maison du Zodiaque. Il venait d'arriver dans un salon au parquet brillant d'un bois noble. En son milieu se trouvait une table dont les pieds scintillaient légèrement d'un éclat argenté à la lumière du soleil qui s'incrustait par la fenêtre, elle même protégée de part et d'autre par de lourds rideaux probablement en velours d'un rouge écarlate lui rappelant les yeux de Kardia quand il partait au combat.

Il n'était plus du tout dans la Maison des Gémeaux, là. Son gardien avait joué de ses pouvoirs pour le tromper mais il n'était pas dupe. Les rayons du soleil n'étaient pas orientés de la manière dont ils devraient l'être s'il avait été réellement dans le troisième temple, la preuve étant que, par tous les virages que prenait l'escalier sacré, cette demeure et le temple du Verseau suivaient la même direction du soleil. De ce fait, jamais la lumière n'aurait jamais du être telle qu'elle l'était en cette heure de l'après midi. Ça sentait le traquenard tout ça... Et cette table si bien ornée, d'une vaisselle en porcelaine peinte surement avec soin, ces gâteaux à l'allure appétissante, ce bouquet de fleurs qui sentaient si bon. À quoi jouait Aspros?

Ce dernier arriva justement, vêtu tel un noble, avec des habits en velours noirs aux reflets bleu sombre et une chemise d'un blanc immaculé. On aurait dit un aristocrate provenant des plus grandes cours européennes de cette époque. Le jeune Français ne se sentait pas pour autant gêné avec sa chemise écrue aux manches longues un peu poussiéreuse et son pantalon marron dans lequel il se sentait à l'aise. Il n'était pas précisé qu'il faille une tenue exigée lors de cet entretien en même temps...

« Bonjour, Degel, merci d'être venu.

Le jeune homme se retint de lui lancer un regard méfiant par dessus ses lunettes. Quand bien même tout cela était étrange, il se devait de rester impassible...

-Bonjour, Aspros. J'avoue, je suis surpris de la décoration de ta Maison...

-Parce que nous n'y sommes pas, avoua le Gémeau. Enfin, si, mais dans une autre dimension.

-Que veux-tu dire par là?

-En ce moment, je m'intéresse à la politique étrangère, et maintenant que la Guerre Sainte est terminée, j'ai du temps à me consacrer aux histoires de notre monde actuel, aux dirigeants de cette Europe dans laquelle nous vivons, et des royaumes qui la composent. Je sais que tu as des origines françaises, donc j'ai pensé qu'une vue depuis le Château de Versailles où vit le roi t'aurait fait plaisir.

-... ça me touche, en effet...

Le Verseau ne dit pas qu'il n'avait jamais aimé ces mondanités à la cour de France quand il était de mission dans ce pays, et que bien sur, n'ayant pas connu sa famille, il ignorait dans quel milieu il était né. Son plus lointain souvenir était lorsque tout petit, il prenait un bateau direction le pôle nord pour sa formation de chevalier d'or.

-Asseyons nous, proposa Aspros. Je ne souhaite que discuter avec toi tout simplement.

-A propos de Deuteros, j'imagine? Demanda Degel, tout en s'installant sur cette chaise assez confortable, il fallait l'admettre.

-Entre autres, oui. Je devrais te remercier en vérité, de t'être occupé de mon frère quand... Je n'étais plus là pour le faire, fit le Gémeau, versant dans deux tasses un liquide brun fumant qui s'apparentait à du thé et qui dégageait une forte odeur fruitée avec ce qui semblait être de l'amande qui prenait le dessus. Thé noir aux fruits et aux fleurs séchés. Une composition spéciale provenant d'un marchant anglais qui fait souvent commerce au port d'Athènes.

-Merci, il sent bon.

Le Verseau, pour le moment, préférait se taire. Peut-être était-il trop méfiant et que malgré sa personnalité si particulière, Aspros ne lui proposait qu'une conversation courtoise, mais il le ne connaissait pas assez pour être pleinement à l'aise.

Le frère ainé de Deuteros se mit à boire. Aucun piège dans la nourriture dans ce cas...

-Il paraît que tu donnais des leçons à Deuteros, continuait-il. J'étais agréablement surpris de le voir ce matin me citer une de ces fables françaises...

-C'est vrai, que j'ai eu l'accord de notre Grand Pope pour assurer quelques leçons à ton frère. En l'absence d'un chevalier des Gémeaux et à l'approche du conflit contre Hadès, un élément supplémentaire ne pouvait être que bénéfique pour nous. D'autant que je sais que depuis votre plus jeune âge, tu t'occupais également de sa formation comme si lui aussi pouvait prétendre à l'armure d'Or...

Degel reçut un regard assez noir d'un coup. Attention, pente glissante...

-Je me suis toujours refusé d'abandonner mon frère à ce sort injuste de second, de jumeau, d'être maudit et renié de tous. De tout mon possible, je faisais tout pour rendre sa vie moins pénible.

-Ce n'est pas un reproche, Aspros, répliqua le Verseau tout en portant sa tasse aux lèvres. Tu étais le mieux placé pour assurer son entrainement loin des regards du Sanctuaire. Je n'ai pas de famille, donc je ne mesure pas le lien qui vous unit, mais je le respecte malgré tout. Deuteros a toujours gardé de l'affection pour toi et il me racontait souvent les moments que vous passiez ensemble. Je ne cherche pas à prendre ta place dans son cœur non plus.

-Je suis content de te l'entendre dire, Degel. Le bonheur de mon frère est désormais ma priorité, et je souhaite qu'il se fasse accepter de tous ici bas.

Aspros aurait-il un cœur en fin de compte? Le Français décela dans ces derniers mots une pointe d'émotion, comme si en effet, Deuteros était son point faible. Ou sa force... Rien n'était sur avec cet homme.

-Nous nous rejoignons en effet sur ce sujet, Aspros. Si ce sont ces paroles que tu attendais, en me servant ce thé délicieux et ces curieux gâteaux, tu as ma parole que je prendrai soin de ton petit frère. Aussi, je n'irai pas m'immiscer dans votre famille non plus, je suis conscient que vous partagez des choses qui ne me concernent pas. Nous sommes enfin en paix, un conflit au sein de ce Sanctuaire que nous reconstruisons est parfaitement inutile.

Un sourire apparut sur les lèvres du Gémeau. Un petit air de famille évident et logique avec Deuteros mais c'était paradoxalement différent. Outre ces canines que Degel appréciait tant sur sa peau quand elles le picoraient que, quand elles sortaient et formaient un détail mignon sur le visage de son aimé et qui étaient absentes hors de la bouche de Aspros, il y avait ce rictus non pas malsain mais dérangeant. Et l'éclat dans les yeux de l'homme qui se resservait de thé en face de lui n'avait aucune once de pureté. Malgré les délicieux mets exposés sur la table, et cette attention de se plonger dans son pays d'origine, le Verseau priait pour que cette entrevue se termine au plus vite. Il ressentait cette ambiance étrange du plus profond de son être, à l'instar de son estomac qui se nouait légèrement, comme une alerte à un danger...

-C'est toi qui aurais du être Pope, déclara Aspros d'un coup en brisant le silence.

-Pardon?

-Le vieil homme a désigné Shion comme successeur, mais finalement, c'est toi qui passes plus de temps avec lui, non?

-Où veux-tu en venir, Aspros? Et pourquoi poses-tu cette question, alors que beaucoup d'entre nous savent que tu souhaitais aussi devenir Pope, mais que Sage l'avait catégoriquement refusé? Comptes-tu mettre également de nouvelles manigances au point pour faire tomber Shion?

-Je ne faisais que discuter, Degel. Calme-toi...

Le Gémeau était bien trop calme, lui.

-Je constatais simplement que Sage t'a préféré Shion.

-Parce que lui, tout comme Dohko, sont sortis vivants de cette Guerre, contrairement aux autres chevaliers d'Or. Ce n'est que l'immense cosmos de notre déesse qui nous a ramenés ici vivants par la suite. Nous n'avons à tirer aucune gloire de cette résurrection, si ce n'est aspirer à une vie tranquille jusqu'à ce qu'une nouvelle fois la mort vienne nous prendre après une existence pleinement remplie. Et concernant Sage, il est simplement un homme, un ancien combattant que j'ai toujours respecté et qui m'a apporté cette envie de connaissance à travers les livres. Je ne l'ai jamais approché pour assouvir quelque ambition.

Ce n'était décidément pas dans ses habitudes de s'emporter, et Degel le ressentait une nouvelle fois dans son corps. Son ventre se nouait toujours plus, et chose rare chez un chevalier du Verseau, il avait comme des bouffées de chaleur.

Cette conversation était de plus en plus toxique, et, profitant de l'exaspérant calme qu'arborait Aspros qui dégustait une part de gâteau, le guerrier des glaces se permit d'utiliser un peu de cosmos sur lui même, que l'air froid puisse circuler en lui pour l'apaiser un peu. Cela semblait faire effet et ces frissons firent au moins baisser sa température corporelle. Cependant, le silence qui s'était installait devenait plus que pesant. Comme si, malgré leur affection pour Deuteros, les deux hommes n'avaient rien à se dire... Ce qui était vrai, en fin de compte.

Autant mettre un terme à cet échange, toujours sur ses gardes. Degel était tout de même encore dans la Maison des Gémeaux, malgré les apparences trompeuses, donc dans le domaine, le terrain de jeu de Aspros qui maitrisait les dimensions et pouvait faire exploser les galaxies, en somme un homme extrêmement puissant, intelligent et dont il était plus raisonnable de l'avoir en allié qu'en ennemi.

Le Verseau n'était pas bête non plus, au point de s'emporter malgré toutes les provocations subies. Il vida sa tasse de thé, finit les dernières miettes de gâteau de son assiette et reprit la parole:

-Merci encore, Aspros, pour cet après midi, mais je vais devoir me retirer. Le rangement de ma bibliothèque n'est pas encore terminé et j'ai encore beaucoup de travail à faire.

-Merci à toi de t'être déplacé jusqu'ici. J'ai voulu que notre conversation soit des plus agréables, à présent que nous partageons tous deux de l'affection pour Deuteros.

Le fourbe...

-Bien évidemment. De ce fait, tu as ma parole la plus sincère que je ferai tout pour le rendre heureux.

Et ce ventre qui arrêtait pas de se nouer...

-A bientôt, Degel. Porte-toi bien », salua une dernière fois le chevalier des Gémeaux, alors qu'il se dirigeait vers la porte de la pièce pour l'ouvrir sur un corridor sombre complètement à l'opposé du soleil qui illuminait l'intérieur aux couleurs chatoyantes.

Dans un premier temps, le Verseau quitta cet endroit étrange d'un pas assuré, et, au fur et à mesure que la lumière se faisait au bout du couloir tout comme cette curieuse emprise de l'illusion le libérait, accélérait, l'allure presque désespérée, comme s'il suffoquait. Il avait besoin d'air, mais son estomac l'obligeait presque à se replier sur lui même alors qu'il retenait tant bien que mal des nausées.

Enfin dehors.

De quel côté? Peu importait.

Le soleil encore haut dans le ciel lui tapait sur la tête et le jeune homme se sentit partir sur le côté, abandonné de ses forces.

Des bras puissants lui épargnèrent une lourde chute dans les escaliers de pierre. Cette peau brune, épaisse et si douce au contact...

« Deuteros... murmura Degel avec difficulté.

-Degel, que t'arrive-t-il?

-... Emmène-moi à l'infirmerie d'urgence... Aspros... Il a étalé... du cyanure dans le creux de ma tasse... »


notes de fin: Merci d'avoir lu. Avant toute chose, je m'étais dit au début de ce recueil que je ne ferai que des OS courts. Je retire ce que j'ai dit, la longueur des histoires n'a dorénavant aucune importance. Parce que j'ai vraiment aimé écrire ce texte. Degel est mon Verseau préféré et j'aime bien le fait qu'il soit moins rigide que Camus (c'est mon point de vue qui n'engage que moi bien sur) tout comme ce respect qu'il a envers Sage, donc c'était un vrai plaisir de faire une bénédiction sur lui. Même si j'étais pas sure de moi au début, sachant que Aspros, sans le détester, c'est un perso qui me met pas forcément à l'aise. Et puis j'ai relu sa gaiden et je me suis mise à l'écriture et voilà cette tentative de bénédiction du Deutigel (j'ai bien dit tentative mdr). Aspros, même ressuscité restera fourbe et calculateur, il est comme ça mdr.
Pour le poison, je me suis un peu renseignée et le cyanure ayant un arrière goût d'amande ça peut être très bien camouflé dans du thé (faire des recherches pour s'imaginer ce que ce taré d'Aspros peut manigancer, ça c'est fait).
Je voulais que ce soit un échange entre deux hommes intelligents et deux chevaliers forts mentalement et physiquement, donc la dose de cyanure ne devrait pas tuer Degel.
Les caractères d'interlude sont la transcription de Tea Time en japonais.
Voilà. Je vous dis à la prochaine