Novembre avait donc trouvé son sujet de projet. Il s'était attelé aux premières recherches graphiques, ainsi qu'à trouver des références nécessaires. Pour éviter trop de distraction, il travaillait souvent dans le salon. Le fait de quitter sa chambre l'incitait à prendre une posture de travail, maintenant qu'il n'avait plus le cadre des cours pour cela.
Sebastian, lui, continuait à faire ses heures à Naturalia. Un jour alors que sa caisse était vide et qu'il laissait vagabonder ses pensées, il fut interrompu par Thomas, assis à la caisse d'à côté, vide, elle aussi.
- Eh, Sebastian ?
Il se tourna.
- Oui ?
- Je me disais, ça fait des mois qu'on travaille ensemble et je ne t'ai toujours pas vu poser tes jours. Ou alors je n'étais pas là et j'ai loupé ça ?
- J'ai déjà pris un mois d'arrêt maladie. Je ne peux pas me permettre de prendre plus de congés.
- Oui mais là on parle de tes congés payés ! Tu peux les poser. T'as le droit à cinq semaines par an.
Sebastian songea. Des vacances ? Il avait eu un demi-siècle pour se reposer. Il ne voyait pas en quoi il en aurait besoin.
- Je garderai ça en mémoire. Merci Thomas.
Lorsqu'il revint le soir à la maison, il trouva Novembre affalé sur le canapé, regardant la télévision. Alors que Sebastian enlevait ses chaussures, le jeune s'écria :
- Sebastian ! Dis-moi, as-tu déjà regardé un film ?
Le plus âgé secoua la tête en signe de négation.
- C'est génial ! C'est donc moi qui ait l'honneur de t'initier a cette art, dit-il en gloussant. Met-toi en pyjama et rejoint moi dans le salon. Ce soir est un grand soir !
- Comme vous voudrez, répondit-il d'un ton plat.
Lorsque ce fus chose faite, il s'installa sur le canapé, à l'extrême opposé de Novembre pour être sûr de ne pas le toucher.
- Sebastian. Commença Novembre d'un ton très sérieux.
- Oui ?
- Est-ce que tu as déjà entendu parler... D'Harry Potter ?
Sebastian se creusa la mémoire pour savoir s'il avait connu une personne du nom de Harry Potter.
- Non Monsieur.
- Très bien. Alors il faut savoir que, avec Le Seigneur des Anneux, Stars Wars, Indiana Jones et compagnie, cela fait partie des plus grandes sagas de ces dernières années. Et aujourd'hui mon cher Sebastian.
Il lui planta une jaquette de DVD devant les yeux.
- Tu vas enfin découvrir le monde magique d'Harry Potter. Soufflat-il d'une voix mystique.
Sebastian regarda la jaquette. On y voyais un jeune garçon brun de onze ans environ, ainsi que divers autres personnages, et d'un grand château bâtis dans un style écossais.
- « Harry Potter à l'école des sorciers » Cela parle donc de sorcellerie ?
Novembre agita les mains
- Oui mais... Je ne pense pas qu'on pense au même type de sorcellerie. Ici c'est de la sorcellerie mignonne, avec des gens qui chevauchent des balais volant pour jouer au foot, des tableaux qui parlent, des baguettes magiques qui lancent des sorts...
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- J'ai connu une sorcière, autrefois.
- Ah bon ?
- Oui. Mais elle n'avait pas de baguette magique.
- Dommage.
Novembre mit en marche le premier film. On suivais donc les aventures de Harry, un garçon de onze ans élevé dans une famille qui ne l'aimait pas, qui recevait une lettre d' « Howgard » pour faire des études de magie.
- Comme si les sorciers avaient besoin d'une lettre pour leur permettre d'étudier la magie, avait murmuré Sebastian
Il allait alors dans cette école, qui était le gigantesque château vu sur la jaquette.
- Les humains ont vraiment construit un château de cette taille juste pour le film ?
- Mais non. Ils ont fait une grande maquette pour les vues aériennes, sinon c'est des effets spéciaux ou des décors artificiels.
- Votre technologie a vraiment beaucoup évolué.
« Un rouquin et une robe de secondes mains ? Tu es forcément un Weasley. »
- Lui c'est un aristocrate, je me trompe ?
- Bravo Sherlock.
Sebastian sourit d'un air mystérieux
- Tu ne crois pas si bien dire.
Ils regardèrent le film tranquillement en silence jusqu'à la scène du premier cours de potion d'Harry. Snape apparut alors à l'écran en faisant voler la porte de sa classe avec un grand BANG et allait jusqu'à l'estrade en faisant tourbillonner sa cape tel une chauve sourie.
Novembre, perdant totalement son sang-froid à la vue du personnage, pris le bras de Sebastian et l'agita comme un pommier.
- Regarde ! REGAAAAAAAARDE ! C'est SNAPE ! Est-ce qu'il est pas MAGNIFIQUE ?! loooOOOOOOKKKKKKK AT HIM !
Sebastian, légèrement surpris de l'enthousiasme du plus jeune, qui lui faisait momentanément oublier sa défiance par apport aux contact physique, se contenta de regarder l'écran.
- Oui je...Suppose.
Sur son petit nuage, Novembre continua
- Ecoute sa voix grave et suave... Contemple cette énergie sexuelle puissante qui émane de lui. Tu le sens hein ? HEIN ?
Sebastian leva un sourcil et regarda Novembre avec un sourire en coin
- Monsieur a un faible pour les hommes bruns ténébreux plus âgés ?
Le jeune se tut, sentant son visage virer au cramoisit. Mais, ne voulant pas perdre la face, il croisa les bras et répondit :
- Et si c'était le cas ?
- Monsieur a le droit d'avoir ces préférences. Je n'ai pas à juger, répondit-il d'un regard jugeur avec son stupide sourire polis.
Ils regardèrent ensuite sans commenter le deuxième et troisième film. Puis s'arrêtèrent là pour aujourd'hui.
Alors que Novembre se préparait pour aller se coucher, il croisa Sebastian dans le couloir. Ce dernier lui demanda, sortie de nulle part :
- Pourquoi appréciez-vous ce personnage ?
Novembre se retourna, surpris.
- Snape ?
- Oui.
Novembre resta un moment immobile et silencieux, essayant de ranger ses idées pour donner une réponse rapide et concise.
- A vrai dire, je ne peux pas répondre à ta question avant que tu ais vus tous les films... Non... A vrai dire, il faudrait que tu ais lu tous les livre pour comprendre pleinement pourquoi j'aime ce personnage. Repose-moi la question lorsque ce sera le cas.
- Entendu.
La semaine suivante passa. Sebastian allait travailler à Naturalia tous les jours, tandis que Novembre restais à la maison pour travailler sur son projet. Et glander.
Le jeune était sur son bureau, il venait d'avoir finit l'écriture de ses scènes qui constitueraient sa bande dessinée de fin d'année. Les dialogues avaient été écrits, les décors détaillés, les émotions précisées. À sa droite, son carnet de recherche, où traînait des photos de références et un grand nombre de croquis des personnages avec leur recherche de vêtements. Il avait voulu faire une grande différence visuelle entre les deux personnages principaux. Le premier était habillé en noir, très classe mais sobre, avec des vêtements moulants. L'autre était beaucoup plus excentrique, avec des robes un peu bouffantes et des chemisiers colorés. Novembre n'était toujours pas satisfait de ses croquis. Il ne les trouvait pas assez aboutis, et songeait qu'on risquait de lui faire remarquer que les vêtements n'allaient pas du tout avec l'époque et le décor de l'histoire.
S'étirant sur sa chaise, il se frotta les yeux. Regardant par sa fenêtre, il remarqua qu'il faisait un temps radieux. Il avait envie d'aller dehors et de s'aérer les idées. Peut-être cela le débloquerait-il sur l'apparence de ses personnages ?
Il enfila mitaines, pull, jean, écharpe, manteau et ferma la porte derrière lui. Pestant contre l'inconfort que lui prodiguait le masque qu'il devait porter avec les restrictions du Covid, il descendit dans l'ascenseur. Il avait bien fait son attestation de déplacement, obligatoire depuis des semaines pour sortir. Il ne pouvait pas aller bien loin, mais il n'en avait pas besoin. Il voulait juste prendre un peu l'air.
Arrivé dehors, il savoura les rayons du soleil contre sa peau. Ses pieds commencèrent à l'emmener de rues en rues. Novembre n'avait pas besoin de penser à son chemin, il connaissait le quartier par cœur et pouvait se fier à sa connaissance des lieux et être totalement immergé dans ses pensées.
Il pensait à Harry Potter. Quand aurait-il l'occasion de porter son costume de Snape ? La Japan Expo (un évènement portant sur la culture japonaise se déroulant dans la région chaque année) n'était qu'à quelques mois. Peut-être pourrait-il y aller cosplayé en Snape ? Ce n'était pas japonais mais il avait vu à plusieurs reprises des photos de personnes cosplayés en personnage de Disney ou de Marvel à cette convention. Alors, surement n'y aurait-il pas de problème. Mais il n'avait personne avec qui y aller, ce qui était inconvenant. Une convention était toujours plus amusante à plusieurs, ou au moins à deux. Il était hors de question d'aller demander à Justine. Elle n'était, d'une part, pas spécialement attiré par les mangas, et d'autre part, les deux amis ne s'étaient toujours pas reparlés depuis leur dispute à l'hôpital. Et Novembre lui en voulait trop pour sacrifier sa fierté et faire le premier pas vers son amie.
Il arriva à un petit square. Il était fermé à cause -Novembre soupira- des restrictions du Covid. Le jeune regarda à droite, puis à gauche, et enjamba la barrière de manière peu gracieuse. Arrivé seul dans le parc, il s'assit. Les rues étaient quasiment vides. Pas aussi vides qu'au début du confinement, mais suffisamment pour se rendre compte que ce n'était pas normal.
Il pouvait toujours demander à Sebastian de l'accompagner. En tant qu'ami, le démon ne pourrait techniquement pas refuser. Il pourrait lui porter ses affaire...
Novembre soupira. Il leva son regard, qui se posa sur le toit des immeubles et du ciel de Paris. Il resta un moment comme ça, noyer dans ses pensées, quand soudain, quelque chose tilta.
Il y avait un homme sur le toit. Droit comme un I, il semblait observer Novembre. Il tenait dans sa main une espèce de barre en métal. Le jeune cligna des yeux, et soudain l'homme était parti. Essayant de reprendre ses esprits, le jeune s'interrogea. Il n'avait pas rêvé, n'est-ce pas ? Il y avait bien un homme sur le toit et il n'était certainement pas habiller comme un travailleur du bâtiment.
Le jeune se leva, soudain anxieux. Il semblait être un aimant à êtres surnaturels. Qu'est-ce que cela pouvait bien être encore ? Ce n'était certainement pas un humain. Les humains ne vous regardaient pas du haut d'un bâtiment de 25 mètres avec une barre en métal pour disparaitre la seconde d'après sans laisser de trace.
Enjambant à nouveau la barrière maladroitement, il rentra d'un pas vif chez lui. Il poussa un silencieux soupir de soulagement lorsqu'il ferma la porte de l'appartement derrière lui. Cherchant son portable dans son pantalon, il regarda l'heure. 16h34. Sebastian finissait à 21h. Il pourrait parler de ce qu'il avait vu lorsque le démon rentrera.
En attendant, il rentra dans sa chambre et se mit à son bureau. Cherchant son carnet « spécial Sebastian », il tourna pour trouver une feuille vierge et fit un rapide croquis de la figure qu'il avait vu, espérant que sa mémoire soit assez fraiche pour que le dessin puisse être d'une quelconque utilité. Quand il eut fini, il mit le carnet de côté. Il montrerait le dessin à Sebastian. Celui-ci ne demanderait pas à voir les autres dessins. Il s'en fichait probablement. Ce qui arrangeait bien Novembre, qui ne souhaitait pas que le démon découvre ce carnet entièrement dédié à sa personne.
Il regarda à nouveau son portable. 16h53. Il tourna sur sa chaise de bureau. Il s'ennuyait. Son regard tomba sur son grand miroir, accroché à la porte de sa chambre. Il se leva, et se regarda des pieds à la tête. Il avait maigri. Les antidépresseurs qu'on lui avait donnés agissaient comme un coupe-faim. L'os de sa mâchoire était plus visible. Ce n'était pas vraiment pour lui déplaire, cela lui donnait un air plus masculin. Il flottait légèrement dans son jean déchiré et avait dû commencer à porter une ceinture avec ses pantalons pour éviter qu'ils ne se baissent. Il portait un simple tee-shirt noir, avec son binder en dessous, avec une chemise en coton motif tartan rouge. Ses yeux gris avaient moins de cernes qu'avant et son teint était un peu moins blafard.
Novembre aimait son apparence. La seule chose qui l'embêtait... Était sa tignasse.
Avec le confinement, sa dépression et son hospitalisation, Novembre ne s'était plus préoccupé de ses cheveux, que ce soit leur coupe ou leur couleur. L'original bleu nuit que Novembre portait au début du contrat était maintenant gris/vert d'eau. Ses mèches lui tombaient dans les yeux, ses racines brunes était largement visibles. Et pour ponctuer le tout, ses cheveux d'un naturel épais lui donnaient une espèce de coupe au bol assez peu dans le goût de Novembre.
Il avait certainement besoin d'un rafraichissement. Et évidemment, les coiffeurs étaient toujours fermés à cause de la pandémie.
Décidant que cela allait l'occuper pour le reste de l'après-midi, Novembre sortit d'un de ses placard sa décoloration, ses soins pour cheveux et sa couleur. Il lui en restait suffisamment pour des cheveux court. Puis il sortit un ciseau et son cutter. Il prit le tout et alla dans sa salle de bains. Il mit sa playlist en aléatoire sur sa petite enceinte et commença le travail.
Il mit un torchon autour de ses épaules, l'accrochant avec une pince, bougeant légèrement au rythme de la musique.
« He was a boy (*1)
She was a girl
Can I make it any more obvious?
He was a punk
She did ballet
What more can I say? »
Novembre était quelqu'un d'assez observateur, aussi, il tenta de reproduire les gestes qu'il avait vu les coiffeurs faire tant de fois.
Les bruit de ciseaux étaient noyés par la musique, et tandis que le jeune désépaississait sa tignasse, Avril Lavigne continuait de chanter.
« He wanted her
She'd never tell
Secretly she wanted him as well
But all of her friends
Stuck up their nose
They had a problem with his baggy clothes »
Bientôt, une masse de cheveux d'une couleur douteuse était éparpillée sur le carrelage blanc de la salle de bains. Le plus difficile était de couper le derrière, sans miroir pour voir ce qu'il faisait. À l'aide de son cutter, il tentait de couper de manière homogène le derrière de sa tête.
« He was a skater boy
She said, "See you later, boy"
He wasn't good enough for her
She had a pretty face
But her head was up in space
She needed to come back down to earth »
Voyant qu'il n'arrivait a pas grand-chose avec son cutter, Novembre décida d'employer le grand moyen. Prenant ses ciseaux, il se mit à couper furieusement toute la partie basse de ses cheveux sur son crâne.
« Five years from now
She sits at home
Feeding the baby, she's all alone
She turns on TV
Guess who she sees
Skater boy rockin' up MTV
She calls up her friends
They already know
And they've all got tickets to see his show
She tags along
And stands in the crowd
Looks up at the man that she turned down »
Il se tourna à droite et à gauche pour voir le résultat. Les coups de ciseaux étaient visibles, la longueur était inégale, il y avait des trous à certains endroits de son crâne. Novembre haussa les épaules.
Les cheveux ça repousse.
Personne n'y prêterait attention. Les gens ne font pas attention aux détails.
Il nettoya rapidement les cheveux avec la balayette et pris son kit de décoloration. Il avait l'habitude de l'utiliser et n'avait plus besoin de regarder le mode d'emploi. Il mit la poudre dans la crème et agita le tout, et rouvrit le pot immédiatement après.
Utilisant directement ses mains gantées de plastique, il commença à appliquer une généreuse couche de produit sur sa tête.
Le processus n'était pas compliqué. Bientôt, l'entièreté de sa tête fut recouverte d'une couche blanchâtre. Il n'avait plus qu'à attendre 40 mn.
Il retourna dans sa chambre, et essaya de travailler un petit peu. Rapidement, le temps fut écoulé. Il revint dans la salle de bains et se pencha au-dessus de la baignoire. En fermant bien les yeux, il commença à rincer le tout. Il avait toujours peur que le produit aille dans ses yeux. Mais avec des années d'entrainement, cela n'arrivait jamais. Il releva la tête et se sécha rapidement les cheveux avec une serviette. Puis, sans attendre, réappliqua un soin post-décoloration sur ses cheveux. Histoire qu'ils ne soient pas totalement défoncés par le produit. Il rinça à nouveau et s'essuya la tête.
Novembre se regarda dans le miroir. Ses racines brunes étaient devenues blond clair, et le vert/gris s'était transformé en gris très clair.
Armé d'une nouvelle paire de gants en plastique, il déboucha sa teinture bleue. Puis commença à l'étaler sur son crâne. Novembre avait toujours trouvé le procédé très satisfaisant. C'était comme peindre ses cheveux. Peu à peu, le bleu fit place au gris. Lorsque toute sa tête fut recouverte de teinture, il appliqua un film plastique pour ne pas tout salir, et rangea son matériel. Il avait juste à attendre quelques heures, puis bien rincer.
Retournant une seconde fois dans sa chambre, du plastique recouvrant son crâne, il avisa ses travaux. Il n'avait pas la foi de travailler sur son projet aujourd'hui. Il ouvrit donc une nouvelle fois le carnet spécial Sebastian, et réfléchis. Il se rappela de l'incident, quelques mois plus tôt, lorsque Sebastian avait malencontreusement révélé sa forme démoniaque, ou au moins une partie. Que savait-il donc de sa vraie forme ? Le jeune commença à noter.
Il avait des bottes à talons aiguilles, qui semblaient faites de métal.
Il avait des mains noires griffues.
Il y avait des plumes noires et des espèces de ténèbres volatiles pour le reste.
Novembre posa son crayon. Pour autant qu'il savait, la vraie forme de Sebastian pourrait très bien être un nuage noir avec des bras aux mains griffues et aux longues jambes aux talons aiguilles. Il dessina l'idée et rigola à la vue du dessin. Il nota « Sebastian's true form ? » à côté.
Puis, reprenant son sérieux, il ouvrit son ordinateur et chercha des images de démon sur Internet. Scrollant les pages, il ne trouva rien qui correspondait aux indices qu'il avait. Il y avait des images de monstres musclés avec des ailes de dragons, un peu comme dans The Lord of the Rings. Ces derniers étaient souvent représentés avec des cornes. D'autres images était plus « traditionnelles », et représentaient des petits lutins rouges malicieux. D'autre encore représentais la figure du « Diable », avec une tête et des pattes de bouc.
Rien de très intéressant. Il fallait utiliser son imagination. Il commença à dessiner Sebastian, tel qu'il le voyait tous les jours. À la place de ses vêtements habituels, il lui dessina une combinaison moulante noir, avec des mains griffues. Idem pour ses jambes, qui se terminait par des bottes en talons aiguille. Il lui dessina des yeux avec une pupille verticale, comme il l'avait vu lors de l'incident. Et enfin, il lui fit de grandes ailes noires dans le dos, faites de plumes.
Il posa et regarda son dessin.
Damn il est sexy comme ça.
Si les démons devaient tenter les humains aux péchés, ils pouvaient très bien avoir une forme plaisante aux regards. Qui a dit que ces derniers devaient être hideux ? Mais bon, si Novembre était honnête avec lui-même, il s'avouait qu'il était très peu probable qu'il ressemble effectivement à ça. C'était plus issu d'un fantasme qu'autre chose.
Un FANTASME ?!
Novembre referma brutalement son carnet. Il ne voulait plus y penser. À la place, il ouvrit son téléphone pour oublier la pensée qu'il venait d'avoir.
Vers 21 heure, Novembre décida qu'il était temps d'aller rincer sa tête. Il alla dans la salle de bain et ouvrit le jet d'eau. Alors qu'il mouillait sa tête, il vit du bleu couler dans la baignoire. Il fallait rincer jusqu'à ce que l'eau soit claire.
Au même moment, Sebastian rentra dans l'appartement. En enlevant ses chaussures, il entendit que l'eau était ouverte dans la salle d'eau. Novembre devait probablement prendre sa douche. Il finit d'étendre sa veste lorsqu'il entendit un gémissement de douleur venir de la salle de bain, suivit par une suite d'injures.
Il se précipita. Il toqua à la porte.
- Monsieur ? Est-ce que tout va bien ?
Un grommellement lui répondit. Le démon réessaya.
- Avez-vous besoin d'aide ?
Cette fois-ci, il obtint une réponse.
- Oui, entre s'il te plait. Est-ce que tu peux m'aider ?
Sebastian fut un peu abasourdit que le jeune homme le laisse aussi facilement voir sa nudité, lui qui était toujours très à cheval sur la pudeur. Il tourna la poignée néanmoins il resta quelques secondes pantoit devant le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Novembre était totalement habillé, mais son haut était trempé. Il était accroupi pour avoir la tête dans la baignoire. L'eau qui coulait de sa tête était bleus, et cette même eau dégoulinait le long du visage de Novembre, malgré les efforts de ce dernier pour rester la tête en bas.
- Je me suis mis de la teinture dans les yeux... Apporte moi un torchon propre s'il te plait.
Sebastian s'exécuta. Avec délicatesse, il enleva l'eau bleu du visage de son Jeune Maître. Ses yeux était rouge.
- Ça va, j'ai fermé les yeux à temps, mais un peu de teinture est rentrée quand même, ça ne devrait pas être trop grave. Si je commence à perdre la vue, je te le dit et tu m'emmène à l'hôpital.
- Bien Monsieur. Avez-vous besoin d'aide pour rincer le reste ? À deux vous auriez moins de risques de vous remettre du produit dans les yeux.
Novembre songea un instant, puis soupira et répondit :
- Tu as raison... Mais je te conseille de mettre des gants en plastique, sinon tu vas te retrouver avec les mains bleues.
- Cela m'importe peu. Je ferais partir la couleur.
Novembre vis, à l'envers, Sebastian tirer par les dents ses éternels gants blancs en tissus. C'était la première fois qu'il voyait les mains de Sebastian. Il ne pouvait pas les voir en détail, mais remarqua le même sceau que lui-même portait à sa main gauche, et ses ongles, noirs. Pour une raison qu'il ignorait, le jeune se sentit embarrassé de voir les mains nues de son contractant. Cela était... Presque intime. Puis, alors qu'il était plongé dans ses pensée, il sentit ces-dites mains lui malaxer les cheveux, en faisant couler l'eau dessus. Le jeune bénit le fait que son visage soit caché dans cette position, car il devait être rouge. Cela faisait tellement longtemps que quelqu'un ne l'avait pas touché comme ça, qu'il ne put réprimer des frissons de plaisir lui traverser le corps. Sebastian le remarqua.
- Vous semblez avoir froid, voulez-vous que je monte la température de l'eau ?
Histoire de ne pas perdre la face, le jeune lui répondit
- Oui je veux bien.
Puis il ferma les yeux et se laissa bercer par ses mains qui lui prodiguait un tel plaisir qu'il ignorait que sa tête puisse lui en procurer autant.
Lorsque l'eau pris finalement une teinte claire, Sebastian s'arrêta. Novembre quitta son petit nuage de douceur pour revenir à la réalité. Il sentit qu'on lui épongeait sa tête avec une serviette, puis il se releva. Son visage tomba nez à nez avec celui de Sebastian. Le démon était plus grand que lui d'au moins 15 centimètres. Aussi le jeune devait monter légèrement les yeux pour le regarder ces yeux carmins.
- Comment vont vos yeux Monsieur ?
- Bien, la douleur s'est atténuée, et je vois toujours clair. L'hôpital sera pour une autre fois.
Ils restèrent silencieux, à se regarder. Des gouttes perlaient sur le visage de Novembre, qui étaient toujours entouré d'une serviette. Un moment passa, puis, il vit la mains nue de Sebastian, celle avec la marque du contrat imprimée dessus, se tendre doucement vers sa tête. La première réaction de Novembre fut de reculer. La main du démon se stoppa immédiatement. Puis, voyant que la main de Sebastian s'était arrêtée, attendant pour un possible refus de la part de son Maître d'être touché, se rassura. Il se remit dans une position normale et attendit, fixant la main de Sebastian du regard. Le démon, voyant que le jeune était en position d'accepter un contact, ré-avanca doucement, prêt à un deuxième refus.
C'était comme apprivoiser un chat sauvage. Il devait attendre que l'animal soit prêt à être touché. Il ne pouvait pas brusquer cette étape. Et, lorsque l'animal lui accordait enfin sa confiance, il devait prendre cette confiance avec véhémence et être le plus doux possible, car au moindre mouvement brusque, l'instant de confiance était brisé. C'était exactement la même chose qui était en train d'arriver entre lui et Novembre.
Le jeune retint son souffle lorsque la main de Sebastian vint caresser sa joue, puis prendre une mèche de ses cheveux dans ses mains.
Il savait que Sebastian ne lui ferait pas de mal. Le jeune sentait malgré tout son cœur battre à tout rompre.
- Bleue nuit. Cette couleur vous va à ravir, Monsieur, dit doucement Sebastian.
Les yeux gris de Novembre ne pouvait se décoller du regard rougeoyant du démon.
Puis, aussi doucement qu'elle était venue, la main de Sebastian quitta son visage, et Novembre reprit sa respiration, qui s'était stoppée pendant tout ce temps.
- Vous devriez utiliser un sèche-cheveux rapidement, vous allez attraper froid avec votre crâne mouillé.
- Oui... La voix du jeune était rauque. Il se racla la gorge et reprit. Je vais faire ça.
Le jeune regarda Sebastian sortir en silence de la salle de bain, le cœur encore battant, à moitié se demandant ce qu'il venait de se passer, à moitié ne voulant pas y penser.
*1 : Sk8er Boi, par Avril Lavigne
Merci d'avoir lu jusqu'ici ! Tous commentaire est apprécié et fera avancer l'histoire merci beaucoup d'avaaaaaaancee 3
