Je n'arrive pas à détacher mon regard du visage de Milo.
Ses iris délavés se tournent vers moi. Me traversent sans me voir.
Aveugle.
Merde !
Ça me fait bizarre de le voir ainsi. Milo porte toujours sa folle assurance comme un étendard. Il fixe ses interlocuteurs, les défie de son regard à l'intensité affolante.
La plupart de ses adversaires perdent le combat avant même d'avoir porté le moindre coup, vaincus par les yeux bleus du Scorpion. Leur intensité, la férocité qu'il est prêt à libérer pour gagner. C'est l'estocade qu'il porte à leur confiance en eux et, après ça, les battre… n'est plus qu'un jeu d'enfant.
Mais, en cet instant… son regard est braqué dans le vague et la manière dont il plisse les yeux, trahit sa douleur à seulement les maintenir ouvert.
Un bras tombe en travers de ses épaules et il sursaute, pris par surprise. Je n'écoute pas la conversation. Me contente de répondre machinalement. Camus s'interpose, me tourne le dos. Je vois ses épaules se tendre.
Kanon finit par repartir vers les bois, entraînant le Scorpion à sa suite. Milo trébuche. Je vois son compagnon hésiter un instant avant de laisser glisser son bras jusqu'à sa taille. C'est un geste presque intime mais ça lui permet de mieux guider et soutenir notre cadet.
Milo n'est plus jeune que moi que de quelques mois mais j'ai toujours utilisé mon statut d'aîné comme arme dans nos – nombreuses – disputes. En même temps, face à sa langue trop leste, j'utilise tout ce qui me tombe sous la main pour risposter.
Il ne reste bientôt plus que Camus et moi. Il me tourne toujours le dos, tendu vers les deux autres. Y a toujours eu de la tension entre lui et Milo. De l'amour aussi, parfois au point que s'en est gênant, voire douloureux à observer. Et il sait que son Scorpion et le Gémeaux vont probablement jouer à la bête à deux dos. Bon sang, même moi je m'en suis rendu compte !
Kanon désire Milo.
Et Milo…
Ben, c'est pas qu'il a le feu au fesses mais quand il aime, c'est sans limites. Quand il se donne aussi.
Mais, malgré tout, je comprends Camus. Même s'il sait que pour Milo, ce sera lui, toujours lui, malgré leurs différences. Ils s'aiment autant qu'ils se détruisent l'un l'autre. Peut-être que Kanon pourrait les faire parvenir à un certain équilibre.
En attendant, le Verseau ne m'a toujours pas accordé un regard. Ça commence à devenir vexant…
Du coup, j'enlève le haut.
Le mouvement a au moins le mérite d'attirer l'attention de Camus. Le regard qu'il me jette provoque un sursaut d'adrénaline dans mes veines. Je vais peut-être finir la journée avec plus d'égratignures que prévu mais je les attends avec un frisson agréable dans le bas-ventre…
Poupou : Oui, pauvre Milo. Je suis cruelle. Il prend sur lui pour Camus mais oui, c'est dur... Je suis sur le point de commencer à écrire le chapitre de Milo et... Ben tu verras bien ! ^-^
Et Kanon ne perd pas de temps, non en effet... Aiolia non plus.
Hemere : merci ! Je suis contente que ce chapitre t'ai plu. C'était un peu délicat à écrire... Et les deux prochains aussi.
(Au fait, tu as vu ? Le matou a enlevé le haut... ^vvv^)
Glacefraicheur : Contente que tu aies aimé ! Vu les tempéraments de Kanon et Milo... Je crois que ça va être délicat de se passer de la case "sexe". Je ne suis pas très douée pour les lemons, du coup, ça va probablement être très soft. Ou pas. Je verrai bien où ils me mènent.
Pour Camus, il est délicat à écrire. On ne peut pas dire qu'il soit le plus facile à "lire" du lot ! ^^;
