Le lendemain arriva plus vite que Novembre aurait souhaité. Comme d'habitude, il se fit réveiller par les infirmières, qui lui parlait avec le ton qu'un adulte emploie avec un enfant de cinq ans. En détachant bien les syllabes, en parlant clairement et en étant pas trop compliqué. Curieusement, cela réconfortait beaucoup Novembre.
- Bonjour Madame. Vous avez bien dormi ?
- Mrgl…
- Très bien ! On va prendre votre tension maintenant. Donnez votre bras… Voilà 14/8 de tension c'est bien.
- Mhh
- Maintenant tenez, vos médicaments. Prenez un verre d'eau avec. Voilààà. Bon Madame, est ce que vous avez des idées noires aujourd'hui ?
- Mrgl…
- Est-ce que vous pouvez préciser ?
- Ça va… Je vois un…idiot aujourd'hui.
- C'est très bien ça ! C'est un ami à vous ?
- Pas encore.
- Très bien. Bon, je vous laisse avec votre petit-déjeuner. Vous prendrez quoi ? Thé, café, chocolat chaud ?
- Café… S'il vous plait.
- Et voilà un café…Attention c'est chaud. Passez une bonne matiné.
- Mrgl vous aussi.
- Oh au fait, il est chouette votre tatouage.
- Mon… Tatouage ?
Il baissa la tête et son regard tomba sur le sceau du pacte avec Sebastian. Evidemment, il ne dormait pas avec ses mitaines alors le sceau -qui ressemblait effectivement à un tatouage un peu kitsch- était à la vue de tous.
- Ah euh… Merci
Désormais dans la possibilité de l'habiller autrement qu'avec un habit d'hôpital, Novembre enfila son jogging d'intérieur et un tee-shirt en coton. Puis, en attendant l'après-midi, griffonna sur son carnet la personne qui occupait toutes ses pensées. Il avait peur des questions qu'il pourrait poser. Novembre n'avait jamais été quelqu'un qui se confiait facilement. Il ignorait si Sebastian se rendait compte de l'effort qu'il faisait en proposant ce « jeu ».
Puis il réfléchit aux questions que lui, pourrait poser. Oh il en avait des tas. Sebastian était littéralement un être surnaturel. Ce qui était plutôt stylé. En y réfléchissant, il y avait plein de choses que le jeune homme aimerait savoir du démon.
Il réalisa qu'en cinq mois de vie commune, il ne connaissait quasiment rien du démon. Ce n'était pas que Novembre n'en avait rien à faire de Sebastian. C'est juste que, se dévoilant peu au démon, il ne s'était pas senti de poser des questions personnelles à Sebastian.
Après le repas du midi, il retourna à ses dessins et fut interrompu par le vibreur de son portable. C'était Sebastian. Il arrivait.
Se hâtant d'enfiler un jean, de mettre ses chaussures sans lacets, son manteau, ses mitaines et son écharpe, il sorti en prévenant les infirmiers qu'il s'absentait. Il retrouva Sebastian, avec son grand manteau noir à col haut, dans le hall.
- Bonjour Monsieur., fit-il avec un sourire
- Salut, grommela-t-il
- Je vous ai apporter ce que vous m'avez demandé.
Il se retourna et sortit d'un panier en osier un Tupperware.
- Je vous ai préparer un dahl de lentilles corail. Cela peut se manger froid.
- Merci Sebastian.
Son ventre ne pouvait plus attendre alors qu'il s'asseyais sur le banc et commençais à manger.
- Comment…Tu fais…Pour préparer des trucs aussi bons ? Demanda Novembre tout en mâchant.
- Oh. Le jeu aurait-il commencé ?
- Non. Il avala une gorgée, c'était une question rhétorique.
Il finit en silence le contenu du Tupperware, qu'il remit à Sebastian.
- Que diriez-vous d'aller marcher Monsieur ?
- Je n'ai pas le droit de sortir de l'enceinte du campus hospitalier.
- Oh ce ne sera pas la peine, le site est suffisamment grand pour vous dégourdir les jambes.
- Très bien.
Ils sortirent du hall. Novembre regarda le ciel. Depuis combien de temps n'était-il pas sorti dehors en pleine journée ? C'était une belle journée. Le ciel était bleu avec seulement quelques nuages. L'air était toujours frais, mais il était effectivement agréable de marcher dehors.
Novembre remarqua qu'ils se dirigeaient vers la petite chapelle, vers le fond du campus. Il sourie intérieurement.
- Sebastian ?
- Oui ?
- Si on t'asperge avec de l'eau bénite, est ce que tu disparais ?
Le démon sourit.
- Je crains que non Monsieur. La seule chose qui m'arrivera si vous faites cela résultera que je serais mouillé.
- Dommage, j'aurais essayé.
Ils entrèrent dans la chapelle, qui était vide et s'assirent sur un des bancs. Ils restèrent silencieux un instant.
- Pourquoi vous trouviez vous dans cet endroit lorsque vous m'avez invoqué ? Demanda soudainement Sebastian.
Novembre se tendis, triturant son pendentif, il répondit :
- L'église dans laquelle nous nous sommes rencontrés est celle la plus proche de chez mes parents, qui habitent à Lyon.
- Je veux dire, pourquoi vous trouviez-vous dans une église ?
- … Je me cachais.
Sebastian résista à demander le « pourquoi » de la question mais s'abstenu. Il avait tout son temps.
Ils regardèrent l'autel en silence. Si quelqu'un les avait vues à ce moment-là, cette personne aurait pu dire que ces deux personnes étaient en train de prier, ce qui était on-ne-peut plus loin de la vérité.
- Sebastian Michaelis…
- Monsieur ?
Novembre réfléchis quelque instant.
- C'est étrange, ça me dit quelque chose mais… Je n'arrive pas à me souvenir de quoi. Cependant si on décortique ton nom… C'est assez drôle pour un démon… Sebastian signifie « vénéré » en latin et vient de Saint Sébastien, qui est un martyr de l'histoire chrétienne. « Michaelis » quant à lui, semble venir de l'Archange Michael, qui combat le démon lors de l'apocalypse du jugement dernier…
Sebastian eut un petit rire.
- Eh bien, vous semblez bien connaître l'histoire chrétienne, pour quelqu'un qui a renié Dieu.
Le jeune homme croisa les bras.
- Crois-le ou non, j'ai eu une forte éducation religieuse. J'ai même fait les scouts de France quand j'étais petit.
- Oh ? Qu'est-ce que les scouts ?
Novembre se gratta la tête, réfléchissant.
- C'est… Une association dérivée des boy scouts anglais. En gros c'est un groupe auquel tu appartiens, et qui engage les jeunes dans une action citoyenne et religieuse. Mais dans les faits, en gros tu fais des camps d'été sous tentes, tu fais des grands jeux dans les champs, tu chantes une chanson avant de manger puis tu hurles de chant du « bon appétit », tu construis des cabanes, et parfois y a une messe ou deux.
- Je vois.
Novembre sourit
- J'ai peut-être tourné le dos à Dieu mais qu'est-ce que c'était amusant de rendre les animateurs fous en volant de la nourriture ou en taguant sur les murs de la propriétaire de la chapelle.
- Décidément Monsieur, avez-vous un seul instant de votre vie été dans la lumière du Seigneur ?
- Va savoir. Mon identité elle-même est un péché en soit donc…Mais sinon tu n'as pas répondu à ma question.
- Vous n'avez pas posé de question Monsieur.
- Ben, Novembre fit une pause, si. Je t'ai demandé si ce n'était pas un drôle de nom pour un démon ?
- Non. Vous avez affirmé que c'était un drôle de nom pour un démon.
Ah. Il a raison.
- Bon passons, fit Novembre, irrité, comment ça se passe à Naturalia ? Je ne t'ai jamais vraiment demandé si ton job te plaisait.
Sebastian ricana.
- Eh bien… En un sens, ça me rappelle un peu mon ancien métier de majordome, à répondre à mille et une demandes parfois plus absurdes les unes que les autres. Mais la ressemblance s'arrête là. Ce travail est beaucoup moins excitant. À vrai dire, il n'y a pas grand-chose à y ajouter. Je trie la marchandise. J'encaisse les clients. Je compte ma caisse. C'est tout.
La curiosité piqua Novembre.
- Tu as été majordome dans ton dernier contrat ?
Sebastian se tourna et lui sourit derrière son masque anti-Covid.
- C'est à mon tour de poser la question, si je ne me trompe.
Un peu déçu, Novembre acquiesça.
- Pourquoi, de tous les souhaits que vous pouviez faire, avez-vous fait le choix d'avoir un ami à vos côtés ? Demanda Sebastian. J'ai déjà connu nombre de souhaits différents. La plupart relèvent de choix égoïstes, tournée vers la recherche de gloire, de richesse, d'ivresse. D'autres encore sont guidés par la haine et cherchent à éliminer autrui pour leur fierté personnelle ou pour une vengeance quelconque. J'avoue, après tout ce temps passé ensemble, ne toujours pas comprendre votre souhait. Mourir pour un peu d'affection ? Cela me paraît disproportionné.
Le jeune homme regarda résolument le statue de la Vierge Marie se tenant devant eux, derrière l'autel. Il triturait nerveusement son pendentif, le faisait rouler entre ses doigts gantés de mitaines.
- Mon souhait est tout aussi égoïste que ceux dont tu viens de citer l'exemple. Je ne suis pas meilleur que ces autres personnes…Il fit une pause. Peut-être même que je suis le plus pathétique de tous.
Sebastian se contentait de regarder le jeune homme en silence, attendant la suite.
- Les humains… Ne sont pas sûr. Ils vont et viennent. Ils font des promesses qu'ils ne tiennent pas. Ils parlent, parlent, parlent encore mais agissent au contraire de leurs paroles. Les humains… Te laisse tomber. Ils te laissent seuls. Ils te blessent. Et le pire, c'est que la plupart du temps, ils ne s'en rendent même pas compte. Ou alors blâme leurs actions sur quelque chose d'autre comme l'amour, le Ciel ou encore le stress. N'importe quoi, tant que la faute n'est pas la leur.
Il continua, toujours les yeux rivés sur la figure religieuse en pierres.
- Moi. Tout ce que je veux. Tout ce que j'ai toujours voulu, c'est être heureux. Être sincèrement heureux. Mais le bonheur, tu ne peux pas juste le décider et l'atteindre seul. Tu as besoin d'amour pour ça. T'aimer toi-même est un début. Mais tu as aussi besoin de l'amour d'autrui. C'est pour ça que, de tous les souhaits que j'aurais pu faire, j'ai choisi d'avoir un ami qui serait toujours à mes côtés.
Sebastian avait ses yeux, rouge sanguins, légèrement écarquillés.
- On est tous destiné à mourir un jour. Mais si je meurs heureux, au final..
Il se tourna vers Sebastian, qui l'écoutait, choqué.
- …C'est le meilleur cadeau que je puisse m'offrir à moi-même.
Le démon était -et c'était assez rare pour le faire remarquer- bouche bée. Après un moment de silence, il déclara finalement.
- C'est pour ça que vous les humains ne cessez de me fascinez… Vous avez toujours quelque chose pour me surprendre.
Novembre croisa les bras, levant un sourcil.
- Est-ce vraiment si étonnant que ça ? Vous, les démons, n'avez jamais eu envie de juste… Être heureux ?
- Lorsque comme moi on a une existence éternelle et que cette existence en elle-même est un péché, le bonheur ne veut plus rien dire. On voit des générations d'humain naitre et mourir. Pour nous ce n'est qu'un battement de cil. Au bout d'un millénaire ou deux, tout s'affadit. On se contente alors juste d'exister. On se nourrit, et on existe. On regarde les humains d'un œil las, se combattre entre eux pour des choses triviales, toujours prêt à éliminer son prochain pour sa gloire personnelle. Cependant…
Il regarda à son tour la statue de la Vierge Marie d'un œil distrait.
- De temps à autre, on tombe sur un humain ou deux qui nous choque et nous apprennent des choses sur votre espèce. Et, pour une poignée d'années, on ne se contente plus d'exister… On vit. On se sent vivre. Ces humains-là nous font explorer toute une palette d'émotions auxquelles nous pensions ne plus avoir accès. Ils nous frustre, nous énerve, nous questionne, nous font douter de nous-même. Et ces humains là…
Il poussa un soupir silencieux.
- …Ne se rendent la plupart du temps pas compte de l'impact qu'ils ont dans notre existence maudite. Aveugles, ils ne se rendent pas compte que …
Sa voix n'était plus qu'un murmure
- Nous serions prêts à faire l'impossible pour eux.
Un silence tomba dans la chapelle. On n'entendait que le vent frais souffler sur les vitraux et dans l'entrebâillement de la lourde porte en bois. L'endroit semblais en paix. Les bougies représentant les prières des patients de l'hôpital, écrites dans un recueil à côté, dégageait une odeur de cire brulée, et éclairaient faiblement les murs aux pierres grises et nues.
Novembre pris doucement la parole :
- Pour quelqu'un qui dit avoir du mal à ressentir des émotions… J'ai au contraire l'impression que l'on t'en as fait ressentir une grande variété. N'étais-ce que des émotions négatives ?
Le démon resta un bon moment silencieux, si bien que Novembre cru qu'il ne répondrait pas, lorsqu'il répondit tout bas.
- Non… Il n'y avait pas que des émotions négatives.
Le jeune homme regarda Sebastian. Le plus vieux semblait complètement immergé dans des souvenirs dont lui seul avait accès. Il ressentit avec vivacité les milliers d'années d'écart qui les séparaient. De combien de vies le démon avait-il été témoin ? Il ne pouvait même pas se l'imaginer. Il se sentit tout d'un coup minuscule face à l'immensité de l'existence de l'homme à côté de lui. Il n'était qu'un grain de sable dans tout ce qui constituait son existence.
Gênée par ses pensées, Novembre déclara :
- Je pense que l'on peut s'arrêter là pour aujourd'hui.
Sebastian approuva silencieusement. Ils se levèrent et sortirent de l'église. Le soleil commençait déjà à descendre dans le ciel qui se teintait d'un bel orangé. Le jeune homme avait hâte que ça soit le printemps. L'air était encore beaucoup trop frais. Il enfonça son visage un peu plus dans son écharpe favorite. Lorsqu'ils arrivèrent à l'entrée du campus, Novembre demanda :
- Quand reviendra-tu me voir ?
Le démon, sans se départir de son sourire polis, répondit :
- Quand voulez-vous que je revienne ?
Novembre resta silencieux un instant.
- Demain. Vient me voir chaque jour.
- Je crains que cela empiète sur mon temps de travail Monsieur. Vous avez insisté pour que je gagne ma vie « honnêtement ». Êtes-vous sûr que c'est une bonne idée ?
- Dans ce cas… Vient quand tu peux.
Et puis, croisant les bras, Novembre ajouta :
- Et puis franchement, ce n'est pas comme si tu avais besoin de respecter les horaires de visite pour me voir. Je me trompe ?
- Monsieur est perspicace. Je viendrais dans ce cas tous les jours… Que ce soit officiellement ou non.
Il s'inclina légèrement.
- Sur ce, passez une bonne fin de journée Monsieur.
- À demain Sebastian.
Novembre regarda la figure noire s'éloigner dans la foule, et disparaître au coin de la rue. Soufflant dans ses mitaines pour se réchauffer, il regagna sa chambre. En enlevant ses chaussures et son manteau, il réfléchit.
Sebastian avait donc été majordome, il fut un temps. Si l'on en croit toutes les informations que Novembre avait à son sujet, Sebastian avait été parmi les humains au moins jusqu'à l'exposition Universelle inaugurant la Tour Eiffel, donc en 1889. Il ne connait pas l'existence des scouts, dont l'association a été fondé originalement en Angleterre en 1907. Donc son dernier contrat a dû se dérouler à la fin du 19 ème siècle.
Il est donc resté presque un siècle et demi sans se nourrir…
Qu'avait-il donc fait en attendant ? Est-ce qu'il avait une… Maison en Enfer ? Des âmes à torturer ? Des démon à aller voir ? Comment s'occupe-t-on pendant plus d'un siècle ?
Son esprit battant son plein, il jouait avec les poches de son sweatshirt, triturant quelque chose de familier qu'il ne pouvait identifier. Au bout d'un instant, il réalisa qu'il y avait quelque chose dans sa poche. Il sortit l'objet. C'était une plume. Noire de geai. Elle était longue, en parfait état et incroyablement douce.
C'est la plume que j'ai machinalement ramassé lorsque Sebastian a révélé sa forme démoniaque…
La retournant dans tous les sens pour admirer les reflets bleutés de la plume, Novembre se demanda quel oiseau pouvait donc porter ce genre de plume. Il n'était pas expert en ornithologie, mais il aurait dit une plume de corbeau. Ou, vu la taille, une plume d'un cygne noir. Il cligna des yeux stupidement. Est-ce que les cygnes noirs existaient-il ? Ou était-ce juste une invention de son imagination ?
Secouant la tête, il revient sur le fils de ses pensées.
Les anges étaient souvent représentés avec des ailes. Dans la Bible, on dit qu'ils en ont parfois plusieurs paires. Si les démons sont des anges qui ont été déchus, gardaient-ils donc leurs ailes, qui devenaient simplement teintées de noir ? Ou au contraire, leurs étaient-elles arrachées ? Novembre avait principalement en tête Lucifer, le plus beau des anges, damné pour avoir défié Dieu et est devenu l'incarnation du mal. Sur les représentations démoniaques, les avis divergeaient beaucoup. Le démon du Jugement Dernier était, par exemple, représenté sous la forme d'un dragon. Dans la Genèse, le diable se transformait en serpent pour tenter Eve à manger le fruit interdit. Au Moyen Age, le Malin était représenté par un corps d'homme avec des pattes et une tête de bouc.
Il y avait donc plusieurs possibilités. Soit cette plume venait des ailes noires d'anges déchus. Soit la forme démoniaque de Sebastian était un animal ailé. Ou peut-être Novembre se trompait-il entièrement et ce n'était aucune de ses options.
Perdu dans ses pensées, il prit son carnet de dessin. Il écrivit tout ce qu'il savait et avait déduit de Sebastian. Les hypothèses et théories se formaient dans sa tête tandis qu'il croquait la plume et écrivait toutes ses idées.
Pendant ce temps, Sebastian referma derrière lui la porte de l'appartement. Il avait pris l'habitude d'être seul dans l'appartement. Il enleva précautionneusement ses chaussures, et accrocha son manteau sur le porte manteau. Puis alla jusqu'à sa chambre où le panneau « Lovely Milf » trônait toujours, et la referma derrière lui.
Ce jeu qu'avait initié son Jeune Maître était dangereux. Il lui avait fait remonter des souvenirs avec une vivacité féroce. Ce n'est pas qu'il voulait les oublier… C'est juste…
Il s'assit sans grâce sur son lit.
Si… Peut-être qu'il souhaitait les oublier, ces souvenirs. Ils étaient trop vifs, et lui faisait ressentir une étrange douleur. Comme si quelque chose lui coinçait la respiration et les entrailles. Attrapant son pyjama et l'enfilant, Sebastian se sentit pathétique. C'était digne d'un humain, de se laisser abattre par les fantômes du passé. Mais pour ce soir… Juste pour ce soir… Il se permit de revivre ses souvenirs dans ce grand manoir, et être un majordome, juste pour une nuit.
Alors ? Que pensez-vous de ce premier rapprochement ? Il ont BEAUCOUP à apprendre l'un de l'autre. Les reviews font toujours plaisir, merci ~
