Notes: Bonjour, bonsoir! Me voici de retour avec un ship totalement inédit découlant d'un gros délire avec Miss Silver K, le Aspros / Ilias (si si), surnommé le Asprilias. C'est assez particulier, je le conçois mais je vous souhaite une bonne lecture.


Aspros vs Sisyphe

C'était au détour de cette arcade en pierre qui ne tenait plus trop à présent, que les souvenirs d'une époque encore insouciante revinrent à l'esprit d'Aspros. Lorsqu'il n'était à l'époque qu'un apprenti et qu'il se dissimulait en contrebas, dans ce trou avec ses deux meilleurs amis, Sisyphe et Rasgardo, voulant échapper aux instructeurs ou aux entrainements trop difficiles. Maintenant, devenu adulte, c'était à peine s'il pouvait y glisser au moins les jambes. Il avait grandi, en effet. Il était chevalier des Gémeaux, un chevalier d'Or parmi onze autres protecteurs d'Athéna, l'élite. Mais le respectait-on autant que les autres? Avec la même bienveillance, et les étoiles scintillant dans les yeux des plus jeunes? Il n'en était même pas sûr. Et ce n'était pas non plus un fait de son imagination ou un effet secondaire de cette résurrection après la fin de la Guerre Sainte. On le craignait, on se méfiait de lui. Peut-être à raison.

Il avait toujours cette affinité à la fourberie, à arriver à ses fins par tous les moyens, n'hésitant pas à faire des sacrifices pour mener à bien ses objectifs. Dans le passé, cela lui avait couté la vie et bien plus. Mais dans ce présent, il avait retrouvé son frère et avait insisté pour que tous deux vivent dans ce même temple des Gémeaux. Le temps ne pourrait jamais être rattrapé, mais il pouvait servir à profiter désormais de cette paix et renouer avec des personnes qu'il estimait chères et importantes, Deuteros le premier.

Proche de la cachette de son enfance, il vit son ami du Sagittaire assis, le regard un peu dans le vague, et ses cheveux courts ondulant avec le vent. Sisyphe, le petit garçon un peu étourdi, adorant faire les pires bêtises avec lui, et refusant d'être comparé à son frère, l'ancien et majestueux Lion Ilias, était devenu lui aussi un modèle pour les jeunes générations, un héros à sa manière et un homme humble quand il était loin du champ de bataille. Et toujours aussi tête en l'air par moment...

Il s'assit à ses côtés.

« Il y a pas beaucoup d'oiseaux, on dirait, fit Aspros pour briser le silence.

Le Sagittaire sursauta.

-Aspros... Tu m'as fait peur!

-Idiot! Tu sais qu'il n'y a que Rasgardo, toi et moi pour sortir des phrases aussi incongrues pour prendre la parole.

-C'est vrai, admit Sisyphe. Ce vieux rituel de notre jeunesse...

-Et toi, tu parles déjà comme un vieux. Tu aurais dû accepter la proposition de Sage, à l'époque, pour devenir Grand Pope.

-Non, tu sais très bien pourquoi, et ne parlons pas de cela. Shion remplit cette fonction à merveille, et nous profitons de ce cadeau de notre déesse, de nous avoir ramenés sur terre.

-Oui. Ma seule ambition actuelle est de prendre soin de Deuteros.

-Et moi de Regulus et de mon frère Ilias...

Aspros tiqua en entendant le nom du grand Lion. Depuis toujours, il l'admirait, buvait ses paroles quand il venait donner des leçons, et s'en était voulu de n'avoir pu les retenir en grandissant. Et c'était pour pouvoir recevoir les enseignements d'Ilias qu'il s'était rapproché de Sisyphe et qu'ils étaient devenus amis. Pas parce qu'il cherchait un copain d'entrainement. Il avait appris le lien entre le Lion et le futur Sagittaire, et pensait qu'il deviendrait un excellent chevalier s'il se rapprochait d'eux. Même enfant, il était déjà calculateur... Et puis, Rasgardo s'était greffé à leur groupe et tous les trois devinrent inséparables, jusqu'à la mort. Néanmoins, Aspros n'avait jamais avoué à personne, pas même à son frère Deuteros, cette admiration pour Ilias, ce sentiment étrange qui semblait pourtant plus fort que l'adoration d'un pré-adolescent pour son ainé...

-A ce propos, c'est bien que Ilias aussi soit revenu et en bonne santé.

-Oh oui, répondit Sisyphe. Je suis soulagé et heureux de le revoir. Même si j'ai toujours cette crainte, quand il va se promener dans les bois du Sanctuaire, j'ai peur de ne plus le revoir ou en train de souffrir. Et je pense que Regulus ressent la même chose et de manière encore plus intense.

-C'est son fils, aussi.

-Oui, et tu les verrais ensemble, père et fils. Je suis fier de faire partie de leur famille, en tant que frère et oncle.

-Tu peux, oui. Et je suis certain qu'Ilias va bien, même quand il disparaît quelques temps dans les bois.

-Tu l'as déjà croisé là bas?

-Oui, affirma Aspros. Nous nous voyons de temps en temps, près du petit ruisseau. Depuis ce retour à la vie, j'ai l'occasion de passer du temps avec ton frère, à parler de choses et d'autres. Quelque part, ça me fait du bien de discuter avec lui.

-Tu l'as toujours admiré, faut dire. Mais je suis content de te voir apaisé, et que Ilias te prête une oreille attentive. Je suis désolé si je ne suis pas aussi présent pour toi que cela devrait l'être mais...

-Ne t'excuse pas pour rien, Sisyphe. Tu es occupé à la reconstruction, à reformer le Sanctuaire sous les ordres de Shion, tu aimes ça en plus.

Le Sagittaire rit:

-Je n'ai pas arrêté, c'est vrai. Peut-être devrais-je venir avec toi, une fois, près du ruisseau à flâner simplement, et profiter de la nature, comme mon frère le fait.

-A ce sujet, il faut que je te dise quelque chose d'assez particulier...

Ce n'était vraiment pas dans ses habitudes de prendre des pincettes pour des sujets importants, mais Aspros ne voulait perdre son ami une nouvelle fois. Il lui était aussi important que son frère Deuteros et...

-Qu'y a-t-il, Aspros?

-Ton frère Ilias et moi, on se fréquente...

-Tu viens justement de me le dire à l'instant, tu sais...

-J'ai juste ménagé. Ce que je veux dire c'est que je vois ton frère comme... Dohko fréquente Shion, si tu vois ce que je veux dire. Et je ne fais pas référence à une réunion entre le Grand Pope et le chevalier de la Balance.

-Dohko et Shion ont toujours été inséparables et il est vrai qu'ils sont très proches aussi et... Aspros, dois-je craindre que mon frère et toi vous...? Que lui as-tu fait? Tu as usé de tes illusions pour le manipuler? S'écria d'un coup Sisyphe

-Rien de tout cela, tu as ma parole. Cela s'est passé comme je te l'ai décrit. Une fois, alors qu'on parlait au bord du ruisseau, je lui ai avoué l'admiration que j'avais pour lui depuis que j'étais apprenti, que malgré les erreurs que j'ai faites, je le respectais et tout s'est fait naturellement si je puis dire...

Aspros finit sa phrase avec un sourire au coin des lèvres. Ses pensées voguèrent alors vers cet après midi, une ou deux semaines auparavant où il était assis au bord de l'eau, avec le Lion à ses côtés. Pas une présence autour d'eux si ce n'était les petits poissons qui nageaient ou un papillon qui volait au hasard. Pas un seul autre bruit que l'eau qui clapotait à quelques dizaines de centimètres d'eux. Et ce vent léger qui venait de se poser sur sa bouche. Ce premier baiser qu'ils s'étaient échangé. Un instant passager de douceur qui revint à chacune de leur entrevue, jusqu'à ce que la brise fut si grande que leurs vêtements s'envolèrent sur l'herbe et leurs corps de s'unir. Le Gémeaux ne saurait dire si c'était de l'amour entre eux, mais il se sentait bien, apaisé et dénué de quelque pensée malsaine...

-Aspros... Tu me fais une mauvaise blague là, avoue, fit Sisyphe en coupant les pensées de son ami.

-Non, je suis sérieux.

-C'est pas possible. Ilias t'a vu grandir, il est bien plus vieux que nous et il a un fils, je te rappelle. Mon neveu que tu connais bien en la personne de Regulus!

-Je le sais tout ça, et je ne l'ai forcé à rien, ni même manipulé ou quelle qu'autre bassesse que tu puisses imaginer. Tu es mon meilleur ami, Sisyphe, et je voulais que tu sois au courant parce que je t'ai toujours respecté, tout comme j'ai toujours admiré Ilias depuis qu'on se connait.

-Depuis que...? Non tu ne me mettras pas d'images malsaines dans la tête! Je ne veux rien savoir de plus.

Le Sagittaire semblait comme paniqué, comme à chaque fois qu'une menace ou une mission importantes approchaient. Quand bien même sa puissance et son charisme, Sisyphe restait encore bien pur. Pour le changer, ce serait difficile...

-Laisse-toi aller un peu, Sisyphe. La guerre est terminée. Il n'y a pas que le Sanctuaire dans la vie, tu sais...

-Ce n'est pas une raison pour que tu fasses des choses avec MON frère.

-Je ne l'ai pas vu venir non plus. Et j'oserais dire même que ça me fait plaisir que le héros que j'admirais jadis me porte autant d'affection.

-Aspros... Je pense qu'il vaudrait mieux clore ce sujet. Au nom de notre amitié et par respect pour mon frère, je n'ai aucune envie d'être désagréable. Je ne veux que le bonheur d'Ilias depuis sa résurrection, et les moments passés à trois uniquement, Regulus, lui et moi, seulement.

-Peut-être est-ce trop tôt pour toi et tu aurais besoin de temps pour assimiler cette nouvelle, admit Aspros. Mais je ne le répèterai jamais assez qu'Ilias m'apaise et que je me sens bien avec lui. Et bien évidemment, il n'est pas venu le moment où je serais attendri à l'idée que Regulus me nomme ''Papa''... »

Sentant un cosmos puissant s'éveiller d'un coup et un regard menaçant sur le visage de Sisyphe, le Gémeaux comprit que sa dernière phrase sous le ton de la plaisanterie n'était pas du tout la bienvenue, et ne le serait jamais. Le Sagittaire ne s'enflammait que pour les bonnes raisons et ses très rares accès de colère pouvaient laisser des traces. Pour ce chevalier entièrement dévoué à son devoir et à sa déesse, le respect de chacun était indispensable. De ce fait, Aspros ne dit plus un mot et se contenta de regarder l'horizon avec son ami d'enfance assez longtemps pour qu'il n'y eut plus de tension.

Ensuite, il disparaitrait dans les bois pour rejoindre ce Lion, ce héros qui lui était cher à son cœur...


notes de fin: Merci d'avoir lu. Alors, bénédiction ou pas? Est-ce qu'avec le temps ça s'arrangera pour Sisyphe? Qui sait? En tout cas, cet écrit fut un défi pour moi même, n'étant pas vraiment à l'aise avec Aspros, et sachant qu'il fallait écrire sous son point de vue, j'ai fait au mieux. Je vous fais des bisous et à la prochaine.