Même si j'ai envie de récupérer Milo – envie à en crever ! –, de le tirer des pattes de Kanon, je me concentre sur Aiolia. Il rougit un en tombant le pantalon et je me penche sur les morsures sur sa cuisse. Il n'est pas passé loin de ne jamais pouvoir devenir père mais je ne fais pas de commentaires. Sur son torse, une blessure violacée lui arrache une grimace lorsque je l'effleure.
— Faut se méfier des plantes, aussi, explique-t-il. Elles attirent leurs proies avec… Je ne sais pas exactement, des phéromones ou un parfum. J'ai marché sur un crâne et je suis sorti de la transe dans laquelle cette saleté m'avait plongé. J'ai réussi à lui échapper mais…
— Je vois…
Non seulement, nous devons prendre garde à la faune mais la flore de cet endroit se révèle tout autant prédatrice. Quelle joie !
Je passe plus de temps que je ne le devrais sur les blessures du Lion. Il semble disposé à m'accorder un peu de son attention et je n'ai pas envie d'attendre sur le seuil de la cabane que Kanon et Milo aient terminé… d'interagir.
Aiolia remonte soudain son pantalon.
Quoi ? J'ai mauvaise haleine ?
Puis, je l'entends à mon tour. Quelqu'un s'approche.
Quelqu'un – ou quelque chose – d'imposant.
Mon compagnon passe sa tunique qu'il ne s'embête pas à relacer. Il pose sa main sur mon coude et l'index sur ses lèvres. En silence, nous battons retraite, à couvert dans les taillis. Derrière nous, en direction de la cabane, tout est calme. Je suppose que Milo et Kanon ont terminé leur petite affaire. J'essaye de ne pas laisser mon amertume prendre le dessus. J'aurais voulu que ce soit avec moi que Milo souhaite…
Non, je suis injuste. Si je n'avais pas lancé les hostilités, j'aurais fait mien le Scorpion sur les galets de la berge. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.
Le monde ne tourne pas autour de toi !
Les mots venimeux que je lui ai presque crachés au visage reviennent me narguer. Oh ! Comme je m'en suis voulu de lui sortir de telles horreurs. Mais c'est vrai. J'ai fait passer mon devoir avant lui. Comme toujours.
Il a eu tort de me le reprocher : je sais qu'il aurait fait pareil !
Mais l'expression trahie sur ses traits si mobiles…
Un mouvement attire mon attention. Sur la rive opposée deux épaisses silhouettes apparaissent. Des géants, il n'y a pas d'autres mots pour les décrire. Même Aldébaran paraîtrait chétif à leurs côtés ! Je note leur peau verdâtre, leurs nez plus qu'imposants et leurs armures de peaux. Ils sont armés d'une massue pour l'un et d'une lance pour l'autre.
À mes côtés, Aiolia est tendu vers l'avant, sa tunique ouverte sur son torse. Il observe comme moi les nouveaux venus. J'avoue que je ne leur alloue qu'une confiance limitée. Je ne me vois pas sortir des fourrés et les saluer amicalement…
— Camus ! s'exclame soudain le Lion.
Il tente un repli mais un poing énorme le cueille à la tempe. Un second me frappe sans que je n'aie le temps de réagir. Le monde se peint en rouge et noir. Puis, ne reste plus que le noir…
Ma dernière pensée va à Milo.
Pourvu que…
Chapitre plus court que les précédents. Les choses se corsent un peu pour nos cocos !
Hemere : Ho oui ! Kanon se retrouve prisonnier volontaire de Milo. Là, pour le POV de Camus... désolée, on arrive à un tournant dans l'histoire. C'est assez court.
Saharu-chan : Contente que ça t'ait plu. Je ne suis pas à mon aise avec les scènes de sexe. Du coup, je ne savais pas trop si elle allait plaire ! Il y avait beaucoup trop de choses qui passaient entre Milo et Kanon pour que je m'attarde sur la technique. Du coup, leur échange a été intense mais un peu brouillon (et sans pénétration parce que mine de rien... à sec même si ce sont des chevaliers... aïe aïe yaïlle !). Ils ont besoin l'un de l'autre et Kanon va se retrouver indispensable pour équilibrer Camus et Milo. En fait, ils sont trois parties d'un puzzle. Je ne suis pas bien claire.
Bon, dans ce chapitre, au tour de Camus de s'en prendre plein la figure.
Poupou : Oui, c'est exactement ça ! Ils ne sont pas infaillibles et c'est le bordel dans leur tête. Dans le manga, ils sont trop mucho machos ! et dans certaines fics... Heu... Le camus qui défaille toutes les trois secondes, franchement, j'aime pas ! .
Contente que ça t'aie plu ! J'espère que la suite va passer ! ^^
Camus47 : La voici ! Bonne lecture ! :)
